
Corrigé devoir à la maison groupe Sicile 
 
Introduction 
• L’investissement, en particulier celui des entreprises, est doublement stratégique, car c’est à la fois 
l’origine de la croissance à venir et l’élément le plus instable de la demande. Il est par conséquent très 
important de pouvoir stimuler l’investissement. 
Mais quelle politique employer ? Les Américains accordent traditionnellement la première place à la 
politique monétaire, la baisse des taux d’intérêt réduisant le coût de l’investissement au-dessous de son 
bénéfice attendu, tout en favorisant la consommation. 
• Mais ces mesures peuvent-elles suffire ? Plusieurs obstacles sont de nature à contrarier l’action par 
les  taux.  Les  niveaux  d’endettement,  aujourd’hui  élevés,  peuvent  décourager  les  entreprises 
d’emprunter, quel que soit le taux. Surtout, si les anticipations de demande sont trop pessimistes, le 
coût  de  l’investissement  devient  négligeable  comparé au  risque de  ne  pas  trouver de  débouché à  la 
production. La baisse des taux est alors inefficace sans une politique budgétaire active. 
• Nous verrons donc que la baisse des taux d’intérêt est favorable à l’investissement (I), mais qu’elle 
ne suffi t pas toujours à assurer son redressement (II). 
 
I. La baisse des taux d’intérêt favorise la reprise de l’investissement 
A. La baisse des taux améliore la profitabilité 
1. Profitabilité et taux d’intérêt 
La profitabilité est définie par E. Malinvaud (en 1983) comme l’écart positif existant entre le taux de 
profit attendu d’un investissement et le taux d’intérêt réel. La baisse des taux accroît cet écart. 
2. L’incidence de l’effet de levier 
L’effet de levier est le mécanisme par lequel l’endettement accroît la rentabilité des capitaux investis. 
Cet  effet dépend  de l’écart entre  rentabilité  de l’investissement  et  taux d’intérêt. La  baisse  des  taux 
renforce l’effet de levier, donc la rentabilité, donc l’incitation à investir. 
B. La baisse des taux peut stimuler la demande 
1. La baisse des taux décourage l’épargne 
Des taux élevés peuvent inciter les agents à reporter dans le temps leurs dépenses. Au contraire, la 
baisse des taux réduit l’avantage consenti à ceux qui renoncent à consommer immédiatement. 
2. La baisse des taux favorise les dépenses 
Les investissements des entreprises, mais aussi les achats de logements neufs et de biens durables, sont 
sensibles aux taux. Les entrepreneurs vont donc anticiper une hausse de la demande globale en cas de 
baisse des taux, ce qui peut les pousser à investir davantage (accélérateur). 
 
II. Mais la baisse des taux n’est pas toujours suffisante 
A. La baisse des taux ne peut compenser des anticipations trop pessimistes 
1. L’adaptation de la production 
La baisse de la demande crée des marges de capacités de production inemployées, qui rendent moins 
nécessaire l’investissement.  Les  entreprises vont répondre à une première hausse de la demande en 
jouant sur le taux et la durée d’utilisation du capital et les heures supplémentaires. 
2. L’incertitude 
En théorie, « toute offre crée sa propre demande » ; c’est la loi de Say. Pourtant, si les perspectives 
sont mauvaises et le moral des entrepreneurs bas, Keynes a montré dès 1936 que l’économie pouvait 
rester en situation de faible investissement. 
B. Les limites techniques 
1. Le degré d’endettement des entreprises 
Une baisse des taux réduit le coût de l’endettement, mais pas le risque d’insolvabilité. Dans ce cas, la 
priorité est au désendettement. La baisse des taux peut y aider, mais ne relancera pas l’investissement 
pour autant. 
2. La trappe à liquidité 
Lorsque les prix baissent, même un taux d’intérêt nominal nul donne un taux réel élevé. Dans ce cas, il 
est impossible de proposer un taux d’intérêt attractif. C’est la situation du Japon dans les années 1990. 
 
Conclusion 
Utile, la baisse des taux d’intérêt doit être complétée en période de récession. La politique monétaire 
ne  peut  pas  tout.  Les  autorités  américaines  l’ont  d’ailleurs  compris,  qui  utilisent  de  façon  très 
pragmatique la politique budgétaire lorsque c’est nécessaire. L’Europe, qui a maintenant une monnaie, 
mais pas encore de budget, sera-t-elle en mesure d’en faire autant si nécessaire ?