Métabolisme cellulaire - 5
une liaison ionique avec le groupement phosphate (chargé -) d’un nucléotide. Les deux histidines sont elles à la
base du mécanisme de catalyse (cf. effet du pH).
Le substrat se lie à l’enzyme au niveau du site actif par des liaisons faibles. Un autre exemple caractéristique est la
chymotrypsine. Il s’agit d’une peptidase : elle catalyse l’hydrolyse de la liaison peptidique, mais au niveau d’acides
aminés aromatiques (tyrosine, tryptophane). Le site de fixation de l’enzyme correspond à une poche hydrophobe
(constituée par des acides aminés hydrophobes de l’enzyme) qui interagit avec la partie apolaire du substrat
(interactions hydrophobes). Les acides aminés 193 et 214 établissent des liaisons hydrogène, par leur groupement
peptidique Le site catalytique est constitué de 3 acides aminés Sérine 195, Histidine 57, aspartate 102 (non
représentée). La formation du complexe enzyme substrat repose donc sur des liaisons faibles (toute la panoplie
habituelle) ce qui permet des propriétés de réversibilités, de dynamisme.
De plus, n’oublions pas la stéréospécificité : l’enzyme et le substrat ont des formes complémentaires, ce qui
facilite la mise en place des liaisons faibles. D’où l’analogie très utilisée de la clé et de la serrure. Toutefois cette
analogie néglige un aspect important de la formation du complexe : les modifications induites par le substrat. Par
exemple, l’hexokinase (déjà vue).
Elle catalyse la réaction : Glucose + ATP ADP + glucose 6P
Les études de diffraction aux rayons X ont permis d’étudier la structure de l’enzyme et du complexe enzyme
substrat. La fixation du glucose induit un changement de la conformation spatiale de l’enzyme. Les 2 lobes
entourant le site actif pivotent et enferment le glucose dans une poche. Cette rotation permet par ailleurs
l’exclusion des molécules d’eau du site actif. Il y a deux formes ouverte et fermée. Ce changement a d’ailleurs des
conséquences fonctionnelles importantes : l’ATP n’est pas hydrolysé puisqu’il n’y a pas d’eau dans
l’environnement réactionnel. Le phosphate est bien transféré sur le glucose. Ce qui n’est pas évident a priori
puisque l’hydrolyse de l’ATP est plus favorable (rG=-30,5kJ/mol) que le transfert du phosphate sur un ose (rG=-
13,8kJ/mol).
D’où la dernière caractéristique importante d’un site actif : c’est un site qui le plus souvent exclut les molécules
d’eau. Ainsi le site actif crée des conditions particulières, une sorte de microenvironnement hydrophobe, qui
favorise la réaction (cf. exemple de l’hexokinase)
B. Mécanisme catalytique : exemple de l’oxydation du glycéraldéhyde 3P
La réaction faut partie de la glycolyse qu’on reverra dans la partie suivante.
Glycéraldéhyde3P + Pi + NAD+ 1,3biphosphoglycérate + NADH,H+
Il s’agit d’une phosphorylation, on passe du glycéraldéhyde avec 1 phosphate au biphosphoglycérate (2
phosphates). Mais c’est aussi une réaction d’oxydoréduction : le glycéraldéhyde cède 2e- (et 2 H+) au NAD+.
L’enzyme qui catalyse la réaction est une Glycéraldéhyde3P déshydrogénase. Elle fonctionne avec un coenzyme
qui est le couple NAD+/NADH,H+. (Interaction avec l’enzyme par liaisons faibles)
La réaction globale est exergonique (les potentiels redox sont favorables)
1- Le glycéraldéhyde se lie avec une cystéine de l’enzyme, au niveau du groupement thiol (SH). Le résultat
est un groupement de type hémithioacétal. On remarque qu’on est dans un cas particulier : ici le
complexe enzyme substrat passe par la formation d’une liaison covalente.
2- L’étape suivante correspond à la réduction d’une molécule de NAD+. Cela consiste en un transfert d’ion
hybride H-, c’est-à-dire H avec 2 électrons. Ainsi qu’un H+. L’oxydoréduction correspond bien ici au
transfert de deux électrons. La ½ équation pour le coenzyme est :
NAD+ + H- + H (i.e. 2e-) NADH,H+
Le substrat passe alors à l’état thioester.
3- Le coenzyme réduit est libéré, il est remplacé par un nouveau. Le thioester comprend une liaison « riche
en énergie »
4- La liaison thioester est rompue, ce qui libère de l’énergie (réaction très exergonique). Cette énergie est
utilisée pour la phosphorylation : le 1,3BPG est libéré.
En principe, l’oxydation d’un aldéhyde nécessite le passage d’une barrière importante. On a vu qu’il faut retirer
un ion H-, à l’aldéhyde. Ce qui induirait l’apparition d’une charge + sur le carbonyle. Or, le carbone porte déjà une
charge partielle positive (puisque O est plus électronégatif). La réaction est exergonique (avec NAD) mais il y a
passage par un intermédiaire peu favorable (Ea élevée). La formation du complexe enzyme substrat, par liaison
covalente en l’occurrence, fait apparaître l’hémithioacétal. Lui cède plus facilement l’ion hybride (d’où
l’abaissement de l’énergie d’activation CQFD)