25/12/05 22:21 Page 1 Libertes! BELGIQUEBELGIE PP 1/2345 BXL X Ne paraît pas aux mois de juillet-août. 9, rue Berckmans 1060 Bruxelles JANVIER 2006 – N°420 – LE MENSUEL D’AMNESTY INTERNATIONAL AMNESTY RÈGLE SES COMPTES SLOVÉNIE : CARACTÈRES «EFFACÉS» CINÉMA : «VIVA ZAPATERO» DÉPOT À BRUXELLES X lib420janvier06 lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 2 É D ITO R I A L 2006 SERA CHAUDE OU NE SERA PAS U ne année se termine et une autre commence. Belle lapalissade. Sauf qu’il n’en est rien. L’année 2005 avait commencé les pieds dans la boue et les dépouilles des centaines de milliers de victimes du tsunami qui venait de ravager les pays baignés dans l’Océan indien. Cette année commençait donc très mal et en repassant les plats de nos bonnes vieilles habitudes. «Qui se ressemble s’assemble», dit un proverbe dont le bon sens n’avait pas été démenti. Sans la présence sur les plages de sable fin de l’Océan indien de plusieurs dizaines de milliers de touristes occidentaux, la compassion et la générosité manifestées presque spontanément en janvier et février 2005 auraient-elles existé ? Les objectifs des caméras se seraient-ils attardés ? On n’aurait pas osé répondre franchement à cette question sans point de compa- raison. C’est, mille fois hélas, le séisme qui a ravagé en octobre dernier le Cachemire, le Pakistan et l’Inde qui nous a permis d’y sacrifier. Et les esprits chagrins n’ont pas été «déçus» : avec un bilan humain presque aussi meurtrier, la solidarité n’a pas vraiment été au rendez-vous. Fatigue de faire des dons? Peut-être mais franchement pas sûr. Peu de victimes occidentales ? Sans doute. Vigilance émoussée après l’afflux incontrôlé et indiscriminé de fonds et de matériel vers l’Océan indien ? Peut-être. Méfiance envers des régimes et opérateurs locaux pas toujours regardants en matière de transparence et surtout de respect des droits humains ? Pourquoi pas ? Encore que trop peu de journalistes et de rédactions s’étaient donné la peine de rappeler les palmarès parfois sanglants des acteurs politiques locaux (songeons aux Tigres tamouls au Sri Lanka ou au gouvernement indonésien), palmarès qui avaient de quoi alourdir la peine des survivants du crû. Une autre année commence en Belgique et qui fait craindre le jour où les autorités ne se garderont plus d’extrader des suspects vers des pays «à risque» en matière de torture. En adoptant, ce 20 décembre, un projet de loi mettant à mal l’indépendance du pouvoir judiciaire et le principe d’équité dans l’accès à la justice, le gouvernement fédéral a jeté un froid. À n’en pas douter, l’année 2006 sera chaude ou ne sera pas. e Pascal Fenaux Toute l’équipe de Libertés ! vous souhaite une bonne année 2006 ! Libertés • Rue Berckmans, 9 – 1060 Bruxelles • Tél: 02 538 81 77 Fax: 02 537 37 29 • [email protected] • www.libertes.be • Éditeur responsable : Vincent Forest • Rédacteur en chef : Pascal Fenaux • Secrétaire de rédaction : Brian May • Comité de rédaction : Suzanne Welles, Claude Gouzée, Anne Lowyck, Samuel Grumiau, Véronique Druant, Julien Vlassenbroek, Bruno Brioni • Ont collaboré à ce numéro : Esther Beck, Ondine Millot, Frédéric Stucin, Gilles Bechet. Merci aux membres du Secrétariat national et aux coordinations qui ont fourni le matériau brut nécessaire à la réalisation de ce numéro spécial • Couverture : L’illumination du square Breughel l’Ancien à Bruxelles le 10 décembre 2005, Journée internationale des Droits de l’Homme © Bruno Brioni • Erratum : En page 15 du dernier Libertés!, dans la rubrique Culture, la rédaction a oublié de mettre le nom des auteurs des articles «Un commerçant doué» et «La petite fille de Monsieur Linh». Le premier est de Gilles Bechet, le second de Claude Gouzée. Nos excuses à ces deux rédacteurs. • CHANGEMENT D’ADRESSE – ATTESTATION FISCALE – MODIFICATION, ANNULATION OU NOUVELLE COTISATION DE MEMBRE/DONATEUR(TRICE) Madame Michele Ligot : [email protected] H je change d’adresse (inscrire uniquement la nouvelle adresse) Nom: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Prénom: . . . . . . . . . . N° de membre: . . . . . . . Adresse: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° . . . . . bte . . . . . . . . . . Code postal: . . . . . Localité: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél (obligatoire): . . . . . . . . . . . . . . . E-mail: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . H Oui, j'adhère aux objectifs d'Amnesty et souhaite devenir membre H Je répartis le montant de : H ma cotisation H de mon abonnement sur toute l’année en complétant ce coupon et en le renvoyant à Amnesty International, 9 rue Berckmans à 1060 Bruxelles. Tout montant qui dépassera 14,87 € (prix de la cotisation ou de l'abonnement), sera considéré comme un «don», et par là-même jouira de la déductibilité fiscale pour autant que ce supplément soit de 30 € ou plus. Je verse tous les mois, au départ de mon compte n° . . . . . . . . . . – . . . . . . . . . . . . . . la somme de : H 2,5 € H 5 € H . . . . . . . . € (toute autre somme de mon choix) au profit du compte 001-2000070-06 de Amnesty International à partir du . . . . . . . . . . et jusqu’à nouvel ordre. Je conserve le droit d’annuler ou de modifier cet ordre à tout moment. ou je verse en une fois le mandat de . . . . . . . . . . . . . . au compte 001-2000070-06 Nom: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date de naissance: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° . . . . . . . . bte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Localité: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél (obligatoire): . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Profession: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date: . . . . . . . . Signature: SOMMAIRE ACTUEL 3 DOSSIER 5 I Slovénie : la marque indélébile des «effacés» I Action : contre leur effacement, écrivez ! I Insolites – Brèves Amnesty règle ses comptes I 2006, année rhétorique ? I Terreurs et erreurs I Actions urgentes : pot de terre ou pot de fer ? I Droits des femmes : la boxe contre les mauvais coups I Un peu de bougie woogie I Control arms I Éducation aux droits humains : jeunesse qui roule (au super) I Relations extérieures d’AIBF : lutte pour la justice nationale et internationale I Réfugiés : exils et asiles I Les comptes 2004 MOUVEMENT I Testez vous : avez-vous l’âme d’un «leader» ? I Brèves ACTION I Lettres du mois I Bonnes nouvelles CULTURE/AGENDA Ne rien inscrire dans cette case s.v.p. (réservé à l'organisme bancaire) I Une âme russe d’aujourd’hui I Le bouffon et les valets du pouvoir 12 13 15 lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 3 ACTU EL LIBAN FOSSES COMMUNES Dragica Lukic, une «effacée» qui a mis 10 ans pour récupérer ses papiers d’identité © Frédéric Stucin/M.Y.O.P Suite à la découverte de fosses communes au Liban, à proximité de l’ancien siège des Renseignements syriens, Amnesty International a demandé au gouvernement libanais de prendre des mesures adéquates quant à l’exhumation des corps et à l’enquête qui suivra. Pendant et après la guerre civile (1975–1990), de nombreuses violations des droits humains ont été perpétrées par les milices ainsi que par les armées d’occupation syrienne et israélienne. Depuis mars 1991, une loi d’amnistie garantit l’impunité aux auteurs de crimes commis auparavant, à quelques exceptions près. Cette loi, à laquelle Amnesty s’oppose (ainsi que Gebran Tuéni, directeur d’An Nahar, assassiné en décembre dernier), devra probablement être abrogée ou modifiée pour permettre la poursuite devant les tribunaux libanais des assassins présumés des corps récemment découverts. e ÉMIRATS ARABES UNIS HOMOSEXUELS TRAQUÉS Depuis novembre dernier, 26 ressortissants de pays arabes et asiatiques sont détenus. Ils sont apparemment accusés d’avoir organisé une «cérémonie de mariages homosexuels». S’interrogeant sur les motifs réels de ces arrestations, Amnesty fait pression pour que les inculpés ne subissent aucune torture physique et mentale. Dans les Émirats comme d’autres nombreux pays, l’homosexualité est passible de la peine de mort ou de lourdes sanctions. e MYANMAR (BIRMANIE) L’OPPOSITION MUSELÉE La situation s’est encore détériorée au Myanmar, les autorités du pays ayant de plus en plus recours aux institutions judiciaires pour museler une opposition pacifique. Amnesty demande à l’Association des Nations pour l’Asie du Sud-Est (ANASE) et aux gouvernements étrangers d’user de leur influence pour rompre ce statu quo qui perdure depuis 17 ans. Une pétition circule à ce propos (http://www.amnesty.org/actnow/ myanmar/myanmar_eng.htm). e BRÉSIL VIOLENCE MAXIMALE Le 31 mars 2005, vingt-neuf personnes étaient abattues par un escadron de la mort dans un quartier de Rio de Janeiro. Ce massacre s’inscrit dans un climat général de violence et de criminalité. L’absence d’une politique de sécurité nuit non seulement aux habitants des quartiers pauvres mais également à la police elle-même. Dans un récent appel aux autorités brésiliennes, Amnesty estime que «seul un nouveau programme global de sécurité publique, axé sur la prévention des homicides, le bon fonctionnement de la justice et le contrôle des armes, pourrait permettre de lutter efficacement contre la violence et la délinquance. Les politiques de sécurité publique discriminatoires appliquées jusqu’à présent n’ont fait que concentrer la violence et les atteintes aux droits humains dans les bidonvilles du pays.» e SLOVÉNIE LA MARQUE INDÉLÉBILE DES «EFFACÉS» En 1991, à l’indépendance de la Slovénie, des milliers de citoyens yougoslaves ont été «effacés» des registres d’état-civil. Récemment dénoncée par Amnesty, cette situation kafkaïenne a eu des conséquences dramatiques pour les «effacés», au point de pousser les Nations unies à tenter d’y remédier. M laden Balaba a 50 ans, une carrure d’athlète, des épaules de rugbyman. Mais ses traits sont vieillis, fatigués. Il raconte d’une voix blanche comment, en 1993, une employée de l’administration slovène a détruit sous ses yeux sa carte d’identité. «Je venais pour une simple formalité. Je lui ai tendu ma carte, elle s’est absentée deux minutes et quand elle est revenue au guichet, elle l’a déchirée. Elle m’a juste dit: ce sont les consignes, vous n’avez plus de statut.» Né en Bosnie, marié à une Slovène, Mladen Balaba habitait et travaillait en Slovénie depuis 1976, et bénéficiait du statut de «résident permanent». Il fait partie des quelque 18 305 personnes qui ont été «effacées» illégalement du registre slovène des résidents permanents après l’indépendance de la Slovénie en juin 1991. Il a fallu huit années de combat juridique pour que Mladen obtienne finalement la nationalité slovène, en 2001. Huit années sans existence légale, c’est-à-dire sans la possibilité de travailler, de conduire, de cotiser pour sa retraite, de bénéficier de la sécurité sociale ou même de circuler librement. «Dans la rue, j’avais toujours peur que l’on m’arrête, raconte-t-il. J’ai été ramené trois fois à la frontière. On me disait : retournez en Bosnie. Mais là-bas, c’était la guerre, je n’allais pas abandonner toute ma famille ici. Et puis je n’avais plus de papiers pour franchir les frontières, ils les avaient détruits.» Mladen Balaba n’a obtenu aucune réparation pour le préjudice subi. MALGRÉ LES CONDAMNATIONS, L’INJUSTICE PERDURE En 1999, la Cour constitutionnelle slovène a déclaré «illégale» la procédure qui a conduit à «l’effacement» de milliers de citoyens. En 2003, elle rendu un nouvel arrêt réclamant que le statut de résident permanent ou de citoyen slovène soit attribué rétroactivement à l’ensemble des 18 305 personnes «effacées», et que des compensations financières leur soient octroyées pour leurs années de souffrance. Malgré ces deux décisions, environ 6 000 «effacés» n’ont toujours aucun statut. Beaucoup d’entre eux vivent illégalement en Slovénie, d’autres ont été forcés de quitter le pays. Quant aux 12 000 personnes qui ont pu obtenir la nationalité ou le statut de résident permanent après des années de combat, elles souffrent toujours des conséquences matérielles et psychologiques de leur radiation, sans avoir bénéficié d’aucune compensation. Le 28 novembre 2005, le Comité des Droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies a rendu un avis dans lequel il demande aux autorités slovènes de restaurer le statut de résident permanent à l’ensemble des personnes «effacées». Le Comité a souligné que la situation constituait une violation des garanties fondamentales du Pacte international relatif aux Droits civils et politiques (PIDESC) dont la Slovénie est signataire, comme le droit au travail, à la sécurité sociale, aux soins médicaux et à l’éducation. Dans un rapport (1) remis préalablement aux Nations unies, Amnesty International insistait sur l’importance d’octroyer de vraies compensations financières pour toutes les conséquences de «l’effacement» : problèmes de santé physique et psychologiques, pertes de salaires et de droits à la retraite, privation du droit à l’éducation, dépenses de santé non remboursées, coût des démarches juridiques… Amnesty demande également aux autorités slovènes de nommer une commission indépendante, chargée d’en- Libertés ! Janvier 2006 3 lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 4 ACTU EL quêter sur les circonstances qui ont conduit à «l’effacement». Circonstances qui demeurent jusqu’à aujourd’hui relativement troubles. CHRONIQUE D’UNE DISPARITION Avant la proclamation de son indépendance, le 25 juin 1991, la Slovénie était l’une des six Républiques membres de la Fédération yougoslave. Les citoyens de la Fédération bénéficiaient alors tous d’une double nationalité : celle de leur République et celle de la Fédération. Les citoyens vivant en Slovénie mais originaires d’autres Républiques jouissaient des mêmes droits que les citoyens d’origine slovène. Au mois d’octobre 1991, la Slovénie prend officiellement le contrôle de ses frontières. Les citoyens originaires des autres Républiques ayant résidence permanente en Slovénie se voient alors offrir la possibilité de demander la nationalité slovène. D’après les différents témoignages, peu d’entre eux eurent en réalité accès à cette information. Et aucun, en tout cas, ne fut informé qu’il risquait d’être rayé des listes de résidents permanents. Le 26 février 1992, pourtant, au moins 18 305 noms d’individus, issus pour la quasi-totalité des autres Républiques d’ex-Yougoslavie, disparaissaient de ces listes. Ce fut le cas de ceux de Dragica Lukic et de sa fille, Dijana. Dijana, qui souffre d’un handicap mental, était alors en vacances chez sa grand-mère, en Bosnie-Herzégovine. Comme tous les «effacés», Dragica a d’abord cru à une erreur. «J’ai pensé que je récupérerais vite des papiers, que je pourrais vite faire revenir ma fille. Alors je me suis battue, j’ai entrepris des démarches et j’ai travaillé au noir, en attendant. Cela a pris dix ans.» Sulejman Sabljakovic, originaire lui aussi de Bosnie-Herzégovine, travaillait en Slovénie depuis 1962. En 1993, il a été renvoyé par son employeur. Motif du licenciement: l’absence de permis de travail, perdu au moment de «l’effacement». «Mon employeur m’a dit qu’il était prêt à me réembaucher dès que j’aurais mes papiers en règle», explique-t-il. Mais Sulejman est resté sans statut jusqu’en 2003. Tout comme sa femme, Ziba, «effacée» elle aussi. Leur fille Sejana, née en Slovénie en 1978, a également été privée de papiers. Contrainte à l’illégalité, elle n’a pas pu poursuivre les études secondaires qu’elle souhaitait. UN EFFACEMENT INDÉLÉBILE Régulièrement, la question des «effacés» fait les gros titres de la presse slovène, et alimente les débats télévisés. Les partis de la droite nationaliste, relativement bien relayés médiatiquement, utilisent la question pour attiser les tentations xénophobes. «Les nationalistes veulent faire croire à la population que si l’on règle la question des effacés, l’ensemble des Slovènes devront subir un important effort financier pour payer les compensations», explique Boris Novak, écrivain et militant des droits humains. En avril 2004, un référendum portant sur une loi technique annexe s’est transformé en un vote «pour ou contre les effacés». Seuls 37 % des Slovènes se sont déplacés pour voter. 95 % ont voté contre. En l’absence d’un cadre législatif clair pour appliquer les décisions de la Cour constitutionnelle, le ministère de l’intérieur avait commencé en 2004 à prendre des décisions individuelles écrites rétablissant pour les personnes concernées le statut de résident permanent avec effets rétroactifs. Mais les autorités slovènes ont arrêté ce type d’initiatives en juillet 2004, et jusqu’à aujourd’hui aucun autre pas n’a été fait pour restaurer les droits des effacés. e Ondine Millot, Journaliste à Libération (Paris). (1) Le rapport Slovenia : The ’erased’ – Briefing to the UN Committee on Economic, Social and Cultural Rights (index AI : EUR 68/002/2005) peut être consulté sur le site d’AIBF à l’adresse http://www.amnestyinternational.be/doc/IMG/pdf/EUR6800205.pdf. L’INSOLITE CHEZ WAL-MART, C’EST LE PÈRE NOËL QU’ON ASSASSINE Aux États-Unis, la Ligue catholique des Droits civiques et religieux a accusé la chaîne Wal-Mart de discrimination envers les chrétiens. En cause : des panneaux publicitaires souhaitant «Joyeuses fêtes» et non «Joyeux Noël». À cela, Wal-Mart répond être une multinationale et agir en conséquence, de nombreux habitants de la planète ne fêtant pas Noël, mais Hanoukka (fête juive) ou Kwanza (fête afro-américaine). Boycotté par la Ligue, Wal-Mart, accusée d’arrogance, a donc fait des excuses publiques. e (Tiré de Courrier International) PROFESSION : GARDIEN DE FLICS La police sud-africaine est protégée par des sociétés de sécurité privées, qui lui facturent chaque année 66,5 millions de rands (8,3 millions d’euros). Près de 200 commissariats sont gardés par des gardiens et vigiles armés. Ce système, introduit en 2002, est censé permettre aux forces de l’ordre de se consacrer entièrement à «la prévention du crime». Parmi les dix principales sociétés employées par la police, trois d’entre elles ne disposeraient pas des autorisations officielles nécessaires à la pratique de leur gagne-pain… e (Tiré de Courrier International) ACTI O N CONTRE LEUR EFFACEMENT, ÉCRIVEZ ! Afin d’attirer l’attention des autorités slovènes sur la situation intenable dans laquelle se trouvent encore beaucoup d’«effacés» (voir article ci-dessus) et pour les obliger à prendre des mesures immédiates et efficaces, nous vous proposons d’agir en envoyant une lettre. MODÈLE DE LETTRE Monsieur le Président En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnesty International, je suis très préoccupé(e) par l’«effacement» de près de 18 000 personnes du registre national slovène qui a eu lieu en 1992. Depuis, des milliers de personnes n’ont toujours pas obtenu la régularisation légale de leur situation et sont toujours sans papiers, sans identité et n’ont plus de droits sociaux. Quant à ceux qui ont été régularisés, ils continuent à subir les conséquences négatives de leur «effacement» et n’ont pas eu droit, eux non plus, à des réparations. Parmi ces conséquences négatives, il faut noter un mauvais accès aux soins de santé, à la sécurité sociale et à l’éducation. Cette situation soulève des préoccupations quant aux manquements de la Slovénie à ses obligations de respect des droits contenus dans la Convention internationale sur les droits économiques, sociaux et culturels. Amnesty International vous demande de prendre immédiatement des mesures appropriées pour garantir une pleine réparation à toutes ces personnes. Il est temps aussi que vous puissiez reconnaître et mettre en œuvre les observations du Comité des Nations unies pour les droits économiques, 4 Libertés ! Janvier 2006 Manifestation en faveur des «effacés» © Frédéric Stucin/M.Y.O.P sociaux et culturels, lors de sa 35e session de novembre 2005. Pour rappel, Amnesty vous a déjà demandé : – que soit établie une commission d’enquête indépendante et exhaustive pour examiner les faits, les circonstances et les conséquences de «l’effacement», – que soit explicitée et reconnue publiquement la nature discriminatoire de «l’effacement», – que soit restauré avec effet rétroactif le statut de résidents de tous les individus «effacés» en 1992, – que soit accordé de plein droit à ces personnes l’accès à la santé physique et mentale, – que leur soit garanti le droit à l’éducation de la plus haute qualité – que leur soit donné une compensation financière pour les effets négatifs de «L’effacement» – que soit accordée pleine et entière réhabilitation aux personnes dont la santé mentale ou physique a été affectée. Espérant que vous tiendrez compte de toutes ces observations, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma haute considération. e LETTRE À ADRESSER À : Président de la République slovène Janez Drnovsek, Bureau du Président de la République, Erjavceva 17, 1000 Ljubljana, Slovénie Fax : + 386 1 478 13 57 E-mail : [email protected] Premier Ministre Janez Jansa, Bureau du Premier Ministre, Gregorciceva 20, 1000 Ljubljana, Slovénie Fax : + 386 1 478 17 21 E-mail : [email protected] COPIE À : Ambassade de Slovénie, Avenue Louise, 179, 1050 Bruxelles (Ixelles) Fax : 02 646 36 67 E-mail : [email protected] lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 5 DOSSIER AMNESTY RÈGLE SES COMPTES Chaque année, la section belge francophone d’Amnesty International (AIBF) édite à destination de ses administrateurs, permanents, militants et donateurs un bilan de ses activités pour l’année écoulée. Figure imposée, cet exercice de saine transparence financière et politique n’est pas toujours de première immédiateté journalistique, tant il risque de s’apparenter à de la stricte défense et illustration. Les lecteurs de Libertés ! trouveront donc ci-joint un dossier reprenant de façon non exhaustive mais la mieux intégrée possible les actions d’AIBF en 2005, avec leurs issues heureuses et moins heureuses. Square Breughel l’Ancien à Bruxelles, illuminé par AIBF le 10 décembre 2005, Journée internationale des Droits de l’Homme © Bruno Brioni 2005, ANNÉE RHÉTORIQUE ? En quoi l’année 2005 a-t-elle marqué l’action d’Amnesty International ? En quoi cette dernière a-t-elle pu imprimer sa marque sur un monde de plus en plus rhétorique et dangereux ? A mnesty International n’a pas échappé à des bouleversements auxquels elle a tenté d’apporter de la lisibilité et des réponses. Depuis quatre ans, depuis les attentats du 11 septembre 2001 et les débuts de la guerre contre le «terrorisme», les citoyens se sentent l’objet d’une menace et attendent légitimement sécurité et protection de la part de leurs gouvernements (les attentats de Londres en sont une preuve). Dans ce contexte, Amnesty a dû souquer ferme pour faire passer, d’abord et avant tout, les guillemets dont elle affuble le terme «terrorisme». C’est que ce terme a tendance à couvrir des réalités fort différentes en termes d’auteurs, de mobiles, de cibles et de revendications. Or, les démocraties parlementaires, essentiellement occidentales, sont emportées dans un mouvement de peur panique qui les fait de plus en plus considérer que, dans certaines circonstances «exceptionnelles», les droits humains sont un luxe qui devient cher à assumer. Les Etats-Unis ont donné le ton à leurs partenaires occidentaux (voir plus loin dans ce dossier, y compris en Belgique) en adoptant au pas de charge une série de mesures législatives (tel le Patriot Act, tout un programme) destinées à permettre à leurs services de renseignements et de police de violer des principes essentiels de la démocratie : respect de la vie privée, présomption d’innocence, instruction à Libertés ! Janvier 2006 5 lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 6 DOSSIER charge et à décharge, accès à une défense indépendante et compétente, refus de toute méthode révélant de la torture ou pouvant lui être assimilée, etc. Les dérives américaines (qu’Orwell avait jadis cauchemardé dans 1984 en s’inspirant des totalitarismes nazi et soviétique) correspondent tellement aux phantasmes des «néo cons» américains qu’elles alimentent parfois l’idée folle selon laquelle les attentats du 11 septembre (et à l’origine de la fuite en avant de Washington) sont le fruit d’un complot américain. DES DROITS QUI PÈSENT DE MOINS EN MOINS LOURD Or, dans un contexte où les fuites en avant occidentales ont de quoi inquiéter les citoyens des pays concernés, Amnesty a non seulement fort à faire pour convaincre du bien fondé de ses inquiétudes pour nos libertés mais également pour sensibiliser les opinions publiques d’ici et d’ailleurs à la réalité de certaines menaces et aux violations des droits humains par d’autres acteurs que les gouvernements occidentaux. Quand elles sont le fait de gouvernements établis, ces violations des droits humains se réfugient évidemment derrière l’argument de la lutte contre le «terrorisme». C’est par exemple le cas de l’Ouzbékistan. C’est également le cas de la Chine, dont le gouvernement justifie par exemple sa répression dans la Région autonome ouïghour du Xinjiang (appelée par les autochtones «Turkestan oriental») en assimilant les revendications culturelles et politiques des autochtones musulmans au «terrorisme» islamiste national et international (1). L’activiste ouïghour et féministe Rebiya Kadir a ainsi fait les frais de cet amalgame en étant jetée en prison et torturée en septembre 2000. Libérée le 17 mars 2005 suite à une intense campagne internationale, Rebiya Kadir était présente à Bruxelles le 21 octobre dernier pour remercier Amnesty de son action en faveur des prisonniers d’opinion et de conscience et pour témoigner de l’inexistence d’un pouvoir judiciaire indépendant. Comme des milliers d’autres inculpés, Rebiya Kadir n’a ainsi jamais pu se défendre ni bénéficier des conseils d’un avocat indépendant, le tout dans le cadre d’un procès mené dans le plus grand secret. Ceci dit, de nombreux États n’ont pas besoin de se réfugier derrière l’alibi «antiterroriste» pour continuer à violer allègrement les droits humains. Ainsi, l’indifférence de nos opinions et de nos gouvernements est un paravent tout aussi pratique. En Afrique «subsaharienne», le Soudan a certes mis un terme à la guerre civile entre les États fédérés du Sud et le gouvernement fédéral dominé par le nord arabophone et musulman. Mais, dans le même temps, dans les États du Darfour, plus de 50 000 personnes ont été tuées arbitrairement par les forces gouvernementales et les milices Janjawid armées et financées par les autorités soudanaises. Ce seraient aujourd’hui quelque 1,8 millions de personnes qui auraient été déplacées, tandis que des milliers de femmes auraient été et seraient encore violées. RESPONSABILISER LES GROUPES ARMÉS Une autre difficulté à laquelle se heurte Amnesty, c’est celle de rappeler les responsabilités humanitaires qui incombent aux acteurs politiques non-étatiques ou non-gouvernementaux, en l’occurrence les groupes armés. À cet égard, l’Irak offre un exemple particulièrement horrible de l’inhumanité dont certains groupes politiques ou religieux peuvent faire preuve au nom de causes «justes». Ainsi, le 25 juillet dernier, Amnesty publiait un rapport (2) circonstancié accusant les groupes armés qui s’opposent à la Force multinationale (dirigée par les Etats-Unis) et au gouvernement irakien «de faire preuve d’un mépris absolu pour la vie des civils irakiens et étrangers en perpétrant un cycle de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité». Ce sont ainsi près de 6000 civils qui auraient été tués et 16 000 autres blessés dans des attaques menées par des groupes armés entre mars 2003 (chute du régime baasiste) et mars 2005. On pourrait poursuivre à l’envi ce catalogue du parfait musée des horreurs. On pourrait ainsi doucher froidement les satisfactions exprimées par de nombreux hommes politiques suite au référendum organisé dans une RDC littéralement exsangue et violée, en rappelant que ce référendum consacre l’impunité pour les crimes de guerre et contre l’humanité commis depuis 1997. On pourrait également se soulever contre les contrats signés entre la Belgique et la Fédération de Russie, à l’occasion de la visite du président Vladimir Poutine, dans une indifférence crasse aux crimes commis massivement en Tchétchénie (3). On pourrait pleurer l’assassinat, le 2 juin dernier, du TERREURS ET ERREURS Guantánamo, centres secrets, vols secrets, extraditions douteuses, torture en Irak. La guerre contre le «terrorisme» n’en finit pas de mettre à mal nos maigres acquis démocratiques. E n janvier 2002, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, l’administration américaine ouvrait un camp de détention «hors la loi» sur la base de Guantánamo (Cuba) et y incarcérait sans la moindre inculpation plusieurs centaines de personnes (capturées en Afghanistan ou ailleurs) soupçonnées d’appartenir à la mouvance terroriste d’Al-Qaida. Amnesty International a lancé de nombreux appels pour que les détenus de Guantánamo ressortissent des Conventions de Genève, bénéficient de procès équitables ou soient tout simplement remis en liberté. Toutes les allégations de torture ou de mauvais traitement à Guantánamo ou ailleurs doivent faire l’objet d’enquêtes indépendantes, tandis que les présumés responsables d’actes de torture ou de mauvais traitements doivent être traduits en justice. Suite aux appels d’Amnesty, 300 personnes ont été libérées ou renvoyées dans leurs pays. Mais plus de 500 détenus de différentes nationalités sont toujours incarcérés à Guantánamo sans avoir jamais été inculpés ni jugés. Quatre seulement ont été inculpés et devraient passer en jugement devant une juridiction… militaire. Si donc 300 «suspects» ont été libérés ou «transférés» dans leur pays d’origine, c’est le plus souvent pour y être interrogés et parfois torturés. À cet égard, le précédent créé par Guantánamo «explique» les révélations et dérapages en cascades de ces dernières années : transferts secrets de 6 Libertés ! Janvier 2006 détenus par la CIA vers des centres secrets en Europe et au MoyenOrient grâce à la «coopération» des autorités européennes de l’Intérieur ; tendance croissante à contourner les normes européennes d’interdiction de la torture en «renvoyant» des suspects vers leurs pays d’origine pour qu’ils y soient interrogés sans contrôle ; etc. La Belgique n’échappe pas à cette dérive et, ce 20 décembre, malgré les injonctions de la LDH, de l’AGJPB, des barreaux et, évidemment, d’Amnesty, le Parlement fédéral a adopté le projet de loi (1) de la ministre fédérale de la Justice apportant «des modifications au Code d’instruction criminelle en vue d’améliorer les modes d’investigation dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité grave organisée.» On peut cependant noter avec satisfaction que, malgré un climat peu propice, Amnesty est pour l’instant parvenue à informer l’opinion et le monde politique des violations des droits humains dans la lutte contre le «terrorisme». En mai dernier, le Rapport 2005 d’Amnesty a obligé le président Bush à réagir mais de façon peu convaincante. De même, le 8 décembre (2), suite à un recours en justice introduit par une coalition dirigée par Amnesty International, les Lords Juges britanniques ont statué que les éléments de preuve à charge de présumés «terroristes» obtenus sous la torture étaient inadmissibles et ils ont mis en demeure le Royaume-Uni de respecter les normes internationales qui interdisent la torture. Bref, pas de quoi pavoiser mais voici enfin un précédent positif. e (1) Un projet de loi hâtif et liberticide, communiqué d’AIBF et d’AIVL du 13 décembre 2005, http://www.amnestyinternational.be/doc/article6586.html. (2) Les Lords juges confirment que les «éléments de preuve» obtenus sous la torture sont irrecevables, http://www.amnestyinternational.be/doc/article6552.html. lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 7 DOSSIER Base aérienne de Mihail Kogalniceanu. Ce site militaire roumain serait utilisé par la CIA pour y interroger des «terroristes» présumés © Reuters/Bogdan Cristel défenseur des droits humains, partenaire d’Amnesty et journaliste libanais indépendant, Samir Kassir, dont la dernière interview fut accordée à notre mensuel (4). On pourrait enfin s’indigner de la lenteur des réactions politiques belges aux revendications en matière de violences contre les femmes, revendications émises le 15 juin 2005 par Amnesty et les partenaires sociaux et qui concernent des violences qui touchent des centaines de milliers de Belges. Mais, outre que la place manque, on risquerait de faire douter de l’utilité et de l’efficacité d’Amnesty International. Que l’on se réjouisse modestement de quelques avancées auxquelles Amnesty a contribué. Sur le plan international, le nombre de pays ayant aboli la peine de mort n’a cessé de croître (dernier en date, le Mexique). Et, sur le plan belge, l’action d’Amnesty et de ses partenaires pour mettre un terme aux crimes contre l’humanité, aux crimes de guerre, aux pillages et aux viols dans la région des Grands Lacs (5), a été couronnée de succès lorsque, en juin 2005, le Gouvernement wallon a été contraint de refuser l’octroi d’une licence d’exportation d’une usine de fabrication de munitions à destination de la Tanzanie. Une goutte d’eau dans un océan de sang, certes. Mais une excellente raison d’agir encore en 2006. e Pascal Fenaux (1) Guerre contre le terrorisme : les Ouïghours fuient les persécutions (ASA 17/021/2004). (2) Des atteintes aux droits humains perpétrées de sang-froid par des groupes armés (MDE 14/009/2005). (3) Tchétchénie – Une guerre inouïe, dans Libertés ! n° 417, octobre 2005, téléchargeable à l’adresse URL : http://www.amnestyinternational.be/doc/article5951.html. (4) Liban–Syrie — Transitions à haut risque, dans Libertés ! n° 415, juin 2005, téléchargeable à l’adresse URL : http://www.amnestyinternational.be/doc/article5618.html. (5) Les pays exportateurs d’armes du G8 et les transferts d’armes irresponsables (POL 30/007/2005). LES ACTIONS URGENTES POT DE TERRE OU POT DE FER ? D es dizaines de milliers de courriers indignés partent aux quatre coins de la planète et font mouche en préservant des vies ou en obtenant une amélioration sensible des conditions de détention des détenus. Le Réseau Actions Urgentes d’Amnesty International Belgique Francophone consiste aujourd’hui en 2 400 personnes qui entendent utiliser au mieux leur liberté pour assurer celle des personnes qui en sont privées. Les membres du réseau s’engagent à réagir rapidement (seul ou en groupe) pour venir en aide à une personne ou un groupe en difficulté signalé par le SI. AIBF parvient jusqu’à organiser l’envoi de 6 000 courriers individuels. Résultat de cet investissement pour les 9 premiers mois de 2005 : 260 actions urgentes ont débouché sur ce qu’AI appelle 60 «bonnes nouvelles» (libération, soin médical, visite de famille). http://www.amnestyinternational.be/doc/article6333.html @ Libertés ! Janvier 2006 7 lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 8 DOSSIER DROITS DES FEMMES LA BOXE CONTRE LES MAUVAIS COUPS Lancée dès 2004, la campagne internationale Halte à la violence contre les femmes, s’est cette année focalisée sur la Belgique. Avec des arguments «coups de poing». D evant l’étendue des mauvais traitements et violences infligés aux femmes, la campagne d’Amnesty avait d’abord visé les violences subies lors des conflits armés. Les actions avaient surtout ciblé les cas de viols en temps de guerre et leurs conséquences dans l’après-guerre. Liens historiques et extrême gravité de la situation obligent, Amnesty s’est concentrée sur la République démocratique du Congo (RDC). L’action, qui s’est clôturée le 1er juillet, a permis aux victimes de bénéficier de davantage de soutien (soins médicaux, assistance sociale) grâce aux fonds mobilisés par des ONG et des gouvernements sensibilisés. Par ailleurs les ONG congolaises de défense des droits des femmes ont bénéficié de l’attention suscitée pendant la campagne, alors que le gouvernement persiste à faire bien peu pour les victimes et pour la poursuite en justice des auteurs des viols. Sur le plan national, Amnesty a mené sa campagne contre les violences conjugales en collaboration avec les associations féminines. Le 15 juin, lors d’une conférence hébergée par l’Opéra royal de La Monnaie, Amnesty International a remis aux autorités politiques un cahier de revendications (1) élaboré avec les associations féminines et les partenaires sociaux (syndicats et patronat) et demandant clairement l’octroi de moyens financiers et humains, des maisons d’accueil et la mise sur pied de formations spécifiques pour les policiers. INSUFFISANCES POLITIQUES INCOMPRÉHENSIBLES Au printemps dernier, un guide pratique (2) intitulé Violences conjugales, que faire ? était rédigé à l’attention des femmes victimes de violences psychologiques ou physiques de la part de leur partenaire : ce guide rassemble des témoignages, des conseils et les coordonnées des associations compétentes. Amnesty œuvre déjà à pallier les insuffisances difficilement compréhensibles des autorités en en diffusant un million d’exemplaires par le biais des associations, des réseaux médicaux (gynécologues, urgences hospitalières) et paramédicaux (opticiens), voire, plus original, au travers de vecteurs comme les salons de coiffure. Le but est qu’un maximum de victimes puissent facilement accéder à l’information et qu’un public aussi large que possible soit sensibilisé à cette problématique. Le lancement de la traditionnelle campagne «bougies» le 16 novembre au Heysel en compagnie de représentants des 4 formations démocratiques francophones a coïncidé avec le lancement de la campagne Si tu bats ta femme, t’es pas un homme (3). La première phase de la campagne avait pour cible les victimes des violences conjugales ; il s’agit avec ce dernier slogan et des actions particulières de cibler les jeunes dans une logique de prévention, avec le message qu’«un homme véritable ne frappe pas sa compagne». Bea Diallo, champion de boxe en poids moyen, a été notre parrain et nous a accompagnés à Bruxelles et dans cinq villes de Wallonie en affrontant sur le ring (et très symboliquement…) des personnalités politiques et publiques. La campagne publicitaire (4) qui accompagne cette action «baston» s’est construite autour de symboles masculins, dans le but de mettre hors-jeu de la communauté masculine les comportements violents. Les groupes locaux se sont coupés en quatre pour appuyer cette campagne, souvent dans des conditions difficiles, et pour participer au succès de la campagne «bougies» et donc le financement des actions d’Amnesty. Ils se sont également et surtout concentrés sur l’action locale en envoyant un questionnaire à leurs responsables municipaux leur demandant un état des lieux des structures de prévention et d’aide aux victimes des violences domestiques. Les résultats de ces questionnaires permettront d’établir des revendications précises pour chaque commune, en vue de demander aux candidats de s’engager lors des élections communales d’octobre 2006. En dépit de l’attentisme des autorités fédérales, communautaires et régionales, l’investissement tout particulier des programmes du Secrétariat national responsables de la vente du matériel promotionnel et des contacts avec la presse ont permis à la campagne 2005 de recevoir un écho retentissant, tant dans les médias audiovisuels (toutes les télévisions et les radios, publiques et privées, nationales et communautaires) que dans la presse écrite (une cinquantaine d’articles de fond et de reportages ont couvert notre campagne dans tous les titres de Belgique francophone). e (1) http://www.amnestyinternational.be/doc/article5638.html (2) http://www.amnestyinternational.be/doc/article3417.html (3) http://www.amnestyinternational.be/doc/article6370.html (4) http://inside.amnestyinternational.be/galerie/Campagne_2005 UN PEU DE BOUGIE WOOGIE C ’est en Belgique qu’Amnesty vend le plus de bougies, vente tout simplement inexistante en France comme au Royaume-Uni, siège du Secrétariat international (SI) ! En 2004, AIBF a vendu près de 100 000 bougies et, une fois les charges décomptées, en a retiré un bénéfice de quelque 305000 €, soit près de 16 % des rentrées globales. En 2005, le catalogue et le matériel promotionnel renouvelé en fonction des attentes de notre «clientèle» ont été distribués via de nouveaux réseaux (écoles, cabinets médicaux et juridiques, etc.) afin de sensibiliser un plus large nombre. L’argent récolté sert à financer les campagnes de sensibilisation (près d’un million de guides pratiques adressés aux femmes victimes de violence domestique) et à soutenir les activités de développement, de recherche et de campagne du SI. e j Bea Diallo s’échauffe au Heysel lors du lancement national de la campagne Si tu bats ta femme, t’es pas un homme, le 16 novembre 2005. 8 Libertés ! Janvier 2006 lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 9 DOSSIER j Lancement international de la campagne Control Arms à Trafalgar Square (Londres) en 2003 © Oxfam CONTROL ARMS C e sont 650 millions d’armes légères qui circulent dans le monde et 6 millions qui sont produites chaque année. Cette prolifération alimente la spirale de terreur en temps de guerre comme en temps de paix. Une pétition entend rassembler d’ici juin 2006 «un million de visages contre les armes» en faveur d’un traité international en 2006. En Belgique, 16 000 «signatures» ont déjà été recueillies (450 000 à l’échelle mondiale). Pour servir de support visuel à sa campagne, le dessinateur Rosinski a offert à Amnesty un dessin de son personnage Thorgal. Enfin, si un contrat d’armement a hélas été signé en 2003 entre le gouvernement belge (alors compétent) et le Népal, Amnesty et d’autres ONG belges sont parvenues à empêcher en juin 2005 que le gouvernement wallon accorde sa licence à la livraison d’une usine de fabrication de munitions à la Tanzanie. e @ http://www. controlarms.be ÉDUCATION AUX DROITS HUMAINS JEUNESSE QUI ROULE (AU SUPER) C omme chaque année, le Programme Jeunesse d’Amnesty s’est basé sur la pédagogie du projet : implication active, responsabilisation et la valorisation de la créativité des jeunes. Le simple fait de montrer de manière créative la capacité des jeunes à défendre les droits humains peut susciter chez d’autres jeunes l’envie de s’engager. En septembre 2004, Amnesty International a lancé un appel aux jeunes dans le cadre de la campagne permanente Halte à la violence contre les femmes et de la campagne 2005 Si tu bats ta femme, t’es pas un homme. Le défi posé aux jeunes était de s’exprimer sur les violences à l’encontre des femmes à travers le romanphoto ou la BD. Une cinquantaine d’écoles secondaires et de maisons de jeunes de Belgique francophone ont participé à ce concours qui a suscité beaucoup d’enthousiasme et de créativité. Les jeunes qui ont participé au concours Objectif Venus avaient comme consigne de sensibiliser des jeunes de leur âge. Ils ont donc exprimé et illustré la thématique à partir de leur regard d’adolescents, de leur perception de ce qui peut les toucher personnellement et souvent de leur vécu. Tous les travaux sont visibles sur le site http://www.objectifvenus.be. Nous avons ensuite rassemblé les meilleurs scénarios au sein d’une valise pédagogique, qui s’adresse aux enseignants du secondaire. La valise contient huit brochures classées par thèmes, avec des pistes pédagogiques et des textes de référence proposés par diverses associations spécialisées dans le domaine de l’éducation et de la violence contre les femmes. Ces pistes permettent de recadrer les scénarios et d’aller plus loin dans une démarche de prévention des violences envers les femmes et les jeunes filles. e Libertés ! Janvier 2006 9 lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 10 DOSSIER RELATIONS EXTÉRIEURES D’AIBF LUTTE INÉGALE POUR LA JUSTICE NATIONALE ET INTERNATIONALE À l’occasion du soixantième anniversaire de l’Assemblée générale des Nations unies et du «Sommet du Millénaire», les chefs d’Etat et de Gouvernement étaient invités à réformer cette institution dans trois domaines : éradication de la pauvreté, renforcement de la sécurité collective et protection des droits humains. Outre ses revendications liées à la CPI (Cour pénale internationale), Amnesty International a proposé (1) de transformer la Commission des Droits de l’Homme en un organe plus restreint mais permanent et doté de solides compétences : le Conseil des Droits humains (en français). En Belgique, suite à un intense travail de lobbying, les organisations de coopération au développement et Amnesty International ont coopéré avec la Direction des Nations unies du ministère des Affaires étrangères. Forte de l’engagement officiel du Premier ministre à augmenter la contribution belge au budget du Haut Commissaire aux Droits de l’Homme, AIBF pourra désormais interpeller le gouvernement fédéral quand la politique étrangère de la Belgique lui semblera contraire aux objectifs du Conseil des Droits humains et du Haut Commissaire aux Droits de l’Homme, des objectifs objectivement contredits par d’autres résolutions des Nations unies. Il reste à espérer que cet engagement sera tenu et ne souffrira pas des mêmes atermoiements que ceux observés dans la lutte contre la violence faite aux femmes, voire de rebuffades telles que le vote, ce 20 décembre, de la loi autorisant les «techniques particulières d’investigation» et la mise hors-jeu du juge d’instruction dans les enquêtes visant des présumés «terroristes». e (1) À quoi sert l’ONU ?, dans Libertés ! n° 418, novembre 2005, téléchargeable à l’adresse URL : http://www.amnestyinternational.be/doc/article6296.html j Kofi Annan s’adresse à des membres d’Amnesty International à Paris, le 9 décembre 1998 © AI RÉFUGIÉS EXILS ET ASILES Tandis que le nombre de candidats réfugiés va croissant, les normes officielles restreignent de plus en plus le droit d’asile. A mnesty traite de la question de l’asile de deux façons: en documentant (via une permanence hebdomadaire) les dossiers des demandeurs d’asile quand cela s’avère nécessaire ; en informant ou en interpellant les autorités fédérales. Via sa e-newsletter (Agir et s’informer sur le droit d’asile), AIBF propose des actions soit sur des cas individuels, soit sur des problèmes plus généraux liés au droit d’asile. Ce fut le cas en 2005 des retours forcés vers la Libye de personnes échouées sur l’île sicilienne de Lampedusa, la détention et l’expulsion des migrants en Espagne, en Angleterre ou encore en Italie, etc. AI a dénoncé avec d’autres ONG la pratique de l’Office des Étrangers consistant à placer des étrangers en zone de transit de l’aéroport de Bruxelles-National. En outre, Amnesty International a adressé ses recommandations à la Commission Vermeersch II (chargée d’une évaluation des instructions en matière d’éloignement), recommandations hélas peu suivies dans les conclusions rendues publiques en février 2005. Par ailleurs, suite à la grève de la faim menée en avril dernier par un groupe de Turcs d’origine kurde, Amnesty International a officiellement signifié au ministre de l’Intérieur que toute personne d’origine kurde est susceptible d’être réprimée en Turquie. À l’occasion de la Journée mondiale du Réfugié et dans le cadre de sa campagne permanente Halte à la violence contre les femmes, le 20 juin 2005, Amnesty International a interpellé les autorités belges sur la problématique des demandeuses d’asile et demandé la formulation d’une politique coordonnée en matière de genre et d’asile. Mais, pour ceci comme pour les autres dimensions, les réformes adoptées en décembre 2005 par le ministre de l’Intérieur se révèlent frustrantes. e i Action organisée par Amnesty le 20 juin 2005 à Zaventem pour demander aux autorités belges de prendre mieux en compte les spécificités féminines des demandeuses d’asile © AIVL 10 Libertés ! Janvier 2006 lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 11 DOSSIER COMPTES DE NOTRE SECTION EN 2004 Grâce à ses 10 000 donateurs, ses 32 000 membres et ses dizaines de milliers de sympathisants, l’année 2004 fut une année bien remplie pour Amnesty International. Ce soutien chaque fois renouvelé permet à nos comptes et donc au nombre de nos actions de continuer à croître à un rythme soutenu. C omme chaque année, AIBF «rend des comptes». Dans un souci de transparence, la présenProvisions : 4,0 % 134 550,86 € tation simplifiée ci-dessous devrait fournir au lecteur une vue générale et ne pas Cet argent a été réservé pour des actions futures dans le cadre l’égarer dans une quantité de chiffres. Néanmoins, si vous souhaitez obtenir davantage des campagnes «Halte à la violence contre les femmes» et «Le de détails ou poser des questions, il suffit de contacter directement le Secrétariat national à respect des droits économiques, sociaux et culturels». Bruxelles. En 2005, le soutien financier des donateurs, membres et sympathisants nous a permis très Récolte de fonds : 26,0 % 885 987,24 € concrètement de financer le volet belge «violences conjugales» de la campagne internationale Trois modes de collecte de fonds concourent essentiellement à permanente Halte à la violence contre les femmes. Ce faisant, nous avons voulu sensibiliser toute assurer les rentrées financières de sorte d’assurer à Amnesty son la société civile belge. Outre cette action, les apports financiers de 2004 ont permis de relancer indépendance d’actions : la campagne Control arms, sans oublier les préoccupations humanitaires engendrées par les crises Récolte de dons et les conflits armés, la peine de mort, les violations des droits des enfants. Sans oublier les (grâce aux donateurs et membres) : 9,3 % 317 130,62 € crises, les guerres, les violations des droits humains qu’elles engendrent et les thématiques Un trimestriel vous informe régulièrement de nos campagnes en comme la peine de mort, le droit des enfants, la torture, etc. cours, des actions et des thématiques dont nous nous occupons. Matériel promotionnel : 11,3 % 385 728,93 € Ces dépenses financent nos publications (rapport annuel et pays) Recherche : 32,5 % 1 105 144,24 € ainsi que l’achat et la promotion des bougies et des objets vendus Les fonds sont alloués à la Administration au profit d’Amnesty International. section européenne qui et gestion : 9 % Recrutement : 5,4 % 183 127,68 € Collecte poursuit un travail de Il s’agit ici de nos équipes de sensibilisation qui sillonnent de fonds : lobbying actif et à Londres, 26 % Bruxelles et la Wallonie afin de recruter de nouveaux membres. notre centre nerveux. Une En 2004, 5 800 nouvelles personnes ont ainsi adhéré aux valeurs équipe de 400 personnes y et au travail d’Amnesty. travaille en connexion Recherche Administration : 9,0 % 306 667,26 € et soutien directe avec les pays et au mouvement Actions : personnes pour lesquels Frais liés à la bonne gestion administrative de notre section. international : 32,5 % 32,5 % Amnesty intervient. Actions : 32,5 % 1 106 325,10 € Ce département se subdivise en plusieurs secteurs d’activités : Communication : 8,4 % 286 265,68 € Ce poste comprend diverses revues d’information et outils audiovisuels à destination du grand public, des médias et de nos membres : notre magazine "Libertés !", les communiqués et conférences de presse, Amnesty interne,… Campagnes et sensibilisation : 14,7 % 500 235,321 € Ce secteur couvre le large spectre du travail d’Amnesty: de la sensibilisation du public via des propositions d’actions, en passant par le lobbying politique auprès des autorités, aux différentes campagnes de sensibilisation. En 2004 ce sont surtout les campagnes «Halte à la violence contre les femmes» et «Contrôle des armes» qui ont mobilisés les ressources non seulement de la section belge, mais du mouvement Amnesty en son entier. Actions locales : 2,6 % 87 442,47 € Les groupes locaux d’Amnesty promeuvent des actions locales d’information et de sensibilisation aux droits humains dans le cadre des différentes campagnes. Aides directes : 2,9 % 97 830,78 € Il s’agit d’une part de venir en aide aux victimes et d’autre part de prévenir des situations dramatiques, notamment par un soutien aux défenseurs locaux des droits humains. Subsides :15,2 % Programme Presse et Libertés ! [email protected] [email protected] www.libertes.be www.amnestyinternational.be/doc/rubrique2.html Programme Bougies et Matériel promotionnel [email protected] www.amnestyinternational.be/shopping [email protected] Programme Jeunesse Programme Lobby et Relations extérieures [email protected] [email protected] 17,1 % 580 826,54 Cotisations de membres: 14,9 % 508 210,79 Subsides (*) : ¯ Subsides emploi et éducation : ¯ Loterie nationale : Divers : 15,2 % 11,6 % 3,6 % 1,2 % 518 587,06 395 587,06 123 000,00 42 396,72 € (*) : dont une partie est en réalité composée de financements d’emplois dans le cadre de programmes de résorption de chômage (FBI, ACS,…), l’emploi d’ALE, ou la subsidiation par un partenaire privé d’un poste de travail à mi-temps pour le secteur femmes. [email protected] www.amnestyinternational.be/act [email protected] www.droitsdesfemmes.net 2 334 929,27 € 1 754 102,73 ¯ Bougies et matériel promotionnel : Programme Campagnes Programme Groupes locaux Collecte de fonds : 68,6 % 68,6 % 51,5 % Collecte de fonds : ¯ Dons : www.amnesty-jeunes.be Programme Femmes Divers : 1,2 % Cotisations : 14,9 % QUI CONTACTER À AIBF ? Téléphone général : 02 538 81 77 E-mail général : [email protected] 3 404 123,84 € Produits Programme Réfugiés [email protected] www.amnestyinternational.be/doc/rubrique20.html Programme Actions Urgentes [email protected] www.amnestyinternational.be/act Programme Recrutement [email protected] Programme Fundraising [email protected] www.amnestyinternational.be/doc/rubrique544.html Programme Formations [email protected] www.amnestyinternational.be/doc/rubrique7.html Coordination USA [email protected] www.aibfusa.be/home.html Libertés ! Janvier 2006 11 lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 12 MOUVEMENT TESTEZ-VOUS ASSEMBLÉE GÉNÉRALE STATUTAIRE 2006 AVEZ-VOUS L’ÂME D’UN «LEADER» ? Pourquoi vendre son âme au diable quand on peut la louer pendant quelques années à Amnesty International ? Le Conseil d’administration de la section belge francophone est «l’antre» où dix bénévoles mettent leurs connaissances et compétences au service du mouvement. La question vous taraude : ai-je le profil d’un «leader» de la section ? Faites le test ! 1. Si vous étiez membre du Conseil d’administration (CA), à quelle partie du corps vous identifieriez-vous ? A. La tête… bien faite plutôt que bien pleine. B. Un pied… pour bloquer une porte de prison qui se referme C. Un poing… pour manifester en chantant «C’est la lutte finale…» 2. Pour vous, un leader, c’est… A. Une personnalité forte capable d’imposer ses vues aux autres, quoi qu’il advienne ! B. Une personne à l’esprit ouvert, toujours à l’écoute, mais qui sait parfois prendre des positions fermes, les communiquer pour convaincre, et les assumer. C. Une personne capable de gérer une équipe, l’animer, pour en faire ressortir les idées-clés à discuter. 3. Quel est l’ouvrage de référence posé sur la table de chevet d’un(e) membre du CA ? A. La Déclaration universelle des Droits de l’Homme. B. Le petit livre rouge de Mao, revu et corrigé par le Parti des travailleurs de Belgique. C. La nouvelle loi belge sur les ASBL. 4. Si vous deviez définir en trois mots le profil d’un(e) membre du CA, vous diriez : A. Professionnalisme, engagement, temps. B. Esprit d’équipe, informatique, humour. C. Bonne volonté, bonne volonté, bonne volonté. 5. L’engagement au sein du CA d’une association est, pour vous, synonyme de : A. Représentation des membres dans le cadre d’un mandat octroyé par l’Assemblée générale. B. Passe-droits, boissons à volonté et voiture de fonction. C. Réflexion stratégique, gestion d’un budget et suivi de la mise en œuvre concrète. 6. Vous êtes chargé d’un dossier, votre devise est… A. Ne crains pas d’avancer lentement, crains seulement de t’arrêter. B. Liberté, efficacité, collégialité. C. Qui vivra… verra ! 7. Vous devez représenter la section, à quelle manifestation irez-vous en priorité ? A. Une soirée Oberbayern au profit des Œuvres de la police. B. L’inauguration d’une rue «Amnesty International» suivie d’une conférence-débat. C. L’Assemblée générale de la section, organisée à Virton. 8. Quelle est l’expression qui vous semble la mieux refléter l’esprit d’Amnesty ? A. Amnesty is an international human rights organization. B. My tailor is rich. C. People behind bars are not always serving drinks. 9. Si vous étiez membre du CA, quel temps seriez-vous prêt à consacrer ? A. Deux fois par jour, en me brossant les dents. B. Le temps qu’il faudra pour mener à bien un dossier, tout en veillant à maintenir un équilibre avec ma vie professionnelle et familiale. C. Le temps des réunions, augmenté de celui nécessaire à traiter mes e-mails. 10. Pour Amnesty, l’argent, c’est… A. La roue de secours, au cas où cela tourne mal… B. Le carburant qui fait tourner le moteur. C. Le volant, qui montre la voie à suivre en toute circonstance. VOTRE PROFIL : Vous avez entre 14 et 20 points: Pas de doute, vous êtes la femme/l’homme de la situation. Votre profil correspond à celui du leader (quasi) idéal et il ne vous reste plus qu’à venir à la réunion d’information que le Conseil d’administration organise le 15 février prochain à 20 h 00 (drink à 19 h 30) au Secrétariat national, rue Berckmans, 9 à 1060 Bruxelles. Confirmez votre présence avant le 10 février à Vincent Forest, président du CA, e-mail : [email protected] et préparez d’ores et déjà votre candidature ! Entre 7 et 13 points : Pas mal ! Vos qualités de leader sont indéniables, mais elles ne correspondent peut-être pas (encore) à celles qui font d’un(e) membre du CA un «leader» incontesté ! Pas de panique : la réunion d’information du 15 février (voir plus haut) vous sera utile pour mieux connaître le fonctionnement du CA et, pourquoi pas ?, d’envisager à terme d’en devenir membre, en restant ouvert à des opportunités de se former (voir plus bas). Entre 0 et 6 points : Du chemin reste à faire, c’est sûr… Mais ne vous découragez pas ! La section a mis en place un programme de formation qui devrait sans nul doute vous permettre de développer votre connaissance d’Amnesty et vos compétences de leader. Le catalogue de formation est disponible auprès de Sophie Ypersiel, Email : [email protected] e 1. A=2 – B=1 – C=0 / 2. A=0 – B=2 – C=1 / 3. A=1 - B=0 - C=2 / 4. A=2 - B=1 - C=0 / 5. A=1 - B=0 - C=2 / 6. A=1 - B=2 - C=0 / 7. A=0 - B=1 - C=2 / 8. A=1 - B=0 - C=2 / 9. A=0 - B=2 - C=1 / 10. A=1 - B=2 - C=0 FAITES VOS COMPTES ! 12 Libertés ! Janvier 2006 L’Assemblée générale statutaire d’AIBF est convoquée le 18 MARS 2005 à 09 h 30 au siège de l’association. Conformément aux statuts de l’asbl, une AG statutaire n’est valable que si deux tiers des membres sont présents ou représentés. AIBF comptant actuellement plus de 33 000 membres, il est quasi certain que le quorum ne sera pas atteint. Une seconde AG sera donc convoquée LES 22 ET 23 AVRIL À TOURNAI ; celle-ci pourra délibérer quel que soit le nombre de membres présents ou représentés. Le programme complet de l’AG paraîtra dans le n° 421 (février) du mensuel Libertés ! RÉSOLUTIONS Les projets de résolution et les amendements aux statuts et au règlement d’ordre intérieur doivent être adressés au Conseil d’administration au moins soixante jours avant la date de l’Assemblée générale (1). Les projets et amendements introduits après l’écoulement du délai sont automatiquement écartés à l’exception des projets de résolutions d’urgence. Les projets de résolution et les amendements aux statuts et au règlement d’ordre intérieur ne sont recevables qu’à la condition d’être appuyés par la signature de cinq membres au moins. Toute résolution soumise à l’Assemblée générale doit être accompagnée d’une brève déclaration d’intention et des motifs de la résolution. Toute résolution dont l’adoption aurait des répercussions non négligeables sur l’utilisation des ressources financières et/ou humaines de la section doit, pour être recevable, être introduite par des considérants, soit accompagnée d’une notice qui explique son lien avec le plan stratégique ou, à tout le moins, avec le plan opérationnel de la section. CANDIDATURES AU CONSEIL D’ADMINISTRATION OU AU COMITÉ D’ÉTHIQUE CONSEIL D’ADMINISTRATION Seuls les membres de l’association depuis au moins deux ans, en règle de cotisation, peuvent poser leur candidature au poste d’administrateur. Sauf dérogations prévues par le règlement d’ordre intérieur (2), les candidatures au Conseil d’administration doivent être envoyées par écrit au moins soixante jours avant la date de l’Assemblée générale statutaire (1) et adressées au siège de l’association, à l’attention du président du Conseil d’administration. Les candidats joignent à leur acte de candidature un bref curriculum vitae (une dizaine de lignes) et une lettre de motivation. COMITÉ D’ÉTHIQUE Les candidats au Comité d’Éthique doivent compter au moins deux ans d’ancienneté en tant que membres d’AIBF et être en règle de cotisation. Ils doivent envoyer leur candidature au Secrétariat national au moins soixante jours avant l’Assemblée générale statutaire (1), sauf dérogation accordée par cette dernière. (1) Soit pour le 17 janvier ou, si le quorum n’est pas atteint lors de l’Assemblé générale ordinaire convoquée le 18 mars 2006, pour le 19 février 2006. (2) Vous pouvez recevoir le règlement d’ordre intérieur sur simple demande auprès de Mme Maryvonne Maes [email protected] ou en écrivant à AIBF, 9 rue Berckmans, 1060 Bruxelles. lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 13 ACTI O N B O N N ES N O UV EL L ES Dans tous les pays du monde, des gens sont libérés grâce au travail des membres d’Amnesty. Des témoignages émouvants nous parviennent des prisonniers libérés ou de leur famille. Ils montrent qu’une action de masse peut avoir des résultats pour un meilleur respect des droits humains. CHINE «MANIE DU LITIGE» VIETNAM : CYBER-DISSIDENT EMPRISONNÉ L SLOVÉNIE UN «EFFACÉ» HORS DE DANGER… POUR L’INSTANT MODÈLE DE LETTRE ©Private Wang Wanxing a été libéré le 16 août après 13 ans d’enfermement forcé dans un asile psychiatrique. Il était détenu depuis juin 1992 dans le «célèbre» hôpital psychiatrique Ankang de Pékin pour avoir déployé une bannière à la place Tienanmen commémorant le souvenir des manifestations pour la démocratie de juin 1989. Alors qu’il était à Ankang, Wang Wanxing a été forcé de prendre de la chlorpromazine (un antipsychotique) trois fois par jour. Il a passé les cinq dernières années de son incarcération parmi 50 à 70 pensionnaires violents et psychotiques. Cependant, son statut de détenu politique important lui a épargné des traitements pires encore. Le bulletin de santé de Wang Wanxing continue d’indiquer qu’il souffre d’une maladie psychiatrique dangereuse associée à son militantisme politique, y compris la «manie du litige» et une «volonté pathologique et ostentatoire d’amélioration». e e docteur Pham Hong Son, homme d’affaires et médecin, a été arrêté en mars 2002 pour avoir écrit et mis en ligne sur Internet des articles sur la démocratie et les droits humains. Quinze mois plus tard il a été inculpé d’espionnage lors d’un procès à huis clos n’ayant pas duré plus d’une demi-journée. Il a été condamné à treize ans de prison ainsi qu’à trois années d’assignation à résidence conditionnelle. Cette sentence a été réduite à cinq ans de prison en appel au mois d’août. Les actes qui ont mené à son arrestation incluaient la traduction d’un article intitulé «Qu’est-ce que la démocratie ?» tiré du site Web de l’ambassade des États-Unis au Vietnam et l’écriture d’un article intitulé «Signes d’espoir pour une démocratie au Vietnam» qu’il a envoyé à des amis et à des officiels importants du parti. L’accusation officielle contre le docteur Pham Hong Son statue qu’il avait des contacts avec un certain nombre de dissidents au Vietnam et au sein de la diaspora vietnamienne en exil par courriel ou par correspon- Le 16 novembre, un tribunal slovène s’est prononcé contre le transfert d’Ali Berisha et de sa famille en Allemagne. Le tribunal a annulé deux arrêtés pris par le ministère slovène de l’Intérieur en vue de l’expulsion de la famille Berisha et statué que celle-ci ne pourrait pas être renvoyée avant la fin de la procédure. Le ministère de l’Intérieur a fait appel de cette décision et l’affaire a été renvoyée devant la Cour suprême de Slovénie. D’ici là, la famille Berisha n’est plus menacée d’une expulsion forcée en Allemagne. Le parcours d’Ali Berisha et de sa famille est édifiant. Inscrit entre 1987 et 1992 comme résident permanent en Slovénie, il fait partie des quelque 18 305 «effacés» illégalement des registres de la population slovène en 1992 (voir article en page 3). Il a alors été expulsé en Albanie, sans raison apparente. Les autorités de ce pays l’ont renvoyé en Slovénie. Ensuite, Ali Berisha s’est installé en Allemagne, où il a déposé une demande d’asile. Il y a rencontré sa future femme, Mahi Berisha (elle aussi née dans l’actuel Kosovo), avec qui il a eu quatre enfants, tous nés en Allemagne après 1997. Sa demande d’asile a été rejetée par les autorités allemandes qui l’ont informé en 2005 qu’il serait renvoyé de force au Kosovo, sa région natale. Ali Berisha et sa famille sont retournés de leur plein gré en Slovénie en septembre 2005 afin d’échapper à une expulsion vers le Kosovo. Les autorités slovènes ont alors décidé de les renvoyer de force en Allemagne. De là, on peut penser qu’ils risquent d’être transférés au Kosovo. En attendant, merci à ceux qui ont envoyé des appels en sa faveur. e RECEVOIR LES LETTRES DU MOIS Vous pouvez recevoir les lettres du mois par e-mail en envoyant directement un e-mail vide à [email protected] L e docteur Pham Hong Son ©Private dance et qu’il distribuait des informations pour «accuser faussement l’État de violations des droits humains». Depuis son emprisonnement, le docteur Pham Hong Son souffre de graves problèmes de santé et n’a pas reçu de traitement médical approprié. Il est actuellement détenu au camp de Yen Dinh, un lieu reculé de la province de Thanh Hoa, ce qui rend difficiles les visites de sa famille. e Monsieur le Premier ministre, Le docteur Pham Hong Son, homme d’affaires et médecin a été arrêté en mars 2002 pour diffusion sur Internet d’articles sur la démocratie et les droits humains. Quinze mois plus tard il a été condamné à treize ans de prison réduits à cinq ans en appel. L’accusation officielle parle de contacts avec des dissidents au Vietnam et au sein de la communauté vietnamienne en exil. Il est actuellement détenu au camp de Yen Dinh, un endroit reculé de la province de Than Hoa, ce qui rend les visites de sa famille problématiques et il est gravement malade sans avoir droit à un traitement médical approprié. En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnesty International, je demande la libération immédiate et inconditionnelle de Pham Hong Son qui est un prisonnier d’opinion et, en attendant cette libération, j’insiste pour qu’il soit détenu dans des conditions conformes aux normes internationales en matière de droits humains et qu’il reçoive les soins médicaux dont il a besoin. Espérant une réponse favorable à cet appel, je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma considération distinguée. Signature : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LETTRE À ADRESSER À : Monsieur le Premier Ministre Phan Van Khai, Bureau du Premier Ministre, Hoang Hoa Tham, Hanoi, Vietnam Fax : +844 823 4137 COPIE À ENVOYER À : Ambassade du Vietnam, Boulevard général jacques, 1, 1050 Bruxelles Fax : 02 374 93 76 Libertés ! Janvier 2006 13 lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 14 ACTI O N ÉGYPTE UNIVERSITAIRE DÉTENU E n grève de la faim depuis juin 2005, l’état de santé de Mitwalli Ibrahim Mitwalli Saleh va de mal en pis. Il a été arrêté le 18 mai 2003 à son domicile de Guizèh par des agents du Service d’espionnage de la sécurité de l’État, à la suite de la découverte de son étude sur la religion non publiée. L’étude remet en cause les vues islamistes érudites sur l’apostasie et sur le mariage de femmes musulmanes avec des hommes non musulmans. S’appuyant sur la loi et la jurisprudence islamiques, Mitwalli Ibrahim Mitwalli Saleh réfute deux des opinions communément partagées par les érudits musulmans traditionnels : c’est un devoir de tuer les apostats qui rejettent l’islam et une musulmane ne peut épouser un non musulman. Deux mois après son arrestation, il a été inculpé de «mépris pour la religion islamique», une infraction pénale selon la loi égyptienne, entraînant une peine de six mois à cinq ans de prison. Le 29 octobre 2003, l’accusation a décidé de lever les charges et de libérer Mitwalli Ibrahim Mitwalli Saleh. Cependant, le ministre de l’Intérieur l’a placé en détention administrative. Depuis lors, la Cour suprême de la sécurité d’État réunie en urgence a donné des ordres en sa faveur pas moins de sept fois, ordonnant sa libération, mais aucune de ces décisions n’a été suivie. e MODÈLE DE LETTRE Monsieur le Ministre, Mitwalli Ibrahim Mitwalli Saleh, père de trois enfants, a été arrêté le 18 mai 2003 à son domicile à la suite de la découverte d’un écrit non publié d’une étude sur la religion qui remet en cause les vues islamistes sur l’apostasie et le mariage des musulmanes avec des non musulmans. Deux mois après son arrestation, il a été inculpé de «mépris pour la religion islamique». Malgré la levée des charges contre lui et la décision de le libérer, le ministre de l’Intérieur l’a placé en détention administrative et aucune des décisions de la Cour suprême de l’État ordonnant sa libération n’a été suivie. En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnesty International, je vous demande la libération immédiate et inconditionnelle de cet homme détenu pour le seul motif de ses convictions religieuses. Espérant que vous ferez droit à ma requête, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération distinguée. Signature : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LETTRE À ADRESSER À : Général Habib Ibrahim El Adly, Ministre de l’Intérieur, Ministère de l’Intérieur Al-Sheikh Rihan Street, Bab al-Louk, Le Caire, Égypte Fax : +20 2 579 2031 — E-Mail : [email protected] COPIE À ENVOYER À : Ambassade d’Égypte, Avenue de l’Uruguay, 19, 1000 Bruxelles Fax : 02 675 58 88 — E-mail : [email protected] COMMENT AGIR EFFICACEMENT ? TARIFS POSTAUX Les cas exposés concernent des victimes de violations des droits humains dont s’occupe Amnesty International. Chaque appel compte. Un texte (à écrire ou à photocopier) vous est proposé pour chaque cas. Dans l’intérêt des victimes, écrivez en termes mesurés et courtois aux adresses indiquées. Ces lignes sont lues partout dans le monde par les quelque 1800000 membres d'Amnesty International. Elles sont reproduites dans de nombreux pays par des dizaines de journaux et constituent la clé de voûte de l'action du mouvement. Lettres (jusqu’à 50 grammes) Europe : 0,70 € (Prior) ou 0,60€ (Non Prior). Reste du monde : 0,80 € (Prior) ou 0,65 € (Non Prior) La surtaxe aérienne est incluse (étiquette requise). Cartes postales Aérogrammes : affranchissement unique de 89 cents pour tous pays, surtaxe aérienne comprise. GUINÉE ÉQUATORIALE «DISPARITIONS» L e commandant de marine Juan Ondo Abaga, le lieutenant-colonel Florencio Ela Bibang et le soldat Felipe Esono Ntumu «Pancho» auraient «disparu» durant leur détention. Les trois hommes, jugés en septembre par une cour militaire de Bata, en Guinée équatoriale, ont été condamnés en leur absence à trente ans de prison. Ils faisaient partie d’un groupe de quelque 70 per-sonnes jugées ensemble lors d’un procès inéquitable suite à ce qui est présenté comme une tentative de coup d’État en octobre 2004. En annonçant la peine, la Radio nacional, contrôlée par l’État, a déclaré que les trois hommes (et d’autres encore également jugés en leur absence) n’étaient pas dans le pays. Cependant, Juan Ondo Abaga aurait été enlevé au Bénin en février 2005 par du personnel de 14 Libertés ! Janvier 2006 sécurité guinéen. En juillet 2005, Florencio Ela Bibang, Felipe Esono Ntumu «Pancho» et un autre homme, Antimo Edu auraient également été enlevés dans une prison d’Abuja au Nigeria avec l’apparente complicité des autorités carcérales. Les trois hommes ont été arrêtés fin avril à Lagos au Nigeria. Des membres d’AI ont écrit aux autorités nigérianes pour leur demander de protéger ces hommes et de ne pas les renvoyer de force en Guinée équatoriale. On pense que les quatre hommes ont été emmenés à la prison de Black Beach dans la capitale guinéenne, Malabo, où ils sont détenus au secret et auraient été sévèrement torturés depuis leur enlèvement. Gravement malade, Florencio Ela Bibang souffre d’hépatite C et pourrait ne pas recevoir les soins médicaux dont il a besoin. e MODÈLE DE LETTRE Monsieur le Président de la République, Le commandant de marine Juan Ondo Abaga, le lieutenant-colonel Florencio Ela Bibang et le soldat Felipe Esono Ntumu «Pancho» ont été condamnés en leur absence, à trente ans de prison par une cour militaire de Bata en Guinée équatoriale pour une tentative de coup d’État. Juan Ondo Abaga aurait été enlevé dans une prison du Bénin en février 2005 tandis que Florencio Ela Bibang, Felipe Esono Ntumu «Pancho» et un autre homme Antimo Edu auraient été enlevés dans une prison d’Abuja au Nigeria. On pense que les quatre hommes se trouvent à la prison de Black Beach dans la capitale guinéenne Malabo où ils seraient détenus au secret et auraient été sévèrement torturés depuis leur enlèvement. Florencio Ela Bibang est gravement malade. En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnesty International, j’appelle les autorités à divulguer immédiatement où se trouvent les quatre hommes et à ouvrir une enquête indépendante sur les allégations de torture dont ils auraient été victime. Dans l’espoir d’une réponse adéquate à mes requêtes, je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l’assurance de ma haute considération. Signature : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LETTRE À ADRESSER À : Monsieur le Président, Général Teodoro Obvian Nuera Mbasogo, Président de la République, Cabinet du Président de la République, Malabo, Guinée équatoriale Fax : +240 09 3313 COPIE À ENVOYER À : Ambassade de la Guinée équatoriale, Place Guy d’Arezzo, 6, 1180 Bruxelles Fax : 02 346 33 09 lib420janvier06 25/12/05 22:21 Page 15 C U LT U R E AGENDA UNE ÂME RUSSE D’AUJOURD’HUI POUR CETTE NOUVELLE ANNÉE, ALLEZ AU THÉÂTRE ! Mêlant l’élégiaque et le terre-à-terre, le cinéma d’Alexandre Sokourov peint en images, en mots et en musique l’éternelle âme russe. Personnalité atypique et majeure du cinéma russe d’aujourd’hui, celui qui est parfois considéré comme le fils spirituel de Tarkovski est d’abord connu pour ses films de fiction comme Moloch, et plus récemment, L’Arche russe. Une double sortie DVD révèle son travail de documentariste qui se singularise par une approche littéraire et romanesque. Consacrés à l’armée russe, ces deux films fleuves sont tout sauf spectaculaires. Transcendant le quotidien souvent banal des soldats dans des images subtilement travaillées, Sokourov livre une méditation fascinante, sur la solitude, la soumission et l’espoir que ces moments interminables ne soient qu’une parenthèse dans la vie. AALST/ALOST Cette pièce à dimension documentaire est inspirée d’un drame familial particulièrement sordide qui a défrayé la chronique en 1998. Ce spectacle est basé sur le procès qui fut à l’époque intégralement filmé par les réalisateurs d’une émission flamande et d’autres documents d’archives. Au-delà du compte-rendu des événements, Alost contient un message pour le public sur le désordre social du moment. e Du mardi 7 au jeudi 9 février 2006 à 20 h 30. Au Théâtre 140, Avenue Eugème Plasky, 140 à 1030 Bruxelles. Réservations 02 733 97 08 ou par e-mail : [email protected]. Site Web : www.theatre140.be MYTHE, PROPAGANDE ET DÉSASTRE EN ALLEMAGNE NAZIE… Un thriller politique haletant et kafkaïen qui s’interroge sur les valeurs humanistes dans une démocratie où la foi semble avoir détrôné la raison. Un immigré australien est sur le point d’obtenir sa chaire en science politique dans une université américaine. Malheureusement, les autorités académiques ne voient pas ses idées d’un très bon oeil… e Du 17 janvier au 11 février 2006 à 20 h 30. Au Théâtre de Poche, 1a chemin du gymnase à 1000 Bruxelles. Relâche dimanche et lundi. Réservations 02 649 17 27 ou par e-mail : [email protected] JOURNAL INTIME D’UN «SEX SANS BOL» Pour la seconde fois, Zidani revient avec un spectacle absolument délirant ! Elle incarne le rôle de la terrible Béatrice Müller, technicienne de surface travaillant dans un supermarché. C’est une fille «sans histoires»… alors, elle s’en invente ! Mais très vite, les limites entre la réalité et le fantasme s’estompent. Et c’est le piège. Béatrice arrêtera de mentir mais seulement quand la vie lui aura donné ce qu’elle veut. L’amour ne donne-t-il pas tous les droits ? Exceptionnellement, les Riches Claires et Zidani offrent une représentation au profit d’Amnesty le 13 février 2006. Le tarif unique sera de 15 €. Les réservations se feront aux Riches Claires. e L’ENNEMI INVISIBLE Un poste de garnison à la frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan. Dans ce paysage rude et désolé, des soldats russes venus de Moscou patrouillent mais surtout attendent. L’ennemi qui justifie leur présence est quelque part dans les montagnes, mais on ne le voit jamais. Parfois, les mitrailleuses crachent, les tanks font tonner leurs canons sans que l’on sache sur qui ils tirent, ni pourquoi. Des questions qui ne se posent pas, ils sont soldats, matin et soir, hiver comme été. La nuit du 31 décembre, pour conjurer un quotidien qui semble se répéter à l’infini, quelques hommes gravissent les chemins de montagne pour partager avec leurs camarades de garde un gâteau fait maison et quelques gorgées de champagne. Un vœu ? L’immortalité. De ce séjour passé aux confins de l’ex-empire en 94 et 95, Sokourov a ramené Voix Spirituelles, un journal de guerre sans combat. Évacuant toute considération directement politique ou géostratégique, le cinéaste sonde l’âme de ces soldats épuisés par l’attente et la monotonie. «La guerre est abjecte» dit-il. «Du premier au dernier coup de feu, ce n’est que de la poussière, du sang, un peu de sueur et pas d’esthétisme.» LE CAPITAINE ET LES GARÇONS Pour de jeunes Russes à peine sortis de l’adolescence, le service militaire est un saut dans le vide. Certains s’anesthésieront au confort de la servilité, d’autres en seront à jamais dégoûtés. Dans Confession, Sokourov partage le quotidien de jeunes marins effectuant leur service sur un bateau croisant au large de Mourmansk sur les eaux de la mer de Barents. C’est un combat contre le temps, les éléments, le froid, la neige et la mer glacée. Silhouettes fantomatiques dans la routine de la vie arctique, corps pâles et chétifs engoncés dans leurs manteaux de draps gris affrontant les bourrasques de neige sur le quai et les remontrances paternelles d’un sous-off dans les étroits couloirs du navire. Comme au-dessus de la mêlée, le commandant livre, par la voix de Sokourov, ses états d’âme. Avec détachement et tendresse, l’officier observe son équipage, comme on observe un animal familier. «La vie est dans la fantaisie, l’imagination et la lecture des gros livres des écrivains d’antan, pas dans le ciel gris et l’air glacé.» Qui a dit sentimental ? e Gilles Bechet Voix Spirituelles 2DVD vidéo, 338 minutes Confession 2DVD vidéo, 210 minutes Les deux vidéos sont éditées par Ideale Audience : http://www.ideale-audience.com LE BOUFFON ET LES VALETS DU POUVOIR D En raison d’ennuis de santé, son récital du 13 décembre a été annulé. Il est reporté au lundi 27 février 2006. Les membres d’AI qui n’ont pu acquérir des places pour le 13 décembre pourront s’adresser à la réservation du Palais des Beaux-Arts (02/507 82 00) à partir du mardi 3 janvier 2006 pour éventuellement acquérir des places libérées par les personnes qui ont demandé un remboursement. Pour rappel, Hélène Grimaud, interprète hors-normes, interprètera Frédéric Chopin (Barcarolle, Berceuse, et Sonate n° 2), Johannes Brahms (deux Rhapsodies op.79) et Sergei Rachmaninov (Sonate n° 2). ans un pays proche de nous, la censure sévit aux yeux de tous. La classe politique tout entière approuve et les médias passent leur tour, sourds aux protestations de la rue. Ce pays, c’est l’Italie sous la botte du Cavaliere. En 2003, la comédienne et satiriste Sabina Guzzanti présente sur une des chaînes de la RAI le premier numéro d’une émission qui brocarde joyeusement Berlusconi et ses bénis-oui-oui. La salve est de courte durée car le programme est dégommé à l’issue de sa première diffusion. Cet acte de censure qui ne dit pas son nom vient après l’éviction de journalistes de la presse écrite et télévisée, coupables d’écorner l’image du maître de l’Italie. Outrée par la passivité de la classe politique et de la presse, l’humoriste s’en va micro et caméra en main pour comprendre comment son pays en est arrivé là. «La satire est là pour faire rire, pas pour informer. Ça, c’est le boulot des journalistes.» Tel est le message dominant. Donnant la parole à des hommes de théâtre comme Dario Fo, mais aussi à des satiristes anglais et français, Guzzanti prétend qu’au contraire, l’acceptation de la critique est une des conditions de la démocratie. En Italie où le pouvoir s’assied sur le conflit d’intérêts, la liberté d’expression se fait porter pâle. Laissant les dominants à leurs compromissions et lâchetés, Guzzanti a dit provisoirement adieu à la télévision tandis que, sur scène, son show fait désormais salle comble. Sorti en Italie sans grande campagne de promotion, Viva Zapatero a, grâce au bouche-à-oreille, pulvérisé les records de fréquentation pour un film documentaire. Lassé du ronronnement des médias, le public a fait la fête au bouffon. e Gilles Bechet Plus de renseignement sur cette pianiste ici: www.helenegrimaud.com Viva Zapatero ! Sortie nationale le 25 janvier 2006 Du 1er au 17 février 2006 à 20 h 30, sauf le dimanche 12 février à 15 h 00. Centre culturel des Riches Claires 24, rue des Riches Claires à 1000 Bruxelles. Relâche le dimanche 5 février et les lundis. Réservations 02 548 25 80 ou par e-mail [email protected] CONCERT HÉLÈNE GRIMAUD EN CONCERT (BIS) Libertés ! Janvier 2006 15 boutique 420q 25/12/05 22:43 Page 1 S E R T S N O M S E D L O S Avec de vraies feuilles Fourni avec un beau livret Valable toute l’année 2006 Avec de la vraie musique dedans Réf. F814 Agenda de poche 2006 Couverture souple. Conçu spécialement pour tenir dans la poche (15,5 x 9 cm). Semaine complète sur deux pages. Répertoire téléphonique inclus. Couleur argent. 15,- 10,- Bon de commande À renvoyer à Amnesty International : rue Berckmans, 9 – 1060 Bruxelles ou par fax au 02 537 37 29 ou par téléphone 02 538 81 77 Mme/Mlle/M. Nom : ..... ..... .................................... Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° : . . . Bte : . . CP : Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L 01 06 Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . désire recevoir : Référence Prix Quantité Montant F346 CD Pas la peine T497 Sweat Shirt 5/6 ans T501 Sweat Shirt 7/8 ans F814 Agenda Montant total des articles Participation aux frais de port Total de la commande Date : 10,00 € 7,50 € 7,50 € 4,00 € ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… ……… 2,5 € ……… Signature : Vous recevrez une facture et un bulletin de virement pré-imprimé avec votre colis. Attendez de recevoir ces formulaires pour payer. Merci ! 4,- En pur tissu Sweat-shirt enfant écru «Lovely Hearts Club». 5/6 ans Réf. T497 7/8 ans Réf. T501 15,- 7,50LA BOUTIQUE ÉTHIQUE... 9 rue Berckmans 1060 Bruxelles 11 rue Souverain Pont, 4000 Liège Sur internet : www.amnesty.be/shopping Photo : Fabrice Kada – [email protected] Réf. F346 CD «Pas la peine» Contre la peine de mort, des grands noms de la scène musicale belge interprètent les textes gagnants du concours d’expression proposé aux jeunes par Amnesty en 2004. Jeronimo, Starflam, Venus, Bai Kamara jr, Da Familia, Perry Rose, JeanLouis Daulne, Sandrine Collard, Jeff Bodart, Girls in Hawaii, Yel, Marka. 6,-