
zoom
BSI
Un « bouzin » obscur et abscons dont seule l’Onsil
ne veut pas !
L’expérimentation va débuter prochainement.
e 8 décembre 2015 a eu lieu la
dernière réunion relative au BSI,
en présence des représentants de
la CNAMTS et des quatre syndicats d’infir-
mières libérales.
Le bilan et la synthèse sont dématérialisés
sous la forme de documents A3 et A4. La
synthèse qui va être envoyée aux méde-
cins est un format A4. Ces derniers n’ont
pas encore donné leur avis. La CNAMTS
et les trois syndicats signataires espèrent
que cela leur conviendra et qu’ils feront
un retour positif. Mais pas l’Onsil, qui est
contre cette version du BSI et ne l’a pas
votée.
Selon la CNAMTS et les trois syndicats,
c’est un bon travail, car ils sont arrivés
à dématérialiser la DSI. L’Onsil a signalé
que le but était surtout une simplification,
et qu’on en est bien loin. Mais pour eux,
dématérialiser signifie simplifier.
L’Onsil a alors posé la question du
contrôle : si demain l’infirmière libérale
fait ce bilan et l’envoie, puis est contrôlée
et qu’il ressorte qu’elle ne passe pas 1/2
heure au chevet du patient, peut-il y avoir
demande d’indu ? La réponse est claire :
« Oui, bien, sur, rien n’est changé ».
L’Onsil a ensuite demandé à quoi va servir
ce BSI et la réponse de la CNAMTS est en-
core une fois claire : « À apporter des ar-
guments contre la notion de temps passé
dans le cadre des négociations conven-
tionnelles en 2017 ; vous prouverez ain-
si ce que vous faites réellement. » Mais,
selon certains représentants de la Caisse,
« Ceci est toutefois loin d’être acquis ; ne
préjugez de rien quand même ».
La 1ère étude expérimentale du BSI aura
lieu dans le courant du 1er semestre 2016
avec pour cible des infirmiers et des mé-
decins. Le but sera que les infirmières
ciblées (de 20 à 30) disent ce qu’elles
pensent de la lisibilité de cette grille
d’évaluation, sur le fond et la forme. Leurs
remarques seront notées, détaillées, pour
produire alors une grille plus adaptée aux
attentes recueillies, afin de la faire expéri-
menter par un plus grand nombre.
L’Onsil a signalé que 20 ou 30 infirmières
sur une population de 84000 c’est peu ;
les responsables de la CNAMTS ont pré-
tendu qu’au bout de dix ou onze personnes
testées, ce sont les mêmes réflexions qui
reviennent. Les retours se feront en face-
à-face : quelqu’un rencontrera les infir-
mières sélectionnées, puis également les
médecins pour leur poser la question de
l’utilité de cet outil.
Quatre zones et cinq infirmières par zone
seront sélectionnées, certaines faisant
beaucoup de DSI et d’autres n’en faisant
pas beaucoup. La question principale
posée ne sera pas : « Est-ce que cela va
vous apporter quelque chose ? » mais
simplement « Est-ce que cela vous plaît,
est-ce assez simplifié, que faut-il rajou-
ter ? ». C’est donc la forme qui intéresse
la CNAMTS et non pas le fond.
À la suite de ce processus, un nouveau
document BSI sera établi et une seconde
expérimentation aura lieu du second se-
mestre 2016 jusqu’à fin 2017. Cette fois,
ce sera une mise en situation, à remplir
pour des patients. Les infirmières rem-
pliront ces BSI, qui seront envoyés et
examinés. Il nous a été précisé que le
but était de savoir qui fait quoi. On définit
une méthodologie, des territoires et le BSI
pourra être soumis à validation par l’HAS,
laquelle, selon la CNAMTS, ne devrait pas
avoir grand-chose à redire et ne devrait
donc pas prendre trop de temps, étant
donné qu’il n’y aura rien de particulière-
ment nouveau dans la démarche. Espé-
rons que le compte-rendu de l’expéri-
mentation sera prêt avant l’ouverture des
négociations conventionnelles pour avoir
une possibilité de négocier sur ce thème !
La CNAMTS devrait revoir les syndicats
vers la fin de la première expérimentation
pour affiner la méthodologie, les territoires
et le nombre d’infirmières testées, et pour
définir comment se passera la seconde
expérimentation.
L’Onsil a insisté sur le fait qu’elle n’est
pas du tout d’accord avec ce travail, la
CNAMTS sachant déjà tout ce que les
infirmières font depuis l’enquête sur le
contenu des AIS ! Un grand silence de tous
a ponctué cette réflexion...
Enfin l’Onsil a interpelé la CNAMTS sur la
légalité des formations de certaines socié-
tés sur le BSI qui n’est pas encore validé.
La Caisse a répondu que le DPC le per-
mettait, et que bien que ce n’était pas de
son ressort, elle demanderait une réponse
officielle à l’OGDPC afin que des garde-
fous soient posés. L’Onsil a interrogé di-
rectement l’OGDPC et attend la réponse.
2
N° 161 - Janvier 2016
L
Formations BSI. Attention !
Des formations sur le BSI sont propo-
sées sur toute la France par diverses
sociétés de formation. Pourtant, le BSI
n’est pas encore validé par la Caisse
nationale d’assurance maladie (et en-
core moins par l’Onsil) et n’est donc
pas inscrit dans la convention et ne le
sera peut-être même jamais !
Ne perdez pas de temps pour rien, en
tous les cas pour vous...
Le BSI doit être expérimenté dans toute
la France jusqu’à fin 2017 et ne sera
pas accepté par l’Onsil si la notion de
temps passé à réaliser les AIS n’est pas
abolie de la NGAP.
Indirectement, ces formations vont ser-
vir à influencer les infirmières libérales
qui feront les expérimentations pour
qu’il ne soit pas dit que ce document
est complexe ou n’apporte rien.
Encore pire, cela va permettre à l’As-
surance maladie de dire si l’infirmière
réalise de l’aide ou du soin et donc de
pouvoir refuser des AIS.
Si vous souhaitez la mise en place de la
consultation infirmière, prônée par l’Onsil
depuis toujours et non un flicage de votre
activité : boycottez ces formations !
Faites passer le message autour de
vous.