Notes de lecture : « la démondialisation » par Jacques Sapir Jacques Sapir est économiste , directeur de recherche à l’école des hautes études en sciences sociales . A travers une analyse historique de la mondialisation , Jacques Sapir en vient à conclure que la sortie durable de la crise passe par une refondation de l’Europe sur un nombre de pays plus restreint et l’abandon de l’Euro telle que la monnaie unique est mise en œuvre actuellement . Ce sont des ententes , et du protectionnisme par groupe de pays à développement comparable que l’auteur préconise , voire le retour à des initiatives strictement nationales . La mondialisation : n’a pas permis la croissance économique . Il y a un effet « trompe l’œil » du développement du commerce en raison de l’éclatement des sites de production des grands groupes et le développement de la sous traitance et des délocalisations au moins d’une partie du process de production . Ce développement artificiel du commerce a permis une pression très forte sur les salaires dans les pays développés ( l’auteur y attribue ici une intention du capitalisme ) . L’Allemagne n’échappe pas à ces évolutions et a en réalité effectué aussi une véritable désindustrialisation habilement masquée par le jeu des montages terminaux « in germany » . La monnaie : Bretton Woods a consacré la suprématie du dollar en généralisant ensuite les taux de change flottants . On s’écarte de la proposition de Keynes , retenue par l’auteur , qui était de fonder une monnaie pivot de référence indépendante ( le bancor ) de la suprématie d’un état ( USA ) . La généralisation des changes flottants a abouti à la crise financière actuelle , car elle a incité les opérateurs financiers , dont les états , à se prémunir contre les risques liés aux variations du taux de change . Cela a généré l’apparition et le développement de valeurs financières complètement déconnectées de la situation réelle des économies et de la production . Ces valeurs ont phagocyté le marché financier et accaparé les moyens de financement qui normalement auraient dû être destinés à l’investissement productif . L’éclatement de la bulle ( sur évaluation des valeurs) a conduit à la crise de 2008 et atteint les ménages endettés aux USA dans un premier temps . Les pays en voie de développement n’ont donc pas profité de l’apparent développement des économies occidentales , car ont été obligés de préserver l’équilibre de leur balance de paiements en maximisant les exportations pour compenser le besoin d’accumuler des réserves dans le contexte des changes flottants . Le développement économique en a été ainsi complètement orienté vers l’extérieur et non pas sur l’accroissement des richesses et du bien être à l’intérieur de ces pays . Notes atelier IV le 23/02/2013 1