ARTICLE DE REVUE 82 Un tableau clinique interdisciplinaire – Options thérapeutiques, pronostics et qualité de vie Le cancer de l’œsophage d’un point de vue chirurgical Christian A. Seiler Universitätsklinik für Viszerale Chirurgie und Medizin, Abteilung Viszerale und Transplantationschirurgie, Universitässpital, Inselspital, Bern Quintessence • La résection chirurgicale reste le traitement de référence du cancer de l’œsophage résécable. • Le traitement trimodal avec radio- et chimiothérapie néoadjuvantes préopératoires (également en cas de cancer de la jonction gastro-œso© Maya0851601054 | Dreamstime.com phagienne) offre: Une meilleure survie à long terme, un meilleur contrôle local (pR0) et une meilleure probabilité de réponse complète (pT0, pN0). C’est le traitement proposé et établi pour les stades ganglionnaires positifs (N1) et pour les stades tumoraux (T2), T3 et T4. • Dans le contexte d’une survie à long terme améliorée, la qualité de vie est essentielle: jusqu’à 85% des patients opérés présentent une qualité de vie bonne à excellente. • La prévention et la détection précoce sont décisives pour le pronostic. Epidémiologie et stadification ce type de cancer, soit cancer de la jonction gastroœsophagienne, qui est désormais le cancer œsopha- Christian A. Seiler Le cancer de l’œsophage est le huitième cancer le plus gien le plus fréquent en Suisse. D’après la nouvelle clas- fréquent à l’échelle mondiale! L’incidence en Europe sification, ce cancer appartient maintenant aux «vrais est de 4,5/100 000/an, avec de grandes disparités cancers de l’œsophage», vu qu’il est tout aussi agressif (3/100 000 en Grèce et 10/100 000 en France). La morta- sur le plan biologique, et non plus aux carcinomes gas- lité corrigée selon l’âge est de 5,4 décès/100 000/an triques à pronostic plus favorable. Cela signifie que dés- chez les hommes et de 1,1/100 000/an chez les femmes. ormais les adénocarcinomes dont le centre tumoral est Les principaux facteurs de risque sont l’alcool et le situé jusqu’à 5 cm en dessous de la jonction gastro-œso- tabagisme pour les cancers épidermoïdes, et les reflux phagienne (type Siewert III) sont classés parmi les can- gastro-œsophagiens et un IMC élevé/obésité pour les cers de l’œsophage agressifs et doivent ainsi être traités adénocarcinomes. Alors que l’incidence des cancers selon les directives concernant le traitement des can- épidermoïdes est stable à régressive, l’incidence des cers de l’œsophage. Les stratégies thérapeutiques inter- adénocarcinomes distaux augmente rapidement et re- disciplinaires portant sur cette zone de «jonction» sont présente désormais le type de cancer œsophagien le donc devenues plus claires, et les recommandations plus fréquent [1–4]. En dépit d’une grande expérience thérapeutiques en termes non équivoques pour ces tu- chirurgicale et oncologique de longue date, la survie à meurs de la jonction gastro-œsophagienne repré- long terme en cas de cancer œsophagien reste très sentent un grand bénéfice pour les patients [5–8]. limitée. Ce qui complique la tâche, c’est que l’hétéro- La sous-stadification du stade tumoral est typique en généité est énorme à l’échelle mondiale, aussi bien en cas de cancer de l’œsophage (stades T et N). Le cancer de ce qui concerne l’incidence que le type histologique du l’œsophage se métastase généralement très tôt et prin- cancer. C’est avant tout l’augmentation significative cipalement au niveau local, mais plus tard également des cancers de la jonction gastro-œsophagienne en en périphérie, et ceci de manière diffuse. En ce qui Occident qui a entraîné selon la dernière classification concerne le stade tumoral et la métastatisation locale, TNM et les recommandations de l’UICC (Union Inter- la sous-stadification après tomodensitométrie seule nationale Contre le Cancer) une nouvelle définition de peut concerner jusqu’à 50% des cas. Grâce à l’échogra- SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2015;15(4):82–85 ARTICLE DE REVUE 83 phie endoscopique spécialisée, le stade T préopératoire Dans le cadre du tumorboard interdisciplinaire, le est prédictible de manière exacte dans jusqu’à 89% des stade tumoral final est défini selon les directives de cas, le stade N dans jusqu’à 80% des cas, ce qui est dé- l’AJCC (American Joint Committee on Cancer) et l’UICC- cisif pour la planification de la stratégie thérapeutique TNM, et la stratégie thérapeutique interdisciplinaire interdisciplinaire [2, 3, 9]. Une stadification correcte est établie [2, 4]. Le concept thérapeutique individua- offre à l’équipe en charge (tumorboard), composée de lisé selon le patient est ainsi planifié et les étapes thé- gastroentérologues, d’oncologues, de radiothérapeutes, rapeutiques sont induites en temps voulu avec des de pathologistes et de chirurgiens, de meilleurs cri- responsabilités bien définies. Les patients doivent tères décisionnels. La décision de l’équipe, en tant que être à nouveau présentés au tumorboard après chaque décision du tumorboard, doit être documentée. L’écho- étape thérapeutique et être réévalués de manière graphie endoscopique préopératoire en haute défini- interdisciplinaire. Pour les patients chez qui, au mo- tion reste décisive pour la planification de l’opération: ment de la pose du diagnostic, il n’est pas encore éta- elle livre en effet au chirurgien la «carte» anatomique bli s’ils peuvent être traités chirurgicalement (pour et la base de planification pour la résection chirurgi- des raisons oncologiques ou d’état de santé général) cale car elle visualise avec beaucoup de précision les in- de façon curative, cette réévaluation est obligatoire. filtrations des organes voisins (souplesse des mouvements)! Par ce biais, les résections R1 (résidu tumoral) et les tentatives d’opération de tumeurs s’avérant irrésécables peuvent être réduites. Le traitement trimodal Le succès de la seule résection chirurgicale du carcinome œsophagien est très limité, particulièrement Diagnostic et tumorboard pour les stades avancés, fréquents (T3, N1), et celle-ci n’est aujourd’hui plus justifiée en tant que monothé- La référence pour la pose du diagnostic est la biopsie rapie (survie à 5 ans: 15–24%) [10–12]. De nombreuses endoscopique. Elle forme la base de l’établissement études apportent une preuve irréfutable des avan- du diagnostic selon la classification de l’OMS concer- tages d’un traitement néoadjuvant combiné compre- nant les tumeurs œsophagiennes. La localisation en- nant chimiothérapie et radiothérapie (CRT) vis-à-vis doscopique précise avec indication de la distance est de la résection chirurgicale seule, aussi bien pour le indispensable pour la classification du type de tumeur carcinome épidermoïde que pour l’adénocarcinome (incluant la classification de Siewert) et influence la et désormais également pour les tumeurs de la zone planification de la procédure thérapeutique. La préci- de jonction œso-gastrique (Siewert II + III). Une méta- sion de la stadification exacte comprend l’examen analyse récemment parue dans le Lancet Oncology, in- clinique détaillé, menée à la fois par le chirurgien et cluant 12 études randomisées, souligne l’efficacité l’anesthésiste, afin de déterminer, de façon précoce, indiscutable du «traitement trimodal» par CRT néo- la potentielle opérabilité du patient et d’évaluer les adjuvante puis chirurgie planifiée en cas de cancer de facteurs de risque (risques cardio-pulmonaires, mal- l’œsophage [13]. Les carcinomes épidermoïdes et adé- nutrition, abus de stimulants, etc.) en vue de les opti- nocarcinomes sont en règle générale (bien que diffé- miser le plus tôt possible. La tomodensitométrie ab- rents sur le plan biologique) traités de la même dominale et thoracique avec produit de contraste manière en raison de taux de réponse oncologique injecté par voie intraveineuse livre – particulière- «similaires». Ce concept est confirmé par une étude ment lorsqu’elle est associée à la tomographie par néerlandaise (parue dans le New England Journal of émission de positons (TEP) – des indications en vue Medicine) qui apporte une preuve supplémentaire de d’éventuelles métastases à distance et en vue de l’ex- l’impact positif du traitement combiné CRT sur la sur- tension anatomique locale en gros. La précision de vie, aussi bien en cas d’adénocarcinome qu’en cas de ces examens (TEP) n’est cependant que de 80% max. carcinome épidermoïde de l’œsophage [14]. Le taux et donne parfois des résultats faux positifs. Pour les de résections R0 pronostiquement décisives n’est pas patients qui sont potentiellement opérables, l’écho- le seul paramètre qui s’accroît clairement grâce à graphie endoscopique spécialisée représente, comme la CRT néoadjuvante. La CRT permet aussi parallèle- mentionné précédemment, l’examen le plus sensible ment un «down-staging» de la tumeur après traite- et décrit les infiltrations locales avoisinantes et les ment CRT, de telle manière qu’après opération, une envahissements ganglionnaires locaux avec la plus réponse complète confirmée sur le plan histologique grande fiabilité. La présence du chirurgien en charge (= pT0, pN0 – absence de tumeur) a pu être diagnosti- de l’intervention est souhaitable au cours de cet exa- quée chez 29% des patients ayant reçu le traitement men révélateur du point de vue chirurgical. néoadjuvant. Cela correspond à une augmentation de SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2015;15(4):82–85 ARTICLE DE REVUE 84 la survie de plus du double pour les patients ayant reçu le traitement «trimodal», comparativement à ceux ayant été traités par chirurgie seule. La procédure suivie en Suisse dans la plupart des cas jusqu’à il y a peu (CRT combinée et chirurgie – Groupe Suisse de Recherche Clinique sur le Cancer 75/08) est semblable au protocole de l’étude néerlandaise précédemment citée. En raison de l’efficacité évidente du traitement trimodal, les recommandations du National Comprehensive Cancer Network (NCCN) proposent d’envisager ce type de traitement dès un stade tumoral T2, N0 (!). Tous les patients présentant des stades N+ ou à partir des stades T3 doivent être inclus dans un concept (d’étude) thérapeutique CRT [2, 15]. La formation d’adhérences supplémentaires dans la zone opératoire, engendrée par le traitement néoadjuvant préalable et redoutée par quelques chirurgiens, est certes une possibilité, mais elle peut être traitée chirurgicalement sans aucun danger pour le patient, et décline avec le temps après l’arrêt du traitement Métastases à distance (M+) Pour ce stade, les concepts curatifs n’entrent malheureusement plus en ligne de compte. Au premier plan du traitement se trouvent la palliation avec chimiothérapie (le statut HER permettant ici certaines modifications), la radiothérapie (stéréotaxique) locale et les thérapies endoscopiques (stent). La chirurgie ne joue ici, hormis dans de rares cas d’amélioration de la qualité de vie via des mesures palliatives (jéjunostomie d’alimentation), aucun rôle. Dans le traitement de la maladie à ce stade, la qualité de vie du temps de vie restant pour le patient est plus importante qu’une survie prolongée. Une prise de décision «avisée» pour et avec le patient s’avère ici essentielle. Le médecin de famille et, au besoin, d’autres disciplines (psycho-oncologie) apportent ici une contribution très précieuse. Des leçons tirées de 450 œsophagectomies Sur la base de l’expérience tirée des plus de 450 résec- néoadjuvant préalable. Etant donné que les carci- tions de carcinome œsophagien réalisées dans notre nomes épidermoïdes répondent en règle générale clinique, la technique chirurgicale a été continuelle- mieux à une radio-chimiothérapie que les adénocar- ment développée et optimisée. L’objectif était d’une cinomes, l’indication de la résection chirurgicale part de réduire la morbidité de l’intervention au peut être individualisée en cas de carcinome épider- moyen d’une résection en bloc (sans thoracotomie) moïde et être ainsi plus sélective, en particulier pour développée à Berne, moins traumatisante, radicale et les tumeurs très proximales. trans-médiastinale, sans d’autre part faire de compromis sur la radicalité: la résection R0 et le nombre Métastases locorégionales (M0) de ganglions réséqués sont pertinents au niveau pronostique. Les patients ayant reçu le traitement néo- La chirurgie est et reste indiscutablement le traite- adjuvant préalable, qui au moment de l’opération se ment de choix et de référence en cas de cancer de l’œso- trouvent encore en convalescence en raison de la ra- phage localisé. Toutefois, pour les stades tumoraux dio-chimiothérapie, tirent beaucoup de bénéfices de précoces limités à la muqueuse superficielle (Tis–T1a, cette technique chirurgicale moins lourde. La recons- N0), l’ablation endoscopique locale de la muqueuse truction de l’œsophage via une gastroplastie verti- représente une bonne option thérapeutique, de plus en cale avec rotation (développée à Berne) assure la fia- plus pratiquée, et ceci avec de bons résultats. Les car- bilité de la circulation et la longueur maximale de cinomes T1b doivent cependant, en raison d’une in- l’implant (remplaçant l’œsophage). Ce dernier assure cidence de (micro-)métastases locorégionales chez une bonne capacité de déglutition et peu de reflux, jusqu’à 24% (!) des patients, être traités par chirurgie tout en permettant une alimentation normale [16–18]. (seule). Selon les recommandations NCCN, et en raison Bien qu’au moment de l’opération, les patients soient de la disposition aux (micro-)métastases précoces, de plus en plus âgés (âge médian proche de 70 ans) et étendues et difficiles à détecter, il convient d’envisager appartiennent de plus en plus à une catégorie de un traitement néoadjuvant CRT, avec son effet de risque élevée (score ASA III), la mortalité hospitalière «down-staging» local (ganglions régionaux), pour les a été abaissée à 1,8%, soit en dessous du standard in- stades tumoraux plus élevés (également T2, N0). La si- ternational requis. Parallèlement, le nombre de ré- tuation est sans équivoque pour les stades N1 ou à par- sections R0 a atteint plus de 97% grâce à la CRT et une tir de T3, où le traitement combiné CRT est clairement technique chirurgicale adaptée [19]. Avec une mé- indiqué en amont de la chirurgie [15]. Même les pa- diane de plus de 20, le nombre de ganglions réséqués tients présentant une réponse complète (un résultat (en dépit de l’effet «de fonte» de la CRT) dépasse le histologique!) au traitement préalable doivent cepen- standard imposé; 68% des patients ayant reçu le trai- dant être réséqués, vu qu’une résurgence de la tumeur tement préalable néoadjuvant présentaient un down- dans l’ancien lit tumoral n’est pas rare. staging, alors que chez 24%, la CRT seule a permis SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2015;15(4):82–85 ARTICLE DE REVUE 85 d’obtenir une absence de tumeur et une réponse complète (pT0, pN0)! Malheureusement, il reste environ 17% des patients qui ne répondent pas à la CRT. Chez eux, la tumeur progresse malgré le traitement [20]. Chez ces patients, l’opération conséquente à la CRT ne présente que peu de bénéfices. Le moment de l’opération ne doit en aucun cas être fixé de façon rigide (comme dans quelques études, env. 6 semaines après l’arrêt de la CRT), mais doit impérativement être adapté à l’état général du patient et à sa convalescence individuelle. Une opération dans les 12 semaines suivant l’arrêt de la CRT permet aux patients d’être bien plus en forme et réduit la morbidité opératoire, sans qu’une augmentation du risque de récidive n’ait été documentée. En raison de l’intervalle de temps plus long, les patients ne répondant pas à la CRT (biologie tumorale et croissance agressives) peuvent en revanche être mieux détectés, sélectionnés et réévalués, ce qui implique également une réévaluation de l’indication opératoire (ici malheureusement peu efficace et lourde). Les données collectées de manière prospective concernant les résections de carcinomes œsophagiens des 12 dernières années à Berne montrent une augmentation de la survie à 5 ans des patients ayant reçu un traitement trimodal, passant de 27 à 56%; celle-ci passe de 28 à 59% en cas de cancer distal de la jonction gastroœsophagienne. Les analyses histopathologiques des spécimens de résection n’ont pas seulement montré le taux élevé de résections R0, mais elles ont également documenté le down-staging tumoral indiscutable découlant de l’effet bénéfique de la CRT [21]. Avec une amélioration et une prolongation continues de la survie, la question de la qualité de vie après de telles interventions revient sur le devant de la scène. Nos propres analyses continues et détaillées de la qualité de vie des patients après résection d’un cancer de l’œsophage avec des questionnaires validés, tant non spécifiques que spécifiques en fonction de la maladie (EORTC-QLQ OES-18 et EORTC QLQ C-30), ont donné (malgré le traitement trimodal tout de même lourd) des résultats très positifs. Après l’opération, 85,2% des patients ont retrouvé une qualité de vie allant de bonne à excellente [22]. De légers troubles de reflux, des problèmes occasionnels de déglutition/régurgitation ainsi qu’un dumping ou les conséquences Correspondance: d’une paralysie des cordes vocales peuvent subsister Prof. Christian A. Seiler, après l’opération. Pour la plupart des dimensions de MHA, FACS Universitätsklinik für Visze- la vie, les patients estiment leur qualité de vie com- rale Chirurgie und Medizin, parable à celles des personnes en bonne santé. Après Abteilung Viszerale und Transplantationschirurgie Universitässpital Inselspital CH-3010 Bern christian.a.seiler[at]insel.ch Approche d’équipe interdisciplinaire avec le médecin de premier recours Les franches améliorations des options thérapeutiques en cas de cancer de l’œsophage n’ont été rendues possibles que par la collaboration des gastro-entérologues, pathologistes, oncologues, radiothérapeutes, chirurgiens et d’autres disciplines. Ces tumorboards interdisciplinaires, aujourd’hui requis par les organisations internationales, ont apporté de nombreux avantages (en matière de survie) mesurables pour les patients et ont été institutionnalisés par la formation de «Comprehensive Cancer Centers». Avec l’inclusion simultanée entre autres de l’anesthésie, des soins intensifs et des équipes de nutritionnistes, des standards de soin performants ont vu le jour, qui représentent un vrai bénéfice pour les patients et garantissent des avantages même en cas de besoins individuels très spécifiques. Bien que les taux de survie à 5 ans puissent dépasser les 50% chez les patients détectés et traités à temps, nous devons être conscients du fait qu’un grand nombre de patients ne peut plus être soumis au traitement trimodal efficace en raison d’un état d’avancement de la maladie trop important au moment de la pose du diagnostic. Les patients sont généralement atteints par cette tumeur assez tard dans la vie et présentent souvent d’autres handicaps et morbidités qui limitent et réduisent encore le champ des options thérapeutiques, en dépit des grands progrès de la médecine. La prévention (visà-vis de la nicotine et de l’alcool en cas de carcinome épidermoïde), la surveillance étroite des patients à risque présentant un endobrachyœsophage (reflux chronique et obésité), que nous rencontrons souvent en consultation, ainsi que la prise de conscience du et la sensibilisation au grand danger que représente cette maladie insidieuse pourraient sauver la vie de nombreux patients, au même titre qu’un diagnostic précoce qui garantit plus d’options thérapeutiques. Il s’agit bien ici du plus grand potentiel de réduction des décès causés par le huitième cancer le plus fréquent au monde. La sensibilisation, les réseaux, la collaboration et la prise en charge des patients par les médecins de famille et les médecins de premier recours sont d’une importance décisive, aussi bien pour les patients que pour les spécialistes. Financement / conflits d’intérêts L’auteur ne déclare aucun conflit d’intérêts financier ou personnel en rapport avec cet article. l’opération, 84% des patients retrouvent le poids corporel qu’ils avaient avant la maladie et considèrent cela comme un signe du maintien de l’équilibre physiologique, même avec une prothèse œsophagienne. SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2015;15(4):82–85 Références La liste numérotée complète des références est disponible sur www.medicalforum.ch/fr. Das Ösophaguskarzinom aus chirurgischer Sicht Le cancer de l’œsophage d’un point de vue chirurgical Literatur / Références 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Lordick F, Hölscher AH, Haustermans K, Wittekind C. Multimodal treatment of esophageal cancer. Langenbecks Arch Surg 2013 Saltzman JR, Gibson MK. Diagnosis and Staging of esophageal cancer. UpToDate Jan 9. 2014 Camargo MC, Anderson WF, King B, Correa P, Thomas CC, Rosenberg PS, et al. 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