2011-11-30
TUV Rheinland France SAS _ 62 bis avenue Henri Ginoux 92120 MONTROUGE _
Page 1/2
Une conférence sur le projet de loi "Sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé" a
été organisée par l'ACIDIM (Association des Cadres de l'Industrie Européenne des Dispositifs
Médicaux) le 15 novembre à Paris.
Ce projet de loi, résultant des "Assises du Médicament" et des différentes missions parlementaires
et de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) engendrerait la modification de certaines
pratiques concernant l'industrie des Dispositifs Médicaux.
Maître Alexandre REGNIAULT (Simmons & Simmons) et Monsieur Faraj ABDELNOUR, Président
de l’ACIDIM ont présenté l'impact de ce texte sur les Dispositifs Médicaux en ce qui concerne les
relations des professionnels de santé avec l’industrie des produits de santé, ainsi que les mesures
spécifiques de la publicité dans le domaine des dispositifs médicaux.
Le premier point (article 1
er
) concerne la transparence des liens d'intérêt et relations avec
les professionnels de santé.
Cet article provient d'une réflexion menée sur les éventuels conflits d'intérêts lorsque des
professionnels de santé réalisent une expertise ou une évaluation à propos de Dispositifs
Médicaux (par exemple à travers les différentes commissions de l’AFSSaPS et / ou de l'HAS).
Même si certaines dispositions existent déjà à ce sujet (Déclaration Publique d'intérêt…), le texte
va plus loin avec les obligations suivantes :
- Une extension du mécanisme de la déclaration d'intérêt sera réalisée : les personnes
appartenant aux différentes instances chargées des évaluations devront toutes déclarer
leurs liens d'intérêt avec les industriels. L'actualisation de cette déclaration sera
obligatoire s'il existe une évolution. Concernant ce point, si les personnes ne réalisent pas
cette actualisation, des sanctions pénales seront mises en œuvre. De plus, la définition de
"lien d'intérêt" est définie comme un lien direct ou par personne interposée et sera
rétroactive sur 5 ans. En d'autres termes, l'expert ou l'évaluateur devra également se
préoccuper des éventuels liens avec des industriels dans son entourage.
- Les séances ou débats réalisés par les instances pour les évaluations ou expertises
devraient être rendus publics, par exemple par leurs mises en ligne sur la toile.
- Enfin, le point qui suscite le plus de débats est le fait que les industriels devront publier
tous leurs liens avec les professionnels de santé, associations, sociétés savantes,
fondations… sur un site internet centralisé, gratuit et accessible à tous. De plus, le texte
prévoit que les conventions et/ou avantages soient publiés dans leur intégralité sur ce site.
Il n'existe aucun seuil minimal pour cette exigence, ce qui signifie que tout lien avec un tel
interlocuteur, qu'il soit financier ou incluant d'autres types d'avantages, devra être déclaré
et publié. Maître Regniault précise que cette exigence inclut les contrats de travail des
médecins ou pharmaciens qui travailleraient dans une entreprise. De plus, les sanctions
financières en cas de non déclaration peuvent être très lourdes : jusqu'à 10% HT du chiffre
d'affaires réalisé en France par l'entreprise dans les 12 derniers mois (tous produits
confondus).
Projet de loi "Sécurité sanitaire du médicament et des
produits de santé" :
compte rendu de la conférence organisée par l'ACIDIM
le 15 novembre 2011