CHAPITRE 2 : ACCUMULATION DE CAPITAL,
PROGRES TECHNIQUE ET CROISSANCE
I) L’investissement
1) Définition
2) L’évolution de l’investissement
Montée de l’investissement immatériel ou incorporel
Des fluctuations importantes
3) Le rôle de l’investissement dans la croissance
4) Le financement de l’investissement
II) Les déterminants de l’investissement
1) Le rôle de la demande anticipée
2) L’investissement dépend des profits attendus
3) Les investissements dépendent des profits réalisés
4) Le prix relatif des facteurs de production.
5) Le progrès technique
III) L’innovation, moteur du capitalisme
1) Les différentes formes de l’innovation et son rôle
A) Pour Schumpeter, l’innovation englobe 5 cas
B) Les innovations mineures / majeures
C) L’entrepreneur et l’innovation
2) Innovation et dynamisme du capitalisme
A) Schumpeter et la destruction créatrice
B) Effet de l’innovation sur la croissance
C) L’innovation est à l’origine des Révolutions Industrielles et technologiques
3) Les conséquences économiques et sociales du Progrès Technique
A) Progrès Technique et Productivité
B) Progrès Technique et mutation sectorielle
C) Modification de la structure de consommation
D) Une urbanisation croissante
E) Bouleversement de la géographie économique
F) Une nouvelle hiérarchie
G) L’innovation modifie les pratiques culturelles
4) Le rôle de la Recherche et Développement
I) L’investissement
1) Définition
C’est un flux qui permet éventuellement d’accroitre le stock de capital. Il ne s’agit pas d’un apport net puisque certains biens nouveaux ne
feront que se substituer aux anciens équipements.
Ainsi une partie de l’investissement matériel total (ou FBCF) sert à maintenir à l’identique l’appareil productif. Il s’agit de l’investissement
brut de remplacement que la comptabilité nationale nome CCF (consommation de capital fixe). La variation effective du stock de capital est
l’investissement net.
Investissement total (FBCF) = Investissement net (financés par les bénéfices mis en réserves, le crédit bancaire, l’émission de valeur
mobilières) + investissement de remplacement ou CCF (financés par les amortissements).
Schéma
On distingue :
Investissement de capacité = investissement expansion
Investissement de productivité = Investissement de rationalisation = baisse du coût unitaire.
2) L’évolution de l’investissement
Montée de l’investissement immatériel ou incorporel.
Il recouvre 5 catégories de dépense : publicité, RD, logiciels, brevets, formations.
Il représente 40% de l’investissement total contre 20% en 1980. Les investissements immatériels sont liés aux investissements matériels.
Des fluctuations importantes
Taux d’investissement : FBCF (investissement brut) / VAB
Taux de marge : EBE / VAB
L’investissement des entreprises subit des fluctuations prononcées : l’investissement a un rôle dans le PIB : à long terme l’investissement
accroît la capacité de production ou la productivité du capital employé, permettant ainsi une augmentation de la richesse créée.
On consacre plus ses bénéfices (taux de marge) à l’investissement au détriment des salaires.
3) Le rôle de l’investissement dans la croissance
Corrélation entre PIB et l’investissement
Les taux de croissance et du PIB et de l’investissement sont liés.
En outre, il accroit les capacités de production et la productivité des facteurs et permet ainsi une augmentation des richesses créées.
Pour les libéraux, il faut stimuler l’investissement et donc l’épargne. Il faut donc baisser les PO pesants sur les entreprises. Pour eux il y a
une égalité entre l’épargne et l’investissement : c’est l’investissement qui s’ajoute à l’épargne.
L’investissement sur la demande : le producteur d’investissement
Quand la demande est insuffisante, les PP peuvent
# diminuer les taux d’intérêts.
# baisser les impôts ; mais ce n’est pas en augmentant le pouvoir d’achat des catégories aisées qu’on augmente la demande (mais puisque
la propension marginale à consommer est faible, leur besoin étant satisfait), elles vont épargner. Or pour Keynes, l’épargne est une fuite (il
faudrait baisser la TVA, que tout le monde paie).
# Les keynésiens préconisent des investissements autonomes, non induits de la conjoncture actuelle. Seuls les PP sont capables d’engager
cette démarche contra-cyclique (qui s’oppose au cycle). L’investissement contribue à la croissance par création d’une demande
supplémentaire qui diminue la production de revenu.
Le multiplicateur d’investissement :
C’est un processus économique montrant que la hausse d’une grandeur économique détermine une augmentation de la production
entraine l’augmentation d’une autre grandeur.
Keynes montre qu’une dépense supplémentaire d’investissement dans une économie détermine une augmentation plus importante de la
production. Les richesses nouvellement produites sont ainsi supérieures à la dépense initiale de l’investissement.
4) Le financement de l’investissement.
Pour financer ses investissements, l’entreprise peut d’abord compter sur sa propre épargne (amortissements + Bénéfices mis en réserve).
Elle peut trouver des capitaux auprès des associés de l’entreprise, des actionnaires, et augmenter ainsi son capital (émission d‘actions), son
capital social ; elle peut aussi recourir à des emprunts à moyen et long terme.
Schéma
A partir des années 1980, on passe d’une économie d’endettement à une économie de marché financier : on observe un essor du
financement direct du marché : c’est la marchéisation, au détriment du financement par les banques, l’intermédiation bancaire.
L’entreprise choisit plutôt d’émettre des actions car des dividendes ne sont distribués que si l’entreprise le désire, il n’y a pas d’intérêts à
rembourser. Mais les actions peuvent changer de main : un concurrent peut ramasser des actions en bourse et prendre le contrôle de la
société.
Investissement
publics
Consommation
Revenus
Production
Productions
Emplois
II) Les déterminants de l’investissement
1) Le rôle de la demande anticipée
Les entreprises n’investissent que si elles anticipent une hausse durable des débouchés : la demande anticipée correspond à une prévision
de la demande globale (CF + I + exportations + dépenses publiques) et détermine l’offre future des producteurs et donc le niveau d’emploi.
Le taux d’utilisation des capacités de production vient moduler le rythme de l’investissement.
La hausse de la demande est à l’origine du principe d’accélération. Les variations de l’investissement sont amplifiées et décalées par rapport
à celle de la demande dont elles dérivent.
- Toutes les capacités de production sont utilisées. Il existe une liaison stable entre les équipements nécessaires (K fixe) et celle de la
production : le coefficient de capital : K/P est stable.
- Les entreprises cherchent systématiquement à répondre à la hausse de la demande. Donc toute hausse de la demande entraîne une
hausse de l’investissement. Alternative : une hausse des prix.
Désinvestissement théorique : apparition de capacité de production excédentaire, qui retardera l’effet d’accélération.
Les variations de l’investissement sont plus amples que celles de la demande et un ralentissement de celle-ci suffit à provoquer une baisse
des investissements. Les variations sont aussi décalées dans le temps : quand la demande reprend, l’investissement ne reprend qu’avec
retard car les entreprises vont d’abord utiliser le stock de machines inutilisé.
2) L’investissement dépend des profits attendus
Rentabilité : rapport entre le profit et le capital engagé.
Profitabilité : rapport entre le profit et le capital engagé en tenant compte des intérêts.
Schéma
L’entreprise investit si elle espère un taux de profit sur le capital engagé.
La rentabilité économique mesure la rentabilité du point de vue du chef d’entreprise qui est jugé sur la totalité des capitaux engagés :
RE = EBE/ capitaux * 100
La rentabilité financière met en évidence le profit destiné aux actionnaires et la valeur des capitaux des entreprises.
Taux de rentabilité = EBE (intérêts + impôts)
Capitaux propres
Un investissement est rentable si son coût est inférieur à la somme des profits qu’il permet de recourir au cours de son utilisation.
L’entreprise doit comparer la valeur des profits futurs au coût immédiat de l’investissement. C’est là qu’interviennent les taux d’intérêt.
L’entreprise doit se demander si l’investissement apporte des fonds suffisants pour rembourser le prêt avec intérêts servant à financer
l’investissement initial.
Mais si l’investissement est financé par les profits existants, l’entreprise doit se demander si l’investissement apportera un rendement aussi
élevé que celui qui aurait été obtenu si la somme en question avait été placée avec intérêts.
La décision d’investir dépend de la rentabilité attendue avec la rémunération d’un placement : c’est la profitabilité.
Profitabilité = Rentabilité Financière (RF) taux d’intérêt réel
Elle mesure la différence entre la rentabilité du capital en entreprise et le placement en banque.
Une façon de maximiser la rentabilité consiste à emprunter : c’est l’effet de levier.
La hausse de la rentabilité et des capitaux propres d’une entreprise lorsque les taux d‘intérêts qui représentent le coût du capital emprunté
sont moins élevés que ces capitaux permettent de financer.
Quand RE > taux d’intérêts : La rentabilité financière augmente avec le taux d’endettement : L’entreprise a donc intérêt à s’endetter
puisque ce que rapporte les capitaux empruntés lui rapportent toujours plus qu’il ne lui coûte en frais financiers : La RF est une fonction
croissante du taux d’endettement.
Quand RE < taux d’intérêts : La RF baisse avec le taux d’endettement : c’est l’effet massue.
Remarque : L’inflation vient renforcer l’effet de levier.
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