Odavie
Courtage et Patrimoine - 15, rue Benjamin Franklin, 78000 Versailles
Philippe Gaffinel - 06 74 51 69 58 - juillet 2008
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commun, d’un abattement fiscal de 10 % par an à partir de la 6
ème
année, soit d’une
exonération totale au-delà de 15 ans de détention.
Le montage formel des opérations Monument Historique étant légalement et
administrativement moins encadré que celui des opérations Malraux, c’est ce dernier qui
sert ici de modèle, par mimétisme et prudence. Par ailleurs, les remarques faites au sujet
de la loi Malraux et relatives à l’articulation acquisition / travaux et aux appels de fonds
s’appliquent aux investissements en monuments historiques.
Sources : CGI, art. 156 ; Arr. 27 févr. 2008, JO 29 févr. ; Instr. 23 mars 2007, BOI 5 D-2-07 ; Instr. 6 août
2007 ; BOI 5 D-3-07CE 18 mai 2005, n° 249950 ; CE 18 mars 2005, n° 248715, Dupui ; CGI, Ann. III, art.
41 E à 41 J ; CGI, art. 156, II-1° ter ;CGI, art. 31 ; Instruction du 13 août 2002, BOI 5 D-7-02 ; Instruction
du 22 janvier 2002, BOI 5 D-1-02 ; Instruction du 30 mars 2004, BOI 5 D-3-04
Afin que les opérations Malraux et Monument Historique présentent un caractère
réellement défiscalisant, et non pas seulement patrimonial, le montant des travaux doit
être supérieur à 50 % du budget total de l'investissement. Le prix des travaux est
aujourd’hui compris entre 2 300 € TTC et 3 200 € TTC le m², selon l'état de l'immeuble et
l'ambition de la rénovation, et ce quelque soit le lieu d'investissement. Cependant,
Lorsqu’il s’agit de bâtiments exceptionnels, ce montant dépasse parfois 4 000 €.
Le taux marginal d’imposition le plus élevé du nouveau barème de l’IRPP étant de 40 %,
l’économie d'impôt est au maximum égale à 40 % du montant des travaux si ces derniers
s’imputent sur des revenus d’activités (salaires, BNC, BIC, …), et à 48 ,7 % de leur
montant s’ils s'imputent sur des revenus fonciers préexistants. Les revenus fonciers sont
en effet soumis aux prélèvements sociaux, dont le montant total, net de l’économie
d’impôt induite par la déductibilité d’une partie de la CSG, s’élève à 8,7 % lorsque le taux
marginal d’imposition de l’investisseur est égal à 40 %.
Considérons une opération dont le budget total est de 300 000 € et dont la proportion de
travaux est comprise entre 50 % et 70 %.
Dans le cas où le déficit foncier consécutif aux travaux s’impute sur des revenus
d’activité qui auraient été sinon imposés à 40 %, alors l'économie d'impôt est comprise
entre 60 000 € et 84 000 €, ce qui représente respectivement 20 % et 28 % du
montant de l'investissement.
Dans le cas où le déficit foncier consécutif aux travaux s’impute sur des revenus
fonciers préexistants qui auraient été sinon imposés à 48,7 %, alors l'économie d'impôt
est comprise entre 73 000 € et 102 000 €, ce qui représente respectivement 24 % et
34 % du montant de l'investissement.
Le prix de revient au m², une fois l'économie d'impôt "encaissée", est parfois surévalué
par rapport au « prix de marché » de l'immobilier rénové. Cette surévaluation est,
mécaniquement, d'autant plus importante que la proportion des travaux est élevée. Il se
peut cependant qu’elle ne remette pas en cause l'intérêt économique de
l'investissement, dont une part importante du bénéfice provient des revenus financiers
générés par le placement de l'économie d'impôt.