AMNESTY INTERNATIONAL
BULLETIN D'INFORMATIONS 29/98
La version originale a été publiée par Amnesty International, Secretariat international, 1 Easton Street, Londres
WC1X 8DJ, Royaume-Uni. Seule la version anglaise fait foi. La version française a été traduite et diffusée par les
Éditions francophones d'Amnesty International - ÉFAI -
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INDONÉSIE.
Des centaines d’arrestations : quel prix est-on prêt à payer pour la stabilité économique ?
Index AI : ASA 21/11/98
« Alors que plus de 250 militants politiques pacifiques ont été appréhendés au cours des deux
dernières semaines en Indonésie, les gouvernements étrangers ferment les yeux sur les nouvelles
mesures de répression prises contre ceux qui s’opposent au régime ou à sa politique
économique », a déclaré ce jour (mercredi 18 février) Amnesty International.
« Les responsables internationaux doivent user de leur influence non seulement pour amener
l’Indonésie à réformer son économie, mais aussi pour mettre un terme aux pratiques répressives
auxquelles recourent les autorités contre la population », a fait observer l’Organisation.
Au nombre des personnes interpellées figurent ceux qui souhaitent voir le président Suharto
renoncer à un septième mandat présidentiel lors des élections de mars 1998. Au moins
20 membres de l’organisation Aliansi Demokrasi Rakyat (Aldera, Alliance démocratique
populaire) ont été détenus pour de brèves périodes, et quatre font désormais l’objet de poursuites
judiciaires. La sécurité du secrétaire général d’Aldera, Pius Lustrilanang, dont on est sans
nouvelles depuis le début du mois de février, suscite de vives inquiétudes et l’on craint qu’il n’ait
été placé en détention au secret. Aldera soutient la coalition présidentielle qui unit Megawati
Sukarnoputri, l’ancienne dirigeante du Partai Demokrasi Indonesia (PDI, Parti démocrate
indonésien), évincée au cours d’un congrès “dissident” de ce mouvement organisé avec le soutien
du gouvernement en 1996, et Amien Rais, le chef de file de l’association musulmane
Muhammadiyah.
Cent vingt-huit partisans de Megawati Sukarnoputri sont toujours détenus à Djakarta, après avoir
manifesté le 11 février contre la hausse des prix, la montée du chômage et la corruption qui règne
au sein du gouvernement. Cinq d’entre eux pourraient être poursuivis en vertu de la Loi contre la
subversion, qui est couramment appliquée en Indonésie pour emprisonner les opposants et qui
prévoit à titre de peine maximale la sentence capitale. Les 123 autres détenus encourent des peines
de cinq ans d’emprisonnement.
« Les autorités indonésiennes ne tolèrent pas la moindre critique sur le régime ou sa politique, a
rappelé Amnesty International. Or, la liberté individuelle ne saurait être sacrifiée à la stabilité
économique. »
Les émeutes provoquées par la hausse des prix de la nourriture et du carburant se sont
propagées dans tout le territoire indonésien au cours de ces dernières semaines, exacerbant les
tensions dans le pays. Alors que les forces de sécurité avaient d’abord semblé faire preuve d’une
relative modération face à ces manifestations de colère, on craint désormais que de graves
violations des droits humains n’aient été commises. En effet, selon certaines sources, cinq
personnes ont été abattues et 15 autres, blessées, ce week-end, lorsque les forces de sécurité ont
ouvert le feu sur des émeutiers.
« Bien que les forces de sécurité indonésiennes soient tristement connues pour la manière dont
elles répriment les mouvements de protestation, tant pacifiques que violents, les gouvernements
étrangers continuent à leur vendre des armes, qui sont employées contre la population civile », a
déploré Amnesty International.
« Il est désormais de la responsabilité de ces gouvernements de contrôler l’usage qui est fait des
équipements fournis par leurs soins et d’exercer des pressions sur les autorités indonésiennes
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afin qu’elles fassent preuve de modération, aussi bien face aux manifestations pacifiques que face
aux émeutes », a conclu l’Organisation l
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