Télécharger ceci

publicité
Séance de tutorat du 07/04/16 → Thème : Autour de la sexualité
→ Objectif de la séance : mieux appréhender le thème de la sexualité en médecine
générale, même lorsque ce n’est pas le motif premier de consultation.
→ Cas clinique présenté : j’ai présenté le cas d’un patient dans la cinquantaine, qui avait
consulté pour une demande de certificat de non contre-indication à la pratique du sport.
A la fin de la consultation, je le sens gêné et il me dit qu’il aurait préféré parler du sujet
avec mon praticien. Je vois alors dans l’ordinateur qu’il lui avait prescrit du Viagra.
Cela me permet donc de le proposer spontanément au patient, et je le sens soulagé.
J’aurais été plus mal à l’aise si j’avais eu à aborder ce sujet avec lui, et j’ai aussi été
soulagée que cette question ait déjà été abordée avant avec mon praticien.
Le groupe a ensuite discuté du fait que cette gêne était plus fréquente quand une femme
médecin avait à consulter avec un homme ou un médecin avec une femme.
L’abord de troubles du désir est aussi quelque chose qui a tendance à mettre mal à l’aise.
→ Comment aborder la sexualité ?
× Attitudes à avoir :
- le port de blouse peut aider à faire une mise à distance et à avoir une attitude
plus neutre : se détacher permet de mieux en parler ;
- ne pas se montrer gêné, ne pas hésiter à poser des questions, dédramatiser ;
- dire qu’il s’agit de questions standards posées à tous les patients ;
- profiter du fait qu’on doive faire une prise de sang pour autre chose pour
proposer un bilan IST ;
- ne pas être dans le jugement. Avoir une écoute empathique et bienveillante ;
- utiliser le silence, afin que le patient puisse se livrer s’il le souhaite.
× Questions à poser :
- demander si le patient est en couple et le nombre de partenaire dans l’année ;
- demander les préférences sexuelles ;
- demander les types de rapports, et s’ils sont protégés ou non.
× Y penser lors d’autres motifs de consultation qui peuvent être induits par des
troubles sexuels : fibromyalgies, céphalées de tension, colopathies fonctionnelles,
troubles du sommeil...
× Ne pas oublier de parler des pathologies pouvant favoriser des troubles de
l’érection : diabète, prise de médicaments anti-hypertenseurs ou antiparkinsonien...
× Aborder la question des violences.
× Solutions à proposer :
- adresser à un sexologue si besoin ;
- donner un traitement pour les troubles d’érection, dyspareunies ou anorgasmie.
→ Diaporama
1,1% des médecins abordent la vie sexuelle dans leur pratique selon une enquête de
l’inpes. Arguments avancés : manque de temps, de connaissance, de réseau ; sentiment
d’intrusion dans la vie du patient ou encore non légitimité à en parler.
Pourtant, plus de 95% des patients attendent que leur médecin leur parle de sexualité.
Seuls 15% des patients se disent gênés, mais souhaitent quand même à 75% en parler.
Le moyen pour y parvenir doit être une écoute centrée patient et active (pour avoir une
adéquation entre ce que le patient veut exprimer et ce que le médecin comprend)
L’autonomie du patient doit être valorisée et renforcée. Le patient devient expert de sa
sexualité et sait la prendre en charge.
→ Jeu de rôle
J’ai joué le rôle d’un patient de 32 ans consultant son médecin traitant pour blénorragie.
Il souffrait aussi d’un trouble sexuel, mais je n’étais pas obligée d’en parler.
Celle qui jouait le rôle du médecin m’a bien posé des questions sur ma sexualité et mes
prises de risques, m’a expliqué les démarches à suivre (prélèvements et traitements
disponibles). Par contre, elle n’a pas abordé un éventuel trouble sexuel, et je pense que le
patient aurait aimé pouvoir aborder ce sujet.
En tant que patient, je ne me suis pas sentie agressée par les questions du médecin et je ne
l’ai pas trouvé intrusif. Je pense au contraire que le médecin aurait encore pu plus pousser
les questions sur la sexualité.
L’utilisation de questions ouvertes en fin de consultation afin de savoir si le patient
souhaitait parler d’autre chose aurait aussi pu être utile.
→ Brainstorming sur les éléments à évoquer lors de l’interrogatoire en cas de trouble
sexuel :
- est-ce un trouble du désir ou physique ?
- depuis quand durent les troubles ?
- y a-t-il eu un changement de partenaire récent ? Est-ce avec tous les partenaires ?
- y a-t-il eu un évènement déclenchant / traumatique ?
- y a-t-il un retentissement dans la vie quotidienne ?
- a t’il déjà consulté pour cela ? A t’il déjà pris un traitement pour cela ?
- existe t’il des facteurs favorisants ces troubles ? (alcool, toxiques, médicaments...)
Faire attention à ne pas oublier de rechercher une dépression.
Au total, le médecin généraliste peut être un acteur de la prévention des troubles liés à l a
sexualité, encore faut-il qu’il ose poser les questions au patient.
Grâce à une amélioration de la relation et de la communication, cela permettra d’avoir
une approche encore plus globale du patient.
Téléchargement