Espaces vectoriels de dimension finie – 3 –
b. Si n<p, il existe kn+1 , . . . , kp∈Ntels que (u1, . . . , un,v
kn+1 , . . . , vkp)soit une famille
g´en´eratrice de E.
Preuve – La famille B´etant g´en´eratrice, il existe α1,...,αp∈ktels que
u1=α1v1+· · · +αpvp
L’un au moins des αiest non nul (sinon, u1= 0 et Aest li´ee). Quitte `a changer l’indexation
des vj, on peut supposer α1$= 0. Donc
v1=−1
α1
u1−α2
α1
v2−· · · −αp
α1
vp
On en d´eduit que C1=(u1,v
2, . . . , vp) est une famille g´en´eratrice de E. Il existe alors
β1,...,βp∈ktels que
u2=β1u1+β2v2+· · · +βpvp
Si β2=· · · =βp= 0, on obtient u2−β1u1= 0, ce qui contredit le fait que Asoit libre.
Quitte `a changer l’indexation des vj, on peut supposer β2$= 0. Comme pr´ec´edemment, on
voit alors que C2=(u1,u
2,v
3, . . . , vp) est une famille g´en´eratrice de E.
On pose m= min(n, p). En r´eit´erant le proc´ed´e, on obtient une famille
Cm=(u1, . . . , um,v
m+1, . . . , vp)
g´en´eratrice de E.
Supposons n>p. Alors m=p, et Cm=(u1, . . . , up) est une famille g´en´eratrice de E.
Donc up+1 ∈Vect(C) et (u1, . . . , up+1) est li´ee, ce qui est impossible car la famille Aest libre.
Ainsi n"pet la famille (u1, . . . , un,v
n+1, . . . , vp) est g´en´eratrice de E.!
Proposition 8. – Famille li´
ee et cardinal
Soit Eun espace vectoriel et soit (e1, . . . , en)une famille de vecteurs de E. Alors toute famille
d’au moins n+1vecteurs dont les ´el´ements sont des combinaisons lin´eaires de e1, . . . , enest
li´ee.
Preuve – Puisqu’une sous-famille d’un famille libre est libre, il suffit de consid´erer une
famille de n+ 1 vecteurs.
La preuve se fait par r´ecurrence, soit Pnla propri´et´e `a d´emontrer. Soit e1un vecteur de
Eet soit λ, µ ∈k, la famille (λe1, µe1) est clairement li´ee, donc P1est vraie.
Soit n∈N,n#2, supposons Pn−1vraie. Soit e1, . . . , en∈Eet soit x1, . . . , xn+1 ∈
Vect(e1, . . . , en). Il existe (λi,j )1!i!n+1,1!j!ntels que
∀i∈{1, . . . , n +1}xi=λi,1e1+· · · +λi,nen
Si pour tout i∈{1, . . . , n+1},λi,n = 0, alors x1, . . . , xn∈Vect(e1, . . . , en−1) et par hypoth`ese
de r´ecurrence, la famille (x1, . . . , xn) est li´ee, et il en est de mˆeme de (x1, . . . , xn+1). Sinon,
quitte `a r´eindexer (x1, . . . , xn+1, on peut supposer λn+1,n $= 0 et alors on pose
∀i∈{1, . . . , n}yi=xi−λi,n
λn+1,n
xn+1 ∈Vect(e1, . . . , en−1
Par hypoth`ese de r´ecurrence, la famille (y1, . . . , yn) est li´ee, il existe µ1, . . . , µn∈ktels que
µ1y1+· · · µnyn=0
et donc
µ1x1+· · · +µnxn−
n
"
i=1
λi
λi,n
λn+1,n
xn+1 =0
La famille (x1, . . . , xn+1) est ainsi li´ee. On conclue grˆace au th´eor`eme de r´ecurrence. !
F. Geoffriau