THEME 4 : Evaluation et performance LA PERFORMANCE FINANCIERE La performance financière est mesurée par des indicateurs comptables et financiers extraits des documents de la comptabilité de l’organisation (bilan, compte de résultats, soldes intermédiaires de gestion). A. De la rentabilité au profit 1) La rentabilité générée par les entreprises La rentabilité est le rapport entre une forme de résultat et un moyen économique ou financier mis en œuvre pour obtenir ce résultat. L’indicateur de performance généralement utilisé pour appréhender la rentabilité est la marge ou le résultat analytique. Pour les entreprises commerciales (commerce en gros, de détails, grandes surfaces, magasins…), on parle de marge commerciale. Marge commerciale = CAHT – Coût d’achat des marchandises venduesHT Alors que pour les entreprises qui réalisent des activités industrielles (fabrication de produits, construction…) ainsi que pour les prestataires de services (transports…), on parle de résultat analytique.. Cela permet de calculer un coût de revient. Résultat analytique = CAHT – Coût de revientHT avec Coût de revient = somme des coûts engagés pour produire un bien ou un service = Prix d’achat des matières 1re + Charges d’approvisionnement + Charges de production + Coût de distribution des produits finis vendus Coût d’achat Coût de production Coût de revient Dans une approche comptable rigoureuse, il faut tenir compte pour les coûts d’achat et de production de la variation des stocks. 2) La profitabilité : un impératif pour les entreprises Le terme de profitabilité renvoie à la notion économique de profit. En gestion et comptabilité, on parlera plutôt de résultat comptable. Celui-ci est la dernière ligne du compte de résultat. Si le résultat comptable est positif, on parle alors de bénéfice. L’entreprise gagne de l’argent. Si le résultat comptable est négatif, on parle alors de perte. L’entreprise perd de l’argent. La profitabilité est la capacité d’une organisation à dégager des profits, à générer des bénéfices. Profitabilité = 𝑅é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑡 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑎𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑖𝑚𝑝ô𝑡 𝐶ℎ𝑖𝑓𝑓𝑟𝑒 𝑑′𝑎𝑓𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 Profitabilité = 𝐸𝑥𝑐é𝑑𝑒𝑛𝑡 𝑏𝑟𝑢𝑡 𝑑′𝑒𝑥𝑝𝑙𝑜𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝐶ℎ𝑖𝑓𝑓𝑟𝑒 𝑑′𝑎𝑓𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 3) Les impératifs de gestion qui s’imposent aux associations et aux organisations publiques Les associations et les organisations publiques veillent, à la fin de l’exercice comptable, à être à l’équilibre (et donc à n’enregistrer ni bénéfice, ni perte) ou à disposer d’un léger bénéfice. Cette maîtrise de la gestion (équilibre entre les produits et les charges) est le meilleur garant de la pérennité de l’organisation qui peut ainsi continuer à « servir » ses publics. Ces organisations se distinguent ainsi des entreprises privées en ne se fixant pas l’objectif de rentabilité comme une fin en soi : ce qui compte au premier chef, c’est de rendre un service à un public tout en respectant la contrainte de maîtrise des dépenses financées par l’impôt dans le cas des organisations publiques ou par les adhésions, dons voire subventions dans le cas des associations. Ces organisations doivent ensuite veiller à répartir leurs ressources entre la mise en œuvre des actions inscrites dans leur objet social, les actions de communication visant à la fidélisation des donateurs ou usagers actuels, au recrutement de nouveaux donateurs ou usagers et enfin aux frais de fonctionnement. THEME 4 : Evaluation et performance B. L’arbitrage entre les dividendes et les salaires dans les entreprises Lorsqu’une organisation gagne de l’argent, elle a le choix dans l’utilisation de ses ressources nouvelles et doit procéder à un arbitrage en fonction de la politique de ses dirigeants mais aussi des pressions des différents acteurs. L’entreprise a fondamentalement le choix de répartir la valeur ajoutée (VA) qu’elle génère en privilégiant le facteur travail ou le facteur capital. Le choix du capital consiste à rémunérer les apporteurs de capitaux sous la forme de distribution de dividendes. Celui du facteur travail se traduit par une augmentation des salaires. Comptablement, la décision de verser des dividendes aux détenteurs de capital relève de l’assemblée générale des actionnaires. Les dividendes sont prélevés sur le bénéfice net ou sur les réserves de la société. La partie des bénéfices de la société qui n’est pas distribuée sous forme de dividendes augmentera les réserves de l’entreprise. Ces réserves d’argent permettent de faire face, en cas de besoin, à une difficulté dans l’exploitation de l’entreprise. Les associations et organisations publiques, si elles ne sont pas confrontées à cet arbitrage, se doivent néanmoins de définir une politique salariale qui concilie maîtrise des coûts (de la masse salariale) et motivation des salariés ou du personnel. Rappelons que le salaire (d’un employé) ou le traitement (d’un fonctionnaire) est un facteur de motivation essentiel qui va inciter le personnel à « bien » travailler, à donner le meilleur de lui-même et donc à augmenter la performance de l’organisation. C. L’arbitrage entre l’autofinancement et le recours à l’emprunt dans les organisations La question de l’autofinancement relève d’une autre problématique : celle du financement des investissements. Là encore l’organisation, qu’elle soit une entreprise, une association ou une organisation publique, est face à une alternative : doit-elle autofinancer un investissement au moyen de ses ressources propres ou doit-elle faire appel à un emprunt bancaire (souscription d’un crédit auprès d’un établissement financier) ? La réponse à cette question dépend de plusieurs facteurs. Tout d’abord, l’exploitation de l’entreprise (on parle de cycle d’exploitation) permet-elle de dégager des ressources, une capacité d’autofinancement (CAF) ? Si tel est le cas, alors l’entreprise dispose de la possibilité du choix. Si tel n’est pas le cas, elle n’a pas d’autre solution que ne recourir à l’emprunt en s’endettant pour financer un investissement. Ensuite, si l’entreprise peut autofinancer, il peut néanmoins être plus judicieux de recourir à l’emprunt. En effet, si les taux d’intérêt rémunérant les placements à long terme sont supérieurs à la rentabilité attendue de l’investissement, alors il est financièrement plus intéressant de recourir à l’emprunt.