36 CHAPITRE 4 : QUELQUES ÉQUATIONS DIOPHANTIENNES
Les premières solutions primitives de l’équation de Pythagore sont
(m, n) = (2,1) −→ (x, y, z) = (3,4,5),
(m, n) = (3,2) −→ (x, y, z) = (5,12,13),
(m, n) = (4,1) −→ (x, y, z) = (15,8,17),
(m, n) = (4,3) −→ (x, y, z) = (7,24,25),
(m, n) = (5,2) −→ (x, y, z) = (21,20,29),
(m, n) = (5,4) −→ (x, y, z) = (9,40,41).
Il y a aussi des solutions imprimitives comme (x, y, z) = (6,8,10) et (x, y, z) = (10,24,26).
Il reste à montrer le lemme 1.3.
Preuve du lemme 1.3. On va par récurrence sur a.
Pour a= 1, on a a2=1=bc, ce qui implique b=c= 1, et donc bet csont carrés.
Pour a≥2, supposons qu’on a a2=bc avec pgcd(b, c) = 1. Supposons aussi l’hypothèse de
récurrence forte que pour tout a1avec 1≤a1< a, si on a a2
1=b1c1avec pgcd(b1, c1)=1,
alors b1et c1sont carrés.
Alors comme on a a≥2,aest divisible par un premier p. Ce pdivise a2=bc, donc il divise
bou c. Comme bet csont premiers entre eux, pne divise pas les deux. Donc pdivise un parmi
bet c, et est premier avec l’autre.
Supposons que pdivise bet est premier avec c. Comme pdivise a,p2divise a2=bc.
Comme p2est premier avec c, il doit diviser b. On a donc a
p2=b
p2cavec pgcd( b
p2, c) = 1.
Par l’hypothèse de récurrence forte, il existe met navec b
p2=m2et c=n2. Donc b= (pm)2
et c=n2sont carrés.
2. La descente infinie de Fermat
Grâce au travail d’Andrew Wiles, on sait maintenant que pour tout n≥3l’équation
xn+yn=zn
n’a pas de solutions avec x, y, z des entiers tous non nuls. Fermat avait démontré les premiers
cas n= 3 et 4. Voici la démonstration de Fermat pour n= 4. Il a démontré même un peu
plus.
Théorème 2.1. Il n’y a pas de solutions en entiers tous non nuls de l’équation x4+y4=t2.
On en déduit qu’il n’y a pas de solutions en entiers tous non nuls de x4+y4=z4, car une
solution (x, y, z)de l’une équation, donne une solution (x, y, t) = (x, y, z2)de l’autre.
Preuve. Il suffit de démontrer qu’il n’y a pas de solution positive et primitive de x4+y4=
t2, car si l’équation avait une solution en entiers tous non nuls (x0, y0, t0), on poserait d=
pgcd(x0, y0)et trouverait une solution positive et primitive (x, y, t) = (|x0|
d,|y0|
d,|t0|
d2).
On démontrera par une récurrence forte sur tqu’il n’y a pas de solution positive et primitive
de x4+y4=t2.
Clairement il n’y a pas de solution positive avec t= 1.
Soit t≥2, et supposons par récurrence qu’il n’existe pas de u, v, w strictement positifs avec
u4+v4=w2et pgcd(u, v)=1et 1≤w < t.
Supposons par contraire qu’il existe x, y positifs avec x4+y4=t2et pgcd(x, y) = 1. En
déduisons une contradiction.