Reconquérir la souveraineté de la France dans le domaine économique Reconquérir la souveraineté de la France dans le domaine économique
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PARDEM
récemment, les travaux de Serge
Latouche nous sont très précieux.
John MAYNARD KEYNES (1883-1946)
remet en cause la vision néoclas-
sique du chômage fondée sur la
prétendue insusante exibi-
lité des salaires à la baisse. Pour
les libéraux, tous les travailleurs
peuvent être employés à la condi-
on qu’ils acceptent une baisse
de leur rémunéraon. S’il existe
encore du chômage, celui-ci, pour
eux, ne peut être que volontaire
puisque certains travailleurs n’ac-
ceptent pas une diminuon de leur
revenu. Pour Keynes, la demande
de travail ne dépend pas du prix
du travail. En période de chômage,
il faut soutenir l’économie par la
dépense, et notamment l’inves-
ssement public. Ainsi l’injecon
de monnaie dans l’économie a un
eet mulplicateur. Si l’État décide
d’invesssements publics, y com-
pris par créaon monétaire, les
entreprises verront augmenter la
demande. Elles livreront davan-
tage de produits et embaucheront
pour produire, ce qui smulera
les dépenses de consommaon.
L’augmentaon de la demande
provoque ainsi des ancipaons
posives, les entreprises inves-
ront, ancipant une hausse de
la demande, ce qui provoquera
une distribuon d’argent, et donc
des achats, qui provoqueront à
nouveau des ancipaons posi-
ves, et ainsi de suite. Un cercle
vertueux s’enclenche. L’eet de la
dépense de départ est mulplié.
D’où le concept du « mulplicateur
» keynésien. La baisse des salaires
apparaît donc parculièrement
dangereuse, puisqu’elle réduit la
demande en biens de consomma-
on sur laquelle s’appuient les stra-
tégies des rmes. Si la demande
eecve est d’un niveau inférieur
à celle qui serait nécessaire à la
réalisaon du plein-emploi, l’État
doit relayer les forces spontanées
du marché par un programme
de dépenses publiques pouvant
provoquer un décit public et
une augmentaon de la dee pu-
blique. Le retour à une meilleure
acvité économique permera de
rembourser. Ce schéma, dans le
cadre du libre-échange, de l’euro
et du contrôle de la polique mo-
nétaire par l’Union européenne
n’est plus possible. Il n’est pas non
plus souhaitable dans le sens où
il augmente quantavement la
demande, sans préoccupaons
qualitaves et environnementales.
Mais avec la sore de l’euro, des
mesures proteconnistes et une
concepon de l’économie fondée
sur le respect de la nature, le rai-
sonnement redevient intéressant.
Pour KARL MARX (1818-1883),
selon sa concepon matérialiste
de l’histoire, l’économie cons-
tue le facteur qui détermine, di-