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Journée de l’Infirmière
Le 3 juin 2010, à Lille
Histoire et principes du bilan urodynamique
L. Le Normand et J. Lefrançoise, M. Hillereau, Service Urologie, CHU Nantes
Principes de l’urodynamique
L’appareil vésico-sphinctérien a deux missions essentielles :
- contenir fermement les urines dans un réservoir à basse pression pour assurer la continence et protéger
le haut appareil urinaire.
- permettre une miction volontaire, rapide, facile et complète pour soulager le besoin.
L’évolution des différents paramètres physiques caractérisant la continence et la miction sont résumées dans la
figure 1. Pendant la phase de remplissage, la continence est assurée par un gradient de pressions entre urètre et
vessie très largement positif. Les pressions vésicales restent basses, permettant ainsi aux uretères de propulser
l’urine dans le réservoir vésical tandis que l’appareil sphinctérien maintient des pressions urétrales élevées
pour empêcher les fuites. La miction est assurée par une inversion de ces rapports : la pression vésicale s’élève
du fait de la contraction vésicale tandis que l’appareil sphinctérien se relâche permettant ainsi un bon débit
mictionnel.
Les examens urodynamiques ont pour but d’analyser cette fonction par la mesure quantitative de paramètres
physiques (volumes, débits, pressions) et qualitative de chacune des étapes assurant la continence et la miction
(besoins, fuites, miction).
Quatre paramètres permettent de caractériser globalement l’équilibre vésico-sphinctérien
- La pression vésicale de remplissage doit impérativement rester basse pour ne pas s’opposer à l’éjaculation
urétérale. Elle dépend plus des propriétés biomécaniques du matériau vésical que de l’activité tonique
des fibres musculaires ; pour cette raison au terme de «tonus» vésical on préfère celui de «compliance»
pour définir cette relation pression/volume qui caractérise la distensibilité vésicale.
- La pression urétrale maximum, au contraire, dépend presque exclusivement de l’activité tonique des
fibres musculaires lisses et striées du sphincter urétral qui s’effondre au moment de la miction. C’est elle
qui assure la continence sans la dysurie.
- La pression vésicale permictionnelle reflète la
puissance contractile du détrusor.
- La résistance urétrale représente l’ensemble des
forces qui s’opposent au passage des urines dans
l’urètre ; ce sont des facteurs de dysurie, mais aussi
de continence passive.
Histoire de l’urodynamique
Les premières mesures de pressions vésicales ont été
réalisés en 1872 et 1876 par Schatz et Paul C. Dubois,
mais c’est en 1882 que Mosso et Pellanici ont développé le
premier cystomanomètre pour enregistrer des contractions
vésicales d’abord sur des animaux puis sur une jeune fille
de 18 ans…
Figure 2 : cystomanomètre de Mosso et Pellanici
De nombreux systèmes de mesures ont été développés
pour tenter d’évaluer de manière la plus exacte possible la
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