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Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 2, vol. IV - avril/mai/juin 2004
d o s s i e r
Ces patients peuvent aussi être considérés
comme “n ycturiques”. Ceux qui, comme les
patients ayant un handicap moteur, sont réve i l l é s
par un besoin d’uriner mais sont incapables de
se re n d reaux toilettes, associent les symptômes
nycturie et incontinence. Quel que soit le degré
de nycturie, l’importance de la gêne induite par
ce symptôme est variable en fonction de l’indi-
vidu ; c’est ce degré de gêne qui déterminera la
stratégie diagnostique, évaluative et thérapeu-
tique.
D
ÉFINITION DE LA NUIT
La nuit est définie comme l’intervalle de temps
e n t rele moment où l’individu se couchedans l’in-
tention de dormir et celui où il se réveille ave c
l’intention de se lever. La durée de cet intervalle
est bien évidemment variable en fonction de
l’âge. Il est important de considérer le temps de
sommeil, et non pas le temps passé au lit. Pour
les tra vailleurs à temps de tra vail irrégulier
( “ t rois-huit”), la définition est du même type,
ainsi que pour ceux répartissant le temps de
sommeil en plusieurs périodes.
B
ILAN DE LA NYCTURIE
Le bilan initial est obligatoirement exhaustif. La
collecte des antécédents, notamment neuro l o-
giques, uro n é p h rologique s e t card i ova s c u l a i r e s ,
est indispensable, ainsi que les notions de prise
médicamenteuse et d’altération du sommeil. Un
examen cytobactériologique des urines est indis-
pensable, de même qu’un examen clinique
détaillé. La réalisation d’un calendrier miction-
nel est fondamentale, avec horaires et volumes
des mictions, et ce sur 24 à 72 heures. Ce cata-
logue devra aussi mentionner l’heure du coucher,
celui du lever, et préciser le caractère réparateur
ou non du sommeil. L’analyse du re t e n t i s s e m e n t
en termes de qualité de vie doit aussi être effec-
tuée (BFLU TS, par exemple) ( 4 ) , en sachant
q u’aucun questionnaire spécifiquen’aencore été
d é v e l o p p é d a n s c e d o m a i n e p a r t i c u l i e r . S i u n
trouble du sommeil est suspecté, un électroen-
céphalogramme de sommeil peut être envisagé
(cf. chapitre spécifique).
L
A POLYURIE
Une diurèse de 24 heures excédant 40 ml/kg de
poids corporel doit être considérée comme une
polyurie. Les dosages de la glycosurie et de l’os-
molarité permettent de distinguer le diabète insi-
pide (pituitaire, rénal, gestationnaire, primaire,
psychogénique, iatrogène) du diabète. La poly-
urie nocturne (5) est définie par une production
anormale d’urine pendant le sommeil. Cette
mesure inclut toutes les urines produites après
le coucher, ainsi que la pre m i è re miction du leve r
au matin. Elle peut être exprimée, en cas de diu-
rèse normale des 24 heures, en pourcentage de
celle-ci. Cette valeur est très variable selon les
individus et augmente avec l’âge. Les jeunes
adultes entre 21 et 35 ans excrètent une moye n n e
de 14 ± 4 % de 23 heures à 7 heures, alors que
les personnes âgées excrètent 34 ± 15 % (6, 7).
Ainsi, la polyurie nocturne peut être définie par
une excrétion de plus de 20 % de la diurèse totale
chez les jeunes, et de plus de 33 % chez les per-
sonnes âgées (1).
P
HYSIOPATHOLOGIE DE LA NYCTURIE
Les patients avec nycturie qui n’ont ni polyurie
ni polyurie nocturne isolée, ont le plus souvent
un volume fonctionnel vésical réduit ou un
t rouble du sommeil. L’étude du catalogue mic-
tionnel, avec chiffrage du volume nocturne uriné
et du volume mictionnel moyen diurne, est
i m p o rtant. Certains indices ont pu être pro p o-
s é s : index nycturique (moyenne du volume uriné
nocturne/capacité vésicale fonctionnelle) ; index
de polyurie nocturne (moyenne du volume uriné
n o c t u r n e / v o l u m e u r i né d e s 2 4 h e u re s ) ( 8 ) .■
R
ÉFÉRENCES
B
IBLIOGRAPHIQUES
1 . Va n K er re b ro ec k P, A b ra m s P,
Chaikin D et al. International Conti-
nence Society. The standardization of
terminology in nocturia: report fro m
the standardization subcommittee of
the International Continence Society.
Br J Urol Int 2002;90(Suppl. 3):11-5.
2 . Mattsson S. Urinary incontinence
and nocturia in healthy schoolchil-
dren. Acta Paediatr 1994;83:950-4.
3 . Middelkoop HA, Smilde-van den
Doel DA, Neven AK et al. Subjective
sleep characteristics of 1,485 males
and females aged 50-93: effects of sex
and age, and factors related to self-eva-
luated quality of sleep. J Gerontol A
Biol Sci Med Sci 1996;51(3):M108-15.
4 . Jackson S, Donovan J, Brookes S
et al. The Bristol female lower uri-
nary tract symptoms questionnaire :
development and psychometric tes-
ting. Br J Urol 1996;77(6):805-12.
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uria syndrome (NPS). Gen Pharma-
col 1995;26(6):1203-9.
6 . Rembratt A, Norg a a rd JP, Anders-
son KE. What is nocturnal polyuria?
Br J Urol Int 2002;90(Suppl. 3):18-20.
7 . Kirkland JL, Lye M, Levy DW,
Banerjee AK. Patterns of urine flow
and electrolyte excretion in healthy
elderly people. Br Med J (Clin Res
Ed) 1983;287(6406):1665-7.
8 . Weiss JP, Blaivas JG. Nocturia.
J Urol 2000;163(1):5-12.