L’ORT FAIT SA REVOLUTION
Le centre de formation ORT de Choisy-le-Roi, dont le réseau est né dans la Russie tsariste du XIXème siècle, doit revoir son
modèle économique : la fin des subventions directes de l’état l'oblige à révolutionner son mode de fonctionnement.
Quel rapport entre la Russie tsariste et l'ancienne usine de la biscuiterie Vandamme de Choisy-le-Roi ?
L'ORT, ou « Organisation, Reconstruction du Travail ».
L’association s'est créée en 1880, à la veille des pogroms russes, pour fournir aide et formation par le travail agricole et
artisanal à la population juive de Russie.
Elle a depuis essaimé dans le monde entier et le siège du réseau est basé à Londres.
Dans les pays en voie de développement, l'ORT fournit de la création technologique clefs en main, et aide à l'intégration de
personnels locaux en les formant.
La branche française, quant à elle, possède sept centres, dont trois en Ile-de-France : à Villiers-le-Bel, Montreuil et Choisy-
le-Roi, dans l'ancienne biscuiterie Vandamme.
Ce centre est le seul à avoir une vocation unique : la formation.
Les autres hébergent des collèges et des lycées. Peu de religion au centre de Choisy. L’établissement se veut plus culturel
que cultuel. Pourtant si l'établissement ferme les jours fériés juifs, l'ORT Choisy est ouvert à tous les publics.
« Développer les liens avec le tissu économique et social de la région et faire d'ici à trois ans de l'ORT de Choisy un centre
incontournable pour la formation aux grandes industries.»
Tel est le programme de Georges Bramli, le directeur de l'établissement nommé en décembre 2008.
Les formations maison ? Le froid et la climatisation, le secteur automobile (les stages de contrôleur technique, que le centre
fut le premier à proposer en France dès 1994 ont toujours autant de succès), la maintenance et l'électricité industrielle,
l'installation technique et sanitaire.
Georges Bramli va devoir changer du tout au tout le modèle économique sur lequel fonctionnait le centre jusqu'à présent !
Rien que ça! Jusqu'au 31 décembre 2009, l'ORT bénéficiait encore partiellement de la commande publique sous forme de
subventions renouvelées annuellement. La région, qui finance la formation professionnelle, fonctionne aujourd'hui en appels
d'offres, auxquels répondent nombre de concurrents. «Nous allons devoir désormais fonctionner comme une entreprise »,
explique le directeur.
Pas évident, quand on connaît le coût des plateaux techniques du centre. 200 000 euros pour celui dévolu aux industries du
froid !
Et cette révolution copernicienne doit mener à l'auto-financement complet sans perdre en route l'éthique de l'association !
«L'ORT n'est pas une société commerciale, rappelle Georges Bramli. Elle s'est créée, a vécu et se projette dans un cadre
éthique particulier. Il s'agit d'aider ceux dont on pense qu'ils ont le plus besoin de nous, afin de faciliter leur insertion sociale
et professionnelle.»
Quelles pistes, alors? Développer la formation continue est une priorité. Outre des accords spécifiques avec Pôle emploi, le
centre va multiplier les efforts envers les entreprises, en proposant des modules de formation dans le cadre des périodes de
professionnalisation, sur une base de temps plus importante. «Crise oblige, les salariés de certains secteurs, comme celui
de l'informatique, restent inactifs de plus en plus longtemps entre deux missions chez un client, constate Georges Bramli.
Depuis peu, nous proposons aux entreprises des formations adaptées à cet état de fait, pour que leurs salariés puissent se
recycler ou se perfectionner entre deux missions.» Le centre s'enorgueillit de sa bonne adaptation au marché: 87% des
stagiaires formés s'insèrent professionnellement dans les trois à six mois après la fin de leur stage. Par ailleurs, 92% des
personnes formées acquièrent un titre homologué en fin de formation. Ces bons résultats valent à l'ORT de Choisy de
recevoir un grand nombre de stagiaires, venus non seulement de toute l'Ile-de-France mais aussi de province, autre marché
à développer. Des militaires de carrière qui préparent leur reconversion à la vie civile s'informent régulièrement des
formations maison. Bref, Georges Bramli devrait réussir son pari. Il en a la volonté. Et les 5300 m2 de plateaux de l'ancienne
biscuiterie ne devraient pas êtres désertés de sitôt.
Coordonnées :
ORT.
50, rue du Four Tél. : 01 45 12 10 80