
animaliers sert de détonateur à l’émergence de frustrations
et l’institution psychologique humaine s’en trouve
malmenée. Nous voulons refaçonner nos mœurs, en
particulier le sexe, autrement dit la face la plus crue et la
plus indomptable de notre intériorité, dans laquelle la
réflexion passe au second plan, et ces manipulations sans
fin nous précipitent invariablement vers les mêmes
égarements. Certains écartent d’un revers de pensée leurs
pulsions et pensent pouvoir refaçonner un monde
intérieur, en réorientant leurs esprits vers une
« spiritualité » qu’ils envisageront comme l’essence même
de leur personnalité, endiguer leurs aspirations prosaïques.
Cependant, écoutez votre animalité et vous comprenez
qu’aucun individu n’est capable de contrôler les pensées
érotiques qui ravissent l’esprit, l’inhibition de cette
imagerie luxurieuse nécessite une discipline, reconduite
tout au long de la vie : Chassons le naturel, il revient au
galop !
Or, l’approche non assumée de notre vigueur animale,
que nous charroyons, est pervertie dans l’interprétation
humaine d’une sexualité décalée de ses aspirations
naturelles. La nature nous a légué le degré de conscience le
plus élevé du bestiaire animalier mais elle a aussi codifié le
versant charnel qui nous a permis de survivre jusqu’à cet
instant. À travers cet ouvrage, je souhaite souligner le fait
que l’homme est sous la domination de ses pulsions, avec
ses singularités, certes, mais l’intervenant naturel interfère
et influe perpétuellement ses pensées inconscientes comme
conscientes. L’objectif de la démonstration : les errements
actuels ne sont qu’une des conséquences d’une
détérioration de notre intégrité naturelle sous l’emprise de
l’évolution de nos civilisations.