Avant-propos
Le développement durable n’est plus affaire de
spécialistes : la préservation de la biodiversité, la
lutte contre le changement climatique, l’accès à l’eau
potable constituent désormais des préoccupations
partagées par l’opinion publique mondiale.
Jusqu’à présent, l’action des gouvernements a essen-
tielle ment pris la forme de politiques visant à « verdir »
l’appareil productif. L’éco-conception et les modes de
production fondés sur un meilleur usage des ressour-
ces ont ainsi été encouragés.
Il faut pourtant se rendre à l’évidence : le progrès
technique ne sufra pas à résoudre les problèmes
environnementaux auxquels nous sommes confrontés.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, il ne
représentera que la moitié de l’effort nécessaire pour
atteindre nos objectifs de réduction des émissions de
gaz à effet de serre. Pour aller plus loin, nous devrons
également modier nos comportements.
C’est d’autant plus vrai que les politiques faisant le choix
de la seule production durable voient leurs résultats
généralement compromis par « l’effet rebond » : les
gains techniques entraînent une baisse des prix des
biens et services… qui nous incite à consommer
davantage. Ainsi, la réduction de l’intensité énergétique
dans l’électroménager a été largement annulée par
la hausse du taux d’équipement. Dans le secteur
automobile, malgré la baisse de consom mation unitaire
des véhicules, les émissions de CO2 dues au transport
ont continué de croître, en raison de la hausse du taux
Vincent Chriqui,
directeur général
du Centre d’analyse
stratégique