Définition des prestations OMSV / 05.09.2005 Grille 10
pour l'activité de l'infirmière Petite enfance Santé de la mère
dans le canton de Vaud p 2
4. Contenu de l’intervention des IPE-VD
Messages
clé
Le baby blues est fréquent et de bonne évolution
La dépression du post-partum demande un suivi et un traitement
L’état physique et psychique de la mère influence la qualité du lien qu’elle établit
avec son bébé
Contenu
Généralités
– Les mères affrontent bien des problèmes communs durant les premiers jours
suivant une naissance. Elles peuvent ressentir de l’isolement, de la peur ou de
l’insécurité au sujet des soins à l’enfant et de l’allaitement. L’adaptation à leur
nouveau rôle, les réactions du conjoint et des frères et sœurs peuvent être vécus
comme difficile. La fatigue est fréquente. L’image corporelle est en évolution. Les
mères ont besoin d’être aidées et appuyées durant cette période de changements
physiologiques et psychiques. Les réactions sont diverses, certaines mères sont
pleines d’énergie, heureuses et excitées; d’autres sont épuisées et veulent dormir
– La diminution constante des séjours hospitaliers augmente les inquiétudes
potentielles et exige des IPE une intervention précoce
a) Santé psychique
Le baby blues
– Survient entre le 3e et le 5e jour après la naissance. Il est fréquent (50-80 % des
naissances) et bénin. On retrouve des symptômes anxieux, dépressifs, avec
inquiétude, sentiments de dévalorisation et de culpabilité, asthénie, tristesse,
pleurs, irritabilité, troubles du sommeil
– C’est un état transitoire à dédramatiser qui dure d’une à deux semaines et
régresse totalement. Le fait de parler, de pleurer d’exprimer des sentiments, d’être
rassurées, permet aux mères de vivre le moins mal possible ce baby blues. S’il
persiste plus d’une à deux semaines malgré un entourage chaleureux, il faut
redouter une dépression
Dépression du post-partum
– Elle survient entre 2 semaines et quelques mois après l’accouchement, elle touche
10-20 % des mères. On retrouve des symptômes dépressifs et anxieux avec
parfois une multiplication des consultations pédiatriques pour des motifs variés
(difficultés alimentaires de l’enfant, troubles de sommeil de l’enfant)
– Il est important de diagnostiquer et de traiter les dépressions maternelles car elles
entraînent des relations précoces mère-enfant pathologiques pouvant altérer le
développement du nourrisson. Les femmes à plus hauts risques sont celles qui ont
déjà souffert de dépression ou qui ont connu une grossesse difficile avec des
problèmes affectifs ou qui vivent des situations familiales ou conjugales difficiles,
des situations psychosociales complexes
– Cette dépression peut récidiver à l’occasion de grossesses futures et être
inaugurale d’un trouble dépressif récurant
– Les mères tentent souvent de cacher leur état dépressif à leur entourage, elles ont
peur de passer pour de mauvaises mères. Les traitements de soutien sont
importants tels que l’aide à domicile et l’encadrement de la mère dans sa relation
avec l’enfant. Un traitement psychothérapeutique et des antidépresseurs s’avèrent
souvent indispensables. Le pronostic est bon pour la plupart des femmes traitées.
Il est important que les professionnels dépistent les mères susceptibles de faire
une dépression afin de les aider au mieux et au plus vite
Des questions sur les thèmes suivants peuvent être posées à la mère :
Fatigue
Changement d’appétit
Sentiment d’incompétence et perte de contrôle
Anxiété,
Tristesse, pleurs
Difficulté de prendre des décisions
Peu de plaisir, goût à rien