Analyse de l’Intermédiation Financière
Annexes III.1
Annexes à la partie 3 La titrisation de créances
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La titrisation de créances (ou ABS Asset Backed Securities) est une technique financière
utilisée par les banques pour transformer des actifs illiquides en titres liquides. Il s’agit d’une
opération financière adossée à un portefeuille d’actifs à des fins de financement et/ou de
transfert de risques. Elle donne lieu à une émission de titres sur les marchés de capitaux,
adossés à des actifs sous-jacents (asset-backed). Certaines opérations de titrisation sont faites
dans un but de transfert de risques uniquement, il s’agit de titrisations synthétiques.
Il existe en fait plusieurs types de titrisation selon les actifs sous-jacents :
RMBS : Residential Mortgage Backed Securities
Opération adossée à des crédits hypothécaires résidentiels
CMBS : Commercial Mortgage Backed Securities
Opération adossée à des crédits hypothécaires commerciaux
CDO : Collateralised Debt Obligation
Opération adossée à des dettes diverses
CBO : Collateralised Backed Obligation
Opération adossée à des obligations
CLO : Collateralised Loan Obligation
Opération adossée à des crédits aux entreprises
WBS : Whole Business Securitisation
Opération adossée à des flux d’activité commerciale ou industrielle
ABCP : Asset Backed Commercial Paper
Opération adossée à des « comercial papers » (obligations émises sur le marché
monétaire par les entreprises)
Notons toutefois qu’il ne s’agit pas d’une liste exhaustive : il existe pratiquement autant de
types de titrisation que de sous-jacents possibles combinés à des clauses contractuelles (avec
garantie ou pas, à court ou long terme,…)
Ces acteurs participent dans la titrisation d’après le canal décrit dans le Graphique A.III.1 :
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Cf Devue Nicolas, « Titrisation et ABS », travail effectué dans le cadre du cours de « Marchés financiers
nationaux et internationaux » donné par monsieur O. Lefebvre.
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Annexes III.2
Plusieurs acteurs interviennent dans la titrisation de créances :
L’originateur de crédit (ou cédant), banque qui cède ses créances
Le SPV (Special Purpose Vehicle), qui rachète les créances à la banque pour les
revendre sous forme d’actifs ; le SPV en tant qu’entité juridique bénéficie donc d’une
autonomie patrimoniale, c’est-à-dire que si le cédant fait face à des difficultés
financières qui lui sont propres, la qualité du portefeuille du SPV n’en est pas affectée.
Les investisseurs finaux.
L’arrangeur (investment banker) qui arrange la cession entre l’originateur et le SPV
Les agences de notations (Moody’s, Standard & Poor’s,…)
Les sociétés de rehaussement de crédit, qui augmentent la qualité d’un portefeuille
d’actifs en diminuant le risque à travers les garanties qu’elles amènent
Les autorités de surveillance ou de tutelle: CBFA
Source : Fortis Investments.
Graphique A.III.1
En fait, plusieurs risques sont inhérents à la titrisation de créances :
- Risque de remboursement anticipé.
- Risque de crédit : défaillance des débiteurs.
- Risque de perturbation des flux financiers : perturbations engendrées par des retards
de paiement ou des versements anticipés.
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Annexes III.3
- Risque de détérioration de la notation.
- Risques juridiques (évolution des règlementations).
Plusieurs techniques existent pour limiter ces risques :
La subordination (credit tranching)
Elle consiste à créer plusieurs catégories de titres qui sont hiérarchisées. Les titres
subordonnés assument le risque de défaillance des débiteurs. Trois tranches sont en
général dénombrées :
o La tranche « equity »: la plus risquée et la plus rémunératrice
o La tranche « mezzanine »: exposition au risque intermédiaire.
o La tranche « senior debt»: généralement notée AAA.
Surety bond
Garantie émise par une compagnie d’assurance notée destinée à payer les sommes
dues aux investisseurs prioritaires en cas d’insuffisance de cash flow liée aux défauts.
Le surdimensionnement
Il consiste à céder au SPV un montant nominal de créances plus élevé que le
financement recueilli par la vente des titres
Le fonds de réserve
L’objectif est de combler les écarts possibles entre flux à payer aux investisseurs aux
dates prédéterminées et les flux générés par les titres sous-jacents
Voici un exemple de titrisation sous forme bilantaire :
Banque
SPV
Actif
Passif
Actif
Passif
Crédits (prêts
hypothécaires) - 100
Crédits (prêts
hypothécaires) + 100
Créances
subordonnées + 10
Dettes subordonnées
(part de risque à
Couvrir) + 10
Liquidités + 90
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Annexes III.4
Mais, pourquoi les banques recourent-elles à la titrisation de créances ? Parce que la titrisation
leur procure un certain nombre d’avantages :
o Segmenter et transférer les risques (dépend du type de titrisation)
o Améliorer la structure du bilan
o Répondre à un besoin de liquidités
o Gérer et optimiser le ratio Cooke
o Trouver de nouveaux investisseurs
De même, il existe un certain nombre d’avantages pour les investisseurs :
o Possibilité d’investissement dans de nouveaux produits
o Obtenir un meilleur rendement pour un niveau de notation donné
o Investir dans des titres bénéficiant de toute une série de garanties
o Investir dans des titres bénéficiant d’une bonne liquidité
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