schéma bimensuel LV5FU2-irinotécan (IRIFU2) par rap-
port au LV5FU2-cisplatine avec un taux de réponse de
40 % et une survie médiane de 11 mois [12]. L’asso-
ciation hebdomadaire de l’irinotécan à l’acide folini-
que et au 5FU continu sur 24 heures (schéma de l’AIO
dénommé ILF) a été étudiée dans deux essais de phase
II dont l’un de sélection versus irinotécan-cisplatine [28,
29]. Le profil de tolérance et d’efficacité a fait choisir le
bras ILF pour un essai de phase III versus FUP. Les
résultats de cette phase III ne sont disponibles qu’en
résumé ; la différence en termes de survie sans progres-
sion et de survie globale n’était pas significative
(9 mois versus 8,7 mois), mais le profil de tolérance
était favorable à l’association ILF [30].
En pratique, le schéma bimensuel IRIFU2 apparaît
moins contraignant pour les malades que le protocole
hebdomadaire ILF [28-30], et moins toxique que l’asso-
ciation 5FU bolus-irinotécan dénommée IFL [31]. Dans
l’étude FFCD, la moitié des patients avaient pu recevoir
un traitement de deuxième ligne. C’est pourquoi nous
avons proposé d’évaluer l’association LV5FU2 simplifié
plus irinotécan (FOLFIRI) en première et deuxième ligne
dans un essai intergroupes français de phase III straté-
gique versus l’association épirubicine-cisplatine-
capécitabine (ECX) avec cross-over en cas de progres-
sion.
• Taxanes (docétaxel, paclitaxel)
Les associations de taxanes au 5FU (TF), au cisplatine
(TC), au 5FU-cisplatine (TCF) ou à l’épirubicine (EPI-
TAX) sont actives en phase II avec des taux de réponse
globale de 30 à 55 %, mais au prix de toxicités
souvent limitantes [32]. La combinaison à l’oxaliplatine
est en cours d’évaluation.
Un essai phase II de sélection a été favorable au
schéma docétaxel-cisplatine-5FU continu sur 5 jours
(DCF) par rapport au schéma docétaxel-cisplatine (DC)
[33]. Le DCF a ensuite été comparé en phase III au FUP.
Les résultats sont significativement en faveur du bras
DCF pour le taux de réponse et la survie globale
(9,2 mois versus 8,6mois;p=0,02) [34].
Cependant, il est prématuré de considérer l’associa-
tion DCF comme un nouveau standard compte tenu de
fréquentes toxicités sévères. Il n’y a pas d’impact
défavorable des toxicités sur la qualité de vie, mais les
données ne sont pas encore publiées in extenso.La
modification de la dose et de la durée de perfusion du
5FU (300 mg/m
2
/j pendant 14 jours) dans le schéma
TCF [35] ou la suppression du cisplatine dans le
schéma DF (bithérapie docétaxel-5FU continu
200 mg/m
2
/j pendant 21 jours) [36] semble amélio-
rer la tolérance avec une efficacité proche du DCF en
phase II.
• Oxaliplatine
L’association bimensuelle de l’oxaliplatine au 5FU-
acide folinique (FOLFOX) est active en phase II avec
des taux de réponse globale de 38 à 45 % et une
bonne tolérance à la dose de 85 mg/m
2
et 100
mg/m
2
[37-40]. Dans un essai de phase II randomisé,
l’oxaliplatine était au moins aussi actif que le cisplatine
(39 % versus 24 %) avec une meilleure tolérance [40].
Un essai de phase III anglais est en cours, comparant
cisplatine versus oxaliplatine en association à
épirubicine-5FU (EOF) ou épirubicine-capécitabine
(EOX) ; à l’analyse intermédiaire, les taux de réponse
étaient respectivement de 39 % et 48 % pour l’EOF et
l’EOX [20].
Si ces résultats sont confirmés, l’oxaliplatine deviendra
une alternative moins toxique que le cisplatine.
Nouvelles cibles
et biothérapies ciblées
Les progrès récents de la biologie moléculaire ont
permis de préciser les voies de la cancérogenèse, tant
au plan génétique que cellulaire, avec identification de
marqueurs pronostiques et/ou prédictifs d’une part, et
de cibles thérapeutiques moléculaires surexprimées
et/ou suractivées d’autre part [41]. Les limites des
chimiothérapies cytotoxiques ont réorienté les recher-
ches vers des biothérapies dites “cytostatiques
ciblées”, visant des événements cellulaires ayant un
rôle majeur dans la cancérogenèse : prolifération,
invasion, angiogenèse.
Compte tenu des données précliniques, plusieurs cibles
sont potentiellement intéressantes dans le traitement
des cancers gastriques : famille des récepteurs de
facteurs de croissance épidermiques (EGFR, HER2),
RAF, invasion cellulaire, protéasome, angiogenèse et
cyclooxygénase-2.
Plusieurs biothérapies sont en cours de développe-
ment : anticorps (cetuximab, matuzumab) ou inhibiteur
d’EGFR (gefitinib, erlotinib), anticorps anti-VEGF
(bevacizumab), anticorps anti-HER2 (trastuzumab),
inhibiteur du protéasome (bortezomib), inhibiteur multi-
cibles de VEGFR et EGFR (ZD6474). Le gène suppres-
seur RUNX3 possède un rôle clé dans la voie de
signalisation TGF-bêta anti-proliférative et pro-
apoptotique [42]. La réactivation de l’anti-oncogène
RUNX3 par des molécules inhibitrices des histones
déacétylases est une autre voie de recherche promet-
teuse.
Un essai de phase III évaluant un inhibiteur des métal-
loprotéinases, le marimastat, s’est avéré décevant
même si une étude de sous-groupe suggérait un faible
bénéfice pour les patients prétraités par chimiothérapie
[43]. En revanche, les premiers résultats de l’associa-
Hépato-Gastro, vol. 13, n° 2, mars-avril 2006 103
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