masterclass nycturie

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Nycturie de l’adulte
Véronique PHE
Service d’Urologie
Hôpital Pitié-Salpêtrière
Université Paris 6
Plan
1. Définition, étiologies
2. Exploration et traitement d'une nycturie
3. Risques de la nycturie
4. Nycturie et vessie neurologique
5. Nycturie et HBP
Définition, étiologies
Définition
• N tu ie= se veille la uit ave l’i te tio d’alle
uriner, à une ou plusieurs reprises (ICS, 2002)
≠ u sie
≠ pollakiu ie nocturne
• C’est u s ptô e de la phase de e plissage v si al
et non une maladie
Epidémiologie
45% des hommes âgés de 55 à 75 ans se
lèvent une fois la nuit pour uriner
La prévalence de la nycturie
augmente avec l'âge.
20% deux fois
3,4% des hommes de moins de 30
ans se lèvent au moins 2 fois pour
uriner la nuit contre 35% après 75
ans.
et environ 15% plus de 2 fois.
Diagnostic: le catalogue mictionnel
Facile, Peu cher, Rentable, Recommandé mais largement sous utilisé
 Permet de caractériser précisément les troubles mictionnels
Physiopathologie
Polyurie=  diurèse/24h
Polyurie nocturne=
sécrétion nocturne
Capacité vésicale nocturne
Van Kerrebroeck P, et al. Neurourol Urodyn 2002;21:179-83; Marinkovic SP. BMJ 2004;328:1063-6
Etiologies
Troubles du sommeil
Polyurie nocturne
Troubles primaires du sommeil: insomnie, syndrome des jambes
sa s epos, a olepsie, t ou les de l’ veil au he a s,
somnambulisme)
Troubles secondaires du sommeil: insuffisance cardiaque, BPCO,
perturbations endocriniennes
Maladies neurologiques: maladie de Parkinson, démence, épilepsie
Maladies psychiatriques: dépression, anxiété
Pathologies douloureuses chroniques
Co so
atio d’alcool ou de d ogue/sev age
Médicaments: corticostéroïdes, diurétiques, hormones
thyroidiennes, psychotropes, anti-épileptiques
Œd e p iph i ue/secrétion de FAN: insuffisance cardiaque
congestive, neuropathie autonome, stase veineuse,
lymphostase, défaillance hépatique, hypoalbuminémie,
syndrome néphrotique
Boissons excessives
Prise de fluides la nuit
Alt atio de la s c tio ci cadie e d’AVP: l sio s de l’a e
hypothalamo-hypophysaire, Parkinson, sclérose en plaques
Médicaments: diurétiques, stéroïdes
Dysfonction rénale tubulaire: diabète sucré, albuminurie
Sy d o e d’ap es du so
eil
Absence d’anomalie du catalogue
mictionnel
Volume uriné 24h>40 ml/kg
NYCTURIE
Polyurie
Diabète sucré
Diabète insipide
Polydipsie primaire
Hypercalcémie
Médicaments: diurétiques, inhibiteurs de la recapture de la
sérotonine, bloqueurs des canaux calciques, tétracyclines, lithium,
i hi iteu s de l’anhydrase carbonique
NPI >30%
NBCi>0
Diminution de la capacité vésicale
Syndrome douloureux pelvien, hyperactivité vésicale,
obstruction
Vessie neurologique
Tumeurs et calculs
Vieillissement vésical
Troubles de vidange avec résidu post mictionnel élevé
Take home message 1
• Calendrier mictionnel
• Recherche des pathologies sous-jacentes
• Traitement de la cause
 La nycturie n’est pas une indication en soi de
chirurgie p ostati ue…
Exploration et traitement
Composantes de la nycturie
Polyurie=  diurèse/24h
Polyurie nocturne=
sécrétion nocturne
=> rein/ cerveau/coeur
Capacité vésicale nocturne
=> vessie, prostate
Bilan de la diurèse
Bilan de la vessie
Bilan du sommeil
Bilan de la gêne
Van Kerrebroeck P, et al. Neurourol Urodyn 2002;21:179-83; Marinkovic SP. BMJ 2004;328:1063-6
Interrogatoire-Examen clinique
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Habitudes de vie et hygiéno-diététiques
Comorbidités: pathologies neurologiques et handicaps associés
Traitements en cours
Qualité du sommeil et médicaments pour dormir
Réveils et mictions, dus à une vessie pleine
Autres LUTS
Gêne ressentie
Examen clinique
Eliminer l’infection urinaire
Bilan de la diurèse
•
•
•
•
Heure du coucher, heure du lever
Quantifie la diurèse
Compte les mictions
Relève la capacité mictionnelle nocturne et/ou
diurne
• Ne préjuge pas de la gêne induite par le symptôme
Le catalogue mictionnel: essentiel
Bilan de la diurèse:
interprétation du calendrier mictionnel
Variable
Définition
Commentaires
Nocturnal urine volume
(NUV)
Nightly voided volume+ first Nocturnal polyuria
- 6.4ml/kg
morning voided vol
- > 30% total daily output
- > 0.9ml/min (450 mL/8h)
Functional bladder capacity
(FBC)
Largest vol from 24h void
Nocturia index (NI)
NUV/ FBC
Nocturnal polyuria index
(NPI)
NUV/ 24h total voided vol,
N<35%
NUV / TUV > 0.35
Nocturnal bladder capacity
index (NBCI)
ANV – PNV
ANV : actual number of
voids per night
PNV : predicted number of
nightly voids
PNV : NI (nocturia index :
nocturnal vol/FBC) – 1
Any NBCI > 0 reflects a
diminished NBC
NBCI > 2 : is associated with
« severe nocturia »
Weiss 2012
Bilan de la fonction vésicale
•
•
•
•
•
Capacité vésicale fonctionnelle réduite
Vessie hyperactive neurogène et non neurogène
Obstruction avec résidu post-mictionnel
Vieillissement vésico-sphinctérien
Hyperesthésie vésicale
==> Catalogue mictionnel
==> Résidu post mictionnel
==> BUD le plus souvent
Eliminer un problème lié au réservoir
vésical
Bilan du sommeil
• Évaluatio d’u SAS
• Qualité du sommeil
• Recherche de pathologies chroniques
Symptômes évocateurs d’un syndrome
d’apnées du sommeil
•
•
•
•
•
•
•
Endormissement rapide
Ronflement
Apnées (conjoint)
Suffocations nocturnes (sujet)
Polyurie
Sudation importante (66%)
Reflux gastro-oesophagien
Au réveil :
• Impression de sommeil non
réparateur
• Ivresse du réveil
• Céphalées (18%)
• Sécheresse buccale
• Sensation d’obstruction nasale
Bixler et coll, AJRCCM 1998 ; 157 : 144
Le sommeil
• Sommeil paradoxal qui correspond au sommeil avec
mouvement oculaire rapide (REM*).
–
–
–
–
–
–
20-25% du temps de sommeil
Repos psychologique et émotionnel
Le moment le plus approprié pour le réveil
Stade 1: transition entre éveil et sommeil
Stade 2: sommeil léger
Stade 3-4: sommeil profond et réparateur (25% du temps total)
• Si réveil à ce stade: fatigue, inconfort
• Sommeil lent qui correspond au sommeil sans mouvement
oculaire rapide (NREM**).
– 75-80% du temps de sommeil
– Repos physique
Hours of Undisturbed Sleep (HUS)
• Durée entre l’e do
isse e t et le premier réveil
pour uriner
• Doit être au moins de 3-4 heures
• Indicatif de la qualité du sommeil
 Se lever pendant les 3-4 premières heures de la nuit
pendant le sommeil profond est plus fatigant
1) Lents ML, et al. J Rheumatol 1999;26:1586-92; 2) Akerstadt T, et al. Sleep Med Rev 2002;6:261-86; 3)
Djavan B, et al. Eur Urol Suppl 2005;4(2):61-8
Comment mesurer l’HUS?
• Études
polysomnographiques:
Gold standard mais
– Seulement dans les laboratoires de
sommeil
– Modifications dues à l’e vi o
e e t
• Journaux de sommeil
Actigraph
• Mesure des mouvements du
bras/jambes qui indiquent
activité/sommeil pendant la nuit
• Le système Actiwatch
– Actiwatch
– Lecteur
– Logiciel
– Pas cher
– Biais de rappel
 Surestimation de l’e do
isse e t
 Sous estimation de la durée de
sommeil
Ancoli-Israel S, et al. Sleep 2003;26:342-92
Bilan de la gêne: qualité de vie, qualité
du sommeil
• Sévérité de la nycturie souvent faussée par un biais de rappel
• Gêne directement dépendante de la capacité à se rendormir
• Impact sur la qualité du sommeil (QDS)
– Non évalué systématiquement dans les essais cliniques
• Questionnaire générique SF36:
– Effet de la nycturie sur la vitalité et les activités sociales mais
non spécifique
Impact de la nycturie sur la QDV / QDS
N-QOL: Nocturia Specific Quality of Life questionnaire
•
•
•
•
•
•
•
Questionnaire validé et recommandé, traduit en 17 langues
Sommeil/energie: 7 questions, score 0-28
Gêne: 5 questions, score 0-24
Une question globale de QDV: score 0-4
Corrélé avec domaine énergie/vitalité et fonction sociale du SF-36
Corrélé avec le domaine qualité de Pittsburgh Sleep Quality Index
Sensible à différents degrés de sévérité de la nycturie
Avery K, et al. Neurourol Urodyn 2004;23:abs. 595
Abraham L, et al. Urology 2004;63:481-6
Traitement
• 1. De la diurèse nocturne
– Règles hygiénodiététiques
– 3ème secteur
– Desmopressine
• 3. De la cause
– Alpha bloquants (cf)
– Ventilation positive
– IRS
– Insuffisance cardiaque
• 2. Du comportement
vésical
– Antimuscariniques
– Rééducation
• 4. Du sommeil
Traitement: problème de la diurèse
Règles hygiéno-diététiques (Tani 2014)
•
•
•
•
•
Diminuer de 25% les boissons (Hashim 2008)
Ne pas p e d e d’e ita t le soi : af , th , al ool,
sport
Ne pas rester au lit si on ne dort pas
Limiter les somnifères
Mais difficile à maintenir
Traitement: problème de la diurèse
Réduction du 3ème secteur
• Bas de contention
• A se e d’ étude spécifique avec nycturie comme critère de jugement
principal
• Toujours combiné à traitement multimodal
• Sieste les jambes surélevées
• Diurétiques
• P ise ilieu/fi d’ap s idi
• Frusemide 40 mg vs placebo Reynard et al BJU 1998, 81, 215
•
•
•
•
N=49 hommes >50 ans
Mictions/nuit : -0.5
Volume uriné la nuit: -18%
Amélioration subjective: 66.6% (vs 22.7%)
Desmopressine: évaluatio de l’efficacité RCT
Auteurs
N=
Doses
Durée
Van
Kerrebroeck
2007
127
0,1 mg
0,2 mg
0,4 mg
3 semaines 33% vs 10 %
Mattiason
2012
151 hommes 0,1 mg
0,2 mg
0,4 mg
3 semaines 34% vs 3%
Lose
2003
144 femmes
3 semaines 46% vs 7%
0,1 mg
0,2 mg
0,4 mg
Réduction
>50% des
mictions
nocturnes
HUS
108 min vs 40
min
<0.001
Maintien de l’efficacité à long terme (52 semaines) Juul 2013
Desmopressine chez le patient âgé
Reference
N
Sexe
Âge,
moyenne
Définition de la nycturie
Dose
(mg)
Résultats
Niveau de
preuve
Van
Kerrebroeck
2007
127
70% H
63,4
≥ 2 mictions/nuit
0,1
0,2
0,4
Réduction de 39%
des mictions/nuit
p<0,0001
Prolongation de
l’HUS
i
p<0,0001
2
Johnson
2007
14
NR
74
Toutes mictions entre
heure du coucher et
réveil matin
0,1
0,2
0,4
Réduction diurèse
nocturne
3
Wang 2011
126
H
74,5
≥
i tio s/ uit et
polyurie
0,1
35% patients ont
eu diminution de
≥
i tio s/ uit
p 0,001
2
Fu 2011
80
58H/2
2F
67
≥
0,1
0,2
0,4
46% rapportent
du tio ≥ %
du nb de
mictions/nuit
2
i tio s/ uit
Desmopressine et hyponatrémie
• Parmi les patients traités par MINIRIN au cours des essais
cliniques (incluant une population âgée de 65 ans et plus)
• Environ 35% ont présenté des effets indésirables pendant la
phase d’adaptatio posologi ue
• Les effets indésirables ont été en général mineurs
– A l’e eptio de l’h po at
ie
– Effet indésirable fréquent (>1/100 ;<1/10)
– La majorité des as d’h po at
ie li i ue e t significative
(natrémie < 130 mmol/L) est survenue chez des patients âgés de
plus de 65 ans
Desmopressine en pratique
•
Indications:
– E u sie de l’e fa t
– Diabète insipide
– N tu ie ave pol u ie o tu e hez l’adulte de
oi s de
a s
•
Contre-indications:
•
Interaction: IRS, tricycliques, anti-inflammatoires, carbamazépine
•
Surveillance de la natrémie (Rembratt 2006, Bac 2007)
•
Effets secondaires: nausées, céphalées, convulsions (Abrams 1992)
– Insuffisance cardiaque et insuffisance rénale
– Hyponatrémie, SIADH, polydipsie, incapacité à respecter une restriction hydrique,
– Utilisation de diurétique
– FDR: âge >65 ans, femme, diurèse >28 mL/kg, prise de poids >1.5 kg, diminution de la
clairance de la créatinine
– Diminution de la natrémie à 6 mois
Traitement du comportement vésical:
les antimuscariniques
• Da s le ad e de l’HAV, les antimuscariniques ont une efficacité sur la
nycturie au même titre que les autres symptômes?
• Sig ifi ativit statisti ue ≠ sig ifi ativit
li i ue
– Nycturie = critère de jugement secondaire
– Calcul des effectifs non destinés à cela
– Pas de sélection sur critères de la nycturie: probablement patient avec
polyurie nocturne
• Effet de la solifénacine analysé sur des données poolées de 3 RCT phase III
incluant hommes et femmes (Brubaker 2007)
– Initial: 62% des patients avec nycturie avaient aussi PN
– Patients sans PN:  significative du nombre de mictions mais seulement de
0.18 en nombre absolu
– Patients avec PN: pas de différence
• Ide
da s d’aut es tudes: Vardy 2009, Chapple 2005, Cardozo 2004
Les antimuscariniques
• Rackley 2006: n=850 patients, tolterodine nuit vs
placebo
–
–
–
–
Pourcentage de réduction des mictions nocturnes
Mi tio s dues à l’HAV: -30% vs 22% p=0.0086
Mictions dues à HAV sévère: -59% vs 43% p<0.000221
Effets epose t su l’HAV et o PN
• Consensus
– La ajo it des patie ts ave
tu ie ’o t pas d’HAV
– La majorité des patients avec HAV ont une nycturie
– Les antimuscariniques ne sont pas habituellement
efficaces dans la nycturie
– Les antimuscariniques peuvent être efficaces pour les
i tio s o tu es dues à l’urgenturie
Rééducation, électrostimulation
• Amélioration significative vs placebo aussi bonne que
les antimuscariniques
• Johnson 2005
– N=131 femmes, biofeedback vs oxybutinine vs placebo, 8
semaines
• Wang 2006
– N=68, biofeedback vs oxybutinine vs placebo 12 semaines
• Aucune donnée à long terme
Traite e t du sy dro e d’ap ées du
sommeil
Ventilation en pression positive
• Margel 2006: étude prospective, suivi 1-3 mois
– 97 patients (75H/22F) , âge 55 ± 12
– Diminution significative du nombre de réveils nocturnes pour uriner
(p<0.001)
• Miyauchi 2015: étude prospective, suivi 1 mois
–
–
–
–
N=51 (43H, 8F) , âge 55.9 ± 10.8
Diminution de la diurèse nocturne
A lio atio sig ifi ative de la PKN, IPSS et s o e de QDV de l’IPSS
Pas de ha ge e t de l’ICIQ–NQOL
• Po l
e de l’a epta ilit te h i ue au lo g ou s
Take home message 2
 Le traitement doit être guidé par une démarche
étiopathogénique systématique dont le calendrier
mictionnel est l’u des éléments essentiels
 La desmopressine est un traitement efficace de la
nycturie du sujet de moins de 65 ans lorsque celleci est due à une polyurie nocturne
 Traitement multimodal
Risques de la nycturie
Conséquences
• Modification de la période de sommeil du patient (& du
conjoint)
• Dette de sommeil puis possiblement une insomnie
• Complications des troubles du sommeil chroniques
• Perte d’auto o ie et perte de la qualité de vie
• Situations à risque:
 Population gériatrique
 Population vasculaire polypathologique
 Population non à domicile
Conséquences de la
NYCTURIE
Dette de sommeil
Chronicité
Etiologie spécifique
Neurodégénératif
Insomnie
Chutes
Cardiaque
iatrogénie
Complications
non spécifiques
Hypnotique &
Psychotrope
SAS
Complications
spécifiques
Troubles cognitifs
Troubles attentionnels
Perte de
qualité de vie
Grabatisation
Coût de santé direct
Mise en institution
et indirecteur
Nycturie et Impact sur le sommeil




Réduction du temps de sommeil total
Altération de la qualité du sommeil
Altération du Sommeil Lent Profond (début de nuit)
Altération du sommeil paradoxal (fin de nuit)
Bliwise & al, 2009
Van Kerrebroeck & al, 2007
Complications chroniques : insomnie/dette
de sommeil
• Majoration du risque cardio-vasculaire
• Diminution de l’esp a e de vie
• Dépression
• Retentissement profesionnel
• Trouble attentionnel & cognitif
• Somnolence & accidentologie
• Arrêt de travail
• Retentissement sur le conjoint
Etats des lieux des hypnotiques
 Traitement ponctuel d’h p oti ue -20% de la population (30-90 ans)
 Traitement chronique d’h p oti ue -10% de la population
 50% des personnes après 65 ans consomment un hypnotique
Anxiolytiques
Hypnotiques
Ponctuel !
n*
%
n*
%
une boite
3,2
32,7%
0,9
17,8%
2 ou 3 boites
2,0
21,1%
1,2
24,4%
4 à 10 boites
2,2
22,8%
1,2
25,6%
11 et plus
2,3
23,4%
1,5
32,2%
Chronique !
9,6
4,8
* en millions de personnes traitées; estimation à l'ensemble de la population française
Répartition de la population selon le nombre de boites
consommées dans l’année. CNAMTS-DSES. 2006
Take Home Message 3
 Ne pas négliger la plainte chez nos patients
 Savoir évaluer le retentissement et ses conséquences
 Rechercher les étiologies spécifiques
 Anticiper les complications tardives
 Intégrer la CAT spécifique dans les projets de soins globaux du
patient
Nycturie et vessie neurologique
Retentissement
• Nycturie responsable de fatigue chronique,
dépression, augmentation charge des aidants
• Nycturie a un fort retentissement sur la qualité de
vie, su tout si ≥ leve s/ uit
Tikkinen 2010
• Aggravation du retentissement de la nycturie liée
aux troubles oteu s asso i s : ↑ is ue de chutes
et de fractures
Les causes spécifiques chez le patient
neurologique
• Diminution de la capacité du réservoir vésical (hyperactivité
détrusorienne)
• Mauvaise vidange vésicale (RPM chronique)
• Altération de la qualité du sommeil (spasticité, douleurs,
anxiété, dépression…) et difficultés de ré-endormissement
• Augmentation de la diurèse nocturne :
– Résorption d’oedèmes
– Syndrome d’ap e du sommeil plus fréquent chez les
blessés médullaires
– Dysrégulation nocturne de la sécrétion d’ADH chez les BM,
AVC, MSA
Kilinc 1999 Fuller 2013; Sankari 2013; Short 1992; Leduc 2007; Mc Evoy 1995
Maladie de Parkinson
• Troubles du sommeil chez 75% des patients au
Goetz 2005
ou s de l’ volutio de la aladie.
• Causes:
–
–
–
–
–
–
–
fragmentation du sommeil,
problèmes respiratoires,
mouvements périodiques des jambes,
Rapid Eye Movment sleep behavior disorder,
hallucinations,
mauvaises alternances des cycles du sommeil,
nycturie
Maladie de Parkinson
• 63 patients parkinsoniens
– 28,6% nycturie, H > F
– 64,5% polyurie nocturne
diu se o tu e ≥ %
diurèse totale)
– Nycturie moins importante
dans le groupe « lune de
miel » / groupe « fluctuations
motrices » (20% / 34,38%)
– 2 biais possibles: taille de
l’ ha tillo et populatio peu
sévère
Romain 2015
• 60 patients avec nycturie, étude
de la qualité du sommeil
avant/après miction nocturne
-
-
% ≥ leve s o tu es, % ≥
lever
plus scores moteurs élevés, plus
nycturie importante
dans le groupe de patients se
levant 2 à 3 fois la nuit, les
patients les plus gênés (12/35)
avaient un temps de sommeil plus
court, une mauvaise qualité de
sommeil et un temps de réendormissement plus long.
Vaughan 2013
Neurodegenerative Disease Sleep
Questionnaire
Questionnaire en cours d’évaluation, spécifique du sommeil dans
maladies neurodégénératives, plus simple et moins onéreux que la
polysomnographie en examen de débrouillage
Scullin 2014
Sclérose en plaques
• 60 patients SEP:
- 53% insomnies de milieu de nuit, principalement liées à la
nycturie
% i so ies i itiales li es p i ipale e t à l’a i t et au
douleurs
Stanton 2006
- 58% insomnies terminales
• 9702 patients SEP:
– Gêne en rapport avec la nycturie:
précoce et augmente avec les
a
es d’ volutio de la aladie
(UDI6 questionnaire + question sur nycturie,
cotation 0-3 sur la gêne)
Mahajan 2010
AVC
• N tu ie plus f ue te si s
(OR: 2, CI: 1,1-3,6)
uelles d’AVC / pop g
ale
Asplund 2002
• 76 % de nycturie (482 patients,
> 1 mois post AVC)
- prévalence femmes et
hommes identique
- gêne plus importante /
autres symptômes urinaires
Tibaek 2008
• Nycturie post AVC plus fréquente chez les patients présentant un
Hardin-Fanning 2007
s d o e d’ap e du so
eil
• Pe te du th e i adie de la s
tio de l’ADH
Sakakibara 2004
Traitements
• Règles hygiéno-diététiques: diminution des apports hydriques le soir et
la nuit, éviter les boissons diurétiques, choix des aliments du repas du
soir…après évaluation du catalogue mictionnel
• Port de bas de contention et de gaine chez les blesses médullaires
(diminution des œd es
• Traitement des causes de l’alt atio du sommeil: douleurs, spasticité,
anxiété…
• Amélioration de la qualité de la vidange vésicale: α-, autosondages
• Traitement de l’HDN: anticholinergiques, stimulation nerf tibial,
neuromodulation, toxine botulique…
• Traitement des causes uro-gynécologiques associées (HBP, prolapsus..)
Desmopressine
• Blessé médullaire : o
bonne tolérance
e effi a it su la ↓ du
de so dages o tu es,
Chancellor 1994, Zahariou 2006, Sankari 2014
• Maladie de Parkinson : efficacité significative sur la nycturie, bonne tolérance
( hyponatrémie avec confusion, 1 patient/5)
Suchowersky 1995
• SEP :
– Effi a it vs pla e o su le
de leve s o tu es et le
d’heu es
consécutives de sommeil
– Dose optimale : 20 чg, pas plus d’effi a it ave des doses sup ieu es,
mais plus d’h po at
ies
– Efficacité plus importante chez patients avec CVF > 250 ml
Hilton 1983, Eckford 1995, Valiquette 1996, Risto 2005
Take Home Messages 4
 Nycturie fréquente dans la population générale, mais
incidence et retentissement majorés par la pathologie
neurologique
 Dépistage simple par interrogatoire, questionnaires et
catalogue mictionnel
 Rechercher causes spécifiques pour cibler les
thérapeutiques
 Place de la desmopressine si polyurie nocturne associée
Nycturie et HBP
Quelques chiffres
Chez les patients ayant des LUTS/BPH
 > % appo te t u e
tu ie ≥ / uit
 > % appo te t u e
tu ie ≥ / uit
 Nombre moyen de mictions/nuit = 2,3-3
Tikkininen 2010
 problème fréquent qui altère la qualité de vie
Tikkininen 2010 Oelke 2014, Bosch 2012
Méca is es de la ycturie da s l’HBP
Nycturie= le symptôme le
moins spécifique de l’HBP
et le moins sensible aux
traitements de l’HBP Homma
2002
Parmi les symptômes du bas appareil le moins bien corrigé par la
désobstruction est la nycturie. +++
57
Eisenhardt 2014
Oelke 2014
Oelke 2014
Effets des
nycturie
édica e ts pour l’HBP sur la
 L’a lio atio de la nycturie avec les médicaments
LUTS/BPH est modeste en comparaison avec le placebo ou
le comparateur actif avec une différence approximative de
0,2 mictions/nuit, quelle que soit la classe (Bosch 2012)
 Malgré l’effet faible
- 38-69% des patients ayant au départ une nycturie ≥ 1/nuit
rapportent une amélioration sous traitement
– 26-44% des patients ayant au départ une nycturie ≥ 2/nuit
rapportent une amélioration
Impact clinique
 L’ effet placebo est important lors du traitement de la
nycturie  RHD à ne pas négliger (Oelke 2014)
Problème des essais cliniques
 Tous les essais ont été conçus pour évaluer LUTS/BPH et donc
ont utilisé des paramètres-clés: IPSS, volume de la prostate,
débitmétrie
 D faut d’utilisatio : atalogue i tio el, HUS, ualit de
sommeil ou questionnaire de qualité de vie
 Pendant le recrutement des patients, absence de recherche
d’aut es auses de
tu ie aut es ue LUTS/BPH
- Or on sait que la polyurie nocturne souvent associée à BPH
- La
tu ie ’est do pas sp ifi ue e t valu e ou t ait e
 Les études ne permettent pas de déterminer si les patients
sont satisfaits du traitement de la nycturie
Take Home Message 5
Si nycturie, rechercher la cause avant de
proposer traitement de désobstruction
Utilisation du catalogue mictionnel
Evaluation de la qualité de vie et du sommeil
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