La toxicité des médicaments neuroleptiques
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barbituriques). Toutefois, ces procédés étaient inefficaces sur les symptômes psychotiques
eux-mêmes. Certaines méthodes de chocs (coma insulinique, électrochocs) ont également
été utilisées, mais de manière non spécifique.
Le premier médicament ayant montré des effets favorables sur les symptômes psychotiques
fait partie de la famille des phénothiazines : la chlorpromazine, expérimentée sous le nom
de « 4560 RP » (RP pour Rhône-Poulenc) et commercialisée ensuite sous celui de
Largactil®.
*1883 : Heidelberg (Allemagne). Synthèse de la première phénothiazine par le chimiste
allemand August Bernthsen (dans le cadre de recherches sur les colorants chimiques).
*Années 1930-1940 : La phénothiazine est, sans grand résultat, étudiée aux USA comme
insecticide, comme antihelmintique puis comme antimalarique pendant la Guerre du
Pacifique.
*Années 1940 : Synthèse en France de nouvelles phénothiazines, intéressantes pour leurs
propriétés antihistaminiques.
*1943 : Essai par Georges Daumézon et Léon Cassan du « 2339 R.P. », la phenbenzamine
(futur Antergan®) dans le traitement des accès maniaco-dépressifs (publié dans les Annales
médico-psychologiques, 101, 1943; 432-435)
Fin des années 1940. Utilisation à Sainte-Anne (Docteur Paul Guiraud) d’un
antihistaminique, (prométhazine, futur Phénergan®) comme sédatif anxiolytique et
hypnotique
Son action chez les malades mentaux est l’objet d’un article de G. Boitelle, C. Boitelle et
Lentulo dans les Annales médico-psychologiques en juillet 1952.
*1950 : utilisation par Henri Laborit de la promethazine dans un cocktail lytique utilisé en
anesthesie il remarque alors que la prométhazine induisait un état d’« hibernation
artificielle » et d’indifférence du malade pour son environnement appelé « ataraxie »
De l’autre côté, chez Rhône-Poulenc, le chimiste Paul Charpentier synthétise en décembre
1950 la chlorpromazine
Inspirés par les observations faites par Laborit sur les phénothiazines, les pharmacologues
de Rhône-Poulenc (P. Koetschet, L. Julou et S. Courvoisier) notèrent une propriété
remarquable de la chlorpromazine chez l’animal, qui induisait un état de catalepsie sans