10 LE PAYSAN TARNAIS - 13 JANVIER 2011
Pour en savoir plus
La chambre d'agriculture organise
un stage sur la commercialisation
des grandes cultures :
■ les vendredis 4 et 11 février
2011 à Lavaur, sur la compréhen-
sion des marchés, la stratégie de
vente, le calcul des prix de re-
vient ;
■ les vendredis 18 et 25 février
2011 à Lavaur, sur les marchés à
terme (ce que c'est, ce qu'ils peu-
vent apporter aux agriculteurs,
comment fonctionnent les diffé-
rents outils du marché à terme).
Contact : Natalie Maurs – chambre
d'agriculture – bureau de Lavaur –
Tel – 05 63 58 01 64 – email :
n.maurs@tarn.chambagri.fr
Céréales ➜L'achat d'option sur le marché à terme permet aux agriculteurs de fixer un prix minimum intéressant pour leur
blé tendre 2011, tout en leur permettant de profiter de la hausse des cours si celle ci se poursuit durant l'année 2011.
L'achat d'option PUT, une solution pour
fixer un prix minimum
D
ans un article du mois de sep-
tembre, nous avons expliqué
comment une couverture sur
le marché à terme permet de
fixer un prix intéressant pour sa
récolte de blé 2011. Avec cet outil,
quelles que soient les fluctuations du
marché, le prix est fixé sur un niveau
satisfaisant et le céréalier peut dormir
sur ses deux oreilles sans s'inquiéter,
il n'est plus exposé au risque prix qui
peut mettre à mal son revenu si le
marché s'effondre.
Il existe un autre outil accessible
sur le marché à terme qui permet,
alors que le blé tendre 2011 est encore
dans le champ et qu'il n'est pas encore
vendu, de fixer pour lui un prix mini-
mum. Il s'agit de l'option PUT. La
couverture fixe un prix définitif, c'est
à dire que l'agriculteur obtiendra ce
prix fixé quelle que soit l'évolution
du marché, que celui-ci baisse ou aug-
mente. L'option PUT par contre per-
met de fixer un prix minimum et de
profiter des éventuelles hausses du
marché. Comme la couverture, l'op-
tion PUT se prend lorsqu'on n'a pas
encore vendu sa marchandise.
L'option PUT,
c'est quoi au juste ?
Cela fonctionne comme une assu-
rance : en janvier 2011, mon blé 2011
est dans mon champ, je ne l'ai pas
encore vendu. Si le marché baisse
avant que je le vende, il perd de la
valeur, je suis donc exposé au risque
de baisse des marchés.
Acheter une option PUT me per-
met de me garantir contre ce risque.
De même qu'une assurance me
garantit contre un risque :
■ durant une certaine période
■ à condition que je paie une
PUT
Un PUT donne
droit de vendre
un contrat à un
prix fixé, pendant
un temps défini,
contre le
versement d'une
prime.
●
prime d'assurance,
■ avec souvent un principe de
franchise.
Acheter un PUT me garantira
contre le risque de baisse des cours
tout en ne m'empêchant pas de pro-
fiter d'une hausse des cours si telle
est la tendance :
■ jusqu'à une échéance donnée
■ moyennant le paiement d'une
prime
■ avec une franchise.
Si le risque survient, je ferai jouer
mon PUT et j'obtiendrai pour mon
blé le prix minimum garanti. Si le
risque ne survient pas, j'abandonne-
rai mon PUT (je ne ferai pas jouer
l'assurance) et l'opération m'aura
couté la prime, exactement comme
dans le cas d'une assurance classique.
Quel est le principe du PUT
exemple d'un PUT blé tendre ?
Un PUT donne droit de vendre un
contrat marché à terme (de 50 T) à un
prix fixé, pendant un temps défini,
contre le versement d'une prime.
Un PUT donné a donc trois carac-
téristiques :
■ son prix d'exercice (ou strike)
■ son échéance
■ son coût (la prime).
Le prix minimum garanti par le
PUT correspond au prix d'exercice –
la prime – la base (on rappelle que la
base est la différence entre le cours
sur le marché à terme et le prix départ
ferme obtenu par l'agriculteur à la
même date).
Actuellement, on peut acheter un
PUT blé tendre qui a :
■ un prix d'exercice de 220 €/T
■ moyennant une prime de 25 €/T
■ sur l'échéance novembre 2011.
Cela signifie que pour 25 €/T
(valeur de la prime), acheter ce PUT
me garantit un prix minimum pour
le blé tendre 2011 de 185 €/T (220-
25-10(base)) sur l'échéance novem-
bre 2011.
N. MAURS
(CHAMBRE D’AGRICULTURE)
Le “marché à terme” est par
définition un marché où
s’échangent des papiers, appe-
lés “contrats à terme”, par
opposition au marché physique
où s’échangent des marchan-
dises. Le marché à terme ne
permet en aucun cas à l’agricul-
teur de vendre sa production,
c’est la raison pour laquelle, il
ne détourne absolument pas
l'agriculteur des relations
commerciales établies avec ses
clients (coopération ou négoce)
et ne change en rien sa manière
de commercialiser sa produc-
tion physique.
C’est un outil financier qui lui
permet de sécuriser, ou d'opti-
miser son prix de vente, à
travers deux types d'outils : la
couverture et les options. Les
contrats négociés concernent le
blé, le maïs et le colza. Ils sont
standardisés en termes de
qualité, de quantité (50 T), de
lieux de livraison (blé : Rouen,
maïs : zone Atlantique, colza :
Moselle) et de dates de livraison
(échéances définies sur une
période de 18 mois).
Aujourd’hui, le marché à terme
est devenu le marché directeur :
très réactif, il évolue rapide-
ment au gré de la moindre
information de marché ou des
mouvements des opérateurs. Le
marché physique suit la même
évolution, avec plus ou moins
de délai. Marché à terme et
marché physique sont donc très
corrélés.
N. MAURS
(CHAMBRE D'AGRICULTURE)
Qu’est ce qu’un “marché à terme” ?
Z o o m s u r . . .
Le 3 janvier 2010, j'achète un PUT échéance novembre 2011 avec
un prix d'exercice de 220 €/T et une prime de 25 €/T pour garantir
un prix minimum de 185 €/T sur 50 T de blé tendre 2011.
1
Marché à la baisse
2
Marché à la hausse
Le 1er août 2011, mon blé est stocké à
la ferme et le marché est redescendu :
le blé tendre cote 150 €/T sur
l'échéance novembre 2011du MAT ;
je décide de faire jouer mon PUT :
1. Je vends 50 T de mon blé
à mon OS au cours du jour 140 €/T
(cotation – base)
2. J'achète un contrat au
cours du jour sur le MAT 150 €/T
3. J'exerce mon PUT
(qui me donne droit de
vendre un contrat MAT)
au prix d'exercice de 220 €/T
Le prix obtenu pour mes 50 T de blé
2011 sera le prix minimum garanti :
140 (prix du physique)
– 150 (achat contrat)
+ 220 (vente contrat)
– 25 (prime PUT)
= 185 €/T
Bilan de l’opération
Si le 1eraoût 2011, le marché est
monté, l'échéance novembre 2011
cote 280 €/T :
1. Je décide de vendre 50T
de mon blé à mon OS
qui m'offre270 €/T
(280 - 10 de base)
2. Je ne fais pas jouer
mon PUT : je l'abandonne
Dans ce cas, le prix obtenu pour mes
50 T de blé tendre 2011 sera de :
270 (prix du physique)
– 25 (prime PUT)
= 245 €/T
Bilan de l’opération
Elle permet de se protéger contre la baisse des cours
en fixant un prix minimum garanti à 185 €/T mais
n'empêche pas de profiter de la hausse des cours
si c'est celle ci qui survient (contrairement à la
couverture qui fixe un prix donné quoi qu'il arrive).
Conclusion
sur cette opération
d’achat de PUT
Comment utiliser le PUT ?
COMPRENDRE