CHINE L'HÉRITAGE DES JEUX OLYMPIQUES DE PÉKIN, LA CHINE DOIT CHOISIR PRÉSENTATION DE LA CAMPAGNE AMNESTY INTERNATIONAL Document public Index AI : ASA 17/028/2008 ÉFAI Février 2008 QUEL SERA L'HÉRITAGE DES JEUX DE PÉKIN ? C'EST À LA CHINE DE CHOISIR « […] l'Olympisme se veut créateur d'un style de vie fondé sur la joie dans l'effort, la valeur éducative du bon exemple et le respect des principes éthiques fondamentaux universels. » Charte Olympique, Principes fondamentaux de l'Olympisme, § 1 Les 29es Jeux olympiques s'ouvriront le 8 août 2008 à Pékin. Pendant la phase de candidature, les autorités chinoises avaient déclaré que, si Pékin était choisie pour accueillir les Jeux, la situation des droits humains en Chine s'améliorerait. Wang Wei, secrétaire général du Comité de candidature de Pékin aux Jeux olympiques, avait ainsi déclaré : « Nous sommes convaincus que la venue des Jeux en Chine va non seulement favoriser notre économie, mais aussi améliorer la situation sociale dans son ensemble, notamment dans les domaines de l'éducation, de la santé et des droits humains. » D'autres membres de ce comité avaient tenu des propos similaires. Le maire de Pékin, Liu Qi, avait déclaré en 2001 : « [Les Jeux olympiques] vont contribuer à promouvoir tous les projets économiques et sociaux et favoriseront aussi notre travail en faveur des droits humains. » Le Comité international olympique a clairement dit, à plusieurs reprises, qu'il espérait que le choix de Pékin contribuerait à améliorer la situation des droits humains en Chine. Il a affirmé compter sur les organisations internationales de défense de ces droits, dont Amnesty International, pour surveiller la situation des droits humains en Chine et lui en rendre compte, et il s'est engagé à écouter ces organisations. Si rien n'est fait pour remédier aux graves violations des droits humains dans le cadre des préparatifs des Jeux olympiques, le CIO devra donc agir. En effet, en avril 2002, Jacques Rogge avait déclaré que le Comité international olympique était « une organisation responsable, que ce soit dans le domaine des droits humains ou dans le domaine de la simple logistique, s'agissant de la fourniture des prestations nécessaires pour des Jeux réussis », ajoutant : « si des problèmes se posent dans le domaine des droits humains ou toute autre question importante qui rendrait difficile ou impossible la participation de jeunes athlètes aux Jeux, alors nous agirons ». Les autorités chinoises disposent d'une occasion unique de tenir leur parole et d'améliorer les droits humains, comme elles s'étaient engagées à le faire si elles obtenaient les Jeux. Les engagements internationaux de la Chine en matière de droits humains, ainsi que l'esprit de l'Olympisme, qui proclame que « la pratique du sport est un droit de l'homme » et qu'il faut respecter les « principes éthiques fondamentaux universels », sous-entendent que le respect des droits humains est au cœur du mouvement olympique. Certes, c'est aux autorités chinoises que revient la responsabilité première de prendre les mesures nécessaires, mais le CIO a aussi des obligations aux termes de la Déclaration universelle des droits de l'homme, selon laquelle tous les individus et tous les organes de la société ont le devoir de promouvoir le respect des droits humains. Depuis 2001, lorsqu'ils évoquaient les effets positifs probables des Jeux olympiques pour Pékin et la Chine, les autorités chinoises et le CIO ont mis en avant l'amélioration de la situation économique, de l'environnement et de l'image internationale du pays. En revanche, ils ont très peu insisté sur les conséquences en matière de droits humains. La croissance sans précédent de l'économie chinoise ces vingt dernières années a entraîné d'importantes mutations sociales, mais il subsiste un décalage entre les progrès économiques et ceux touchant aux libertés individuelles et aux droits fondamentaux. Ce gel délibéré des avancées en matière de droits humains doit cesser, et il convient d'accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires. Le respect, la promotion et la réalisation des droits humains en Chine pourraient figurer parmi les effets positifs des Jeux olympiques. Dans le cas contraire, les Jeux de 2008 laisseront un mauvais souvenir, et la Chine conservera l'image d'un pays répressif à l'égard de sa population. NOTRE CAMPAGNE Amnesty International fait campagne pour que les Jeux olympiques de Pékin laissent un héritage durable en matière de droits humains. Amnesty International prêtera une attention particulière à l'action du gouvernement chinois dans les domaines concernant les travaux préparatoires des Jeux, les principes de base de la Charte olympique et les promesses d'amélioration émanant des autorités chinoises lors du succès de la candidature de Pékin, en 2001. Amnesty International mobilisera des milliers de personnes dans le monde entier pour qu'elles interviennent auprès des autorités chinoises, afin que celles-ci prennent les mesures grâce auxquelles les Jeux laisseront un héritage positif dans le domaine des droits humains. Elles devront faire des réformes d'envergure dans quatre domaines essentiels : la peine de mort ; la détention administrative à caractère punitif et les procès équitables ; la mise en détention arbitraire et le harcèlement des défenseurs des droits humains ; la censure injustifiée sur Internet. Amnesty International est un mouvement mondial regroupant 2,2 millions de personnes dans plus de 150 pays et territoires, qui luttent pour mettre fin aux graves atteintes aux droits humains. La vision d'Amnesty International est celle d'un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et dans d'autres instruments internationaux relatifs aux droits humains. Essentiellement financée par ses membres et les dons de particuliers, Amnesty International est indépendante de tout gouvernement, de toute tendance politique, de toute puissance économique et de toute croyance religieuse. www.amnesty.org/thechinadebate La version originale en langue anglaise de ce document a été publiée par Amnesty International, Secrétariat international, Peter Benenson House, 1 Easton Street, Londres WC1X 0DW, Royaume-Uni, sous le titre : . La version en langue française a été traduite et diffusée aux sections francophones et au Secrétariat international par LES ÉDITIONS FRANCOPHONES D'AMNESTY INTERNATIONAL – ÉFAI – mars 2008 Vous pouvez consulter le site Internet des ÉFAI à l'adresse suivante : http://www.efai.org