ROMAIN GARY / EMILE AJAR
Après avoir signé plusieurs centaines de
fois, avec mon pseudo qui rampait partout,
je fus pris d’une peur atroce : la signature
devenait de plus en plus ferme, de plus en
plus elle-même, pareille, identique, telle
quelle, de plus en plus fixe. Il était là.
Quelqu’un, une identité, un piège à vie, une
présence d’absence, une infinité, une diffor-
mité, une mutilation, qui prenait possession,
qui devenait moi. [Émile Ajar]
Né Roman Kacew en 1914 à Vilnius en
Lituanie, celui que l’on connaît sous le nom
de Romain Gary commence sa carrière pro-
fessionnelle par des études de droit. Il est in-
corporé dans l’aviation au début de la
Seconde Guerre mondiale, entre dans les
Forces Aériennes Françaises Libres et prend
son nom de résistant et d’auteur à ce mo-
ment-là qui deviendra son pseudonyme
(Garry signifiant « Brûle » en russe). Il entame
en 1945 une carrière fulgurante dans la di-
plomatie française. Il écrit alors de nom-
breuses œuvres et reçoit à deux reprises
le Prix Goncourt, d’abord sous le nom de
Romain Gary, avec Les Racines du Ciel
(1956), puis sous le pseudonyme d’Emile
Ajar, pour La Vie devant Soi (1975).
BÉRANGÈRE BONVOISIN
Formée au Conservatoire National d’Art Dra-
matique à Paris, dans la classe d’Antoine
Vitez, Bérangère Voisin a joué sous la direc-
tion des plus grands metteurs en scène
comme André Engel, Roger Planchon, Jean-
Pierre Vincent ou Philippe Clévenot. Elle
signe ses premières mises en scène alors
qu’elle est encore élève du Conservatoire.
Elle porte des projets originaux et exigeants,
comme en 2005 une soirée exceptionnelle
au Théâtre de la Colline, où elle réunit 343
actrices dans un texte de Maria Soudaïeva
et Antoine Volodine.
JEAN-QUENTIN CHÂTELAIN
Jean-Quentin Châtelain est un comédien
suisse formé au Cours d’Art Dramatique de
Genève, puis au Théâtre National de Stras-
bourg. Il a joué dans une cinquantaine de
spectacles, dirigé par les plus grands. Il est
particulièrement remarqué dans des rôles
où il est seul en scène, comme Premier
Amour de Samuel Beckett, Ode maritime de
Fernando Pessoa mis en scène par Claude
Régy ou Lettre au père d’après Franz Kafka
dans une mise en scène de Jean-Yves Ruf. Il
reçoit à trois reprises le Prix de meilleur co-
médien du Syndicat de la Critique. Il joue
également régulièrement au cinéma et à la
télévision.
GROS-CÂLIN
Texte Romain Gary (Emile Ajar)
Mise en scène Bérangère Bonvoisin
Adaptation Thierry Fortineau
Lumières Ricardo Aronovich
Scénographie Arnaud de Segonzac
avec Jean-Quentin Châtelain
Un spectacle du Théâtre de l’Oeuvre