L Dépressions maternelles et développement de l’enfant P. Gerardin*, V. Rivière**, F. Thibaut* Les dépressions maternelles Épidémiologie La reconnaissance de la spécificité des troubles maternels survenant à l’arrivée d’un enfant est récente en psychiatrie et fait suite à différents travaux, comme ceux de Racamier sur les psychoses puerpérales (état délirant aigu se rétablissant souvent ad integrum). Si les troubles délirants sont spectaculaires et facilement repérables, il n’en est pas de même pour les dépressions maternelles qui passent souvent inaperçues. La société renvoie une image très idéalisée de la grossesse et de l’arrivée d’un enfant, présentées comme le bonheur suprême et l’accomplissement de soi par excellence. L’idée que la mère puisse, en fait, être en proie à des sentiments contradictoires vis-à-vis du bébé est refusée, par l’entourage et même par la mère elle-même. Une étude réalisée en GrandeBretagne (1) a montré que près d’un cas de dépression du post-partum sur deux n’était pas diagnostiqué et qu’à peine 2 à 3 % des malades pouvaient être orientées vers un psychiatre. Une autre recherche (2) dans ce domaine a mesuré une prévalence de 8 à 15 % de dépressions du post-partum dans la population générale, avec un maximum durant les 6 premiers mois. Une étude (3) a apparié des femmes dans le post-partum à des femmes du même âge : la prévalence de la dépression était de 5 à 14 % sans qu’une différence apparaisse entre les femmes en post-partum et celles ne l’étant pas. * Service universitaire de psychiatrie, Unité INSERM EMI-9906. CHU C. Nicolle, UFR de médecine, Rouen. **Fondation Vallée, Gentilly. Ces dépressions surviennent en général dès le premier trimestre de vie de l’enfant et peuvent prendre des formes variées (1). Pour ce qui est de la durée de ces épisodes, les résultats sont, eux aussi, contrastés, allant d’une durée moyenne de 3,3 semaines (2) à plus de 12 mois (4) (tableau I). En revanche, le taux de rechute est concordant dans toutes les études et il est élevé (80 % [5]). Il existe des autoquestionnaires de dépistage spécifiques, comme l’EPDS (Edinburgh Postnatal Depression Scale [6]), traduit et validé en français. es troubles maternels du postpartum, c’est-à-dire survenant la première année de l’arrivée d’un enfant, commencent seulement à être explorés et reconnus. Pourtant, ils constituent un enjeu de santé publique à la fois en raison du nombre important de femmes qui en souffrent mais aussi en raison des conséquences sur le développement de l’enfant. Les professionnels de l’enfance sont confrontés à la réalité des risques pour le nourrisson à être en relation avec une mère déprimée, même si un certain nombre d’inconnues persistent quant aux types et à l’importance de ces risques. Tableau I. Étude sur la prévalence de la dépression du postpartum. Étude (auteur, année) Type d’étude Watson et al., 1984 (7) prévalence dépression post-partum 16 % à 6 semaines Kumar et Robson, 1984 (1) prévalence dépression post-partum 14 % à 3 mois 12 % à 6 mois 7 % à 1 an O’Hara et al., 1986 (2) prévalence dépression post-partum 99 8 % à 9 semaines Gotlib et al., 1991 (8) prévalence dépression post-partum 730 7 % à 1 mois, dont 3 % débuté pendant la grossesse Campbell et Cohn, 1991 (9) prévalence dépression post-partum 1 033 9 % à 2 mois Cooper et al., 1988 (3) prévalence groupes appariés post-partum/population générale 483 cas 483 témoins durant le post-partum : 3,6 % dépression à 3 mois 4,7 % dépression à 6 mois 3,7 % dépression à 12 mois témoins : 6 % dépression O’Hara et al., 1990 (10) prévalence groupes appariés post-partum/population générale 182 cas 179 témoins durant le post-partum : 4,4 % dépressions majeures 6,1 % dépressions mineures témoins : 3,4 % dépressions majeures 4,5 % dépressions mineures Cox et al., 1993 (4) prévalence groupes appariés post-partum/population générale 232 cas 232 témoins durant le post-partum : 13,8 % dépression avant 6 mois 9,1 % dépression à 6 mois témoins : 13,4 % dépression avant 6 mois 8,2 % dépression à 6 mois Troutman et Cutrona, 1990 (11) prévalence groupes appariés adolescentes post-partum/ population générale 128 cas 114 témoins 6 semaines de post-partum : 6 % dépressions majeures 20 % dépressions mineures témoins : 4 % dépressions majeures 10 % dépressions mineures N Prévalence dépression 8 Mise au point Mise au point Formes cliniques Des troubles modérés peuvent venir compliquer un blues du post-partum (qui, lui, est aussi fréquent que normal), ou survenir dans un deuxième temps. Le tableau est celui d’une mère fatiguée, se plaignant d’un certain nombre de troubles somatiques (douleurs diverses par exemple), d’une grande fatigue, de difficultés importantes d’endormissement et du sommeil, de difficultés alimentaires, cela accompagné d’une absence de plaisir, particulièrement dans les soins au bébé, et de sentiments d’incapacité et de culpabilité. Certaines mères souffriront aussi de phobies d’impulsion où la peur de faire du mal au bébé peut entraîner un évitement du contact, une mise à distance du bébé ou une décharge des soins sur l’entourage. La dépression peut prendre une forme plus masquée où prédomineront alors l’irritabilité et l’anxiété. Souvent, ces mères, contrairement aux précédentes, seront dans une relation plus intrusive avec leur bébé qui peut facilement devenir persécutant et faire l’objet d’une agressivité parfois physique. D’autres mères seront dans une relation “mécanique” avec leur enfant où les soins seront donnés, mais sans que soient prises en compte la spécificité de l’enfant et ses demandes. Enfin, citons également les dépressions sévères, souvent accompagnées d’un ralentissement psychomoteur impressionnant, voire d’idées délirantes, qui ont l’avantage de ne pas passer inaperçues et obligent à la mise en place de soins pour la mère et l’enfant. Facteurs de risque La naissance est une rencontre entre une mère, avec sa propre histoire, sa personnalité, et un bébé qui a déjà ses spécificités. La qualité de l’interaction et le bien-être de chacun sont dépendants de cette rencontre, mais aussi, bien entendu, de la présence du père et, au-delà, de l’entourage affectif et social. Nous savons qu’une femme primipare (première grossesse), ne vivant pas avec le père ou en conflit avec celui-ci ou ne pouvant pas s’appuyer sur sa propre mère présentera un risque important de dépression du post-partum. Citons d’autres facteurs rapportés dans la littérature : chômage et difficultés financières, faible niveau socio-économique, événement stressant comme un deuil récent, déficience de soutien interpersonnel (tissu social, etc.), dépression paternelle. En ce qui concerne spécifiquement la mère ont rapporté l’importance de facteurs comme : l’âge inférieur à 20 ans (mais les résultats sont contradictoires), les antécédents de carence affective et d’épisodes dépressifs. Enfin, certains nourrissons plus irritables et ayant un faible niveau d’activité pourraient favoriser chez leur mère une dépression, de même que les prématurés, voire ceux ayant un petit poids de naissance. Il est probable que ces différents facteurs de risque soient interdépendants, pouvant se cumuler et créer ainsi une vulnérabilité particulière chez la mère. Le nourrisson et les interactions mère déprimée-nourrisson Le nourrisson : ses compétences En ce qui concerne le nourrisson, il existe actuellement énormément de travaux montrant à quel point le bébé est capable, dès sa naissance, de répondre aux sollicitations parentales et même de les solliciter. Il est un partenaire actif de l’interaction. Ce qui veut dire que chaque bébé a des compétences spécifiques qui vont influencer la mise en place des interactions et l’état maternel. Chaque bébé possède une certaine irritabilité, “consolabilité” qui lui est propre. On sait aussi que de nombreux prématurés présentent une hypersensibilité aux stimuli sensoriels qui peut entraîner chez la mère un sentiment de désarroi. Brazelton et Nugent (12) ont mis au point une échelle permettant l’évaluation comportementale du nouveau-né qui a pour but d’aider les parents à comprendre leur enfant en identifiant les particularités de celui-ci. Act. Méd. Int. - Psychiatrie (20), n° 1, janvier-février 2003 Interactions mère-enfant Le retentissement d’une dépression du post-partum sur le développement psychoaffectif de l’enfant pourrait essentiellement se faire par le biais des conflits au sein du couple et de la détérioration des capacités maternelles et donc des interactions avec le jeune enfant (13). Il est évident qu’une mère déprimée, atteinte dans son fonctionnement psychique, ne peut pas être disponible pleinement pour son bébé et que cela aura un impact sur les soins, l’interaction engendrant en retour un ajustement particulier du bébé en fonction de son équipement psychobiologique et de ses compétences. Le comportement maternel est dans son ensemble modifié, mais c’est surtout le déroulement temporel des échanges qui est affecté, entraînant la non-harmonisation et la non-synchronisation. Il faut, cela étant dit, souligner la grande variabilité interindividuelle. Globalement, les mères déprimées sont plus en retrait et moins présentes dans l’interaction. L’univers de l’enfant s’en trouve appauvri, du fait du peu de stimulations relationnelles avec l’extérieur, ou encore du peu d’ouverture au jeu et au plaisir de la découverte, avec un discours à tonalité négative. En retour, le répertoire de l’enfant va se trouver diminué dans ses possibilités de donner sens aux événements et dans ses capacités intersubjectives. L’enfant sera ainsi entravé dans ses apprentissages. Ayant du mal à répondre aux signaux du bébé, les mères sont irritables, ce qui accroît la détresse chez celui-ci. Elles gèrent plus difficilement leur agressivité, ce qui peut se traduire par une difficulté à poser des interdits ou encore par des moments de passage à l’acte pouvant aller jusqu’à la maltraitance. D’autres vont tenir des propos dévalorisants sur leur enfant. Enfin, les mouvements d’indépendance de l’enfant vont être particulièrement difficiles à gérer pour ces mères. 9 Mise au point Mise au point Conséquences de la dépression maternelle sur le développement de l’enfant Types d’études Dès les années 1970, un certain nombre d’études s’intéressent aux enfants de parents déprimés. Les populations étudiées sont essentiellement d’âge scolaire. Les résultats sont variables, parfois contradictoires. De nombreux biais méthodologiques leur sont reprochés, comme la non-prise en compte du contexte général (situation conjugale, socio-économique, etc.) pouvant avoir en lui-même un impact sur le développement de l’enfant, ou encore, la non-prise en compte de l’aspect développemental, un événement ayant un impact différent suivant sa durée et son moment de survenue dans l’histoire de l’enfant. À partir de 1985, de plus en plus d’études vont s’intéresser aux mères déprimées avec de très jeunes enfants, en étudiant les facteurs environnementaux (14, 15). D’autres données nous viennent d’études rétrospectives. Ces études sont très critiquées car soumises à plusieurs biais comme celui de la mémoire, et ne peuvent permettre de conclure. D’autres pistes de réflexion nous viennent des travaux psychanalytiques au travers de la “reconstruction” pendant la cure d’expériences précoces. Les études les moins critiquables sur le plan méthodologique sont celles qui permettent le suivi des mères repérées dès leur dépression et de leur enfant tout au long de son développement. Ainsi, ces études ont montré différents risques développementaux, et ce, dès les premières années. indisponibilité psychique, affective touche d’avantage le bébé qu’une séparation. Mais il ne semble pas que la dépression du nourrisson soit la plus fréquente des réponses de l’enfant à la dépression de sa mère. Kreisler (16) a décrit différents troubles psychosomatiques que l’on retrouve plus fréquemment chez les enfants de mères déprimées, comme les troubles du sommeil, les troubles alimentaires, les eczémas et les infections ORL à répétition. Des troubles plus graves, comme un arrêt de croissance ou un retard de développement psychomoteur avec hypotonie, ont également été décrits. Altérations du développement cognitif de l’enfant Les moins bonnes capacités cognitives des enfants de mères déprimées dans la première année sont retrouvées dans différentes études et à différents âges (2, 10 et 19 mois, 3, 4 et 5 ans, etc.) (tableau II). Les échelles utilisées varient d’une étude à l’autre. Un retard global du développement cognitif est avancé par certaines études, d’autres ne trouvent qu’un retard spécifique, comme sur l’acquisition du langage. Certaines études montrent une atteinte uniquement des garçons. Enfin, une étude longitudinale à 5 ans met en évidence un retard de développement à 18 mois chez les enfants de mères déprimées en post-partum, avec une corrélation entre qualité des interactions à deux mois et niveau intellectuel à 5 ans et, chez les enfants de mères déprimées, des jeux moins créatifs et plus mécaniques, une plus grande difficulté à entrer en relation avec les enseignants. Tableau II. Études longitudinales prospectives portant sur la dépression maternelle durant la petite enfance et le développement socio-émotionnel des jeunes enfants. Auteur, année N Période de suivi Résultats Caplan et Cogill, 1989 (17) 92 grossesse à 4 ans Murray, 1992 (14) 61 cas + 42 témoins grossesse à 18 mois Sharp et al., 1995 (18) 60 cas + 75 témoins grossesse à 4 ans Hart et al., 1998 (19) 25 cas + 49 témoins grossesse à 1 an Carter et al., 2001 (20) 69 grossesse à 30 mois Risques développementaux Dépressions et troubles psychosomatiques Certains travaux se centrent sur le retrait interactif et les véritables dépressions du nourrisson, initialement décrites dans les séparations physiques du bébé avec sa mère (travaux de Spitz et de Bowlby), cela avant de se rendre compte qu’une Facteurs de risque de troubles du comportement de l’enfant à 4 ans : – trouble psychiatrique paternel ; – conflit conjugal pendant la grossesse ; – dépression maternelle actuelle. Pas de corrélation entre dépression maternelle du post-partum et troubles du comportement à 4 ans. Plus de troubles du comportement chez les enfants de mères déprimées dans le post-partum (troubles du sommeil, de l’alimentation, colères). Pas de relation entre difficultés comportementales et troubles de l’attachement. Plus de troubles du comportement à 4 ans chez les garçons de mères déprimées dans le post-partum, pas de différence pour les filles. Temps de concentration sur un jeu à 1 an corrélé à dépression maternelle du post-partum. Mères déprimées plus intrusives avec les garçons. Plus de comportements d’externalisation et de problèmes de régulation chez les garçons de mères déprimées dans le post-partum (épisode résolu), pas de différence pour les filles. Plus de comportements d’externalisation, d’internalisation, de troubles de la régulation et moins de compétences chez les garçons de mères actuellement déprimées, pas de différence pour les filles. 10 Mise au point Mise au point Troubles du développement socioémotionnel et du comportement Une équipe a trouvé des différences à 18 mois chez des enfants de mère déprimée avec un hyperinvestissement de la motricité au détriment du langage. Une autre étude (14) trouve une plus grande fréquence de troubles du sommeil, du comportement alimentaire et de colères à 18 mois. Plus tardivement, à l’âge scolaire, les risques concernent la plus grande fréquence des troubles dépressifs et anxieux et des troubles des conduites. En revanche, une étude longitudinale (17) ne met pas en évidence de lien entre troubles du comportement chez des enfants de 4 ans et dépression postnatale. Une autre étude à 4 ans ne montre pas de trouble du développement émotionnel. Plusieurs études (18, 21) trouvent une différence selon le sexe pour les troubles du comportement, qui ne concernent que les garçons à 4 ans. Les résultats sont donc variables. Certains sont retrouvés à plusieurs reprises : augmentation de troubles du comportement chez l’enfant si la dépression maternelle est actuelle, vulnérabilité plus grande chez les garçons. Lorsque des troubles du développement socio-émotionnel des jeunes enfants sont observés, ils sont à type de troubles de la régulation (troubles du sommeil, de l’alimentation, émotions négatives, etc.) et de l’augmentation des symptômes d’externalisation (activité, impulsivité, agressivité, etc.). Troubles de l’attachement À 18 mois, l’attachement anxieux est plus fréquent chez les enfants de mères déprimées dans le post-partum sans que cela soit lié à la durée, à la sévérité ou à l’actualité de la dépression. L’attachement insecure précoce (peu de sentiment de sécurité interne) peut être une source de plus grande fragilité dans le développement (22). Conclusion S’il apparaît que les troubles dépressifs maternels ont un impact sur le développement de l’enfant, il faut souligner que ces répercussions ne sont pas systématiques, qu’elles ne sont pas encore bien connues, et qu’elles peuvent être atténuées par d’autres personnes de l’entourage (présence du père ou d’un substitut maternel, par exemple). L’important est de pouvoir dépister le plus précocement possible les mères en difficulté dans la rencontre avec leur bébé, de pouvoir les autoriser à dire leurs craintes et de leur offrir le soutien nécessaire. Ce dépistage devrait débuter dès la grossesse. Dans le post-partum, l’utilisation de l’EPDS pourrait être systématisée (valeur prédictive positive : 73 %). Les efforts à l’heure actuelle doivent aller vers la formation des professionnels (gynécologues-obstétriciens, médecins généralistes, pédiatres, personnel soignant des PMI, etc.) afin qu’ils puissent dépister les situations à risque sans négliger pour autant la recherche, afin de mieux comprendre les mécanismes par lesquels la dépression maternelle retentit sur le développement de l’enfant. Références 1. Kumar R, Robson K. A prospective study of emotional disorders in childbearing women. Br J Psychiatry 1984 ; 144 : 35-7. 2. O’Hara MW, Neunbauer DJ, Zekoski EM. Prospective study of postpartum depression : prevalence, course, and predictive factors. J Abnorm Psychol 1986 ; 93 : 158-71. 3. Cooper PJ, Campbell EA, Day A et al. Non-psychotic psychiatric disorder after childbirth : a prospective study of prevalence, incidence, course and nature. Br J Psychiatry 1988 ; 152 : 799-806. 4. Cox JL, Murray D, Chapman G. 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