Maxime GREMETZ
Député de la composante communiste, républicaine, parti de gauche
Département de la Somme
Groupe de la gauche démocrate et républicaine
Loi de finances pour 2010 – 2ème partie
Mission Media
lundi 9 novembre 2009 – 1ère séance
Discussion générale
Madame la présidente, monsieur le ministre, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, les
crédits « Médias et avances à l’audiovisuel public » peuvent être étudiés sous l’angle de trois
problèmes majeurs.
Il s’agit, tout d’abord, des conséquences de la création de l’AEF. La société nationale en charge
de l’audiovisuel extérieur de la France est actuellement dirigée par Christine Ockrent. Elle est
composée de RFI, TV5 et France Monde.
Ensuite, se pose la question du changement de statut de l’Agence France Presse et du plan de
licenciements dit « plan Louette ». « Nous refusons toute modification qui aurait pour effet soit
de transformer l’AFP en agence gouvernementale, soit de la livrer en totalité ou en partie aux
entreprises privées quelles qu’elles soient, et sous quelque forme que ce soit. Nous exigeons que
l’agence conserve sa particularité, sa capacité à remplir sa mission d’intérêt général et son
indépendance structurelle. Par conséquent, nous nous opposons à toute modification qui
dénaturerait son statut, inscrit dans la loi de 1957. » Ces propos ne sont pas les miens, mais ceux
de l’intersyndicale de l’agence.
Enfin, la discussion budgétaire nous oblige a nous interroger sur le bilan de cette première année
de suppression de la publicité sur France Télévisions à partir de vingt heures, et sur l’ensemble
des conséquences sociales et économiques que cela a pu entraîner pour le modèle économique
que France Télévisions avait su mettre en place, même avec des imperfections.
En cette fin d’année 2009, le bilan de cette première année de transition vers un nouveau modèle
économique démontre que la mécanique financière de la réforme n’a pas fonctionné. Ce modèle
se fondait sur la suppression de la publicité après vingt heures et sur la compensation par l’État
de 450 millions d’euros. Or le transfert des ressources du public vers le privé n’a pas eu lieu et la
régie publicitaire de France Télévisions a fait mieux que résister à son asphyxie programmée.
La prévision pour 2009 en matière de publicité en journée, fondée sur les projections du BIPE,
était de 260 millions d’euros. En fait, à la fin de l’année, la régie aura dégagé plus de
100 millions d’euros supplémentaires par rapport à la prévision budgétaire. Dés qu’il a été
prévenu de cette bonne performance, l’État actionnaire a réclamé sa part, chiffrée à 35 millions
d’euros.
Il l’a techniquement soustraite aux 450 millions d’euros de compensation inscrits dans la loi de
finances, qui ont donc été ramenés à 415 millions d’euros.
Pourtant, les 360 millions d’euros de recettes publicitaires additionnés aux 450 millions de
compensation, correspondent bien aux 810 millions de recettes publicitaires inscrits au budget
pour 2008, avant l’annonce du 8 janvier 2008.
Mes chers collègues, avant toutes discussions ou avant le vote d’un budget déjà «scellé», et au-