Théorème du point fixe de Kakutani et
sous-groupes compacts de GLn(R)
Théorème.
Soient
E
un espace euclidien,
G
un sous-groupe compact de
GL
(
E
)et
K
un compact
convexe de Estable par G. Alors il existe xEtel que pour tout gG, on ait g(x) = x.
Démonstration : notons k·kla norme euclidienne sur E, et pour tout xE, définissons
N(x) = sup
gG
kg(x)k;
cette quantité est bien définie car
G
est compact et ses éléments, ainsi que la norme
k·k
, sont
continus. On vérifie immédiatement que
N
est une norme sur
E
; examinons le cas d’égalité dans
son inégalité triangulaire. Soient
x, y E
tels que
N
(
x
+
y
) =
N
(
x
) +
N
(
y
)et
g0G
tel que
N(x+y) = kg0(x+y)k. Alors
N(x+y) = kg0(x+y)k=kg0(x) + g0(y)k6kg0(x)k+kg0(y)k6N(x) + N(y) = N(x+y).
Ces inégalités sont donc toutes des égalités, en particulier
kg0
(
x
) +
g0
(
y
)
k
=
kg0
(
x
)
k
+
kg0
(
y
)
k
,
donc g0(x)et g0(y)sont positivement liés. Appliquant g1
0, il en va de même pour xet y.
Comme Kest compact, il existe zKtel que
N(z) = inf
xKN(x) = a,
et un tel minimum est unique : cette affirmation est claire si
a
= 0. Si
a6
= 0, supposons que
yK
est tel que N(y) = a. Comme Kest convexe, y+z
2K, donc
N(y)6Ny+z
2et N(z)6Ny+z
2
puisque yet zréalisent le minimum de Nsur K. Ainsi,
N(y) + N(z)62Ny+z
2=N(y+z),
donc l’égalité dans l’inégalité triangulaire de
N
est réalisée, et d’après ce qui précède,
y
et
z
sont
positivement liés, disons z=λy avec λ > 0. Alors
a=N(z) = N(λy) = λN(y) = λa,
d’où λ= 1 puisque a6= 0, et ainsi y=z.
Or, pour tout gG, on a
N(g(z)) = sup
hG
khg(x)k= sup
hG
kh(x)k=N(z),
et
g
(
z
)
K
puisque
K
est stable par
G
. Ainsi, par unicité du minimum de
N
sur
K
, on a
g
(
z
) =
z
quel que soit gG.
Corollaire. Tout sous-groupe compact de GLn(R)est conjugué à un sous-groupe de On(R).
Démonstration : soit Hun sous-groupe compact de GLn(R). On considère l’application
ρ:HGL(Sn(R))
A7−(S7→ t
A1SA1)
;
c’est un morphisme continu de groupes, donc
G
=
ρ
(
G
)est un sous-groupe compact de
GL
(
Sn
(
R
)).
L’application
Mn(R)S++
n(R)
M7−t
MM
étant continue,
E
=
{t
MM, M H}
est un compact de
Sn
(
R
), contenu dans
S++
n
(
R
). D’après le
théorème de Carathéodory, son enveloppe convexe, notée
K
, est encore compacte, et
KS++
n
(
R
)
car S++
n(R)est convexe. De plus, si A, M H, on a
ρ(A)( t
MM) = t
A1t
MMA1=t
(MA1)MA1E,
donc Eest stable par G, donc Kégalement.
Soit
SK
un point fixe de
G
donné par le théorème précédent. Comme
KS++
n
(
R
),
S
est symétrique définie positive, donc possède une racine carrée
R
, elle aussi définie positive.
Pour tout
AH
, le fait que
ρ
(
A
)(
S
) =
S
entraîne donc
t
A1R2A1
=
R2
, ce qui s’écrit encore
t
(RA1R1)(RA1R1) = In. Ainsi, RHR1On(R), autrement dit HR1On(R)R.
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