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presse écrite locales. Elles se consacrent avant tout à l’information de proximité, y compris sur
le plan culturel mais peuvent se faire le relais d’informations de dimension nationale.
Au cours des dernières années, plusieurs études sociologiques et enquêtes d’opinion ont
montré que les téléspectateurs souhaitent davantage bénéficier d’informations de proximité.
Plus s’approfondit la mondialisation, plus les nouvelles technologies de l’information et de la
communication permettent à chacun d’être informé en temps réel de ce qui se déroule partout
sur la planète, et plus les hommes éprouvent le besoin de se sentir davantage insérés dans la
vie de leur quartier ou de leur région, de retrouver leurs racines et leur identité culturelle. Ce
phénomène d’affirmation simultanée du global et du local a même conduit certains analystes à
forger le néologisme de « glocalisation » (en anglais : « glocalization) 4.
Certes, la presse quotidienne régionale est confrontée à un relatif vieillissement de son lectorat
et à une stagnation, voire une baisse, de son tirage global, surtout dans les grandes
agglomérations. Mais, cela ne veut pas dire que le besoin d’informations locales se tarit, bien
au contraire : il tend à se reporter sur Internet et sur les supports audiovisuels que les jeunes
générations privilégient.
Les télévisions de proximité s’adressent à tous, mais en raison de leur faible volume de
production et de leur ciblage sur les enjeux locaux, elles ne prétendent pas répondre à
l’ensemble de la demande d’images des téléspectateurs. Ce sont des chaînes de complément
qui ont vocation à être regardées pendant une période de temps relativement courte (moins
d’une heure chaque jour) mais par un grand nombre de personnes. C’est pourquoi, elles
adoptent en général une logique de multi-diffusion, les programmes étant diffusés en boucle.
La recherche de « proximité » et la prise en compte des facteurs socio-culturels peuvent
conduire de la part des chaînes locales à des positionnements stratégiques très divers. L’une
des approches consiste à viser tous les publics mais en segmentant les cibles et en
construisant une grille qui intéresse successivement les différentes catégories de population. A
l’opposé, se situe une logique communautariste basée sur la spécialisation. Très présente dans
le monde anglo-saxon, elle a commencé à émerger en France dans le secteur de la radio, où
se sont multipliées des stations s’adressant à une communauté ethnique, linguistique,
religieuse ou sexuelle. Cette hyper-spécialisation est parfois présentée comme se situant à
l’opposé d’une démarche citoyenne, dans la mesure où elle peut encourager le repli sur soi, le
manque d’ouverture, voire une forme de sectarisme.
De manière générale, les télévisions locales répondent à une attente clairement exprimée par
les téléspectateurs et constituent un vecteur adapté à de nombreuses missions sociales et
éducatives relevant de l’intérêt général.
Les télévisions de proximité peuvent répondre aux demandes des téléspectateurs, qui
souhaitent que la télévision traite plus en profondeur des dossiers qui les concernent. De par la
souplesse de leur programmation et de leur infrastructure, elles sont dotées d’une grande
réactivité, ce qui leur permet d’adapter leur programmation en fonction des événements locaux.
Ainsi, par exemple, dans les semaines qui ont suivi la catastrophe de l’usine AZF en septembre
2001, Télé Toulouse a joué pleinement son rôle en multipliant les émissions spéciales et les
débats et en servant d’interface entre les citoyens et les pouvoirs publics. Autre exemple,
pendant les périodes électorales, les candidats locaux peuvent avoir sur ces chaînes, à
condition que l’équité de traitement soit préservée, la faculté de débattre et de présenter leur
programme en détail. Les télévisions locales peuvent également consacrer une partie de leurs
programmes à la couverture d’événements culturels, politiques, économiques ou sportifs, à la
mise en avant de certaines initiatives locales, à des débats sur des enjeux locaux ou
4 R. Robertson, “ Glocalization : Time-Space and Homogeneity-Heterogeneity ”, in : M. Featherstone, S. Lash et
R. Robertson éd., Global Modernities, Londres, Sage, 1995, pp. 1-24