2012 cardiotropes IADE

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1
2
Intoxications
par médicaments
cardiotropes
Défaillances
cardio-circulatoires
toxiques
Dr Nicolas DEYE
Réanimation Médicale Toxicologique
Hôpital Lariboisière
Université Paris Diderot – U942
[email protected]
Défaillances circulatoires
toxiques
3
1998 au 2007
Patients intoxiqués hospitalisés
N= 3672
Nombre total d’intoxications
Etat de choc
Mortalité
100 %
4%
11 %
31 %
4
Intoxication par cardiotropes (réanimation) :
surmortalité
Décès = 10% si intoxication par cardiotropes
(choc sur cardiotrope = 24%)
Un choc (toxique) est un facteur de surmortalité
Décès des intoxications malgré les traitements optimaux ...
Registre annuel aux USA : 1153 DC
ATD polycycliques : 2ème cause de DC (133)
Agents cardiovasculaires : 4ème cause de DC
Mortalité des intoxications : 1%.
Mortalité par agents cardiovasculaires : 10%.
5
– Anti-arythmiques
– Digitaliques
189
79
12 %
6%
n
décès
Samu 93 :
Interventions pour intoxication aiguë
Toxique
N
Mortalité
Chloroquine
63
27%
Antidépresseurs
40
28%
Intox
Bêta-bloquants
23
22%
Population
Flécaïne
8
50%
Cocaïne
3
33%
Total
137
28%
Mode de décès:
- Fibrillation ventriculaire
- Asystole
- Choc réfractaire
- Anoxie cérébrale
- Complications de réanimation
1994 - 1995
Décès
1999 - 2000
476
617
+ 29,6 %
1,4 106
1,5 106
+7%
19
17
NS
La fréquence des intoxications augmente
6
Période A
Psychotropes
Cardiotropes
Période B
ATD TC
86
71
ATD TC
64
96
BZD
220
296
Anxiolytique hypnotique
72
117
Barbiturique
12
14
Neuroleptique
51
97
Cardiotrope
19
40
Bêta-bloquant
Inhibiteur calcique
IEC
Digoxine
12
3
2
0
23
6
4
2
7
Alcool
Antiépileptique
Paracétamol
Chloroquine
Domestique
Fumée, CO
Polymédicaments
115
25
18
3
9
128
85
· Inhibiteurs calciques (diltiazem, verapamil, dihydropyridines)
133
15
29
5
21
105
110
·
·
·
·
·
·
·
·
•
Béta-bloquants et anti-arythmiques
Digitaliques (digoxine, digitaline)
Carbamates (méprobamate)
Anti-HTA (IEC, AAII, alpha-, centraux, diurétiques)
Cyanures, CO
Colchicine
Ethylène glycol
Organo-phosphorés
Certains antihistaminiques H1
Médicaments à effet stabilisant de membrane
Toxiques avec effet stabilisant de membrane
9
10
TOXIQUES AVEC ESM
Blocage des canaux sodiques avec inhibition du courant Na+
entrant rapide (phase 0 du potentiel d’action et inhibition du
courant calcique entrant à la phase 2) : effets chronotrope,
inotrope, dromotrope, bathmotrope négatifs et vasodilatation.
•
•
•
•
•
•
Fibres à conduction rapide
mV
0
K
Na
Na
Ca
Ca
Ca
Na
K
Na
-80
Ca
K
Na
Dépolarisation
K
Hyperpolarisation
Propriétés pharmacologiques des psychotropes11
Psychotropes
Inhib. Inhib. Anticholi- Antiadré Antiadré
canaux canaux nergiques nergiques nergiques
K+
Na+
β 1β 2-
Polycycliq.
+
+
+
+
+
IRS
+
+
-
-
-
NLP
+
+
+
-
-
Lithium
+
+
-
-
-
Valproate
+
+
-
-
-
+
-
-
-
+
-
-
-
Carbamaz.
Phénytoïne
-
8
Toxiques à tropisme cardiaque et/ou vasculaire
La fréquence des intox par cardiotropes augmente
Autres
intoxications
Médicaments potentiellement responsables
d’une toxicité cardio-vasculaire
ANTI-ARYTHMIQUES (classe 1)
BÉTA-BLOQUANTS (classe 2)
ANTI-DÉPRESSEURS
PHÉNOTHIAZINES
ANTI-PALUDÉENS
STUPÉFIANTS
Médicaments possédant, à dose toxique,
un effet stabilisant de membrane
12
Anti-arythmiques (1): quinidine, lidocaine, phénytoïne, cibenzoline,
tocaïnide, procaïnamide, disopyramide, flécaïnide, propafénone
β-bloquants (classe 2) : propranolol, acébutolol, nadoxolol, pindolol,
penbutolol, labétalol et oxprénolol
Antidépresseurs polycycliques
clomipramine et maprotiline
:
amitritptyline,
imipramine,
Inhibiteurs du recaptage de la sérotonine : citalopram, venlafaxine
Carbamazépine
Phénothiazines : particulièrement la thioridazine
Antalgiques : dextropropoxyphène
Anti-paludéens : chloroquine ou quinine
Cocaïne
Effet stabilisant de membrane :
13
Aspects ECG de l’effet stabilisant de membrane
14
Forme commune:
Ondes T plates
ECG :
Allongement du QT
Bloc intra-ventriculaire
Arythmies ventriculaires, asystolie
Découverte après Adré 4 mg IVD
Choc cardiogénique ± vasoplégique
Hémodynamique :
12/06 - Admission
Après
Bicar 84 % 250 ml
Forme grave:
Syndrome métabolique :
Hypokaliémie (transfert), acidose lactique
Syndrome neurologique :
Coma convulsif
Syndrome pulmonaire :
SDRA retardé hémorragie alvéolaire
13/06 - 1h50
Après
Bicar 84 % 250 ml
13/06 - 8h
L’élargissement ECG des QRS est prédictif de la survenue d’arythmies
ventriculaires et donc d’AC, mais aussi de bradycardie et d’asystolie
Bailey B, et al. J Toxicol Clin Toxicol 2004
Indication des sels molaires de sodium
Mécanismes mis en jeu dans une
intoxication grave par ESM
15
Pas d’études contrôlées randomisées
(séries non contrôlées ou expérimentales ou in vitro, observations)
Schéma: Bicarbonates 84‰ 250 ml + KCl 2g <750 ml, pH 7,45-7,55
I-
Coma convulsif
II-
SDRA
Acidose mixte
Hypoxie
III-
Hypovolémie relative
IV-
Altération de la contractibilité
A- Altération de l ’inotropisme
B- Altération de la géométrie de contraction
VVI-
Vasodilatation artérielle
Hypokaliémie sévère < 2,4 mmol/l
Sasyniuk J. J Pharmacol Exp Ther 1984
17
Intoxication par effet stabilisant de membrane
et décontamination gastro-intestinale
L’administration de charbon activé est indiquée en
respectant ses contre-indications classiques devant :
1
2
Produit toxique
Dose Toxique
Delai / ingestion < 2 h
Quelque soit le délai en cas d’intoxication par :
Carbamazépine
- Toutes les formes à libération prolongée
- Quinine ou quinidine
Ttt symptomatique et spécifique des formes graves
Intubation et ventilation assistée (sous sédation)
coma, convulsions, choc, détresse respiratoire
Remplissage vasculaire adapté
> 1.000 ml de colloides et cristalloides, évaluation de volémie/FE
Alcalinisation
8.4% bicarbonate de sodium : 250 ml avec 2 g KCl
si collapsus + QRS ≥ 120 ms (ESM +++), renouvelable 3 fois si
nécessaire
Catécholamines
–Adrénaline : début = 1 mg/h
–Association avec : dopamine, dobutamine, noradrénaline, isoprénaline
-
Antidotes
Traitement des complications (ischémie myocardique…)
Traitement des troubles du rythme et de la conduction
16
Défaillances
cardio-circulatoires
toxiques
19
Toxiques par cardiotropes
20
• Les toxiques à l’origine d’une surmortalité sont les
cardiotropes et notamment les toxiques avec
effet stabilisant de membrane.
• Toute intoxication sévère par cardiotrope doit
être admise en réanimation.
Association fréquente
de différents mécanismes
Les complications circulatoires
Conférence consensus SRLF, 2006
21
MECANISMES DES CHOCS TOXIQUES
ASSOCIATIONS +++
• Survenue d’un collapsus = complication majeure.
Choc vasoplégique (toxiques vasculaires: antiHTA, ESM)
Choc septique (pneumopathie…)
Choc anaphylactique
Effet antabuse
EVALUATION
• La connaissance du mécanisme en cause
(hypovolémique ou non ?cardiogénique ou non ?) est
fondamentale pour un traitement adapté.
Vasopresseur
si hypotension
persistante
• Elle justifie, dans les cas sévères, des explorations
hémodynamiques.
Remplissage
précoce
Conférence consensus SRLF, 2006
Choc
(cardiogénique)
Encephalopathie
23
Diurèse< 30 ml/h
lactate > 2 mmol/L
Insuffisance cardiaque
+ CI < 2.2 L/min/m2
Cyanose, marbrures
signes d’hypoperfusion
tissulaire + nécessité de
catécholamines
Hypovolémie
Choc hypovolémique
(caustiques,
diarrhée toxique,
rhabdomyolyse…)
HEMODYNAMIQUE
Dysfonction
cardiaque
(gauche et/ou
droite)
Choc cardiogénique (D/G)
ETIOLOGIES DES CHOCS
D’ORIGINE TOXIQUE
•Choc hypovolémique
•Choc vasoplégique
•Choc septique
•(Choc anaphylactique)
•Choc cardiogénique
altération systolique (inotropisme)
altération diastolique
myocardite
altération chronotropisme (fréquence)
altération dromo- ou bathmo-tropisme
(troubles de conduction ou du rythme)
24
ASSOCIATIONS +++
PAS< 90 mm Hg
PAM <65 mm Hg
Vasoplégie
CHOCS CARDIOGENIQUES TOXIQUES
25
Diagnostic du mécanisme du choc toxique
26
Altération inotropisme : dysfonct° systolique
I. Ca, β-, bloqueurs canaux sodiques : ESM
digitaliques
Myocardite toxique
Ethylène glycol, organophosphorés, colchicine
Altération chronotropisme
β-
Altération dromo- ou bathmo-tropisme
troubles du rythme : anti-arythmiques, digitaliques…
ou de la conduction : I. Ca, β-, ESM, digitaliques
ASSOCIATIONS +++
Altération diastolique (remplissage)
Nécrose myocytaire
CO, cocaïne, 5FU
Défaillances circulatoires toxiques
27
I- Atteintes cardiovasculaires d’origine toxique
Défaillances circulatoires toxiques
28
I- Atteintes cardiovasculaires d’origine toxique
II- Atteintes cardiovasculaires non toxiques
A- Choc septique précoce au cours des
pneumopathies d ’inhalation
B- Embolie pulmonaire grave des intoxications
par antidépresseurs polycycliques
C- Choc anaphylactique
Hypothermies profondes et intoxications
(barbituriques, carbamates, bêta-bloquants)
Bradycardie
29
ACR d’origine toxique
30
L’ACR toxique:
- Complication possible de toute intoxication (cardiotropes +)
- Étiologie la plus fréquente de décès chez < 40 ans
- Pas de données épidémiologiques
- Par toxicité cardiaque directe du médicament ou indirecte
(hypothermie, hypovolémie, hypoxémie, troubles
métaboliques, sepsis…)
Soar, ERC Guidelines, Resuscitation 2010
Mortalité : 90-95%
Séquelles neurologiques: 40% des survivants
Phase hospitalière: mortalité proche de 60-70%
Un ACR dans les suites d’une intoxication aiguë compromet le
pronostic final. L’ACR anoxique est de très mauvais pronostic.
Hampson, Ann Emerg Med 2003. Henry, JAMA, 2006
Mécanismes toxiques à l’origine d’un ACR
31
De nombreux toxiques peuvent être à l’origine d’un ACR :
Défaillances
cardio-circulatoires
toxiques
32
les médicaments (contexte de surdosage ou d’interaction
médicamenteuse)
les toxiques chimiques (accident industriel, arme de guerre ou
attentat terroriste)
• Cardiotropes: TDR ventriculaire, asystolie, dysfonction systolique
• Psychotropes: arrêt respiratoire
- par dépression centrale (opiacés, barbituriques ou cyanure)
- par obstruction des voies aériennes supérieures
• Prise en charge tardive : défaillance multiviscérale
33
L’intoxication oxycarbonée aiguë est fréquente
(incidence ≈ 17,5/100 000 habitants/an ;
6 000 à 10 000 cas/an en France)
Grave
34
Immédiatement
100 à 200 morts/an en France
1.500 personnes DCD/an aux USA
Secondairement
Séquelles
Souvent méconnue
30% des intoxications ne sont pas
diagnostiquées à la 1ere consultation
Méconnaître une intoxication oxycarbonée
revient à la prolonger
Traitement
Curatif : oxygène
Préventif
Diagnostic
35
Dosage du CO (sanguin)
CO 1 mmol/l = 11% HbCO
Intox CO > 10% HbCO (sur place)
• 6h:
Il est possible de voir une
• 10 h :
authentique intoxication oxycarbonée
• 14 h :
avec taux d’HbCO normal
• 18 h :
(1/2 vie = 4h en normobarie)
• 22 h:
30 %
15 %
7,5 %
3,25 %
1,6 %
Toxicité du CO
Anoxie Tissulaire
(CO : affinité tissulaire = myoglobine)
Toxicité Cellulaire
directe
36
Signes cliniques de
l’intoxication oxycarbonée (1)
• Manifestations neurologiques
• Manifestations neurosensorielles
• Manifestations neuropsychiatriques
• Manifestations cardiovasculaires
Signes cliniques de l’intoxication oxycarbonée (2)
37
Troubles neurologiques variés
Diagnostic positif de l’intoxication
oxycarbonée
38
1- Triade : céphalées, vomissements, vertiges, asthénie
Y penser toujours ce n’est pas y penser suffisamment !
2- Perte de connaissance brève jusqu’au coma
3- Troubles neurosensoriels : hypo-acousie, bourdonnements
d’oreille, vertiges, troubles visuels, cécité corticale
Céphalées
4- Syndromes confusionnels d’apparition récente
Unité de lieu
Unité de temps
Le caractère collectif des symptômes
5- Troubles du comportement
6- Manifestations psychiatriques
Détecteur de CO dans l’air expiré
Dosage du CO sanguin
Dosage du CO atmosphérique
Manifestations cardiaques
1- Crise d’angine de poitrine (ECG +++)
2- Troubles du rythme
Evolution de l’intoxication oxycarbonée
39
Traitement curatif
40
1- Symptomatique
Modalités évolutives de l’intoxication oxycarbonée aiguë
coma, collapsus, rhabdomyolyse,
pneumopathie d’inhalation…
Disparition définitive des symptômes
2- Spécifique : oxygène
Persistance des
symptômes
Intox aiguë
Réapparition des
symptômes
Isobare chez tous les patients : au masque à fort
débit : au moins 6 h -> 12-24 h
Hyperbare : augmente l’O2 dissous
Syndrome postintervalaire
accélère la dissociation d’HbCO
Ce n’est qu’au 30e jour au décours d’une intoxication
oxycarbonée qu’on peut affirmer la guérison
Indications du caisson hyperbare
(encore discutées)
Accord sur
• Femme enceinte, quel que soit la clinique
(le fœtus est très sensible au CO)
• Perte de connaissance transitoire
• Perte de connaissance prolongée
Discussion sur
Indication selon le taux d’HbCO
Urgence
41
Autres toxiques en cause
dans les fumées d’incendies
42
Irritants : intox par les gaz irritants (suies +++);
CO, CO2, HCN : atteinte systémique anoxique (neurologiques
+++ et cardiaque) et déprivation en O2 et intoxication par
les gaz asphyxiants : FiO2
Signes cardio-circulatoires (cyanures)
Collapsus, ACR
compliquent exceptionnellement les intoxications par le CO pur
IVG dans CO à PA conservée (dosage HbCO +++)
Donc penser aux cyanates
Association d’une hypoTA < 100 mm Hg et d’un trouble neurologique
permet d’évoquer une intoxication cyanhydrique
(spécificité 85%; seule certitude = dosage sanguin du cyanure)
Facteurs pronostiques
du toxidrome cyanidrique
43
Lactacidémie
44
Lactate et taux de CN corrélés
Différence signicative entre survivants et décédés pour :
Chez une victime d’incendie, une lactacidémie > 10 mmol/l
est un signe d’intoxication cyanhydrique
Délai de survenue des symptômes
sensible 87% ; spécifique 94% ; VPP : 95%
Présence d’un coma
Fréquence cardiaque < 60/min
BAUD et Coll. Crit Care Med 2002;30:2044-2050
Pression artérielle systolique < 90 mm Hg
Fréquence respiratoire < 11/min
Nécessité d'une ventilation artificielle
Intox CN > 1 mg/l = 40 micromol/l
BAUD et coll. NEJM 1991;325:1761-1766
Biologique ?
Correlations between blood cyanide and plasma lactate
concentrations prior to antidotal treatment (pure CN exposition).
45
BAUD et Coll. Crit Care Med 2002;30(9):2044-2050
Signes respiratoires
(syndrome d’intoxication par
les gaz irritants)
46
r = 0.74
p = 0.017
Gaz du sang :
– L’hypoxie quasi constante
– Acidose métabolique de type lactique
– Acidose respiratoire
–SaO2 basse +++
Intox CN > 1 mg/l = 40 micromol/l
RUTTIMANN et Coll. JEUR,1991;4:112-115
Management of Fire Victims and Smoke inhalation
ANTIDOTES
47
Hydroxocobalamine
Les intoxications par l'acide
cyanhydrique ou ses sels ne
sont pas fréquentes
Hydroxocobalamine
(Cyanokit 2,5 g/25 ml ;
70 mg/kg)
EDTA dicobaltique
RUTTIMANN et Coll. JEUR,1991;4:112-115
Cyanure
(cyanocobalamine)
48
Incidence of digitalis toxicity
49
1960s : 15 % of the patients referred to the ER were
treated with digitalis … 25 % with signs of toxicity
Beller GA. New Engl J Med, 1971
1990s: 6-23 % toxicity during prolonged treatments
Borron SW. Drugs Aging, 1997
2008: 1st reported cause of death among cardiotoxicants
to AAPCC (2,632 exposures, 17 deaths /year)
Bronstein AC. Clin Tox 2009
51
Mechanism of digitalis action and toxicity
(cardiac glycosides)
K+
Na/K-ATPase
Ca++ Na+
+
Na / Ca++
Exchange
K+
Cell polarity at rest
Na+
Cell
Ca++ Na+
Digoxine Nativelle cp 0,25 mg ; 0,5 mg/2ml IV
Hemigoxine Nativelle cp 0,125 mg (ex: insuf. rénale 1cp/2j)
Holstedge, Emerg Med Clin North Am 2006
Mechanism of digitalis action and toxicity
(cardiac glycosides)
Mechanism of digitalis action and toxicity
(cardiac glycosides)
Reduced transmembrane (sodium) gradient
Increased sodium-calcium exchanger activity
K+
Ca++ Na+
Na/K-ATPase
K+
K+ Cell polarity at rest
Na+
Na+
Ca++ +
++
Na / Ca
Exchange
Cell
Ca++ Na+
Na/K-ATPase
Na-K-ATPase
K+ Na+ Positive inotropic effect
Slow AV node conduction
Increased automaticity
+
++
Na / Ca
Exchange
Cell
Ca++ Na+
Holstedge, Emerg Med Clin North Am 2006
Intracellular loss of potassium
and gain of sodium and calcium
Holstedge, Emerg Med Clin North Am 2006
Cardiovascular consequences of digitalis
Donc, mécanisme d’action des digitaliques
Cardiac effects
Inotropism
Inhibition pompe Na+-K+ ATPase membranaire
Positive
Bathmotropism
Accumulation intracellulaire de Na+
et extracellulaire de K+
Chronotropism
Negative
Dromotropism
Interaction avec les échanges Na+ / Ca++
Slow down the ventricular rate
(increase in parasympathetic tone)
Surcharge cellulaire en Ca++
Effective to control heart rate at
rest but less at exercise
Stimulation du système nerveux sympathique
Accelerate conduction in accessory
pathway (if pre-excitation)
57
Signes cliniques ?
• Troubles digestifs quasi-constants (non corrélés à
gravité) : douleurs abdominales, diarrhée, vomissements
• Signes neuro-sensoriels précoces (dyschromatopsie,
vision floue, scotomes) + myalgies
• Complications neuro-psychiatriques possibles :
obnubilation, confusion, céphalées, agitation,
angoisse, délire aigu psychotique
• Signes cardio-vasculaires : bradycardie sans
hypotension sauf si hypovolémie; TDConduction et
de l’automatisme, TDR avec ES, asystolie
Facteurs pronostiques
Age
< 55
AV block
Yes
No
Female
> 55
Yes
No
Yes
< 55
Male
No
Yes
> 55
No
Intoxication digitalique
Surdosage
Intoxication aiguë
• Doses répétées thérapeutiques
• Une dose massive
• Sujet traité
• Sujet non traité
• Cardiopathie +
• ATCD cardiaques +/-
• Insuffisance rénale +
•Fréquence Le problème :
• Les schémas thérapeutiques ont été établis et validés
pour les intoxications aiguës.
• Maintenant, les intoxications aiguës sont très rares.
• Le problème essentiel est le surdosage digitalique
59
K + >4.5
Death rate
Yes
No
Yes
No
Yes
No
Yes
No
Yes
No
Yes
No
Yes
No
Yes
No
Yes
No
17
4
8
2
49
18
29
9
38
11
20
6
74
35
50
23
Dally S. Press Med 1981
Intoxication digitalique et K+
Dyskaliémie
Aiguë
Chronique
Hyperkaliémie
Hypokaliémie/hyperkaliémie
Valeur pronostique
Hypokaliémie
aggrave la toxicité de digoxine
Donc valeur pronostique
61
Digoxinémie : valeur diagnostique
(en parallèle de l’ECG)
Digoxinémie : valeur pronostique
(en parallèle de la kaliémie)
Range thérapeutique
• Digoxinémie > 6 ng/ml (7,7 nmol/l) mortalité : 50 %
• Digoxine : 0,5 à 2,0 ng/ml (0,6 à 2,6 nmol/l)
Sécurité PO : 0,5 à 1,2 ng/ml
Sécurité IV : 0,8 à 1,5 ng/ml
Digoxinémie
> 2,1 ng/ml
• 2/3 des surdosages qui décèdent ont une digoxinémie
qui croit avant le décès
Probablement retard diagnostique
+ anomalie ECG pré-existante : 8 % de décès
Digoxinémie : intérêt thérapeutique
+ nouvelle anomalie ECG : 40 % de décès
Anomalies ECG pronostiques
63
Typical ECG in digitalis poisoning
Combination of SVT (paroxysmal atrial tachycardia) + AV block or
junctional rhythm is highly suggestive of digitalis toxicity
(same for slowed ventricular response + atrial fibrillation)
Harmless
Less harmless
Dangerous
Near death
Sinus-bradycardia, AVB I
AVB II, bigeminus
AVB III, ventricular extrasystolia, VT
VF, asystole
Smith TW. New Engl J Med
hyperkaliemia
Les anticorps spécifiques antidigoxine (initialement synthétisés pour
doser les digitaliques) réversent une intoxication potentiellement
mortelle par digoxine
67
Intoxication digitalique grave
68
Traitements spécifiques
• Fab : traitement de première intention
• Neutralisation équimolaire
A partir de la dose supposée ingérée (QSI)
Q =
F x
QSI
(mg)
(%)
(mg)
Avec F : biodisponibilité de la digoxine = 60 %
Et F : biodisponibilité de la digitoxine = 100 %
A partir de la concentration plasmatique (DG)
Q
=
DG
x
Vd
x
P
x
10-3
(mg)
(ng/ml)
(l/kg)
(kg)
avec VD : volume de distribution de la digoxine = 5,61 l/kg
VD de la digitoxine = 0,56 l/kg ; P : poids du patient
Rapid binding of intravascular digitalis, Diffusion into the
interstitial space to bind digitalis, Fab fragments are relatively
small (filtration if normal renal function), half-life: 10-20 h
Indication des fragments Fab
70
Menace vitale
• Ventricular arrhythmia : VF or VT
• Bradycardia with HR ≤ 50 /min despite atropine infusion (1 mg)
• Hyperkalemia > 5 mmol /L
• Cardiogenic shock
• Mesenteric infarction
Neutralization équimolaire
curatif
FDR de mauvais pronostic (≥3)
- Male
- Age over 55 years
Neutralization demi-molaire
prophylactique
- Atrioventricular block (II or III)
Et maintenant : Digibind (demi dose)
- Underlying heart disease
One vial of digibind (40 mg) neutralizes 0.6 mg of digoxin
- Bradycardia with HR < 60 /min despite atropine infusion (1 mg)
- Hyperkalemia > 4,5 mmol /L
71
Autres thérapeutiques
• Accélération de la bradycardie : atropine
(0.5 à 1 mg), sonde d’entraînement électrosystolique abandonnée au profit des Fab
• Charbon activé si < 2H et sauf CI
• Monitorage cardio-vasculaire
• Remplissage vasculaire si besoin
• Pas de catécholamines (sauf IVG résistante)
ni antiarythmiques
72
Intoxication par Inhibiteurs Calciques
73
74
Intoxication par Inhibiteurs Calciques
I.Ca d’action cardiaque prédominante: bépridil, nifédipine,
diltiazem, nicardipine, nimodipine, amlodipine, nitrendipine, vérapamil…
Traitements spécifiques
Traitement par les sels de calcium
• Remplissage vasculaire
• Calcium
• Adrénaline
• Noradrénaline
+ EES
• Insuline euglycémique
– Le protocole n’est pas formel
– Chez l’animal : relation dose / effet
– Chez l’homme : : CaCl2 1 g ou Gluconate de Ca 3 g
toutes les 10 à 20 min 3 à 4 fois
– Monitorage de la calcémie recommandé
... Mais calcémie optimale inconnue
Insuline : Moyenne 1 UI/kg/h (Extrêmes : 0,1 - 10 UI/kg/h)
Délai d’amélioration de la PA 60 à 90 ’
Durée d ’administration : 27 h extrêmes : 9 - 49 h
Glucose : 10 à 75 g/h
Yuran. J Toxicol. Clin. Toxicol. 1999,37:463
Pearigen et Benowitz . Drug Saf. 1991
Engebretsen Clinical Toxicology 2011
Antidotes for calcium-channel blocker poisonings
Place of gastro-intestinal decontamination and
elimination enhancement
• Calcium salts: 1 g IV bolus /15-20 min, 4 doses followed with 2050 mg/kg/h infusion
- Activated charcoal: within 2 h following the ingestion
if no contra-indication
- Repeated doses of charcoal: Low-sustained forms
• Glucose - insulin: 1 UI/kg IV bolus followed with 1 UI/kg/h
infusion + adequate glucose
Yuan TH. J Toxicol Clin Toicol 1999
Boyer EW. N Engl J Med 2001
- Dialysis: limited interest as
• Elevated protein binding
• Elevated distribution volume
• Liposolubility
• Elevated endogenous clearance
Engebretsen KM. Clin Tox 2011
Metabolic basis for myocardial beneficial effect :
- Increase of insulin pancreas secretion
- Decrease of insulin resistance
- Decrease of free fatty acid uptake and switch to carbohydrates
- Increase of cytoplasmic calcium concentration
- Increase of myocardial “oxygen delivery / work” ratio
Kline JA. Toxicol Appl Pharmacol 1997
BETA-BLOQUANTS
77
Bradycardie sinusale
Bloc auriculoventriculaire I
1.
1.
Les signes cardio-vasculaires apparaissent < 6H après ingestion
(8-12 H si Sotalol / LP)
Facteurs prédictifs des troubles cardio-vasculaires :
• La co-ingestion de cardiotropes (inhibiteurs calciques)
• En l’absence de cardiotropes associés : un β- à ESM
78
Inotropic Drugs Used in the Clinic
Dobutamine
Dobutamine
Digoxin
[K+]
β-receptor
Gs Gi
Inotropic Drugs Used in the Clinic
79
[Ca2+]
Na+/K+exchanger
ATP
Digoxin
[K+]
β-receptor
Gs Gi
Na+/Ca2+ex.
[Na+]
rise in intracellular calcium
rise in intracellular calcium
PDE
Milrinone
Milrinone
AMP (inactive)
Place des antidotes
Antidotes des bêta-bloquants:
AMP (inactive)
81
• Glucagon
5-10 mg IVL suivi de 2-5 mg/h IVSE
Efficacité dans études expérimentales
Aucune étude humaine randomisée
• Inhibiteurs des phosphodiestérases
utilisés au cours de choc cardiogéniques toxiques,
le plus souvent associés aux catécholamines.
Mais effet vasodilatateur limitant
Bailey J. Toxicol Clin Toxicol 2003
Sandroni. Acta anaesthesiol Scand 2004
Deye N,
Mégarbane B,
Baud FJ
Textbook
Richard C.
Insuffisance cardiaque
aiguë toxique
2009
Na+/Ca2+ex.
[Na+]
cAMP (active)
PDE
β-bloquant
en état de choc
Insuline ? IPDE ?
Levosimendan?
[Ca2+]
Na+/K+exchanger
ATP
cAMP (active)
80
Antidotes for β-blocker poisonings
Specific treatments
We recommend if supportive
measures (adequate fluids and
atropine) are ineffective, the
administration of antidotes in the
following order: dobutamine (or
isoprenaline, especially in sotalol
intoxication), glucagon, and
epinephrine
Taboulet P. Clin Toxicol 1993
glucagon
β-blocker
+
Suspicion of beta-blocker
poisoning
(HR <60 /min and/or SBP <100 mmHg)
Atropine 0.5 mg IV bolus
(if HR <60 /min)
Fluid loading 500-1,000 ml
(if SPB <100 mmHg
Failure of symptomatic therapies
Dobutamine 5-20 µg/kg/min
Si bradycardie
Isoprenaline 1-5 mg/h
(Sotalol)
Glucagon 2-5 mg IV bolus
2-10 mg/h continuous infusion
Glucagon
receptor
Epinephrine 0.5-10 mg/h
Ventricular pacing
Exceptional therapies (ECLS)
Fat emulsion for local
anesthetic toxicity
(MedialipidTM, IntralipidTM)
To treat severe anesthetics side-effects in the OR as well as
membrane-stabilizing agent or calcium-channel blocker poisonings.
Dose regimen: 1.5 ml/kg IV bolus then 0.25 ml/kg/min infusion
Mechanisms:
- Lipid sink / sponge: alteration of tissue distribution
- Modulator of myocardial energy (ATP production), overcoming
the inhibition of fatty acid-dependent metabolism
- Activator of myocardial Ca2+ channel increasing Ca 2+ current
- Other toxin-specific mechanisms?
Sirianni AJ. Ann Emerg Med 2008
Finn SD. Anesthesia 2009
Weinberg GL. Anesthesiology 2009
Dean P. Anesthesia 2010
Carbamates
85
Intoxication aiguë par les carbamates
86
• Coma calme, hypotonique
• Risque de collapsus
• Possibilité de ré-aggravation secondaire (conglomérats
gastriques)
Traitement : - Intubation ventilation assistée si besoin
- Remplissage voire catécholamines
ETT :
dysfct°VG ↓ sous
catécholamines +
vasoplégie
Intoxication par Chloroquine
87
Intoxication aiguë par chloroquine (Nivaquine)
Traitements spécifiques
• Signes neurosensoriels précoces (diplopie, agitation, convulsion..)
• Signes cardiaques : collapsus, élargissement QRS, trouble du
rythme et conduction
• Hypokaliémie
Grave si DSI > 4g
Traitement: - Intubation ventilation assistée + sédation
- Adrénaline (KT central)
- Valium®
- Alcalinisation
Cas graves : Assistance circulatoire
Intoxication par la cocaine
89
QuickTime™ et un décompresseur
GIF sont requis pour visualiser
cette image.
Deye N,
Mégarbane B,
Baud F
QuickTime™ et un décompresseur
Photo - JPEG sont requis pour visualiser
cette image.
- Circonstance: Rupture d’une boulette chez un body-packer
-Tableau: Phases arythmie ventriculaire + hypotension
agitation,intense, convulsions, mydriase, tachycardie
-Risques = AVC, IDM, collapsus, rhabdomyolyse, IRA
- Indication formelle au retrait chirurgical des boulettes
- Intérêt du labétolol (αβ-bloquant), des I. Ca, et de la sédation
- Contre-indication des β-bloquants non cardiosélectifs
Textbook Choc
Insuf. Cardiaque
Aiguë Toxique
/
HTA,
2009
88
Défaillances
cardio-circulatoires
toxiques
91
AC & INTOXICATION
La RCP doit être prolongée en cas d’AC d’origine toxique
survenue devant témoin (surtout si témoin « massant »)
Le MC automatisé peut être utile si MCE prolongé.
L’assistance circulatoire doit être envisagée en cas d’AC
réfractaire au traitement médical conventionnel optimal (incluant
CPR/ACLS: catécholamines…).
[Accord fort]
Arrêts circulatoires toxiques
Conférence d’experts SRLF/SFAR. Réanimation 2006
Le MCE peut à lui seul permettre une reprise de l’activité
cardiaque. Plusieurs patients gravement intoxiqués ont survécu
sans séquelle significative après AC prolongé
Freysz M et al. CCM 1986
La mise en place d'une artère sanglante pourrait être utile
pour surveiller l’efficacité du MCE.
Paredes VL, et al. Acad Emerg Med 2004
Albertson TE, et al. AHA. ILCOR. TOX-ACLS. Ann Emerg Med 2001
ACR et BLS
Intoxication et complications
cardio-circulatoires
93
Niveau de recommandation V
• En cas d’intoxication par le cyanure, l’hydrogène sulfure, les
produits caustiques ou organophosphorés, il convient d’éviter
la ventilation par le bouche à bouche.
• Pour les intoxications par paraquat, il est conseillé de ne pas
prolonger une ventilation avec de fortes concentrations
d’oxygène, en raison du risque de majoration des lésions de
fibrose pulmonaire.
• La survenue d’un collapsus ou d’un choc est une complication
redoutable. La connaissance du mécanisme en cause (hypovolémie,
vasodilatation, altération de la contractilité) est fondamentale pour
un traitement adapté. Elle justifie, dans les cas les plus sévères, la
réalisation d’explorations hémodynamiques invasives ou non.
[Accord fort]
• En cas d’échec des thérapeutiques conventionnelles, en cas d’arrêt
circulatoire persistant ou de choc réfractaire, le recours à une
assistance circulatoire doit être discuté.
[Accord fort]
Soar J, et al. ILCOR
Resuscitation 2005
Conférence d’experts SRLF/SFAR. Réanimation 2006
Traitements d’exception
Canulation chirurgicale des vaisseaux fémoraux
95
L’assistance circulatoire périphérique doit être envisagée en
cas d’ACR ou d’état de choc toxique réfractaire au
traitement médical conventionnel optimal.
Conférence d’Experts SRLF/SFAR 2006
Quels patients doit-on assister ?
1
2
3
4
5
6
Arcade fémorale
Indications
Trop tardive : risque d’encéphalopathie anoxique ou de
défaillance multiviscérale
Trop facile : patients qui auraient guéri avec un traitement
médical bien conduit
Artère fémorale Veine fémorale
96
97
Shunt
fémoral
superficie
l
Canule artérielle
Canule veineuse
ECMO / ECLS
Critères prédictifs du décès malgré un traitement médical
conventionnel bien conduit (intoxications avec ESM)
•
A – Arrêt cardiaque persistant malgré RCP adaptée.
•
B1 – État de choc réfractaire: PAS ≤ 90 mmHg malgré remplissage ≥ 1000
mL, + bicarbonates 8.4% ≥ 375 mL + adrénaline ≥ 3 mg/h (+ glucagon ≥ 5 mg/h
si β −)
•
B2 – d’origine cardiogénique: échocardiographie (FRS < 30%) ou
KT (IC ≤ 2,5 l/min/m2 et PAPO ≥ 18 mm Hg).
•
C1 – avec défaillance respiratoire: PaO2/FiO2 ≤ 150 mmHg (en VC + sédaté)
•
C2 – ou défaillance rénale: diurèse ≤ 20 mL/h
ou créatininémie ≥ 120 µM (H) ou 90 µM (F).
A
ou
B1 + B2 + C1
ou
B1 + B2 + C2
Assistance circulatoire
en réanimation
98
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