Cette brochure est destinée aux patients et à leurs proches,
aux médecins généralistes et spécialistes, aux psychologues,
soignants, travailleurs sociaux et aux associations.
Bien vivre avec
un traitement
antipsychotique
Médicaments psychotropes
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Médicaments psychotropes
En France l’obésité est devenue un véritable problème de san
publique. Elle peut être à l’origine de l’augmentation de la tension
artérielle et du taux de sucre ou des graisses dans le sang, ce qui
entraîne diabète ou maladies cardiaques. Les principales causes de
ces complications sont la consommation de tabac, une alimentation
mal équilibrée et le manque d’exercice physique.
La prise de médicaments antipsychotiques peut aussi entraîner
une prise de poids et une augmentation du taux de sucre et de
graisses dans le sang. C’est ce que l’on appelle le « syndrome
métabolique ». Dès la première prescription de ces traitements
indispensables dans la prise en charge de certaines maladies
mentales, le psychiatre doit mettre en place des mesures pour
prévenir l’installation de ces complications.
Introduction
Bien vivre avec
un traitement
antipsychotique
Sommaire
p2 Introduction
p3 Neuroleptiques et antipsychotiques
p4 Le syndrome métabolique
Définition
Les complications du syndrome métabolique
Le traitement du syndrome métabolique
p5 Antipsychotiques et syndrome métabolique
Quels sont les antipsychotiques concernés ?
Pourquoi les antipsychotiques ont-ils
des effets métaboliques ?
Effets métaboliques selon les antipsychotiques
p6 Prévention du syndrome métabolique
Bilan somatique
Le le du psychiatre prescripteur
Le le des soignants
Le le du médecin traitant
Le le du dticien
Le le du pharmacien
Le le du patient
p10 Où trouver de l’aide ?
p11 Pour en savoir plus
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Les neuroleptiques sont des médicaments utilisés essentiellement
dans le traitement des troubles psychotiques. Ce sont des médi-
caments qui traitent les symptômes (signes) psychotiques mais
ont souvent peu d’action sur le « noyau » de la maladie. Dans
la plupart des cas, ils permettent d’améliorer l’état psychique
et facilitent l’adaptation sociale des patients. Dans quelques cas
toutefois, certains sympmes « résistent » à l’action des médicaments.
Le terme « antipsychotique » désigne la nouvelle génération
de neuroleptiques (ou neuroleptiques de deuxième génération).
Les neuroleptiques sont classés selon leur structure chimique, leurs
proprs antipsychotiques, leur due d’action et leur présentation.
Les effets thérapeutiques et les effets indésirables peuvent varier,
d’une molécule à l’autre et suivant les sensibilités de réponse
des patients. Les neuroleptiques n’entraînent pas de dépendance
psychique.
Action pharmacologique des neuroleptiques
Première génération : Chlorpromazine (Largactil®), Halopéridol
(Haldol®), Cyamémazine (Tercian®) Lévomépromazine (Nozinan®)
et Zuclopenthixol (Clopixol®). Ces neuroleptiques ont les actions
suivantes :
antihallucinatoire : ils diminuent les hallucinations auditives,
visuelles, sensitives ou autres.
antidélirante : ils atténuent ou font disparaître les idées
délirantes.
sédative : ils apaisent et diminuent l’angoisse, l’agitation ou
l’agressivité, qui accompagnent les précédents symptômes.
désinhibitrice : ils améliorent le contact du patient avec la réalité.
Ces dicaments ont une action favorable sur les signes « négatifs »
de la schizophrénie (qui ressemblent à la dépression) et
améliorent la cognition (processus de pensée).
Deuxième génération : ce sont les neuroleptiques que l’on appelle
aussi « antipsychotiques » ou « neuroleptiques atypiques » tels que
: Clozapine (Leponex®), Amisulpride (Solian®), Rispéridone
(Risperdal®), Olanzapine (Zyprexa®) et Aripiprazole (Abilify®).
Ils sont aussi efficaces que les neuroleptiques de première
génération sur les signes « positifs » (délire, hallucinations,
excitation), et semblent un peu plus efficaces sur les signes «
négatifs » (ralentissement, retrait affectif), la désorganisation et
les troubles cognitifs (troubles de la mémoire, de la concentration,
de l’apprentissage, de la fluence verbale).
Ils entrainent moins d’effets indésirables neurologiques sévères
(dyskinésies tardives) que les neuroleptiques de première
génération. Cela ne veut pas dire qu’ils sont dénués d’effets
secondaires. Ils apportent un plus en terme fonctionnel et
améliorent la qualité de vie des patients vivant avec une
schizophrènie à long terme. Ils permettent, combinés avec une
prise en charge psychosociale une meilleure insertion des
personnes dans la communauté (cf. brochure Pyscom
Schizophrénie(s).
Neuroleptiques et antipsychotiques
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Par ailleurs, la possibilité d’une prise unique journalière peut
être plus simple qu’avec les neuroleptiques classiques. L’un
d’entre eux, la Clozapine (Leponex®) agit sur certaines formes
de psychoses « résistantes » à tous les autres traitements ; il est
réservé à des patients qui n’ont pas eu de réponse satisfaisante
avec d’autres neuroleptiques ou qui présentent une mauvaise
tolérance aux traitements classiques.
Parmi les plus récents, Aripiprazole (Abilify®) présente un
mécanisme d’action un peu différent sur le système dopamine-
sérotonine du cerveau et agit également sur les symptômes
« positifs » ou les symptômes « négatifs » de la maladie, à court
ou à long terme.
Définition 1
Le syndrome métabolique se définit par la présence d’au moins
trois anomalies parmi :
• une élévation de la tension artérielle au-delà de 13/8.5 ;
un tour de taille supérieur à 88 cm pour les femmes et 102 cm
pour les hommes ;
• une élévation du sucre dans le sang ;
une augmentation du taux des graisses dans le sang
(cholestérol et triglycérides).
Complications du syndrome métabolique
Les principales complications associées au syndrome métabolique
sont le diabète de type 2 (augmentation du taux de sucre dans
le sang) et des maladies du cœur et des vaisseaux sanguins
(ex. : infarctus ou accident vasculaire cérébral).
Ces complications varient d’une personne à l’autre, en fonction
de l’âge, des habitudes alimentaires, du manque d’exercice. La
difficulté d’accès aux soins, soit du fait de problèmes économiques,
soit du fait des troubles mentaux, augmente ces risques.
Traitement du syndrome métabolique
Il repose sur deux principes :
préventif : éviter la survenue de ces complications grâce
à des conseils d’hygiène de vie concernant l’alimentation,
l’activité physique, l’arrêt de consommation de tabac et d’alcool ;
curatif : traiter les complications déjà installées, par un régime
amaigrissant, des médicaments adaptés pour lutter contre
le taux élevé de sucre ou de graisses dans le sang, ou contre
l’augmentation de la tension artérielle.
Le syndrome métabolique
(1) Recommandations américaines : National Cholesterol Education Program.
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Quels sont les antipsychotiques concernés ?
Tous les médicaments antipsychotiques peuvent entrainer un
syndrome métabolique, quelle que soit la façon dont ils sont pris :
comprimés, gouttes ou injection.
Les antipsychotiques dits de première génération : Chlorpromazine
(Largactil®), Cyamémazine (Tercian®), Halopéridol (Haldol®),
Lévomépromazine (Nozinan®) et Zuclopenthixol (Clopixol®)
Les antipsychotiques atypiques dits neuroleptiques de deuxième
génération : Amisulpride (Solian®), Aripiprazole (Abilify®),
Clozapine (Leponex®), Olanzapine (Zyprexa®) et Risperidone
(Risperdal®).
Pourquoi les antipsychotiques ont-ils
des effets métaboliques ?
Certaines personnes peuvent présenter des risques avant la prise
du traitement antipsychotique. Par exemple, elles peuvent avoir
une consommation de sucres, de graisses et parfois d’alcool trop
importante, qui favorise le surpoids ; ainsi qu’une alimentation
riche en sel, qui favorise l’augmentation de la tension artérielle.
Le manque d’activité physique associé à cette alimentation
trop riche peut également accélérer la prise de poids.
De plus, les antipsychotiques, ainsi que les troubles mentaux
eux-mêmes, peuvent aussi avoir un effet sur l’appétit et sur la
diminution de l’activité physique.
C’est donc l’association de ces habitudes de vie à risque et
du traitement antipsychotique qui entraîne un « syndrome
métabolique », ou une obésité avec ses complications. L’obésité
représente un risque pour la santé, et elle est aussi souvent
à l’origine de problèmes psychologiques, comme la perte de
l’estime de soi, l’abandon du plaisir de se vêtir, l’isolement
social, ou la dépression.
Les conséquences psychologiques de l’obésité peuvent entraîner
une mauvaise prise du traitement, voire son arrêt, qui augmente
le risque de réapparition des troubles.
Effets métaboliques selon les antipsychotiques
La prise de poids est précoce, dès les premières semaines
du traitement ; elle varie d’un antipsychotique à un autre :
Clozapine > Olanzapine > Risperidone > Amisulpride.
Il en est de même pour l’augmentation de la glycémie et les
perturbations lipidiques. Cette prise de poids touche aussi
bien l’adulte que l’enfant.
Médicaments antipsychotiques
et syndrome metabolique
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