LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON– N° 2013-63 SEPTEMBRE 2013 – Attractivité économique : atouts et faiblesses du LanguedocRoussillon. – L’emploi cadre au cœur des mutations de la région. – Cadres : quelles perspectives pour 2013. Dossiers attractivité régionale de l’Apec 9e région la plus peuplée, le Languedoc-Roussillon se positionne au 2e rang des régions de France métropolitaine pour la croissance démographique, essentiellement en raison des flux migratoires. Son tissu économique est diversifié et la région est bien positionnée sur des secteurs générateurs d’emplois qualifiés : numérique, énergies, écotechnologies... Le Languedoc-Roussillon a toutefois durement subi la crise de 2008-2009, qui a affecté plus fortement les petites et moyennes structures, prédominantes dans le tissu économique régional. Le taux de chômage dans la région est aussi le plus important de France métropolitaine. En 2012, les entreprises du secteur privé implantées en Languedoc-Roussillon employaient 76 000 cadres, soit près de 3 % des cadres français. Les agglomérations de Montpellier et, dans une moindre mesure, de Nîmes concentrent la majeure partie des opportunités d’emplois pour les cadres. –ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE : ATOUTS ET FAIBLESSES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON– 1. Différence entre le nombre de personnes qui sont venues habiter dans la région au cours de l’année et le nombre de personnes qui ont quitté la région. – UN TERRITOIRE D’ÉCHANGES – ferroviaires, logistiques, aériens, routiers et portuaires et sa base logistique Saint-Charles International est l’une des plus importantes d’Europe. Composé de cinq départements, le Languedoc-Roussillon s’étend sur 5 % du territoire métropolitain. La région est bordée au Sud par l’Espagne et l’Andorre et quatre de ses départements s’ouvrent sur la mer Méditerranée (seule la Lozère ne possède pas de façade maritime). Son littoral et sa faible densité (96 habitants au km² contre 115 en moyenne pour la France métropolitaine), sans oublier son climat, contribuent à la rendre attractive sur le plan démographique et touristique. La région dispose d’un réseau d’infrastructures qui permet de la relier aux grandes métropoles nationales et internationales. Le Languedoc-Roussillon est ainsi doté de plusieurs aéroports, dont celui de Montpellier, classé au 15e rang national en termes de trafic de passagers, et d’un réseau ferroviaire bien développé. Le projet de prolongation de la ligne TGV entre Montpellier et Barcelone via Perpignan constitue également un signe de l’ouverture de la région sur le monde ibérique. La région se situe en outre au carrefour de quatre autoroutes : axes Rhône-Espagne (A9), Méditerranée-Atlantique (A61), Paris-Espagne (A75) et Nîmes-Marseille-Italie (A54). Elle dispose enfin de cinq ports maritimes (dont celui de Sète, 11e port français pour le trafic de marchandises) et de plusieurs plates-formes multimodales dont celle de Pyrénées-Méditerranée (dans les Pyrénées-Orientales), l’une des dix plates-formes multimodales et multisites françaises d’intérêt européen. Elle associe sites – 2E RÉGION LA PLUS DYNAMIQUE AU PLAN DÉMOGRAPHIQUE – Source : Insee, recensement de la population, 2010. France métropolitaine – Tableau 1– Dynamisme démographique des régions françaises : place du Languedoc-Roussillon 2 Population en 2010 Corse Taux de variation annuel moyen entre 1999 et 2010 (en %) Classement régional dynamisme démographique 309 693 1,6 1re 2 636 350 1,3 2e Midi-Pyrénées 2 881 756 1,1 3e Aquitaine 3 232 352 1,0 4e Pays de la Loire 3 571 495 0,9 5e Languedoc-Roussillon APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON La région Languedoc-Roussillon compte 2,6 millions d’habitants, soit 4,1 % de la population française. Ceci fait d’elle la 9e région française la plus peuplée. Entre 1999 et 2010, la population régionale a augmenté de 340 000 habitants, soit un taux de variation annuel moyen de 1,3 % par an. Le LanguedocRoussillon figure ainsi au 2e rang des régions les plus dynamiques de métropole pour la croissance démographique, derrière la Corse (tableau 1). Cette croissance est plus marquée pour les petites communes proches du littoral (Canet-en-Roussillon, Saint-Cyprien, Agde ou Mèze) et dans les agglomérations de Montpellier, Nîmes, Perpignan et Narbonne. Ce dynamisme s’explique surtout par un excédent migratoire1. Le Languedoc-Roussillon est la région de France qui concentre le moins de natifs. Elle attire les jeunes comme les plus âgés, en provenance principalement des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes et Île-de-France. Si le flux migratoire contribue à ralentir le vieillissement de la population régionale, la part des moins de 30 ans reste inférieure à la moyenne nationale. L’agglomération montpelliéraine fait figure d’exception avec une surreprésentation des 15-29 ans. Dans la région, 40 % de la population se concentre dans le département de l’Hérault, porté par le dynamisme démographique de Montpellier (257 000 habitants, 8e commune de France). 27 % de la population vit dans le Gard (notamment dans l’agglomération de Nîmes, 22e commune de France avec 142 000 habitants), 17 % dans les Pyrénées-Orientales (porté par Perpignan, 30e commune française avec 117 000 habitants) et 13 % dans l’Aude. La Lozère n’accueille quant à elle que 3 % des habitants. En dehors de Montpellier, Nîmes, Perpignan, Béziers et Narbonne, les villes de la région ne dépassent pas 50 000 habitants. Portée par les caractéristiques démographiques du territoire et par son attrait touristique, l’économie languedocienne est avant toute résidentielle (dite aussi présentielle), c’est-à-dire tournée vers la population présente sur le territoire. Le tertiaire marchand représente ainsi 52,7 % de la valeur ajoutée brute régionale, soit plus que la moyenne nationale hors Île-de-France (50,7 %). Les activités de commerce sont fortement présentes dans la région, tout comme les services administrés (santé, action sociale et administration), l’immobilier, la construction ou les services aux entreprises. La forte attractivité touristique de la région (1re région pour le nombre de nuitées en camping, 3e pour le nombre de résidences secondaires) contribue en outre au développement du secteur tertiaire, que ce soit sur le littoral, dans la chaîne des Pyrénées ou plus à l’intérieur des terres (Pays cathare, Cévennes…). L’importance des services explique la prédominance de petites et moyennes structures dans le tissu économique languedocien : 58 % des salariés travaillent dans des entreprises qui comptent moins de 250 salariés, contre 46 % en moyenne pour la France métropolitaine. L’agriculture représente par ailleurs 3,2 % de la valeur ajoutée de la région contre 2,6 % en moyenne des régions hors Île-de-France. Première région viticole française par la surface et le volume, le Languedoc-Roussillon est aussi un producteur majeur de fruits et légumes. L’importance du tourisme et de l’agriculture explique que l’activité économique du Languedoc-Roussillon est davantage saisonnière que dans d’autres régions. L’industrie est en revanche bien moins présente en Languedoc-Roussillon que dans d’autres régions. Elle ne pèse que pour 8 % dans la valeur ajoutée brute régionale (contre 12,6 % au niveau national). La région a néanmoins su se doter d’un tissu industriel positionné sur des activités à forte valeur ajoutée : les industries chimique et pharmaceutique représentées par des grands groupes comme Sanofi (à Montpellier) ou Rhodia (à Salindres, Gard), l’énergie où la filière nucléaire est bien implantée avec Areva (à Montpellier) ou le Commissariat à l’énergie atomique (CEA Marcoule à Bagnols-sur-Cèze, Gard). L’industrie agroalimentaire est également bien représentée dans la région avec la présence de grands groupes comme Nestlé (source de Perrier à Vergèze, Gard), Cémoi (Perpignan) ou Royal Canin (dont le siège se situe à Aimargues, Gard, et qui constitue le 1er employeur privé du département). On peut enfin noter que les technologies numériques représentent un domaine d’excellence de la région. En particulier, le Languedoc-Roussillon figure parmi les régions majeures de l’industrie du jeu vidéo. De grands groupes d’envergure internationale (Ubisoft), comme des PME innovantes, composent le tissu d’entreprises de la filière, particulièrement implantée dans l’Hérault. – ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET RECHERCHE : UN TRÈS FORT POTENTIEL – Les dépenses en recherche & développement représentent 2,8 % du PIB régional (contre 2,3 % en France), ce qui situe la région au 5e rang des régions métropolitaines en la matière, au même niveau que la région RhôneAlpes. La région se caractérise, d’une part, par la part importante prise par la recherche publique et, d’autre part, par une certaine faiblesse de la recherche privée en lien avec l’industrialisation du tissu économique régional. Les trois quarts de la R&D privée se concentrent dans quelques entreprises relevant de la haute technologie (industrie pharmaceutique, services informatiques, fabrication d’instruments médicaux et de précision). En matière d’enseignement supérieur, la région compte 5 universités (3 à Montpellier, 1 à Nîmes et 1 à Perpignan) et 4 écoles d’ingénieurs (3 à Montpellier et l’école des mines d’Alès). En tout, 97 000 étudiants étaient inscrits dans un établissement du supérieur en 20112012. De surcroît, 23 % de la population de 15 ans et plus et ayant terminé ses études est diplômée du supérieur en Languedoc-Roussillon (tableau 2), soit le 7e rang des régions métropolitaines derrière l’Alsace et devant l’Aquitaine. – Tableau 2– Part des diplômés du supérieur dans la population de 15 ans et plus ayant terminé leurs études (par région) : place du Languedoc-Roussillon Part (en %) Classement des régions Île-de-France 35,9 1re Rhône-Alpes 26,4 2e Midi-Pyrénées 26,0 3e Alsace 23,1 6e Languedoc-Roussillon 23,0 7e Aquitaine 22,9 8e […] APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON Source : Insee, recensement de la population, 2009. – UNE ÉCONOMIE TOURNÉE VERS LES SERVICES ET OÙ L’INDUSTRIE RÉSISTE – 3 – 4 PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ PORTÉS PAR LANGUEDOC-ROUSSILLON ET DE NOMBREUSES COLLABORATIONS – 2. Pour l’Insee, une aire urbaine est un ensemble de communes d’un seul tenant constitué d’abord par une ville pôle puis par des communes périurbaines ou rurales dont au moins 40 % de la population ayant un emploi travaille dans une ville ou des communes attirées par celles-ci. 3. Les cadres des fonctions métropolitaines (CFM) sont définis par l’Insee comme les cadres et chefs d’entreprises de plus de 10 salariés de 5 fonctions jugées stratégiques et à contenu décisionnel élevé : conception-recherche (ingénieurs, chercheurs…), prestations intellectuelles (avocats, architectes…), commerce interentreprises (cadres technico-commerciaux…), gestion (cadres de la banque, finance, ressources humaines), culture-loisirs (journalistes, artistes…). La région porte 4 pôles de compétitivité : EAU (dont le siège est situé à Montpellier), axé sur l’identification, la gestion et la valorisation des ressources en eau, Qualiméditerranée (Montpellier) centré sur l’agroalimentaire, Derbi (Perpignan) consacré aux énergies renouvelables, Trimatec (Pont-Saint-Esprit) qui travaille sur les écotechnologies. Parallèlement, des entreprises de la région sont également membres de nombreux pôles portés par la région limitrophe de Provence-Alpes-Côte d’Azur : Eurobiomed (biotechnologies), Mer PACA (énergie et transport), Terralia (agroalimentaire), Optitec (optique et phonique) et Risques (gestion des risques technologiques et naturels). Enfin, certains établissements languedociens participent au pôle ViaMéca (microtechnique, mécanique) porté par la région Rhône-Alpes. En 2011, 287 établissements languedociens étaient impliqués dans des pôles de compétitivité, représentant 12 900 salariés dont 4 800 cadres. – RAYONNEMENT ET ATTRACTIVITÉ DE LA MÉTROPOLE MONTPELLIÉRAINE – L’aire urbaine2 de Montpellier est la plus importante de la région puisqu’elle compte 549 000 habitants (soit 21 % des habitants de la région). Au niveau régional, elle devance de loin les aires urbaines de Perpignan (302 000 habitants), Nîmes (252 000 habitants), ou Béziers (160 000 habitants). En termes d’emplois qualifiés, l’aire urbaine de Montpellier se situe au 12e rang des aires urbaines françaises comptant le plus de cadres des fonctions métropolitaines (CFM), c’est-à-dire de cadres et chefs d’entreprises dans des fonctions à forte valeur ajoutée (conception, recherche, prestations intellectuelles, culture, gestion…)3. Elle rassemble en effet 27 000 CFM, soit un peu moins que Rennes mais plus que Rouen. Elle figure de surcroît à la 5e place quant à la part des CFM dans l’emploi total (tableau 3). Divers éléments contribuent à situer l’aire urbaine de Montpellier au cœur de l’économie régionale et nationale. Celle-ci peut ainsi se prévaloir d’avoir développé des expertises très pointues dans les domaines des technologies de l’information et des communications et du « tertiaire supérieur » (services aux entreprises tels que services financiers, ingénierie, logistique, contrôle, règlementation, formation, etc.) particulièrement attractifs pour les emplois qualifiés. L’aire urbaine accueille des structures à forte notoriété (IBM, Dell, Ubisoft, Altrad, Alstom Grid…) et des centres de recherche tant dans le domaine public que privé (avec par exemple un important centre de R&D de Sanofi-Avantis), ce qui renforce son attractivité. Bien qu’elle soit moins peuplée que Perpignan, l’aire urbaine de Nîmes concentre plus de CFM que cette dernière (6 600 contre 6 100). Elle figure ainsi au 41e rang des aires urbaines françaises pour le nombre de CFM. Perpignan se situe juste derrière, au 42e rang. • – Tableau 3– Cadres des fonctions métropolitaines (CFM) dans les aires urbaines de plus de 50 000 emplois Nombre de CFM en 2009 Part dans l'emploi total (en %) Classement selon le nombre Classement selon la part Paris 1 111 934 19,3 1re 1re Lyon 118 700 12,3 2e 4e 80 481 14,5 e 3 2e 26 719 11,7 12e 5e Nîmes 6 595 6,7 41e 38e Perpignan 6 135 5,7 42 e 58e Béziers 2 789 5,0 67e 63e Toulouse […] Montpellier 4 APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON Source : Insee, recensement de la population, 2009. Aire urbaine –L’EMPLOI CADRE AU CŒUR DES MUTATIONS DE LA RÉGION– – 960 000 ACTIFS EN EMPLOI ET LE TAUX DE CHÔMAGE LE PLUS ÉLEVÉ DE MÉTROPOLE – Pour l’ensemble des secteurs d’activité (y compris le secteur public), le Languedoc-Roussillon compte 960 000 actifs en emploi, dont 825 000 salariés. 29 % des emplois sont concentrés sur la zone d’emploi4 de Montpellier, qui constitue la 14e zone d’emploi la plus importante de France devant Nice. La 2e zone d’emploi la plus importante du Languedoc-Roussillon est celle de Nîmes (Gard). Elle concentre 14 % des emplois privés et publics régionaux, dont une partie est liée à l’activité industrielle générée sur le territoire. La zone d’emploi de Perpignan (Pyrénées-Orientales) se situe non loin derrière avec 13 % des emplois de la région. À l’exception de Béziers (7 % de l’emploi régional), aucune autre zone d’emploi de la région ne concentre plus de 5 % des emplois. Le Languedoc-Roussillon est la région qui enregistre le plus fort taux de chômage en France métropolitaine. Il se situait à 14,2 % au 4e trimestre 2012, contre 10,1 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Trois des départements languedociens font partie des cinq départements au plus fort taux de chômage (Pyrénées-Orientales 1er, Hérault 3e, Aude 4e). Le taux de chômage a en outre progressé de façon nettement plus marquée qu’en France métropolitaine depuis le début de la crise économique de 2008 : +3,3 points en Languedoc-Roussillon entre le 4e trimestre 2008 et le 4e trimestre 2012 contre +2,3 points au niveau national. Cette dégradation touche l’ensemble du territoire régional et certaines zones d’emploi connaissent des taux de chômage très élevés : Agde-Pèzenas (17,1 % fin 2012), Alès (16,7 %), Sète (16,1 %), Béziers (15,9 %) ou Narbonne (15,6 %). Le département de la Lozère fait figure d’exception régionale, avec le plus faible taux de chômage de France (6,2 %), qui s’explique avant tout par la faiblesse de sa population : avec seulement 79 000 habitants, c’est aussi le département français le moins peuplé. Cette importance du chômage dans la région entraîne par ailleurs des situations de précarité. Le LanguedocRoussillon est la région de France métropolitaine où le taux de pauvreté est le plus fort après la Corse : 18,6 % de la population est considérée par l’Insee en dessous du seuil de pauvreté contre 13,5 % en France métropolitaine. – UN TAUX D’ENCADREMENT DANS LA MOYENNE – Avec un taux d’encadrement de 15 % dans le secteur privé, le Languedoc-Roussillon se situe au même niveau que la moyenne nationale hors Île-de-France. La région reste toutefois en retrait par rapport à l’Île-de-France (25 %) et aux régions voisines de Midi-Pyrénées (19 %), Rhône-Alpes (18 %) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (17 %). Les entreprises du secteur privé implantées en Languedoc-Roussillon emploient 75 710 cadres, ce qui place la région au 11e rang des régions françaises pour le nombre de cadres, derrière l’Alsace mais devant la Lorraine. L’ensemble des cadres travaillant dans les entreprises du secteur privé implantées en LanguedocRoussillon représente 2,6 % des cadres français (tableau 4). 4. Pour l’Insee, une zone d’emploi constitue un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lequel les entreprises peuvent trouver l’essentiel de la main-d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts. – Tableau 4– Effectifs cadres du secteur privé : place du Languedoc-Roussillon Nombre de cadres à fin 2012 Taux d'encadrement Classement en nombre de cadres Part de la région sur l'ensemble des effectifs cadres Île-de-France 1 017 470 25 % 1re 35,1 % Rhône-Alpes 311 110 18 % 2e 10,7 % PACA et Corse 215 430 17 % e 3 7,4 % Alsace 80 090 16 % 10e 2,8 % Languedoc-Roussillon 75 710 15 % 11 2,6 % Lorraine 71 850 14 % 12 e e 2,5 % Source : Apec, 2013. […] APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON 5 – DES EFFECTIFS CADRES AFFECTÉS PAR LA CRISE – – LES PARTICULARITÉS DE L’EMPLOI CADRE DANS LA RÉGION : L’IMPORTANCE DE MONTPELLIER – Sur la période 2007-2012, les effectifs salariés de la région ont, selon l’Insee, enregistré une baisse de 1,3 % (contre -2,2 % au niveau national), avec un temps de reprise en 2010 et 2011 suivi d’un nouveau fléchissement en 2012. Aussi, entre 2010 et 2012, les effectifs salariés en Languedoc-Roussillon enregistraient une baisse de 0,9 % alors qu’ils connaissaient une légère hausse au niveau national (+0,3 %). Les effectifs cadres des entreprises du secteur privé ont un peu mieux résisté que les effectifs salariés. Entre 2010 et 2012, ils ont enregistré une hausse de 0,8 % selon l’Apec. Cette progression reste toutefois bien en dessous de celle enregistrée au niveau national (+2,6 %) et c’est la plus faible de toutes les régions françaises après la Bourgogne. On peut noter de surcroît que de nombreux emplois de cadres ont été détruits dans la région depuis 2009. À l’exception de 2011 où 1 390 créations nettes de postes de cadres ont été enregistrées, les effectifs de cadres ont fléchi en 2009 (-390 postes de cadres), 2010 (-160) et 2012 (-790). – Carte 1– Nombre d’emplois de cadres par zone d’emploi en 2009 (secteurs privé et public) Lozère Bagnolssur-Cèze Avignon (partie languedocienne) Source : Insee, recensement de la population 2009, Cartographie Apec. Réalisé avec Philcarto : http://philcarto.free.fr Alès 6 ClermontL'Hérault Lodève Toulouse (partie languedocienne) Ganges Nîmes Montpellier Béziers Carcassonne Sète Agde Pézenas 50 000 Narbonne 13 000 Limoux Perpignan Prades Céret APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON 2500 Selon l’Insee, 40 % des cadres de la région (secteurs privé et public confondus) travaillent dans la zone d’emploi de Montpellier (carte 1). Montpellier se situe en outre au 13e rang des zones d’emploi comptant le plus de cadres, derrière Strasbourg et devant Rouen. La zone d’emploi de Nîmes arrive quant à elle au 2e rang des zones d’emploi cadre pour la région avec 13 % des cadres languedociens. Elle devance de peu celle de Perpignan (11 %). Hormis Béziers (6 %), les autres zones d’emploi regroupent moins de 5 % des cadres régionaux. Les offres d’emploi publiées sur le site de l’Apec en 2012 pour des postes de cadres illustrent l’importance de l’Hérault dans le tissu économique de la région. En effet, 52 % des offres publiées par l’Apec pour des postes de cadres situés en Languedoc-Roussillon concernent ce seul département, contre 26 % pour le Gard et 17 % pour l’Aude. Les départements des Pyrénées-Orientales et de la Lozère recueillent très peu d’offres cadres, respectivement 5 % et moins de 1 % des offres de la région. L’ensemble des offres d’emploi de cadres publiées en 2012 pour le Languedoc-Roussillon révèlent par ailleurs une nette surreprésentation des métiers du commerce (commerce interentreprises et distribution généraliste et spécialisée, 14 % contre 9 % au niveau national) ainsi que de la construction (6 % contre 3 %). À l’inverse, les offres pour le secteur industriel ne représentent que 7 % de l’ensemble des offres régionales, contre 10 % au niveau national. • –CADRES : QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013– – DES PERSPECTIVES 2013 EN DEMI-TEINTE – – Figure 1– Recrutements de cadres pour la région Languedoc Roussillon (entreprises du secteur privé) Pour 2013, les entreprises implantées en LanguedocRoussillon affichent des perspectives en demi-teinte concernant les recrutements potentiels de cadres. Comme au niveau national, 8 % des entreprises de la région envisagent d’augmenter leurs effectifs de cadres et 6 % de les réduire. Entre 2 770 et 3 240 cadres pourraient ainsi être recrutés par des entreprises implantées en Languedoc-Roussillon en 2013 (figure 1). Ceci correspondrait à une progression de +5 % des recrutements par rapport à 2012 pour la fourchette haute, mais à une contraction de -10 % pour la fourchette basse. 4 800 4 800 5 000 4 240 4 000 3 820 3 170 3 000 3 330 2 000 3 240 3 080 2 920 2 770 2 470 2 170 1 000 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Source : Apec, 2013 – DES PROJETS DE RECRUTEMENT DE CADRES CONCENTRÉS DANS L’HÉRAULT – Les projets de recrutement des entreprises pour 2013 recueillis par Pôle emploi pour son enquête sur les besoins en main-d’œuvre (BMO) démontrent l’importance de l’Hérault dans l’économie régionale (tableau 5). Parmi les sept métiers cadres représentant plus de 100 projets de recrutement en 2013 en Languedoc-Roussillon, 62 % concernent en effet ce département et la moitié le bassin d’emploi5 de Mont- pellier. Les métiers d’ingénieurs et cadres d’études-R&D en informatique et d’ingénieurs et cadres technico-commerciaux sont tout particulièrement prisés dans le bassin d’emploi montpelliérain. Quant au département du Gard, il concentre 20 % des projets de recrutement des sept principaux métiers cadres pour 2013. La part passe à un tiers pour les cadres commerciaux, acheteurs et cadres de la mercatique, et à un quart pour les ingénieurs et cadres d’études, R&D de l’industrie et pour les cadres de l’immobilier. • 5. Les bassins d’emploi correspondent, pour Pôle emploi, à une zone géographique définie par des critères de distance des demandeurs d’emploi à leur agence locale Pôle emploi. – Tableau 5– Métiers cadres représentant plus de 100 projets de recrutement en 2013 en Languedoc-Roussillon % Hérault % Gard % Bassin d'emploi Communauté urbaine de Montpellier Ingénieurs et cadres d'études, R et D en informatique, chefs de projets informatiques 324 74 % 12 % 70 % Cadres administratifs, comptables et financiers (hors juristes) 312 51 % 16 % 37 % Ingénieurs du bâtiment et des travaux publics, chefs de chantier et conducteurs de travaux (cadres) 310 61 % 17 % 49 % Ingénieurs et cadres d'études, recherche et développement (industrie) 282 68 % 25 % 61 % Cadres de l'immobilier, syndics 256 52 % 28 % 31 % Cadres commerciaux, acheteurs et cadres de la mercatique 138 45 % 36 % 35 % Ingénieurs et cadres technico-commerciaux 137 79 % 13 % 66 % APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON Source : Pôle emploi, enquête BMO, 2013. Nombre de projets de recrutement 7 – MÉTHODOLOGIE– 2013 05 Ce dossier a été réalisé à partir de recherches documentaires et d’analyses spécifiques réalisées par l’Apec. Pour des raisons de lisibilité, les sources précises de chaque donnée indiquée n’ont pas été systématiquement signalées. La grande NOVEMBRE majorité des informations indiquées proviennent des données officielles publiées par l’Insee. Les données démographiques sont systématiquement issues de données Insee (recensement). De même, les données liées au nombre d’emplois dans la région, et en particulier à l’emploi salarié, sont fournies essentiellement par l’Insee, notamment à partir du dispositif Estel (estimations d’emploi localisées). Enfin, les publications régionales de l’Insee ont été systématiquement consultées. SEPTEMBRE 2013 Autres sources utilisées : – Apec, Offres d’emploi 2012. – Apec, Perspectives de l’emploi cadre, édition 2013. – CCI Languedoc-Roussillon, Chiffres clefs de l’économie 2012. – Eurostat, Dépenses de R&D par région en 2009. – Ministère du redressement productif, Tableau de bord des pôles de compétitivité, édition 2012. – Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, Diagnostic Strater Languedoc-Roussillon Enseignement supérieur - Recherche – Innovation, avril 2011. – Pôle emploi, Enquête Besoins en main-d’œuvre (BMO) 2013. – Site internet de la Direction régionale des entreprises de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi du Languedoc-Roussillon (Direccte Languedoc-Roussillon). Cette étude a été réalisée par le département études et recherche de l’Apec. Pilotage de l’étude : Gaël Bouron. Analyse et rédaction : Elodie Couratier, Caroline Legrand, Christophe Lenzi. Maquette : Daniel Le Henry. Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier. Direction du département : Pierre Lamblin. ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES 51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14 CENTRE DE RELATIONS CLIENTS 0810 805 805* DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H © Apec, 2013 Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association pour l’emploi des cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901, et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre collective, l’Apec en a la qualité d’auteur. *prix d’un appel local Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec, est strictement interdite et constituerait une contrefaçon (article L122-4 et L335-2 du code de la Propriété intellectuelle). www.apec.fr EDOBSA0162-LA–09.13 L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les partenaires sociaux (MEDEF, CGPME, UPA, CFDT Cadres, CFE-CGC, FO-Cadres, UGICA-CFTC, UGICT-CGT).