racines de la dérivée d`un polynôme de degré 3.

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Développement: Racines de la dérivée d’un polynôme du
troisième degré
Adrien Fontaine
16 janvier 2013
Référence : Marden, Geometry of polynomials et Berger, Géométrie (pour le deuxième petit
théorème de Poncelet)
Théorème 1
Soient M1 , M2 et M3 trois points non alignés dans le plan de la variable complexe, d’affixes
respectives z1 , z2 et z3 . Soit
P (X) = (X − z1 )(X − z2 )(X − z3 )
Alors, les racines du polynôme dérivé P 0 sont les foyers d’une ellipse, tangente aux trois côtés
du triangle M1 M2 M3 en leurs milieux.
Théorème 2 (Deuxième petit théorème de Poncelet)
Soit E une ellipse de foyers F1 et F2 , P un point extérieur à E. Soient P T1 et P T2 , les
tangentes à E passant par P , où T1 et T2 sont les points de tangence. Alors les angles de
droites (P T1 , P F1 ) et (P T2 , P F2 ) sont égaux.
Démonstration : On utilise la propriété tangentielle des ellipses. La tangente P T1 est la bissectrice
−−→ −−→
extérieure de l’angle (T1 F1 , T1 F2 ). Donc, si F10 est le symétrique orthogonal de F1 par rapport à
la tangente P T1 , alors les points F2 , T1 et F10 sont alignés et on a
d(F2 , F10 ) = d(F2 , T1 ) + d(T1 , F10 )
= d0 F2 , T1 ) + d(T1 , F1 )
= 2a
1
2
avec a le demi grand axe de l’ellipse.
−−→ −−→
De même, P T2 est la bissectrice extérieure de l’angle (T2 F1 , T2 F2 ) et donc si F100 est le symétrique
orthogonal de F1 par rapport à la droite P T2 , alors les points F2 , T2 et F100 sont alignés et on a :
d(F2 , F100 ) = 2a
Par ailleurs, si RD désigne la symétrie orthogonale par rapport à une droite D, et si D et D0 sont
deux droites qui s’intersectent en un point O, on sait que RD ◦ RD0 est la rotation de centre O et
d’angle, deux fois l’angle de droites (D, D0 ). Donc, pour montrer le deuxième petit théorème de
Poncelet, il suffit de vérifier que RP F1 ◦ RP T1 et RP T2 ◦ RP F2 sont la même rotation de centre P .
Pour cela, on va montrer que F10 a la même image par ces deux transformations.
On a tout d’abord clairement,
RP F1 (RP T1 (F10 )) = RP F1 (F1 ) = F1
De plus, d(F2 , F10 ) = d(F2 , F100 ) = 2a d’après ce que l’on a vu plus haut. Et d(P, F10 ) = d(P, F1 ) =
d(P, F100 ). Donc, P F2 est la médiatrice de F10 F100 .
Donc, RP F2 (F10 ) = F100 .
Et, RP T2 (F100 ) = F1 .
Ce qui conclut la démonstration.
Démonstration du théorème 1 : Soient F1 et F2 les points d’affixe ω1 et ω2 , où ω1 et ω2 sont les
racines de P 0 . D’après le théorème de Gauss-Lucas, F1 et F2 sont dans le triangle M1 M2 M3 .
Construisons l’ellipse E de foyers F1 et F2 qui est tangente au côté M1 M2 . Pour cela on prend F10
le symétrique orthogonal de F1 par rapport à M1 M2 et on considère T1 le point d’intersection de
M1 M2 avec F2 F10 . D’après la propriété tangentielle des ellipses, l’ensemble des points Q tels que
d(F1 , Q) + d(F2 , Q) = d(F1 , T1 ) + d(F2 , T1 )
est l’ellipse de foyers F1 et F2 qui est tangente au côté M1 M2 . Soit M1 T2 la deuxième tangente à
E issue de M1 . D’après le deuxième petit théorème de Poncelet, on a :
(M1 M2 , M1 F1 ) = (M1 F2 , M1 T2 )
Par ailleurs, on remarque que P 0 (X) s’écrit de deux manières :
P 0 (X) = 3(X − ω1 )(X − ω2 )
= (X − z1 )(X − z2 ) + (X − z1 )(X − z3 ) + (X − z2 )(X − z3 )
d’où, en évaluant en X = z1 ,
3(z − 1 − ω1 )(z1 − ω2 ) = (z1 − z2 )(z1 − z3 )
3
i.e
z 2 − z1
ω2 − z 1
=3
ω1 − z1
z3 − z1
d’où en passant aux arguments,
(M1 M2 , M1 F1 ) = (M1 F2 , M1 M3 )
Donc, (M1 M2 , M1 F1 ) = (M1 F2 , M1 M3 ) = (M1 F2 , M1 T2 ). Et donc M1 T2 coïncide avec M1 M3 .
Donc, E est tangente au côté M1 M3 . De même, en échangeant les rôles des sommets, on montre
que E est tangente au côté M2 M3 .
Il reste à vérifier que les points de tangence de l’ellipse E sont bien les milieux des côtés du triangle.
2
Montrons le pour le milieu I du segment M1 M2 d’affixe z2 +z
2 . Il suffit de vérifier que M1 M2 est la
−−→ −−→
−−→ −−→
−−→ −−→
bissectrice extérieure de (IF1 , IF2 ) et donc de montrer l’égalité d’angles (IM1 , IF1 ) = (IF2 , IM2 ).
2
En faisant, X = z1 +z
dans les deux expressions de P 0 (X), on obtient :
2
3(
z1 + z2
z1 + z2
z2 − z1 z 1 − z2
− ω1 )(
− ω2 ) = (
)(
)
2
2
2
2
d’où,
12
2
ω1 − z1 +z
z2 − z1
2
=
2
z1 − z2
ω2 − z1 +z
2
d’où l’égalité des angles en passant aux arguments.
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