Le Risque de crédit Bancaire – Cours en ligne
ESILV - Département Ingénierie financière – Vivien Brunel – Février 2016
Vidéo 10 : Collateralized Debt Obligations (CDO) – Titrisation
Bonjour.
Aujourd’hui, nous allons décrire les différents types de titrisation et expliquer les principaux
risques associés à ces instruments. Puis nous allons décrire les facteurs qui ont conduit à la fameuse
crise des subprimes américains dans les années 2000.
[Slide définition titrisation]
Les CDO décrits dans la vidéo précédente sont un cas particulier de titrisation. La titrisation consiste à
transférer à des investisseurs des actifs financiers tels que des prêts bancaires, des créances (par
exemple des factures émises non soldées), en transformant ces créances en titres (des obligations)
émis et échangeables sur les marchés des capitaux.
[Slide schéma de fonctionnement]
Ce mécanisme a été appliqué à de nombreux types d’actifs sous-jacents, ou de collatéraux. Dans tous
les cas, le mécanisme de fonctionnement est le même. On crée une société, un Special Purposed
Vehicle, dédiée à l’opération. Elle est représentée ici au centre du schéma. Le but de cette société est
d’acheter les actifs que va lui vendre une banque par exemple. Ce vendeur, appelé « seller » et
représenté ici sur la gauche du schéma, va transférer la propriété des actifs au SPV, qui va donc
récupérer au fil du temps tous les flux de principal et d’intérêts que vont payer les actifs. Mais le SPV
a bien-sûr besoin de financer cet achat, et il va émettre pour cela des titres, des obligations sur les
marchés financiers. Afin d’attirer un plus grand nombre d’investisseurs, représentés sur la droite du
schéma, le SPV émet plusieurs tranches de dette, de la dette senior, de la dette mezzanine et de la
dette equity. Ce sont ces tranches de titrisation, ces obligations, qui sont les ABS.
L’intégralité des flux que le SPV récupère via les actifs sont retransférés aux investisseurs selon les
règles de priorité déjà détaillées dans la vidéo précédente, c’est-à-dire d’abord aux investisseurs
senior, puis aux investisseurs mezzanine et enfin aux investisseurs equity. Ce mécanisme permet de
rembourser les différentes tranches. Par ailleurs, il faut noter que les investisseurs ne toucheront
rien de plus que ce que vont payer les actifs, et ils n’ont en particulier aucun recours sur le cédant
des actifs s’ils ne sont pas remboursés en intégralité. Pour cette raison, on dit que les tranches de
titrisation sont « adossées » aux actifs. De plus, les investisseurs mezzanine et equity étant payés
après les investisseurs senior, ils portent un risque plus élevé sur les actifs et toucheront en
conséquence une rémunération plus élevée.
[Slide typologie des ABS]
Faisons à présent un descriptif des principales classes d’actifs dans la titrisation. Les ABS, au global,
sont classifiés en trois catégories principales selon le type de collatéral :
Premièrement, il y a la classe des Mortgage Backed Securities (les MBS) : titres adossés à des
prêts hypothécaires résidentiels (ce sont les RMBS) ou commerciaux (ce sont les CMBS) ;
Deuxièmement, il y a les Collateralized Debt Obligations (CDO) : obligations adossées à un
portefeuille d’une centaine de noms environ, souvent des instruments de dette corportate) ;
Enfin, et troisièmement, il y a les ABS portant sur des portefeuilles de collatéral très
granulaire ou diversifié : il s’agit de titres adossés à des portefeuilles de créances retail