Mise en page 1 - Catalogue interactif e

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« Petits
secrets
sucrés »
sur Internet
Page 3
Interview
Dominique
Baudis
Président
de l’ARPP
Connaître
l’univers du
sucre,
comprendre
l’équilibre
alimentaire
Page 8
Page 16
Enseignement
Magazine des partenaires du Centre d’Études et de Documentation du Sucre
Tendances et innovation
Un levier
pour le marché
alimentaire
JANVIER 2011 • NUMÉRO 23
Actualité
Éditions du Cedus
Nouveautés
Grand public, élèves et enseignants, acteurs sociaux…
Le Cedus propose deux nouvelles brochures sur la place du sucre et des
glucides dans une alimentation quotidienne variée, équilibrée et toujours
synonyme de plaisir.
sucres de
Le sucre et les
tion : pour
votre alimenta
ndre
mieux compre
es produits en
l’étiquetage d
rigine, les
connaissant l’o
le rôle des
propriétés et
ts ou ajoutés)
sucres (présen
dans notre
que l’on trouve
assiette.
Le petit déjeuner un
grand pas pour votre
équilibre : pour
sensibiliser et
informer sur les
enjeux nutritionnels
du petit déjeuner.
Vous pouvez commander ces documents
sur le site www.lesucre.com, “espace Enseignant”,
ou au Cedus, 23, avenue d’Iéna 75116 Paris, tél. 01 44 05 39 99
Internet et vidéos - Du nouveau sur www.lesucre.com
People
Une interview exclusive et une
recette filmée de Georgina Viou,
candidate remarquée des
émissions MasterChef (TF1) et
Un dîner presque parfait (M6).
Desserts
Les recettes filmées du chef
pâtissier Gontran Cherrier :
chaque mois un nouveau
dessert aussi original et
savoureux que facile à
confectionner.
t
Enseignemen
Un groupe de lycéens part à la
découverte des coulisses
d'une sucrerie.
Un reportage à suivre dans
« l'espace Enseignant ».
S O M A I R E • N ° 23
3
Les « petits secrets sucrés »
enfin révélés sur Internet
Actualité
Éditorial
L’idée d’appliquer une fiscalité spécifique à
certaines catégories d’aliments au nom de la
lutte contre l’obésité revient assez régulièrement à l’occasion d’initiatives parlementaires
formulées dans le cadre des projets de Loi de
finances et de Loi de financement de la sécurité
sociale.
Tout aussi invariablement, ces propositions
sont rejetées par le Législateur ou non soutenues par le Gouvernement, comme cela a été le
cas récemment pour un amendement au projet
de Loi de finances 2011 visant à appliquer une
TVA à 19,6 % (au lieu de 5,5 %) aux pâtisseries,
viennoiseries, sorbets, produits lactés, ainsi
qu’au chocolat.
L’absence de justifications, l’inéquité sociale et
l’inefficacité de telles mesures dites de « fiscalité comportementale » sont aujourd’hui
dénoncées par de nombreux experts issus de
différents horizons – nutritionnistes, économistes, sociologues et psychologues de
l’alimentation.
Une expertise scientifique collective menée par
l’Inra, à la demande du ministère en charge de
l’alimentation, rendue publique en juin 2010, est
à cet égard claire. Elle conclut qu’une mesure
fiscale n’a pas d’effet mesuré ni mesurable sur
les comportements alimentaires et qu’elle peut,
de surcroît, renforcer les inégalités vis-à-vis des
consommateurs les plus fragiles économiquement.
À l’inverse, de plus en plus d’experts considèrent comme plus efficaces les politiques
centrées sur l’information et l’éducation du
consommateur associées à une amélioration de
l’offre ainsi qu’à un approfondissement des
recherches en nutrition, où de vastes champs
restent à explorer. Cette approche dynamique
et éclairée est celle que, depuis plusieurs
décennies, la filière Sucre défend et met en
œuvre au quotidien, notamment à travers le
soutien qu’elle apporte à la recherche scientifique et à la diffusion des connaissances.
La convergence des expertises aujourd’hui
disponibles confirme la pertinence de cet engagement qui, à l’opposé des tentations coercitives et discriminatoires, contribue à une lutte
contre le surpoids et l’obésité efficace, responsable et respectueuse de tous les consommateurs.
Bruno Hot
Président du Cedus
4
Tendances et innovation
Un levier pour le marché alimentaire
Consommation
8
Dominique Baudis
Président de l’ARPP
Interview
10
Extraction ou raffinage ?
Tout ce qu’il faut savoir sur le sucre blanc…
Découverte
12
Le secteur sucrier européen
s’engage pour l’emploi
14
Étude Crédoc
Le modèle alimentaire français
contribue à limiter l’obésité
16
Connaître l’univers du sucre,
mieux comprendre l’équilibre alimentaire
Filière
Société
Enseignement
et aussi :
Sucre express (p. 2) Santé express (p. 19) Tendances (p. 20) Bloc-notes (p. 21)
Le CEDUS (Centre d’Etudes et de Documentation du Sucre) est
l’un des tout premiers organismes interprofessionnels à avoir
été créé pour assurer l’information et la documentation sur un
produit essentiel du secteur agroalimentaire français : le sucre.
Cedus
23, avenue d’Iéna
75116 Paris
Tél. : 01 44 05 39 99
Fax : 01 47 27 66 74
E-mail : [email protected]
Internet : www.lesucre.com
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
1
xpress
SUCRÉ
Universalité.
Le repas gastronomique des
Français est officiellement entré, le
16 novembre 2010,
dans le patrimoine
culturel de
l’humanité.
Entérinée par
l’Unesco – Organisation des nations
unies pour l’éducation, la science et
la culture – cette inscription au
patrimoine mondial célèbre la
pratique du repas « à la française »
dans ses aspects rituels et sociaux,
avec sa succession de plats
consommés à table, la diversité
et la qualité des mets, la commensalité et le partage entre convives.
Cette distinction souligne la
dimension gastronomique de
l’alimentation, au-delà du savoirfaire des grands chefs, et constitue
une reconnaissance du modèle
alimentaire français auquel l’agriculture et les acteurs du secteur
de l’alimentation contribuent
directement.
SALÉ
Discrimination.
Depuis septembre 2010, les
consommateurs japonais ont
découvert une nouvelle génération
de distributeurs automatiques
équipés d’un système de
reconnaissance faciale. Des
capteurs identifient le sexe et l’âge
approximatif du client afin de lui
proposer les articles sensés lui
convenir le mieux. Aux hommes le
café et les rasoirs, aux femmes le
thé et les produits de beauté, aux
plus jeunes les boissons
rafraîchissantes et les confiseries,
aux seniors les soupes de
légumes… Une alimentation au
faciès qui, non contente
d’entretenir les clichés, oriente les
choix de consommateurs et
représente une enfreinte au libre
arbitre.
2
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
CONSOMMATION
Le dessert fait recette
Selon une enquête en ligne réalisée par le site Internet Marmiton.org,
le « fait maison » continue à progresser sur un rythme soutenu : 78 %
des internautes interrogés déclarent cuisiner tous les jours, contre 66 %
lors de la précédente enquête, en 2007. Témoignant d’un réel engouement en faveur du goût sucré et de la pratique de la pâtisserie, la préférence pour les desserts est revendiquée par 21 % des internautes,
contre 15 % il y a trois ans. De même, le dessert préparé soi-même a
pris la première place des cadeaux offerts lorsque l’on est invité chez
des amis, devant les fleurs et la bouteille de vin. Un faisceau de tendances qui confirme les résultats de l’enquête Cedus-OpinionWay (voir
Grain de sucre, n°21, mai 2010) à travers laquelle les Français ont réaffirmé leur attachement au sucre et aux plaisirs sucrés.
Source : www.marmiton.org
ÉCHO ÉCO
LA PETITE PHRASE
Pour une relance de la
compétitivité des industries
alimentaires
Un nouveau Comité stratégique de filière consacré
aux industries alimentaires (IA) a été mis en place,
le 23 novembre 2010, sous l’égide du ministre de
l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la
Ruralité et de l'Aménagement du territoire, Bruno
Le Maire, et du secrétaire d’État en charge de
l’Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique,
Éric Besson.
Destiné à proposer des actions en faveur de la
compétitivité de ce secteur stratégique pour
l’économie française et premier secteur industriel
national, ce Comité réunit des représentants du
monde agricole, de l’industrie, de la distribution et
d’organismes publics. La filière Sucre y figure parmi
les représentants des industries. La feuille de route
s’articule autour de quatre axes prioritaires : l’image
du secteur et l’attractivité des métiers, les relations
au sein de la filière, le soutien à l'exportation et les
enjeux environnementaux associés au développement durable.
« Un dessert est réussi
quand c’est bon !
Qu’il y ait des épices,
du chocolat, que ce soit
complexe ou simple,
peu importe. Il faut
qu’il se passe quelque
chose dans la bouche ! »
Pierre Hermé, à l’occasion des
Européennes du goût, Aurillac, juillet 2010.
(source : La Montagne)
LE CHIFFRE
C’est le nombre de brochures de recettes de desserts diffusées par le Cedus en un an. Le succès
de ces documents destinés au grand public confirme le phénomène de « culimania » qui s’est
emparé des Français et dont le dessert fait maison est l’un des premiers bénéficiaires.
Actualité
Les
«Petits Secrets Sucrés»
enfin révélés sur Internet !
«
Portés par le succès du
« fait maison », les
blogs et sites
culinaires foisonnent
sur Internet,
proposant
principalement
recettes et astuces aux
cuisiniers et pâtissiers
amateurs. Le blog
petitssecretssucres.fr
initié par le Cedus,
franchit un pas
supplémentaire en
offrant aux
internautes la
possibilité de dévoiler
leurs plus beaux
souvenirs et
expériences de plaisirs
gourmands.
C
ette odeur ? Vous la sentez ? Celle qui
monte de la pâte qui grésille dans la
poêle. Je revois ma mère aux fourneaux,
retournant la fine crêpe avant de poser un morceau de beurre et de saupoudrer de sucre blanc.
Elle plie. Une fois, deux fois. Et le petit triangle
craquant dans l’assiette… Tout le monde réuni
autour de la table… » Un siècle exactement
sépare la publication sur Internet de ce billet
signé «Alwenn» de l’écriture d’une des plus
célèbres pages de la littérature française, celle
où Marcel Proust évoque son enfance à travers les sensations procurées par une petite
madeleine trempée dans une tasse de thé…
Mise en lumière par l’auteur de “A La recherche
du temps perdu” et, depuis, appelée « syndrome de la petite madeleine», la capacité
qu’ont les plaisirs gustatifs à réactiver des souvenirs précieux fait bel et bien partie de l’imaginaire individuel et collectif. C’est précisément pour offrir une tribune à cet imaginaire
que le Cedus a créé un blog communautaire
sur Internet. Mis en ligne à l’automne 2010,
le site www.petitssecretssucres.fr (prononcer
« PetitsSecretsSucrés ») est en effet une plateforme collaborative où chaque gourmand a la
possibilité de déposer un billet pour exprimer
ses liens affectifs avec l’univers du sucré,
partager ses expériences personnelles avec
d’autres internautes… tout comme on
partage une tarte aux pommes ou un gâteau
au chocolat autour d’une table.
Le sucre au cœur
du « buzz »
Ainsi que l’explique Bertrand du Cray,
directeur général délégué du Cedus, «depuis
plusieurs années, différents signaux convergent pour
souligner la relation profonde que les
Français entretiennent avec les plaisirs sucrés. L’engouement pour la pâtisserie maison, le succès des
émissions TV et autres blogs culinaires sont les révélateurs de cette tendance de fond. De même, l’attachement des consommateurs au sucre et l’impact
positif de cet ingrédient sur l’image des produits qui
l’utilisent ont été confirmés par une récente enquête
de l’institut OpinionWay1. Petits Secrets Sucrés est
une initiative qui s’inscrit totalement dans cette tendance en proposant un espace d’expression et
d’échanges autour des plaisirs sucrés, des souvenirs
liés au sucre et des usages que chacun peut en faire
au quotidien. »
En moins de temps qu’il n’en faut au batteur
pour monter des blancs en neige, la formule
a rapidement constitué son premier cercle
d’aficionados, et cela sans aucune campagne
de communication ou de lancement, mais
uniquement par le bouche à oreille. Pour
rejoindre la communauté, rien de plus simple. Il suffit de s’inscrire sous le pseudonyme
de son choix,
puis de rédiger
son message et
d’y adjoindre
une image qui,
après vérification par l’équipe de modération 2, s e r o n t
m i s en ligne
dans l’une des
trois rubriques
thématiques du
site : «Enfances
sucrées », « Instants plaisir », « Portraits de
gourmands ».
Interactivité oblige, les internautes peuvent à
leur tour rédiger un commentaire sur ce billet
ou lui attribuer une appréciation qui le fera
entrer dans le hit-parade des « Secrets les
mieux notés ». Afin d’accroître la visibilité de
cette plate-forme communautaire, une page
Petits Secrets Sucrés a également été créée sur
Facebook, l’un des plus important carrefour
d’audience sur Internet. Chaque nouveau
« secret » y est automatiquement publié, et les
membres de la communauté Facebook peuvent afficher le lien de la page Petits Secrets
Sucrés sur leur « mur » ou proposer à leurs
amis de participer à ce blog. Une communauté épicurienne et fort sympathique que
chacun peut rejoindre d’un seul clic sur
www.petitssecretssucres.fr.
1. Enquête Cedus-OpinionWay, octobre 2009. Voir
Grain de sucre n°21, mai 2010.
2. L’équipe de modération veille au respect de la
charte éditoriale, notamment en ce qui concerne
la citation de marques commerciales, l’incitation
à des comportements alimentaires contraires aux
règles d’équilibre alimentaire et la tenue de propos inappropriés ou dénigrants.
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
3
4
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
Salon international de l’alimentation 2010.
Avec 5 700 exposants issus de 106 pays et
22 régions de France, ce rendez-vous biennal
propose une photographie représentative de
l’offre et de l’innovation alimentaires
au niveau mondial.
Consommation
Tendances et innovation
Un levier pour le marché
alimentaire
Après deux ans de crise et deux décennies placées successivement sous le signe de
l’alimentation « terroir » puis de l’alimentation « santé », le goût de l’innovation
s’empare à nouveau des industries alimentaires qui multiplient les lancements de
produits inédits. Une dynamique qui révèle les tendances profondes et
émergentes de la société d’aujourd’hui, avec une constante identifiée par tous les
observateurs : le grand retour du plaisir dans l’alimentation. Décryptage.
C
omment provoquer le désir d’achat
chez le consommateur ? Comment
attirer et, encore mieux, fidéliser les
clients qui parcourent les rayons alimentaires des magasins ? Comment, dans un
système de distribution où prédominent les
grandes et moyennes surfaces, faire en sorte
qu’un produit ou une marque soit suffisamment attractifs pour assurer leur référencement chez les principales enseignes du marché ? Telles sont les questions que se posent
au quotidien les équipes marketing et
recherche & développement des industries
alimentaires. « Pour y répondre, l’industriel dispose de trois leviers : jouer sur le prix, sur les offres
promotionnelles ou proposer de l’innovation,
seule solution sur les trois à ne pas entraîner de
perte de marge », rappelle Béatrice de Reynal,
nutritionniste et spécialiste en marketing
nutritionnel au sein de l’agence NutriMarketing, dédiée à l’innovation alimentaire.
Nerf de la guerre concurrentielle, la course à
l’innovation est en toute logique une discipline aujourd’hui pratiquée avec ardeur par
les fabricants industriels. Particulièrement
dans l’alimentaire, secteur sensible aux
valeurs qui traversent la société contemporaine ainsi qu’aux désirs et contraintes des
consommateurs. Encore faut-il que le
produit, tout aussi innovant qu’il soit,
rencontre ces attentes et, plus largement, les
aspirations profondes qui guident les choix
de consommation. « D’où la nécessité d’identifier les courants porteurs en matière d’offre
alimentaire, explique Xavier Terlet, président
du cabinet de conseil XTC World Innovation.
Car ce sont ces courants – que l’on appelle plus
familièrement "tendances" – qui révèlent les
attentes, conscientes ou non, des consommateurs
ainsi que leurs grandes revendications. »
Les positionnements de produits
dans l’offre alimentaire nouvelle en France
24,9%
Sophistication
28,5%
18,8%
Variété
des sens
15,1%
16,5%
Naturalité
9,0%
10,8%
Manipulation
produit
11,6%
4,9%
6,3%
Médical
Fun
4,4%
2,8%
Total alimentaire France 2008
5,8%
Energie,
bien être
1,4%
Abondamment utilisé dans le vocabulaire
courant et les médias, le terme tendance revêt
une signification bien spécifique dans le
champ alimentaire. À la différence de la
mode, où les vogues vestimentaires se succèdent avec une extrême rapidité au rythme des
saisons et collections, les tendances alimentaires s’appuient sur des lames de fond dont
le cycle « émergence-confirmation-enracinement » peut s’étaler sur plusieurs années.
Total alimentaire France 2009
3,6%
Minceur
Tendance ou
effet de mode ?
Source : XTC World Innovation-Sial 2010
1,3%
« Variété des sens » et « Naturalité » sont les deux tendances et axes de positionnement
qui enregistrent la plus forte progression sur le marché de l’alimentation.
Ainsi que l’explique Xavier Terlet, « une tendance se manifeste par des signaux d’intensité
variable qui montrent comment la société évolue.
Les "signes faibles" indiquent les phénomènes
émergents qui vont s’installer progressivement.
Par exemple, l’allongement de la durée de la vie,
qui générera des besoins spécifiques (praticité de
manipulation des produits, visibilité des messages
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
5
Consommation
L’arbre des tendances : une cartographie de l’innovation
Leviers
Tendances
exotisme
variété
des sens
sophistication
Axes forts
(valeurs)
fun
plaisir
minceur
végétal
naturalité
santé
médical
cosmétique
énergie,
bien-être
physique
gagner
du temps
manipulation
produit
solidarité
nomadisme
praticité
écologie
éthique
Mis au point par le Cabinet XTC World Innovation, l’Arbre des tendances est un outil pédagogique original
permettant d’illustrer les relations entre tendances et innovation.
? Les branches porteuses, ou « axes forts », recensent les valeurs
les plus décisives dans le rapport des consommateurs à leur
alimentation.
? Ces valeurs s’expriment ensuite par des « tendances » sur
lesquels les fabricants positionnent leurs produits nouveaux.
sur les emballages…) ; ou encore l’urbanisation
(50 % de la population mondiale vit aujourd’hui
en ville contre 5 % il y a cinquante ans), qui bouleverse les codes du graphisme et du design. Mais
il existe aussi des "signes forts", identifiés depuis
longtemps et solidement ancrés dans la société,
comme l’attention portée à la naturalité des produits ou l’envie de consommer "responsable". »
C’est sur la détection et le décryptage de ces
signaux que se fonde la dynamique de
l’innovation. Avec pour objectif de traduire
? La ventilation de ces produits « leviers » reflètent l’évolution
des tendances : plus une tendance enregistre de produits innovants, plus elle s’oriente à la hausse (ex. : variété des sens, fun,
naturalité, énergie/bien-être…) ; à l’inverse, une baisse de l’innovation indique une tendance en perte de vitesse (ex. : minceur,
exotisme, gain de temps…).
la tendance en produit ; et, si possible, de
conforter cette tendance en proposant des
produits qui accentuent le mouvement,
validant ainsi par l’offre les demandes émergentes des consommateurs… Une recette du
succès à laquelle la plupart des industries alimentaires consacrent actuellement d’importants efforts et investissements, comme en
témoigne la dernière édition du Sial1 où le
nombre de produits mis en compétition pour
le « Grand Prix Tendance & Innovation » a
fait un bond de +25 % par rapport à l’édition
précédente, en 2008. (voir encadré p. 7)
Le plaisir et au-delà…
Une gamme de biscuits aux saveurs originales,
Grand Prix Tendances & Innovations 2010,
catégorie « variété des sens et sophistication ».
6
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
Spécialiste de la problématique, XTC World
Innovation a présenté à l’occasion du Sial
une étude permettant d’identifier les grandes
tendances actuelles à partir des différents
profils de produits innovants lancés en
France, en Europe et dans le monde2. Incontestable vainqueur de cette « tendanscopie »,
l’axe du plaisir concentre à lui seul près de
50 % de l’offre alimentaire au niveau mondial avec, qui plus est, une progression de
huit points sur les cinq dernières années.
Un retour en force du plaisir auquel la France
n’échappe pas – avec une forte progression
des valeurs telles que la « variété des sens » et
le « fun » (voir graphique 1) – et qui s’illustre
tout particulièrement dans le domaine du
sucré, avec de nouvelles saveurs (notamment
à base de fruits), de nouvelles associations de
textures (moelleux/craquant), ou de nouveaux conditionnements.
À l’inverse, la dimension médicale/santé
accuse un net repli, de même que la minceur
qui perd 2,2 points en un an. « En privilégiant
le positionnement plaisir, les industries alimentaires montrent qu’elles renouent avec leur vocation première qui est de faire plaisir au consommateur, et les consommateurs plébiscitent cette
démarche », commente Xavier Terlet. « Dans
les années 2000, des études ont montré l’émergence du critère santé qui, à défaut d’être une véritable tendance, s’est avéré être une vision erronée
conduisant à une stratégie d’échec industriel pour
les produits positionnés exclusivement "santé",
ajoute-t-il. On s’ébroue aujourd’hui de dix années
de terrorisme diététique et nutritionnel qui ont
créé la tentation d’une alimentation visant à "soigner" les consommateurs : or pour se soigner, chacun sait que l’on va chez le médecin ou le pharmacien ! »
lui permettent d’orienter sa consommation luimême et de manière responsable. »
Vigilance et
responsabilité
Reste que si le consommateur mange avant
tout pour son plaisir, il n’en demande pas
moins des garanties sur l’innocuité et sur la
fonctionnalité nutritionnelle des aliments
qu’il consomme. Cette exigence rejoint deux
autres tendances majeures, à savoir la naturalité (16,5 % en 2009 contre 9 % en 2008)
et la consommation responsable. « Il faut que
le produit soit bon pour moi, bon pour l’environnement, bon pour les animaux, les plantes et
ceux qui le produisent… », résume Béatrice de
Reynal qui évoque l’engouement pour « les
produits "tradition", comme l’huile d’olive, ou les
produits apportant un bénéfice "plaisir/équilibre"
reconnu, comme les produits céréaliers contenant
des fruits et/ou des graines complètes… »
De plus, l’association des critères de naturalité et de responsabilité devient une arme de
sélection redoutable pour le consommateur :
toujours mieux informé, il aura par exemple
de plus en plus de facilité à détecter les allégations de naturalité abusives pour, au final
et au nom de l’éthique, délaisser les produits
concernés. « Il ne faut pas prendre les bobos
pour des gogos !, assène Xavier Terlet. Il est
désormais nécessaire de faire connaître l’origine
du produit, son mode de production et de
transformation, sa saisonnalité… pour se prévaloir légitimement de son authenticité ou de sa
naturalité.»
Recette contenant 80 % de fruit, présentée
en flacon souple, Grand Prix Tendances &
Innovations 2010, catégorie « naturalité et
manipulation ».
Le sucre,
un ingrédient porteur
Autre manifestation de la responsabilité individuelle, le critère minceur connaît une évolution intéressante. Ainsi que le souligne
Xavier Terlet, « le produit "light" représentait
hier la seule réponse ; aujourd’hui, la notion de
dosage calorique fait son apparition, à l’exemple
de ce chocolat "standard" mais proposé en portions de 100 kcal. Cette information, bien visible
sur l’emballage, a l’avantage d’apporter un élément de compréhension clair et opérationnel.
Plutôt qu’une info nutritionnelle exhaustive et
peu accessible aux non spécialistes, le consommateur a désormais besoin de repères globaux qui
Au cœur de ce faisceau de données tendancielles, le sucre trouve une place à part entière
dans la mesure où il se situe à la croisée des
notions de plaisir, d’authenticité et de transparence sur son origine. De fait, et en dépit
des attaques dont il a pu faire l’objet au cours
de la décennie précédente, 89 % des consommateurs français le considèrent comme une
source de plaisir, 90 % comme une source
d’énergie nécessaire et 57 % l’identifient
comme un produit d’origine naturelle. En
outre, son image positive bénéficie aux
grandes familles de produits qui l’utilisent
comme ingrédient fondamental : chocolat,
produits laitiers, pâtisseries3… Un capital
auquel l’innovation ne manque pas de rendre hommage avec un nombre important de
lancements présentés au Sial dans le secteur
du sucré, avec en prime 6 Grands Prix de l’Innovation sur 15 pour des produits issus de ce
secteur.
1. Salon international de l’alimentation, 17-21
octobre 2010, Paris
2. Satisfaire un consommateur plus
responsable. Tendances et innovations,
XTC World Innovation-Sial 2010
3. Enquête Collective du Sucre-OpinionWay,
octobre 2009.
Voir Grain de sucre n°21, mai 2010
Le Sial, observatoire de l’innovation mondiale
ralentissement due à la crise financière, ainsi que du dynamisme du marché
alimentaire favorisé, notamment, par l’ouverture de nouveaux marchés dans
les pays émergents. »
Les produits les plus innovants sont sélectionnés sur dossier par un jury et
exposés au sein d’un espace dédié qui représente l’un des principaux pôles
d’attraction du Salon (75 % des visiteurs). Un Grand Jury, constitué de dix
professionnels représentatifs des différents secteurs, a pour mission d’extraire de cette sélection les 15 innovations majeures qui seront couronnées
par les Grands Prix Tendance & Innovation.
L’espace « Tendances et Innovations », un pôle d’attraction fréquenté
par 75 % des visiteurs du SIAL.
À travers l’édition biennale de Paris et ses déclinaisons sur les marchés
locaux à l’étranger, le Salon international de l’alimentation (Sial) bénéficie
depuis quarante ans d’une position d’observateur privilégié pour détecter
l’innovation dans le monde. « Les fabricants l’utilisent comme tremplin de mise
en avant médiatique de leurs nouveaux produits, note sa directrice générale,
Valérie Lobry. Le nombre important d’innovations présentées en 2010 par rapport à 2008 (+25 %) témoigne d’une nette reprise à l’issue d’une période de
À la lumière de l’édition 2010, Valérie Lobry retient deux tendances porteuses pour le marché : « l’ère de la consommation "gadget" est révolue ! Le
plaisir est devenu une priorité que les produits alimentaires doivent mettre en
valeur, de même que le bénéfice procuré par le produit (bien-être, naturalité,
praticité, éthique…), que les fabricants doivent clairement expliquer au
consommateur. La spécialité aux fruits « Simple Fruit » présentée en flacon
souple, l’un des Grands Prix 2010, en offre un bon exemple. Dans les produits
sucrés, les secteurs les plus sensibles à l’innovation sont les boissons rafraîchissantes (goûts, conditionnements, bénéfice santé) ainsi que les produits laitiers
et desserts pour enfants dont les Français sont de grands consommateurs. »
www.sial.fr
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
7
INTERVIEW
Un entretien avec
Dominique Baudis
Président de l’ARPP
Au-delà des différentes fonctions d’Élu qu’il a occupées, depuis son
accession à la mairie de Toulouse en 1983 jusqu’à sa réélection au
Parlement européen en 2009, Dominique Baudis est une
personnalité reconnue pour son expertise des médias, qu’il a exercée
dans son premier métier de journaliste ainsi qu’à la tête du Conseil
supérieur de l’audiovisuel. Depuis le 12 octobre 2010, il préside
l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) où il
affirme son engagement en faveur de l’autodiscipline pour une
publicité libre, mais responsable, et de l’indépendance de cette
Autorité.
Grain de sucre. Quelles sont
aujourd'hui les principales missions
de l'Arpp ? Le changement de nom
de l'ex-BVP, devenu ARPP en 2008,
souligne-t-il une évolution dans les
attributions de cette Autorité ?
Dominique Baudis. L’ARPP, qui est
l’organisme de régulation professionnelle de la publicité en France, a pour
but de mener une action en faveur
d’une publicité loyale, véridique et
saine, dans l’intérêt des consommateurs, du public et des professionnels
de la publicité. En d’autres termes, sa
mission est de parvenir à concilier
liberté d’expression publicitaire et
respect des consommateurs, et de
maintenir cet équilibre entre créativité et responsabilité. Au quotidien,
les missions de l’ARPP se traduisent
principalement par l’accompagnement des professionnels dans l’élaboration des Recom mandations, qui
sont les règles de déontologie
publicitaire dont ils se dotent volontairement, et par la mise en œuvre du
suivi de leur application : délivrance
de conseils tous médias et d’avis de
diffusion sur les spots télévisés,
interventions après diffusion en cas
de manquement.
8
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
Le BVP a cédé la place à l’ARPP en
juin 2008. Ce changement d’identité
a surtout marqué le nouveau départ
de la régulation professionnelle de la
publicité. Ce nouveau nom a accompagné la refondation du dispositif de
régulation publicitaire, les professionnels de la publicité ayant décidé
de mettre en place un dispositif plus
efficace, plus transparent et plus
ouvert. En particulier, en créant les
instances associées que sont le
Conseil Paritaire de la Publicité et le
Jury de Déontologie Publicitaire chargés de sanctionner les manquements
aux règles déontologiques, la
nouvelle Autorité a ouvert son dispositif à la société civile et aux consommateurs et renforcé le contrôle de la
publicité ; le Conseil de l’Éthique
Publicitaire, présidé par Dominique
Wolton, avait été créé dès 2006 pour
éclairer l’ARPP sur l’évolution des
enjeux éthiques relatifs à la publicité.
GdS. L'autorégulation est-elle
efficiente dans le domaine de la
communication alimentaire ?
DB. Les règles de déontologie relatives
à l’évocation ou à la représentation
de comportements alimentaires dans
la publicité ont été réécrites fin 2009
conformément à l’engagement pris
dans la Charte pour promouvoir une
alimentation et une activité physique
favorables à la santé dans les programmes et les publicités diffusés à la
télévision, signée en février de la même
année avec la ministre de la Santé et des
Sports, et la ministre de la Culture et de
la Communication ; le CSA étant chargé
du suivi de tous les engagements.
Depuis leur adoption, l’ARPP veille à la
diffusion de ces règles auprès des professionnels et à leur bonne application
dans les messages publicitaires, et en
particulier dans la publicité télévisée
puisque notre organisme a pour mission
d’examiner tous les spots destinés à être
diffusés sur les chaînes de télévision.
C’est également dans ce cadre que
l’ARPP conseille les annonceurs et leurs
agences sur la bonne lisibilité des messages sanitaires imposés par les textes de
2007. L’ARPP réalisera au premier trimestre 2011 un bilan d’application de
cette recommandation qui mettra sans
nul doute en évidence que les engagements pris par les professionnels pour
assurer une publicité alimentaire
conforme aux exigences de santé
publique sont respectés.
général des messages consacrés à la
publicité alimentaire. En particulier, il
n’y a plus d’enfants, ni même d’adultes,
représentés en train de consommer des
produits alimentaires, au foyer, devant
un écran d’ordinateur ou de télévision.
Il existe également désormais une vraie
rigueur dans la représentation de petits
déjeuners ou goûters, qui sont composés de manière équilibrée.
GdS. À plusieurs reprises, l'ARPP a pris
position pour inciter les annonceurs à
éviter toute communication
discriminante vis-à-vis d'aliments ou
ingrédients spécifiques, notamment
vis-à-vis du sucre. De tels arbitrages
sont-ils encore nécessaires
actuellement ; et, le cas échéant,
comment l'ARPP peut-elle intervenir ?
GdS. Les engagements contractés, au
cours des dernières années, par les
annonceurs du secteur ont-ils eu un
impact sur les comportements
alimentaires des consommateurs ?
DB. La position de l’ARPP est constante
en la matière : le dénigrement n’est
autorisé, ni par la réglementation, ni par
la déontologie, qu’il s’agisse de produits
alimentaires ou autres. De nombreuses
recommandations, en application de ce
principe proposent des règles particulières, déclinant dans un secteur d’activité donné, les dispositions précises permettant de prévenir de tels messages.
Nous avons, par exemple, inséré dans la
nouvelle version de la recommandation
intitulée Produits Cosmétiques des règles
spécifiques limitant l’emploi des allégations « sans ».
DB. Si nos adhérents de l’industrie
agroalimentaire et leurs agences
conseils suivent assurément les comportements de leurs consommateurs,
l’ARPP ne dispose pas d’éléments lui
permettant de les mesurer, son analyse
porte plutôt sur l’évolution des messages publicitaires conformément à ses
missions. En ce sens, il est indéniable
que les dispositions réunies dans la
recommandation intitulée Comportements alimentaires ont modifié le ton
Afin de prévenir les communications
discriminantes à l’égard d’aliments,
l’ARPP a, il y a quelques années, travaillé
avec l’Ania afin de définir des règles précises encadrant cette communication.
En pratique, nous ne sommes que très
peu sollicités actuellement sur de telles
publicités. Si un projet nous est transmis
en conseil, nous le déconseillons, si un
film nous est communiqué directement
en avis définitif, nous en déconseillons
la diffusion aux régies des chaînes TV.
GdS. Les allégations relatives à la
naturalité des produits tendent à se
multiplier avec, parfois, plus ou moins
de légitimité. Comment l'ARPP
intervient-t-elle sur cette
problématique ?
DB. Par l’intermédiaire des conseils
sollicités par nos adhérents, nous interrogeons les annonceurs sur la véracité
de ces allégations et leur conformité
avec la réglementation ou des usages
professionnels existants. Notre action
porte sur la reprise de ces qualificatifs
dans la publicité et leurs justificatifs et
non directement sur la validation de la
composition des produits.
GdS. À quels enjeux nouveaux ou
déterminants la communication
alimentaire et, de fait, l'ARPP serontelles confrontées dans les années à
venir ?
DB. Pour l’ARPP, les véritables enjeux
actuellement sont liés au développement durable ; l’ensemble des secteurs,
mais aussi celui de l’alimentaire, utilisent désormais des revendications portant sur les produits ou sur les engagements des entreprises dans ce domaine.
Ces messages sont très surveillés par les
diverses associations environnementales – et en conséquence par les Pouvoirs publics – qui veillent notamment
à la véracité et à la proportionnalité des
promesses. Il est indispensable que les
acteurs de la communication alimentaire prennent conscience de la nécessité de respecter ces règles regroupées
dans la recommandation Développement Durable de l’ARPP.
?
Autorité de régulation professionnelle de la
www.arpp-pnp.org
publicité. www.arpp-pub.org
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
9
Découverte
« Extraction » o
Tout ce qu’il faut savo
Qu’il soit blanc ou roux, issu de la canne ou de la betterave, le sucre est extrait de la plante
« sucreries », implantées en France métropolitaine et dans les d
Les sucreries des DOM produisent un sucre de canne roux contenant quelques traces de c
Pour en faire du sucre blanc, il est acheminé vers des « raffineries »
Sucre blanc
de betterave
(cristallisé, en poudre, en morceaux…)
92 % des quantités commercialisées
Il représente la très grande majorité
du sucre consommé en France.
Principaux
départements
sucriers de
Métropole
Pasde-Calais
Nord
Somme
Seine-Maritime
Calvados
Orne
Eure
Aisne
Ardennes
Oise
La betterave sucrière contient 18 à 20 % de
sucre, accumulé dans sa racine grâce à la photosynthèse chlorophyllienne. Le sucre produit en
Métropole en est extrait dans des sucreries
implantées à proximité des zones de production
betteravière.
Val d’Oise
Marne
Yvelines
SeineEure- Essonne et-Marne
et-Loire
Aube
Sarthe
Loiret
Yonne
BasRhin
HautRhin
Plus de 30 000 ha
Plus de 10 000 ha
Allier
Plus de 8 000 ha
L’extraction consiste à isoler, par séparations
mécaniques successives, les molécules de
saccharose contenues dans la plante. Depuis le
lavage de la racine de betterave jusqu’à la
cristallisation et l’essorage, 9 opérations sont
nécessaires pour obtenir ce sucre qui est naturellement blanc.
Sucre blanc de betterave = 99 % de saccharose
60 km
Puy-de-Dôme
Tous ces sucres, qu’ils soient blancs ou roux, qu’ils soient issus de la c
minimum 93 % de saccharose. Ils ont donc exactement les mêmes ca
et la même valeur nutritionnelle. Seuls diffèrent le goût et la couleur.
10
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
ou « raffinage » ?
oir sur le sucre blanc…
e par des procédés exclusivement mécaniques. L’extraction a lieu dans des usines appelées
épartements d’Outre mer, principalement sur l’île de La Réunion.
omposés organiques qui lui donnent sa couleur et son goût spécifique (vanille, cannelle…).
qui ont pour fonction de séparer le cristal de sucre de ces composés.
Sucre roux
de canne
Sucre blanc
de canne
Seulement 4 % des quantités
commercialisées
Sa forme la plus connue est la cassonade
qui est un sucre cristallisé roux.
Il est produit dans les DOM, en grande
majorité sur l’île de La Réunion, dans les
sucreries locales.
Seulement 4 % des quantités
commercialisées
Il est souvent présenté en forme de cube aux
contours irréguliers.
Le sucre est extrait de la tige de la canne
à sucre selon des procédés analogues à
ceux de la betterave. Seule différence, les
composés de la canne à sucre présents
dans le jus de canne ont une couleur plus
marquée que ceux de la racine de betterave. Sous l’effet du chauffage nécessaire
à la concentration du sirop, ces « pigments » de matières colorées sont emprisonnés au sein du cristal. Cette
couleur caractéristique, variant du blond
au brun, sera conservée jusqu’à la fin du
process d’extraction.
Sucre roux de canne = 93 à 95 % de saccharose
Pour devenir blanc – couleur naturelle de la
molécule de saccharose – le sucre de canne
roux doit subir une opération spécifique.
Celle-ci s’effectue dans une raffinerie.
Ainsi, seul le sucre blanc de canne
peut être considéré
comme un sucre « raffiné ».
Le sucre roux est
expédié en vrac, par
bateaux, puis acheminé vers des raffineries pour l’opération
de raffinage. Il est tout
d’abord chauffé et
fondu pour en faire un
jus coloré. Ce jus
connaît ensuite les
mêmes étapes que dans une sucrerie, avec
en plus un passage sur des résines échangeuses d’ions qui, par contact mécanique, absorbent les matières colorantes.
Sucre blanc de canne = 99 % de saccharose
Seul le sucre blanc de canne
peut être dit « raffiné », uniquement parce qu’il a été obtenu
dans une raffinerie, mais sans
aucune intervention chimique,
ni « blanchissement », ni modification de la molécule de
saccharose.
canne ou de la betterave, contiennent au
ractéristiques physiques, le même pouvoir sucrant
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
11
Filière
Concrétisant les efforts
initiés depuis plusieurs
années par l’industrie
européenne du sucre
pour assurer
l’employabilité de ses
salariés tout au long de
leur vie professionnelle,
les acteurs du secteur
bénéficient aujourd’hui
d’outils concrets et
opérationnels. Une
avancée importante en
faveur de la politique de
Développement durable
et de Responsabilité
sociale des entreprises
sucrières.
Dans un contexte où les salariés ne peuvent plus avoir la garantie d’occuper le même emploi tout au long de
d’exercer avec performance une ou plusieurs fonctions dans son entreprise ou dans une autre entreprise de
Développement durable
Le secteur sucrier eu
40 ans de dialogue social
La notion de dialogue social est à l’échelle
européenne ce que l’accord social est aux
partenaires sociaux en France. Fondée sur
le principe que le dialogue social européen
ne remplace pas le dialogue national mais
le complète, elle témoigne d’une démarche
privilégiant l’échange de vue, la concertation et l’action conjointe sur tout sujet
d’intérêt commun. Elle est notamment à
l’origine de la reconnaissance officielle des
partenaires sociaux de l’industrie sucrière
par la Commission européenne et de
multiples initiatives, depuis les positions
paritaires jusqu’aux actions conjointes
dans les domaines de la formation, de la
sécurité et, bien sûr, de l’employabilité des
salariés.
12
Grain de Sucre N°22 octobre 2010
C
omposante essentielle du concept
de développement durable auquel
elle contribue, la « RSE » – responsabilité sociale de l’entreprise – est une
démarche volontaire qui complète les instruments de politique sociale et permet aux
entreprises de s’engager dans une dynamique de progrès allant au-delà des prescriptions légales. C’est dans cette optique que la
filière Sucre européenne a élaboré et mis en
place, depuis 2003, un Code de conduite
fournissant à l’ensemble des entreprises du
secteur, y compris aux nouveaux entrants de
l’UE 25, un référentiel de bonnes pratiques,
notamment dans le domaine des relations
sociales (voir encadré ci-dessous).
Un cadre dont la pertinence a été mise en
lumière à l’occasion de la réforme du régime
sucrier européen qui, démarrée en 2006, a
conduit à la fermeture de la moitié des usines
du secteur ainsi qu’à la perte de 16 5000
emplois directs. En effet, ainsi que le stipule
la norme 7 de ce Code, « en cas de restructuration, l’industrie agit de manière socialement
responsable. Toutes mesures sont prises en vue
d’améliorer l’employabilité du personnel. » Afin
de mettre en œuvre cet engagement, les partenaires sociaux du secteur ont développé,
avec le soutien financier de la Commission
européenne, un outil concret, dédié au maintien de l’employabilité.
Sécuriser les trajectoires
professionnelles
Ainsi que l’explique Jean-Pierre Pinasseau,
directeur des Affaires sociales du Syndicat
national de fabricants de sucre et représentant français au sein de ce groupe de travail
européen, « le concept d’employabilité porte sur
la capacité pour un salarié d’assurer avec performance une ou plusieurs fonctions dans l’entreprise qui l’emploie, dans une autre entreprise du
secteur, ou d’accéder à des solutions alternatives
sur le marché de l’emploi. Dans un contexte où
leur vie professionnelle, la politique d’employabilité vise à développer, pour chacun d’entre eux, les compétences qui lui permettront de conserver un emploi et
son secteur d’origine ou d’un autre secteur.
ropéen s’engage pour l’emploi
les salariés du secteur ne peuvent plus avoir la
garantie d’occuper le même emploi tout au long
de leur vie professionnelle, tout l’enjeu de cette
démarche est de faire en sorte qu’ils puissent accéder aux compétences qui leur permettront de
conserver un emploi, y compris pour les seniors.»
Cette démarche proactive, assumée conjointement par l’employeur et le salarié – qui participe activement à l’élaboration de sa trajectoire professionnelle – repose sur plusieurs
axes où la formation occupe une place prépondérante. Réapprendre les compétences de
base (lire, écrire, compter, communiquer…)
pour acquérir d’autres compétences sanctionnées par un certificat de qualification
professionnelle, acquérir des compétences
managériales et/ou des compétences transversales utilisables dans d’autres secteurs,
identifier les compétences appelées à se développer dans l’univers industriel… Au total
plus de vingt domaines de compétences ont
été recensés afin de permettre aux
employeurs et salariés d’agir sur ces leviers et
d’engager des programmes de formation
adaptés.
La « RSE » au sein de l’industrie
sucrière européenne
Régulièrement actualisées et mises en ligne,
depuis début 2010, sur un site internet dédié,
ces données permettent à chaque entreprise
d’accéder à une visibilité des besoins actuels
et à venir du secteur, à une connaissance des
compétences exploitables en dehors du secteur sucrier ainsi qu’à des outils favorisant la
mise en œuvre de projets, notamment en
termes de possibilités de financement aux
plans européen et national. « Une manière efficace d’anticiper les besoins et évolutions du marché afin de permettre aux salariés de développer
les compétences ayant une valeur sur le marché
de l’emploi et de renforcer leur capacité à saisir
toute opportunité », conclut Jean-Pierre Pinasseau.
Élaboré sous l’égide du CEFS (Comité européen
des fabricants de sucre) et de l’EFFAT (Fédération
européenne de syndicats des secteurs agricole,
alimentaire et du tourisme), le Code de conduite
de la profession sucrière européenne couvre huit
domaines relatif à la responsabilité sociale des
entreprises :
www.eurosugar.org
1 . Droits de l’Homme
2. Éducation, formation, apprentissage
tout au long de la vie
3. Santé, sécurité
4. Relations avec les partenaires sociaux
5. Rémunérations équitables
6. Conditions de travail
7. Restructurations
8. Relations d’affaires et choix des fournisseurs
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
13
Société
Étude Crédoc
Le modèle alimentaire français
contribue à limiter l’obésité
Le modèle alimentaire « à la française »
permet de lutter plus efficacement contre
le surpoids et l’obésité : c’est le constat que fait
le Crédoc en s’appuyant sur une étude comparative des
comportements alimentaires entre la France et les États-Unis.
I
dentifiées parmi les principaux facteurs de prise de poids, les mauvaises habitudes alimentaires semblent moins toucher la population française
que les consommateurs d’outre-Atlantique.
Comme le démontre une récente étude du
Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc)*,
le modèle alimentaire français, fondé sur la
14
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
tradition culinaire et sur un rythme régulier
(trois repas quotidiens, diversifiés et pris à
heures fixes), reste « une véritable institution ».
90,2 % des apports énergétiques de la journée sont ainsi absorbés pendant les repas. À
l’inverse, les américains privilégient l’alimentation hors repas, qui représente jusqu’à
21,6 % des apports, soit plus du double par
rapport aux Français.
Or, si les deux populations aboutissent à un
apport calorique équivalent (2 072 kcal/jour
en France, 2 129 kcal/jour aux USA), les
courbes d’obésité sont en revanche fortement contrastées : 26,9 % de la population
adulte aux USA, contre 14,5 % en France.
Conclusion : la prise de repas structurés et
consommés à heures régulières semble bel et
bien avoir un impact positif sur la prise de
poids.
En affinant ces données, le Crédoc note que
la « déconcentration », autrement dit le
transfert des apports depuis la trilogie « petit
déjeuner-déjeuner-dîner » vers d’autres prises
alimentaires, s’effectue chez nos compatriotes principalement au profit du goûter,
qui devient un moment de consommation à
part entière, même si les apports caloriques y
sont faibles. En outre, le déjeuner américain,
moins consistant que son équivalent français
(24 % des apports contre 37,1 %), entraîne
un grignotage plus important au cours de
l’après-midi. Un phénomène également
observé le matin, où le petit déjeuner américain est déconcentré sur toute la matinée
alors que le petit déjeuner français se concentre sur une plage horaire stable dont le pic
oscille entre 7h et 8h30.
prises alimentaires et la variété des menus
tout en réduisant les risques de comportement compulsif.
Ce rite social est aussi associé à un plaisir qui
s’exprime également à travers l’importance
modèle qui, à travers sa longue série de caractéristiques et selon les conclusions du Crédoc, « apparaît comme l’un des principaux
garants d’un équilibre alimentaire préservant de
l’obésité. »
Plaisir et partage : deux
leviers pour l’équilibre
Autre spécificité du modèle français, le plaisir et la convivialité jouent un rôle indirect
mais néanmoins réel dans la régulation alimentaire. Alors que les Américains considèrent que « se nourrir est un acte technique », les
Français voient le repas comme un moment
« nécessaire à la vie en société ». Joignant la
fourchette à la parole, ils choisissent dans
80% des cas de partager leurs repas (famille,
amis, collègues…), ce qui implique d’adopter
des règles communes en termes d’horaires,
de lieu, de choix alimentaires… Une « discipline collective » qui favorise la régularité des
que les Français accordent aux repas festifs.
Plus longs, plus structurés – avec au moins
trois composantes et une place privilégiée
pour le dessert –, ces repas festifs représentent
15 % des repas des Français. Cette importance leur donnent une place à part entière
dans le modèle alimentaire français. Un
* Source : Consommation et modes de vie, n°232,
éd. Crédoc, septembre 2010.
www.credoc.fr/publications/
(mot clé : « consommation »)
Le Sucre met les « trois repas » à l’honneur
au Salon de l’agriculture
Confirmant son engagement de longue date en faveur de la promotion
du modèle alimentaire français1, le Cedus offre au repas familial une
tribune à forte visibilité dans le cadre du prochain Salon international
de l’agriculture2. En effet, le stand du Sucre y proposera une animation
unique avec le spectacle “L’Odyssée du sucre 2 – Objectif à table” qui
met en scène deux Extra-Terrestres partant à la découverte des
pratiques alimentaires de la « planète France ». L’occasion pour ces
curieux hôtes de découvrir le rituel des trois repas quotidiens ainsi que
les valeurs auxquelles ils s’associent : plaisir et partage, variété et
contrôle de l’alimentation, transmission intergénérationnelle… Une
initiative à la fois ludique et pédagogique pour laquelle plus de 20 000
visiteurs du Salon sont attendus, au cœur de « L’Odyssée végétale »,
dans une salle de spectacle rappelant l’ambiance d’une navette
spatiale en 2010.
1. Notamment avec la création de La Semaine du Goût, en 1990.
2. Paris, Porte de Versailles, du 19 au 27 février 2011
40 000 visiteurs ont été accueillis sur le stand du Sucre lors du Salon
International de l’agriculture 2010.
www.salon-agriculture.com
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
15
Enseignement
Depuis sa création, en
1932, le Cedus
conçoit et diffuse des
documents informatifs
et pédagogiques
destinés à
l’enseignement
général. Cette mission
éditoriale, qui
complète le dispositif
mis à la disposition
des acteurs de la
formation
professionnelle des
métiers de bouche,
trouve de multiples
débouchés, aussi bien
dans les
Connaître l’univers du
mieux comprendre
l’équilibre alimentaire
établissements
scolaires - de l’école
primaire à la
terminale - que sur le
terrain de l’action
sociale.
16
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
P
«
artant du constat que beaucoup d’enfants ne mangeaient pas, ou trop peu, ou
pas assez équilibré au petit déjeuner, j’ai décidé
de mener sur l’ensemble de l’école une série
d’actions pour sensibiliser les enfants et leurs
parents aux enjeux nutritionnels du petit déjeuner et, plus largement, sur l’équilibre alimentaire. C’est dans le cadre de cette démarche que
j’ai utilisé des documents édités par le Cedus »,
explique le directeur d’une école élémentaire du Nord-Pas de Calais. « Nous disposons
en effet d’outils adaptés à cette demande, précise le service Diffusion du Cedus, interlocuteur privilégié des enseignants, documentalistes et acteurs sociaux en quête de
supports pédagogiques. « Dans ce cas précis,
nous proposons le dépliant “Le petit déjeuner un
grand pas pour votre équilibre”, qui est un outil
de sensibilisation clair et synthétique à distribuer aux enfants et/ou aux parents dans le
cadre d’animations, ainsi que le kit pédagogique “Je mange, tu te régales, nous en parlons”,
que les instituteurs peuvent utiliser en classe de
CM1 ou CM2 (cycle 3) pour aborder de manière
dynamique et interactive les points clés de
l’équilibre alimentaire : repères nutritionnels,
initiation au décodage des étiquettes apposées
sur les produits alimentaires, tour d’horizon des
autres pratiques alimentaires dans le
monde... »
Au-delà des bonnes pratiques alimentaires et
de la place du sucre et des glucides dans une
alimentation équilibrée, la gamme de supports pédagogiques et documentaires couvre
les aspects fondamentaux de l’univers du
sucre : histoire et origine, plantes sucrières et
Les éditions du Cedus proposent une gamme d’affiches, documents et kits pédagogiques adaptés à
chaque âge, à chaque niveau scolaire et à différents contextes éducatifs (école, collège, lycée) ou de
sensibilisation (univers parascolaires, action sociale, prévention-santé…).
sucre,
Promouvoir l’éducation pour la santé
Confirmant leur capacité à répondre aux besoins
d’éducation et de sensibilisation aux enjeux de
l’alimentation, les éditions pédagogiques du
Cedus sont de plus en plus utilisés par les
acteurs sociaux et de santé. Expériences sur le
terrain.
Nathalie Mancaux, responsable du Relais
Assistantes maternelles pour la Communauté de
communes du Val-de-Noye (Somme)
agriculture, techniques sucrières, variétés et
utilisations… Conçus, élaborés et testés avec
des pédagogues ou des spécialistes de chaque
domaine de compétences abordé, ils sont
fondés sur une information rigoureuse avec la
volonté de s’adapter à chaque âge et à chaque
profil de public.
« Certains de ces documents, comme le programme vidéo intitulé "De la plante au sucre”,
sont développés en collaboration avec le Scéren1,
d’autres dans le cadre de la charte éthique de l’Institut français pour la nutrition, précise Bertrand
du Cray, directeur général délégué du Cedus.
Au fil des ans, ils ont acquis la confiance de milliers d’utilisateurs : professeurs, formateurs des
métiers de bouche, étudiants, mais aussi éducateurs, animateurs sociaux et acteurs de santé. De
plus, ces outils sont gratuits, ce qui en facilite
l’accès. »
« Parce que nous ne voulons pas nous
contenter de diffuser de l’information,
nous mettons régulièrement en place des
animations qui associent théorie et applications concrètes, tout en impliquant
plusieurs catégories de personnes et
tranches d’âge. Pour la Journée nationale
des assistantes maternelles, que nous
organisons chaque année, nous avons
choisi en 2010 le thème "Plaisir gustatif et
équilibre alimentaire". Cette animation a
été conçue autour d’un peti t déjeuner
réunissant 80 enfants et 50 adultes :
assistantes maternelles, enseignants, élus
locaux… Les documents informatifs du
Cedus étaient parfaitement adaptés à ce
contexte et, de plus, nous avons pu
prolonger cette dynamique avec la distribution de brochures de recettes afin que
les assistantes maternelles puissent varier
les desserts qu’elles confectionnent au
quotidien pour les enfants. »
Laure Levionnois, responsable du Comité
départemental d’éducation pour la santé de
l’Orne
« Notre approche consiste à rendre les
gens acteurs de leur propre santé,
notamment à travers des ateliers destinés
à différents publics : personnes en
réinsertion professionnelle, élèves de primaire et du collège, personnes en situation
précaire, personnes âgées... "Alimentation
et bien-être" est l’un de ceux mis en place
et poursuivi toute cette année. Nous avons
utilisé la découverte d’un aliment base du
quotidien, le sucre, comme porte d’entrée
pour favoriser les échanges et aborder la
question de l’équilibre alimentaire.
L’affiche sur l’histoire du sucre et le dvd sur
l’origine du sucre et les techniques
sucrières, qui sont attractifs et très bien
faits, nous ont servi de base pour mener
cette opération. »
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
17
Des applications
pédagogiques
modulables
Ainsi que le confirme cette institutrice de
Saint-Chamond, dans la Loire, « notre équipe
examine avec la plus grande attention la rigueur
et la qualité des documents qui nous sont proposés par le secteur industriel. Ensuite, nous
réfléchissons à la manière d’intégrer les outils
sélectionnés dans un programme pédagogique
spécifique. Par exemple, le DVD " De la plante
au sucre ” et l’affiche consacrée aux plantes
sucrières seront utilisés, cette année, dans le
cadre d’un "Contrat éducatif local" portant sur
les sciences que nous mettons en place, sur toute
l’école, avec l’appui d’intervenants extérieurs. »
Autre d’exemple d’application, les professeurs de SVT2 d’un collège de Milly-la-Forêt
(Essonne) ont utilisé l’affiche “Les plantes
sucrières” et des extraits de la brochure “Du
soleil au sucre” en contrepoint d’une exposition au CDI3 sur le chocolat, destinée aux
classes de 6e. « Ces outils ont également servi
à élaborer un questionnaire d’évaluation des
connaissances acquises lors de l’exposition, et
cette évaluation a été sanctionnée par une note
en SVT », précise la documentaliste du
collège.
Conçus pour une utilisation en classe, les
kits pédagogiques comprennent une ou plusieurs affiches, des fiches d’activités que les
professeurs photocopient pour distribuer à
chaque élève ainsi qu’un livret pédagogique
destiné à l’enseignant. Selon le niveau (cycle
1-2, cycle 3), ils abordent différentes disciplines (histoire géographie, mathématiques,
sciences expérimentales) par l’écriture, le
dessin, la pâtisserie… « En tant que professeur
des écoles, je m’aperçois que la documentation
sur le sucre m’est utile dans différents cours :
lecture, sciences, alimentation, géographie… »,
confirme un enseignant de Reims.
De plus, les professeurs ont aujourd’hui la
possibilité de compléter cette documentation et d’approfondir les sujets grâce aux
ressources mises à leur disposition sur
« Carnet de sucre.com », la plate-forme
Internet dédiée accessible via le site
www.lesucre.com (voir Grain de sucre n°16,
octobre 2008). Un dispositif complet et
adapté aux programmes de l’Éducation
nationale pour expliquer et illustrer des
phénomènes complexes tels que la photosynthèse chlorophyllienne ou le métabolisme des glucides, comme pour découvrir et
comprendre les techniques agricoles et
industrielles de production du sucre…
1. Service Culture Éditions Ressources pour
l’Éducation nationale
2. Sciences de la vie et de la terre
3. Centre de documentation et d’information
« Catalogue des éditions » : plusieurs nouveautés
Les éditions du Cedus sont fournies
gratuitement à toute personne,
société, association ou établissement scolaire qui en fait la demande
auprès du service Diffusion, par téléphone (01 44 05 39 99), par courriel
([email protected]), via le site
www.lesucre.com ou le bon de commande figurant dans le Catalogue des
éditions, également disponible sur
demande.
18
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
Le catalogue 2010-2011 propose deux nouveaux
dépliants tous publics :
• Le petit déjeuner un grand pas pour votre équilibre: pour sensibiliser et informer sur les enjeux
nutritionnels du petit déjeuner.
• Le sucre et les sucres de votre alimentation :
pour mieux comprendre l’étiquetage des produits en connaissant l’origine, les propriétés et
le rôle des sucres (présents ou ajoutés) que l’on
trouve dans notre assiette.
S
A
N
T
E x p r e s
É
s
Lutte contre la malnutrition infantile :
de la recherche à l’action sur le terrain
La Conférence annuelle de l’Institut Benjamin Delessert s’est tenue le 21 octobre 2010 sur le thème du
« Traitement de l’enfant malnutri, un succès exemplaire de l’innovation ». Parmi les intervenants, le docteur André
Briend, nutritionniste à l’OMS, et Michel Lescanne, ingénieur en agriculture et fondateur de la société Nutriset,
sont revenus sur les enjeux nutritionnels, industriels et humanitaires associés à la mise au point du Plumpy’nut,
une pâte nutritive à base de sucre, d’arachide et de lait en poudre qui représente une avancée décisive dans la
lutte contre la malnutrition infantile sévère dans les pays en développement (voir Grain de sucre n°17).
Cécile Bizouerne, Prix
Jean Trémolières 2010.
Réalisation exemplaire, cette innovation illustre le processus complexe qui permet de passer d’une formulation
nutritionnelle à sa mise en œuvre industrielle, puis à sa distribution sur le terrain avec des garanties de praticité
d’emploi, de sécurité sanitaire et de conservation adaptées à la fois aux conditions climatiques locales et aux
situations d’urgence alimentaire.
Autre temps fort de la Conférence, la remise du Prix Jean Trémolières a été l’occasion de distinguer, cette année,
la psychologue clinicienne et chercheur Cécile Bizouerne (Université Victor Ségalen-Bordeaux II) pour sa thèse de doctorat intitulée Insuffisance en lait maternel et souffrances psychologiques en Afghanistan.
Programme complet et synthèse des interventions
sur www.institut-benjamin-delessert.net, rubrique « conférences »
Sucre et addiction : la fin d’un mythe
L’idée reçue selon laquelle il existerait une addiction au sucre
trouve son origine dans deux phénomènes distincts : d’une part la
description d’appétit incontrôlable pour des aliments gras et
sucrés chez l’Homme, d’autre part l’observation chez les rongeurs
d’un phénomène de dépendance induit par la saveur sucrée. Loin
d’être validée par la communauté scientifique, cette interprétation
est à nouveau réfutée par une récente étude publiée par le professeur David Benton1, chercheur à l’université de Swansea au
Royaume-Uni.
Revenant aux sources biomédicales, s’appuyant sur une analyse
fine et rigoureuse de de la littérature scientifique internationale
existant sur cette thématique, les travaux de Benton synthétisent
l’ensemble des connaissances actuelles et apportent au débat une
contribution déterminante. La démonstration qu’une possible
addiction au sucre ne peut être scientifiquement établie s’appuie
sur deux points clés : les études chez l’animal ne sont pas extrapolables à l’homme et les signes cliniques correspondant à une
véritable addiction n’ont jamais été observés avec la consommation de sucre. Car si celle-ci induit naturellement une attirance et
un effet plaisir chez l’homme, elle ne provoque pas le développement d’une tolérance (besoin d’augmenter la dose pour obtenir l’effet recherché), ni de symptômes physiques de manque quand il y
a sevrage (arrêt de la consommation).
Il est important de ne pas confondre pulsion et addiction. Selon le
Pr David Benton, un aliment peut-être consommé de façon compulsive, mais ce sera pour compenser un manque, se déstresser…
Ce n’est pas l’aliment en lui-même qui doit être pris en considération mais la façon dont on le mange ou dont on le boit. Parfois
aussi, se fixer des interdits alimentaires va augmenter l’attirance
pour ces aliments, et en cas de baisse de moral, on peut être tenté
en réaction à la privation de se « rattraper » avec quelques excès…
Ces données rejoignent les travaux du docteur Gérard Apfeldorfer,
psychiatre spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire, dont les conclusions ont été publiées dans différents
ouvrages2. Par ailleurs, plusieurs titres à fort tirage de la presse
quotidienne ont traité de ce thème, en novembre 2010, en rappelant notamment à leurs lecteurs que « le goût sucré ne peut être
assimilé à une addiction comme le tabagisme ou l’alcoolisme ».
1. « The plausability of sugar addiction and its role in obesity and eating disorders », Clinical Nutrition, vol. 29, 2010.
2. Voir notamment : « Addiction aux aliments sucrés : vrai ou faux débat »,
Le goût du sucre, éd. Autrement, 2010. Sucre et addiction, coll. « Sucre et
santé », n°7, éd. Cedus, 2006.
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
19
Tendances
Concept bars
Le « it* » des plaisirs sucrés
Étonnants, joyeux et
dédiés aux plaisir des sens,
les bars à thème surfent
sur l’engouement des
consommateurs pour le
goût sucré, mettant
chacun à l’honneur une
famille de produits. Très
appréciés en Asie, ces
lieux uniques et originaux
fleurissent aujourd’hui, à
Paris comme en province.
Visite sélective.
Chocolate Bar
Jean-Paul Hévin
Miss Cupcake
Blini’s Bar
Concept unique à Paris, le Blini’s bar
utilise ces petites crêpes originaires
d’Europe centrale comme support à
marier avec différents ingrédients
sucrés, salés ou sucrés-salés : chutney de légumes sucrés, chèvrepomme.... Côté desserts, la pâte
Ils sont ronds et colorés, moelleux et croquants
sous leur glaçage, créatifs et variés à l’infini… À
l’heure où les Français ne font qu’une (ou deux)
bouchées de ces délices venus des pays anglosaxons, Miss Cupcakes est une adresse incontournable pour les vrais amateurs. Yuzu, thé vert ou
« red velvet » pour les gourmands branchés,
vanille-chocolat pour les plus classiques… Tout
une gamme de parfums à déguster avec une tasse
de thé, de café ou de chocolat.
22, rue la Vieuville, 75018 Paris.
Tél. : 06 63 00 77 77
Créateur du concept de
bar à chocolat, avec une
première ouverture à
Tokyo en 2003, le
chocolatier de luxe
Jean-Paul Hévin invite
les parisiens à découvrir
cette innovation gourmande dans un magnifique espace situé au
premier étage de sa
boutique de la rue Saint-Honoré. Ici, le chocolat se boit chaud
ou froid, dans des recettes classiques, à base de grands crus de
cacao, ou dans des variations surprenantes : chocolat huître,
énergisant (banane, piment), aphrodisiaque (gingembre,
épices), zen (thé vert matcha)… Sensations garanties.
231, rue Saint-Honoré, 75001 Paris. Tél. : 01 55 35 35 96
sucrée et aromatisée (vanille, praliné…) s’associe aux sirops, caramel,
crème spéculoos, crumble et autres
glaces maison pour former de belles
assiettes gourmandes. Le « it » du
lieu : la fondue au chocolat où l’on
trempe avec délectation de mini
blinis.
47, rue Lucien Sampaix, 75010 Paris.
Tél. : 01 76 56 82 31
it mylk
Des yaourts, rien que
des yaourts ! Ici, ils se
dégustent frais ou glacés, sur une base
sucrée « nature » ou
« cacao » agrémentée
de « toppings » choisis
parmi une vingtaine
d’ingrédients : pépites
de chocolat, fruits,
biscuit crumble, caramel, épices… Élaborées
avec du lait frais livré
chaque matin par une ferme d’Île-de-France, les recettes ont été
mises au point par deux chef pâtissières… dont Gabrielle Jones,
Championne de France du dessert 2006, dans la catégorie « Junior ».
15, rue de l’Ancienne Comédie, 75006 Paris.
Tél. : 01 43 26 84 13
* Expression issue du monde la mode, le terme « it » désigne LE must de
ce qu’il faut connaître ou posséder pour être à la pointe des tendances.
20
Grain de Sucre N°23 janvier 2011
Citadium, 50-56 rue Caumartin, 75009 Paris.
Tél. : 01 48 74 05 91
Bloc-notes
Agenda
Ils sont passés par ici..., Ils repasseront par là...
19-27 février 2011
« L’Odyssée du sucre 2 – Objectif à table »,
animation du Cedus au Salon international de
l’agriculture, dans le cadre de L’Odyssée
végétale, Parc des expositions, Paris-Porte de
Versailles
➔
12-13 mars 2011
« L’Île au cacao », salon du Chocolat,
Chantilly (Oise)
➔
22-23 mars 2011
Finale du 37e Championnat de France du
dessert, Lycée des métiers Hôteliers QuercyPérigord de Souillac (Lot)
➔
24 mars 2011
18e symposium de l’association Andrew
VanHook, « Gains de productivité en sucrerie »,
Reims (Marne)
30 mars 2001
Assemblée générale du Syndicat national des
fabricants de sucre ( SNFS), Paris
➔
9 -10 avril 2011
Salon des gourmandises sucrées, Le Touquet
(Pas-de-Calais)
➔
12-16 mai 2011
Fête du pain, Paris, Parvis de Notre-Dame
27-29 mai 2011
Les Terralies, Saint-Brieuc (Côtes d’Armor)
➔
au cours de l’inauguration de cet événement.
À l’occasion de la Foire de Châlons-enChampagne, où « Le Sucre » était l’invité
d’honneur, Jean-Louis Borloo, ministre de
l’Écologie, de l’Industrie, du Développement
durable et de la Mer, et Benoît Apparu, secrétaire
d’État en charge du Logement et de l’Urbanisme,
ont été accueillis, le 27 août 2010, jour de
l’inauguration, sur le stand de la filière, par
Bertrand du Cray, directeur général délégué du
Cedus.
Le 1er septembre 2010, ce dernier a présenté les
activités du Cedus devant les membres dirigeants
de la Confédération nationale des artisans
pâtissiers, chocolatiers, confiseurs, glaciers.
Lors de la finale du Championnat de France de
labour, qui se tenait à Hauvillers-Ouville (Somme),
Dominique Fievez, administrateur du Cedus et
Bertrand du Cray ont accueilli, le 12 septembre
2010, Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture,
de l’Alimentation et de la Pêche, sur le stand
«Betterave-Sucre», réalisé en collaboration avec
les planteurs de betteraves et l’industrie sucrière.
À Lyon, le 13 septembre 2010, Philippe Reiser,
directeur des Affaires scientifiques du Cedus, a
donné une conférence lors des Assises du
chocolat, sur le thème «Le rôle du sucre en
chocolaterie et en confiserie».
Bertrand du Cray et Héloise Féau, responsable
Internet et Photothèque au Cedus, ont présenté,
le 14 septembre 2010, la filière sucre et les
activités du Cedus devant les directeurs et les
chefs de cuisine des restaurants Chez Clément,
dans le cadre de l’opération « Saveurs sucrées »,
qui s’est déroulée dans les restaurants de cette
enseigne en octobre et novembre 2010.
Le 15 octobre 2010, Bertrand du Cray est
intervenu lors de la conférence de presse du
salon de la gastronomie de Bourg-en-Bresse et, le
11 novembre, il a présenté le stand « Le Sucre »
CEDUS, centre d’études et de documentation du sucre
Conception graphique : Novima (06 71 27 11 13)
Crédits photo : A. Lejarre, p 10 – ARPP, cou, p 2, 9, 10 Athénas p 11 - D. Lefranc, couv, p 2, 10, 11, 20 - Fotolia
p 3 / Christian 42 p 12 / I. Kovalenko p 12 / L.F. Young p 14 /
Monkey Business p 15 - M. Gibert p 2, 19 - PSV / SIAL,
p 4, 7, 15 - J.Gremaud, KOT Illustration : Couv.p 5 - Téréos
p 11 ,12.
Imprimerie de Montligeon
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ISSN : 1632-1278
Directeur de la publication : Bertrand du Cray
Responsable de rubrique :
Philippe Reiser (information scientifique et technologique)
Conception éditoriale et rédaction : Christophe Tronchet
Communication Ecrite (02 54 72 79 80)
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