Princesse
Mise en scène et jeu : Amélie Poirier, Audrey Robin
Collectif XXY
Danse, théâtre à partir de 8 ans
Jeudi 20 novembre à 9h30 et à 14h
Cindy Vs Julie
Mise en scène : Amélie Poirier
Jeu : Eve Bigontina, Lucien Fradin,
CécilianeHochart, Amélie Poirier, Audrey Robin
Collectif XXY
Danse, théâtre à partir de 14 ans
Vendredi 21 novembre à 20h
Les petites filles respirent le même air que nous
Adaptation et écriture: Sarah Lecarpentier et
Clémence Weill daprès Paul Fournel
Compagnie Rêvages
Lecture le samedi 22 novembre 18h
Mise en voix : Lucie Boissonneau et Clémence Weill
Spectacle le mardi 17 mars à 14h30, le mercredi 18
mars à 19h, le jeudi 19 mars à 14h, le vendredi 20
mars à 14h et 20h
CREATION
Nous vous proposons cette saison 2014-15 lors dun temps fort « Eclairages » dinitier
une réflexion sur la question des stéréotypes et plus particulièrement en faisant un
focus autour de trois spectacles : Princesse, Cindy Vs Julie du collectif XXY et une
lecture Les petites filles respirent le même que nous de la cie Rêvages. A travers ce
dossier, nous souhaitons traiter de manière transversale de la question des
stéréotypes de genre.Ces pistes vous permettront de préparer votre groupe à sa
venue à lun de ces trois spectacles.
Le Collectif XXY
Le Collectif XXY est une plateforme artistique professionnelle de spectacle vivant
installée à Lille. Créé sous l'impulsion d'Amélie Poirier en 2012, le Collectif XXY
questionne à travers ses spectacles, performances ou actions pédagogiques les
notions de norme et de genres à travers une approche interdisciplinaire pour révéler
une intimité individuelle et subjective en partant du principe que « le privé est
politique ».
Le Collectif XXY est constitué de quatre artistes associés : Lucien Fradin, Rémi Hollant,
Amélie Poirier et Audrey Robin.
Ces questionnements sont abordés dans des cadres aussi différents qu'au sein de
maisons de retraites, d'universités, de théâtres, dans la rue, etc. et au travers
d'expériences dagogiques, de laboratoires de recherche, de formes
spectaculaires, de projets participatifs avec des habitantes/étudiantes/sportives sur
différents territoires.
Amélie Poirier
Après avoir étudié la danse classique, l'art dramatique et la marionnette au
Conservatoire de Lille et d'Amiens, elle entre à l'ESNAM (Ecole Supérieure Nationale
des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières) en 2008. Elle lie la pratique et la
théorie : elle est titulaire d'un Master 2 ses recherches portent sur la question de la
légitimité de la violence des corps en scène et de la formation des marionnettistes
en occident. Elle est l'interprète du solo La Jeune fille et la morve, créé au Festival
Vivat La danse en janvier 2011. D'octobre à décembre 2012 elle participe à un
laboratoire de création interdisciplinaire avec le chorégraphe Christian Rizzo. Durant
la saison 2013-14, elle bénéficie du dispositif de la DRAC "Pas à pas" en partenariat
avec le Phénix, Scène Nationale de Valenciennes, assiste le metteur en scène Marc
Lainé autour du spectacle Spleenorama. Elle développe son propre travail de
création au sein du Collectif XXY duquel elle est artiste associé.
Audrey Robin
Après une pratique du patinage artistique, de la gymnastique, du judo, de la danse
hip-hop, de l'équitation, du tennis de table, du hand-ball, du rugby, de la plongée
sous marine, du rafting, canyoning, hydrospeed... elle débute le théâtre en Touraine
avec la Compagnie Cano-Lopez puis au sein du Cycle d'Orientation Professionnelle
au Conservatoire de Lille sous la direction de Vincent Goethals. Elle se consacre
également au clown et suit l'atelier dirigé par Jacques Motte du Prato, duquel est
le Collectif de la Goutte aux nez (Lille) dont elle fait partie depuis 2009 et avec qui
elle a engagé un processus de création autour du clown. Elle joue et assiste
également Amélie Poirier sur les créations du Collectif XXY. En collaboration avec
Amélie Poirier, elle co-signe le spectacle Princesse.
Les spectacles
Princesse, danse/théâtre, à partir de 8 ans.
Dans Princesse on joue. On joue à la poupée,
on joue à faire comme maman, on imite les
stars, on joue aussi à être une princesse Mais
que se cache-t-il derrière ces jeux de petites
filles ? Avec beaucoup daudace et une
énergie débridée, Amélie Poirier et Audrey
Robin « flinguent » les codes, malmènent les
stéréotypes et interrogent les notions de
normes et de genres présentes dès lenfance.
Note dintention
Princesse est un spectacle qui traite, en ayant recours au clown et théâtre d'objet,
de la construction de genre. Le genre comme une injonction à une position sociale,
le genre féminin se situant bien évidement en dessous du genre masculin. Cette
hiérarchie n'est pourtant pas innée, elle sintériorise par le biais, notamment de
l'éducation et des modèles que nous impose la société actuelle, fondée sur un
système hétéropatriarcal. La féministe italienne Elena Gianini Belotti explique, déjà
en 1974, que « [] la manière la plus sûre pour que l'enfant acquière cette identité
est de lui assigner son sexe à travers des conduites et des modèles de
comportement qui ne permettent pas d'équivoque. Et cela se fait très tôt et très
vite.»
C'est bien avec ce dogme qu'il s'agit de rompre en faisant advenir « l'équivoque »
dans le genre. « Princesse » brouille les pistes et pointe du doigt les « ratages » de
cette mécanique de construction si bien huilée. En parallèle du clown qui fait tout
bien comme il faut, il y a celui qui n'y arrive pas. Celui qui n'a pas envie de rentrer
dans la norme, celui à qui la norme ne convient pas. Alors la scène devient le terrain
de jeu des genres la féminité est renvoyée derrière le rideau, où la masturbation
est découverte comme source de plaisir et où la transformation n'a plus de limite.
La scène est encombrée d'objets roses qui métaphorisent l'omniprésence des
rappels à l'ordre, à la morale, à la norme qui nous enferment dans un rôle social
prétendument immuable. Car dès l'enfance on « joue » à la maman, à la femme, à
la star. On enfile des talons trop grands, on sapplique à prendre les poses hyper-
sexualisées des chanteuses afin de reproduire encore et encore ce qui nous est
donné comme seuls modèles. « Très tôt et très vite » les petites filles sont tirées de
l'enfance vers les cuisinières et les balais. « Très tôt et très vite » elles font de leur corps
un objet de désir masculin. « Très tôt et très vite » elles oublient quel est leur propre
désir en tant que sujet. Ce dernier ne se définissant pas par son genre mais par sa
subjectivité, par ce qui lui est propre, son unicité.
En utilisant les médiums du clown et du théâtre d'objet, le genre est mont dans
toute son absurdité. Construit puis déconstruit à l'extrême (le genre « poney »
devenant la norme) il apparaît comme un jeu de rôle dont on peut réinventer
perpétuellement les règles
Aurore Magnier, dramaturge
Cindy Vs Julie, danse/théâtre, spectacle participatif, à partir de 14 ans.
Deux sportives aguerries aux rituels des
compétitions montent sur le ring, prêtes à faire
face au regard des juges. Compétition de
GRS ou combat de catch ? Cindy et Julie
saffrontent.
Le collectif XXY poursuit sa réflexion sur les
corps contraints, et traite du basculement de
l'adolescence à l'âge adulte, entre rite de
passage et parcours initiatique.
Note dintention
Avec Cindy Vs Julie, une proposition entre catch et GRS, j'ai souhaité poursuivre ce
travail autour des corps contraints, cette fois-ci en l'éloignant de mon parcours de
danseuse classique, en mettant en scène cette fiction avec deux gymnastes de GRS
qui s'affrontent sur un ring de catch devenu espace sacrificiel. Se pose alors la
question de la compromission : jusqu'où tu te compromets pour correspondre aux
critères d'un sport, quels rapports de séduction en regard du juge sont alors mis en
place pour obtenir la première place sur le podium, qu'est ce que tu dois nier de toi-
même pour arriver au bout ? Une fiction entre réalité et abstraction ce ring
devenu espace mental vient accueillir les créatures de l'inconscient : un moment
entre folie et fragilité, désir mortuaire et désir sexuel, pulsion de vie et pulsion de mort.
Cindy Vs Julie est avant tout une pièce qui traite du basculement de l'adolescence
à l'âge adulte et des doutes qui l'entourent entre rite de passage et parcours
initiatique.
Ce spectacle-participatif permet entre autre de travailler une journée en amont
avec une dizaine d'habitantes amateurs sur le lieu de la représentation tudiantes
en STAPS, élèves en option théâtre, club de gym etc.) qui le souhaitent pour investir
la scène à nos côtés.
Amélie Poirier
Sarah Lecarpentier Compagnie Rêvages
Formée en jeu à lEPSAD (promotion 2), elle met en scène dans le cadre de lécole
Un récit de limpuissance, dAlexandre Lecroc, avec les 13 comédiens de sa
promotion. Elle crée la compagnie Rêvages en 2008 dans la volonté de promouvoir
un théâtre de textes, et de mettre en relation des actions de type social et
artistique.Elle écrit et met en scène (avec la collaboration de Kevin Keiss)20h50, le
film cest vous, adapté des interviews documentaires réalisées auprès dhabitants du
territoire du Nord-Pas-de-Calais. Le spectacle a achevé sa tournée dans le cadre de
« Dunkerque, capitale régionale de la culture » en juin 2013.
Diplômée dEtat en enseignement du théâtre et licenciée en arts du spectacle à
Paris III, elle anime des ateliers décriture pour diverses structures (associations socio-
culturelles,Armée du Salut, prisons, Restos du Coeur, établissements scolaires, foyers,
centres médico-psychologiques, etc). Avec Kim Biscaïno et Hélène Sir-Senior, elle
écrit et met en scène Les Avides en 2013.
Le spectacle
Les petites filles respirent le même air que nous, Sarah Lecarpentier, lecture, à partir
de 14 ans.
A partir dun texte de Clémence Weill, inspiré de
Paul Fournel, la cieRêvages met en voix lhistoire
de quatre filles, qui vivent des aventures, des
pressions, des peurs, des injonctions, peut être une
peu différemment des garçons ?
Note dintention
En tant que femme, et artiste, jai de bonnes raisons de croire et depuis longtemps
que quelque chose échappe à notre entendement dans nos civilisations, quelles
soient occidentales ou tout simplement mondiales. Le rapport à la compétitivité, à la
nécessité dengager une carrière, une famille, de prendre en charge très jeune et
pour la vie entière la « responsabili» de son existence, est de toute évidence une
pression, une violence issue dune organisation collective portée sur les questions de
pouvoir et daccumulation (des biens, des richesses, des savoirs)
Il mest donc apparu, au fil de mon parcours, tant personnel quartistique, la
nécessité de prendre le temps de travailler sur ce « passage » : de lenfance à lâge
adulte, homme ou femme, salarié ou chômeur, parent ou non, pour essayer de
redéfinir ce qui nous pousse tant à nous opposer pour exister, et à quoi.
A la lecture du recueil de Paul Fournel, Les petites filles respirent le même air que
nous, jai immédiatement et envie de ladapter au théâtre. Les saynètes minuscules
et intimes que traversent chaque personnage du recueil sont pour moi le reflet des
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