CONTRIBUTION A L'EVALUATION DU DISPOSITIF CMU Analyse de la perception des différents acteurs concernés DRASS RHONE-ALPES RAPPORT N° 368 AVRIL 2002 CAREPS Centre Rhône-Alpes d'Epidémiologie et de Prévention Sanitaire CHU Grenoble - BP 217 - 38043 GRENOBLE CEDEX 9 Tél. : 04 76 51 10 56 Fax : 04 76 51 03 06 e-mail : [email protected] CONTRIBUTION A L'EVALUATION DE LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE (CMU) DANS LE CADRE DU PROGRAMME REGIONAL D'ACCES A LA PREVENTION ET AUX SOINS (PRAPS) Analyse de la perception des différents acteurs concernés Une étude de la DRASS Rhône-Alpes Encadrement : Marie-Claude N'DJIN, Joëlle GUĒLÉ, Anne-Cécile LETHT Appui technique : Jean-Bernard PERROS Réalisée de décembre 2001 à avril 2002 par le CAREPS Centre Rhône-Alpes d'Epidémiologie et de Prévention Sanitaire Dr Jean-Pierre FERLEY, Thomas GULIAN, Frédérique ROUVIERE Frappe du rapport Murielle FABBIAN Nous tenons à remercier les quelques 600 acteurs œuvrant au sein d'institutions, de structures ou services sanitaires, médico-sociaux et sociaux ou exerçant à titre libéral, qui ont accepté de répondre aux différentes enquêtes. Nos remerciements vont également au public rencontré à l'occasion de groupes de parole ainsi qu'aux responsables des structures fréquentées par ces personnes et dont la contribution a été déterminante pour la constitution de ces groupes : OREE-AJD (Lyon), Entraide Protestante (Montélimar), Atelier de la MJC (La Tour du Pin). Enfin nos remerciements vont à Madame le Dr Annie LIBER (Association Santé pour tous, Gières) et aux intervenants des DDASS qui ont eu la charge d'identifier les différentes structures concernées par l'enquête. CAREPS Centre Rhône-Alpes d'Epidémiologie et de Prévention Sanitaire CHU Grenoble - BP 217 - 38043 GRENOBLE CEDEX 9 Tél. : 04 76 51 10 56 Fax : 04 76 51 03 06 e-mail : [email protected] CONTRIBUTION A L'EVALUATION DU DISPOSITIF CMU Analyse de la perception des différents acteurs concernés Une étude de la DRASS Rhône-Alpes Marie-Claude N'DJIN, Joëlle GUÉLÉ, Anne-Cécile LETHT Conduite par le CAREPS Centre Rhône-Alpes d'Epidémiologie et de Prévention Sanitaire Dr Jean-Pierre FERLEY, Thomas GULIAN, Frédérique ROUVIERE Rapport N°368 - Avril 2002 RESUME Deux ans après la mise en place de la Couverture Maladie Universelle, la DRASS Rhône-Alpes a souhaité évaluer la qualité du dispositif dans la région au travers de la perception des différents acteurs impliqués et de l'expérience vécue par les usagers. Les principaux objectifs de l'étude confiée au CAREPS étaient d'analyser d'une part la perception qu'ont ces acteurs de la performance du dispositif, (points forts, faiblesses, limites, éventuels dysfonctionnements), d'autre part l'impact sur le public cible (en termes d'accès au droit et d'accès aux soins) et, enfin, les modifications produites sur les rôles et fonctions des différents acteurs impliqués. L'étude a porté sur trois territoires contrastés d'un point de vue démographiques et socioéconomique : les circonscriptions des CPAM de Lyon, Grenoble et Valence (totalité du département de la Drôme), regroupant la moitié de la population régionale. Elle a combiné différentes approches quantitatives et qualitatives. a) Enquête par questionnaire postal auprès des structures et services sanitaires, médicosociaux et sociaux, conduite auprès de 287 structures identifiées à partir de listes fournies par les trois DDASS concernées (structures d'hospitalisation et autres structures sanitaires, CCAS et autres structures sociales, responsables d'unités territoriales d'action médico-sociale des Conseils Généraux, responsables des services sociaux de l'Assurance Maladie). Après relance, le taux de réponse s'avère satisfaisant puisque 187 structures parmi les 287 sollicitées ont retourné un questionnaire, 179 d'entre elles ayant été intégrées dans l'analyse (62% de l'ensemble). b) Enquête postale auprès des professionnels de santé libéraux portant sur un échantillon aléatoire de 450 médecins généralistes (150 par département) et 225 dentistes (75 par département). Le taux de réponse s'établit, après relance, à 45,5% pour les généralistes (200 questionnaires reçus) et 53,5% pour les dentistes (116 questionnaires reçus). c) Enquête auprès des institutions Différentes institutions ont été sollicitées afin de connaître leur perception du dispositif CMU. A chacune, une grille qualitative semi-structurée a été adressée par voie postale. En ont été destinataires 25 institutions des trois départements étudiés (DDASS, Conseils Généraux, CPAM, CMR, MSA, mutuelles, échantillon de CCAS). Dix grilles ont été retournées. d) Enquête auprès du public Trois groupes de parole composés de bénéficiaires de la CMU ont été organisés. Ils ont rassemblé, respectivement, des mères de famille bénéficiaires du RMI, des jeunes en rupture et des personnes en situation d'errance. CAREPS Centre Rhône-Alpes d'Epidémiologie et de Prévention Sanitaire CHU Grenoble - BP 217 - 38043 GRENOBLE CEDEX 9 Tél. : 04 76 51 10 56 Fax : 04 76 51 03 06 e-mail : [email protected] Les principaux constats tirés de cette évaluation sont les suivants : 1- Une recomposition des rôles et des liens entre les acteurs a- Une implication très variable des structures et services sanitaires et sociaux ! une implication dans la constitution des dossiers inégale et variable suivant le département, ! une évolution diverse selon le type de structure, ! un impact plus ou moins marqué de la CMU sur l'organisation interne des structures. b- Des relations inégalement développées entre les acteurs ! une coordination inégalement développée entre les structures sanitaires et sociales, ! des relations avec l'Assurance Maladie en évolution et, globalement, plutôt satisfaisantes, ! un partenariat inter-institutionnel inégal suivant les départements. 2- Une bonne performance de l'outil administratif malgré certaines faiblesses a- Des modalités d'ouverture et de renouvellement des droits satisfaisantes malgré l'existence de dysfonctionnements ! des modalités de constitution des dossiers de CMU complémentaire satisfaisantes, malgré la persistance de difficultés, ! des délais d'instruction satisfaisants, exceptés en cas d'urgence, ! des modalités d'instruction des dossiers perçues comme satisfaisantes, ! des procédures de renouvellement des droits satisfaisantes, malgré des limites. b- Une simplification relative des rapports avec l'Assurance Maladie ! une simplification des démarches pour le patient, ! une amélioration relative des échanges entre praticiens libéraux et Assurance Maladie (avec cependant, notamment chez les dentistes, des difficultés persistantes en matière de contraintes administratives, de délais de remboursement et de relations avec l'Assurance Maladie), ! une information perfectible de la part de l'Assurance Maladie. 3- Facilitation de l'accès au droit et aux soins a- Une facilitation de l'accès à l'Assurance Maladie qui reste encore à parfaire ! une généralisation de la couverture maladie mais une exhaustivité non atteinte, ! une moindre stigmatisation unanimement soulignée, ! des limites persistantes, ! une interrogation des libéraux sur les critères d'attribution. b- Un accès aux soins facilité ! un impact de la CMU sur l'accès aux soins plus marqué dans les quartiers populaires, ! une orientation relativement facilitée vers le système de soins et de prévention, ! une certaine amélioration du suivi et une meilleure anticipation des soins. c- Des difficultés persistantes dans l'accès aux soins ! un niveau de prise en charge financière limitant parfois le recours aux soins, notamment dentaires, ! des réticences observées chez certains praticiens libéraux, en particulier les dentistes. d- Certaines insuffisances et dérives pointées, en particulier par les professionnels libéraux de santé ! un impact limité sur l'observance thérapeutique, ! une "dysconsommation" de certains bénéficiaires perçue par les professionnels de santé libéraux. CAREPS Centre Rhône-Alpes d'Epidémiologie et de Prévention Sanitaire CHU Grenoble - BP 217 - 38043 GRENOBLE CEDEX 9 Tél. : 04 76 51 10 56 Fax : 04 76 51 03 06 e-mail : [email protected] SOMMAIRE ELEMENTS DE CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE p. 1 OBJECTIFS p. 4 METHODE p. 6 A - ENQUETE AUPRES DES STRUCTURES SANITAIRES, SOCIALES IRappel de la méthode et taux de réponse II Implication de la structure vis-à-vis de la CMU III - Performances de la procédure CMU IV - Relations avec les partenaires V - Impact de la CMU VI - Information, formation, soutien VII - Constat global sur le dispositif CMU MEDICO-SOCIALES ET p. 10 p. 11 p. 14 p. 27 p. 36 p. 45 p. 51 p. 54 Synthèse des résultats de l'enquête auprès des structures sanitaires, médico-sociales et sociales p. 59 B - ENQUETE AUPRES DES PROFESSIONNELS DE SANTE LIBERAUX ITaux de réponse et caractéristiques des répondants II Fréquence des soins prodigués à des bénéficiaires de la CMU III - Motifs de consultation IV - Jugement sur le fonctionnement et acceptabilité V - Impact de la CMU sur la prise en charge des patients VI - Limites, faiblesses, dérives éventuelles VII - Constat global VIII - Commentaires généraux IX - Informations complémentaires et soutien souhaités X - Aménagements et réformes souhaités p. 65 p. 66 p. 69 p. 73 p. 75 p. 93 p. 95 p. 100 p. 109 p. 111 p. 116 Synthèse de l'enquête auprès des professionnels de santé libéraux p. 120 C - APPROCHE QUALITATIVE AUPRES DES INSTITUTIONS IRappel de la méthode II L'Assurance Maladie III - Les Services de l'Etat IV - Les Mutuelles p. 126 p. 127 p. 128 p. 146 p. 152 Synthèse de l'approche qualitative auprès des institutions p. 158 D - GROUPES DE PAROLE AUPRES DU PUBLIC IRappel de la méthode II Contexte des groupes de parole III - Analyse des perceptions de la CMU p. 167 p. 168 p. 169 p. 171 Synthèse des groupes de parole p. 187 SYNTHESE DES PRINCIPAUX RESULTATS DES ENQUETES p. 192 CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS p. 201 ANNEXES p. 219 CAREPS Centre Rhône-Alpes d'Epidémiologie et de Prévention Sanitaire CHU Grenoble - BP 217 - 38043 GRENOBLE CEDEX 9 Tél. : 04 76 51 10 56 Fax : 04 76 51 03 06 e-mail : [email protected] ELEMENTS DE CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 1 ELEMENTS DE CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE Le 1er janvier 2001, la loi n°99-641 du 27 juillet 1999 portant création d'une couverture maladie universelle est entrée en vigueur. Elle s'inscrit dans le cadre du "programme triennal d'action pour la prévention et la lutte contre les exclusions" en venant compléter les dispositions déjà adoptées par la loi d'orientation du 29 juillet 1998. 1 - Présentation de la couverture maladie universelle ! Objectifs visés L'ambition d'universalité de la CMU a deux dimensions : d'une part, créer les conditions de l'accès de l'ensemble de la population à l'Assurance Maladie, et, d'autre part, favoriser, pour tous, l'accès aux soins. Ainsi, la loi vise deux objectifs : - généraliser complètement l'accès à l'assurance maladie en instituant un droit immédiat pour tout résident stable et régulier qui n'aurait pas de droits ouverts auprès d'un régime de sécurité sociale (affiliation sur régime de résidence ou CMU de base). Ainsi, l'affiliation à l'assurance maladie sur régime de résidence se substitue à l'assurance personnelle, - étendre le bénéfice d'une couverture complémentaire aux ménages à faibles revenus, en instituant un droit à une couverture complémentaire gratuite avec dispense d'avance de frais pour les plus défavorisés, sous condition de ressources (protection complémentaire en matière de santé ou encore CMU complémentaire). La CMU complémentaire permet la prise en charge avec dispense d'avance de frais du ticket modérateur, du forfait journalier et des frais supplémentaires concernant les prothèses dentaires, l'orthopédie dento-faciale et certains dispositifs médicaux à usage individuel (lunettes). Elle se substitue à l'aide médicale des Départements. ! Fonctionnement L'ouverture des droits à la CMU est conditionnée par le dépôt d'une demande auprès de la caisse d'assurance maladie (auprès de la CPAM pour la CMU de base, auprès de la CPAM, de la CMR ou de la MSA, en fonction du régime de sécurité sociale, pour la CMU complémentaire). Les professionnels sociaux et associatifs se voient confier la mission d'accompagner les demandeurs de la CMU qui s'adresseront à eux, soit dans les Centres Communaux d'Action Sociale, les autres services sociaux, les associations agréées ou les établissements de soins. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 2 Pour la CMU de base, l'affiliation est immédiate dès le dépôt de la demande. La Caisse Primaire d'Assurance Maladie ouvre immédiatement les droits et fait ensuite les recherches nécessaires pour savoir si le demandeur n'avait pas des droits déjà ouverts au titre d'un autre régime obligatoire. Le transfert à la CMU de base est automatique pour les personnes qui étaient auparavant assurées au titre de l'assurance personnelle. Pour la CMU complémentaire, les caisses d'assurance maladie instruisent le dossier et notifient au demandeur la décision d'attribution. Le bénéficiaire de la CMU complémentaire choisit l'organisme qui versera les prestations (sa caisse d'assurance maladie ou un organisme complémentaire inscrit sur une liste : mutuelle, assurance ou institut de prévoyance). Les personnes qui bénéficiaient en 1999 de l'aide médicale générale ont été "basculées" à la CMU complémentaire jusqu'à la date d'expiration de leurs droits ou jusqu'au 31/10/2001, terme donné par le gouvernement pour procéder à l'examen de leurs droits. La caisse d'assurance maladie a mission de contacter les anciens assurés personnels pour examiner leurs ressources en vue d'une prolongation de leurs droits à la CMU complémentaire. Les bénéficiaires du RMI ont droit de façon automatique à la CMU complémentaire. ! Situation locale Au 31 décembre 2000, la France comptait 1 114 000 bénéficiaires de la CMU de base et 4 691 103 bénéficiaires de la CMU complémentaire dont 329 178 gérés par un organisme complémentaire (source CNAMTS). A cette même date, la région Rhône-Alpes recensait 305 197 bénéficiaires de la CMU complémentaire, soit 6.5% du total national. La densité régionale de bénéficiaires (5 406 pour 100 000 habitants) est plus faible que la densité nationale (7 794 pour 100 000 habitants). Les densités départementales varient entre 3 611 pour la Haute-Savoie et 7 949 pour la Drôme. 2 - Problématique Si la CMU consacre le droit à la protection sociale pour tous, l'accès effectif à ce droit avec un recours réel aux soins dépend en réalité de la trajectoire de l'individu (familiale, culturelle…) mais aussi des caractéristiques contextuelles du système de soins (politique et fonctionnement de la caisse d'assurance maladie, rôle des différents acteurs concernés par l'accès à la protection sociale, attitudes des acteurs sanitaires et des professionnels de santé…). En outre, de nombreux décalages peuvent exister entre les attentes et les besoins des usagers et les perceptions des professionnels. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 3 OBJECTIFS Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 4 OBJECTIFS OBJECTIF GENERAL L'objectif de l'étude est l'évaluation de la qualité du dispositif CMU dans la région Rhône-Alpes au travers de la perception de différents acteurs d'une part et de l'expérience vécue par les usagers d'autre part. Cette évaluation servira de base pour la mise en place d'un outil de suivi de la mise en œuvre du dispositif. OBJECTIFS OPERATIONNELS - Analyser la perception qu'ont les différents acteurs du dispositif, sa performance, ses points forts, ses faiblesses, ses limites. - Analyser l'impact sur le public cible, en termes d'accès au droit et d'accès aux soins. - Analyser les modifications produites sur les rôles et fonctions des différents acteurs impliqués. - Repérer, le cas échéant, l'émergence de nouvelles relations et de nouveaux modes d'organisation et d'agencement de ces relations, en tentant d'identifier ceux qui paraissent les plus efficaces. - Proposer un outil de suivi permettant d'évaluer, dans la durée, la mise en œuvre de la CMU ainsi que les effets escomptés. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 5 METHODE Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 6 METHODE 1 - Territoires objets de l'étude L'étude a porté sur trois territoires offrant des contrastes représentatifs de la région du point de vue des aspects suivants : rural/urbain, démographie, indicateurs de précarité. En outre, la nature des politiques d'application de la CMU par les CPAM ainsi que les politiques d'insertion sont différentes suivant les territoires. Ont été choisis : - la circonscription de la CPAM de Lyon dans le Rhône (territoire urbain, taux de chômage égal à la moyenne régionale, autres indicateurs de précarité légèrement supérieurs à la moyenne régionale), - la circonscription de la CPAM de Grenoble en Isère (comportant des territoires ruraux et des indicateurs de précarité moins élevés que dans les deux autres territoires choisis), - le département de la Drôme (territoire beaucoup plus rural et ayant des indicateurs de précarité supérieurs aux deux autres, par ailleurs département où le taux de CMU est le plus élevé de la région). 2 - Méthode de recueil L'étude a combiné différentes approches quantitatives et qualitatives, permettant un recueil des perceptions des acteurs impliqués dans le dispositif CMU régional. a) Enquête auprès des structures et services sanitaires, médico-sociaux et sociaux Une enquête par questionnaire postal (essentiellement des questions fermées et quelques questions ouvertes) a été conduite auprès de 287 structures identifiées à partir de listes fournies par les trois DDASS concernées : - 30 structures d'hospitalisation : CH, CHS, cliniques privées, établissements psychiatriques privés, - 34 autres structures sanitaires : centres de santé, centres de soins infirmiers, centres spécialisés de soins aux toxicomanes, centre de cures ambulatoires en alcoologie, centres de planification, - 116 structures sociales : 71 CCAS et 95 autres structures : missions locales, CHRS, entreprises d'insertion, foyers de jeunes travailleurs, centres médicosociaux des Conseils Généraux, associations orientées vers l'insertion auprès des publics précarisés, associations humanitaires, Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 7 - 57 responsables d'unités territoriales d'action médico-sociale des Conseils Généraux et 6 responsables des services sociaux de l'Assurance Maladie (CRAM, MSA). Leur répartition géographique était la suivante : - Rhône : 143 - Isère : 91 - Drôme : 55 La méthode d'échantillonnage retenue est détaillée dans le chapitre consacré à cette approche. Après relance, le taux de réponse s'avère satisfaisant puisque 187 structures parmi les 287 sollicitées ont retourné un questionnaire, 179 d'entre elles ayant été intégrées dans l'analyse (62% de l'ensemble). b) Enquête auprès des professionnels de santé libéraux L'étude auprès des professionnels de santé libéraux a reposé sur une enquête postale par questionnaires "quantitatifs" (comportant en outre quelques questions ouvertes) auprès d'un échantillon aléatoire de 450 médecins généralistes (150 par département) et 225 dentistes (75 par département) identifiés à partir du fichier ADELI de l'Administration de la Santé. Après exclusion des erreurs de fichier (adresse ou spécialité erronées, départ à la retraite), 657 questionnaires ont été adressés (440 généralistes et 217 dentistes). Le taux de réponse s'établit, après relance, à 45,5% pour les généralistes (200 questionnaires reçus) et 53,5% pour les dentistes (116 questionnaires reçus). c) Enquête auprès des institutions Différentes institutions ont été sollicitées afin de connaître leur perception du dispositif CMU. A chacune, une grille qualitative semi-structurée a été adressée par voie postale. En ont été destinataires 25 institutions des trois départements étudiés : - les directeurs des trois DDASS, les directeurs des services sociaux des trois Conseils Généraux, les directeurs des trois CPAM concernées, les responsables des deux caisses CMR concernées (régime des artisans, commerçants et professions libérales) et des 3 MSA (régime agricole), - les responsables de cinq mutuelles ayant un volant d'activité CMU relativement important, - les directeurs de six CCAS offrant une diversité de situation : grande ville, banlieue populaire, banlieue à population diversifiée, petite ville. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 8 Dix grilles ont été retournées : 3 CPAM, 2 DDASS, 1 MSA, 2 CMR, 2 mutuelles. Les conseils généraux et les CCAS seront donc absents de l'analyse. d) Enquête auprès du public Parallèlement aux enquêtes quantitatives et qualitatives conduites auprès des acteurs, il a été décidé d'interroger les publics cibles par une approche qualitative "participative" basée sur des groupes de parole. Trois groupes de parole composés de bénéficiaires de la CMU ont été organisés dans les trois départements objets de l'évaluation. Ces groupes ont été choisis pour saisir une diversité de situations géographiques et sociales. Ils ont rassemblé, respectivement, des mères de famille bénéficiaires du RMI (La Tour-du-Pin, Isère), des jeunes en rupture (Lyon) et des personnes en situation d'errance (Montélimar, Drôme). Ils ont été organisés avec la collaboration active de 3 structures associatives intervenant régulièrement auprès d'eux. Dans deux cas, il s'agissait de groupes spécifiques constitués pour les besoins de l'étude. Loin de constituer une photographie exhaustive des opinions de ces publics sur la CMU, ces groupes ont pour objectif de saisir différentes perceptions du dispositif en fonction de la situation sociale et géographique du public. 3 - Analyse Les deux approches chiffrées (enquête auprès des structures et enquête auprès des libéraux) ont donné lieu à une analyse de type quantitatif : description des données sous forme de pourcentages ou moyennes, ventilation en fonction de certains facteurs (département, profession, type de structure, habitat, secteur conventionnel du médecin, etc.). Les tests d'homogénéité habituels ont été utilisés pour affirmer l'existence d'éventuelles différences au sein des classes constituées : test de χ2 pour les comparaisons de pourcentages (avec correction de Yates ou probabilité de Fischer en cas de petits effectifs), test de Student ou analyse de variance (ANOVA) pour les comparaisons de moyennes. Afin de ne pas alourdir les tableaux, les intervalles de confiance entourant les pourcentages (ou les moyennes) ne sont pas indiqués. On doit cependant garder en mémoire le fait que, lorsqu'un pourcentage de l'ordre de 50% est calculé sur 350 à 400 personnes (par exemple sur le total des libéraux), l'intervalle de confiance qui l'entoure est de +/- 5% ; lorsque ce même pourcentage est calculé sur 200 personnes (total des médecins généralistes ou total des structures), l'intervalle de confiance est de +/- 7% ; lorsque ce pourcentage est calculé sur 100 personnes (par exemple total des généralistes, total des structures sociales, ensemble des structures sanitaires et sociales du Rhône, etc.), l'intervalle de confiance s'élargit à +/- 10%. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 9 -AENQUETE AUPRES DES STRUCTURES SANITAIRES, MEDICO-SOCIALES ET SOCIALES Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 10 I - RAPPEL DE LA METHODE ET TAUX DE REPONSE L'enquête a reposé sur un questionnaire quantitatif (comportant plusieurs questions ouvertes) adressé par voie postale à : - des structures d'hospitalisation (CH, CHS, cliniques privées, établissements psychiatriques privés), - des structures sanitaires (centres de santé, centres de soins infirmiers, centres spécialisés de soins aux toxicomanes, centres de cure ambulatoires en alcoologie, centres de planification), - des structures sociales (CCAS, missions locales, CHRS, entreprises d'insertion, foyers de jeunes travailleurs, centres médico-sociaux des Conseils Généraux, associations orientées vers l'intervention auprès des publics précarisés, associations humanitaires), - des responsables d'unités territoriales d'action médico-sociale des Conseils Généraux, - des responsables des services sociaux de l'Assurance Maladie (CRAM, MSA), Il a été demandé aux trois DDASS concernées d'identifier les structures impliquées dans les secteurs d'étude et d'en fournir les coordonnées. A partir de ces listes, le plan de sondage suivant a été réalisé : - CCAS de villes de plus de 10 000 habitants, unités territoriales, services sociaux de la CRAM et de la MSA : enquête exhaustive, - centres mutualistes, centres de soins infirmiers, centres de planification, établissements d'hospitalisation privés : 1 établissement sur 4, - autres structures : 1 établissement sur 2. Au total, 287 structures ont reçu le questionnaire d'enquête : - 143 dans le Rhône (territoire de la CPAM de Lyon), - 91 dans l'Isère (territoire de la CPAM de Grenoble), - 55 dans la Drôme (ensemble du département). Parmi elles, on comptait : - 71 CCAS (dont 46 de communes de plus de 10 000 habitants), - 95 structures sociales, - 30 établissements d'hospitalisation, - 34 autres structures sanitaires, Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 11 - 51 responsables d'unité territoriales d'action médico-sociale, - 6 responsables des services sociaux de la CRAM et de la MSA. Une relance a été effectuée auprès des non-répondants 3 semaines après l'envoi initial. Quelques adresses erronées ont été repérées, toutes les structures placées dans cette situation n'ont pas pu recevoir un second questionnaire en raison des délais impartis à cette étude. Après relance, le taux de réponse s'avère satisfaisant puisque 179 structures parmi les 287 sollicitées ont retourné un questionnaire (62%). A cela, il convient d'ajouter que 4 structures ont par ailleurs répondu qu'elles n'étaient pas concernées et que 5 questionnaires ont été reçus après le lancement de l'analyse. Le détail des structures sollicitées et des taux de réponse est fourni dans le tableau suivant : Tableau A Structures sollicitées et taux de réponse (proportion de structures sollicitées ayant renvoyé au moins 1 questionnaire) CCAS + 10 000 CCAS – 10 000 Total CCAS Centres hospitaliers Centres hospitaliers spécialisés Cliniques privées Etab psychiatriques privés Total structures hospitalières Centres soins toxicomanes Structures Alcool Centres soins infirmiers Centre de santé Struct. soins publics précarisés Centres de planification Total structures sanitaires CHRS (héberg.et réadapt.soc.) Foyers de jeunes travailleurs Entreprises d'insertion Associations humanitaires Missions locales Autres Total structures sociales Unités territoriales des CG Service social CRAM / MSA Ensemble Nombre de structures sollicitées 46 25 71 11 3 14 2 30 5 4 6 8 6 5 34 30 11 14 12 12 13 95 51 6 287 Nombre de répondants 29 21 50 11 4 10 1 27 4 2 5 4 5 4 23 23 6 8 8 8 10 63 11 5 179 % répondants 63.0 84.0 70.4 100.0 100.0 71.4 50.0 90.0 80.0 50.0 83.3 50.0 83.3 80.0 67.6 76.7 54.5 57.1 66.7 66.7 76.9 66.3 21.6 83.3 62.4 Mis à part les responsables d'unités territoriales d'action médico-sociales des Conseils Généraux, les autres structures ont très bien adhéré à l'enquête. Par ailleurs, certaines structures ont renvoyé plusieurs questionnaires (4 au maximum). C'est en particulier le cas des établissements hospitaliers pour lesquels la procédure prévoyait que le questionnaire soit ventilé auprès de plusieurs intervenants : service des urgences, service social, PASS, bureau des entrées… C'est également le cas de Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 12 quelques autres structures (en particulier les structures disposant d'antennes). En fait, ce sont 225 questionnaires qui ont été réceptionnés et analysés. Dans l'analyse, trois grands groupes seront constitués : - Centres Communaux d'Action Sociale (CCAS), - autres structures sociales, - structures sanitaires (incluant les structures hospitalières). Dans les figures et tableaux de ce chapitre, les abréviations utilisées pour désigner ces trois groupes seront, respectivement : CCAS, SOC et SANI. Par ailleurs, dans les commentaires, lorsqu'il sera fait mention de "structures sociales", il faudra comprendre : structures sociales hors CCAS. Compte tenu de la très grande hétérogénéité des structures rassemblées sous la dénomination "structures sanitaires" et "structures sociales", une approche plus complète aurait consisté à analyser ces données au sein de sous-ensembles plus fins : centres d'hébergement (CHRS), missions locales, centres de soins spécialisés pour toxicomanes, etc. Outre sa complexité, une telle approche se serait toutefois très vite heurtée à un problème de taille d'échantillon, la plupart de ces sous-entités n'étant représentées que par quelques établissements. On trouvera cependant, dans un document annexe, une telle ventilation des réponses. Les trois grands groupes constitués pour l'analyse sont répartis de manière relativement homogène au sein des 3 départements. Cependant, le poids des structures sanitaires et, singulièrement, des structures hospitalières- apparaît plus élevé dans le Rhône que dans les deux autres départements. Tableau B Répartition des répondants par département CCAS Structures hospitalières Autres structures sanitaires Total structures sanitaires Structures sociales Unités territoriales Service social CRAM/MSA Total structures sociales Effectif total Drôme n % 9 20.0 8 17.8 7 15.6 15 33.3 17 37.8 3 6.7 1 2.2 21 46.7 45 100.0 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 Isère n 16 12 10 22 22 13 2 37 75 13 % 21.3 16.0 13.3 29.3 29.3 17.3 2.7 49.3 100.0 Rhône n % 25 23.8 34 32.4 8 7.6 42 40.0 36 34.3 0 0.0 2 1.9 38 36.2 105 100.0 Ensemble n % 50 22.2 54 24.0 25 11.1 79 35.1 75 33.3 16 7.1 5 2.2 96 42.7 225 100.0 II - IMPLICATION DE LA STRUCTURE VIS A VIS DE LA CMU 1- Part relative des bénéficiaires de la CMU parmi le public suivi Cette question permet de juger de la prégnance de la problématique CMU parmi les structures sanitaires et sociales interrogées. Cette estimation n'a été cherchée ni auprès des CCAS ni auprès des structures hospitalières (dans ce dernier cas, on a considéré que le renseignement pouvait être trop difficile à obtenir et nécessitait une recherche spécifique). On relève sans surprise que la plupart des structures sociales interrogées (hors CCAS) comptent une large proportion de bénéficiaires de la CMU : ceux-ci représentent au moins le quart du public dans 75% des cas et ils sont majoritaires dans plus de 50% de ces structures. La part relative du public CMU dans les structures sanitaires (hors établissements d'hospitalisation) est plus faible, néanmoins ces personnes constituent la majorité du public suivi pour le quart d'entre elles. Tableau 1 Proportion de bénéficiaires de la CMU parmi le public auprès de qui interviennent les structures sanitaires (hors établissements d'hospitalisation) et sociales (hors CCAS) (%) Moins de 10% 10 à 25% 25 à 50% 50 à 75% Plus de 75% NSP Effectif total Type de Département structure SANI SOC Drôme Isère 16.7 12.5 10.7 19.6 29.2 12.5 28.6 8.7 25.0 15.6 7.1 21.7 12.5 18.8 10.7 17.4 12.5 31.3 17.9 32.6 4.2 9.4 25.0 0.0 24 96 28 46 Ensemble Rhône 8.7 15.2 19.6 21.7 28.3 6.5 46 13.3 15.8 17.5 17.5 27.5 8.3 120 2- Implication des structures dans la constitution des dossiers de CMU Dans plus des deux tiers des cas (69%), la structure interrogée participe à la constitution des dossiers de CMU. Une fois sur deux, cette participation est régulière (ce qui correspond donc au tiers de l'ensemble des cas). La proportion de structures impliquées est du même ordre dans les trois groupes analysés : CCAS (64%), autres structures sociales (70%), structures sanitaires -incluant cette fois-ci les établissements d'hospitalisation- (72%). Par contre, la participation régulière à la constitution de ces dossiers est plus souvent le fait des structures sociales (37%), voire sanitaires (32%) que des CCAS (20%). L'hétérogénéité relevée en fonction du département est d'interprétation difficile dans la mesure où les différentes filières n'ont pas tout à fait le même poids au sein des trois échantillons de structures répondantes. On notera néanmoins qu'une participation, relative ou occasionnelle, est moins souvent relevée dans la Drôme (54%) et qu'une participation régulière à la constitution des dossiers est plus particulièrement fréquente dans le Rhône (39%). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 14 Figure 1 Participation des structures à la constitution des dossiers de demande de CMU (% total participation, dont participation régulière) 100,0 80,0 74 72 72 70 64 69 53 Occasionnellement % 60,0 Régulièrement 23 39 32 Ensemble (n = 225) 29 Rhône (n = 105) 38 Isère (n = 75) 32 Drôme (n = 45) 20 SOC (n = 96) 20,0 SANI (n = 79) 40,0 CCAS (n = 50) 0,0 La figure suivante montre qu'avant la mise en place de la CMU (période de l'Aide Médicale Départementale), la moitié des structures interrogées (hors CCAS, pour qui cela constituait la règle) participaient déjà à la constitution des dossiers d'aide médicale. C'était plus particulièrement le cas des structures sanitaires (59%) et, d'un point de vue géographique, des structures rhodaniennes (62%). Figure 2 Participation des structures sanitaires et sociales à la constitution des dossiers de demande d'aide médicale avant la mise en place de la CMU (%) 100,0 80,0 63 59 60,0 49 % 54 47 44 40,0 20,0 En se m bl e (n = = (n Rh ôn e (n Is èr e 17 5) 80 ) 59 ) = 36 ) = (n Dr ôm e (n SO C SA NI ( n = = 79 ) 96 ) 0,0 Par rapport à la période précédant la mise en place de la CMU, l'implication des structures a visiblement connu des évolutions différentes selon le cas : - dans les CCAS, dégagés depuis janvier 2000 de cette mission au profit de l'Assurance Maladie, l'implication est clairement moins importante (plus d'un CCAS sur deux a connu un désengagement), Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 15 - dans les structures sanitaires, prévaut une certaine stabilité de l'engagement (stabilité dans 56% des cas mais augmentation dans 24%), - dans les structures sociales autres que les CCAS, la participation est souvent plus importante (45%) ou, pour le moins, stable (37%). Figure 3 Evolution de l'implication des structures dans la constitution des dossiers par rapport à la période précédant la mise en place de la CMU (%) 100% 13 80% 52 60% 13 38 56 16 30 45 24 42 38 27 Aucun changement Implication plus importante 29 28 50 ) SA NI ( n = SO = 7 9 C (n ) = 96 ) Dr ôm e (n Is = èr 45 e ) (n Rh = ôn 75 e ) (n = 10 En 5) se m bl e (n = 22 5) 8 0% (n 50 35 20% S 21 Implication moins importante 38 40% CC A 16 32 3- Structures participant à la constitution des dossiers de CMU : modalités de l'implication et impact sur le fonctionnement a- Degré de participation Les structures participant à la constitution des dossiers de CMU le font, pour moitié, de manière partielle et, pour moitié, proposent un accompagnement jusqu'au dépôt du dossier à la CPAM. Une participation plus complète est plus souvent citée par les structures sociales. On remarquera que de nombreuses structures, en particulier CCAS, n'ont pas su préciser leur implication à ce niveau. Tableau 2 Structures participant à la constitution des dossiers CMU Forme de participation (%) Forme de participation CCAS SANI SOC Drôme Isère Rhône Participation partielle à la constitution du dossier 31,3 50,9 42,0 54,2 50,0 34,6 42,9 Accompagnement jusqu'au dépôt du dossier à la CPAM 28,1 30,9 50,7 33,3 33,3 44,9 39,1 3,1 10,9 4,3 4,2 7,4 6,4 6,4 Non réponse 37,5 7,3 2,9 8,3 9,3 14,1 11,5 Effectif total 32 55 69 24 54 78 156 Les deux formes Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 16 Ensemble b- Publics concernés Dans une proportion voisine, les structures participant à la constitution des dossiers de CMU le font soit uniquement pour le public inscrit dans un processus de "suivi", soit pour tous les publics correspondant à leur champ d'intervention. Figure 4 Structures participant à la constitution des dossiers CMU Publics auprès desquels les structures sociales (hors CCAS) participent à cette mission (n = 69) NSP 1% Tous les publics correspondant à votre champs d'intervention 45% Uniquement pour le public inscrit dans un processus de suivi 54% Par ailleurs, quelques structures sociales ou CCAS (la question n'était pas posée aux structures sanitaires) affirment que cette mission a amené un nouveau public à la structure. Ce constat est cependant très minoritaire (9% des structures de ce type qui participent à la constitution des dossiers, soit 6% de l'ensemble des structures sociales et CCAS répondants). Figure 5 Structures participant à la constitution des dossiers CMU Proportion d'intervenants faisant état d'un public nouveau amené à la structure par cette mission 100,0 80,0 % 60,0 40,0 27 13 20,0 11 7 9 0 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 10 1) 47 ) 39 ) = (n En se m bl e (n = = 17 Rh ôn e Is èr e Dr ôm e (n (n = = SO C (n = (n S CC A 15 ) 69 ) 32 ) 0,0 c- Impact sur le fonctionnement de la structure Le fait de participer à la constitution des dossiers de CMU a pu occasionner certaines conséquences pour les 156 structures et services répondants qui assurent cette mission : 19% d'entre eux ont dû adopter une organisation spéciale (jusqu'à 29% des structures sanitaires placées dans cette situation) et plus du tiers ont entrepris une formation de leur personnel à cette fin (ce qui représente, si l'on ne considère que les dossiers où la question est renseignée, la moitié des structures sanitaires et le tiers des structures sociales et des CCAS assurant cette mission). S'agissant des CCAS, aucun parmi les 32 répondants qui participent à la constitution des dossiers de CMU, n'a eu à renforcer son personnel pour ce faire tandis que 2 ont au contraire réduit le personnel affecté à cette mission. Tableau 3 Structures participant à la constitution des dossiers CMU Conséquences sur l'organisation et le fonctionnement Proportion d'intervenants mentionnant la mise en place d'une organisation spéciale ou d'une formation du personnel pour répondre à la mission Type de structure Structures Structures CCAS Sanitaires Sociales Organisation spéciale Formation du personnel Effectif Département Drôme Isère Rhône Ensemble 3,1 29,1 17,4 33,3 9,3 20,5 18,6 21,9 47,3 31,9 45,8 25,9 38,5 35,3 32 55 69 24 54 78 156 d- Difficultés rencontrées - Fréquence Près de 40% des structures qui participent à la constitution des dossiers de CMU déclarent qu'il leur arrive de rencontrer des difficultés d'ordre organisationnel mais il s'agit rarement de difficultés importantes (3%). Ceci est plus fréquemment le cas pour les structures sanitaires (49%, dont difficultés importantes pour 4%) et les structures sociales autres que les CCAS (41%). Dans une proportion voisine (33%), ces structures peuvent rencontrer, pour conduire à bien cette mission, des difficultés dans leurs relations avec leurs partenaires (difficultés importantes pour 3% seulement). A nouveau, de telles difficultés sont plus souvent présentes dans les structures sanitaires (45%). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 18 Figure 6 Structures participant à la constitution des dossiers CMU Proportion d'intervenants faisant état de difficultés particulières occasionnées par cette mission au niveau organisationnel (% total difficultés, dont difficultés importantes) 60,0 50 49 50,0 41 39 % 40,0 38 35 Difficultés modérées 30,0 20,0 Difficultés importantes 16 10,0 4 0 4 3 4 0 3 SO = C 55) (n = 69 ) Dr ôm e (n Is èr = 2 4) e Rh (n ôn = 5 e 4) (n = 78 En ) se m bl e (n = 15 6) n NI ( SA CC A S (n = 32 ) 0,0 Figure 7 Structures participant à la constitution des dossiers CMU Proportion d'intervenants faisant état de difficultés particulières occasionnées par cette mission au niveau des relations avec les partenaires ( % total difficultés, dont difficultés importantes) 50,0 45 40,0 42 33 30 30,0 33 33 % Difficultés modérées 20,0 Difficultés importantes 13 10,0 0 5 1 0 2 4 3 CC A S SA (n NI = 3 2 SO (n = ) C 55 (n ) = 69 Dr ) ôm e Is (n èr = Rh e (n 24) ôn = e 5 (n 4) En = se 78 m ) bl e (n = 15 6) 0,0 - Commentaires libres sur les difficultés rencontrées Seuls deux ou trois CCAS apportent des commentaires sur les difficultés particulières liées à la mission de constitution des dossiers CMU. Ils notent une diminution de la charge de travail occasionnée par cette mission car, selon l'un d'entre eux, la grande majorité de l'ancien public AMD s'est détourné vers la sécurité sociale. En outre, les commentaires pointent le fait qu'une implication supplémentaire de la structure dans la constitution des dossiers n'est pas envisageable en raison de la disparition de l'indemnité pour la constitution des dossiers qui avait cours avec le dispositif de l'Aide Médicale. Les autres structures et services sociaux pointent deux types de difficultés : l'augmentation de la charge de travail (quelquefois mise en rapport avec le point suivant) et des difficultés dans les relations avec la CPAM. Des commentaires récurrents ont trait à ce second point. Plusieurs répondants expriment la nécessité de disposer, au sein d'une caisse, Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 19 d'une personne ressource, d'un interlocuteur privilégié qui serait référent pour les problèmes de constitution des dossiers. En outre, certaines structures notent des difficultés de transmission de pièces administratives entre les caisses et leurs services, notamment des dossiers de CMUC vierges. Il est également fait état, mais plus rarement, de lenteurs administratives. Enfin, de rares structures ressentent un déficit d'information provenant des caisses concernant la constitution des dossiers. Il est à noter que les responsables des unités territoriales d'action médico-sociale s'expriment très peu sur ce point. Toutefois, deux commentaires relèvent des difficultés d'application lors de la mise en place qui se sont résorbées par la suite. Les services sociaux de la CRAM et de la MSA ne font aucun commentaire sur ce sujet. Les structures hospitalières interrogées pointent, dans la plupart de leurs commentaires, le fait que la constitution des dossiers CMU engendre une augmentation de la charge de travail du service social de l'hôpital. Elles pointent également des difficultés à réunir l'ensemble des éléments nécessaires à la constitution des dossiers. Quelques commentaires apportés par d'autres structures sanitaires ont pointé la faible qualité des relations entretenues avec l'Assurance Maladie et notamment le manque d'information et de directives provenant de la CPAM dans la constitution des dossiers. e- Adaptation de la structure à cette mission La question de l'adaptation de la structure (organisation interne) à cette mission n'était pas posée aux CCAS (considérés parfaitement adaptés par nature). Les autres structures impliquées considèrent, dans leur très grande majorité, que leur organisation leur permet désormais de répondre à cette mission. C'est le cas de 82% des structures sanitaires et de 80% des structures sociales. Cependant, seules le quart d'entre elles se considèrent parfaitement adaptées. En fait, seules 2% des structures impliquées considèrent que leur organisation est franchement mal adaptée à cette mission ; pour les autres, l'adaptation est jugée passable. Figure 8 Structures participant à la constitution des dossiers CMU Proportion d'intervenants considérant que l'organisation de la structure est bien adaptée à la mission (% total adaptée, dont très bien adaptée) 0,0 20,0 SANI (n = 55) 27 SOC (n = 69) 26 Drôme (n = 22) Isère (n = 45) Rhône (n = 57) Ensemble (n = 124) 40,0 60,0 80,0 82 80 32 82 29 84 27 81 20 Bien Très bien 76 23 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 100,0 f- Coordination Près de 4 répondants sur 10 signalent l'existence de réunions entre organismes-relais susceptibles d'accompagner, totalement ou partiellement, les personnes dans la constitution du dossier. On remarquera que les CCAS sont moins nombreux à faire cette réponse (28%). Figure 9 Structures participant à la constitution des dossiers CMU Proportion d'intervenants signalant l'existence de réunions entre structures-relais 100,0 80,0 60,0 % 44 40,0 39 44 38 38 31 28 20,0 15 6) (n En se m bl e (n = = 78 ) 54 ) Rh ôn e (n = Is èr e (n Dr ôm e (n = 24 ) 69 ) = 55 ) = SO C n NI ( SA CC A S (n = 32 ) 0,0 Les modalités de ces réunions sont décrites dans le tableau suivant. La qualité des résultats est toutefois entachée par la fréquence des non réponses. On remarquera cependant que, lorsque l'information est connue, l'initiative de telles réunions revient une fois sur deux à la CPAM et une fois sur deux à d'autres structures. Le rôle de la CPAM est plus particulièrement mis en avant d'une part par les CCAS et, d'autre part, dans le Rhône. A l'opposé, il est moins souvent pointé par les structures sanitaires, de même qu'il l'est moins dans l'Isère et, surtout, la Drôme. Deux fois sur trois, ces réunions sont décrites comme occasionnelles. Cependant, des réunions régulières sont plus volontiers signalées par les structures sanitaires ainsi que dans la Drôme. Enfin, il apparaît que la plupart de ces réunions sont organisées au niveau local, avec parfois, dans l'Isère et surtout le Rhône, des réunions à un échelon plus vaste. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 21 Tableau 4 Structures participant à la constitution des dossiers CMU Modalités des réunions entre organismes relais (% calculé parmi les intervenants faisant état de réunions) Type de structure Département Structures Structures Drôme Isère sanitaires sociales Initiateurs de réunions entre organismes relais 78 12 41 11 23 11 37 30 67 47 0 0 7 11 6 Fréquence des réunions entre organismes relais 0 58 18 56 23 67 42 74 33 65 Echelon d'organisation 33 29 56 67 65 11 21 15 0 18 22 33 4 0 0 9 24 27 9 17 CCAS A l'initiative de la CPAM A l'initiative d'autres institutions A l'initiative des deux Régulièrement Occasionnellement A l'échelon local A un plus vaste échelon Aux deux échelons Effectif total Rhône Ensemble 47 12 0 35,0 30,0 3,3 29 65 31,7 60,0 23 21 32 34 41,7 16,7 18,3 60 Certains répondants ont cité en commentaires libres des structures ou institutions qui avaient été à l'initiative de réunions locales ou départementales. Ont ainsi été mentionnés les organismes suivants : Conseil Général, DDASS, Préfecture, CRAM, Union Départementale Mutualiste, CLI, Hôpitaux (selon le cas, bureau des entrées, PASS), CCAS, ADES, Point Ecoute. 4 - Structures ne participant pas à la constitution des dossiers de CMU : modalités d'intervention et information disponible a- Pratique habituelle d'information du public La couverture maladie du public représente indéniablement une préoccupation de la majorité des acteurs oeuvrant dans des structures et services sanitaires et sociaux qui ne participent pas à la constitution des dossiers de CMU. Ainsi, l'interrogation sur cet aspect est intégrée dans la pratique habituelle de la plupart d'entre eux : la moitié vérifient systématiquement la situation de la personne (c'est le cas dans 80% des structures sanitaires, 40% des structures sociales et 25% des CCAS). De plus, 12% le font de manière régulière bien que non systématique. Ce "peignage" systématique ou régulier des droits concerne donc plus de 80% des structures sanitaires, plus de 50% des structures sociales et plus de 40% des CCAS non impliqués dans les procédures de constitution de dossier. Pour les autres, 16% d'entre eux, bien que n'abordant pas en général la question, sont en capacité de répondre à des demandes d'information du public sur ce point (le tiers des CCAS ont adopté cette pratique) et 12% ne sont pas en capacité d'y répondre et renvoient à d'autres intervenants (près de 20% des CCAS). Cette dernière pratique apparaît plus répandue dans la Drôme et l'Isère que dans le Rhône. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 22 Figure 10 Structures ne participant pas à la constitution des dossiers CMU Pratique habituelle pour l'information du public sur la CMU (%) 100% 8 4 19 80% 11 22 60% 15 19 20 31 24 15 40% 4 8 8 14 41 20% 25 45 N'est pas en capacité de répondre à une demande 16 En général n'aborde pas la question mais peut répondre 12 15 79 19 12 Aborde régulièrement la question 69 51 Vérification systématique 33 = 27 ) Dr ôm e (n Is èr = 2 0) e Rh (n = ôn 21 e ) (n = 26 En ) se m bl e (n = 67 ) 24 ) SO C (n = n NI ( S CC A SA (n = 16 ) 0% b- Evolution potentielle de l'implication des CCAS Les deux tiers des 16 CCAS qui ne participent pas à la constitution des dossiers de CMU n'envisagent pas, a priori, de revoir leur position dans le futur. L'un d'eux, par contre, projette clairement d'augmenter son implication dans le futur et 5 autres (le tiers des CCAS dans cette situation) n'excluent pas une telle évolution. Figure 11 Structures ne participant pas à la constitution des dossiers CMU Proportion de CCAS envisageant une plus grande implication dans le futur pour la constitution des dossiers CMU (n = 16) Certainement 6% Peut-être 31% A priori non 63% Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 23 c- Informations reçues Les deux tiers des structures qui ne participent pas à la constitution des dossiers de CMU déclarent avoir reçu spontanément de la part de la CPAM des informations. Cela est un peu moins souvent le cas dans la Drôme (45%), un peu plus dans le Rhône (77%). On observe également que les structures sanitaires ont été mieux informées (83%). Tableau 5 Structures ne participant pas à la constitution des dossiers CMU Proportion d'intervenants signalant avoir reçu spontanément des informations sur la CMU de la part de la CPAM (%) Type de structure CCAS SANI SOC 56 83 52 16 24 27 Info CPAM % Effectif total Département Drôme Isère Rhône 45 67 77 20 21 26 Ensemble 64 67 De plus, une analyse plus fine a permis de constater, malgré la faiblesse des effectifs, que l'information auprès des structures sanitaires a été homogène (du moins quantitativement) au sein des trois départements alors que, pour les structures sociales et surtout les CCAS, un net gradient croissant Drôme-Isère-Rhône se dessinait. Figure 12 Structures ne participant pas à la constitution des dossiers CMU Proportion d'intervenants faisant état d'informations sur la CMU reçues spontanément de la part de la CPAM (%) 100 100,0 86 83 82 80,0 67 57 % 60,0 57 40,0 33 25 20,0 0,0 CCAS SANI Drôme Isère SOC Rhône Par ailleurs, la moitié des répondants (et, parmi eux, les deux tiers des CCAS) ont eux-mêmes fait des demandes d'information à la CPAM. Ceci apparaît moins souvent le cas dans la Drôme (35%) que dans les deux autres départements. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 24 Tableau 6 Structures ne participant pas à la constitution des dossiers CMU Proportion d'intervenants déclarant avoir fait des demandes d'informations sur la CMU à la CPAM Type de structure CCAS SANI SOC 69 46 44 16 24 27 Demandes d'info % Effectif total Département Drôme Isère Rhône 35 62 54 20 21 26 Ensemble 51 67 Les informations obtenues spontanément de la part de la CPAM ont été, trois fois sur quatre, un dossier papier. Par ailleurs, un tiers des acteurs évoquent une (des) réunion(s) rassemblant différentes structures tandis que 16% font état de rencontre(s) spécifique(s) entre leur structure et le CCAS. Enfin, d'autres modalités ont également été évoquées (téléphone ou permanences de la CPAM). La distribution d'une documentation écrite semble avoir été plus systématique dans le Rhône qu'ailleurs (90%), de même qu'est plus souvent évoquée dans ce département l'organisation de réunions entre partenaires (45%). Figure 13 Structures ne participant pas à la constitution des dossiers CMU Nature des informations obtenues de la part de la CPAM (% calculé sur les structures déclarant avoir reçu spontanément, de la part de la CPAM, des informations sur la CMU) % 100,0 90 80,0 60,0 77 71 56 45 40,0 22 20,0 33 29 22 25 21 16 11 14 5 0 0,0 Drôme Isère Rhône Ensemble (n = 9) (n = 14) (n = 20) (n = 43) Dossier papier Rencontre spécifique entre la CPAM et votre structure Organisation d'une réunion rassemblant différentes structures Autre Le jugement porté sur l'adéquation des informations reçues de la part de la CPAM aux besoins rencontrés est, en général, positif (qu'il s'agisse d'informations spontanément fournies ou d'informations obtenues à la demande) puisque 84% Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 25 considèrent que ces informations correspondent au moins partiellement à leurs attentes, 58% considérant qu'elles y répondent tout à fait. C'est dans le département de l'Isère et dans les structures sociales et les CCAS que le degré de satisfaction apparaît le plus élevé. Figure 14 Structures ne participant pas à la constitution des dossiers CMU Proportion d'intervenants considérant que les informations reçues de la CPAM (spontanément ou à leur demande) correspondent à leurs besoins (% total oui, dont oui tout à fait) % 100,0 100 95 92 84 83 80,0 71 70 60,0 40,0 78 75 Plus ou moins 77 50 20,0 58 48 30 26 50 ) = 21 ) (n En se m bl e (n = = (n Rh ôn e (n = Is èr e Dr ôm e (n Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 17 ) 12 ) 18 ) = 20 ) n = SO C NI ( SA CC A S (n = 12 ) 0,0 Tout à fait III- PERFORMANCES DE LA PROCEDURE CMU 1- Délais de traitement des dossiers a- Jugement porté D'après leur propre expérience, 43% des 223 répondants considèrent satisfaisants les délais de traitement des dossiers (6% très satisfaisants), 17% sont d'un avis contraire (4% les jugeant très insatisfaisants) et 40% n'expriment pas d'opinion. La figure suivante propose la distribution des réponses calculée sur les seuls répondants ayant exprimé leur opinion sur ce point. Globalement, 71% des avis portés sur les délais de traitement des dossiers sont positifs (10% très positifs). Cette proportion est pratiquement identique au sein des trois types de structures considérés. Elle est légèrement plus faible dans la Drôme que dans les deux autres départements. Figure 15 Jugement porté sur les délais de traitement des dossiers (% calculé chez les répondants qui expriment une opinion) 100,0 80,0 72 70 68 74 70 71 62 Assez satisfaisants (+) % 60,0 40,0 Très satisfaisants (+) 38 32 30 30 28 29 26 Insatisfaisants (-) 20,0 14 13 (+) (-) (+) 16 6 0,0 (-) (+) (-) CCAS (n SANI (n = SOC (n = = 22) 47) 65) (+) (-) (+) 10 7 5 (-) (+) (-) Drôme (n Isère (n = Rhône (n = 21) 44) = 69) (+) (-) Ensemble (n = 134) b- Evolutions observées Par rapport à 2000 (année de mise en œuvre de la CMU), le tiers des répondants considèrent qu'après la période de rodage, il y a eu amélioration des procédures au niveau des délais (nette amélioration pour 17%), tandis que 21% ne voient aucun changement notable intervenu et que 4% estiment qu'il y a eu dégradation. A nouveau, 40% n'expriment aucune opinion. Si l'on ne considère que les personnes exprimant un avis sur ce point, 56% jugent qu'il y a eu amélioration des délais de traitement des dossiers (nette pour 28%) et 7% sont d'un avis diamétralement opposé. Les réponses diffèrent peu en fonction du type de structures, les acteurs de l'Isère se montrent les plus positifs (aucun en particulier n'a pointé une dégradation) alors que ceux de la Drôme sont les moins nombreux à pointer une amélioration franche (18%). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 27 Figure 16 Evolutions observées dans les délais de traitement des dossiers par rapport à 2000 (% calculé chez les répondants qui expriment une opinion) 100,0 75 80,0 65 60,0 56 56 53 % Amélioration relative (+) 50 48 Nette amélioration (+) 40,0 Dégradation (-) 20,0 22 33 4 4 27 11 10 33 19 29 9 28 7 (+) (-) (+) (-) 0 0,0 (+) (-) (+) (-) (+) (-) CCAS (n SANI (n = SOC (n = =23) 49) 59) (+) (-) (+) (-) Drôme (n Isère (n = Rhône (n = 27) 36) = 68) Ensemble (n = 131) La comparaison de la procédure CMU par rapport à celle qui avait cours lors de la période précédant sa mise en place est certainement plus intéressante encore. Si l'on n'étudie que les réponses des professionnels exprimant un avis sur ce point (plus du tiers ne le font pas), une très large majorité d'opinions positives se dégage : 75% estiment que les délais sont améliorés par rapport à l'Aide Médicale Départementale, 51% considérant que l'amélioration est très nette. Seuls 6% voient dans la CMU un système moins performant que l'ancien dispositif en matière de délais de traitement des dossiers. Les structures sanitaires semblent les plus sensibles à l'amélioration intervenue (89%). Figure 17 Evolutions observées dans les délais de traitement des dossiers par rapport à l'ancien système d'aide médicale (% calculé chez les répondants qui expriment une opinion) 100,0 89 81 77 80,0 63 75 69 67 60,0 % Amélioration relative (+) Nette amélioration (+) 40,0 Dégradation (-) 71 59 20,0 33 46 39 7 9 4 40 11 51 4 4 6 0,0 (+) (-) (+) (-) (+) (-) CCAS (n SANI (n = SOC (n = = 27) 56) 57) Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 (+) (-) (+) (-) (+) (-) Drôme (n Isère (n = Rhône (n = 26) 45) = 69) 28 (+) (-) Ensemble (n = 140) 2- Modalités de prolongation des droits Seuls 52% des répondants ont exprimé un avis sur les modalités de renouvellement des droits prévalant au 31 décembre 2001. Dans leur très grande majorité, les acteurs en position de porter un jugement estiment satisfaisantes les modalités de renouvellement des droits (81%, dont très satisfaisantes pour 20%), tandis que 19% sont d'un avis contraire. On ne note pas d'hétérogénéité significative en fonction du type de structures ou du département. Figure 18 Jugement porté sur les modalités des dernières prolongations des droits (31/12/01) (% calculé chez les répondants qui expriment une opinion) 100,0 86 82 85 77 80,0 81 80 75 60,0 % Assez satisfaisantes (+) Très satisfaisantes (+) 40,0 Insatisfaisantes (-) 23 18 20,0 20 15 14 24 23 25 18 25 19 19 21 19 0,0 (+) (-) (+) (-) (+) (-) CCAS (n = SANI (n = SOC (n = 22) 37) 56) (+) (-) (+) (-) (+) (-) Drôme (n Isère (n = Rhône (n = 16) 40) = 59) (+) (-) Ensemble (n = 115) 3- Difficultés éprouvées pour faire aboutir les dossiers de demande de CMU Certaines difficultés peuvent être rencontrées pour faire aboutir les dossiers de demande de CMU. Celles qui ont été mesurées par le questionnaire d'enquête dans les structures qui participent à la constitution des dossiers de CMU se situent au niveau : - de l'examen des ressources (fig 19 : 45% des acteurs de ces structures ayant documenté la question rencontrent plus ou moins régulièrement de telles difficultés, 18% faisant état de difficultés très fréquentes à ce niveau), - de l'immédiateté du droit (fig 20 : 43%, très fréquemment pour 16%), - de la continuité du droit (fig 21 : 28%, très fréquemment pour 9%), - des conditions de résidence (fig 22 : 26%, très fréquemment pour 5%). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 29 On relèvera que les acteurs des structures sanitaires sont plus souvent que les autres placés en difficulté, ce qui est également le cas, sur les trois derniers points, des acteurs de la Drôme (tous types de structures confondus). Figure 19 Difficultés éprouvées, au niveau de l'examen des ressources, pour faire aboutir les dossiers de demande de CMU (% difficultés fréquentes, dont très fréquentes, calculé sur les intervenants des structures participant à la constitution des dossiers de CMU et ayant documenté la question) 60,0 52 48 50,0 46 42 38 % 40,0 45 35 Assez souvent 30,0 Très souvent 20,0 29 10,0 8 21 20 14 18 15 13 0) 68 ) = = 42 ) (n (n En se m bl e Rh ôn e Dr ôm e Is èr e (n (n = = 20 ) 64 ) = (n = SO C n NI ( SA CC A S (n = 42 ) 24 ) 0,0 Figure 20 Difficultés éprouvées, au niveau de l'immédiateté du droit, pour faire aboutir les dossiers de demande de CMU (% difficultés fréquentes, dont très fréquentes, calculé sur les intervenants des structures participant à la constitution des dossiers de CMU et ayant documenté la question) 60,0 52 47 50,0 43 38 40,0 % 46 44 33 Assez souvent 30,0 Très souvent 20,0 20 10,0 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 30 12 7) 65 ) = (n En se m bl e Rh ôn e (n = = (n (n = Is èr e Dr ôm e 41 ) 21 ) 64 ) (n SO C NI ( n = = 45 ) 18 ) = SA (n S 17 14 6 0,0 CC A 20 19 17 Figure 21 Difficultés éprouvées, au niveau de la continuité du droit, pour faire aboutir les dossiers de demande de CMU (% difficultés fréquentes, dont très fréquentes, calculé sur les intervenants des structures participant à la constitution des dossiers de CMU et ayant documenté la question) 70,0 61 60,0 50,0 44 % 40,0 30,0 28 25 23 Assez souvent Très souvent 22 20,0 10 9 12 7) 65 ) (n (n = = = (n En se m bl e = (n 9 8 44 ) 18 ) 64 ) Dr ôm e SA SO C NI ( n (n = = 43 ) 20 ) = (n S CC A 11 8 Rh ôn e 14 0 0,0 Is èr e 10,0 Figure 22 Difficultés éprouvées, au niveau des conditions de résidence, pour faire aboutir les dossiers de demande de CMU (% difficultés fréquentes, dont très fréquentes, calculé sur les intervenants des structures participant à la constitution des dossiers de CMU et ayant documenté la question) 60,0 57 50,0 45 Assez souvent 30,0 23 12 4 13 3) 65 ) = = 31 (n (n 5 5 En se m bl e Is èr e Dr ôm e Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 (n = = 22 ) 68 ) (n SO C NI ( n = = 42 ) 23 ) = SA (n S 9 4 46 ) 10 0 0,0 Rh ôn e 9 10,0 CC A 26 20 20,0 (n % 40,0 Très souvent 4- Modalités de constitution et d'instruction des dossiers CMU a- Jugement porté Les intervenants qui sont en position de porter un jugement et qui expriment une opinion à ce sujet (100 personnes, soit 45% de l'ensemble) sont 53% à juger satisfaisantes les modalités de constitution des dossiers CMU par les structures sociales relais, 29% les jugent acceptables et 18% les considèrent insatisfaisantes. En fait, les réponses négatives sont essentiellement retrouvées chez les intervenants des structures sanitaires (33%) et sont plus volontiers mises en avant dans l'Isère et le Rhône. Figure 23 Jugement porté sur les modalités de constitution des dossiers par les structures sociales relais (% calculé chez les répondants qui expriment une opinion ; réponse "acceptables" non représentée dans la figure) 100,0 80,0 67 63 56 60,0 % 40,0 Très satisfaisantes (+) Insatisfaisantes (-) 33 22 19 20,0 11 26 0,0 Assez satisfaisantes (+) 53 52 47 46 6 0 (+) (-) 28 6 9 (+) (-) (+) (-) CCAS (n SANI (n = SOC (n = = 16) 39) 45) (+) (-) 13 (+) 15 12 (-) (+) 18 (-) Drôme (n Isère (n = Rhône (n = 18) 32) = 50) (+) (-) Ensemble (n = 100) Le jugement porté par 130 intervenants en capacité d'exprimer une opinion (58% des répondants) sur l'instruction des dossiers est encore plus favorable : 61% jugent les modalités d'instruction des dossiers par la CPAM satisfaisantes, 26% acceptables et 12% insatisfaisantes. Les réponses obtenues diffèrent peu selon le type de structures ou le département (légèrement plus favorable chez les CCAS, légèrement plus critique dans la Drôme). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 32 Figure 24 Jugement porté sur les modalités d'instruction des dossiers par la CPAM (% calculé chez les répondants qui expriment une opinion ; réponse "acceptables"non représentée dans la figure)) 100,0 80,0 71 65 62 64 62 57 60,0 Assez satisfaisantes (+) % 50 Très satisfaisantes (+) 40,0 Plutôt insatisfaisantes (-) 25 20,0 14 14 13 4 14 (+) (-) (+) 18 19 13 10 14 9 12 15 0,0 (-) (+) (-) CCAS (n = SANI (n = SOC (n = 24) 50) 56) (+) (-) (+) (-) (+) (-) Drôme (n Isère (n = Rhône (n = 24) 48) = 58) (+) (-) Ensemble (n = 130) b- Commentaires libres apportés par les acteurs sur l'instruction des dossiers D'une manière générale, ils ont été peu nombreux. Quelques CCAS ont noté des difficultés pour les usagers dans la constitution des dossiers (choix de la structure hébergeant la complémentaire, difficultés à réunir les justificatifs de revenus des 12 derniers mois). Quelques uns notent également une insuffisance de retour d'information sur la constitution des dossiers ainsi que des difficultés d'ouverture de droits en urgence. Les structures sociales qui s'expriment pointent de nombreuses difficultés, notamment en ce qui concerne les modalités d'instruction des dossiers (lenteurs des démarches par les CPAM, notant toutefois que l'accueil et le traitement sont très inégaux d'un centre CPAM à l'autre) ou en ce qui concerne des problèmes de coordination entre CPAM en cas de mobilité du bénéficiaire. Les responsables d'unités territoriales qui ont porté des commentaires ne mentionnent aucune difficulté particulière dans la procédure. L'un d'eux évoque néanmoins des délais d'instruction longs pour les demandeurs non RMIstes. Enfin, il est noté, au niveau des services sociaux CRAM MSA, que l'abaissement du plafond de ressources de la CMU par rapport à celui de l'AMD pose problème. Les structures hospitalières, quant à elles, notent trois types de difficultés : la qualité inégale du partenariat avec l'Assurance Maladie (le partenariat est perçu comme dépendant avant tout de l'interlocuteur au sein de la CPAM ; ainsi, quelques structures notent un recours à des interlocuteurs référents officieux dans la CPAM en cas de difficulté) ; un désinvestissement des acteurs locaux pour l'aide à la constitution des dossiers de CMU (avec renvoi systématique vers l'hôpital -et singulièrement à la PASS- alors que, selon certains acteurs, cette procédure relève de l'administratif) ; des procédures non uniformes au sein des différentes CPAM avec lesquelles un hôpital peut être en relation. Les autres structures sanitaires qui s'expriment font état de deux types de difficultés principalement : les disparités d'accompagnement dans la constitution des dossiers suivant les CPAM (non uniformité de la procédure) et la grande complexité des démarches de constitution pour les publics marginalisés (difficulté à rassembler les pièces, problème de domiciliation, difficulté de suivi des personnes très mobiles …). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 33 5- Défaut de couverture de la CMU Près des deux tiers des intervenants interrogés (62%) déclarent avoir eu connaissance en 2001 de personnes demeurant sans couverture sociale. Cela est plus rarement le cas des professionnels des CCAS (46%). Le nombre moyen de fois où un intervenant a rencontré cette situation au cours de l'année est de 15, le nombre médian est de 10 (la médiane est ici plus intéressante à considérer en raison de la présence de quelques valeurs extrêmes). Cette situation est plus fréquemment décrite dans les structures sanitaires et, à un degré moindre (médiane deux fois plus faible), dans les structures sociales autres que les CCAS. La médiane est également plus faible dans le Rhône. Figure 25 Proportion d'intervenants ayant eu connaissance en 2001de personnes demeurant sans couverture sociale 100,0 71 80,0 % 60,0 65 66 64 63 57 46 40,0 20,0 22 3) = En se m bl e (n (n = = (n R hô ne èr e Is 10 4) 75 ) 44 ) = (n e D rô m C C AS (n = 48 SA ) N I( n = 79 SO ) C (n = 96 ) 0,0 Tableau 7 Nombre approximatif de personnes demeurant sans couverture sociale rencontrées en 2001 Moyenne Médiane Minimum Maximum Effectif total Type de structure CCAS SANI SOC 7.8 18.1 15.9 5 10 5 2 1 1 20 109 131 17 35 42 Département Drôme Isère Rhône 17.2 13.0 15.9 10 10 5 1 1 1 131 60 122 23 31 40 Ensemble 15.3 10 1 131 94 Une absence de couverture maladie est essentiellement décrite au sujet d'étrangers en situation irrégulière (56% des intervenants ayant été confronté à cette situation l'ont rencontrée au moins une fois dans ce cas de figure), mais encore au sujet de personnes ayant refusé un accompagnement et abandonné les démarches (45%) ou de personnes vivant une situation familiale complexe (33%), plus rarement au sujet de personnes perdues de vue (19%). Dans leurs commentaires libres, quelques intervenants mentionnent d'autres situations rencontrées : difficultés à effectuer les transferts de dossier, difficultés lors des dépôts de demandes de RMI, méconnaissance des droits de la part des personnes et absence de toute Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 34 demande pour obtenir la CMU, retour à l'étranger, ressources non déclarées, jeunes en errance ne possédant aucun justificatif, changement de régime (CPAM/MSA), personne en long séjour, personne malade totalement coupée de l'extérieur, prostitution, gens du voyage, touristes (plusieurs fois signalés par des structures hospitalières). Tableau 8 Raisons pour lesquelles, de l'avis des intervenants interrogés, certaines personnes rencontrées sont demeurées sans couverture sociale (%) Parti sans laisser d'adresse Refus accompagnement et abandon des démarches Situation familiale complexe Etrangers en situation irrégulière Autre raison Effectif total Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 Type de structure CCAS SANI SOC 4.5 25.0 17.7 22.7 50.0 48.4 22.7 30.4 45.2 54.5 60.7 53.2 36.4 41.1 24.2 22 56 62 35 Département Ensemble Drôme Isère Rhône 25.0 20.9 14.5 18.6 57.1 39.5 43.5 45.0 35.7 34.9 36.2 35.7 71.4 55.8 50.7 56.4 28.6 32.6 34.8 32.9 28 43 69 140 IV- RELATIONS AVEC LES PARTENAIRES 1- Partenariat avec les caisses d'Assurance Maladie a- Présence d'un interlocuteur privilégié au sein de la CPAM Près des deux tiers des acteurs interrogés (61%) déclarent disposer d'un interlocuteur privilégié opérationnel au sein de la CPAM, bien qu'ils ne soient tout à fait affirmatifs sur ce point qu'une fois sur deux (soit 34% de l'ensemble). Cela semble moins souvent le cas dans les structures sociales hors CCAS (47%) alors que les intervenants des CCAS sont au contraire les plus nombreux à identifier clairement un tel interlocuteur (71%, dont 49% qui se montrent très affirmatifs sur ce point). La situation la plus favorable est décrite dans le Rhône (70%), la moins favorable dans la Drôme (48%). Figure 26 Proportion d'intervenants déclarant disposer d'un interlocuteur privilégié opérationnel au sein de la CPAM (% total oui, dont oui tout à fait) % 100,0 80,0 71 72 60,0 70 47 48 61 56 Oui, plus ou moins 40,0 20,0 Oui, tout à fait 44 34 28 20 35 38 34 CC A S SA (n = 48 NI ) ( SO n = C 79 (n ) = 96 ) Dr ôm e (n Is èr = 4 4) Rh e ( ôn n = e (n 75) = 10 En 4) se m bl e (n = 22 3) 0,0 b- Qualité du partenariat avec les Caisses d'Assurance Maladie Parmi les intervenants en capacité de porter un jugement (87% de l'ensemble), les deux tiers (63%) jugent favorablement le partenariat noué avec les caisses d'Assurance Maladie pour la constitution et l'instruction des dossiers de CMU (bon pour 47%, très bon pour 16%), tandis que 24% le jugent acceptable et 13% déficient (inexistant pour 10%). La proportion d'avis favorables ne diffère pratiquement pas selon le type de structures mais les intervenants des structures sanitaires sont les moins nombreux à parler de partenariat insuffisant (6%). Une satisfaction moindre est relevée dans la Drôme (où 43% des répondants jugent le partenariat satisfaisant et 17% insuffisant). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 36 Figure 27 Qualification du partenariat avec les CPAM dans le cadre de la CMU (% calculé chez les intervenants en capacité de porter un jugement ; réponse "passable" non représentée dans la figure) 100,0 80,0 70 68 66 63 60 63 60,0 % Bon (+) Très bon (+) 43 Médiocre ou inexistant (-) 40,0 20,0 18 22 13 6 (-) (+) (-) CCAS (n = SANI (n = 38) 63) (+) 18 16 13 13 20 8 16 (+) (-) (+) 7 0,0 (+) 17 15 (-) SOC (n = 71) (+) (-) (+) (-) Drôme (n = Isère (n = Rhône (n = 30) 57) 85) (-) Ensemble (n = 172) c- Evolution du partenariat avec les Caisses d'Assurance Maladie Sur ce point, 69% des personnes interrogées ont exprimé leur avis. Parmi elles, 52% ont pointé une évolution positive du partenariat avec la CPAM depuis 2000 (très positive pour 23%), tandis que 4% seulement notaient une dégradation, les autres considérant qu'aucun changement notable n'était intervenu. Les chiffres relevés au sein des trois types de structures sont très voisins. Une évolution positive est un peu moins souvent décrite dans la Drôme (en particulier lorsqu'on considère la proportion de personnes attestant d'une amélioration sensible). Figure 28 Evolution depuis l'année 2000 du partenariat avec les CPAM (% calculé chez les intervenants en capacité de porter un jugement) 100,0 80,0 60 55 50 50 Amélioration relative (+) 52 50 44 % 60,0 Nette amélioration (+) 40,0 Dégradation (-) 20,0 25 17 3 (+) (-) 25 3 5 11 (-) (+) 7 26 26 4 23 3 4 0,0 (+) (-) (+) CCAS (n SANI (n = SOC (n = = 30) 60) 64) Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 (-) (+) (-) (+) (-) Drôme (n Isère (n = Rhône (n = 27) 47) = 80) 37 (+) (-) Ensemble (n = 154) d- Commentaires sur le partenariat avec les caisses d'Assurance Maladie Points forts Pour les CCAS répondants, les points forts du partenariat avec l'Assurance Maladie se déclinent sous trois thèmes : la facilité des contacts et la disponibilité (échanges décrits comme réguliers et rencontres faciles pour étudier les situations complexes, travail en réseau dont la qualité est soulignée), l'existence très appréciée de permanences délocalisées des CPAM dans certains CCAS, l'instauration de référents CMU au sein des CPAM (quelques commentaires ont insisté sur la compétence de ce personnel). Les autres structures sociales, quant à elles, notent trois points forts dans les relations avec l'Assurance Maladie : l'existence d'interlocuteurs identifiés, la bonne information délivrée et la compétence du personnel référent, la disponibilité et la facilité des contacts dans le suivi des dossiers. Disponibilité et présence sur le terrain (agent CPAM dans les structures) sont également mises en avant dans quelques commentaires apportés par des responsables d'unités territoriales et des responsables de services sociaux de la CRAM et de la MSA. Les structures hospitalières soulignent principalement dans leurs commentaires deux points positifs dans leurs relations avec l'Assurance Maladie : l'existence d'une personne référente CMU intervenant sur les structures mêmes et la qualité du suivi des dossiers individuels (facilitée par la fréquence des réunions et des rencontres avec la CPAM). De même, les autres structures sanitaires soulignent-elles le rôle essentiel joué par les référents CMU de la CPAM. Faiblesses Le commentaire revenant le plus fréquemment chez les responsables de CCAS concerne l'absence de partenariat (notamment formalisé par une convention) et d'interlocuteur privilégié au sein de l'Assurance Maladie. Il semble donc que la pratique des référents, qui constitue une condition du bon fonctionnement du dispositif, ne soit pas homogène suivant les caisses. Le second obstacle relevé par certains CCAS est le manque de souplesse dans le traitement des cas particuliers. Si la CMU repose sur un traitement homogène des bénéficiaires, il semble que cet aspect soit perçu comme un frein à un traitement satisfaisant des cas difficiles, notamment les cas d'urgence ou les cas limites en termes de plafond de ressources. Les autres structures sociales ont évoqué dans certains de leurs commentaires l'absence de partenariat et le manque de concertation. Cette difficulté du travail en réseau avec l'Assurance Maladie est perçue, par une partie des structures sociales interrogées, comme la conséquence d'un déficit d'organisation de la CPAM. Le point fréquemment évoqué est l'absence d'un référent CMU identifié au sein de la caisse. La lourdeur administrative est également pointée par certains (quantité de pièces à fournir, délais de traitement pour des jeunes en errance) ainsi que le manque de cohérence interne de certaines caisses (quelques structures ont mentionné la perte de certains dossiers). Les commentaires de certaines structures sanitaires (hospitalières ou non) font apparaître une disparité de la qualité de l'accueil par les CPAM (l'histoire de la personne n'est pas suffisamment prise en compte selon certains et le traitement des cas adressés par les structures sanitaires est quelquefois vécu comme trop administratif), d'autres ont pointé les difficultés du traitement en urgence par certaines caisses et les difficultés parfois de s'adapter à certains cas particuliers. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 38 e- Souhaits concernant les relations avec l'Assurance Maladie Les CCAS sont nombreux, dans leurs commentaires, à exprimer des souhaits concernant les relations avec l'Assurance Maladie. Ces souhaits peuvent être rassemblés autour de trois thèmes : 1/le renforcement du partenariat et la définition des rôles des CCAS (conventionnement pour un travail en réseau clairement défini, interrogation des CCAS sur leur rôle dans le dispositif CMU), 2/la nécessité d'un interlocuteur privilégié au sein de la CPAM dans les départements où cela n'est pas le cas, 3/l'amélioration de l'information en provenance des CPAM : éclaircissements sur le dispositif lui-même (possibilité de recours en cas de rejet, etc.), retours sur la situation des demandeurs. Les souhaits exprimés par les autres structures sociales sont relativement proches : nécessité d'un référent quand il n'en existe pas et formalisation et densification (rencontres régulières) du réseau. Des commentaires apposés par des responsables d'unités territoriales ont porté sur des demandes d'information sur les mutuelles partenaires du dispositif et le panier de soins, tandis qu'un acteur de service social de l'Assurance Maladie souhaitait, pour sa part, une implication plus forte des CPAM dans l'accès aux soins (avec une mise en parallèle des démarches d'accès aux soins et d'accès aux droits). Les souhaits formulés par les structures hospitalières et les autres structures sanitaires sont du même ordre : référent CPAM (avec ligne directe), présence sur les sites hospitaliers d'un agent CPAM, renforcement du partenariat, meilleure circulation des informations. 2- Partenariat avec les acteurs sociaux impliqués dans la CMU a- Qualité du partenariat avec les acteurs sociaux impliqués Seuls 58% des acteurs interrogés ont été en capacité de porter un jugement sur ce point. Cet élément est plus controversé puisque, parmi eux, la moitié environ (53%) expriment une opinion positive (très positive pour 11%) sur le partenariat avec les différents acteurs sociaux impliqués dans la CMU (autres que les CPAM), 14% le qualifient de passable et 33% de déficient (inexistant pour 24%). Ce sont les CCAS qui se montrent les plus critiques (39% d'avis positifs, 52% d'avis positifs), à l'inverse des autres structures sociales (61% d'avis positifs et 25% d'avis négatifs). Par ailleurs, à l'évidence, la qualité du partenariat décroît avec la taille de la population du département : jugé très favorablement dans la Drôme (74%), il ne recueille que 40% d'opinions positives dans le Rhône (où, au contraire, 45% des acteurs le jugent insuffisant, voire inexistant). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 39 Figure 29 Qualification du partenariat avec les acteurs sociaux susceptibles d'intervenir pour la constitution d'un dossier CMU (% calculé chez les intervenants en capacité de porter un jugement ; réponse "passable" non représentée dans la figure) 100,0 80,0 74 61 60,0 60 Bon (+) 53 52 % 52 40 Très bon (+) 45 Médiocre ou inexistant (-) 40,0 32 33 30 25 20,0 30 12 0 7 14 3 8 11 0,0 (+) (-) (+) (-) (+) (-) CCAS (n SANI (n = SOC (n = = 23) 50) 56) (+) (-) (+) (-) (+) (-) (+) Drôme (n Isère (n = Rhône (n = 27) 40) = 62) (-) Ensemble (n = 129) b- Evolution du partenariat avec les structures sociales potentiellement impliquées Moins de la moitié des répondants (45%) ont porté un jugement sur cet aspect. Parmi eux, 33% ont vu une amélioration du partenariat avec les acteurs sociaux depuis 2000 (nette pour 16%) et 1% une dégradation, les autres ne constatant aucune évolution significative. Les CCAS sont les moins nombreux à faire état d'une évolution positive (20%) ; les intervenants sanitaires et sociaux de la Drôme sont, au contraire, les plus optimistes à ce sujet (50%, dont amélioration nette pour 33%). Figure 30 Evolution depuis l'année 2000 du partenariat avec les acteurs sociaux (%calculé chez les intervenants en capacité de porter un jugement ; réponse "sans changement notable" non représentée dans la figure) 100,0 80,0 60,0 Amélioration relative (+) 50 % Nette amélioration (+) 38 40,0 32 Dégradation (-) 33 30 26 20 20,0 33 24 0 0 (+) (-) 0 11 (-) (+) 0,0 (+) 3 (-) CCAS (n = SANI (n = SOC (n = 10) 45) 38) Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 (+) 4 0 9 (-) (+) 11 (-) (+) (-) Drôme (n Isère (n = Rhône (n = 24) 23) = 46) 40 0 16 1 (+) (-) Ensemble (n = 93) c- Commentaires sur le partenariat avec les acteurs sociaux impliqués dans la CMU Points forts Aucun commentaire n'est apporté par les CCAS. De nombreuses autres structures sociales se sont par contre exprimées pour souligner la qualité du partenariat. Il est notamment pointé la qualité du réseau (régularité des concertations entre acteurs) et la bonne identification des rôles de chacun et la complémentarité des structures. Quelques commentaires d'acteurs d'unités territoriales et de responsables de services sociaux de la CRAM et de la MSA abondent dans ce sens. Les structures hospitalières apportent peu de commentaires sur cet aspect. Cependant, est fréquemment souligné un partenariat satisfaisant avec les associations, notamment caritatives. Ce partenariat est vécu comme favorisant la connaissance des situations sociales des demandeurs CMU potentiels et permettant leur bonne orientation. Quelques autres structures sanitaires ont noté l'existence d'un travail en réseau qui, parfois, est source d'avis techniques appréciés. Faiblesses Seuls trois CCAS apportent des commentaires négatifs sur le partenariat avec les autres acteurs sociaux concernés par la CMU. Ils pointent un manque de travail en réseau et une absence de partenariat. Les autres structures et autres services sociaux apportent très peu de commentaires. Seuls une ou deux structures évoquent une absence de liens ou de travail en réseau. Un responsable d'unité territoriale fait état d'un partenariat inégal suivant les territoires et un intervenant d'un service social de l'Assurance Maladie évoque une méconnaissance, de la part des autres acteurs sociaux, de certains aspects administratifs. Un seul point est abordé dans les commentaires des structures hospitalières et autres structures sanitaires : l'implication et la disponibilité insuffisantes des acteurs sociaux extérieurs dans l'accompagnement du public. De nombreuses observations font état d'un renvoi systématique vers l'hôpital. Certains ont pointé, en particulier, la faible implication des CCAS. d- Souhaits concernant les relations avec les autres acteurs sociaux pour la constitution des dossiers CMU Un seul CCAS s'exprime sur ce point. Il évoque la nécessité de conforter les réseaux, notamment les CASU. Les autres structures et services sociaux pointent, au travers de rares commentaires, la nécessité de travailler autour de territoires et de formaliser des rencontres entre structures sociales dans le cadre du dispositif CMU afin d'apporter des réponses communes aux problématiques rencontrées. Les structures hospitalières sont nombreuses à encourager la continuation du dispositif CMU et notamment le renforcement des liens avec les structures sociales à partir de rencontres au niveau local. Les autres structures sanitaires expriment les mêmes souhaits : rencontres au niveau local afin d'évoquer les problèmes récurrents, meilleure coordination. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 41 3- Partenariat avec les acteurs médicaux a- Qualité du partenariat avec les acteurs médicaux La qualité du partenariat avec les acteurs médicaux auxquels le public suivi par la structure peut faire appel n'a été exploré qu'auprès des intervenants sociaux, considérant que les réponses émanant d'acteurs de la santé auraient décrit des pratiques professionnelles habituelles (réseau de correspondants) plutôt que des pratiques spécifiques au public ciblé. Les deux tiers des intervenants sociaux interrogés (64%) ont exprimé un avis sur ce point. Celui-ci est relativement mitigé puisque, si 42% des intervenants sociaux jugent positivement le partenariat avec les acteurs médicaux, 36% le considèrent insuffisant, voire inexistant, les autres le qualifiant de passable. Les CCAS apparaissent plus en retrait que les autres organismes sociaux en matière de partenariat avec des acteurs médicaux (50% des premiers contre 30% des seconds font état d'un partenariat déficient ou inexistant). En termes géographiques, la Drôme se distingue très nettement, alors qu'au contraire, 45% des acteurs sociaux de l'Isère évoquent un partenariat médiocre ou inexistant. Figure 31 Qualification du partenariat entre les structures sociales et les acteurs médicaux auxquels le public suivi peut faire appel (%calculé chez les intervenants en capacité de porter un jugement ; réponse "passable" non représentée dans la figure) 100,0 80,0 65 60,0 Bon (+) % 50 40,0 45 44 44 Très bon (+) 42 36 36 29 30 Médiocre ou inexistant (-) 33 24 20,0 0,0 (+) 12 3 7 (-) CCAS (n = 28) (+) (-) SOC (n = 70) (+) 0 (-) Drôme (n = 17) (+) 4 5 (-) Isère (n = 38) (+) (-) Rhône (n = 43) (+) (-) Ensemble (n = 98) b- Evolution du partenariat avec les acteurs médicaux Seul le tiers des intervenants de CCAS et 58% des autres acteurs sociaux expriment une opinion à ce sujet. Parmi eux, 35% mentionnent une évolution positive du partenariat avec les acteurs médicaux et 4% une évolution négative, les autres ne voyant pas de changement particulier. Les intervenants sociaux oeuvrant en dehors des CCAS d'une part, et l'ensemble des acteurs sociaux de la Drôme d'autre part, Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 42 sont les plus nombreux à pointer des évolutions positives de ce partenariat (respectivement 39% et 60%). Figure 32 Evolution depuis l'année 2000 du partenariat entre les structures sociales et les acteurs médicaux (%calculé chez les intervenants sociaux en capacité de porter un jugement) 100,0 80,0 60 60,0 Amélioration relative (+) % Nette amélioration (+) 39 40,0 29 26 20,0 Dégradation (-) 35 19 13 0 14 (+) (-) (+) 5 20 0,0 (-) CCAS (n SOC (n = = 16) 56) (+) 0 9 (-) (+) 4 15 (-) (+) 6 (-) Drôme (n Isère (n = Rhône (n = 15) 23) = 34) 14 4 (+) (-) Ensemble (n = 72) c- Commentaires des intervenants sociaux sur le partenariat avec les acteurs médicaux Points forts Seuls trois CCAS s'expriment sur l'amélioration du partenariat avec les acteurs médicaux. Les commentaires évoquent une amélioration de l'acceptation du dispositif par les professionnels et une amélioration du partenariat avec la mise en place des PASS. Cependant, il est à noter que le partenariat est décrit comme variable suivant les personnes. Quelques commentaires sont développés par les autres structures et services sociaux. Une majorité d'entre eux pointent l'amélioration du partenariat avec certains médecins généralistes connus par les acteurs (correspondants avec lesquels existent une bonne concertation et un bon échange d'informations sur la situation sociale des patients). Le fait que les praticiens libéraux semblent "jouer le jeu" est également souligné par un intervenant d'un service social de l'Assurance Maladie. Faiblesses Quelques rares commentaires sont portés par des CCAS qui font état de refus de certains professionnels d'accepter des patients bénéficiaires de la CMU dans leur clientèle, notamment en raison du plafonnement de certains soins. En outre, la méconnaissance du dispositif par les acteurs libéraux est parfois évoquée. Quelques rares autres structures sociales évoquent des refus de soins de la part de praticiens libéraux. Les unités territoriales et les intervenants des services sociaux de l'Assurance Maladie pointent quelquefois un manque d'implication de certains de ces praticiens dans le dispositif CMU. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 43 d- Souhaits concernant le partenariat avec les acteurs médicaux Toutes les rares structures sociales qui ont commenté cet aspect (y compris les CCAS, les unités territoriales et les services sociaux de la CRAM et des MSA) souhaitent une plus forte implication des praticiens libéraux dans le dispositif CMU. Les CCAS mettent l'accent, au travers des rares commentaires exprimés, sur la nécessité d'accroître les liens avec les acteurs médicaux, notamment autour de la prévention. Les autres structures et services sociaux mettent en avant la nécessité d'approfondir les relations avec les acteurs médicaux, notamment autour des problématiques particulières liées aux difficultés sociales. En outre, une structure évoque la nécessité de disposer de médecins référents. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 44 V- IMPACT DE LA CMU 1- Impact sur les structures sanitaires Une première série de questions sur l'impact de la CMU (sur la structure elle-même et sur le public) n'était posée qu'aux structures sanitaires, hospitalières ou non. a- Impact sur la structure On observe que, dans leur très grande majorité, les intervenants des structures sanitaires en capacité de répondre (soit environ les trois quarts d'entre eux) pointent un impact positif de la CMU sur le fonctionnement et l'activité de la structure : - élargissement du profil de la clientèle (89%, dont avancée réelle pour 64%), - évolution des relations avec l'Assurance Maladie (78%, dont avancée réelle pour 42%), - meilleure connaissance des acteurs sociaux (74%, dont impact réel pour 22%), - meilleure préparation des sorties d'hospitalisation (68%, dont impact réel pour 40%). Figure 33 Proportion d'intervenants des structures sanitaires considérant que la CMU représente une avancée pour le professionnel de santé (n=79) (% du total "avancée certaine" + "avancée relative", calculé chez les répondants qui expriment une opinion) 0,0 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0 % 75 Meilleure connaissance des acteurs sociaux 68 Meilleure préparation des sorites d'hospitalisation 89 Elargissement du profil de la clientèle 78 Evolution des relations avec l'Assurance Maladie Les variations en fonction du département doivent être interprétées avec la plus grande prudence en raison de la faiblesse des effectifs. Il semble cependant que les acteurs des structures sanitaires de l'Isère soient un peu moins nombreux à relever un impact de la CMU, sauf en ce qui concerne les relations avec l'Assurance Maladie. b- Impact sur le public accueilli De la même manière, les acteurs des structures sanitaires qui sont en capacité de porter un jugement (de 70% à 80% selon l'item) sont une majorité à considérer que la CMU a un impact positif sur le public accueilli. Ainsi, les trois quarts d'entre eux estiment-ils que la CMU permet un meilleur suivi (rôle certain pour 58%), qu'elle permet également la venue de personnes jusque là non prises en charge (rôle Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 45 certain pour 53%), ou encore qu'elle offre la possibilité d'un rattrapage de soins (53% en sont tout à fait convaincus), de consultations précoces (ils sont toutefois un peu moins nombreux à en être tout à fait convaincus : 40%) ou d'une meilleure observance des traitements (41% y voient un impact réel). Moins nombreux (mais, néanmoins, au moins un sur deux) sont ceux qui estiment que la CMU facilite l'orientation vers un spécialiste (36% le confirment tout à fait) ou qu'elle permet un recours plus fréquent pour exprimer un mal-être (seuls 28% en sont convaincus). On rappelle que ce dernier point était par contre le plus souvent évoqué par les médecins libéraux. Figure 34 Jugement des intervenants des structures sanitaires sur l'impact de la gratuité des soins et de la dispense d'avance d'argent pour les bénéficiaires de la CMU (% du total "oui, tout à fait" + "oui, plus ou moins", calculé chez les répondants qui expriment une opinion) 0,0 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0 % 75 Possibilité d'un "rattrapage" de soins 81 Venue de personnes jusque là non prises en charge 77 Meilleur suivi 75 Consultations à un stade plus précoce de l'affection 71 Meilleure observance des traitements 59 Orientation facilitée vers le spécialiste 50 Recours plus fréquent pour exprimer un mal-être 2- Impact sur l'accès au système de soins et de prévention a- Jugement porté par les acteurs La perception de cet impact a été recueillie auprès des intervenants de toutes les structures interrogées, sanitaires ou sociales, et les trois quarts d'entre eux ont exprimé leur opinion à ce sujet. Là encore, les intervenants sont une large majorité à considérer que le dispositif CMU a entraîné une amélioration en matière d'orientation des bénéficiaires vers le système de soins et de prévention : 73% le pensent et, parmi eux, 41% y voient une amélioration sensible. Cela est moins souvent le cas des acteurs des CCAS. Ceux qui, au contraire, y voient une dégradation sont moins de 1%. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 46 Figure 35 Proportion d'intervenants considérant que la CMU a entraîné une amélioration de l'orientation des bénéficiaires vers le système de soins et de prévention (% total amélioration, dont amélioration sensible, calculé chez les intervenants en capacité de porter un jugement,) 100,0 81 79 78 80,0 74 73 62 60,0 % 50 Amélioration relative 40,0 Amélioration sensible 47 20,0 44 35 34 42 41 39 15 9) En se m bl e (n = = (n Rh ôn e Is èr e (n = = (n Dr ôm e 77 ) 55 ) 27 ) 76 ) = (n = SO C n NI ( SA CC A S (n = 51 ) 32 ) 0,0 b- Nature des modifications apportées Sont citées à ce niveau, dans les commentaires apportés par quelques répondants, une orientation plus aisée vers le généraliste et, plus encore, l'ophtalmologiste, le dentiste ou le spécialiste, une plus grande liberté de choix pour le patient, une plus grande facilité d'accès au secteur privé (par exemple pédiatre libéral se substituant à la PMI) et au droit commun (moindre recours à l'"humanitaire") ou, en sortie d'hôpital, une orientation facilitée vers des structures sanitaires ou des maisons de repos. D'une manière générale, les commentaires évoquent un recours médical facilité par un large accès au droit commun, une simplification des formalités et une moindre stigmatisation. 3- Impact sur la simplification de l'accès à une couverture sociale Ce point (documenté par 80% des répondants), représente, selon les acteurs interrogés, un point fort indéniable du dispositif CMU qui, pour 85% d'entre eux, a conduit à une simplification du circuit des personnes en matière d'accès à l'Assurance Maladie et à une couverture complémentaire, 59% jugent cette simplification importante. A l'opposé, 2% estiment qu'il y a eu complexification. Quant aux autres (13%), ils n'ont vu se dessiner aucune évolution significative. Les réponses obtenues sont homogènes au sein des différents types de structures et départements étudiés. On remarquera cependant que 7% des CCAS interrogés parlent de complexification occasionnée par la CMU alors que cette réponse est exceptionnelle dans les autres structures. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 47 Figure 36 Proportion d'intervenants considérant que la CMU a entraîné une simplification du circuit des personnes en matière d'accès à l'assurance maladie et à une couverture complémentaire (% total simplification, dont simplification sensible, calculé chez les intervenants en capacité de porter un jugement) % 100,0 91 85 86 85 82 85 76 80,0 60,0 Simplification relative 40,0 62 61 53 61 59 59 58 Simplification sensible 20,0 En se m bl e (n = = (n (n 19 7) 91 ) 67 ) Rh ôn e = Is èr e (n Dr ôm e (n = 39 ) 86 ) = 66 ) = SO C n NI ( SA CC A S (n = 45 ) 0,0 4- Impact sur les relations du public avec les professionnels de santé Un jugement sur ce point a été formulé par les trois quarts environ des acteurs interrogés (mais par seulement la moitié des intervenants de CCAS). Ceux qui se sont exprimés sur ce point considèrent, à 79%, que le dispositif CMU a conduit à une facilitation des relations du public avec les acteurs des établissements de soins (impact sensible pour 39%). Seuls 1% évoquent une complexification de ces relations. Les intervenants sont moins nombreux à dresser le même constat d'une facilitation des relations avec les professionnels de santé libéraux (58%, dont 25% qui jugent cette facilitation importante). A l'opposé, 6% considèrent au contraire que ces relations sont devenues plus complexes, cette proportion étant identique dans les trois groupes de structures considérés et atteignant 11% dans le Rhône alors que cette réponse est exceptionnelle dans les deux autres départements. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 48 Figure 37 Proportion d'intervenants considérant que la CMU a entraîné une facilitation des relations du public avec les établissements de soins (% total facilitation, dont facilitation sensible, calculé chez les intervenants en capacité de porter un jugement) % 100,0 88 86 81 83 75 80,0 79 70 60,0 Facilitation relative 40,0 20,0 Facilitation sensible 55 50 41 40 33 39 32 16 0) (n (n = = 78 ) 53 ) En se m bl e Rh ôn e Dr ôm e Is èr e (n (n = = 29 ) 72 ) = (n SO C SA CC A S NI ( n (n = = 64 ) 24 ) 0,0 Figure 38 Proportion d'intervenants considérant que la CMU a entraîné une facilitation des relations du public avec les professionnels libéraux (% total facilitation, dont facilitation sensible, calculé chez les intervenants en capacité de porter un jugement) % 100,0 80,0 74 62 55 60,0 56 55 58 55 Facilitation relative 40,0 Facilitation sensible 39 20,0 24 28 22 27 25 23 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 13 0) 61 ) 44 ) 49 En se m bl e (n = = (n Rh ôn e Is èr e (n = Dr ôm e (n (n SO C = 25 ) 69 ) = 38 ) = n NI ( SA CC A S (n = 23 ) 0,0 5- Impact sur les relations des structures avec les partenaires sociaux et médicaux a- Jugement porté par les acteurs Sur ce point, documenté par plus de 80% des personnes interrogées, les avis sont sensiblement plus réservés. Si moins de 1% considèrent que le dispositif CMU a brouillé les cartes et conduit à une détérioration des relations entre partenaires, en revanche, seuls 33% (15% de manière certaine) ont noté une évolution positive de leurs relations avec leurs partenaires médicaux et/ou sociaux. Tous les autres (soit les deux tiers) n'ont relevé aucun changement notable à ce niveau, moins de 1% évoquent une détérioration. Figure 39 Proportion d'intervenants considérant que la CMU a entraîné une évolution positive des relations de la structure avec certains partenaires sociaux ou médicaux (% total évolution, dont évolution sensible, calculé chez les intervenants en capacité de porter un jugement) 100,0 80,0 60,0 53 % Evolution positive relative 40 Evolution positive sensible 38 40,0 35 33 12 15 20 14 15 9 65 ) En se m bl e (n = = (n Rh ôn e Is èr e (n Dr ôm e (n = = 34 ) 82 ) = SO C (n = n NI ( SA CC A S (n = 60 ) 43 ) 0,0 18 5) 32 22 5 86 ) 20,0 b- Commentaires illustrant les évolutions positives ou négatives observées dans le partenariat Une vingtaine de répondants ont cité, à titre illustratif, quelques interlocuteurs avec lesquels une évolution positive du partenariat avait été relevée : structures médico-sociales du Conseil Général, structures d'accueil des moins de 25 ans, hôpitaux (au niveau du bureau des entrées ou des urgences du fait de la création de PASS), CCAS, médecins libéraux et pharmaciens. Moins nombreux encore ont été ceux qui ont cité quelques exemples d'évolutions négatives dans le partenariat : délitement des relations entre hôpitaux et CCAS depuis la mise en place de la CMU (cité à la fois par des CCAS et des structures sanitaires), persistance de problèmes épisodiques dans certains bureaux des entrées, professionnels libéraux. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 50 VI- INFORMATION, FORMATION, SOUTIEN 1- Jugement sur l'information reçue Au vu des réponses obtenues, l'information des acteurs sur le dispositif CMU pourrait être qualifiée de "correcte mais perfectible". En effet, les intervenants s'estimant mal informés sont rares (3%). En revanche, beaucoup, parmi les autres, déclarent ne l'être que "plus ou moins bien" et, seuls 42% se déclarent correctement informés. C'est dans les structures sociales hors CCAS que le sentiment d'une bonne information est le moins répandu (32%). Par ailleurs, un net gradient Drôme, Isère, Rhône se dessine quant à la qualité de l'information reçue. Figure 40 Opinion portée sur l'information relative au fonctionnement de la CMU (% de personnes se considérant informées, dont bien informées) 98 100,0 97 90 92 92 84 92 80,0 60,0 % Plus ou moins Tout à fait 40,0 52 20,0 54 48 42 37 32 23 22 3) = En se m bl e (n = Is èr e Dr ôm e (n (n (n Rh = 75 ôn ) e (n = 10 4) 44 ) 96 ) = 79 ) n = SO C NI ( SA CC A S (n = 48 ) 0,0 2- Souhaits en matière d'information et de soutien a- Information De ce fait, près de la moitié des répondants (47%) expriment un souhait de disposer d'informations complémentaires. Ce souhait est, de manière logique compte tenu des réponses à la question précédente, plus manifeste dans les structures sociales hors CCAS (57%) ainsi que dans les départements de la Drôme et de l'Isère (respectivement 57% et 55%). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 51 Figure 41 Souhait d'obtention d'informations complémentaires sur la CMU (%) 100,0 80,0 57 60,0 57 55 % 47 41 38 40,0 38 20,0 22 3) = 10 4) En se m bl e (n = (n (n Rh ôn e Dr ôm e Is èr e (n = = 75 ) 44 ) 96 ) = SO C (n = n NI ( SA CC A S (n = 79 ) 48 ) 0,0 Type d'informations complémentaires souhaitées : Il a été évoqué dans les commentaires, avec une certaine récurrence, la nécessité d'une information systématique en cas de changement intervenu (barème, etc.). D'autres commentaires ont pointé le souhait d'informations sur la conduite à tenir en cas de dépassement "infime" du seuil de ressources, de précisions sur les plafonds de ressources et les évolutions dans les montants forfaitaires de prestations familiales. Le souhait d'un retour d'information sur certains dossiers a été souvent exprimé, de même que le désir de renseignements complémentaires sur le parcours du dossier, la suite donnée aux dossiers traités par les structures, les délais d'instruction, les recours. Plusieurs commentaires ont mentionné un besoin d'information sur la CMU complémentaire, son fonctionnement et les prestations qu'elle permet de prendre en charge ou encore sur les possibilités et les modalités de mise en place d'une aide à la mutualisation. On a encore relevé des demandes d'informations sur des publics particuliers : sans papiers, bénéficiaires de l'AAH, etc. Certains ont pointé le besoin d'une plaquette à destination du public expliquant les modalités de financement et la logique de couverture complémentaire et d'un guide régulièrement réactualisé détaillant les procédures et les taux de prise en charge des divers soins à l'intention des professionnels et des bénévoles. De nombreux commentaires ont mentionné la nécessité de pouvoir disposer d'un interlocuteur privilégié au sein de la CPAM pour traiter les dossiers complexes. Enfin, plusieurs commentaires ont pointé le désir de disposer d'éléments d'évaluation de la CMU, certains souhaitant pouvoir disposer de statistiques au niveau local ou d'éléments sur le respect des conventions par les praticiens libéraux. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 52 b- Soutien Par ailleurs, plus du tiers des acteurs interrogés (37%), en proportion voisine quels que soient le type de structure et le département considérés, se déclarent intéressés par un soutien leur permettant de mieux répondre à l'accueil et à la prise en charge des publics en difficulté. Figure 42 Proportion d'intervenants manifestant de l'intérêt pour un soutien afin de mieux répondre à l'accueil et à la prise en charge des publics en difficulté 100,0 80,0 % 60,0 43 41 34 33 40,0 38 32 37 20,0 22 3) = 10 4) En se m bl e (n = (n Rh ôn e Is èr e (n Dr ôm e SO C (n = = 75 ) 44 ) 96 ) = (n = n NI ( SA CC A S (n = 79 ) 48 ) 0,0 Plus de deux fois sur trois, le soutien attendu repose sur une formation ; certains acteurs souhaiteraient cependant que puissent être organisés des groupes de parole ou proposent d'autres modalités, quelquefois spécifiées en commentaires libres (réunions de réseau incluant les libéraux, la CPAM et les CCAS, poursuite d'une formation initiale mise en place dans des structures hospitalières (modifications intervenues, évolutions envisageables, jurisprudence, étude de situations particulières), réflexion entre partenaires sur l'accompagnement aux soins et l'accompagnement social dans le cadre de la CMU, existence d'un référent en cas de problème, mise à disposition de brochures pour le public et pour les intervenants). Tableau 9 Type de soutien souhaité (% calculé chez les personnes ayant exprimé le besoin d'un soutien) Formation Groupe de parole Autre soutien Effectif total Type de structure CCAS SANI SOC 56.3 77.8 69.2 12.5 33.3 20.5 12.5 18.5 15.4 16 27 39 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 53 Département Drôme Isère Rhône Ensemble 68.4 66.7 71.8 69.5 15.8 29.2 23.1 23.2 31.6 16.7 7.7 15.9 19 24 39 82 VII- CONSTAT GLOBAL SUR LE DISPOSITIF CMU 1- Intérêt de l'initiative Prenant en compte les avantages et les inconvénients du dispositif, les acteurs interrogés dans le cadre de cette enquête ont fait part, dans une très grande majorité, de l'intérêt qu'ils voyaient à la mise en place de la CMU : c'est le cas de 86% d'entre eux (52% y voyant un intérêt certain). 0n relève cependant que 5% jugent l'initiative contestable et que 9% ne se prononcent pas. Les acteurs des structures sanitaires apparaissent un peu moins nombreux à exprimer une opinion favorable (76%), tandis que 11% d'entre eux contestent l'initiative. Toutes catégories confondues, les acteurs isérois sont également les moins nombreux à porter un jugement franchement positif sur ce dispositif (39%). Figure 43 Opinion portée sur l'initiative de la CMU (%) 100,0 93 88 89 84 86 84 76 80,0 60,0 % Assez intéressante (+) Très intéressante (+) 40,0 20,0 Contestable (-) 50 64 55 48 56 52 39 11 2 4 2 1 7 5 0,0 (+) (-) (+) (-) (+) (-) CCAS (n = SANI (n = SOC (n = 48) 79) 96) (+) (-) (+) (-) (+) (-) Drôme (n Isère (n = Rhône (n = 44) 75) = 104) (+) (-) Ensemble (n = 223) 2- Points forts et faiblesses soulignés Effets positifs pour le bénéficiaire Les CCAS sont très nombreux à porter des commentaires sur les améliorations apportées aux bénéficiaires par la CMU. Ils évoquent en premier lieu la facilitation de l'accès aux soins. Ils pointent également le progrès que constitue la CMU dans la lutte contre la stigmatisation des publics défavorisés. La suppression des étiquettes d'aide médicale, l'accès potentiel à une mutuelle pour héberger sa complémentaire aussi bien que l'unicité de l'interlocuteur pour tous (les CPAM au lieu des mairies) sont autant de facteurs qui jouent en faveur d'une diminution de la stigmatisation. En outre, selon certains, l'élargissement du public potentiellement couvert par la CMU par rapport à celui qui était concerné par l'AMD (notamment les étrangers en situation régulière), favorise la "démocratisation" de l'Assurance Maladie. Un troisième aspect, beaucoup moins évoqué, est l'amélioration de la qualité et de la rapidité des soins. Les autres structures Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 54 et services sociaux pointent également de nombreux points positifs : la facilité et la systématisation de l'accès aux soins, la simplicité du dispositif au regard de l'ancien système, l'amélioration de l'insertion sociale (ce dernier point, moins fréquemment évoqué, tient à ce que, pour certains, la CMU facilite l'accès au généraliste plutôt qu'au service d'urgences et permet la diminution des dettes médico-sociales ; elle contribue par ailleurs à la consolidation des trajectoires d'insertion sociale au travers de l'amélioration de la santé des bénéficiaires). Les structures hospitalières interrogées pointent particulièrement le fait que la CMU autorise l'entrée des bénéficiaires dans le droit commun impliquant ainsi une baisse de la discrimination. Quant aux autres structures sanitaires, elles évoquent principalement trois améliorations pour le bénéficiaire : la facilitation de l'accès aux soins, la prise en charge sans avance des frais et la diminution de la stigmatisation des publics en grande précarité par rapport au système de l'Aide Médicale d'Etat. Effets négatifs pour le bénéficiaire Les CCAS évoquent, au travers de leurs commentaires, trois points négatifs : une hausse de la consommation de soins (pointée par quelques CCAS seulement), des refus de soins (pointés également par quelques uns) et le problème de l'effet de seuil. Ce dernier point, ainsi que la non prise en compte des minima sociaux (notamment l'Allocation Adulte Handicapé) dans le barème de ressources est, de loin, le point négatif le plus fréquemment relevé. De plus, il est noté que les CCAS n'ont plus la possibilité de faire un diagnostic global de situation parce que les publics en difficulté s'adressent moins à eux qu'auparavant. Les intervenants des autres structures sociales mentionnent en outre dans leurs commentaires la complexité des démarches d'accès au droit et la faible entrée dans le dispositif de certains publics (SDF et jeunes en rupture). Les rares commentaires de responsables d'unités territoriales évoquent le problème du plafond de remboursement des soins, qui, selon certaines d'entre eux, limitent encore l'accès aux soins. Quant aux services sociaux de la CRAM et de la MSA, ils notent les refus de soins de certains dentistes et le plafonnement de certains actes dentaires, qui est perçu comme un facteur de limitation de l'accès aux soins. Les seuls commentaires émanant des structures hospitalières portent sur la faiblesse du plafond des ressources excluant les bas revenus de la CMU et le problème de l'effet de seuil. Quant aux autres structures sanitaires, la seule critique récurrente de leur part porte sur l'attitude consumériste de certains bénéficiaires et l'assistanat induit, selon certaines d'entre elles, par le caractère de gratuité de la CMU. Effets positifs pour le professionnel Les quelques commentaires portés sur ce point par les CCAS évoquent principalement deux éléments : la simplification du circuit administratif (un interlocuteur unique : l'Assurance Maladie) et l'assurance du paiement pour le professionnel de santé. Les autres structures et services sociaux notent de nombreux effets positifs de la CMU pour le professionnel : la simplicité de constitution du dossier (même celles qui ne sont pas concernées perçoivent cette simplification), la garantie d'une couverture maladie qui facilite les soins (permet de travailler sur le long terme et donc sur la prévention, permet également au professionnel de soins de se concentrer sur la dimension médicale en considérant pour acquis l'accès au droit) et les remboursements rapides et simplifiés via la télétransmission. Les structures hospitalières s'expriment très fortement sur ce point et évoquent, à l'occasion de nombreux commentaires, les effets positifs de la CMU pour le professionnel de santé. Les commentaires les plus fréquents peuvent être regroupés autour de trois thèmes : la facilitation de constitution des dossiers, l'ouverture plus rapide des droits (très souvent signalée) et, moins Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 55 souvent citée, l'amélioration du suivi des traitements). Les autres structures sanitaires pointent de manière récurrente la simplification de la gestion du tiers payant et la facilité du règlement. Une ou deux structures évoquent également la délivrance facilitée des soins vers le public en difficulté. Effets négatifs pour le professionnel Un seul commentaire de CCAS évoque les effets négatifs de la CMU sur la pratique des professionnels. Il concerne la longueur des délais de remboursement. Dans les rares commentaires des autres structures et services sociaux, trois thèmes sont récurrents : les refus de soins qui créent une médecine à deux vitesses, la complexité administrative et les délais de remboursement. Les seuls commentaires récurrents des structures hospitalières concernent l'impact sur les services d'urgences hospitaliers qui, selon elles, deviennent "un lieu de consultations généralistes". Les autres structures sanitaires ne portent que très peu de commentaires sur cet aspect. 3- Commentaires généraux sur le dispositif CMU Les CCAS apportent de très nombreux commentaires libres sur le dispositif CMU. Nombre d’entre eux soulignent "l’avancée sociale forte et pertinente" que constitue la CMU, tout en déplorant la remise en cause de leur rôle traditionnel de "guichet d’entrée dans le système de soins". Les commentaires relevant l’amélioration apportée par la CMU au regard de l’ancien dispositif de l’Aide Médicale Départementale sont nombreux. Il est notamment évoqué la meilleure qualité de la couverture maladie et la fin d’un système discriminant. Les CCAS sont nombreux à noter qu’ils ne sont que rarement confrontés à l’ouverture des droits à la CMU, excepté pour la population des RMIstes célibataires, public qui semble persister à fréquenter ce type de structures. Aussi, certains CCAS déplorent-ils, au travers des commentaires généraux, la modification de leur rôle ainsi que l’absence de conventionnement avec les CPAM en ce qui concerne la mission de constitution des dossiers. Dans un questionnaire, est évoqué la perte de l'indemnité attribuée pour l'instruction des dossiers. Certains CCAS sont demandeurs, au travers d’un conventionnement avec les CPAM, d’une harmonisation des aides facultatives accordées à certaines personnes en difficulté. En outre, pour certains CCAS, la CMU tend à faire disparaître ou à remettre en cause une partie du travail de proximité effectué ou des actions ciblées conduites. Quelques unes de ces structures ressentent une perte de lien et de suivi avec la population précaire et pensent que cela risque de poser des difficultés de suivi, notamment lors de la sortie du dispositif. Les autres structures et services sociaux mettent en avant le progrès apporté par la CMU dans l’accès aux soins des populations en difficulté. Cependant, il émerge de leurs commentaires un certain nombre de points à améliorer : la réactivité en cas d’urgence (possibilité de délivrer une attestation provisoire dès le dépôt pour un dossier jugé recevable), l’accueil des bénéficiaires par les professionnels de santé (problème fréquent selon certains, en particulier pour les bénéficiaires ne disposant que de l’attestation papier remise avant la délivrance de la carte), une amélioration des relations avec la CPAM (présence impérative de référents clairement identifiés au sein de la caisse), une meilleure information des publics et des professionnels. Les structures interrogées mentionnent en effet, pour une partie d’entre elles, un déficit d’information concernant la CMU, notamment sur l’évolution du dispositif. Les structures sociales estiment que l’Assurance Maladie devrait informer à la fois le public et les partenaires des actualisations réglementaires de façon plus régulière. Les responsables d'unités territoriales commentent peu cet aspect : deux questionnaires font référence l'un à l’élévation Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 56 du plafond de prise en charge des prothèses dentaires, le second à la nécessité du maintien des permanences CPAM dans les zones rurales et semi rurales. Les structures hospitalières évoquent, pour une grande part d’entre elles, l’amélioration que constitue la CMU du point de vue de l’accès aux soins et de la prise en charge des patients. En outre, de nombreuses structures soulignent que des formations spécifiques à la CMU ont été mises en place aux Hospices Civils de Lyon. Toutefois, deux séries de limites ou de difficultés sont évoquées : l’effet de seuil et les difficultés de traitement des dossiers. De même que les structures sociales, les structures hospitalières et les autres structures sanitaires évoquent le problème d’accès à la CMU complémentaire de certains publics lié au plafonnement des ressources. Les difficultés liées au traitement des dossiers ne sont pas partagées par l’ensemble des acteurs hospitaliers. Au contraire, certains d’entre eux évoquent même "la bonne gestion de la CPAM et la rapidité de traitement". Pourtant, quelques structures hospitalières pointent le fait que les fichiers CPAM relatifs aux bénéficiaires ne sont pas toujours à jour et que certains dossiers sont émaillés de difficultés de traitement. En outre, l’une de ces structures souligne les lenteurs existantes dans la transmission des dossiers d’une CPAM à une autre. 4- Aménagements et réformes souhaités pour un meilleur accès aux droits et aux soins a- Au niveau administratif ou réglementaire Les CCAS interrogés expriment, dans leurs commentaires libres, quatre souhaits d'améliorations réglementaires : 1/ des aménagements pour limiter l'effet de seuil, 2/ une meilleure réactivité en cas d'urgence, 3/ des démarches plus simples et plus rapides pour les changements de situation, 4/ une plus grande implication des praticiens dans le dispositif. La mise en place d'aménagements réglementaires pour limiter l'effet de seuil est, de loin, la demande la plus fréquemment exprimée. La doléance la plus forte est le relèvement du plafond de ressources pour la prise en compte des minima sociaux. Une dégressivité de cotisation en fonction des revenus est également évoquée. Le second point, l'amélioration du dispositif en cas d'urgence, est une demande récurrente des CCAS qui s'expriment. Ceux-ci évoquent plusieurs mesures : la définition d'une procédure d'admission en urgence ou encore la délivrance d'une attestation provisoire dès le dépôt du dossier. Par une plus grande implication des professionnels libéraux, quelques CCAS entendent, au travers de mesures réglementaires, susciter, pour ces derniers, une obligation de soins des bénéficiaires CMU. Sur un autre plan, un meilleur équipement des professionnels pour la lecture des cartes Vitale est également perçu comme nécessaire. Les souhaits exprimés par les autres structures et services sociaux sont de trois ordres : 1/ une révision des conditions d'accès (élévation du plafond de ressources, notamment prise en compte de l'AAH, et ouverture du dispositif aux jeunes en difficulté), 2/une simplification (en particulier au niveau de la déclaration des ressources) et une accélération des procédures (notamment en cas d'urgence avec, par exemple, délivrance d’une attestation provisoire dès le dépôt du dossier), 3/une meilleure information du public et des professionnels (plus rarement évoquée dans les commentaires libres). Les intervenants d'unités territoriales évoquent en outre, dans de nombreux cas, une amélioration de la prise en charge des soins des prothèses dentaires et des lunettes. Est également fréquemment citée l’augmentation du plafond des ressources. Les services sociaux de la CRAM et de la MSA soulignent, à de nombreuses reprises, la nécessité de lisser l’effet de seuil lié au plafond de ressources. Les structures hospitalières, au travers des commentaires, évoquent trois types d’aménagements réglementaires : 1/ une atténuation de l’effet de seuil (il s’agit d’une Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 57 demande récurrente des structures hospitalières ; par ailleurs a été pointée la nécessité de pouvoir traiter au cas par cas les demandes d’accès à une mutuelle complémentaire dans le cadre de la CMU), 2/une meilleure lisibilité des procédures d’élection de domicile (en particulier éclaircissement des obligations réglementaires des différents organismes dans ce type de procédures), 3/ la création d’un fichier national des bénéficiaires de la CMU (est ici souligné le problème de rupture des droits des bénéficiaires liée à la mobilité et les difficultés de coordination entre les CPAM. Aussi, certaines structures souhaitent-elles disposer d’un fichier auquel elles puissent se référer afin, d’une part d’accélérer les démarches en cas d’urgence, et d’autre part, de ne pas entamer des démarches d’accès aux soins si elles l’ont déjà été par ailleurs). Les autres structures sanitaires interrogées évoquent deux types de souhaits d’aménagements réglementaires : un accès élargi au dispositif et une simplification des démarches. Les commentaires pointent donc la nécessité d’élargir le dispositif de la CMU à un public plus vaste que celui qui est concerné actuellement. Deux dimensions sont évoquées : le statut et les ressources. En ce qui concerne le statut, les structures soulignent que certaines populations sont encore écartées du dispositif (jeunes et étrangers en situation irrégulière). Aussi, il est fréquemment évoqué, dans les commentaires, l’opportunité d’élargir le dispositif aux jeunes dès leur majorité, même s’ils habitent chez leurs parents, ainsi qu’aux étrangers en situation irrégulière, ce qui reviendrait à substituer la CMU à l'AME. Quant à la simplification des démarches, elle sous-tend, dans les commentaires, la possibilité d’accéder à un interlocuteur unique et identifié au sein de l’Assurance Maladie et la nécessité de disposer de procédures d’ouverture de droits en urgence. b- Au niveau des relations avec les structures sanitaires et sociales concernées Seuls deux ou trois commentaires émanant des CCAS portent sur ce point. Il est évoqué un souhait de développer les partenariats entre les CASU, les CPAM et les CCAS ou encore la mise en place d'une relation directe entre la CAF et la CPAM afin de faciliter le renouvellement des droits et d’éviter les ruptures de droits et les demandes inutiles des bénéficiaires du RMI. Les autres structures sociales portent de nombreux commentaires relatifs à l’amélioration des relations entre les partenaires du dispositif. Sont particulièrement cités les services de trésorerie des hôpitaux. En outre, la nécessité de l’existence d’un interlocuteur référent et identifié au sein de l’Assurance Maladie est fréquemment évoquée dans certains départements. Un seul responsable d'unité territoriale exprime des souhaits à ce niveau. Il souligne l’opportunité de la mise en place de programmes d’accès aux soins, transversaux à toutes les structures concernées, afin de travailler sur la santé mais aussi sur ses représentations. Un intervenant d'un service social de l'Assurance Maladie évoque, quant à lui, la nécessaire rétroactivité des droits liés à la CMU dans les hôpitaux. Les structures hospitalières évoquent deux types de demandes : une implication plus forte de tous les acteurs dans le dispositif (sont visés ici les professionnels libéraux et les acteurs sociaux) et une réorganisation des relations avec l’Assurance Maladie. A ce niveau, deux points sont évoqués : certaines structures souhaitent disposer d’un interlocuteur privilégié référent pour la CMU au sein de la CPAM, tandis que d'autres, plus rarement, pointent l’insuffisance des retours d’information de la part des CPAM concernant les démarches de constitution des dossiers et d’instruction. Il s’agit pour les services sociaux de pouvoir améliorer leur lisibilité du dispositif et d’évaluer leurs actions afin d’en améliorer l’efficacité. Une seule des autres structures sanitaires interrogées porte ici un commentaire en évoquant la nécessité de rencontres plus fréquentes entre les acteurs participant au dispositif. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 58 SYNTHESE DES RESULTATS DE L'ENQUETE AUPRES DES STRUCTURES SANITAIRES, MEDICO-SOCIALES ET SOCIALES L'enquête conduite auprès de 225 intervenants oeuvrant au sein de 179 structures ou services sanitaires, médico-sociaux et sociaux apporte de nombreuses informations sur la perception du dispositif CMU par les acteurs de terrain malgré les faiblesses méthodologiques d'une telle approche (fraction de sondage non homogène pour toutes les structures, représentativité non absolument garantie de l'échantillon, mise sur un pied d'égalité des grosses et des petites structures [chacune étant représentée dans cette enquête, la plupart du temps, par un questionnaire]). L'intérêt que ces acteurs portent à l'évaluation du dispositif CMU est d'ailleurs souligné par le fait que, malgré les contraintes de calendrier imposées à cette étude, 62% des structures sollicitées ont renvoyé un questionnaire. 1 - Implication des structures dans la constitution des dossiers de CMU ! Une implication très variable selon la structure et le département Sur la base de cette enquête, il apparaît que les structures interrogées se répartissent en 3 groupes sensiblement égaux : celles qui participent régulièrement à la constitution des dossiers de CMU, celles qui y participent occasionnellement et celles qui n'y participent pas. Par ailleurs, si, dans le Rhône et l'Isère, les trois quarts des structures interrogées sont au moins occasionnellement impliquées, cela n'est le cas que de la moitié d'entre elles dans la Drôme. ! Une implication relativement faible des CCAS Seuls 20% d'entre eux participent régulièrement à la constitution des dossiers CMU alors que c'est le cas de plus du tiers des autres structures sociales. ! Une implication ayant évolué de manière très différente selon le type de structure Par rapport à la période précédant la mise en place de la CMU, l'implication est plutôt en baisse dans les CCAS (baisse pour près des deux tiers de ceux qui documentent la question, stabilité pour un tiers) ; elle est plutôt stable, voire en hausse pour les structures sanitaires (stabilité pour 60%, hausse pour 25% environ) et elle est plutôt en hausse pour les structures sociales (hausse pour la moitié d'entre elles, stabilité pour 40%). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 59 a - Analyse auprès des structures participant à la constitution des dossiers ! En cas de participation, un niveau d'implication variable Une fois sur deux, les structures qui participent à la constitution des dossiers de CMU ne le font que de manière partielle. ! Une mission qui peut avoir des conséquences sur le fonctionnement de la structure Une formation du personnel est relevée dans plus du tiers des cas, une réorganisation interne dans 20%. ! Des difficultés rencontrées, mais rarement importantes Plus du tiers des intervenants de structures participant à la constitution des dossiers de CMU évoquent des difficultés organisationnelles ou dans leurs relations avec les partenaires, mais seuls 3% font état de difficultés importantes. Il est ici surtout fait mention de la charge de travail, de l'absence de référent, d'une insuffisance d'information, des difficultés à rassembler toutes les pièces nécessaires… ! Des structures dont l'organisation interne est, en général, assez bien adaptée à la mission remplie dans le cadre de la CMU C'est le constat dressé, plus de quatre fois sur cinq, par les intervenants des structures qui participent à la constitution des dossiers de CMU. ! Une coordination non systématique entre structures - relais participant à la constitution des dossiers de CMU A peine 40% des intervenants qui y travaillent signalent l'existence de réunions entre structures-relais, initiées pour moitié par la CPAM et pour moitié par d'autres organismes, planifiées deux fois sur trois de manière occasionnelle et, le plus souvent, à l'échelon local. b - Analyse auprès des structures ne participant pas à la constitution des dossiers ! Une vérification des droits constituant une pratique très répandue Dans la moitié des cas, on note une vérification systématique des droits (8 structures sanitaires sur 10), tandis que dans 10% des cas cela est fait de manière non systématique mais régulière. ! Des CCAS qui, majoritairement, n'envisagent pas de réviser leur position Les deux tiers des CCAS qui ne participent pas à la constitution des dossiers de CMU n'envisagent pas de revoir leur position, moins d'un sur dix projette au contraire de le faire. ! Une information non systématique de la part des CPAM mais, le plus souvent, jugée satisfaisante Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 60 Les deux tiers des structures ne participant à la constitution des dossiers de CMU ont reçu spontanément des informations de la part de la CPAM (ceci est plus souvent le cas dans les structures sanitaires et varie sensiblement d'un département à l'autre). Ces informations reposent le plus souvent sur une documentation écrite ou, moins systématiquement, sur des réunions entre structures, voire sur une rencontre spécifique avec des acteurs de la CPAM. Ces informations semblent avoir donné en général satisfaction : "plus ou moins" pour plus de 80%, tout à fait pour près de 60%. 2 - Jugement sur la performance du dispositif ! Des délais de traitement des dossiers jugés satisfaisants et constituant une amélioration par rapport au passé Plus de 70% des acteurs en capacité de porter un jugement considèrent les délais satisfaisants ; par ailleurs, près de 60% les considèrent en amélioration par rapport à la première année de fonctionnement de la CMU et 75% y voient une amélioration par rapport à la période précédant la CMU. ! Des modalités de prolongation des droits appréciées 80% des acteurs interrogés les jugent satisfaisantes, 20% très satisfaisantes. ! Des difficultés assez régulièrement rencontrées pour faire aboutir des dossiers Celles-ci s'expriment au niveau de l'examen des ressources et de l'immédiateté du droit (50% des acteurs concernés en attestent, près de 20% les évoquent de manière régulière), plus occasionnellement au niveau de la continuité du droit et des conditions de résidence. ! Des modalités de constitution et d'instruction des dossiers plutôt satisfaisantes Elles donnent en effet satisfaction à 50% des acteurs tandis que 30% les jugent acceptables et 20% insatisfaisantes. Par ailleurs, 60% jugent satisfaisante l'instruction des dossiers par la CPAM. ! Cependant, certaines insatisfactions relevées Difficultés dans les situations d'urgence, chez les publics très marginalisés, en cas de mobilité géographique du bénéficiaire, non uniformité des procédures d'une caisse à l'autre, défaut de retour d'information, etc… ! Un dispositif qui laisse échapper certaines personnes Près des deux tiers des acteurs déclarent avoir rencontré en 2001 des personnes sans couverture maladie (une dizaine en moyenne par an) : étrangers en situation irrégulière, situations familiales complexes, personnes ayant abandonné les démarches (ou ne les ayant jamais tentées). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 61 3 - Relations avec les partenaires ! Un partenariat avec la CPAM jugé globalement bon Près des deux tiers des acteurs en capacité de porter un jugement en témoignent (13% étant au contraire insatisfaits), de plus, 50% ont relevé une évolution positive (très positive pour 25%) ; enfin, 60% des intervenants déclarent disposer "plus ou moins" d'un correspondant opérationnel au sein de la CPAM (33% étant clairement affirmatifs). ! Des points forts et des faiblesses dans le partenariat avec la CPAM Points forts : facilité des contacts et disponibilité, permanences délocalisées dans certaine structures, référents CMU, compétence. Faiblesses : non formalisation des relations, non systématisation des référents CMU, manque de souplesse dans le traitement des cas particuliers, lourdeurs dans certains cas. ! Un partenariat avec les acteurs sociaux plus contrasté Il est jugé positivement par 50% des acteurs mais, au contraire, 33% le considèrent déficient, voire inexistant (en particulier dans les départements urbanisés). Par ailleurs, le tiers des acteurs ont noté une évolution positive à ce niveau depuis 2000. ! Un partenariat avec les acteurs médicaux également très contrasté Si 40% des acteurs émettent une opinion positive, 40% le jugent déficient ou inexistant. Une évolution est parfois relevée depuis 2000 (35%). 4 - Impact de la CMU ! Un impact réel sur le fonctionnement des structures sanitaires Sont essentiellement pointés un élargissement du profil de la clientèle (90% des acteurs, dont 65% qui y voient une avancée réelle), une évolution des relations avec l'Assurance Maladie (80%, dont 40%), mais également une meilleure connaissance des acteurs sociaux (75%, dont 20%) et une meilleure préparation des sorties d'hospitalisation (70%, dont 40%). ! Un impact positif sur le public, de l'avis des acteurs sanitaires Ils pointent le rôle de la CMU sur le suivi médical (60% y voient un rôle certain), la venue de personnes jusque là non prises en charge ou la possibilité d'un rattrapage de soins (50%), la précocité des consultations et l'observance des traitements (40%), la facilitation de l'orientation vers un spécialiste (35%). ! Une orientation facilitée vers le système de soins et de prévention Les trois quarts des acteurs interrogés, sanitaires comme sociaux, considèrent que la CMU apporte ici une amélioration (sensible pour 40%). Cependant, les intervenants de CCAS en sont un peu moins convaincus que les autres. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 62 ! Un certain impact sur les relations du public avec les acteurs de santé 80% des intervenants considèrent que le dispositif CMU a conduit à une certaine facilitation des relations avec les établissements de soins (40% sont tout à fait affirmatifs) et 60% dressent le même constat pour les professionnels libéraux (25% étant très affirmatifs). ! Un impact plus modéré sur les relations des structures avec les partenaires sociaux et médicaux Seuls le tiers des acteurs voient un certain effet de la CMU à ce niveau (la moitié de ces derniers témoignant d'une évolution positive sensible). 5 - Besoins en matière d'information et de soutien ! Une information sur la CMU "correcte mais perfectible" Si plus de 90% des acteurs interrogés se déclarent plus ou moins informés, seuls 40% considèrent l'être correctement. Les réponses varient sensiblement d'un département à l'autre et les structures sociales sont les moins nombreuses à mentionner une information satisfaisante. ! Un besoin manifeste d'information complémentaire Un tel besoin est exprimé par près de la moitié des acteurs interrogés (jusqu'à 60% dans les structures sociales autres que les CCAS). Une demande forte porte sur une réactualisation régulière de l'information sur les changements intervenus (barèmes…) ou sur une information sur des situations particulières. ! Une demande de soutien Plus du tiers des intervenants font part d'un tel besoin, souvent celui-ci s'exprime sous la forme d'une demande de formation. 6 - Constat global ! La CMU : une initiative d'un intérêt évident Près de 9 acteurs sur 10 jugent l'initiative intéressante, 50% très intéressante. ! D'indéniables points forts - pour le public : facilitation de l'accès aux soins, moindre stigmatisation des publics bénéficiaires, simplicité par rapport à l'ancien système, - pour les professionnels : simplification du circuit administratif, opportunité pour les acteurs sanitaires de se concentrer sur la dimension médicale, garantie d'être remboursé, intérêt des référents CMU au sein des CPAM (dont sont souvent soulignées la compétence et la disponibilité). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 63 ! Cependant, des limites et des faiblesses - pour le public : effet de seuil, non prise en compte des minima sociaux dans le barème, prise en charge insuffisante de certains actes, réactivité insuffisante en cas d'urgence, réticences de certains professionnels de santé, "consumérisme" médical de certains bénéficiaires. - pour les professionnels : délais de remboursement des professionnels de santé, complexité administrative, non uniformisation des procédures au sein des différentes caisses, absence de référents CMU dans certains secteurs, insuffisance d'information, quelquefois lenteur du traitement des dossiers. Enfin, les CCAS déplorent souvent la remise en cause de leur rôle traditionnel de "guichet d'entrée dans le système de soins". Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 64 -BENQUETE AUPRES DES PROFESSIONNELS DE SANTE LIBERAUX Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 65 I - TAUX DE REPONSE ET CARACTERISTIQUES DES REPONDANTS Rappelons que l'étude auprès des professionnels de santé libéraux a reposé sur une enquête postale auprès d'un échantillon aléatoire de 450 médecins généralistes (150 par département) et 225 dentistes (75 par département) identifiés à partir du fichier ADELI de l'Administration de la Santé. Les erreurs de fichiers (adresse ou spécialité erronées, départ à la retraite, etc.) représentent 2,6% de la base utilisée (10 généralistes sur 450 et 8 dentistes sur 225). Le nombre de questionnaires adressés après exclusion de ces erreurs de fichier est donc de 657 : 440 généralistes et 217 dentistes. En regard, 318 questionnaires reçus et 316 ont été analysés (200 généralistes et 116 dentistes). Le taux de réponse s'établit donc à 45,5% pour les généralistes et à 53,5% pour les dentistes. Ce taux peut être considéré comme acceptable selon l'expérience du CAREPS (la plupart des taux de réponse en médecine libérale se situant entre 50 et 55%). Indéniablement, l'adhésion des professionnels a été limitée par la période à laquelle l'enquête a été réalisée : compte tenu des contraintes de calendrier, la relance a du être effectuée en période de vacances scolaires. Malgré cette date peu propice et malgré la lourdeur relative du questionnaire, le taux de réponse obtenu témoigne de l'intérêt porté par les deux professions interrogées à la problématique étudiée. Figure A Taux de réponse par département et par profession (%) % 100,0 80,0 60 42 45 Rhône 49 Isère 60,0 46 56 54 43 40,0 20,0 Isère Rhône Ensemble n = 147 n = 146 Drôme n = 147 Ensemble Drôme 0,0 n = 440 n = 74 n = 72 n = 71 n = 217 Généralistes Dentistes On fera par ailleurs remarquer que, parmi les médecins généralistes, 31 (15%) se sont placés en médecins à exercice particulier –MEP- (homéopathes, acupuncteurs, etc.). Les figures suivantes présentent les principales caractéristiques des répondants et permettent de constater que les distributions relevées sont très proches chez les médecins et chez les dentistes. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 66 Figure B Répartition des professionnels en fonction du type d'exercice (%) 100% 80% 47 49 52 60% Cabinet de groupe Seul(e) 40% 20% 52 48 50 Généralistes Dentistes Ensemble (n = 200) (n = 116) (n = 316) 0% Figure C Répartition des généralistes en fonction du secteur conventionnel (n = 200) (%) NSP Non 2% conventionné(e) 3% Secteur II 16% Secteur I 79% Figure D Répartition des professionnels en fonction du sexe (%) 100% 80% 33 25 30 63 69 65 60% Féminin 40% 20% 0% Généralistes Dentistes Ensemble (n = 200) (n = 116) (n = 316) Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 67 Masculin Figure E Répartition des professionnels en fonction de l'âge (%) 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 57 59 61 45 ans et plus Moins de 45 ans 43 41 38 Généralistes Dentistes Ensemble (n = 200) (n = 116) (n = 316) Figure F Répartition des professionnels en fonction de la taille de l'agglomération d'exercice (%) 100% 4 11 90% 8 33 80% 35 37 70% Moins de 2 000 hab. 60% 2 000 à 20 000 hab. 19 50% 40% 30% 15 12 6 7 10 6 7 6 26 27 26 20 à 50 000 hab. 50 à 100 000 hab. 100 à 200 000 hab. 20% 10% Plus de 200 000 hab. 0% Généralistes Dentistes Ensemble (n = 200) (n = 116) (n = 316) Figure G Répartition des professionnels en fonction de la typologie dominante de la population du secteur (%) 100% 90% 25 27 26 70% 10 10 10 Population extrêmement diversifiée 60% 15 14 15 Milieux très populaires, voire défavorisés 80% 50% 40% Milieux plus modestes 29 30% 34 30 Classes moyennes Classes moyennes à aisées 20% 10% 20 14 17 0% Généralistes Dentistes Ensemble (n = 200) (n = 116) (n = 316) Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 68 II- FREQUENCE DES SOINS PRODIGUES A DES BENEFICIAIRES DE LA CMU 1- Part occupée par les bénéficiaires de la CMU parmi la clientèle Il était demandé aux professionnels interrogés d'estimer la part approximative occupée par les bénéficiaires de la CMU parmi l'ensemble de leur clientèle. On peut distinguer quatre grands groupes, pour lesquels la similitude entre les généralistes et les dentistes est frappante : - un groupe de praticiens "très concernés" (24% des généralistes et 23% des dentistes), chez lesquels les bénéficiaires de la CMU représentent plus de 10% de la clientèle (à titre illustratif, on doit indiquer que la clientèle quotidienne moyenne relevée chez les généralistes rhônalpins par le CAREPS à l'occasion de nombreuses enquêtes portant sur d'autres problématiques est de 20. Les généralistes de ce groupe donnent donc, en moyenne, quotidiennement des soins à au moins 2 patients bénéficiaires de la CMU). A l'intérieur de ce groupe, se distinguent 8% des généralistes et 8% des dentistes chez qui les patients CMU représentent plus de 20% de la clientèle (cette proportion dépasse même 30% pour quelques professionnels : 3% des généralistes et 4% des dentistes) - un groupe presque équivalent de praticiens "relativement concernés" (25% des généralistes et 28% des dentistes), chez lesquels les bénéficiaires de la CMU représentent entre 5% et 10% de la clientèle (1 à 2 patients par jour pour les généralistes), - un groupe de praticiens "assez peu concernés" (33% des généralistes et 29% des dentistes), chez lesquels les bénéficiaires de la CMU représentent entre 1% et 5% de la clientèle (entre 1 patient par semaine et 1 patient par jour pour les généralistes), - un groupe de praticiens "très peu concernés" (17% des généralistes et 18% des dentistes), chez lesquels les bénéficiaires de la CMU représentent moins de 1% de la clientèle (soit moins d'un patient par semaine pour les généralistes). Figure 1 Part approximative représentée par les bénéficiaires de la CMU parmi la clientèle des médecins généralistes, et des dentistes (%) 0% 10% 20% 30% Généralistes (n = 200) 17 33 Dentistes (n = 116) 18 29 Moins de 1% 1 à 5% Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 40% 50% 60% 70% 80% 26 28 5 à 10% 69 10 à 20% 20 à 30% 90% 100% 15 5 3 16 3 4 Plus de 30% Généralistes Figure 1 bis Part approximative représentée par les bénéficiaires de la CMU parmi la clientèle des médecins généralistes, et des dentistes, selon le département d'exercice (%) Drôme (n = 72) 0% 20% 6 32 40% 29 33 17 Ensemble (n = 200) 100% 24 34 26 Rhône (n = 66) 80% 36 21 Isère (n = 62) 60% 11 33 15 30 26 23 Très peu concernés (< 1% clientèle) Assez peu concernés (1 à 5%) Relativement concernés (5 à 10%) Dentistes Drôme (n = 44) 5 23 46 35 Isère (n = 31) Rhône (n = 40) 20 Ensemble (n = 116) 18 27 19 23 43 29 13 28 Très concernés (> 10%) 23 20 23 Chez les généralistes, bien que les différences relevées ne soient pas statistiquement significatives, on note que la proportion de médecins "très concernés" (plus d'un patient sur 10) semble plus élevée dans le Rhône (30% des médecins) et la Drôme (24%) que dans l'Isère (14%). De plus, dans le Rhône, 14% des médecins répondants estiment que plus d'un patient sur 5 bénéficie de la CMU. Par ailleurs, (tab I en annexe), les médecins "très concernés" se retrouvent en bien plus grande proportion dans les grosses ou moyennes agglomérations (respectivement 32% et 36%) que dans les petites villes ou en milieu rural (12%). Le contraste est encore plus marqué si l'on considère les médecins déclarant une proportion de CMU supérieure à un patient sur cinq puisque c'est le cas de 14 à 15% en milieu urbain contre seulement 2% dans les petites villes et en milieu rural. De manière fort logique, les médecins exerçant en secteur conventionnel I voient plus souvent des bénéficiaires de la CMU (26% d'entre eux sont "très concernés") que leurs confrères en honoraires libres (5%). Quant à l'étude en fonction de la typologie de la population du secteur desservie, elle atteste (malgré la faiblesse des effectifs qui invite à une certaine prudence) d'une hétérogénéité spectaculaire (bien que tout à fait attendue) des situations : la proportion de médecins "très concernés" est de 8% dans les secteurs classés CSP1 (Catégories SocioProfessionnelles 1 : classes moyennes ou aisées dominantes), 40% dans les secteurs CSP2 (milieux plus modestes) et 79% dans les secteurs CSP3 (milieux très populaires, voire défavorisés). On remarquera que, dans cette dernière catégorie (secteurs très populaires), la moitié des médecins répondants déclarent que plus d'un patient sur 5 est un bénéficiaire de la CMU, tandis 20% affirment que c'est le cas de plus de 1 patient sur 3. Chez les dentistes, l'hétérogénéité inter-départementale est moins nette (20% à 27% des praticiens sont "très concernés"), mais les contrastes relevés en fonction de la taille de l'agglomération et de la typologie de la population sont du même ordre que chez les médecins (tab.I en annexe). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 70 2 - Evolutions observées On relève que 61% des généralistes (71% de ceux qui sont en capacité de porter un jugement) et 65% des dentistes mentionnent une augmentation du nombre de bénéficiaires de la CMU dans leur clientèle par rapport au nombre de bénéficiaires de l'Aide Médicale existant avant 2000. Pour 26% des généralistes et 25% des dentistes, cette augmentation est nette. Dans l'une et l'autre catégorie, le quart des répondants ne voit aucune évolution particulière, tandis que 1% des médecins et 12% des dentistes jugent qu'il y a diminution. Figure 2 Evolution constatée du nombre de bénéficiaires de la CMU dans la clientèle des médecins généralistes, et des dentistes, selon le département d'exercice (%) Généralistes 0% 20% Drôme (n = 72) Isère (n = 62) Ensemble (n = 200) 28 Dentistes Drôme (n = 44) Rhône (n = 40) 25 Ensemble (n = 116) 26 2 2 24 34 Plutôt augmentation 10 29 39 2 14 46 38 0 3 23 29 32 100% 11 40 34 16 80% 43 29 18 29 Nette augmentation 60% 35 Rhône (n = 66) Isère (n = 31) 40% 3 33 25 Pas d'évolution particulière 4 Diminution Chez les généralistes, une augmentation est plus souvent pointée dans la Drôme (78%) que dans le Rhône (58%) ou dans l'Isère (47%). Le contraste est encore plus fort lorsqu'on ne considère que les médecins attestant d'une augmentation sensible. La taille de l'agglomération influe peu sur les réponses (tab.II en annexe), bien qu'une augmentation sensible soit plus rarement pointée dans les petites villes et en milieu rural. De même, les réponses diffèrent peu selon le secteur conventionnel du médecin. Enfin, une augmentation de la fréquentation est plus volontiers décrite dans les secteurs où prédomine soit une population relativement modeste (CSP2 : 73%) soit un public très populaire (CSP3 : 79%). Chez les dentistes, les chiffres relevés (tab.II en annexe) sont remarquablement proches. On note cependant qu'une augmentation de la fréquentation est décrite de manière encore plus massive dans les agglomérations de taille moyenne (82%) et dans les secteurs très populaires (92%). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 71 3 - Type de patients plus souvent rencontrés qu'auparavant Les médecins ayant constaté une augmentation de la fréquentation des bénéficiaires de la CMU par rapport aux bénéficiaires de l'Aide Médicale antérieure la mentionnent essentiellement pour trois publics : les jeunes (64%), les adultes (55%) et les enfants (41%). Plus rares sont ceux qui en font part au sujet de personnes très précarisées (24%) et une telle augmentation n'est qu'exceptionnellement mentionnée pour les personnes âgées (2%). Les dentistes pointent essentiellement les adultes (72%) et les jeunes (59%), beaucoup plus rarement les personnes très précarisées (20%) et les enfants (15%), exceptionnellement les personnes âgées (4%). Tableau 1 Type de patients sur lesquels porte l'augmentation du nombre de bénéficiaires de la CMU, dans la clientèle des médecins généralistes et des dentistes (%) Généralistes (%) 41 55 64 24 2 13 123 Les enfants Les adultes Les jeunes Les personnes très précarisées Les personnes âgées Autres Effectif total Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 72 Dentistes (%) 15 72 59 20 4 16 75 III- MOTIFS DE CONSULTATION Les motifs médicaux de recours aux soins les plus souvent cités (réponses ouvertes) sont présentés ci-après. Dans ces figures, n'apparaissent pas des motifs quelquefois cités tels que "gratuité", "tiers payant", etc. Les médecins généralistes mentionnent essentiellement les problèmes infectieux (34% des motifs cités), la santé mentale (20%) et la pédiatrie (10%, correspondant d'ailleurs souvent à des problèmes infectieux). Figure 3 Motifs de recours aux soins les plus fréquemment rencontrés chez les bénéficiaires de la CMU, dans la clientèle des médecins généralistes (%) Infections 33,8 Psy 19,7 Pédiatrie 9,6 Pathologies chroniques 7,4 Lombalgies et Osteo-articulaire 4,5 Toxicomanie, dépendances 3,5 Gynéco-Obst. 1,9 Douleur 1,9 Allergies 1,6 Fatigue 1,6 Autres 14,6 0,0 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0 % Les dentistes, quant à eux, pointent des motifs se distinguant les uns des autres de manière moins nette. Il s'agit essentiellement de recours en urgence, souvent motivés par la douleur (28%), les restaurations prothétiques (21%), un mauvais état buccodentaire (18%) ou des soins non spécifiés (13%). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 73 Figure 4 Motifs de recours aux soins les plus fréquemment rencontrés chez les bénéficiaires de la CMU dans la clientèle des dentistes (%) Douleur / Urgence 28,4 Restauration prothétique 21,3 Mauvais état B.D., restauration, ethétique 17,8 Soins 12,7 Caries, pulpites 7,1 Extraction 3,6 Fonction 2,0 Contrôle 2,0 Détartrage 2,0 Orthodontie 2,0 Autres 1,0 0,0 20,0 40,0 60,0 % Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 74 80,0 100,0 IV- JUGEMENT SUR LE FONCTIONNNEMENT ET ACCEPTABILITE 1- Améliorations apportées par la CMU par rapport au système antérieur a) Vis-à-vis du patient Contraintes administratives Par rapport au système antérieur d'Aide Médicale, une majorité de médecins (58%, soit 73% de ceux qui émettent une opinion) estiment que le fonctionnement de la CMU représente une amélioration au niveau des contraintes administratives (nette amélioration pour 41%). A l'opposé, 4% (6% de ceux qui se prononcent) y voient une détérioration. Les réponses sont homogènes au sein des trois départements. Les réponses apportées par les dentistes sont plus mitigées. Une amélioration est relevée par 39% d'entre eux (soit 45% de ceux qui émettent une opinion), 26% étant catégoriques sur ce point, mais 22% (26% de ceux qui se prononcent) estiment qu'il y a dégradation (franche dégradation pour 20%), ce sentiment étant plus franchement exprimé dans la Drôme et l'Isère (25% à 26%) que dans le Rhône (17%). Figure 5 Amélioration apportée par la CMU par rapport au système antérieur d'aide médicale, pour le patient, concernant les contraintes administratives (%) Généralistes 0% 20% 60% 44 Drôme (n = 72) 15 35 Isère (n = 62) 12 Ensemble (n = 200) 42 17 Isère (n = 31) 23 11 25 19 16 11 6 2 5 17 25 28 10 28 18 Ensemble (n = 116) 26 13 24 22 Légère amélioration T e s t s d'ho m o gé né it é Généralistes : ns Dentistes : * : 26 Rhône (n = 40) Nette amélioration 100% 6 24 44 27 80% 15 23 Rhône (n = 66) Drôme (n = 44) Dentistes 40% Sans changement Dégradation Tarifs de remboursement Concernant les tarifs de remboursement, la CMU est jugée plus favorable pour le patient que le système antérieur d'Aide Médicale par 39% des médecins (51% de ceux qui émettent une opinion), 28% considérant que l'amélioration est nette. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 75 Plus du tiers des médecins (35%) ne voient aucune évolution particulière sur ce point et, enfin, 2% jugent la CMU moins favorable. Ici encore, les avis des dentistes sont plus critiques : 32% (39% de ceux qui expriment une opinion) voient dans la CMU une évolution favorable, 21% jugent le système actuel sans changement par rapport à l'ancien et 29% (36% de ceux qui se prononcent sur ce point) estiment que la CMU est moins favorable que le système antérieur. Des évolutions positives sont plus volontiers pointées par les dentistes de la Drôme (45% jugent qu'il y a amélioration) ; à l'opposé, leurs confrères de l'Isère sont beaucoup plus critiques (évolution négative pour 45%), tandis que ceux du Rhône ont des avis partagés (évolution positive pour 22%, négative pour 25%). Il serait certainement intéressant de mettre ces résultats en relation avec les dispositions extra-légales proposées antérieurement dans les trois départements étudiés. Figure 6 Amélioration apportée par la CMU par rapport au système antérieur d'aide médicale, pour le patient, concernant les tarifs de remboursement (%) Généralistes 0% 20% Drôme (n = 72) 40% 60% 13 31 35 Isère (n = 62) 21 10 80% 1 3 53 Rhône (n = 66) 27 12 Ensemble (n = 200) 28 12 100% 24 2 2 36 T e s t s d'ho m o gé né it é Généralistes : ns Dentistes : (*) 25 Dentistes Drôme (n = 44) Isère (n = 31) Rhône (n = 40) Ensemble (n = 116) 16 13 20 6 16 Nette amélioration 14 23 45 28 10 18 18 : 25 21 29 Légère amélioration Sans changement Dégradation Prise en compte de la dignité du patient Sur ce point, des évolutions positives par rapport au système antérieur sont beaucoup plus souvent pointées par les médecins que des évolutions inverses : 45% des généralistes jugent que la CMU respecte davantage la dignité du patient (56% de ceux qui se prononcent), 33% la jugent équivalente et 2% seulement la jugent moins favorable. Les avis sont plus balancés chez les dentistes : 24% (soit 33% de ceux qui se prononcent) jugent la CMU plus favorable que le système antérieur mais 12% sont d'un avis opposé. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 76 Figure 7 Amélioration apportée par la CMU par rapport au système antérieur d'aide médicale, pour le patient, concernant la prise en compte de la dignité du patient (%) Généralistes 0% 20% Drôme (n = 72) 40% 60% 80% 11 28 4 38 Isère (n = 62) 26 Rhône (n = 66) 24 Ensemble (n = 200) 24 21 0 2 33 16 30 2 48 15 100% T e s t s d'ho m o gé né it é : Généralistes : ns Dentistes : ns Dentistes Drôme (n = 44) Isère (n = 31) Rhône (n = 40) 3 10 Ensemble (n = 116) 29 6 19 18 Nette amélioration 43 7 25 16 10 35 10 36 6 12 Légère amélioration Sans changement Dégradation Schéma récapitulatif des améliorations apportées pour le patient dans le fonctionnement de la CMU La figure suivante propose un rappel synthétique de l'opinion des praticiens quant à l'incidence de la CMU sur certains aspects concernant le patient. Figure 8 Améliorations apportées par la CMU pour le patient par rapport au système antérieur d'aide médicale (% amélioration, dont nette amélioration) Prise en compte de la dignité du Tarifs de Contraintes patient remboursement administratives 0,0 20,0 Généralistes (n = 200) 40,0 60,0 42 Dentistes (n = 116) 100,0 % 58 26 39 28 Généralistes 80,0 40 Légère amélioration Nette amélioration Dentistes 18 30 Généralistes Dentistes 32 18 45 24 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 77 b) Vis-à-vis du praticien Partenariat avec les structures hospitalières et autres structures sanitaires Peu nombreux sont les médecins à considérer que la mise en place de la CMU a débouché sur une évolution de leurs relations avec les structures sanitaires (une amélioration est pointée par 14% des médecins alors que 3% estiment qu'il y a eu au contraire dégradation). Chez les dentistes (où un professionnel sur deux ne se prononce pas sur ce point), seuls 3% voient un impact positif de la CMU sur leurs relations avec les structures hospitalières, 10% exprimant au contraire un avis négatif. Figure 9 Amélioration apportée par la CMU par rapport au système antérieur d'aide médicale, pour le praticien, concernant le partenariat avec les structures hospitalières ou autres structures sanitaires (%) Dentistes Généralistes 0% Drôme (n = 72) 20% 40% 7 8 57 Isère (n = 62) 5 5 Rhône (n = 66) Ensemble (n = 200) 80% 56 7 8 62 36 Drôme (n = 44) 0 2 Isère (n = 31) 0 6 33 Rhône (n = 40) 0 3 Ensemble (n = 116) 0 3 2 2 4 T e s t s d'ho m o gé né it é : Généralistes : ns Dentistes : ns 14 42 100% 8 74 8 9 Nette amélioration 60% 10 8 37 10 Légère amélioration Sans changement Dégradation Délais de remboursement du praticien Les médecins et les dentistes se distinguent nettement sur ce point. En effet, plus de la moitié des médecins (52%), mais seulement 21% des dentistes, jugent la CMU plus performante que le système antérieur pour ce qui est des délais de remboursement du praticien. On relève que 9% des généralistes et 55% des dentistes sont d'un avis contraire (chez ces derniers, 34% considèrent qu'il y a une nette dégradation sur ce point). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 78 Figure 10 Amélioration apportée par la CMU par rapport au système antérieur d'aide médicale, pour le praticien, concernant les délais de remboursement (%) Généralistes 0% 20% 40% 35 Drôme (n = 72) 21 24 Isère (n = 62) 60% 17 23 Rhône (n = 66) 32 Ensemble (n = 200) 31 80% 17 39 23 22 100% 6 23 3 26 9 T e s t s d'ho m o gé né it é : Généralistes : ns Dentistes : ns Dentistes Drôme (n = 44) 5 14 Isère (n = 31) 3 Ensemble (n = 116) 64 35 19 10 Rhône (n = 40) 11 13 6 23 15 Nette amélioration 26 45 22 47 Légère amélioration Sans changement Dégradation Contraintes administratives pour le praticien Sur ce point également, les réponses des médecins et des dentistes se distinguent très nettement puisque 43% des généralistes et seulement 14% des dentistes voient un impact positif de la CMU à ce niveau, tandis que respectivement 17% et 63% voient au contraire une dégradation. Figure 11 Amélioration apportée par la CMU par rapport au système antérieur d'aide médicale, pour le praticien, concernant les contraintes administratives (%) Généralistes 0% 20% 22 Drôme (n = 72) 21 18 Isère (n = 62) 24 26 Rhône (n = 66) 18 22 Ensemble (n = 200) 40% 21 60% 22 80% 100% 25 35 27 28 15 11 17 T e s t s d'ho m o gé né it é : Généralistes : ns Dentistes : ns Dentistes Drôme (n = 44) 0 18 Isère (n = 31) Rhône (n = 40) Ensemble (n = 116) 3 9 10 3 8 2 Nette amélioration 68 13 60 20 12 61 15 63 Légère amélioration Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 79 Sans changement Dégradation Relations avec le patient Pour près de la moitié des médecins (49%) et des dentistes (40%), la CMU n'a pas eu d'effet sur la qualité de leurs relations avec leurs patients. Cependant, 30% des médecins et 15% des dentistes considèrent qu'elle a eu un effet positif tandis que 10% des premiers et 23% des seconds expriment un avis contraire. Figure 12 Amélioration apportée par la CMU par rapport au système antérieur d'aide médicale, pour le praticien, concernant les relations avec le patient (%) Généralistes 0% 20% 40% Drôme (n = 72) 17 19 Isère (n = 62) 15 Rhône (n = 66) 17 12 Ensemble (n = 200) 16 15 60% 80% 39 11 100% 17 65 5 45 8 49 10 T e s t s d'ho m o gé né it é Généralistes : ns Dentistes : ns Dentistes Drôme (n = 44) Isère (n = 31) Rhône (n = 40) 7 9 41 0 16 Ensemble (n = 116) 4 11 Nette amélioration 36 42 5 10 : 26 40 33 41 33 Légère amélioration Sans changement Dégradation Relations avec les acteurs sociaux De la même manière, plus de la moitié des médecins interrogés (54%) considèrent que la CMU n'a pas eu d'incidence sur la qualité du partenariat avec les acteurs sociaux tandis qu'un sur quatre (22%) n'apporte pas de réponse sur ce point. En définitive, seul un quart des médecins jugent que la CMU a joué un rôle sur cet élément, en général positif (16%), sauf pour quelques uns (5%) qui le jugent négatif. Une fois encore, l'opinion des dentistes est plus critique : 8% voient un impact positif sur ce plan, 32% un impact négatif tandis que 11% ne voient aucun changement et que 31% sont dans l'incapacité de répondre. On remarquera que la proportion de non-répondants à cette question évolue proportionnellement à l'urbanisation du département (de 16% dans la Drôme à 50% dans le Rhône), ce qui Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 80 pourrait donner à penser que les relations entre dentistes et acteurs sociaux sont beaucoup plus ténues dans les départements les plus urbanisés. Figure 13 Amélioration apportée par la CMU par rapport au système antérieur d'aide médicale, pour le praticien, concernant le partenariat avec les acteurs sociaux (%) Généralistes 0% 20% Drôme (n = 72) 4 Isère (n = 62) Rhône (n = 66) Ensemble (n = 200) 11 6 8 9 7 Dentistes 80% 9 50 10 56 100% 10 2 65 5 6 T e s t s d'ho m o gé né it é : Généralistes : ns Dentistes : ns 43 34 Isère (n = 31) 0 10 Rhône (n = 40) 0 8 60% 54 Drôme (n = 44) 0 7 Ensemble (n = 116) 40% 23 39 28 15 08 Nette amélioration 29 32 Légère amélioration Sans changement Dégradation Schéma récapitulatif des améliorations apportées pour le praticien par le fonctionnement de la CMU La figure suivante propose un rappel synthétique de l'opinion des praticiens quant à l'incidence de la CMU sur leur pratique. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 81 Figure 14 Améliorations apportées par la CMU pour le praticien par rapport au système antérieur d'aide médicale (% amélioration, dont nette amélioration) Partenariat avec structures Partenariat Délais de hospitalières avec acteurs Relations avec Contraintes le patient administratives remboursement ou sanitaires sociaux 0,0 Généralistes (n = 200) 20,0 7 40,0 60,0 80,0 100,0 % 14 Dentistes (n 0 3 = 116) 31 Généralistes Dentistes 6 53 21 22 Généralistes 43 Légère amélioration Dentistes 2 16 Généralistes 31 Dentistes 4 16 7 16 Généralistes Dentistes Nette amélioration 14 0 8 2- Jugement porté sur le fonctionnement actuel de la CMU a) Vis-à-vis du patient Dans leur immense majorité (86%), les médecins considèrent que le fonctionnement actuel de la CMU est satisfaisant pour le patient (très satisfaisant pour 40%). Cet avis n'est partagé que par 44% des dentistes. A l'opposé, 5% des médecins et, surtout, 47% des dentistes le jugent critiquable (très critiquable pour 16%). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 82 Figure 15 Opinion portée sur le fonctionnement actuel de la CMU, pour le patient, (%) Généralistes 0% Drôme (n = 72) 40% 60% 40 Isère (n = 62) Rhône (n = 66) 38 Ensemble (n = 200) 41 11 Ensemble (n = 116) 44 8 45 3 46 6 52 25 11 T e s t s d'ho m o gé né it é : Généralistes : ns Dentistes : ns 41 29 15 Rhône (n = 40) 100% 6 41 6 Isère (n = 31) 80% 47 44 Drôme (n = 44) Dentistes 20% 53 33 47 Très satisfaisant Plutôt satisfaisant Critiquable b) Vis-à-vis du professionnel Les opinions apparaissent nettement moins positives lorsqu'il s'agit de juger le fonctionnement de la CMU vis-à-vis du professionnel puisque 59% des médecins et seulement 10% des dentistes le considèrent satisfaisant, tandis que 32% des premiers et 84% des seconds sont d'un avis contraire. On remarquera que, sur ce point précis, le taux de non-réponse est plus faible que sur beaucoup d'autres questions. Figure 16 Opinion portée sur le fonctionnement actuel de la CMU, pour le professionnel (%) Généralistes 0% 20% 13 Drôme (n = 72) 40% 42 Isère (n = 62) 8 Rhône (n = 66) 8 53 10 50 Ensemble (n = 200) 60% 80% 100% 39 55 31 26 32 Dentistes T e s t s d'ho m o gé né it é : Généralistes : ns Dentistes : ns Drôme (n = 44) 0 11 Isère (n = 31) 0 6 Rhône (n = 40) Ensemble (n = 116) 84 81 0 13 0 10 Très satisfaisant Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 85 84 Plutôt satisfaisant 83 Critiquable 3- Difficultés rencontrées par les professionnels dans le cadre de la CMU a) principales difficultés pointées Les principales difficultés pointées par les professionnels (parmi une liste fermée qui leur était proposée) sont, par ordre décroissant de citation : - la complexité administrative (citée par 53% des médecins et 86% des dentistes), - les délais de remboursement (cités par 45% des médecins et 81% des dentistes), - le remboursement au tarif conventionnel (40% des médecins et 77% des dentistes), - les relations avec les bénéficiaires de la CMU (36% et 64%), - les relations avec les autres patients (13% et 38%). Figure 17 Difficultés rencontrées par les praticiens libéraux dans le cadre de la CMU (% total difficultés, dont difficultés réelles) Relations avec Remboursement les patients Relations avec Délai de au tarif bénéficiaires de les autres conventionnel remboursement la CMU patients Complexité administrative 0,0 20,0 Généralistes (n = 200) 40,0 60,0 15 54 Dentistes (n = 116) 59 86 13 Généralistes 45 47 Dentistes 81 19 Généralistes 100,0 % 80,0 41 Difficulté relative Difficulté réelle 60 Dentistes Généralistes 9 37 28 Dentistes Généralistes Dentistes 77 6 64 13 16 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 38 84 b) Difficultés pointées en fonction de différents facteurs Département (fig.18 à 22) Les réponses des médecins ne diffèrent pas significativement d'un département à l'autre, cependant, le pourcentage de médecins pointant des difficultés est systématiquement plus élevé dans la Drôme que dans les deux autres départements considérés. On notera par ailleurs que les délais de remboursement sont un peu moins souvent pointés en Isère (37% contre 45% et 51% dans les deux autres départements, NS). Chez les dentistes, le département de l'Isère dénote par une proportion de praticiens faisant état de difficultés plus faible que dans le Rhône et la Drôme. C'est en particulier le cas des difficultés liées à la complexité administrative (71% contre 90% et 93%), p<0.05) et aux délais de remboursement (65% contre 85% et 89%, p<0.10). Taille de l'agglomération Cet élément n'apparaît pas comme un facteur d'hétérogénéité des réponses des professionnels interrogés. Secteur conventionnel Les médecins en secteur II (honoraires libres) diffèrent de leurs confrères par une moindre fréquence des difficultés liées à la complexité administrative (39% contre 57%, p<0.10) et, au contraire, par une plus grande fréquence des difficultés liées au remboursement au tarif conventionnel : 58% (dont 39% évoquant des difficultés importantes) contre 35% (dont 13% de difficultés importantes). Typologie dominante de la population du secteur Cet élément est particulièrement important car, on a pu le mesurer, la fréquence des soins donnés à des bénéficiaires de la CMU est beaucoup plus élevée chez les médecins et dentistes exerçant dans des secteurs où les milieux populaires, voire précarisés, sont très représentés (CSP3). Ces professionnels apparaissent un peu plus nombreux que leurs confrères à faire état de difficultés liées à la complexité administrative (63% pour les médecins et 100% pour les dentistes) mais, par contre, moins nombreux à évoquer des difficultés liées au tarif conventionnel. Les médecins de ces secteurs se plaignent un peu moins des délais de remboursement que leurs confrères (37% contre 50% environ ailleurs), à l'inverse des dentistes exerçant dans les mêmes secteurs (92% contre 80% ailleurs). Enfin, ces professionnels sont à l'unisson de leurs confrères lorsqu'ils pointent des difficultés liées aux relations avec les bénéficiaires de la CMU et avec les autres patients. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 85 Figure 18 Proportion de praticiens faisant état de difficultés représentées par la complexité administrative (% total difficultés, dont difficultés réelles) 0,0 20,0 60,0 22 Drôme (n = 72) Généralistes 40,0 100,0 % 60 Isère (n = 62) 10 50 Rhône (n = 66) 11 50 15 Ensemble (n = 200) 80,0 54 Difficulté relative 61 Dentistes Drôme (n = 44) 93 52 Isère (n = 31) Difficulté réelle 71 Rhône (n = 40) 60 Ensemble (n = 116) 59 90 86 Figure 19 Proportion de praticiens faisant état de difficultés représentées par le délai de remboursement (% total difficultés, dont difficultés réelles) 0,0 Généralistes Drôme (n = 72) Isère (n = 62) 20,0 40,0 60,0 15 80,0 100,0 % 51 10 37 Rhône (n = 66) 14 45 Ensemble (n = 200) 13 45 Difficulté relative 52 Dentistes Drôme (n = 44) Isère (n = 31) 89 19 65 63 Rhône (n = 40) Ensemble (n = 116) Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 85 47 81 86 Difficulté réelle Figure 20 Proportion de praticiens faisant état de difficultés représentées par le remboursement au tarif conventionnel (% total difficultés, dont difficultés réelles) 0,0 20,0 17 Drôme (n = 72) Généralistes 40,0 80,0 100,0 % 47 23 Isère (n = 62) 60,0 Rhône (n = 66) 18 Ensemble (n = 200) 19 40 33 41 Difficulté relative 61 Dentistes Drôme (n = 44) 55 Isère (n = 31) Difficulté réelle 75 71 Rhône (n = 40) 60 Ensemble (n = 116) 59 83 77 Figure 21 Proportion de praticiens faisant état de difficultés représentées par les relations avec les patients bénéficiaires de la CMU (% total difficultés, dont difficultés réelles) 0,0 Généralistes Drôme (n = 72) 20,0 40,0 11 Isère (n = 62) 8 Rhône (n = 66) 8 Ensemble (n = 200) 9 60,0 80,0 100,0 % 46 32 30 37 Difficulté relative 25 Dentistes Drôme (n = 44) Isère (n = 31) 16 48 40 Rhône (n = 40) Ensemble (n = 116) Difficulté réelle 68 73 28 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 64 87 Figure 22 Proportion de praticiens faisant état de difficultés représentées par les relations avec les autres patients (% total difficultés, dont difficultés réelles) Généralistes 0,0 20,0 Drôme (n = 72) 4 Isère (n = 62) 6 11 Rhône (n = 66) 6 12 Ensemble (n = 200) 6 13 40,0 60,0 80,0 100,0 % 15 Difficulté relative Dentistes Drôme (n = 44) 18 Isère (n = 31) 13 Rhône (n = 40) 15 Ensemble (n = 116) 16 45 Difficulté réelle 35 30 38 4- Avancées occasionnées par la CMU Il était demandé aux médecins et dentistes interrogés si certains éléments (dont la liste leur était proposée) représentaient une avancée (réelle ou relative) pour le professionnel. Le premier élément considéré comme une avancée induite par la CMU est la diminution des actes gratuits, pointée par 66% des médecins (37% évoquant une avancée réelle) et 30% des dentistes. Les professionnels notent également l'élargissement du profil de la clientèle : 33% des médecins (9% de manière certaine) et 20% des dentistes (8% de manière certaine). Les autres éléments ne sont que très rarement considérés comme une avancée réelle. C'est le cas d'une meilleure connaissance des acteurs sociaux : 26% des médecins et 20% des dentistes mais seulement 4% des premiers et 2% des seconds y voient une avancée réelle ; d'une évolution des relations avec l'Assurance Maladie (27% et 20% mais avancée réelle pour seulement 6% et 2%) ; d'une meilleure préparation des sorties d'hospitalisation (24% des médecins, dont 3% y voyant une avancée réelle). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 88 Figure 23 Eléments considérés comme une avancée par les praticiens libéraux dans le cadre de la CMU (% total avancée, dont avancée réelle) Evolution des relations avec l'Assurance Maladie Elargissement du profil de la clientèle Meilleure préparation des sorties d'hospitalisation Meilleure connaissance des acteurs sociaux Diminution des "actes gratuits" 0,0 20,0 Généralistes (n = 200) Dentistes (n = 116) Généralistes Dentistes Généralistes 40,0 35 80,0 100,0 % 67 9 30 5 2 60,0 26 20 3 24 Avancée relative Avancée réelle Dentistes 0 4 Généralistes 10 Dentistes 8 Généralistes 7 Dentistes 2 33 20 28 20 La ventilation des réponses en fonction du département est présentée ci-après dans les figures 24 à 28, tandis que la ventilation en fonction de la taille de l'agglomération, de la typologie de la population desservie et du secteur conventionnel, est proposée en annexe dans les tableaux III et IV. On relèvera simplement quelques éléments significatifs. La diminution des actes gratuits est un peu plus souvent pointée par les médecins de la Drôme et ceux des petites villes et du milieu rural, ainsi que par les médecins et dentistes exerçant dans des quartiers très populaires. L'élargissement du profil de la clientèle apparaît plus volontiers mis en avant dans les secteurs populaires. Enfin, l'amélioration des relations avec l'Assurance Maladie est un peu plus souvent signalée par les généralistes de la Drôme, de même que l'impact de la CMU sur la préparation des sorties d'hospitalisation. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 89 Figure 24 Proportion de praticiens considérant que la CMU représente une avancée au niveau de la diminution des "actes gratuits" (% total avancée, dont avancée réelle) 0,0 20,0 60,0 80,0 42 Drôme (n = 72) Généralistes 40,0 72 34 Isère (n = 62) 65 29 Rhône (n = 66) 62 35 Ensemble (n = 200) 100,0 % 67 Dentistes Avancée relative Drôme (n = 44) 11 Isère (n = 31) 10 Rhône (n = 40) 26 5 30 9 Ensemble (n = 116) Avancée réelle 34 30 Figure 25 Proportion de praticiens considérant que la CMU représente une avancée au niveau de l'élargissement du profil de la clientèle (% total avancée, dont avancée réelle) 0,0 20,0 13 Drôme (n = 72) Généralistes 40,0 80,0 100,0 % 36 Isère (n = 62) 8 Rhône (n = 66) 8 33 10 33 Ensemble (n = 200) 60,0 29 Avancée relative Avancée réelle 14 Dentistes Drôme (n = 44) Isère (n = 31) 3 Rhône (n = 40) 5 Ensemble (n = 116) 25 13 8 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 20 20 90 Figure 26 Proportion de praticiens considérant que la CMU représente une avancée au niveau de l'évolution des relations avec l'Assurance Maladie (% total avancée, dont avancée réelle) Généralistes 0,0 Drôme (n = 72) 20,0 40,0 8 Isère (n = 62) 5 Rhône (n = 66) 6 Ensemble (n = 200) 7 60,0 80,0 100,0 % 35 21 26 28 Dentistes Avancée relative Drôme (n = 44) 0 Isère (n = 31) 0 Rhône (n = 40) 5 Ensemble (n = 116) Avancée réelle 23 16 20 2 20 Figure 27 Proportion de praticiens considérant que la CMU représente une avancée au niveau de la meilleure connaissance des acteurs sociaux (% total avancée, dont avancée réelle) Généralistes 0,0 20,0 Drôme (n = 72) 4 Isère (n = 62) 5 Rhône (n = 66) 5 Ensemble (n = 200) 5 40,0 60,0 80,0 100,0 % 31 23 24 26 Dentistes Avancée relative Drôme (n = 44) 2 Isère (n = 31) 0 Rhône (n = 40) 3 Ensemble (n = 116) 2 Avancée réelle 25 10 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 23 20 91 Figure 28 Proportion de médecins considérant que la CMU représente une avancée au niveau de la meilleure préparation des sorties d'hospitalisation (% total avancée, dont avancée réelle) Généralistes 0,0 20,0 40,0 Drôme (n = 72) 3 Isère (n = 62) 3 21 Rhône (n = 66) 3 20 Ensemble (n = 200) 3 60,0 80,0 100,0 % 31 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 Avancée relative Avancée réelle 24 92 V- IMPACT DE LA CMU SUR LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS Dans leur majorité, les médecins généralistes s'accordent à reconnaître un impact positif de la CMU sur la prise en charge des patients. Cependant, ceux qui se montrent affirmatifs sur ce point, bien qu'en nombre conséquent, restent minoritaires. En effet, selon que l'on est optimiste ou qu'on l'est moins, on considèrera l'ensemble des réponses positives (à savoir celles qui attestent d'un impact certain et celles qui reconnaissent "plus ou moins" un impact) ou les seules réponses "certaines". Sont ainsi pointés : - un recours plus fréquent pour exprimer un mal-être (80%, dont 52% considérant cet élément comme certain), - des consultations plus précoces (67%, dont certain pour 42%), - la venue de personnes non prises en charge jusque là (66%, dont certain pour 40%), - un meilleur suivi (64%, dont certain pour 36%), - une possibilité de "rattrapage" des soins (63%, dont certain pour 33%), - une orientation facilitée vers un spécialiste (58%, dont certain pour 30%), - une meilleure observance des traitements (45%, dont certain pour 20%). Les dentistes se montrent, quant à eux, beaucoup plus réservés : - venue de personnes jusque là non prises en charge (52%, dont certain pour 25%), - possibilité de rattrapage des soins (50%, dont certain pour 21%), - meilleur suivi (23%, dont certain pour 9%), - consultation à un stade plus précoce (21%, dont certain pour 9%). On constate que, sur certains aspects, les dentistes ne voient, dans leur grande majorité, aucun impact particulier de la CMU (qualité du suivi, précocité du recours). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 93 Figure 29 Conséquences de la gratuité des soins et de la dispense d'avance d'argent. Perception des médecins généralistes (n = 200) et des dentistes (n = 116) (% total impact, dont impact certain) 0,0 20,0 40 52 37 65 Plus ou moins 10 23 Certainement 42 Co nsultatio ns à un stade plus préco ce de l'affectio n - Généralistes M eilleure o bservance des traitements - Généralistes 67 25 M eilleur suivi - Généralistes 100,0 % 50 Venue de perso nnes jusque-là no n prises en charge - Généralistes Venue de perso nnes jusque-là no n prises en charge - Dentistes 80,0 64 21 P o ssibilité d'un "rattrapage" de so ins - Dentistes Co nsultatio ns à un stade plus préco ce de l'affectio n - Dentistes 60,0 33 P o ssibilité d'un "rattrapage" de so ins - Généralistes M eilleur suivi - Dentistes 40,0 9 67 21 21 46 30 Orientatio n facilitée vers le spécialiste - Généralistes 59 53 Reco urs plus fréquent po ur exprimer un mal-être - Généralistes 81 On doit signaler que, sur quelques points (venue de personnes jusque là non prises en charge, possibilité de "rattrapage" de soins), les médecins de la Drôme se montrent un peu plus optimistes que ceux des deux autres départements. Par ailleurs, sur tous les points évoqués, les médecins et les dentistes exerçant dans les secteurs très populaires sont systématiquement plus nombreux à pointer un impact de la CMU. Ainsi, la majorité de ces médecins voient un effet certain de la CMU sur le recours pour exprimer un mal-être (74%), la venue de personnes jusque là non prises en charge (63%), un meilleur suivi (58%), la possibilité d'un rattrapage de soins (53%) tandis que 47% voient un effet certain sur la précocité du recours, 42% sur la facilitation de l'orientation vers un spécialiste et 26% sur une meilleure observance des traitements. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 94 VI- LIMITES, FAIBLESSES, DERIVES EVENTUELLES 1- Persistance de personnes sans couverture sociale Près de la moitié des généralistes interrogés (45%) et 20% des dentistes déclarent avoir encore rencontré des personnes sans aucune couverture sociale. Chez les médecins, cela semble plus volontiers le cas dans la Drôme et l'Isère (respectivement 53% et 47%) que dans le Rhône (35%). Les dentistes de la Drôme sont également deux fois plus nombreux que leurs collègues des deux autres départements à dresser ce constat (29% contre 13% à 15 %). Figure 30 Proportion de praticiens libéraux déclarant avoir rencontré au cours des 6 derniers mois écoulés des personnes sans couverture sociale (%) 0,0 20,0 40,0 60,0 Généralistes Drôme (n = 72) 47 Rhône (n = 66) 35 Ensemble (n = 200) 45 Dentistes Drôme (n = 44) Rhône (n = 40) Ensemble (n = 116) 100,0 % 53 Isère (n = 62) Isère (n = 31) 80,0 30 13 15 20 Ce phénomène reste toutefois rare (tab.V en annexe) : 2,1 personnes en moyenne pour les médecins et 1,2 personne pour les dentistes rencontrées au cours des 6 derniers mois, en clientèle ou en garde. Le nombre moyen signalé par les médecins dans la Drôme et l'Isère (respectivement 2,7 et 2,5) est deux fois plus élevé que dans le Rhône (1,1), chez les dentistes, c'est au contraire dans le Rhône que ce nombre moyen est le plus élevé (2,2). De telles rencontres sont plus fréquentes dans les quartiers très populaires : 74% des médecins qui y exercent ont rencontré au moins une personne dans ce cas, le nombre moyen étant de 5 au cours des six mois écoulés (chiffre identique à celui relevé chez les dentistes exerçant dans les mêmes quartiers). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 95 2- Persistance de problèmes financiers susceptibles de limiter la qualité des soins a) Chez les bénéficiaires de la CMU La persistance de problèmes financiers susceptibles de limiter la qualité des soins chez les bénéficiaires de la CMU est relevée plus ou moins régulièrement par un certain nombre de médecins (21%), mais rarement de façon très régulière (4%). Dans l'Isère, cette proportion atteint 37% (dont 8% de façon très régulière). Les dentistes sont beaucoup plus nombreux à évoquer une telle situation : 70% la rencontrent régulièrement, dont 42% de façon très régulière. C'est en particulier le cas dans le Rhône (80%, dont 57% de façon très régulière). Figure 31 Proportion de praticiens observant la persistance de problèmes financiers susceptibles de limiter la qualité des soins, chez les bénéficiaires de la CMU Généralistes (% régulièrement, dont très régulièrement) Drôme (n = 72) Isère (n = 62) 0,0 20,0 4 18 40,0 8 Rhône (n = 66) 0 Ensemble (n = 200) 4 60,0 80,0 100,0 % 27 18 21 Assez régulièrement 39 Dentistes Drôme (n = 44) Isère (n = 31) 29 61 58 Rhône (n = 40) Ensemble (n = 116) Très régulièrement 68 80 42 70 On remarquera (tab.VI en annexe) que, chez les médecins, ce cas de figure est le plus souvent décrit dans les secteurs d'habitat "intermédiaire" (CSP2), alors que les dentistes le repèrent surtout dans les secteurs très populaires (CSP3). b) Chez des personnes qui ne bénéficient pas de la CMU Quel que soit le département, une telle limitation de l'accès à certains soins pour des motifs financiers est beaucoup plus souvent décrite chez des personnes qui ne bénéficient pas de la CMU : 48% des généralistes l'observent de façon régulière, 17% de façon très régulière. Cela est encore plus fréquent chez les dentistes (69%, dont 39% très régulièrement), en particulier dans la Drôme (73%, dont 48% de façon très régulière). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 96 Figure 32 Proportion de praticiens observant la persistance de problèmes financiers susceptibles de limiter la qualité des soins, chez des patients qui n'ont pas droit à la CMU (% régulièrement, dont très régulièrement) Généralistes 0,0 20,0 Drôme (n = 72) 17 Isère (n = 62) 18 Rhône (n = 66) 18 Ensemble (n = 200) 18 40,0 60,0 80,0 100,0 % 49 50 45 48 Assez régulièrement Dentistes Drôme (n = 44) Isère (n = 31) 48 73 29 Très régulièrement 58 Rhône (n = 40) 38 Ensemble (n = 116) 39 75 69 Les médecins en honoraires libres rencontrent, bien entendu, moins souvent ce genre de situations (tab.VII en annexe : 26%, dont 5% seulement de façon très régulière). Par ailleurs, on remarquera que ces difficultés, deux fois moins souvent pointées par les médecins exerçant dans les secteurs où prédominent les classes moyennes ou les classes aisées, le sont avec une égale fréquence dans les secteurs "intermédiaires" (milieux relativement modestes) et les secteurs très populaires. Chez les dentistes par contre, cet état de fait est décrit de manière relativement homogène au sein des trois types d'habitat. 3- Opinion des professionnels de santé sur les critères financiers d'attribution de la CMU Il était demandé aux médecins et aux dentistes quelle était leur opinion subjective sur les critères financiers d'attribution de la CMU. On remarquera que la plupart d'entre eux (près de 9 sur 10) ont tenu à exprimer leur point de vue. Les réponses laissent transparaître un certain malaise chez un nombre non négligeable de professionnels. En effet, si la moitié environ des médecins (44% de l'ensemble, soit 51% de ceux qui émettent une opinion) estiment que le barème actuel semble correct, en revanche 11% (13% de ceux qui se prononcent) estiment que le nombre de bénéficiaires de la CMU est insuffisant et, surtout, 31% (36% de ceux qui se prononcent) jugent au contraire que la CMU est accordée à un nombre trop important de personnes. Cette dernière opinion est un peu moins répandue chez les médecins isérois (27%). Chez les dentistes, les critiques apparaissent plus fréquentes : 31% (36% de ceux qui émettent une opinion) jugent le barème actuel correct, 4% estiment que le nombre de bénéficiaires est insuffisant et 52% (59% de ceux qui se prononcent) pensent au contraire que la CMU Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 97 est trop généreusement accordée. C'est dans le Rhône que ce sentiment est le plus répandu (les deux tiers des dentistes rhôdaniens pensent ainsi). Figure 33 Opinion des professionnels concernant les critères financiers d'attribution de la CMU (%) Dentistes Généralistes 0% 20% 40% 38 Drôme (n = 72) 60% 14 8 41 Rhône (n = 66) 12 45 Ensemble (n = 200) 12 32 34 5 45 Isère (n = 31) 32 6 45 Ensemble (n = 116) Barème correct 25 31 3 27 32 Drôme (n = 44) Rhône (n = 40) 100% 35 56 Isère (n = 62) 80% 65 4 Pas assez de bénéficiaires 52 Trop de bénéficiaires Le sentiment d'un nombre trop important de bénéficiaires est également rencontré chez les professionnels exerçant dans les secteurs très populaires (tab.VIII en annexe) où il est partagée par 21% des généralistes (contrebalancés, il est vrai, par 31% qui expriment un avis diamétralement opposé) et par 54% des dentistes. Ce sentiment est moins souvent noté chez les professionnels (en particulier les dentistes) exerçant dans les petites villes ou en milieu rural. 4- Observation de comportements jugés abusifs Il était demandé aux professionnels interrogés s'ils considéraient que, comparativement aux autres patients de leur clientèle, les bénéficiaires de la CMU à qui ils avaient été amenés à donner des soins exprimaient un recours abusif ou des demandes abusives. On observe que ce sentiment est partagé par une majorité d'entre eux : 61% des médecins le pensent (soit 66% de ceux qui se prononcent), 31% estimant que cela est beaucoup plus souvent le cas chez ces personnes. On remarquera que les médecins du Rhône sont les moins critiques à ce sujet (48%, dont 20% estimant que c'est beaucoup plus souvent le cas). Un même sentiment est partagé par 57% des dentistes (soit 69% de ceux qui se prononcent sur ce point), 28% (34% de ceux qui se prononcent) considérant ces abus beaucoup plus fréquents. Chez les médecins comme chez les dentistes, très peu nombreux sont ceux qui émettent une opinion opposée (respectivement 4% et 3%). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 98 Figure 34 Jugement porté par les praticiens libéraux sur le recours abusif ou les demandes abusives exprimés par les bénéficiaires de la CMU, comparativement aux autres patients de la clientèle (%) Dentistes Généralistes 0% 20% Rhône (n = 66) 20 32 Ensemble (n = 116) Beaucoup plus souvent 5 35 6 30 27 32 29 23 23 3 21 29 Drôme (n = 44) 33 28 Un peu plus souvent 5 18 16 2 6 30 29 100% 24 42 Ensemble (n = 200) Rhône (n = 40) 80% 21 24 31 Isère (n = 31) 60% 47 Drôme (n = 72) Isère (n = 62) 40% 22 A peu près aussi souvent 0 3 Plus rarement Ce jugement apparaît partagé de la même manière par les professionnels exerçant dans des secteurs très populaires (tab.IX en annexe) : 53% des médecins et 50% des dentistes). Chez ces derniers, est même retrouvée une proportion légèrement plus élevée de praticiens considérant que les abus sont beaucoup plus fréquents (37% des médecins et 33% des dentistes). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 99 VII- CONSTAT GLOBAL 1- Jugement global sur l'initiative Pourtant, malgré les faiblesses, limites, voire dérives (dont les commentaires libres apportés dans les questionnaires et synthétisés au paragraphe suivant fournissent une illustration), les médecins généralistes sont une majorité à considérer que la CMU est une initiative intéressante. C'est le cas de 71% d'entre eux (81% de ceux qui émettent une opinion). Plus du quart des généralistes (26%, soit 29% de ceux qui se prononcent) y voient même une initiative très intéressante. Les réponses sont relativement homogènes au sein des trois départements (en Isère, la proportion de médecins "enthousiastes" est néanmoins un peu plus importante : 32%). Les dentistes, quant à eux, demeurent plus critiques : à peine un tiers d'entre eux (30%, soit 35% de ceux qui émettent une opinion) considèrent que c'est une initiative intéressante et 5% seulement la jugent très intéressante. La proportion de détracteurs du dispositif apparaît donc supérieure dans cette profession (55%, soit 65% des avis exprimés), 29% (34% des avis exprimés) jugeant même que la CMU est une initiative très contestable. Les dentistes de la Drôme se montrent (bien que de manière non significative), les plus favorables -ou les moins critiques- avec 41% d'opinions positives (soit 46% des avis exprimés). Figure 35 Opinion des praticiens libéraux sur l'intérêt de l'initiative de la CMU (%) Généralistes 0% 20% 24 Drôme (n = 72) 60% 32 Isère (n = 31) 0 26 Rhône (n = 40) 5 18 Ensemble (n = 116) 5 Très intéressante 12 23 25 5 29 35 26 Assez intéressante 5 25 32 23 5 8 46 9 Drôme (n = 44) 6 11 53 26 100% 17 39 23 Rhône (n = 66) 80% 44 32 Isère (n = 62) Ensemble (n = 200) Dentistes 40% Plutôt contestable 29 Très contestable Chez les médecins, la composition sociale du secteur d'exercice influe peu sur les réponses (tab.X en annexe). Dans les secteurs très populaires, 79% expriment un avis positif (94% des avis exprimés). On remarquera que, dans ces quartiers, est relevée la plus forte proportion de personnes qui ne se prononcent pas (alors que c'est ici que le contact avec des bénéficiaires de la CMU est le plus régulier). On remarquera encore que les médecins exerçant dans cet environnement ne sont pas les plus nombreux à émettre un avis très positif sur la CMU. Chez les dentistes, au contraire, la proportion Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 100 d'avis positifs est plus élevée dans les secteurs très populaires ou dans les secteurs "intermédiaires". 2- Commentaires libres sur les effets positifs ou négatifs de la CMU Plus de 80% des praticiens interrogés ont apporté des commentaires libres dans cette section du questionnaire. a) Impact de la CMU pour le patient a.1) Médecins généralistes Les médecins généralistes interrogés sont très nombreux à évoquer les aspects positifs de la CMU pour le patient. Pourtant, selon eux, le dispositif a également des inconvénients. Effets positifs Les médecins généralistes constatent que la CMU a différents types d'effets positifs pour le patient. Les commentaires concernent principalement quatre thèmes : la facilitation de l'accès aux soins, la régularité des soins, la dignité du patient, la facilitation des démarches. a) accès aux soins facilité Pour de nombreux généralistes, la CMU constitue une nette amélioration de l'accès aux soins. " la CMU constitue une amélioration indéniable de l'accès aux soins" Plusieurs aspects sont évoqués. C'est, en premier lieu, le caractère universel et gratuit de la CMU qui est le plus fréquemment cité. " la CMU permet l'accès aux soins du plus grand nombre" Certains médecins précisent néanmoins que la mesure bénéficie prioritairement à certains types de populations, notamment les jeunes ou les populations les plus fragilisées : " la CMU permet un suivi et un soutien de la population fragilisée, notamment sur le plan psychologique" En outre, la CMU permet au patient qui en bénéficie de disposer d'une liberté de choix du médecin traitant. b) régularité des soins et meilleure prise en charge Pour de nombreux répondants, la CMU permet un suivi médical plus régulier. La prise en charge des grosses pathologies ou des pathologies chroniques s'en trouve nettement améliorée. " la CMU offre des possibilités réelles de mieux prendre en charge de grosses pathologies". Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 101 En outre, selon certains généralistes, la CMU constitue un outil qui permet d'envisager la réalisation d'actions de dépistage et de prévention en inscrivant dans la durée les relations du bénéficiaire au système de soins. c) respect de la dignité du patient Si la CMU est perçue comme une mesure favorisant l'accès aux soins du plus grand nombre, ses effets positifs ne se limitent pas, selon de nombreux praticiens, à la seule sphère médicale. En effet, nombreux sont les commentaires soulignant que la CMU permet à de nombreux patients de retrouver une certaine dignité. " c'est une couverture médicale dont le patient peut se couvrir. Cela devient un droit et non une aumône qu'on donne au patient". d) facilité d'utilisation Quelques commentaires font état de la simplicité de la démarche, notamment du fait de l'emploi de la carte Vitale. Effets négatifs Si les effets positifs sont fréquemment évoqués par les praticiens, il n'en demeure pas moins que de nombreux commentaires négatifs apparaissent également dans l'enquête. Les principales critiques s'organisent autour de 4 axes : la déresponsabilisation des patients, la dysconsommation, des suspicions de bénéfices illégitimes, les biais et les difficultés organisationnels. a) déresponsabilisation et assistanat ! Déresponsabilisation Selon de nombreux généralistes, la prise en charge offerte par la CMU entraîne la déresponsabilisation du patient et entretient l'assistanat. Le caractère gratuit de la CMU implique, pour beaucoup, une "non conscience du prix de l'acte" chez de nombreux bénéficiaires : " le patient n'a plus conscience du coût des soins médicaux, ne s'en préoccupe plus. Il consomme des soins médicaux sans se poser de questions". ! Comportements excessifs De nombreux commentaires mettent en avant les comportements agressifs ou excessifs au niveau de la demande : " la CMU crée une liberté complète et pousse à l'utilisation du médecin comme un produit consommable. Ils n'ont aucune limite, peu de respect et des exigences injustifiées" ! Désinvestissement dans le traitement Le manque d'investissement dans le traitement est également pointé par certains médecins : " certains bénéficiaires de la CMU n'ont aucune implication responsable dans leur traitement" Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 102 b) dysconsommation La thématique de la surconsommation ou de la consommation inadaptée de soins revient très fréquemment dans les commentaires des généralistes. Pour de nombreux professionnels interrogés, le caractère de gratuité de la CMU est à l'origine de comportements consuméristes excessifs : " certains patients abusent du tout gratuit pour augmenter leur consommation" " la consommation médicale n'est pas toujours justifiée" Il est à noter que ces remarques concernent les consultations aussi bien que les autres soins. Pourtant, les doléances des généralistes portent essentiellement sur le nombre de visites injustifiées : " il y a un abus de visites, surtout la nuit" En outre, la prise en charge totale des frais favorise, selon de nombreux médecins, un nomadisme médical : " il est très facile d'appeler le praticien pour pas grand-chose et de multiplier les actes chez différents médecins". c) suspicions de tricheries Quelques praticiens suspectent des irrégularités ou des attributions non justifiées : " il arrive parfois que les bénéficiaires de la CMU ne soient pas socialement dans le besoin. J'en ai trois ou quatre dans ma clientèle" d) difficultés et biais organisationnels Ces remarques ne concernent que peu de médecins. Le premier biais évoqué concerne les inégalités engendrées par l'effet de seuil d'attribution de la CMU : " la CMU crée une inégalité par rapport à une population travailleuse qui fait un effort financier important pour obtenir une couverture complémentaire" " la CMU peut être refusée pour des revenus qui dépassent de seulement 200 FF le seuil d'accès à la CMU" La seconde difficulté, pointée par seulement quelques professionnels, est le problème du renouvellement des droits. En effet, selon eux, la complexité et l'incertitude du renouvellement des droits constituent un frein à un suivi régulier. " leur prise en charge (CMU/non CMU) peut changer tous les six mois. C'est difficile à gérer" Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 103 a.2) Dentistes Les dentistes interrogés sont nettement plus critiques que les médecins généralistes. Si, pour certains, la CMU a bien des effets positifs pour le patient, la grande majorité des professionnels perçoivent avant tout des effets négatifs ou pour le moins des limites. Effets positifs Les effets positifs de la CMU pour le patient, exprimés au cours de l'enquête par les dentistes, se déclinent autour de 3 thèmes : l'accès aux soins, l'incitation aux soins, la simplicité des démarches. a) facilitation de l'accès aux soins Comme les médecins généralistes, la grande majorité des commentaires positifs concerne l'amélioration de l'accès aux soins. Cependant, si les médecins n'opèrent pas de distinction sur la nature des soins pris en charge par la CMU, les dentistes pointent que la CMU ne permet qu'un accès aux "soins de base" : " le coût des soins de base n'est plus un obstacle" " la CMU permet un accès aux soins essentiels pour les revenus modestes" b) incitation aux soins L'accès aux soins étant perçu comme facilité, quelques professionnels soulignent que la CMU favorise la prévention ainsi qu'un suivi régulier : " cela incite le patient à se faire soigner et à la prévention de tout âge (caries etc.)" c) simplicité des démarches La simplification des démarches n'est pas un thème souvent abordé dans les commentaires. Pourtant, quelques dentistes évoquent une amélioration par rapport à l'ancien dispositif : " la CMU a pour effet de simplifier les démarches par rapport au dispositif d'aide médicale + secours exceptionnel + fonds du Conseil Général destiné aux RMIstes" Effets négatifs Les dentistes interrogés sont nettement plus critiques que les médecins généralistes sur les effets de la CMU pour le patient. Les constats des professionnels peuvent être rassemblés autour de trois thématiques : la déresponsabilisation du patient, la prise en charge insuffisante des soins prothétiques, la mauvaise information du public. a) déresponsabilisation du patient Comme pour les médecins généralistes, de nombreux dentistes interrogés estiment que le caractère de gratuité de la CMU a pour effet de déresponsabiliser le patient. Selon eux, la déresponsabilisation entraîne le désinvestissement du patient dans les soins : " l'effet pervers de la non participation financière, c'est que le patient n'a aucun investissement dans le travail effectué" Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 104 Ce désinvestissement constaté se traduit pour de nombreux professionnels par un nombre élevé de rendez-vous non honorés : " l'impression de gratuité entraîne le non respect du travail du dentiste, des horaires de rendez-vous, et du suivi des séances de soins" Les dentistes sont également nombreux à percevoir des comportements excessifs ou agressifs de la part de patients pris en charge par la CMU : " les patients bénéficiaires de la CMU sont beaucoup plus exigeants que les autres, plus arrogants, tout leur est dû" b) prise en charge insuffisante des soins prothétiques La critique la plus fréquente des dentistes porte sur le plafonnement par la CMU des remboursements des prothèses dentaires. Selon certains praticiens, la CMU conduit à une "dentisterie à deux vitesses" pour les prothèses et oblige le professionnel à un fractionnement des soins. c) mauvaise information du public Les dentistes interrogés sont très nombreux à observer une mauvaise information du public. Selon eux, de nombreux bénéficiaires de la CMU ont une mauvaise compréhension de la notion de gratuité : " la CMU est une illusion de prise en charge" En outre, nombreux sont les commentaires faisant état d'une méconnaissance du fonctionnement du panier de soins : " les bénéficiaires de la CMU sont mal informés sur le 100% et ne savent pas qu'il y a un plafond de 2600 F tous les deux ans" Cette mauvaise information entraîne ainsi, selon les professionnels, une attente qui ne peut être satisfaite : " le patient croit qu'il va pouvoir se faire faire un bridge en céramique complet" b) Impact de la CMU sur la pratique des professionnels libéraux b.1) Médecins généralistes Les médecins généralistes interrogés expriment de nombreux avis positifs relatifs à l'impact de la CMU sur leur propre pratique. Cependant, il ressort néanmoins de leurs commentaires un certain nombre de critiques. Effets positifs Les généralistes interrogés sont nombreux à noter les effets positifs de la CMU sur leur propre pratique. Les thématiques évoquées sont au nombre de trois : la diminution des impayés, la facilité d'utilisation, l'amélioration des soins donnés au patient. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 105 a) diminution des impayés Le premier avantage perçu par les médecins concerne l'assurance des paiements : " il y a moins d'impayés" "Il n'y a presque plus d'ardoise !!!" La rationalisation du paiement des actes, c'est-à-dire la combinaison de l'absence d'avance des frais et de la traçabilité des actes (informatisation), garantit un paiement plus sûr des praticiens. Ensuite, de nombreux praticiens évoquent la diminution des actes gratuits dits "obligatoires". b) facilité d'utilisation et simplification administrative Le second thème abordé par de nombreux commentaires concerne la facilité d'utilisation du dispositif. Quelques médecins notent la facilité de remboursement et la rapidité du règlement. En outre, selon certains commentaires, "la carte Vitale" permet une gestion administrative simplifiée et une diminution de la "paperasse" qui autorise la concentration du praticien sur la dimension médicale de la consultation. c) amélioration des soins Très fréquents sont les commentaires des médecins qui soulignent l'effet positif de la CMU sur la capacité du praticien à dispenser des soins. En effet, de très nombreux généralistes interrogés estiment que la gratuité des soins entraîne une plus grande régularité du suivi médical et améliore l'observance des traitements : " la CMU permet une régularité dans le suivi et l'observance n'est plus limitée par les finances" " il n'y a pas d'entraves financières aux prescriptions. L'esprit est uniquement concentré sur le médical" En outre, pour de nombreux praticiens, la CMU a permis une égalité de traitement pour l'ensemble de la population : " la CMU permet d'apporter à toute la population des soins à peu près identiques" Effets négatifs Les médecins interrogés évoquent fréquemment de nombreux effets négatifs. Ils s'orientent autour de trois axes majeurs : l'abus du recours aux soins, les problèmes de remboursement par les caisses et les complexités administratives. a) abus du recours aux soins Les remarques concernant les abus de recours aux soins sont très fréquentes. Les principales critiques des médecins se concentrent sur l'abus du recours aux visites à domicile, qui leur semblent souvent injustifiées : Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 106 " les appels la nuit sont souvent exagérés car la nuit, les visites sont gratuites". En outre, une dérive consumériste du recours aux soins est fréquemment évoquée. Les comportements exigeants du patient ou le manque de respect envers le professionnel sont également abordés : " il y a une difficulté à faire comprendre au patient bénéficiant de la CMU que la santé n'est pas un supermarché où l'on se sert gratuitement !" b) problèmes concernant le remboursement par les caisses Les commentaires des médecins faisant état de difficultés de remboursement de la part des caisses sont récurrents. Les problèmes de délais sont très souvent cités : " les délais de remboursement sont parfois supérieurs à 6 mois !" Quelques commentaires évoquent les impayés par les caisses. Certains médecins dénoncent : " il y a beaucoup trop d'impayés par les caisses" " les règlements en tiers payant sont aléatoires" c) difficultés administratives La thématique des difficultés ou lourdeurs revient relativement souvent dans les commentaires des généralistes. Elles concernent principalement le renouvellement des droits et la mise à jour des cartes Vitale : " il y a des problèmes administratifs liés à la vérification des droits à la CMU (carte Vitale non à jour)" b.2) Dentistes Les dentistes sont beaucoup plus critiques que les généralistes quant à l'effet de la CMU sur leur propre pratique. Pourtant, quelques points positifs émergent de leurs commentaires. Points positifs Les dentistes interrogés soulignent deux points positifs essentiellement : l'assurance du règlement et l'amélioration des possibilités de soins. a) assurance du règlement L'assurance du règlement est fréquemment évoquée par les praticiens interrogés. Beaucoup soulignent la solvabilité des patients relevant de la CMU. b) amélioration des possibilités de soins Ce type de commentaire est beaucoup plus rare que les précédents. Seul un petit nombre de professionnels soulignent la possibilité offerte par la CMU de la non prise en compte du niveau de revenu du patient : " la CMU offre la possibilité de soigner hors souci financier" Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 107 Points négatifs Les critiques des dentistes envers le dispositif CMU sont extrêmement fréquentes. Elles concernent deux thèmes principaux : les complexités administratives, le faible montant des remboursements des actes et les difficultés de relation avec la clientèle. a) difficultés administratives et lenteur des remboursements Les principales critiques des professionnels portent sur la lenteur des remboursements par les CPAM. Ainsi, un dentiste dénonce "l'incapacité de la CPAM, les lourdeurs administratives, les délais et les erreurs systématiques dans les règlements". Certains soulignent que la lenteur des remboursements crée d'énormes problèmes : " au final, vu la lenteur des remboursements par la caisse, c'est le dentiste luimême qui fait l'avance des frais au patient !" b) faible remboursement des prothèses Les dentistes sont nombreux à dénoncer également le plafonnement des prothèses : " il est impossible de pratiquer les tarifs de prothèses imposés" Pour certains, cette limitation des remboursements a pour conséquence une diminution de la qualité des soins : " il est impossible économiquement d'assurer des actes prothétiques de qualité" c) difficultés de relation avec la clientèle De nombreux commentaires font état de difficultés dans la relation patient/soignant. La principale critique porte sur le suivi des soins envers une clientèle perçue comme difficile. " la CMU déresponsabilise complètement le patient. Il ne paie pas, s'en fiche complètement, commence des soins pour une prothèse et ne la fait pas poser" En outre, les bénéficiaires de la CMU sont souvent perçus comme indisciplinés, peu ponctuels dans leur rendez-vous : " patientèle indisciplinée : sans suivi possible et efficace des traitements, prescriptions non suivies, rendez-vous manqués" En somme, les désavantages (en particulier économiques) occasionnés par l'accueil et le traitement des bénéficiaires de la CMU sont vécus comme très pénalisants par de nombreux dentistes et quelques uns n'ont pas hésité à dramatiser les enjeux : " vous voulez savoir quelle est la meilleure façon de couler un cabinet ? C'est d'accepter tous les CMU !" Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 108 VIII- COMMENTAIRES GENERAUX Le questionnaire permettait aux professionnels interrogés d'exprimer, en conclusion, des remarques générales sur le dispositif CMU. La moitié environ des répondants ont tenu à le faire. 1 - Médecins généralistes Dans l'ensemble, les médecins qui ont ainsi conclu estiment que la CMU est une bonne mesure. Cependant, un certain nombre de points restent, selon eux, à améliorer. Dans de très rares cas pourtant, les jugements sont totalement négatifs et critiquent les fondements du dispositif, c'est-à-dire la gratuité des soins. - limites de la CMU Pour de nombreux généralistes interrogés, la CMU est une grande avancée dans le domaine de l'accès aux soins mais elle n'est pas exempte de critiques, notamment au niveau de la surconsommation de soins : " la CMU est une grande avancée sur la plan sanitaire et de l'accès aux soins pour chacun. Mais cela déresponsabilise les patients bénéficiaires qui consomment du médicament comme d'autre chose, ne font attention ni à leurs demandes, ni à leur comportement" En outre, la seconde limite fréquemment évoquée est l'assistanat d'une partie de la population au détriment d'une autre, qui, elle, cotise pour une couverture maladie. Aussi, de nombreux praticiens suggèrent-ils un contrôle plus strict dans l'attribution et le renouvellement de la CMU. - causes de refus de la CMU par les praticiens Si la grande majorité des médecins interrogés ne remettent pas en cause le principe de la CMU, quelques praticiens sont franchement opposés au fondement même du dispositif, la gratuité des soins. En effet, l'argument majeur est la dévalorisation du statut du praticien et des soins qu'il prodigue : " la CMU n'apporte qu'utilisation abusive du médecin et non respect de sa fonction. Il est important que les gens prennent conscience que la santé a un coût et que le médecin est surtout un soignant" 2 - Dentistes Comme les généralistes, les dentistes qui ont apporté des commentaires finaux estiment dans l'ensemble que la CMU est une bonne mesure du point de vue de l'accès de tous aux soins. Cependant, les commentaires s'assortissent de nombreuses critiques relatives au plafonnement des remboursements prothétiques et à la lenteur des remboursements. Par ailleurs, un nombre non négligeable de professionnels évoquent des motifs de refus de prise en charge de patients bénéficiaires de la CMU. Dans de rares cas, la perception de dysfonctionnements importants du dispositif peut pousser les professionnels à refuser d'accepter, parmi leur clientèle, des bénéficiaires de la CMU. D'autres remettent en cause le fondement du système, c'est-à-dire la gratuité des soins. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 109 - limites de la CMU Le plafonnement des remboursements prothétiques constitue une critique majeure des dentistes. " la CMU est une idée généreuse mais son application en cabinet est complexe. La prise en charge du coût des traitements est insupportable (…) car la somme allouée ne couvre pas les frais de cabinet et de laboratoire" La seconde critique très forte des dentistes concerne la lenteur des remboursements. - causes de refus Les causes de refus sont multiples. Pour certains professionnels interrogés, les difficultés liées aux dysfonctionnements ressentis du système sont une source de refus du dispositif. Pour d'autres, en revanche, les causes de refus sont liées au fondement même de la CMU, c'est-à-dire la gratuité des soins. ! refus de prise en charge pour cause de dysfonctionnements ressentis Le sentiment de rencontrer de fortes difficultés peut conduire au refus pur et simple de soigner des patients bénéficiaires de la CMU : " je suis un jeune praticien et je peux certifier qu'à l'heure d'aujourd'hui, je refuse de soigner des patients CMU : mes deux derniers patients (soins en août) ne m'ont toujours pas été remboursés. J'ai passé deux heures au téléphone à chercher une personne compétente. Maintenant, c'est terminé d'avancer les frais de prothèse !!!" Dans de très rares cas, les praticiens refusent donc purement et simplement des patients bénéficiaires de la CMU parce que l'application pratique de la CMU semble poser problème. ! refus de prise en charge basés sur la critique de la gratuité des soins Cependant, certains dentistes sont opposés au dispositif sur le fond. Pour ces derniers, la gratuité des soins entraîne des effets pervers importants tels que la déresponsabilisation du patient, la dérive consumériste ou les tricheries. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 110 IX- INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES ET SOUTIEN SOUHAITES 1- Jugement sur l'information reçue Seuls 14% des praticiens se considèrent mal informés sur la CMU. A l'opposé, 31% des généralistes et 39% des dentistes s'estiment tout à fait bien informés. Les autres (environ un professionnel sur deux) jugent qu'ils sont "plus ou moins" informés. Figure 36 Proportion de praticiens libéraux se considérant correctement informés sur la CMU (% total oui, dont tout à fait) Généralistes 0,0 Drôme (n = 72) Isère (n = 62) 20,0 40,0 60,0 80,0 25 100,0 % 82 35 82 Rhône (n = 66) 33 82 Ensemble (n = 200) 31 82 Plus ou moins Dentistes Drôme (n = 44) 36 55 Isère (n = 31) Rhône (n = 40) Ensemble (n = 116) 86 Tout à fait 87 30 75 39 83 On ne relève pas d'hétérogénéité significative en fonction du département, toutefois, les médecins de la Drôme apparaissent les moins nombreux à se déclarer tout à fait bien informés (25% contre 33% à 35% dans les deux autres départements) alors que les dentistes de l'Isère sont au contraire 55% à faire la même réponse (contre 30% à 36% dans les deux autres départements). On notera encore que les praticiens exerçant dans les secteurs les plus populaires (donc ceux qui voient le plus de bénéficiaires de la CMU) sont également ceux qui se considèrent le mieux informés : 58% des généralistes et 67% des dentistes de ces secteurs déclarent l'être tout à fait bien (par comparaison, cela n'est le cas dans les secteurs aisés que de, respectivement, 30% et 34%). 2- Souhait d'informations complémentaires a) Quantification des besoins Plus du tiers des professionnels interrogés (37% des médecins et 36% des dentistes) se déclarent intéressés par des informations complémentaires sur la CMU. Les résultats diffèrent selon le département et sont cohérents par rapport aux déclarations faites quant à la qualité de l'information reçue. Les professionnels de la Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 111 Drôme sont les plus nombreux à se déclarer intéressés (45% à 46%), à l'opposé de leurs confrères de l'Isère (seulement 39% des médecins et 19% des dentistes). Figure 37 Proportion de praticiens libéraux souhaitant obtenir des informations complémentaires sur la CMU Généralistes 0,0 20,0 40,0 Drôme (n = 72) 100,0 % 39 27 Rhône (n = 66) Ensemble (n = 200) 38 45 Drôme (n = 44) Dentistes 80,0 46 Isère (n = 62) Isère (n = 31) 60,0 19 38 Rhône (n = 40) 36 Ensemble (n = 116) b) Type d'informations souhaitées Dans les commentaires libres apportés, les demandes d'informations sont nombreuses, aussi bien chez les généralistes que chez les dentistes. b.1) Médecins généralistes Les généralistes sont très demandeurs d'informations sur la CMU. Les informations souhaitées concernent principalement 3 domaines : les conditions d'attribution de la CMU, le renouvellement des droits, les modalités de fonctionnement de la CMUc. - critères d'attribution De nombreux généralistes interrogés souhaitent obtenir des compléments d'information sur les critères d'attribution. Une partie des demandes concerne les statuts autorisant l'accès à la CMU (qui y a droit ?) et les conditions de ressources (le barème financier pour y accéder). Ensuite, la deuxième série de questions concerne les démarches à mener pour y accéder : " quelles sont les modalités pratiques pour la mise en route du système ?" Quelques médecins souhaitent particulièrement connaître les possibilités d'attribution en urgence. - renouvellement et sortie du dispositif Les questions portent en premier lieu sur la durée d'attribution et les causes de sortie du dispositif. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 112 " quelle est la durée de couverture (le patient oublie souvent ses papiers) et quelles sont les conditions de renouvellement ?" En second lieu, certains médecins souhaitent obtenir des compléments d'informations concernant la conduite à tenir lors de la sortie des patients du dispositif. - modalités de fonctionnement de la CMUc Certains médecins souhaitent des précisions concernant les définitions et les prises en charge respectives des différents dispositifs (CMU, CMUc, AME). b.2) Dentistes Les dentistes interrogés posent principalement trois types de questions : des questions concernant le remboursement, l'ouverture des droits et de sortie du dispositif et l'obligation de prise en charge. - les remboursements Contrairement aux généralistes, la majorité des questions posées par les dentistes portent sur les remboursements. Le problème majeur évoqué par les professionnels est la lisibilité du dispositif concernant les possibilités de soins en cas de dépassement du plafond : " quelle est la possibilité d'accomplir des actes indispensables mais non compris dans le bouquet ?" " quelle attitude adopter dans les cas où les soins de prothèses ne sont pas couverts ou couverts partiellement par la CMU ?" Aussi, l'une des demandes des dentistes concerne-t-elle la validation, par l'assurance maladie, de la prise en charge des soins en fonction des devis. Ensuite, les procédures de remboursement par l'assurance maladie ne semblent pas être assez lisibles par de nombreux praticiens : " plus de clarté dans les formalités administratives avec les caisses de sécu" " quel est le chemin à suivre pour les demandes de remboursements ?" - ouverture des droits et sortie du dispositif La première série de questions concerne, comme pour les médecins généralistes, les conditions d'attribution et le barème financier. Ensuite, la lisibilité des droits semble poser problème pour de nombreux praticiens et notamment dans le cas de l'attribution d'une carte familiale : " les fins de droits ne coïncident pas toujours avec ce qui est inscrit sur les attestations sécurité sociale" De ce fait, la demande d'un complément d'information de la part des caisses sur les droits des bénéficiaires est fréquente. La troisième demande de complément ne concerne que peu de dentistes. Il s'agit de la question des honoraires à appliquer l'année suivant la sortie du patient du dispositif. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 113 3- Souhaits de soutien a) Quantification des besoins Un souhait de soutien est relativement rarement exprimé : 20% des généralistes et 12% des dentistes. Les fluctuations observées en fonction du département restent modérées et non significatives pour les médecins (la demande la plus fréquente est observée dans la Drôme : 24%). Elles sont un peu plus marquées chez les dentistes où l'on rejoint dans l'Isère les niveaux relevés chez les médecins alors que les dentistes du Rhône se montrent particulièrement peu intéressés par un tel soutien (7%). Figure 38 Professionnels déclarant être intéressés par un soutien pour mieux répondre à l'accueil et à la prise en charge des publics en difficulté (%) Généralistes 0,0 20,0 Isère (n = 62) 18 Rhône (n = 66) 18 80,0 100,0 % 20 Ensemble (n = 200) 11 Drôme (n = 44) Dentistes 60,0 24 Drôme (n = 72) 16 Isère (n = 31) Rhône (n = 40) 40,0 8 Ensemble (n = 116) 12 La taille de la commune d'exercice ou la typologie sociale de la population n'influent pratiquement pas sur les réponses. - type de besoins exprimés en matière de soutien On relève que le type de soutien le plus souvent pointé réside en une formation. Cependant, seuls 8% des généralistes et 5% des dentistes manifestent ce désir (ce qui, à l'échelle de la région, représente néanmoins plusieurs centaines de professionnels). Certains autres (5% des premiers et 3% des seconds) évoquent des groupes de parole. Enfin, quelques modalités "autres" sont citées qui regroupent un ensemble de demandes très hétérogènes. Très souvent, il s'agit plus d'information que de soutien au sens propre (affichage pour salles d'attente, brochures-documentation, courriers d'information). Quelques professionnels ont pointé la nécessité de mieux connaître les différents acteurs sociaux et de travailler Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 114 en réseau autour de la personne précarisée ou encore la nécessité d'une vraie relation avec la Sécurité Sociale (des courriers restés sans réponse sont évoqués). Figure 39 Type de soutien souhaité par les professionnels (%) 20 15 % Formation 10 Groupe de parole 8,5 5,5 Autre 6,5 5,2 5 3,4 3,4 0 Généralistes Dentistes n = 200 n = 116 Tableau 2 Type de soutien souhaité par les professionnels en fonction du département d'exercice (%) Formation (%) Groupe parole (%) Autre soutien (%) Effectif total Drôme 11 6 7 72 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 Généralistes Isère Rhône 8 6. 6 4. 6 6 62 66 115 Drôme 9 2 2 44 Dentistes Isère 6 6 0 31 Rhône 0 2 5 40 X- AMENAGEMENTS ET REFORMES SOUHAITES Ces aspects également ont été documentés par les commentaires libres apportés par les praticiens et dont la synthèse est proposée ici. 1- Au niveau administratif ou réglementaire De nombreuses critiques ou questions ont été émises de la part des professionnels interrogés. Les demandes d'aménagement sont également très nombreuses. a) Médecins généralistes Les réformes souhaitées par les généralistes sont orientées autour de quatre axes : l'attribution et le renouvellement des droits, les contrôles de la consommation médicale, les simplifications administratives et réglementaires, une information administrative plus riche. a.1) attribution et renouvellement des droits Certains médecins souhaiteraient un contrôle plus strict de l'attribution de la CMU : " il faudrait une enquête sérieuse sur les revenus réels des familles" En outre, les demandes de raccourcissement des délais d'attribution et de renouvellement de la carte Vitale sont nombreuses. Ensuite, la lisibilité des droits semble poser problème à de nombreux généralistes. Ils souhaiteraient une lecture plus facile des droits des bénéficiaires : " il faudrait une indication claire sur la carte Vitale et les logiciels de lecture de la validité ou non de la couverture CMU" a.2) contrôle de la consommation médicale et limite des abus Le thème du contrôle de la consommation médicale est très fréquemment évoqué dans les demandes d'aménagements administratifs ou réglementaires. Il s'agit d'une part, selon les médecins, de rationaliser la consommation en développant la pratique du "médecin référent" : " les bénéficiaires de la CMU doivent être tenus d'avoir un médecin référent" D'autre part, certains médecins souhaiteraient responsabiliser les patients par un minimum de participation financière : " est-ce que la participation financière (même minime) ne serait pas un moyen de responsabiliser le patient ?" Ensuite, afin de limiter le nomadisme médical, certains médecins estiment qu'une traçabilité de la consommation médicale est nécessaire : " afin de limiter le nomadisme, il faudrait inscrire les consultations sur la carte Vitale" Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 116 a.3) simplification Les observations des praticiens portent sur deux points : la généralisation de la carte Vitale et les remboursements. La généralisation de la carte Vitale est un thème qui revient de manière récurrente dans les commentaires des médecins : " il faut une carte Vitale pour tous les CMU et supprimer les feuilles de soins papier" " le moins de paperasse possible !" Le raccourcissement des délais de remboursement est très fréquemment cité. Il semble que ce soit là l'une des demandes importantes des généralistes. a.4) information administrative plus riche De nombreux commentaires concernent une demande de diffusion plus importante d'informations. Selon les médecins, cette information doit être orientée en direction des patients (par exemple sur le bon usage du médecin, et notamment du médecin de garde) mais aussi en direction du praticien (sur les obligations de prise en charge par exemple). b) Dentistes Les dentistes orientent leurs souhaits de modification autour de 3 thèmes : une prise en charge plus importante du tarif de certains actes et notamment des prothèses, l'attribution de la CMU, la simplification administrative. b.1) prise en charge des prothèses Le déplafonnement des prothèses est l'un des aménagements les plus fréquemment cités : " il faut une amélioration du coût des prestations. On ne peut pas poser des prothèses à 2500 F (fabriquées pour 1700 F) et fournir un plateau qui coûte beaucoup en charges financières pour tenir la qualité (qui elle, est payée par les autres patients)" b.2) attribution de la CMU Comme les généralistes, les dentistes sont nombreux dans leurs commentaires à demander un contrôle plus strict de l'attribution de la CMU. b.3) simplification administrative La demande majeure des dentistes concerne les délais de remboursement. Ceux-ci sont en effet jugés trop longs, provoquant des problèmes gestion. " il faut simplifier la paperasse et augmenter la rapidité des règlements (on est pas des banquiers)" Il est à noter que les médecins généralistes, s'ils constatent également des lenteurs dans les remboursements, n'évoquent pas le sujet de manière aussi récurrente et aussi insistante que les dentistes. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 117 2- Au niveau des relations avec les structures sanitaires et sociales concernées a) Médecins généralistes Rares sont les médecins généralistes qui n'évoquent pas des souhaits d'améliorations. Ces dernières concernent trois thèmes : la nécessité d'un référent identifié, une meilleure coordination, une accélération des remboursements. a.1) Nécessité d'un référent identifié Les médecins évoquent à de nombreuses reprises la nécessité de disposer d'un interlocuteur identifié non seulement à la CPAM mais aussi au sein des services sociaux. Pour de nombreux médecins, il semble en effet que les relations avec l'Assurance Maladie soient marquées par des difficultés d'accès à l'information : " les services de la CPAM ne sont pas joignables" " où s'adresser quand une question se pose ou nous est posée par le patient ?" Aussi est-il fréquent que les commentaires des généralistes évoquent la nécessité de disposer d'un interlocuteur identifié à la CPAM : " qu'il existe réellement un répondant téléphonique. On me ballade de service en service" Certains médecins constatent un lien défectueux avec les services sociaux : " les liens avec l'assistante sociale sont complètement à revoir. Il n'y a aucun lien avec les assistantes sociales de la sécurité sociale" Or, la complexité des situations sociales rencontrées par certains praticiens nécessite, selon eux, un interlocuteur : " il faut une simplification avec un répondant local susceptible de débrouiller une situation sociale complexe" a.2) amélioration de la coordination des acteurs Certains commentaires pointent la nécessité d'un travail en réseau plus approfondi entre les médecins, les caisses et les services sociaux. Il s'agit notamment des cas difficiles ou des litiges : " il faut une meilleure coordination des structures en cas de litige" " il faut éclaircir le rôle de chacun" Il est à noter que, dans de très rares cas, certains médecins souhaitent être associés au processus d'attribution de la CMU ou du moins avoir la possibilité de contester cette attribution : " être un acteur de l'attribution de la CMU" Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 118 " avoir la possibilité de contester l'octroi d'une CMU lorsque le train de vie d'une famille n'est pas en rapport avec les ressources déclarées" a.3) accélération des remboursements Certains généralistes souhaitent une accélération et une simplification des procédures de remboursement. b- Dentistes Les commentaires des dentistes abordent les mêmes thèmes que les généralistes avec néanmoins une insistance plus prononcée sur l'amélioration des remboursements. b.1) nécessité d'un interlocuteur identifié à la CPAM Les commentaires des dentistes sont identiques à ceux des généralistes. b.2) amélioration de la coordination entre praticiens, structures sociales et CPAM Les dentistes, comme les généralistes, abordent également le thème de l'amélioration de la coordination entre praticiens, structures sociales et CPAM. b.3) amélioration de la régularité et des délais de remboursement Ce point se retrouve dans de très nombreux commentaires de dentistes. Il semble que ce soit une demande extrêmement forte, comme cela a déjà été évoqué. b.4) modification du système de prise en charge C'est le seul point qui différencie les commentaires des dentistes de ceux des médecins. La possibilité de disposer de plus de souplesse dans le dépassement du plafond de remboursement est un thème qui revient fréquemment dans les commentaires des dentistes : "il faudrait revenir à un système de gratuité des soins et, à côté de cela, un complément d'attribution d'une aide financière pour les prothèses sous contrôle d'un organisme social pour étudier chaque dossier au cas par cas" Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 119 SYNTHESE DE L'ENQUETE AUPRES DES PROFESSIONNELS DE SANTE LIBERAUX L'enquête conduite auprès de 200 généralistes et 116 dentistes (soit environ 50% de ceux qui avaient été inclus dans l'échantillon aléatoire de 675 professionnels), permet de dresser un premier constat de la perception qu'ont ces acteurs de santé du dispositif de CMU. 1 - Recours aux soins constaté par les professionnels libéraux ! Un volant d'activité CMU hétérogène Pour la plupart des généralistes comme des dentistes (60% environ), la part des patients bénéficiaires de la CMU parmi l'ensemble de la clientèle est estimée à 1 à 10% (2 patients au maximum par jour) ; les autres se distinguent en un groupe de professionnels qui ne donnent qu'exceptionnellement des soins à ce public (un praticien sur six, aussi bien chez les dentistes que chez les généralistes) et un groupe de professionnels plus régulièrement confrontés à ce public (le quart de chacune des deux catégories). Dans ce dernier groupe, se distinguent 8% des généralistes et des dentistes pour qui les bénéficiaires de la CMU représentent plus de 20% de la clientèle. Ceux-ci se retrouvent presqu'exclusivement dans des secteurs très populaires : environ 50% des généralistes et 40% des dentistes exerçant dans ces secteurs ont un tel volant d'activité CMU. ! Une évolution du recours Plus des deux tiers des généralistes et des dentistes attestent d'une augmentation du nombre de bénéficiaires de la CMU par rapport au nombre de bénéficiaires de l'ancien dispositif d'aide médicale. Pour plus du quart des praticiens en capacité de porter un jugement, cette évolution est nette. ! Une augmentation de la fréquentation portant sur plusieurs populations Les généralistes et les dentistes pointent de la même manière les adultes et les jeunes. L'augmentation du recours des enfants est plus souvent signalée par les médecins que par les dentistes. Enfin, un praticien sur cinq relève une augmentation de la fréquentation des personnes très précarisées. ! Des recours médicaux pour des motifs non spécifiques Les généralistes pointent essentiellement comme motif médical de consultation les pathologies infectieuses, les problèmes de santé mentale et la pédiatrie (souvent, là encore, pour des problèmes infectieux). ! Des recours dentaires souvent motivés par l'urgence, un mauvais état bucco-dentaire et la nécessité d'une restauration prothétique Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 120 2 - Jugement sur le fonctionnement de la CMU et son acceptabilité a - Evolution par rapport à l'ancien système ! Une amélioration du dispositif pour le patient bien repérée par les médecins Une amélioration est bien repérée au niveau des contraintes administratives (60% des médecins, soit les trois quarts de ceux qui se prononcent), un peu moins nette en ce qui concerne la prise en compte de la dignité de la personne (moins de 60% de ceux qui se prononcent) et les tarifs de remboursement (50%). La plupart des autres qui expriment une opinion ne voient aucun changement notable, très rares sont ceux qui parlent de dégradation. ! Des dentistes plus réservés quant à l'intérêt de la CMU pour le patient par rapport à l'ancien système Pour les tarifs de remboursement en particulier, le tiers de ceux qui se prononcent estiment qu'il y a eu dégradation, soit la même proportion que ceux qui estiment que la CMU a apporté une amélioration. Les opinions négatives sont particulièrement fréquentes en Isère. ! Une amélioration pour le praticien beaucoup moins nette aux yeux des médecins Ceux-ci apprécient l'amélioration intervenue au niveau des délais de remboursement (60% de ceux qui se prononcent) mais ne sont qu'une minorité à considérer que la CMU est plus favorable en matière de contraintes administratives (moins de 50%), de relations médecin-malade (33%), de relations avec les acteurs sociaux (moins de 20%). Cependant, la proportion de médecins estimant qu'il y a eu dégradation reste assez faible (cependant, près de 20% des médecins qui portent un jugement considèrent que la CMU est moins performante au niveau des contraintes administratives). ! Des dentistes très critiques quant à la performance du dispositif vis-à-vis du praticien Parmi ceux qui expriment une opinion, plus de 50% jugent la CMU moins performante en matière de délais de remboursement (ils sont moitié moins nombreux à être d'un avis contraire), 70% la jugent moins performante au niveau des contraintes administratives et ceux qui jugent qu'elle a contribué à améliorer les relations entre le praticien et son patient ou les acteurs sociaux sont moins nombreux que ceux qui pensent qu'elle a contribué à les détériorer. b - Jugement sur le fonctionnement actuel de la CMU et difficultés rencontrées ! Néanmoins, un jugement positif des médecins sur le fonctionnement de la CMU En effet, près de 90% jugent ce fonctionnement satisfaisant pour le patient (40% très satisfaisant) et environ 60% le jugent satisfaisant pour le médecin (10% très satisfaisant). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 121 ! Mais un jugement plutôt négatif, voire franchement négatif de la part des dentistes Pratiquement la moitié d'entre eux estiment que le système fonctionne plutôt mal pour le patient et environ 85% pensent qu'il fonctionne plutôt mal pour le praticien (très mal pour 60%). ! Des difficultés fréquemment évoquées par les médecins et, surtout, les dentistes Pour les médecins, il s'agit plutôt de difficultés relatives (moins de 20% évoquent des difficultés réelles). Il n'en va pas de même pour les dentistes qui sont 80% environ à pointer l'existence de difficultés et près de 60% à les considérer comme réelles pour ce qui est de la complexité administrative et des tarifs de remboursement, 50% environ pour ce qui est des délais de remboursement. ! Des difficultés relationnelles non exceptionnelles Le tiers des médecins et les deux tiers des dentistes pointent l'existence de difficultés relationnelles avec des bénéficiaires de la CMU, environ 10% des premiers et 30% des seconds les qualifient de réelles. ! Un impact sur la pratique professionnelle peu perceptible Hormis la diminution des actes gratuits (pointée par les deux tiers des médecins et le tiers des dentistes et considérée comme une avancée réelle par le tiers des premiers mais seulement 10% des seconds), les autres éléments explorés sont beaucoup moins souvent mis en avant (seuls 25 à 30% des médecins et 20% des dentistes relèvent une avancée de la CMU à ce niveau et seule une toute petite minorité y voit une avancée réelle). Ce constat vaut pour l'élargissement du profil de la clientèle, l'évolution des relations avec l'Assurance Maladie d'une part, les acteurs sociaux d'autre part, une meilleure préparation des sorties d'hospitalisation. c - Impact sur la prise en charge des patients ! Un impact indéniable souligné par les médecins Une majorité de médecins attestent d'un certain impact : plus des trois-quarts évoquent un recours plus fréquent pour exprimer un mal-être et les deux tiers évoquent des consultations plus précoces, la venue de personnes non prises en charge jusque-là, un meilleur suivi, une possibilité de rattrapage de soins, une orientation facilitée vers le spécialiste. Ils sont moins nombreux (moins de 50%) à considérer que la CMU peut jouer un certain rôle sur l'observance des traitements. Toutefois, si l'on ne considère que les praticiens voyant un impact certain de la CMU, les chiffres observés sont beaucoup moins élevés et n'atteignent 50% que pour le premier point. Pour les autres points, la proportion se situe entre 30% et 40% et, sur le dernier point, elle n'est que de 20%. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 122 ! Un impact moins net pour les dentistes La moitié d'entre eux considèrent que la CMU constitue une avancée pour le venue de personnes jusque là non prises en charge et pour la possibilité de rattrapage de soins, mais seuls 20% à 25% y voient une avancée certaine. Ils sont deux fois plus nombreux à considérer que la CMU joue un rôle sur la précocité de la consultation et sur le suivi. ! Un impact mieux perçu dans les quartiers populaires Sur tous ces points, les chiffres relevés chez les médecins et dentistes exerçant dans des secteurs défavorisés sont sensiblement plus élevés. d - Limites, faiblesses, dérives éventuelles ! La persistance d'une population non couverte malgré la CMU Près de la moitié des médecins et 20% des dentistes déclarent avoir rencontré des personnes ne disposant d'aucune couverture médicale (75% des premiers et 25% des seconds font cette réponse dans les quartiers très populaires). Toutefois, la plupart du temps, il s'agit de quelques personnes seulement. ! La persistance de problèmes financiers susceptibles de limiter la qualité des soins (chez les bénéficiaires de la CMU et chez les autres) 20% des médecins et 70% des dentistes déclarent être régulièrement confrontés à ce problème chez des bénéficiaires de la CMU. Ce constat est encore plus fréquent chez des personnes qui ne bénéficient pas de la CMU puisqu'il est évoqué par 50% des médecins et 70% des dentistes. ! Une opinion subjective sur les critères d'attribution de la CMU assez critique chez les médecins, davantage encore chez les dentistes Parmi ceux qui expriment une opinion, peu nombreux sont ceux qui considèrent que la CMU ne couvre pas assez de gens. Beaucoup plus nombreux sont ceux qui pensent l'inverse : c'est le cas de plus du tiers des généralistes et de près de 60% des dentistes. ! L'observation de comportements jugés abusifs Les deux tiers des médecins et des dentistes considèrent que, comparativement aux autres patients de leur clientèle, les bénéficiaires de la CMU sont plus fréquemment à l'origine d'un recours abusif ou de demandes abusives. La moitié de ceux-ci (soit le tiers de l'ensemble des praticiens de chacune des deux catégories) considèrent ces abus beaucoup plus fréquents. Ce constat est aussi souvent pointé par les praticiens exerçant dans des secteurs défavorisés que par les autres. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 123 e - Jugement global sur la CMU ! Malgré les critiques, un jugement global très positif des médecins mais beaucoup plus réservé des dentistes L'initiative est jugée intéressante par 80% des généralistes et seulement 35% des dentistes qui expriment une opinion (très intéressante par respectivement 30% et 6%). A l'opposé, 20% des premiers et 65% des seconds la jugent contestable (très contestable pour 35% des dentistes). ! Des effets positifs mis en avant dans les commentaires des praticiens Sont soulignés l'universalité, la facilitation de l'accès aux soins, la régularité des soins et une meilleure prise en charge, le respect de la dignité, la facilité d'utilisation, l'assurance du paiement pour le praticien. ! Des effets négatifs plus fortement encore pointés Déresponsabilisation (avec surconsommation chez certains), assistanat, demandes abusives (visites à domicile, visites de nuit), désinvestissement dans le traitement, nomadisme médical, tricheries suspectées… ! Des lacunes du dispositif soulignées dans certains commentaires Difficultés, quelquefois signalées, au moment du renouvellement des droits, information insuffisante du public, couverture insuffisante de certains actes (en particulier prothèses dentaires), longueur des délais de remboursement (fréquemment et fortement dénoncée par les dentistes), difficulté dans les relations avec les caisses… ! Des effets "pervers" Déséquilibre dénoncé entre les personnes qui bénéficient de la CMU et celles qui, bien qu'ayant des revenus modestes, ne peuvent y prétendre. f - Besoins en matière d'information et de soutien ! Une information des praticiens perfectible Le tiers environ des libéraux interrogés se considèrent correctement informés sur le dispositif CMU, la plupart des autres disent ne l'être que "plus ou moins", 15% déclarent l'être mal. De même, le tiers d'entre eux expriment un souhait d'informations complémentaires (remboursements, critères d'attribution, renouvellement, sortie du dispositif). ! Des besoins exprimés par certains en termes de soutien 20% des médecins et 10% des dentistes expriment un tel souhait, le plus souvent sous forme de formation, quelquefois de groupes de parole ou de matériel "pédagogique" pour les patients. Certains expriment également le souhait de disposer d'un référent à la CPAM. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 124 3 - Souhaits exprimés ! Des souhaits exprimés au niveau administratif ou réglementaire Certains commentaires pointent la nécessité d'un contrôle plus strict des ressources, d'un raccourcissement des délais (attribution, renouvellement), d'une meilleure lisibilité, d'un contrôle de la consommation et des abus, d'une simplification administrative, d'un meilleur retour d'information. D'autres, nombreux chez les dentistes, soulignent la nécessité d'une meilleure prise en charge des prothèses et, sur un autre plan, d'une accélération des remboursements au praticien, d'une plus grande souplesse dans le dépassement du plafond de remboursement. ! Des souhaits exprimés au niveau des relations avec les structures sanitaires et sociales Les commentaires sont ici beaucoup moins nombreux : nécessité d'un référent à la CPAM et, d'une manière générale, meilleure "accessibilité" de la CPAM, amélioration de la coordination des acteurs. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 125 -CAPPROCHE QUALITATIVE AUPRES DES INSTITUTIONS Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 126 I - RAPPEL DE LA METHODE Différentes institutions ont été sollicitées afin de connaître leur perception du dispositif CMU, ses points forts et ses limites. A chacune, une grille qualitative semi-structurée a été adressée par voie postale. En ont été destinataires 25 institutions des 3 départements étudiés : - les directeurs des 3 DDASS, les directeurs des services sociaux des 3 Conseils Généraux, les directeurs des 3 CPAM concernées, les responsables des 2 caisses CMR concernées (caisses des artisans, commerçants, professions libérales), - les responsables de 5 Mutuelles (2 par département) ayant un volant d'activité CMU relativement important, - les directeurs de 6 CCAS offrant une diversité de situation : grande ville, banlieue populaire, banlieue à population diversifiée, petite ville. Six semaines après l'envoi, 10 grilles ont été retournées : 3 CPAM, 2 DDASS, 1 MSA, 2 CMR, 2 Mutuelles. Les Conseils Généraux et les CCAS seront donc absents de l'analyse. Les thèmes abordés pouvaient différer sensiblement d'une institution à l'autre, aussi la présentation distinguera-t-elle les types d'organismes interrogés. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 127 II - ASSURANCE MALADIE Les régimes de l'Assurance Maladie obligatoire ont été sollicités. Trois CPAM, deux CMR (régime des professions indépendantes) et une MSA (régime agricole) constituent l'échantillon sur lequel portera l'analyse. Le régime des travailleurs salariés sera distingué des deux autres. A - Les Caisses Primaires d'Assurance Maladie 1- Impact de la CMU sur l'organisation et le fonctionnement de la Caisse a) Modification de l'organisation et du fonctionnement Embauche et redéploiement Deux types de politiques de gestion du personnel ont été mis en place par les caisses interrogées pour la mise en œuvre de la CMU. La première consiste en un redéploiement des agents confirmés dans le cadre du dispositif CMU. La seconde consacre l'émergence d'un métier spécifique et a nécessité un recrutement particulier. - un redéploiement d'agents confirmés pour l'accueil et l'instruction des dossiers CMU La première politique consiste à recruter des agents supplémentaires pour des tâches de saisie et des prestations simples et à redéployer des agents ou des techniciens retraites expérimentés vers les tâches d'accueil et d'instruction des dossiers CMU. Cette politique concerne deux caisses sur trois. - un recrutement spécifique La seconde politique est radicalement différente. En effet, il s'agit de recruter du personnel spécifiquement pour l'accueil des publics CMU et l'instruction des dossiers en les intégrant à un "service de lutte contre les exclusions". Les personnes recrutées, en l'espèce des emplois jeunes, ont suivi une formation de six mois et évoluent vers un type de métier spécifique à l'accueil et à l'instruction des dossiers CMU. Cette politique concerne uniquement la troisième caisse. Formation spécifique Les trois caisses ont mis en place une formation de leur personnel à la CMU en interne. Pour l'une des caisses, le personnel concerné est un personnel confirmé (affecté à la CMU) tandis que dans une autre, il s'agit de toute personne intégrant à part entière les activités d'accueil. Ces formations font l'objet, pour deux des trois caisses, d'une réévaluation en fonction des modifications réglementaires. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 128 Redéploiement territorial Deux caisses ont renforcé leurs permanences extérieures. Pour l'une, ce renforcement a uniquement eu lieu pendant la montée en charge du dispositif. En revanche, l'autre a réaffecté du personnel dans les centres situés dans des circonscriptions où existe une forte densité des bénéficiaires de la CMU. La troisième caisse n'a ni créé de nouveaux sites, ni renforcé d'autres sites existants. b) Eléments de diagnostic Une seule des caisses s'est basée sur un diagnostic préalable afin d'opérer ces réorganisations. Il s'agit de la "connaissance statistique de la répartition des bénéficiaires de l'Aide Médicale Départementale et celle des zones les plus touchées par la précarité". c) Nombre d'agents et proportion parmi le total travaillant à l'accueil du public CMU Les proportions des agents travaillant à l'accueil du public CMU diffèrent grandement d'une caisse à l'autre. Pour l'une, elle s'élève à 50 % auxquels s'ajoutent les emplois jeunes précédemment cités, pour une autre à 11 % environ. La troisième précise que l'ensemble des techniciens ont été formés et que ces affectations dépendent des besoins. d) Existence de guichets spécifiques pour l'accueil des publics CMU Il existe, selon les caisses, des systèmes différents. Des guichets spécifiques suivant les flux Deux caisses sur trois ont mis en place un système d'accueil spécifique au moment de la montée en charge du dispositif et du renouvellement des droits. En dehors de ces périodes, l'accueil est effectué par tous les techniciens. Pour l'une, il convient d'ajouter que seuls les emplois jeunes reçoivent spécifiquement, tout au long de l'année, le public CMU. Guichets spécifiques pour la constitution des dossiers posant problème L'une des caisses pratique un accueil spécifique systématique pour l'examen des ressources en fonction de la complexité des dossiers. Sinon, le même système est appliqué que dans les autres caisses. e) Spécialisation des agents travaillant aux guichets spécifiques CMU L'une des caisses pratique la rotation du personnel ; les deux autres ont plutôt mis en place une spécialisation des agents. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 129 f) Autres modalités d'organisation Deux caisses ont mis en place des référents CMU (un cadre et un "technicien renfort") tandis que la troisième utilise comme référent toutes les personnes ayant participé au dispositif depuis sa mise en place. g) Réflexion sur la fonction accueil Les trois caisses font état de modifications de la fonction accueil dues à l'instauration de la CMU. "La fonction accueil a été très 'bousculée' par l'instauration de la CMU". L'une des caisses précise que l'augmentation de la charge de travail s'élevait à 17 % en 2000 et qu'elle s'est stabilisée à 6 % en 2001. La réflexion sur la fonction accueil a fait l'objet de modalités différentes suivant les caisses. Pour l'une, elle a effectivement eu lieu au bout de deux ans d'application de la CMU. La seconde précise que cette réflexion avait été anticipée par l'affectation d'agents motivés par la CMU. La troisième indique que la réflexion sur l'accueil avait débuté avant la mise en place de la CMU et s'intègre dans une démarche globale qui consiste à "personnaliser" l'accueil. Deux des trois caisses notent que les difficultés ont pu être résorbées par la forte implication du personnel d'accueil. h) Besoins spécifiques des agents travaillant à l'accueil des publics CMU Deux caisses sur trois font état de besoins spécifiques en matière d'accueil des publics CMU. L'une d'entre elles précise ces besoins : problèmes de compréhension, examen de la situation du demandeur et conséquences de l'effet de seuil. Problèmes de compréhension Le problème de la compréhension du langage est évoqué. "La langue est souvent un obstacle dans la relation entre le demandeur et le chargé d'accueil". Examen de la situation sociale du demandeur Le second problème évoqué concerne l'examen de la situation du demandeur. "La complexité des situations sociales et familiales de certains demandeurs de CMU (chômage, emploi en CDD, période de RMI, familles recomposées) impliquent des questionnements qui font appel à beaucoup de vigilance de la part des personnes en situation d'accueil et nécessitent un savoir-être". Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 130 Conséquences de l'effet de seuil La caisse fait état de difficultés concernant la gestion des incompréhensions, de la part des demandeurs, consécutives à l'effet de seuil. "Les conséquences des effets de seuil génèrent beaucoup d'incompréhension de la part du public (surtout celui concerné par les minima sociaux) et les difficultés sont croissantes lorsque le droit à une complémentaire gratuite est supprimé (sortie du dispositif). i) Possibilités offertes aux agents en réponse à ces besoins Les réponses apportées à ces besoins sont différentes suivant les caisses. Deux des trois caisses ont mis en place des formations axées sur la communication orale et l'accueil des publics difficiles. Pour l'une, cette formation préexistait à la CMU tout en notant qu'elle ne permet pas de surmonter toutes les difficultés. L'autre précise qu'une action sur trois jours a été mise en place avec évaluation et point semestriel. La troisième indique que ce type de formation s'intègre dans la réévaluation régulière des agents d'accueil. 2- Aides complémentaires accordées par la caisse a) Intervention de la caisse auprès de bénéficiaires pour des aides financières complémentaires destinées à couvrir certains frais non ou mal pris en compte par la CMUC Les trois caisses interviennent uniquement pour des frais engagés hors panier de biens. Le montant de ces aides varie d'une caisse à une autre. L'une d'entre elles précise que le montant des aides accordées par l'ASS à des bénéficiaires de la CMU s'élève à plus de 20 % du montant des aides totales tandis qu'une autre note que les demandes de ce type ont été peu nombreuses. b) Evolution de la position des caisses Deux caisses apportent des informations à ce sujet et leur implication est variable. L'une précise que l'implication de la caisse a diminué avec l'application de la CMU et l'autre qu'elle a, au contraire, augmenté entre le début de la mise en place de la CMU et la période actuelle. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 131 c) Actions des caisses en direction des publics non bénéficiaires de la CMU (effet de seuil) Les trois caisses ont mis en place un système d'aide à la mutualisation pour les bas revenus. Il s'agit, dans les trois cas, d'aider les bas revenus à l'acquisition d'une protection complémentaire. Les modalités d'acquisition et le montant de cette aide varient d'une caisse à l'autre. La première précise que ces sommes sont faibles à l'heure actuelle. La seconde a mis en place une aide annuelle s'élevant à 152 € (990 F) pour les demandeurs rejetés de la CMUC en 2000 et 2001 et dont les revenus sont compris entre le plafond de la CMU et un maximum de 615 € (4000 F). La troisième évoque une aide de 90 € par adulte et 130 € par enfant. d) Evolution de la position et de l'implication des caisses dans la prise en compte de l'effet de seuil par rapport à la période de l'aide médicale départementale d'une part, et par rapport au début de la mise en place de la CMU d'autre part Evolution par rapport au système de l'AMD Deux caisses notent une diminution de leur implication par rapport à la période précédant la mise en place de la CMU. La prise en compte de certains soins dans le panier de biens de la CMU a conduit à une baisse des demandes. La troisième n'apporte pas de précisions. Evolution par rapport au début du dispositif CMU Deux caisses précisent que leur implication a évolué depuis le début du dispositif. L'une a mis en place un système d'aide à la mutualisation en octobre 2001 alors que ce dispositif a fonctionné dès le début de l'application de la CMU pour l'autre. En revanche, la caisse qui assurait l'aide à la mutualisation dès 2000 a augmenté le plafond pour l'octroi de cette aide, ce qui n'a pas entraîné, pour autant, une augmentation du nombre de demandes des bénéficiaires (le taux de bénéficiaires de cette mesure par rapport au nombre d'ayants droit potentiels se situe autour de 25%). e) Participation des caisses à une réflexion interinstitutionnelle départementale sur l'effet de seuil L'engagement des acteurs institutionnels départementaux à une réflexion sur l'effet de seuil aux côtés des CPAM est variable. Deux des trois caisses précisent que malgré les sollicitations, les Conseils Généraux concernés ainsi que les CCAS se sont désengagés. La troisième précise que cette réflexion a bien eu lieu et qu'elle a réuni les CCAS, le Conseil Général et la Mutualité. En revanche, les trois caisses constatent qu'aucun partenaire, si ce n'est les mutuelles, n'ont souhaité participer financièrement à l'action d'aide à la mutualisation. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 132 3- Partenariat mis en œuvre autour de la CMU a) Politiques de communication mise en oeuvre par les caisses pour la mise en place de la CMU Les trois caisses ont mis en place des politiques de communication avec les structures sociales. Une seule d'entre elles distingue la période précédant la mise en place de la période d'application. Les actions diffèrent sensiblement selon les partenaires à qui elles s'adressent. Communication en direction des CCAS et autres structures sociales Les trois caisses ont mis en place des réunions d'information et de sensibilisation des structures sociales, certaines se déroulant dans les locaux desdites structures (certains CCAS et associations de maires ainsi que les directeurs territoriaux des conseils généraux). L'une des caisses précisent que les CCAS ont refusé de participer à ces réunions. Le guide relais CMU est cité, par une des caisses, comme le support de ces réunions avant la mise en place de la CMU Communication en direction des structures de soins Des réunions d'information et de sensibilisation dans les établissements où existent des PASS et des centres d'IVG ont été organisées par les CPAM. Au total, l'une des caisses évoque, pour ces deux types de partenaires, le chiffre de 17 réunions ayant rassemblé 1350 participants. Après la mise en place du dispositif, la même caisse a émis plus de 4000 affiches, 79500 dépliants et 20500 guides d'information. Communication en direction des professionnels libéraux Les moyens mis en œuvre par les caisses diffèrent. Deux des trois caisses ont envoyé des dépliants d'information aux professionnels (8500 plaquettes et dépliants ont été distribués par l'une des caisses). La troisième a informé les praticiens libéraux au cours des commissions conventionnelles paritaires locales. L'une des caisses ajoute que plus de 20000 affiches ont été envoyées dans les pharmacies afin d'informer le public après la mise en place du dispositif. b) Structures extérieures participant à la constitution des dossiers CMU Les trois caisses pointent un engagement déficient des structures extérieures dans l'aide à la constitution des dossiers. A titre d'exemple, l'une des caisses estime à 17 le nombre de structures agréées qui ont répondu favorablement lors des premières démarches de report des droits (juin 2000). Ces structures sont principalement les Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 133 guichets CASU mis en place par la DDASS, les services hospitaliers ainsi que les associations humanitaires et caritatives. L'une des caisses estime qu'elle assure parfaitement ce rôle sans l'appui de structures extérieures. c) Modalités d'information et de coordination mises en place avec ces structures relais Deux caisses font état d'un partenariat approfondi avec les structures relais. L'une a développé la pratique du référent en direction de ces structures, tandis que l'autre met en avant les contacts noués avec les acteurs travaillant auprès des publics précaires dans le cadre du PRAPS, notamment grâce au soutien de la DDASS. Il est à noter que cette dernière caisse actualise l'information de ses interlocuteurs sur le dispositif via un mailing systématique. La troisième évoque un partenariat avec la DDASS concrétisé par des réunions semestrielles. d) Désignation de référents CMU Les trois caisses évoque la mise en place de référents CMU afin de faciliter les contacts avec les structures extérieures. En outre, l'une des CPAM a créé une structure spécialisée qui joue un "rôle d'interface" auprès des centres de sécurité sociale et des différents interlocuteurs. Dans un cas, il s'agit d'un cadre dont le rôle est de superviser les agents chargés de la CMU et de répondre aux demandes téléphoniques des professionnels de santé notamment, dans l'autre, chaque centre dispose d'un référent CMU. La troisième caisse a désigné deux personnes. Il est à noter que dans deux cas sur trois, ces référents CMU ont la possibilité de se rendre auprès des structures sociales qui en expriment le besoin. e) Formations proposées à des correspondants extérieurs Deux caisses sur trois proposent des formations centrées sur la CMU aux partenaires extérieurs qui en font la demande. L'une des caisses précise que ces partenaires sont constitués par les PASS, certains hôpitaux et associations. Les points posant des difficultés pour les interlocuteurs extérieurs à la CPAM sont : le barème de ressources, le choix de l'organisme complémentaire, la complexité des situations sur le terrain, la différence entre la CMU et l'AM, la sortie du dispositif CMU… f) Mise en place d'un partenariat interinstitutionnel autour de la CMU Deux caisses évoquent l'existence d'un partenariat, plus ou moins développé suivant les situations. La troisième pointe l'inexistence d'un tel partenariat. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 134 Les partenariats évoqués sont nettement différents d'une caisse à l'autre. Pour l'une, il s'agit principalement de relations avec la DDASS et les mutuelles via la mise en place d'une convention. L'objet de ce partenariat est l'effet de seuil. La seconde fait état d'un partenariat étoffé avec la DDASS, le Conseil Général et les mutuelles. Ces relations sont ciblées sur certains points en fonction des partenaires institutionnels. Un comité de suivi de la CMU a été mis en place par la DDASS, ce qui a permis d'évoquer, avec l'ensemble des partenaires impliqués dans la CMU, les difficultés relatives à l'instruction des dossiers CMU complémentaire et de trouver des solutions concernant l'application pratique du dispositif. Second vecteur de partenariat, le PRAPS a permis, selon la caisse, de mettre en place un travail en réseau avec certaines associations ou entités socio-économiques impliqués dans la problématique des migrants. Troisième type de partenariat, les relations CPAM-Conseil Général sont évoquées et ont concerné la mise en place d'un circuit entre les Unités territoriales et la CPAM concernant l'Aide Sociale à l'Enfance. Enfin, le partenariat avec les mutuelles s'est construit autour de "l'aide à la mutualisation". g) Partenariat avec les acteurs de l'action sociale et de l'action sanitaire Seule une caisse fait état de ce type de partenariat. Les acteurs sont multiples. Il concerne les PASS et s'organise autour de réunions régulières et de la disponibilité des référents CMU. Ensuite, la caisse évoque la mise en place d'une convention avec le service social de la CRAM. L'objet de ce travail en réseau est la mise en place d'une coordination des actions engagées en matière d'étude de la situation sociale et du besoin de l'assuré ainsi que de l'ouverture d'un droit. Enfin, une rencontre entre un référent CMU et une structure servant de passerelle entre la rue et l'hôpital a également eu lieu. h) Objets du partenariat Les difficultés exprimées par les acteurs sanitaires et sociaux sont liées à l'accès au droit de bénéficiaires en grande détresse dont la situation sociale paraît inextricable. Les besoins se font particulièrement sentir en situation d'urgence. "La CPAM met en œuvre, avec la collaboration des partenaires, toute action permettant de favoriser l'accès aux droits (…) permettant de lever les obstacles d'un accès aux soins". Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 135 4- Opinions sur la performance du dispositif a) Opinions sur la performance du dispositif à partir de retour d'informations Quatre points sont développés : les modalités de constitution des dossiers, l'instruction, la prolongation des droits, la persistance de personnes sans couverture sociale. Modalités de constitution des dossiers Deux CPAM développent ce point. L'une des caisses évoque l'insuffisance du relais institutionnel concernant l'accompagnement de la personne dans la démarche d'accès au droit. La seconde évoque des difficultés persistantes dans la constitution des dossiers suivant la complexité de la situation du demandeur (familles nombreuses à ressources multiples). Ces faiblesses résident dans la difficulté de remplissage des imprimés et l'absence de pièces justificatives. La caisse note que les structures relais ainsi que les services de la CPAM rencontrent ce type de difficultés. Instruction des dossiers L'ensemble des trois caisses note que les performances d'instruction des dossiers sont bonnes (20 jours en moyenne pour la première, 90% des dossiers traités en un mois pour la seconde, 35 jours en moyenne pour la troisième). En revanche, selon une caisse, les ouvertures de droits en urgence sont problématiques. Pour l'une des caisses, les délais d'instruction sont ressentis comme satisfaisants par l'ensemble des partenaires, et notamment associatifs. Modalités de prolongation des droits Deux caisses évoquent la précipitation et la désorganisation des modalités de mise en place des reports des droits. En effet, pour l'une, les reports de droits successifs ont eu pour conséquences le maintien dans le dispositif des personnes dont les revenus sont supérieurs au barème entraînant ainsi des inégalités. La seconde note que "les modalités de prolongation des droits ont été, jusqu'à présent, effectuées dans l'urgence avec une communication insuffisante auprès des assurés concernés". Persistance de personnes sans couverture maladie Les trois caisses font état de la persistance de personnes sans couverture maladie ou ayant des difficultés d'accès au droit. Pour l'une, il s'agit notamment de RMIstes ayant déménagé, ou encore de jeunes habitant chez leurs parents et, de ce fait, intégrés au foyer fiscal. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 136 La troisième note qu'une action d'accompagnement aux droits est actuellement menée en collaboration avec le service social de la CRAM, une mission locale, et le service ASS. L'une des caisses évoque, au travers de la remontée d'information, les difficultés et les incompréhensions des demandeurs concernant le seuil des ressources qui ne permet pas de prendre en compte l'ensemble des minima sociaux. b) Avantages et inconvénients comparés de la CMU et de l'AMD Selon les caisses, si la CMU représente une avancée par rapport à l'AMD du point de vue de la facilité d'accès au droit et à certains soins, elle a occasionné des difficultés, notamment en termes d'effet de seuil et d'acceptation par les professionnels de santé. Un accès au droit et à certains soins facilités Les trois caisses notent que la CMU représente une avancée par rapport à l'ancien système de l'AMD pour l'accès au droit. En outre, le concept de panier de biens n'existait pas, ce qui facilite la prise en charge, certes limitée, d'un certain nombre de soins. L'une des caisses note qu' "il n'y a plus de course aux financeurs pour les dépenses supérieures à la prise en charge". Barème d'attribution et exclusion d'une partie des bénéficiaires de l'ex AMD L'une des CPAM pointe le fait que le système AMD proposait un barème d'attribution plus élevé permettant d'intégrer une population plus large. Or, l'application de barèmes inférieurs a pour effet, selon elle, d'exclure une partie des bénéficiaires qui avaient auparavant des droits. A titre d'illustration, cette caisse évoque le fait que, une fois les reports de droits épuisés, le nombre de bénéficiaires de la CMU est passé, dans sa circonscription, de plus de 100 000 à 86 000. On assiste bien, selon cette caisse, à une sortie du dispositif de couverture complémentaire gratuite. Résistance des professionnels de santé à l'AMD et refus de soins Deux caisses sur trois pointent les difficultés d'acceptation de la CMU par les professionnels. L'une d'entre elles évoque, comme explication, le fait que "l'ancien usage des secours (AMD) et la liberté des tarifs ne les disposent pas à coopérer aujourd'hui encore". c) Comparaison CMU AMD Les caisses sont unanimes pour décrire les nombreux aspects positifs qu'a induits la mise en place de la CMU. Deux d'entre elles évoquent des aspects négatifs. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 137 Aspects positifs Les aspects positifs cités sont au nombre de deux : la simplification de l'accès au droit et la généralisation de l'assurance maladie, l'accès à certains soins. - Simplification de l'accès au droit et généralisation de l'assurance maladie L'ensemble des caisses souligne que la mise en place de la CMU a permis de simplifier l'accès au droit, notamment par l'affiliation sur critère de résidence, et l'homogénéisation de la réglementation sur l'ensemble du territoire. En outre, le fait d'être interlocuteur unique pour l'assuré est vécu comme une simplification par l'une des caisses. Les possibilités de contestation de l'assurance personnelle par le Conseil Général étaient vécues comme une complexité du système de l'ex-AMD. Une caisse évoque également la banalisation de l'accès à la protection complémentaire qu'a introduite la carte Vitale. Cette mesure a permis, par rapport au système de l'aide médicale, la diminution de la discrimination ressentie par les usagers. - accès aux soins Le second aspect positif évoqué par les caisses est la simplification de l'accès aux soins entraîné par le concept de panier de biens Aspects négatifs Deux aspects négatifs sont évoqués : l'effet de seuil engendré par le barème de ressources et le plafonnement de certains actes rendant difficile l'acceptation par les professionnels de soins. - Barème Ce point a déjà été évoqué. Cependant, l'une des caisses note que l'effet de seuil est d'autant plus problématique que le barème de ressources exclut certains minima sociaux de l'attribution de la CMU. - acceptation par les professionnels de santé Pour l'une des caisses, l'AMD était mieux acceptée par les professionnels que la CMU car cette dernière a instauré un système de plafonnement des actes et réduit la liberté de tarif des praticiens. d) Commentaires généraux Les commentaires généraux apportés en fin d'enquête font référence à deux problématiques : l'effet de seuil et les modalités d'application pratiques du dispositif. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 138 Effet de seuil Ce point est partagé par deux caisses sur trois. Il a déjà été abondamment évoqué. L'une des caisses note que le barème actuel des ressources écarte des personnes dont les revenus se situent en dessous de certains minima sociaux. Modalités d'applications pratique du dispositif. Une caisse précise que si la CMU constitue une avancée notable, ses modalités d'application pratiques (reports des droits, procédures de tiers payant coordonné) "ont souvent été annoncées, et donc appliquées, dans l'urgence". e) Amélioration du dispositif Les avancées possibles suggérées sont au nombre de deux : le lissage de l'effet de seuil par le système d'aide à la mutualisation et le complément de la prise en charge pour remédier au plafonnement de certains actes. Lissage de l'effet de seuil Deux caisses évoquent l'aide à la mutualisation pour les demandeurs dont les ressources se situent légèrement au dessus du plafond de revenus ainsi que pour les sortants du dispositif. Il est fait référence, à cet égard, à la mise en place d'une convention Etat/CNAMTS. Prise en charge partielle des dépassements Est également évoqué par une caisse le plafonnement de la prise en charge de certains soins. "La prise en charge concomitante d'une partie du reste à payer à la charge des assurés sur certaines dépenses de santé devrait faciliter l'accès de tous aux soins". En outre, cette caisse pointe la nécessité d'une information régulière des professionnels de santé pour une meilleure acceptation des publics et l'amélioration des relations avec les mutuelles afin d'instaurer des circuits d'échange plus transparents. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 139 B- Les régimes des professions agricoles (MSA) et indépendantes (CMR) Trois caisses MSA et CMR ont répondu aux questionnaires. 1- Impact de la CMU sur l'organisation et le fonctionnement des caisses a) Modifications entraînées par la CMU dans l'organisation des caisses Redéploiement et recrutement de personnel Les trois structures ont effectivement redéployé du personnel confirmé pour la gestion des dossiers de la CMU. Ce redéploiement s'est accompagné d'un recrutement dans deux cas sur trois. Pour l'une d'entre elles, ces agents redéployés ont intégré un "pôle social" gérant la CMU, le RMI, l'action sociale. Formation Les trois structures proposent des formations à leur personnel. Ces formations sont dispensées soit par un formateur de la CANAM (pour les CMR), soit en interne pour ce qui concerne les applications informatiques liées à la gestion des dossiers de la CMU. Les formations concernent les agents de liquidation et de l'accueil guichet. En outre, l'une des caisses a mis en place une séance de sensibilisation pour l'ensemble de son personnel. Redéploiement territorial Aucune des caisses n'a créé de nouveaux sites ou renforcé certains sites existants. b) Eléments de diagnostic pour opérer ces modifications Une seule caisse sur les trois fait référence à un élément de diagnostic. Il s'agit du nombre de bénéficiaires de l'AMD et de l'AME afin de définir le "stock". Toutefois, dans les trois cas, c'est l'importance du flux de gestion lors de la montée en charge du dispositif qui a dicté les réorganisations. c) Nombre d'agents travaillant à l'accueil du public Deux caisses répondent. Dans l'une, ce nombre s'élève à quatre agents, dans l'autre, un agent. d) Guichets spécifiques pour la CMU Aucune des trois caisses ne fait état de la création de guichets spécifiques au public CMU. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 140 e) Autres modalités d'organisation Aucune autre modalité d'organisation n'est évoquée par deux des caisses. La troisième évoque un recours possible pour les agents d'accueil, à un agent spécialisé dans les questions liées à la CMU. f) Réflexion sur la fonction accueil Une seule des trois caisses a mené une réflexion sur la fonction accueil dans le cadre de la CMU. Elle a abouti à la restructuration des locaux pour proposer un accueil physique par le pôle social mis en place par la caisse. g) Besoins en matière de soutien évoqués par les agents chargés de l'accueil du public CMU Seules deux caisses font état de besoins de ce type. La troisième précise qu'une formation préalable relative aux publics en difficulté avait "préparé le terrain". Les besoins évoqués par les deux autres caisses sont divers : des besoins en termes d'effectif et des besoins qualitatifs. Pour l'une, les besoins en matière de soutien ressentis par les agents sont surtout matériels et concernent l'effectif insuffisant lors des périodes de renouvellement des droits. La seconde fait état de besoins plus "qualitatifs" relatifs à l'évaluation des situations des assurés (détermination des ressources et composition de la famille). h) Réponses proposées pour ces besoins. Les caisses n'évoquent pas de réponse spécifique à ces besoins, excepté le recours au chef de service lorsqu'il s'agit de difficultés d'évaluation de la situation de l'assuré. 2- Aides complémentaires accordées par les caisses. a) Intervention des caisses auprès des bénéficiaires de la CMU pour des aides financières complémentaires Les trois caisses interviennent auprès des bénéficiaires et précisent les types d'aides accordées. Dans les trois cas, les aides sont ponctuelles et concernent principalement les problèmes auditifs, optiques ou dentaires. En outre, l'une des caisses intervient dans certains cas pour l'acquisition d'une complémentaire en participant aux cotisations, ce système étant également parfois appliqué à la sortie du dispositif CMU. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 141 b) Evolution de la position et de l'implication de la caisse relatives aux aides complémentaires Les trois caisses ont des positions très diverses. L'une, en effet, ne note pas d'évolution de son implication, le versement d'aides complémentaires existant déjà avant la mise en place de la CMU. Les deux autres évoquent une augmentation du montant de ces aides avec la montée en charge du dispositif CMU. c) Actions concrètes mises en place en faveur des personnes ne bénéficiant pas de la CMU Les trois caisses évoquent des actions destinées à lisser l'effet de seuil. Pour l'une, ces actions sont ponctuelles et au cas par cas avec examen des demandes individuelles par une assistante sociale. Les deux autres signalent une réflexion globale sur ce point avec la mise en place d'actions plus systématiques (convention de participation aux cotisations, mise en place d'un barème). d) Evolution de la position des caisses Les trois caisses signalent des évolutions de leur position par rapport d'une part à l'ancien système de l'AMD et, d'autre part, au début de la mise en œuvre de la CMU. Evolution par rapport au système de l'AMD. Les trois caisses soulignent aujourd'hui une implication plus forte dans les actions d'aide à l'acquisition d'une couverture complémentaire. L'une précise que si la caisse avait l'habitude d'intervenir pour la prise en charge de dépenses, les aides à l'acquisition d'une complémentaire n'existaient pas avant la mise en place de la CMU. Pour, les deux autres caisses, l'implication dans ce type d'aides a eu lieu avec la mise en œuvre du dispositif CMU. Evolution au cours de la période de mise en œuvre du dispositif. L'implication plus forte dans l'aide à l'acquisition d'une complémentaire, au fur et à mesure de la montée en charge du dispositif CMU, est soulignée par les trois caisses. La cause principale de cette évolution est l'augmentation du nombre de demandes, ce qui a entraîné, pour deux des caisses, une réflexion sur une intervention systématique à partir de la définition d'un barème de ressources. e) Participation des caisses à une réflexion interinstitutionnelle sur l'effet de seuil Deux des caisses évoquent une participation plus ou moins marquée à une réflexion interinstitutionnelle concernant l'effet de seuil. En effet, l'une des caisses CMR souligne l'existence d'un tel partenariat mis en place à l'initiative du Conseil Général et associant la CPAM et la MSA. En revanche, la caisse n'a pas souhaité s'y impliquer en raison de la mise en place de la convention entre l'Etat et la CNAMTS sur ce sujet. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 142 La seconde participe effectivement à des actions en cours avec l'URCAM d'une part et la DRASS d'autre part. 3- Partenariat mis en œuvre autour de la CMU a) Politique de communication mise en oeuvre par les caisses autour de la mise en place de la CMU Seule une caisse fait état de la mise en œuvre d'une politique de communication vers des partenaires institutionnels. Il est nécessaire de distinguer différents partenaires. En direction des travailleurs sociaux et des CCAS, la caisse a participé à des réunions d'information et de sensibilisation. En outre, les chambres consulaires, les caisses de vieillesse TNS et certaines structures associatives caritatives, à l'exemple des restaurant du cœur, ont été conviées à des formations spécifiques menées par la caisse. Des informations ont également été fournies dans les structures de soins avec lesquelles la caisse est en rapport. En revanche, aucune politique de communication n'a été mise en place en direction des professionnels libéraux. b) Existence de référents CMU Les trois caisses ont mis en place des référents CMU auprès des structures sociales et sanitaires. Les systèmes varient d'une caisse à l'autre. Dans la première, il s'agit de responsables de service prestations : un agent de direction ou l'expert CMU. Dans la seconde, il s'agit de deux agents appartenant à des services différents : un agent du service gestion ou un agent du service prestations dans une autre. Pour la troisième, il s'agit de responsables de services et à terme, cette fonction sera transférée vers les agents d'une cellule spécifique. Il est à noter que, dans une caisse, les référents varient suivant le type de structures considérées : il existe un référent dans le service gestion en direction des acteurs sanitaires et sociaux et un référent dans le service prestations en direction des professionnels libéraux. c) Formations spécifiques proposées à des partenaires extérieurs dans le cadre de la CMU Aucune des trois caisses n'évoque la mise en œuvre de formation en direction de partenaires extérieurs. d) Partenariat institutionnel autour de la CMU Seule une caisse fait part de l'existence d'un partenariat interinstitutionnel mis en place autour de la CMU au niveau du département. Il concerne l'effet de seuil, le renouvellement et le maintien des droits et le non respect des obligations réglementaires par les professionnels de santé. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 143 Seule l'une des deux autres caisses exprime un souhait relatif à cet aspect. Les points qu'elle souhaiterait aborder sont un bilan du dispositif, les relations entre les caisses et les partenaires sociaux, institutionnels et associatifs, et les relations avec les professionnels de santé. e) Partenariat mis en place avec les acteurs sociaux ou sanitaires Aucun partenariat n'a été formalisé par les trois caisses avec les acteurs sociaux ou sanitaires. 4- Opinions sur la performance du dispositif a) Opinions sur la performance du dispositif au vu des retours d'information Les trois caisses évoquent l'impression d'une bonne performance du système en matière d'accès aux soins mais deux d'entre elles soulignent des limites. Bonne performance du système en matière d'accès aux soins Les trois caisses évoquent la performance du dispositif quant à l'accès aux soins. En outre, l'une d'entre elles constate le respect des délais, la rareté des réclamations ainsi qu'un bon accueil. Points négatifs Les points négatifs ou les limites du dispositif sont évoqués par deux caisses mais diffèrent de l'une à l'autre. Pour l'une, il s'agit de difficultés liées à la complexité des imprimés CMU complémentaires. Ces dernières entraînent des retards lors des périodes de renouvellement. En outre, l'information des bénéficiaires lors des sorties du dispositif semble également poser problème. Pour la seconde caisse, deux limites principales ressortent. D'une part, la qualité du maillage du territoire est difficile à évaluer. Aussi, la caisse évalue-t-elle mal le nombre de bénéficiaires potentiels demeurant encore en dehors du dispositif. D'autre part, la "performance de l'outil de gestion" reste encore à améliorer. b) Diminution éventuelle des problèmes d'accès au droit et aux soins par rapport à l'AMD Une seule des trois caisses souligne une nette diminution des problèmes d'accès au droit. Selon elle, le nombre de bénéficiaires de la CMU a doublé par rapport à celui de l'AMD. En outre, l'amélioration de l'accès aux soins est également évoquée. Elle est favorisée par une plus grande qualité de la prise en charge des soins et l'application du tiers payant. Concernant l'accès au droit et aux soins, les deux autres caisses ne sont pas en mesure d'évaluer les changements apportés par la CMU par rapport au système de l'AMD Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 144 c) Appréciation des apports de la CMU par rapport à l'AMD. Deux caisses apportent des commentaires au sujet de l'évaluation des apports de la CMU par rapport au système de l'AMD. Si, pour les deux organismes, la CMU a apporté une homogénéisation des conditions d'accès et des aides, le plafonnement des ressources est ressenti comme moins favorable que celui de l'AMD. Une homogénéisation des conditions d'accès et des aides Les deux caisses soulignent le progrès constitué par l'homogénéisation des conditions d'accès au dispositif, ce qui le distingue effectivement de l'ancien système de l'AMD. En outre, les aides apportées aux bénéficiaires ne varient plus d'un territoire à un autre. Au total, selon elles, la CMU représente un système plus équitable pour l'ensemble des bénéficiaires que celui de l'AMD. Les critères d'attribution pour la CMU ressentis comme moins favorables que ceux de l'AMD Si l'homogénéisation a entraîné un traitement plus équitable des bénéficiaires, la CMU a également eu pour effet de limiter l'accès au dispositif par rapport au système de l'AMD en instaurant un plafond de ressources excluant certains minima sociaux. d) Commentaires généraux des professions agricoles et indépendantes Si les caisses perçoivent la CMU comme une avancée notable du point de vue de la généralisation de l'assurance maladie, les commentaires généraux mettent en avant un certain nombre de limites : les lourdeurs administratives et certaines difficultés persistantes. Les lourdeurs administratives Elles sont évoquées par deux des trois caisses. Elles revêtent différents aspects. Sont notamment soulignées la complexité des imprimés de demandes, les lenteurs rencontrées par les bénéficiaires lors des renouvellements, ainsi que les difficultés de gestion pour les caisses occasionnées par le traitement de dossiers relevant de situations complexes. Des limites persistantes. Les limites évoquées sont au nombre de deux : d'une part, la non acceptation du dispositif par certains médecins, et, d'autre part, l'effet de seuil et l'exclusion persistante de certains minima sociaux du barème d'attribution des ressources. e) projets d'amélioration du système Les caisses se perçoivent comme étant tributaires des projets nationaux mis en place par la CNAM et n'expriment pas de souhaits spécifiques. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 145 III - LES SERVICES DE L'ETAT Deux DDASS sur les trois sollicitées ont répondu au questionnaire. A - Rôle joué par les DDASS dans le dispositif CMU 1- Rôle actuel joué par les DDASS au sein du département dans le cadre du dispositif CMU Trois rôles majeurs sont évoqués par les DDASS : un rôle d'animation départementale, une fonction d'observatoire et une mission d'intervention dans le cadre du contentieux (CDAS). a) Rôle d'animation départementale du dispositif Les DDASS évoquent une forte implication dans la fonction d'animation en début de dispositif. L'une d'entre elles note que ce suivi est désormais assuré dans le cadre du comité de pilotage du PRAPS. b) Fonction d'observatoire du dispositif Les DDASS sont également impliquées dans une fonction d'observatoire du dispositif. L'une précise que cette fonction s'est affirmée au cours du temps et surtout des contacts qu'elle a pu tisser. La seconde insiste sur l'importance d'une telle fonction et définit également un rôle d'alerte. En outre, la fonction d'observatoire est également effectuée, pour la seconde, au moyen du suivi du contentieux. Toutefois, les DDASS n'évoquent pas la mise en place d'un observatoire formalisé, institué. c) Intervention dans le cadre du contentieux (CDAS) L'une des DDASS estime que l'intervention dans le cadre du contentieux constitue sa mission principale au sein du dispositif CMU. La seconde ajoute que ces interventions constituent également un "observatoire des dysfonctionnements". Les DDASS interrogées n'ont fait part d'aucun autre type de fonctions qu'elles auraient souhaité tenir dans le cadre du dispositif. 2- Evolution du rôle de la DDASS dans le futur De même n'ont-elles évoqué aucun souhait d'évolution de leur rôle dans le futur. 3- Effectif assurant le suivi du dispositif CMU au sein des DDASS L'effectif assurant le suivi du dispositif CMU varie d'une DDASS à l'autre. Pour l'une, ce suivi est assuré par trois agents, effectuant 1,2 ETP (2 cadres B et un cadre C). La seconde y affecte quatre agents correspondant à 3 ETP (un A, un B, deux C). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 146 Les tâches principales effectuées par ces agents sont l'instruction et la présentation des dossiers en CDAS. 4- Modification de l'organisation interne La CMU a entraîné une modification de l'organisation des DDASS. La principale cause est l'alourdissement de la charge de travail de la CDAS dû au nombre de recours relatifs aux dossiers CMU. Dans l'un des cas, cette charge de travail va conduire à un renforcement de l'effectif de la CDAS. B. Prise en compte de l'effet de seuil a) Réflexion éventuelle engagée départementaux sur l'effet de seuil entre les partenaires institutionnels Seule l'une des DDASS fait état de l'existence d'une telle réflexion associant, dans le cadre du COPIL CMU, le Conseil Général, la Mutualité, la CPAM et les principaux CCAS. Cette réflexion a été instituée par la DDASS mais demandée, à l'origine, par les hôpitaux. Cependant, selon le service de l'Etat, cette réflexion a trouvé ses limites et est remontée au plan national. b) Etat d'avancement de la réflexion Dans les deux cas, les DDASS évoquent les difficultés rencontrées pour faire avancer cette réflexion. Pour l'une, la principale difficulté est la méconnaissance du public CMU. c) Evolution de la position et de l'implication des DDASS dans la prise en compte de l'effet de seuil Les DDASS, tout en déplorant que l'effet de seuil soit plus marqué avec la CMU qu'avec l'ancien dispositif d'AMD, n'ont ni vu évoluer ni leur position, ni leur implication. Pour l'une, le désengagement des Conseils Généraux dans la délivrance d'aides ponctuelles ne peut être infléchi par les seules DDASS. C- Partenariat mis en œuvre autour de la CMU a) Partenariat institutionnel mis en place avec la CPAM autour de la CMU Le partenariat mis en place avec la CPAM est jugé qualitativement bon par les DDASS. Ces dernières estiment que les directives nationales sont un facteur qui le favorise. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 147 b) Objets principaux du partenariat avec les CPAM Les questions évoquées par les DDASS autour desquelles se développe le partenariat sont diverses. Ces questions peuvent relever du domaine administratif de routine ou concerner la recherche de l'amélioration de l'accessibilité et de la réactivité du dispositif. Un partenariat formalisé autour du fonctionnement en routine du dispositif CMU Il peut s'agir d'échange de pièces lors de l'instruction des recours devant la CDAS ou d'échanges informatifs. Une recherche de l'amélioration de l'accessibilité et de la réactivité du dispositif Les interventions de la DDASS auprès de la CPAM peuvent concerner également des problèmes plus ponctuels, relatifs à des populations précises. Il s'agit notamment des réfugiés par exemple. c) Jugements portés sur la communication de la CPAM autour de la CMU Les jugements portés par les DDASS sur la communication de la CPAM autour de la CMU varient selon le type de structures considérées. Auprès des partenaires institutionnels L'une des DDASS estime qu'elle ne peut juger, l'autre que la communication de la CPAM en direction de ces structures est satisfaisante. Auprès des structures sanitaires Les deux DDASS estiment que la communication en direction de ces structures est de bonne qualité et a porté ses fruits. Auprès des structures sociales La communication de la CPAM auprès des structures sociales est considérée comme satisfaisante par les deux DDASS. Auprès des professionnels libéraux Les DDASS estiment que si la communication auprès des professionnels libéraux a été effective, certains d'entre eux ont eu des réactions négatives, notamment des spécialistes et des dentistes. Est notamment évoqué le manque de bases réglementaires et de lisibilité du dispositif. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 148 Auprès du public Les appréciations portées sur la communication de la CPAM auprès du public ne concernent que l'une des DDASS. Cette dernière constate qu'elle est positive, notamment par l'emploi de supports adaptés au "tout public". Cependant deux types de limites sont évoqués. D'une part, la complexité réglementaire ne favorise pas toujours une bonne compréhension et une bonne lisibilité du dispositif. D'autre part, la diffusion est inégale selon les CPAM considérées. d) Evolutions dans les relations entre les DDASS et les autres structures (exceptées les CPAM) L'une des DDASS note une "disparition rapide de l'implication des CCAS et du service social départemental". La CMU a en outre impliqué, selon les DDASS, une reconfiguration des relations entre différents partenaires. Selon les DDASS, une plus grande densité des relations entre CPAM et associations, centres d'accueil d'urgence et CHRS est apparue. En outre, un partenariat s'est développé entre les hôpitaux et les associations ainsi qu'entre les mutuelles et les départements. Au final, selon les DDASS, la CMU a bien entraîné une reconfiguration des relations ainsi que l'émergence ou la plus grande implication de certains partenaires. e) Qualité perçue du partenariat Les deux DDASS jugent ce partenariat qualitativement bon. D - Opinions sur la performance du dispositif a) Perception de la performance de la procédure actuelle au vu des retours d'information. Si les DDASS soulignent que les retours d'information font état d'une meilleure couverture de la population du fait de la CMU, elles notent en revanche que l'effet de seuil est nettement marqué parmi les demandeurs. Une meilleure couverture de la population La CMU est perçue comme un progrès du point de vue de la prise en charge de la population. L'une des DDASS souligne en effet que "la CMU a apporté une nette amélioration pour un grand nombre de personnes". La seconde pointe "une meilleure couverture de la population que l'ex-AMD". Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 149 En outre, la performance de l'instruction des dossiers est jugée très positive. En effet, selon les DDASS, les recours devant la CDAS n'aboutissent que dans un nombre infime de cas (3 % pour l'une, aucune pour l'autre). Effet de seuil Le plafonnement des ressources entraîne un effet de seuil parmi les demandeurs. Les DDASS pointent toutes deux ce phénomène et le déplorent. b) Repérage des situations restant sans solution Selon les DDASS, les rejets de droits sont quasiment tous confirmés en CDAS. Les personnes sont "invitées à souscrire à une mutuelle". c) Constat d'une diminution des difficultés d'accès au droit et d'accès aux soins Les DDASS constatent que la CMU a entraîné une diminution des difficultés d'accès au droit et aux soins. L'une précise, toutefois, que si le barème de l'AMD était plus large, la CMU a, en revanche, surtout œuvré pour l'accès au droit des personnes rentrant dans le cadre de l'ex AME (surtout les SDF). Les raisons perçues par l'une des DDASS comme favorisant la diminution des problèmes d'accès au droit et aux soins sont notamment : la mise en place d'un système déclaratif, un barème plus satisfaisant (oeuvrant dans le sens de l'homogénéité de la prise en charge) et la disparition de la notion de domicile de soins. Cependant, les DDASS sont unanimes à pointer le fait que le barème de ressources constitue un obstacle à l'accès aux soins d'une partie de la population dont les revenus se situent légèrement au dessus du seuil d'attribution de la CMU. d) Comparaison générale CMU AMD Les DDASS soulignent que la CMU constitue une avancée notable sur certains points et, notamment, l'accès au droit. En revanche, l'effet couperet du barème est perçu comme un recul par rapport à l'ex AMD. Une facilitation de l'accès au droit Sont notamment évoqués les droits des étrangers en situation irrégulière, pour lesquels un récépissé suffit à l'ouverture des droits. Plus généralement, l'une des DDASS pointe le fait que la CMU est un progrès du point de vue de la généralisation de l'assurance maladie. "C'est un droit objectif et non subjectif". Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 150 Le problème du seuil de ressources Deux dimensions coexistent dans cette critique. D'une part, le barème est jugé trop bas car il ne permet même pas de prendre en compte certains minima sociaux (minimum vieillesse et AAH). D'autre part, l'effet couperet est dénoncé, c'est-à-dire, par exemple, la non dégressivité de la prise en charge des cotisations de la complémentaire en fonction du niveau de ressources pour les personnes dont les revenus se situent au dessus du seuil d'attribution de la CMU. Aussi, est-il évoqué la nécessité de la mise en place d'une aide à la mutualisation. e) Commentaires généraux Seule l'une des DDASS apporte des commentaires généraux en conclusion du questionnaire. Selon elle, la réforme est "appréciée sur le terrain". Cependant, il existe un certain nombre de points négatifs. Selon elle, le public a des difficultés à comprendre et accepter "l'effet couperet" du barème de ressources. En outre, il y a une lacune de communication en direction du public concernant le dispositif d'accompagnement de la sortie de CMU. Enfin, la DDASS évoque le fait que les conventions entre DDASS et hôpitaux concernant les personnes desinsérées sont "justifiées". Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 151 IV- LES MUTUELLES Seules deux mutuelles sur les cinq sollicitées ont répondu au questionnaire. 1 - Implication des mutuelles dans le dispositif CMU a) Implication de la structure vis à vis de la CMU L'implication dans le dispositif est inégale suivant les mutuelles. L'une d'entre elles ne participe pas à la constitution des dossiers et oriente systématiquement les demandeurs éventuels vers les CPAM et les CCAS. La seconde, en revanche, est régulièrement impliquée dans les démarches de constitution des dossiers et ce, de manière plus importante que par le passé. b) Evolution de cette implication Une seule des deux mutuelles évoque une implication plus grande aujourd'hui que par le passé dans le dispositif. 2 - Impact de la CMU sur l'organisation et le fonctionnement des mutuelles a) Modifications de l'organisation entraînées par la mise en place de la CMU ! Redéploiement ou recrutement du personnel Les deux mutuelles répondantes font état d'un redéploiement de leur personnel pour les tâches de gestion des dossiers (suivi administratif, liquidation des prestations et renouvellement des droits). En revanche, l'une des mutuelles participe également à la constitution des dossiers. Cette fonction a entraîné une réaffectation de certains employés vers des postes d'accueil téléphonique. ! Formation du personnel La gestion des dossiers CMU a eu pour conséquence la formation du personnel des mutuelles. Cependant, dans l'une, cette formation a touché les agents d'accueil, dans l'autre, les agents chargés de la liquidation des prestations. ! Redéploiement territorial L'implication des mutuelles dans le dispositif n'a pas eu de conséquences sur leur implantation territoriale. Aucun site supplémentaire n'a été créé. En revanche, l'une des mutuelles a créé une unité "gestion CMU" au sein de sa division "santé prévoyance". Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 152 b) Eléments de diagnostic utilisés dans la mise en oeuvre des réorganisations Dans les deux cas, les mutuelles ne font référence à aucun élément de diagnostic précis. L'une précise néanmoins que la réorganisation s'est faite au fil de la montée en charge du dispositif jusqu'à la création de l'unité de gestion spécifique de la CMU, en mars 2000, soit 3 mois après l'entrée en vigueur de la loi portant création de la CMU. Il s'agit d'une adaptation dictée par les difficultés rencontrées au niveau de la gestion plutôt que d'une anticipation des besoins. c) Nombre d'agents travaillant à l'accueil des bénéficiaires Seule une mutuelle effectue une mission d'accueil téléphonique des bénéficiaires et de constitution des dossiers. Elle ne précise pas le nombre d'agents affectés à cette tâche mais l'accueil s'effectue dans toutes les agences locales du groupe et les dossiers sont transmis à l'unité de gestion CMU. L'autre réoriente systématiquement les demandeurs vers les CPAM et les CCAS. d) Existence de guichets CMU Aucune des deux mutuelles n'a mis en place de guichets spécifiques pour l'accueil et le suivi des bénéficiaires de la CMU. e) Autres modalités d'organisation Mis à part le suivi de l'évolution du dispositif et la diffusion des informations au moyen de notes de service, aucune autre modalité d'organisation n'a été mise en place par les mutuelles. f) Réflexion sur la fonction accueil entraînée par la CMU La CMU n'a entraîné aucune réflexion sur la fonction accueil par les mutuelles répondantes. g) Besoins des agents travaillant à la fonction accueil et moyens mis en œuvre pour y répondre Seule une mutuelle évoque ce type de besoins. Les agents chargés de la fonction accueil sont formés pour prendre en charge environ 80 % des demandes. Les cas posant plus de difficultés sont répercutés vers l'unité spécifique gestion CMU. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 153 3 - Aides complémentaires ou mesures particulières mises en œuvre par les mutuelles a) Aides complémentaires ou mesures particulières mises en œuvre par les mutuelles à l'égard des bénéficiaires de la CMU complémentaire pour couvrir les frais non ou mal pris en compte par la CMU Les deux mutuelles ont adopté des dispositions spécifiques aux bénéficiaires de la CMU. Il s'agit de garanties "surcomplémentaires" destinées à prendre en charge des frais tels que des chambres particulières en hospitalisation, les prothèses dentaires, les traitements orthodontiques refusés, des vaccins. En outre, l'une des mutuelles propose une "garantie de sortie CMU". Si les deux mutuelles ont adopté des dispositions identiques en direction du public CMU, elles ne connaissent pas la même adhésion. Dans l'une, cette formule regroupe 9 % des bénéficiaires de la CMU complémentaire alors que dans l'autre, elle est peu adoptée. b) Modification de la position et de l'implication des mutuelles depuis la mise en place du dispositif L'évolution de l'implication des mutuelles diverge. Si, pour l'une, les garanties complémentaires proposées aux bénéficiaires de la CMU ont évolué, l'autre, en revanche, ne fait état d'aucune modification ni de sa position, ni de son implication. Aucune des deux mutuelles ne répond quant à la modification de sa position par rapport au système de l'aide médicale départementale. c) Actions concrètes en faveur des personnes ne bénéficiant pas de la CMU La position des deux mutuelles diverge. En effet, l'une propose une "aide aux cotisations" (de l'ordre de 25 % du montant total de la cotisation) pour les personnes dont les ressources sont comprises entre le plafond de la CMU et 762 € (pour une personne). Cette mesure est accordée aux adhérents justifiant de trois ans d'ancienneté. En revanche, l'autre mutuelle, sur demande, peut proposer une participation de la CPAM aux cotisations. d) Evolution de la position de la mutuelle quant à la prise en compte de l'effet de seuil L'une des mutuelles évoque le plan d'aide à la mutualisation (qui vient d'être mis en place le 7 mars dernier). La seconde avait déjà mis en place une aide aux chômeurs indemnisés qui ont, pour la plupart, bénéficié de la CMU. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 154 e) Participation de la mutuelle à une réflexion entre les partenaires institutionnels départementaux sur le thème de l'effet de seuil Les deux mutuelles déclarent ne pas être sollicitées par ces partenaires bien que des demandes aient été faites auprès de la CPAM. L'une d'entre elles note qu'elle se voit dans l'obligation de radier des dossiers CMU gérés depuis le début du dispositif parce qu'elle "n'apparaît pas dans la liste des organismes participant au dispositif "exclus de la CMU". 4- Partenariat mis en œuvre autour de la CMU a) Politique de communication mise en œuvre par la mutuelle pour la mise en place de la CMU Les mutuelles n'ont pas mis en œuvre de politique de communication autre que l'information des adhérents. En outre, l'une comme l'autre se sont inscrites auprès des préfectures concernées. b) Désignation de référents CMU au sein des mutuelles pour faciliter les liens avec les différents acteurs sanitaires et sociaux Les deux mutuelles n'ont pas eu la même politique. Pour l'une, la mise en place de référents CMU a donné lieu à la création d'une structure permanente, l'unité "gestion CMU", qui continue de fonctionner pour la gestion des cas posant des difficultés. En revanche, la seconde mutuelle a désigné des référents CMU pour les relations avec les CPAM en phase de montée en charge du dispositif. Les relations avec les CPAM concernaient l'enregistrement des droits et la mise en place du tiers payant coordonné. c) Formations spécifiques proposées à des partenaires extérieurs dans le cadre de la CMU Aucune formation n'a été proposée par les deux mutuelles. d) Mise en place d'un partenariat inter-institutionnel autour de la CMU Aucune des deux mutuelles n'évoque de partenariat. Pourtant, elles ont sollicité les CPAM afin d'y participer. e) Partenariat avec les acteurs de l'action sociale et de la santé. Les mutuelles ne font référence à aucun partenariat de ce type. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 155 5- Opinions sur la performance du dispositif a) Performance de la qualité du système au vu des retours d'information Les deux mutuelles pointent un certain nombre de difficultés. Certaines sont récurrentes d'un commentaire à l'autre, d'autres ne concernent que l'une d'entre elles. 1) Difficultés rencontrées par les deux mutuelles Les difficultés évoquées par les deux mutuelles concernent principalement les liaisons avec les CPAM. L'une souligne les difficultés concernant la synchronisation des droits entre CPAM et mutuelles ainsi que "la lourdeur du tiers payant coordonné (procédure A) dès qu'il y a des écarts". La seconde mutuelle évoque la difficulté des liaisons avec l'Assurance Maladie au travers, notamment, des prolongations des droits des bénéficiaires de la CMU. Elle pointe le fait que "dans certains cas, aucun document de prolongation n'est délivré par les caisses". 2) Difficultés pointées par une seule des deux mutuelles Une seule des deux mutuelles participe à la constitution des dossiers. Elle relève, à ce propos, que les lacunes sont persistantes dans le remplissage des imprimés cerfa (date de naissance absente, nom de famille illisible, document non validé). En outre, elle note qu'un certain nombre de cerfa avec effet rétroactif janvier 2000 ont été réceptionnés en 2002. 3) Diminution des problèmes d'accès au droit et d'accès aux soins par rapport au système de l'AMD Les mutuelles constatent toutes deux une diminution des problèmes d'accès au droit et d'accès aux soins par rapport au système de l'aide médicale obligatoire. Il ne s'agit pas pour autant d'une évaluation précise. En effet, l'une d'entre elles note que les bénéficiaires de l'AMD n'étaient pas connus par la mutuelle. Cependant, elle ajoute que la CMU semble avoir élargi l'accès aux soins du public. "Plus de 40 % des bénéficiaires de la CMU gérés par la mutuelle sont des nouveaux adhérents. Cela semble confirmer l'amélioration de l'accès aux soins pour le public". b) Avancées de la CMU par rapport à l'AMD L'une des mutuelles constate plusieurs points positifs quant à la comparaison de la CMU par rapport à l'AMD. Ils résident dans l'augmentation du nombre de bénéficiaires, le caractère universel du dispositif, le niveau de couverture (panier de Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 156 biens et services), l'opposabilité du tarif aux professionnels l'accompagnement des assurés dans le dispositif "sortie de CMU". de santé, En revanche, l'autre mutuelle ne peut évaluer l'impact de la CMU. Elle constate toutefois que les plafonds de ressources CMU sont inférieurs à ceux de l'AMD. c) Commentaires généraux sur le dispositif CMU Deux points sont évoqués : d'une part les difficultés administratives et, d'autre part, le forfait de remboursement annuel des mutuelles. 1) Difficultés de gestion La thématique des difficultés de gestion engendrées par la CMU est un point de vue partagé par les deux mutuelles. La difficulté de lisibilité de la réglementation est notamment évoquée. "le dispositif a engendré une gestion lourde, compte tenu des règles non figées ou qui changent régulièrement". En outre, la qualité des échanges administratifs entre les CPAM et les mutuelles est également critiquée. "Les échanges administratifs entre CPAM et mutuelles peuvent conduire à des dysfonctionnements au niveau des bénéficiaires". 2) Limite du forfait annuel de remboursement La limitation du forfait de remboursement annuel à 1500 FF par bénéficiaire et par an est critiquée. "Le forfait 1500 F/an est à revoir à la hausse". Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 157 SYNTHESE DE L'APPROCHE QUALITATIVE AUPRES DES INSTITUTIONS Différentes institutions ont été sollicitées afin de connaître leur perception du dispositif CMU, ses points forts et ses limites. A chacune, une grille qualitative semi-structurée a été adressée par voie postale. En ont été destinataires 25 institutions des 3 départements étudiés : - les directeurs des 3 DDASS, les directeurs des services sociaux des 3 Conseils Généraux, les directeurs des 3 CPAM concernées, les responsables des 2 caisses CMR concernées (caisses des artisans, commerçants et professions libérales), les responsables de 5 mutuelles (2 par département) ayant un volant d'activité CMU relativement important, les directeurs de 6 CCAS offrant une diversité de situation : grande ville, banlieue populaire, banlieue à population diversifiée, petite ville. Seules 10 grilles ont été retournées : 3 CPAM, 2 DDASS, 1 MSA, 2 CMR, 2 Mutuelles. Les CCAS et les Conseils Généraux seront donc absents de l'étude. A - L'ASSURANCE MALADIE I - LES CAISSES PRIMAIRES D'ASSURANCE MALADIE 1 - Un impact de la CMU fortement ressenti sur l'organisation et le fonctionnement des Caisses Deux types de politiques de gestion du personnel ont été mis en place par les caisses afin d'accompagner la mise en oeuvre de la CMU (accueil et instruction des dossiers CMU). D'une part, des embauches spécifiques ont eu lieu dans l'une des caisses au sein d'une structure particulière de lutte contre l'exclusion, tandis que les deux autres ont redéployé des agents confirmés vers l'accueil et l'instruction des dossiers CMU. Dans les trois caisses, des formations à la CMU ont été mises en place. Des renforcements de permanences extérieures (pour l'une, dans des circonscriptions à fort effectif CMU) ont été mis en place dans deux caisses tandis que la troisième n'a ni renforcé ni créé de nouveaux sites. Seule une caisse a opéré ces modifications en fonction de la connaissance statistique de la population des ex-bénéficiaires de l'AMD. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 158 Des guichets spécifiques ont été mis en place pour les bénéficiaires de la CMU. Toutefois, dans deux caisses, ces guichets spécifiques ne fonctionnent que lors des périodes de flux importants (montée en charge du dispositif et renouvellement des droits), alors que, dans la troisième, ces guichets concernent les cas de constitution de dossiers posant des difficultés. Les caisses pratiquent soit la rotation du personnel, soit la spécialisation. L'accueil du public est un aspect de la mission des caisses qui a été influencé par l'instauration de la CMU. Il s'agit principalement d'une augmentation de la charge de travail qui, selon les cas, a été plus ou moins bien anticipée. En outre, deux des trois caisses font état de besoins spécifiques en matière d'accueil des publics CMU (problèmes de compréhension de langage, problème d'évaluation de la situation sociale et familiale de certains demandeurs, problèmes de gestion par les agents des conséquences des effets de seuil). Afin de résoudre ces problèmes, les agents ont la possibilité de suivre des formations axées sur l'accueil des publics en difficulté. 2 - Des aides complémentaires accordées par l'ensemble des caisses L'ensemble des caisses intervient financièrement, via l'ASS, auprès des bénéficiaires pour la prise en charge de soins non compris dans le panier de soins. Toutefois, le montant des aides varie d'une caisse à l'autre ainsi que l'évolution de leur implication depuis le début de la mise en place du dispositif. Un système d'aide à la mutualisation pour les publics non bénéficiaires de la CMU a été mis en place par les trois caisses. Toutefois, les modalités d'acquisition de cette aide ainsi que son montant varie suivant les caisses. En outre, deux d'entre elles notent que leur implication dans ce type d'aide a diminué avec l'instauration de la CMU (l'inclusion de certains soins dans le panier de soins de la CMU a conduit à une baisse des demandes). Depuis le début de l'application de la CMU, l'évolution de l'implication des CPAM varie suivant l'institution considérée. L'existence d'une réflexion inter-institutionnelle au niveau départemental sur l'effet de seuil est variable suivant le territoire considéré. Seule l'une des caisses évoque l'existence d'un tel partenariat. En outre, seules les mutuelles ont participé financièrement à une telle action. 3 - Un partenariat autour de la CMU inégalement développé suivant les CPAM Les CPAM ont mis en place des politiques de communication diverses suivant les types de partenaires. Des réunions d'information et de sensibilisation ont été mises en place auprès des structures sociales (certains CCAS et associations de maires ainsi que les directeurs territoriaux des Conseils Généraux) et de certaines structures de soins (où il existe une PASS ou un centre d'IVG), se déroulant parfois dans les locaux mêmes des structures. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 159 En direction des professionnels libéraux, des plaquettes et des dépliants informatifs ont été adressés. Cependant, malgré cette politique de communication, les caisses estiment que le nombre de structures extérieures impliquées dans la constitution des dossiers est très insuffisant. La mise en place de référents CMU a eu lieu dans toutes les caisses bien que leur qualité varie. Ces référents ont pour but de répondre aux demandes des professionnels et, suivant les CPAM, de se rendre dans la structure qui en fait la demande. En outre, des formations sont proposées à des intervenants extérieurs portant sur le barème de ressources, le choix de l'organisme complémentaire, la complexité des situations sur le terrain, la sortie du dispositif CMU. Enfin, le partenariat interinstitutionnel autour de la CMU est plus ou moins étoffé suivant les caisses considérées. Il peut être inexistant, ou concerner uniquement la DDASS et les mutuelles autour de la question de l'aide à la mutualisation, ou encore intégrer à la fois la DDASS (afin de trouver des solutions concernant les difficultés d'instruction des dossiers), le Conseil Général (autour de l'ASE) et les mutuelles (autour de l'aide à la mutualisation). Il est à noter que le PRAPS peut également constituer un vecteur de partenariat. Cependant, le partenariat avec les structures sociales et sanitaires est très peu développé excepté pour l'une des caisses interrogées pour laquelle il prend la forme de réunions régulières. L'objet de ce partenariat est principalement l'accès au droit des bénéficiaires en grande détresse. En outre, un partenariat avec la CRAM est également évoqué et a pour objet la mise en place d'une coordination des actions engagées en matière d'étude des situations des bénéficiaires et de l'ouverture des droits. 4 - Un dispositif apprécié malgré des limites Les retours d'information auprès des caisses leur ont permis de tirer les constats suivants. En premier lieu, les modalités de constitution des dossiers sont émaillées de difficultés dues, souvent, à la complexité des situations sociales et familiales des demandeurs. En outre, le désinvestissement des structures relais est pointé. En second lieu, bien que les délais d'instruction des dossiers soient compris entre 20 jours et un mois suivant les caisses, les procédures d'ouverture de droits en urgence restent problématiques. Enfin, les trois caisses font état de la persistance de personnes sans couverture maladie ou ayant des difficultés d'accès au droit. En comparaison de l'ancien système de l'AMD, la CMU est perçue par les caisses comme une avancée du point de vue de l'accès au droit. En effet, l'affiliation sur critère de résidence au régime général a permis la généralisation de l'assurance maladie. La mise en place d'un interlocuteur unique (l'Assurance Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 160 Maladie) ainsi que celle de la carte Vitale sont autant d'éléments ressentis à la fois comme une simplification du fonctionnement et comme une diminution de la discrimination des usagers. En outre, la prise en charge de certains soins a été facilitée par le concept du panier de soins. En revanche, le barème d'attribution de la CMU est perçu comme nettement moins favorable que celui de l'AMD. En outre, la CMU, en instaurant un plafonnement des actes, est moins bien acceptée par une partie des professionnels de santé que ne l'était l'ex-AMD. Si, en conclusion, les caisses estiment que la CMU est une mesure efficace, elles évoquent deux types de limites. D'une part, le barème de ressource est inférieur à certains minima sociaux (minimum vieillesse et AAH) et d'autre part, il exclue du dispositif CMU complémentaire des personnes dont les revenus sont très légèrement supérieurs au plafond de ressources (effet de seuil). Ensuite, les modalités d'application pratiques du dispositif (par exemple les reports de droits, les procédures de tiers payant coordonné) sont critiquées parce qu'effectuées dans l'urgence. Aussi, deux améliorations sont-elles suggérées par les caisses. D'une part, le lissage de l'effet de seuil pourrait reposer sur un système d'aide à la mutualisation et, d'autre part, une prise en charge partielle des dépassements est également souhaitée. II - LES REGIMES DES PROFESSIONS AGRICOLES (MSA) ET INDEPENDANTES (CMR) 1 - Diversité de l'impact de la CMU sur l'organisation et le fonctionnement des caisses Un redéploiement de personnel confirmé pour l'accueil et la gestion des dossiers de CMU a été effectué au sein des caisses. Ce redéploiement a pu s'accompagner, dans un cas, de l'insertion de ces agents au sein d'un "pôle social" gérant également le RMI. L'effectif des agents affectés à la CMU est variable suivant les caisses. Des formations sont proposées aux agents de liquidation et d'accueil guichet dans les trois caisses. Ce redéploiement de personnel ne s'est accompagné d'aucune création de sites ou de renforcement de sites existants. Ces réorganisations reposent sur un diagnostic concernant l'importance des flux de gestion lors de la montée en charge du dispositif. Aucune des caisses n'a mis en place des guichets spécifiques pour l'accueil des bénéficiaires de la CMU. En revanche, seule l'une des caisses évoque une réflexion sur la fonction d'accueil aboutissant à une modification des locaux afin de proposer un accueil spécifique par le "pôle social". Les besoins spécifiques Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 161 des agents chargés de l'accueil des bénéficiaires de la CMU se déclinent en termes quantitatifs (renforcer l'effectif lors des périodes de renouvellement) ou qualitatifs (difficultés d'évaluation des situations sociales et familiales complexes). 2 - Existence d'aides complémentaires accordées par les caisses Les trois caisses interviennent auprès des bénéficiaires de la CMU au moyen d'aides ponctuelles concernant les problèmes auditifs, optiques ou dentaires. En outre, l'une des caisses intervient au cas par cas afin de compléter les cotisations pour la couverture complémentaire au sortir du dispositif CMU. L'implication des caisses a augmenté avec la montée en charge du dispositif. En outre, les trois caisses ont mis en place une participation aux cotisations pour l'accès à la couverture complémentaire afin de lisser l'effet de seuil. Dans deux caisses, ces actions sont systématiques en relation avec un barème de ressources pré défini. L'implication des caisses sur ce point a augmenté d'une part avec la mise en place de la CMU, et, d'autre part, au fur et à mesure de la montée en charge du dispositif. Les réflexions interinstitutionnelles sur l'effet de seuil sont inégalement développées et n'associent pas les mêmes partenaires suivant les caisses considérées. 3 - Un partenariat mis en œuvre autour de la CMU inégalement développé suivant les caisses La communication autour de la CMU n'a été effectuée uniquement par une caisse et a concerné les travailleurs sociaux et les CCAS, les chambres consulaires, les caisses vieillesse ainsi que certaines structures associatives caritatives. Elle a consisté en réunions d'information et de sensibilisation. Des référents CMU auprès des structures sociales et sanitaires ont été mis en place par l'ensemble des trois caisses. La qualité des agents affectés varie suivant les caisses considérées. En revanche, aucune formation n'est proposée à des partenaires extérieurs. Le partenariat interinstitutionnel autour de la CMU au niveau du département est inégalement évoqué. Il est seulement évoqué par une caisse et concerne les sujets tels que l'effet de seuil, le renouvellement et le maintien des droits ainsi que le non respect des obligations réglementaires par les professionnels de santé. En revanche, aucun partenariat n'a été formalisé avec les acteurs sociaux et sanitaires. 4 - Un jugement positif porté par les caisses malgré des difficultés organisationnelles L'ensemble des caisses évoque, au vu des retours d'information, la performance du dispositif quant à l'accès aux soins et les délais d'instruction. La rareté des réclamations est, selon elle, un signe de bon fonctionnement de la CMU. En Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 162 revanche, sont pointés certains dysfonctionnements (retard lors des renouvellements, information déficiente des bénéficiaires lors de la sortie du dispositif). En outre, le nombre de bénéficiaires potentiels restant en dehors du dispositif est difficile à évaluer par les caisses. Par rapport à l'ex-AMD, la CMU est perçue à la fois comme un facteur d'amélioration de l'accès au droit (doublement du nombre de bénéficiaires de la CMU suivis par l'une des caisses par rapport à celui de l'ex-AMD, homogénéisation des conditions d'accès et des aides entraînant une plus grande égalité de traitement) et comme un facteur d'amélioration de l'accès aux soins (notamment de la qualité de la prise en charge des soins et de l'application du tiers payant). En revanche, les critères d'attribution de la CMU sont ressentis comme plus restrictifs en termes de niveau de revenus par rapport à ceux de l'AMD. En conclusion, les caisses soulignent la persistance de lourdeurs administratives (complexité des imprimés de demande, lenteur des renouvellements, difficultés de gestion pour les caisses occasionnées par la complexité de certaines situations sociales). En outre, des limites sont évoquées : la non acceptation du dispositif par certains professionnels de santé, l'exclusion de certains minima sociaux du barème d'attribution et, enfin, l'effet de seuil. En outre, concernant les améliorations possibles, les caisses se perçoivent comme tributaires des projets mis en place par la CNAMTS. B - LES SERVICES DE L'ETAT 1 - Un rôle divers joué par les DDASS Les DDASS remplissent trois rôles au sein du dispositif CMU : un rôle d'animation départementale, une fonction d'observatoire et une mission d'intervention dans le cadre du contentieux (CDAS). En revanche, les DDASS ne souhaitent ni un élargissement de leurs fonctions, ni s'impliquer dans d'autres missions à l'avenir. Au sein des DDASS, l'effectif assurant le suivi de la CMU est compris entre 1,2 et 3 ETP. La seule modification entraînée par la CMU sur l'organisation des DDASS est l'alourdissement de la fonction de contentieux. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 163 2 - Une action limitée relative a l'effet de seuil Le partenariat interinstitutionnel autour de la question de l'effet de seuil est très peu développé, excepté dans un département, où il associe le Conseil Général, la Mutualité, la CPAM ainsi que les principaux CCAS. Cependant, cette réflexion est notamment limitée, selon les DDASS, par la méconnaissance du public CMU. En outre, leur implication autour de ce problème n'a pas évolué car elles estiment ne pas en avoir les moyens. 3 - Un partenariat interinstitutionnel profondément modifié par l'instauration de la CMU Les DDASS évoquent la qualité du partenariat mis en place avec les CPAM. Ce partenariat concerne d'une part l'échange d'information ou de pièces administratives lors de l'instruction des recours devant la CDAS et, d'autre part, la recherche de l'amélioration de l'accessibilité et de la réactivité du dispositif (concernant notamment certaines populations comme les réfugiés). La communication des CPAM est jugée de bonne qualité par les DDASS tout en soulignant la complexité réglementaire du dispositif, ce qui n'en favorise pas la lisibilité par le grand public. Le partenariat interinstitutionnel a profondément été modifié par l'instauration de la CMU selon les DDASS. Outre la disparition rapide de l'implication des CCAS et du service sociale départemental, les services de l'Etat soulignent la densité croissante des relations entre CPAM et associations. En second lieu, dans l'un des départements de l'étude, un partenariat s'est également développé entre les hôpitaux et les associations ainsi qu'entre le Conseil Général et les mutuelles. 4 - Un dispositif très apprécié malgré la nécessité d'améliorations Si les DDASS soulignent que les retours d'information font état du fait que la CMU constitue un progrès du point de vue de la prise en charge de la population (augmentation du nombre de personnes prises en charge, bonne qualité de l'instruction des dossiers), les conséquences négatives du plafonnement des ressources (l'effet de seuil) sont également soulignées par leurs partenaires. Pour les DDASS, la CMU permet une avancée au niveau de l'accès au droit (généralisation de l'assurance maladie et droits des étrangers en situation régulière notamment). En outre, la réforme est appréciée sur le "terrain". En revanche, le plafond d'attribution de la CMU est jugé trop bas (il exclue certains minima sociaux) et l'effet "couperet" de ce seuil. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 164 C - LES MUTUELLES 1 - Implication inégale des mutuelles dans le dispositif CMU L'implication des mutuelles au sein du dispositif est inégale. Elle peut concerner l'accueil, la constitution des dossiers ainsi que la gestion des prestations. En revanche, dans d'autres cas, le rôle de la mutuelle peut se limiter uniquement à la gestion des prestations (les demandeurs étant systématiquement orientés vers les guichets de la CPAM pour la constitution des dossiers). 2 - Faible impact de la CMU sur l'organisation et le fonctionnement des mutuelles La CMU a eu pour conséquences un redéploiement du personnel des mutuelles pour des tâches de gestion des dossiers. En outre, dans l'une d'entre elles, des agents ont été affectés à une fonction d'accueil téléphonique. Les mutuelles ont mis en place des formations pour l'ensemble des agents affectés à la CMU. Aucune modification n'est intervenue dans l'organisation territoriale des mutuelles. Cependant, l'une d'entre elles a mis en place une unité spécifique de gestion de la CMU. Les agents en charge de l'accueil téléphonique sont formés pour traiter 80 % des demandes. Les dossiers posant problème sont répercutés vers cette "unité de gestion CMU". Ces réorganisations sont intervenues au fur et à mesure de la montée en charge du dispositif. Aucune des mutuelles n'a mis en place de guichets spécifiques pour l'accueil des bénéficiaires de la CMU. En effet, la CMU n'a entraîné aucune réflexion particulière sur la fonction accueil. 3 - Aides complémentaires accordées par les mutuelles A l'égard des bénéficiaires de la CMU, les mutuelles ont mis en place des formules surcomplémentaires (destinées à compléter les frais pour des soins tels que chambres particulières en hospitalisation, prothèses dentaires, traitements orthodontiques refusés ou les vaccins) et, pour l'une d'entre elles, une garantie de sortie du dispositif. En revanche, les actions en faveur des personnes ayant des bas revenus mais cependant écartées du dispositif sont diverses suivant les mutuelles. Si l'une propose une aide aux cotisations pour l'accès à une complémentaire (de l'ordre de 25 % du montant total de la cotisation, aide qui existait déjà pour les chômeurs indemnisés avant la mise en place de la CMU), l'autre, sur demande, peut solliciter une éventuelle participation financière de la CPAM aux cotisations. En outre, les mutuelles estiment ne pas être suffisamment associées à la réflexion entre les partenaires institutionnels départementaux sur le thème de l'effet de seuil. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 165 4 - Faible développement du partenariat mis en œuvre autour de la CMU Les partenariats mis en œuvre par les mutuelles autour de la CMU sont très peu étoffés. La communication n'a été effectuée qu'en direction des adhérents; les mutuelles n'ont dispensé aucune formation pour des partenaires extérieurs (faute de demandes). En outre, malgré les demandes des mutuelles auprès des CPAM, aucun partenariat n'a été formalisé avec les institutions au niveau du département, pas plus qu'avec les acteurs sociaux et sanitaires. 5 - Une amélioration de l'accès au droit et aux soins malgré des limites Selon les mutuelles, la CMU a entraîné une diminution des problèmes d'accès au droit (caractère universel du dispositif, augmentation du nombre de bénéficiaires) et aux soins (bon niveau de couverture grâce au "panier de soins", opposabilité des tarifs aux professionnels de santé) par rapport à l'ancien système de l'AMD. En revanche, des problèmes sont évoqués. D'une part, les difficultés de liaison avec les CPAM sont pointées (concernant notamment la synchronisation des droits entre les CPAM et les mutuelles, la lourdeur du tiers-payant coordonné); d'autre part, la mutuelle participant à la constitution des dossiers fait état de difficultés persistantes dans le remplissage des dossiers (date de naissance absente, nom de famille illisible, etc). En conclusion, les mutuelles estiment que des points restent à améliorer : la lisibilité de la réglementation, la qualité des échanges administratifs, le niveau du forfait annuel de remboursement. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 166 -DGROUPES DE PAROLE AUPRES DU PUBLIC Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 167 I - RAPPEL DE LA METHODE Dans le cadre de l'évaluation régionale du dispositif CMU, il a été décidé d'adopter, à côté des approches quantitatives et qualitatives par questionnaires, une approche qualitative de face-à-face. Cette approche a consisté à recueillir la parole du public visé par la CMU. Il est à noter que cette démarche s'inscrit dans les objectifs du PRAPS et consacre l'idée selon laquelle le public, et notamment le public en difficulté, est également un acteur du système de santé. Afin de couvrir différentes situations locales, il a été organisé trois groupes de parole dans les trois départements objets de l'évaluation. Ces groupes, dont l'effectif varie de l'un à l'autre, ont été choisis en fonction du type de public qui les composait. En effet, si les critères d'accès à la CMU sont avant tout des conditions de régularité de résidence et de ressources qui ne visent pas un public en particulier, force est de constater qu'un certain nombre de situations individuelles rencontrées chez les bénéficiaires de la CMU se répètent. Ces types de situations ont été identifiés et sont, notamment, les bénéficiaires du RMI et, parmi eux, les mères de famille isolées, les jeunes en rupture et les personnes en situation d'errance. Ainsi, les groupes ont été choisis à la fois pour saisir une variété de situations géographiques et sociales. Les structures dans lesquelles les groupes ont été rencontrés sont : l'OREE-AJD à Lyon (69) pour le groupe de jeunes en rupture, l'Entraide Protestante à Montélimar (26) pour les personnes en situation d'errance et l' "Atelier Echange" à la Maison de la Jeunesse et de la Culture de La Tour-du-Pin (38) pour un groupe composé de mères de famille RMIstes. Les thèmes abordés ont été définis a priori mais l'animation des groupes a été relativement souple, incluant la possibilité d'évoquer, au moyen de questions très ouvertes, des aspects non prévus. Ont été abordés les thèmes suivants : la connaissance et l'utilisation du dispositif en pointant notamment les difficultés éventuelles d'accès au droit, les relations avec le système de soins, l'impact perçu de la CMU sur le recours aux soins. Loin de constituer une "photographie" exhaustive des opinions d'un type de population donné, ces groupes ont pour objet de saisir différentes perceptions du dispositif CMU en fonction de la situation sociale du public. Aussi, une brève description des groupes estelle nécessaire. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 168 II - CONTEXTE DES GROUPES DE PAROLE 1 - Groupe de jeunes en rupture : l'OREE-AJD à Lyon a) La structure L'OREE-Les Amis du Jeudi et du Dimanche (OREE-AJD) est une structure d'accueil pour les jeunes de 18-25 ans en rupture ou en errance. Selon l'équipe de professionnels, le public est principalement constitué de jeunes ayant des conduites addictives, violentes, voire même à la limite de la maladie mentale. L'OREE-AJD a une double action : un accueil de type CHRS qui fonctionne pour les situations d'urgence et un suivi personnalisé des situations moins urgentes. Au total, 1600 jeunes par an sont hébergés et/ou suivis au sein de la structure. Le recrutement se fait de différentes façons, notamment par le bouche-à-oreille, et, comme le montre la diversité des situations et des origines des jeunes présents lors du groupe de parole, l'OREE-AJD est bien identifiée par les jeunes en rupture sur l'agglomération de LYON. L'hébergement fonctionne uniquement pour les situations d'urgence et ne peut excéder 6 semaines. La mission d'accueil et de suivi permet à ces jeunes de régulariser leur situation au regard de l'Etat-civil (pour ceux d'entre eux qui en ont besoin), et de l'accès aux soins, etc. En outre, une conseillère emploi formation, en partenariat avec la mission locale, leur permet de mener des démarches de recherche d'emploi ou de formation. b) Le groupe Un rapide entretien (20 minutes) fut préalablement mené avec plusieurs intervenants de la structure afin de présenter l'association et le groupe de parole. Soulignant la nouveauté de l'expérience, les professionnels ont réussi à mobiliser 9 jeunes très récents dans la structure. Cela montre l'intérêt de ces jeunes pour les problématiques de l'accès aux soins, contrairement à ce qu'il est admis en général. Un certain nombre de résultats ne peuvent pas être interprétés sans saisir une dimension essentielle de ce public : la plupart de ces jeunes ne sont pas encore très insérés dans la structure et débutent leurs démarches. Aussi, comme on le verra, n'ont-ils que peu de notions relatives au système de santé. Cependant, ces jeunes peuvent également donner une idée du public tel qu'il se présente avant le passage par une structure agréée pour la constitution des dossiers de CMU. Ainsi, 6 jeunes filles et 3 garçons, âgés d'une vingtaine d'années environ et ne se connaissant pas pour la plupart, se sont réunis afin, au travers des expériences de chacun, "d'entendre parler de la CMU". Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 169 2 - Groupe de personnes en errance : l'Entraide Protestante à Montélimar a) La structure L'Entraide Protestante est une structure ayant plusieurs types d'activités. Il s'agit tout d'abord d'un accueil santé pour Sans Domicile Fixe. Ce dernier a lieu tous les matins et accueille environ 260 personnes par an. La seconde activité est constituée par la distribution de produits de première nécessité (aide alimentaire et vestimentaire). L'Entraide propose également des logements sous trois formes principalement : un CAU (Centre d'Accueil d'Urgence) de 13 lits, un CHRS (Centre d'Hébergement et de Réinsertion Sociale) de 13 logements pour 15 places et des logements "relais et sortie CHRS" avec 12 logements ALT (Allocation de Logement Temporaire) et 13 logements en baux glissants. Enfin, l'Entraide propose également un chantier d'insertion autour de l'activité de maraîchage pour une équipe de CES. S'ajoutent encore toutes les activités liées à l'accompagnement administratif : RMI, CMU, suivi des situations. b) Le groupe L'animation de ce groupe a été émaillée d'un certains nombre d'aller-retour. Si 4 personnes ont effectivement participé à l'échange, seules deux d'entre elles ont été présentes du début à la fin. Cependant, des opinions ayant été émises par les autres participants, leur parole sera également évoquée. Le groupe est donc constitué de quatre personnes, en situation d'errance, ayant des conduites addictives et âgées de 20 à 35 ans. 3 - Groupe de mères de famille isolées RMIstes : l'Atelier "Echange femmes" de la MJC de la Tour du Pin a) La structure L'atelier "échange" existe depuis plusieurs années et est animé par une psychologue de formation. Il se déroule à la MJC de la Tour du Pin et rassemble une dizaine de femmes, RMIstes et mères de famille isolées pour la plupart, autour d'activités diverses destinées à "s'ouvrir aux autres et aller vers l'extérieur". Il est à noter que ce groupe diffère grandement des deux précédents à la fois par la qualité du public mais également par sa situation géographique, nettement plus rurale. b) Le groupe Neuf femmes, dont huit RMIstes et mères de famille isolées, ont échangé autour de leurs expériences liées à la CMU. Ce groupe a notamment été choisi parce qu'il avait participé à une évaluation santé et réfléchi sur le dispositif CMU. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 170 III - ANALYSE DES PERCEPTIONS DE LA CMU 1 - Connaissance et utilisation du dispositif a) Situation vis-à-vis de l'Assurance Maladie ! Une situation actuelle moins bien connue par la plupart des jeunes que par les autres publics Le groupe de mères de famille et le groupe d'errants identifient bien leur situation par rapport à l'Assurance Maladie. Tous sont insérés au sein du dispositif CMU. En revanche, les jeunes ont une méconnaissance quasi totale de leur situation. Seuls deux ou trois la connaissent. Les situations évoquées par les travailleurs sociaux sont diverses : ayant droit des parents, demandeurs de CMU. Il est à noter que, pour la plupart des jeunes rencontrés, les professionnels pointent le fait que les dossiers sont en cours de constitution. Un cas d'abandon de démarches pour l'accès à la CMU est évoqué par l'une des jeunes présentes dans le groupe. Les raisons invoquées sont la complexité administrative et la lenteur des démarches pour un cas de soins en urgence. Cet exemple sera développé plus avant. ! Une diversité des situations antérieures par rapport à l'Assurance Maladie Les situations antérieures varient suivant le groupe considéré. Les jeunes sont, pour la plupart, en cours de constitution de dossiers. Beaucoup ne connaissent pas leur situation. Deux d'entre eux, ont cumulé des petits boulots mais restaient affiliés à la sécurité sociale de leurs parents. Les situations antérieures des errants sont variables. L'un d'entre eux n'avait pas de couverture maladie tandis que l'autre disposait d'une affiliation au régime de base sans couverture complémentaire. Toutes les mères de famille disposent du RMI. En conséquence, nombre d'entre elles étaient insérées au sein du système de l'AMD. Une seule d'entre elles n'avait pas de couverture maladie, ayant été mariée puis divorcée. b) Connaissance du dispositif ! Une connaissance diverse du dispositif CMU Les perceptions du dispositif, à la fois en terme de définition mais aussi de droits qu'il confère, sont très diverses d'un groupe à l'autre. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 171 1) une notoriété inégale suivant les groupes Les jeunes interrogés ont une forte méconnaissance de l'existence de la CMU. En effet, seuls trois ou quatre en connaissent l'existence ou sont capables d'exprimer qu'il s'agit d'une "aide pour se soigner". En revanche, l'ensemble des personnes en errance ainsi que les mères de famille savent qu'elles disposent de cette aide. 2) une méconnaissance des droits ouverts par la CMU plus prononcée chez les jeunes et les errants Les mères de famille sont, de loin, le public ayant la connaissance la plus précise du dispositif. Les errants ont plus de difficultés à définir la CMU tandis que les jeunes n'ont qu'une connaissance très superficielle du dispositif. En ce qui concerne les droits que confèrent la CMU, le groupe de mères de famille fait montre d'une connaissance bien plus étendue que celle des deux autres groupes. En effet, elles distinguent bien les notions de couverture de base et de couverture complémentaire. " La CMU, c'est une couverture maladie pour ceux qui n'ont pas trop de moyens. Ca remplace la Mutuelle". " Cela permet d'être soigné avec des limites". En revanche, le groupe d'errants a une perception nettement plus floue des droits offerts par la CMU et les notions de couverture de base et complémentaire ne sont pas bien distinguées. " C'est une aide. Ca permet d'aller chez le médecin ou à l'hôpital sans avoir à payer". Les jeunes n'ont qu'une connaissance très limitée du fonctionnement du système de soins. En effet, les notions de couverture de base et complémentaire leur sont inconnues, de même que ce qui différencie la sécurité sociale des mutuelles. Concernant la CMU, seuls un ou deux d'entre eux évoquent ce qu'est la CMU sans en saisir la définition exacte. En effet, pour eux la CMU est identifiée au tiers payant. " Ca sert à ne pas remplir la feuille de soins. Ca sert à pas payer". Il est à noter que les jeunes identifient la CMU à la carte Vitale mais qu'aucun d'entre eux n'a une connaissance précise de son utilisation. L'une des filles présentes évoque une anecdote : Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 172 " J'étais malade mais j'avais pas la carte verte. Ma sœur m'a dit 'prends la mienne. Je te la prête'. Est-ce qu'on peut se la prêter entre sœurs, la carte verte ?". Plus généralement, lors de l'entretien ayant précédé le groupe de parole, les travailleurs sociaux pointent le fait que sur les 150 dossiers CMU ayant été constitués dans la structure, dans 9 cas sur 10, les jeunes étaient conscients du progrès offerts par la CMU dans l'accès aux soins. 3) Des lieux divers d'information sur la CMU Les lieux d'information sur l'existence de la CMU diffèrent entre les types de publics. En effet, si les jeunes évoquent les missions locales, la famille ou la salle d'attente du médecin, les mères de famille, pour la plupart déjà insérées dans le dispositif AMD, évoquent les CCAS ou les assistantes sociales. Les errants évoquent les associations caritatives. 4) Une information incomplète sur le dispositif L'information à disposition des publics est ressentie comme incomplète. Cependant les demandes de compléments d'information sont diverses suivant les groupes. Les mères de famille déclarent toutes que les informations communiquées par les professionnels étaient insuffisantes. "Au début, c'était la galère". C'est à l'initiative de l'animatrice de l'atelier échange, qu'un professionnel travaillant au sein d'une mutuelle a pu apporter des compléments d'information. " On a appris qu'on avait droit à une complémentaire chez une mutuelle. La sécu n'avait pas pris la peine de nous l'expliquer". Au contraire des mères de famille, les errants et les jeunes se disent unanimement mal informés sur le dispositif. En revanche, les compléments d'informations souhaités varient d'un groupe à l'autre. Pour les jeunes, les demandes concernent principalement la définition du dispositif et les droits ouverts. Pour eux, c'est le médecin qui doit servir de relais d'information. "Qu'est-ce que c'est, la CMU ? A quoi ça sert ?" "Comment ça marche exactement ?" Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 173 En revanche, les errants évoquent plutôt des souhaits d'information sur le panier de soins et estiment que la sécurité sociale devrait améliorer sa communication envers le public. " Il faudrait plus d'information sur la réinsertion. Moi, j'ai des tatouages et je veux me les faire enlever pour trouver un travail. Mais je sais pas comment il faut faire ni si c'est remboursé" "Qu'est-ce qui est exactement remboursé ?" c) Un accompagnement adapté à l'accès au droit L'initiative de la démarche d'accès à la CMU a, dans tous les cas, été impulsée par des professionnels de l'action sociale. En revanche, les exemples montrent la diversité des acteurs accompagnant les publics dans l'accès au droit. ! Un accompagnement de la démarche d'accès au droit L'ensemble des membres des trois groupes n'a pas entamé de démarches de sa propre initiative. Dans tous les parcours évoqués, le travailleur social apparaît comme l'initiateur de la démarche d'accès au droit. " Moi, c'est l'assistante sociale qui m'a dit : on va faire un dossier pour la CMU" ! Un accompagnement adapté au type de public La qualité d'accompagnement évoquée est diverse selon les groupes. Les mères de famille évoquent différentes modalités d'entrée dans le dispositif CMU. Soit cet accès s'est fait automatiquement, à la faveur du basculement des bénéficiaires de l'ex AMD vers la CMU, soit il s'est opéré via l'intervention d'un professionnel (notamment du CCAS ou une assistante sociale). Les jeunes ont tous entamé les démarches à l'initiative des professionnels de l'OREE-AJD. Ceci démontre l'importance de ce type de structure dans l'accès au droit d'une partie de ce public. Un errant évoque le rôle joué par l'assistante sociale du service des urgences de l'hôpital. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 174 d) Des difficultés de constitution de dossiers plus marquées pour les personnes en situation d'errance L'évocation des démarches de constitution des dossiers par les publics a permis de mettre en évidence les difficultés rencontrées dans la démarche d'accès au droit. Ces difficultés sont systématiquement évoquées par les personnes en errance, alors que les mères de famille n'en pointent pas. Un seul des jeunes présents fait état d'un abandon des démarches de constitution. Les jeunes interrogés étaient au début de leurs démarches. Aussi n'évoquent-ils pas de difficultés particulières à ce sujet. En revanche, l'une des jeunes a abandonné ses démarches alors qu'elle les avaient commencées afin de répondre à une situation d'urgence. Elle pointe la complexité des démarches du point de vue de la quantité de papiers à gérer et surtout de la lenteur du processus. " Il y a beaucoup de papiers mais aussi, c'est l'attente. On est découragé". Les mères de famille n'évoquent pas de difficultés particulières. En revanche, les errants font systématiquement état de difficultés. En effet, les deux personnes répondantes évoquent des dysfonctionnements administratifs et la complexité des démarches. Les dysfonctionnements administratifs revêtent plusieurs formes. L'une des personnes interrogées évoque la perte de son dossier entre la structure agréée et la CPAM. " J'avais fait mon dossier aux urgences à l'hôpital. Mais quelqu'un a tout perdu. Ils m'ont réécrit pour refaire le dossier. Je l'ai refait ici (à l'Entraide Protestante). Ca m'a pris un mois pour avoir l'attestation. La carte, ça fait plusieurs mois que je l'attends". Il est à noter que la perte d'un dossier est également évoquée par les travailleurs sociaux de l'OREE-AJD. Le second pointe un défaut de transmission des dossiers entre les CPAM en cas de mobilité. " J'étais dans le 06 avant. J'ai fait mon dossier là bas. Mais après je suis venu ici et la sécu a perdu ma carte entre là bas et ici (Montélimar). Comment ils ont pu la perdre, avec tous les ordinateurs qu'ils ont ? Ca fait plus d'un an que j'attends la carte et ils ne savent même pas où elle est. En plus, je peux rien faire, je suis bloqué. (…) Ca m'a pris deux mois pour avoir l'attestation." En outre, les errants évoquent la complexité des démarches. Les circuits sont jugés complexes et tous ont pointé le fait qu'ils ont été renvoyés d'un endroit à un autre. Par Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 175 exemple, l'un d'entre eux explique qu'il a dû se rendre à trois endroits différents avant que son dossier ne soit complet. L'autre évoque le fait que la CPAM avait perdu une partie de son dossier et qu'il a dû faire, à deux reprises, les démarches de constitution des dossiers. Le nombre de pièces administratives demandées est, en outre, ressenti comme trop important. " Y'a trop de papelards. Ils voulaient mes fiches de paye, la photocopie de la carte d'identité…, y'a trop de papelards!!!" Les lieux où se les procurer sont jugés trop divers et éclatés, problème amplifié en cas de déplacement d'une région à l'autre. " Y'a des tonnes de papiers à aller chercher. Des fois, il faut même écrire". e) L'accueil aux CPAM lors du dépôt du dossier et au long des démarches Les personnes interrogées évoquent un accueil correct de la part des agents de la sécu. En revanche, un certain nombre de problèmes sont pointés. ! Un accueil jugé de bonne qualité par l'ensemble des personnes interrogées Toutes les personnes interrogées, quel que soit le groupe, estiment que l'accueil à la sécurité sociale est correct voire même courtois. Aucun ne fait état de remarques désobligeantes ou déplacées, ni n'a ressenti de discrimination particulière. Les jeunes estiment, pour ceux qui répondent, que l'accueil est même de bonne qualité. En effet, selon eux, les agents prennent le temps de considérer leur situation, d'expliquer les démarches à suivre. Les mères de famille en revanche déplorent un accueil parfois qualifié "d'administratif" même s'il reste courtois. "On est un numéro". L'une d'entre elles évoque des préférences en matière d'accueil. En effet, si la personne qu'elle connaît n'est pas de service le jour ou elle doit aller à la CPAM, elle revient un autre jour. Les errants notent également la courtoisie de l'accueil. Aucun ne déplore de remarques méprisantes ou désobligeantes ni d'attentes injustifiées. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 176 ! Des points négatifs seulement évoqués par les personnes en situation d'errance La principale remarque concerne la longueur de l'attente aux guichets et l'inefficience et la désorganisation ressentie de la CPAM Une attente jugée longue A la différence des deux autres groupes, les errants évoquent tous la longueur de l'attente aux guichets de la CPAM. L'un d'entre eux explique qu'il ne passe même plus par le guichet. "Je dépose les papiers qu'ils me demandent dans la boite aux lettres". Une gestion des dossiers jugée médiocre par les errants Les personnes interrogées évoquent le fait que la CPAM a, à plusieurs reprises, perdu des pièces administratives nécessaires au renouvellement des droits. " J'ai envoyé un papier à la sécu et, deux mois après, on m'a redemandé le même". Il est difficile de dégager les causes de cette inefficacité ressentie. En effet, il peut s'agir d'une situation locale, propre à la CPAM considérée, aussi bien que des difficultés de ce type de public à mener des démarches administratives. ! Améliorations évoquées lors des groupes 1) Un accueil plus approfondi Les personnes en situation d'errance évoquent la nécessité de la multiplication des guichets afin de réduire l'attente. En outre, la mise en place de guichets "spéciaux" permettant la prise de rendez-vous ainsi que des passages moins fréquents aux guichets mais plus approfondis sont jugés nécessaires. 2) Un accompagnement dans les démarches évoqué par les jeunes Les jeunes pointent la nécessité d'un accompagnement lors des démarches auprès de l'Assurance Maladie. En effet, plusieurs d'entre eux souhaiteraient être "accompagnés par un adulte qui sait", ou "recommandés par quelqu'un". Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 177 f) Retentissement inégal des délais d'instruction des dossiers sur l'accès aux soins Suivant les groupes considérés, les délais évoqués pour l'instruction des dossiers varient peu. En règle générale, le délai d'obtention de l'attestation papier est de un mois. En revanche, l'un des errants évoque un délai beaucoup plus long : deux mois. Les délais de délivrance de la carte Vitale sont nettement plus longs. Ils peuvent être supérieurs à un an. En revanche, si les délais sont presque identiques pour les trois groupes, ils n'ont pas le même impact sur le recours aux soins suivant le groupe considéré. En effet, les jeunes et les errants évoquent des problèmes d'accès aux soins en cas d'urgence, alors que ce cas de figure n'est pas évoqué par les mères de famille. Les délais de délivrance de l'attestation sont un frein à l'accès aux soins pour les jeunes et les errants interrogés. Les travailleurs sociaux de l'OREE-AJD, lors de l'entretien, expliquent que lorsque des urgences surviennent pour les jeunes dont les dossiers sont en cours d'instruction, ces jeunes sont envoyés vers certains médecins ou pharmaciens, identifiés, qui acceptent de délivrer des soins, si le dossier est en cours de traitement. La mise en place de ces réseaux informels pallie donc la lenteur des procédures d'instruction. Les errants expliquent que lorsque des soins en urgence sont nécessaires, ils ont principalement recours au service des urgences de l'hôpital. L'un relate la compréhension des médecins : " Je leur ai dit que j'étais en cours de constitution du dossier. J'avais pas d'attestation mais j'ai pas eu de problèmes. Ils ont été compréhensifs". Dans un autre cas, c'est l'AS du service des urgences hospitalières qui a pallié l'absence d'attestation : "L'assistante sociale s'est déplacée. Elle a pu régler les difficultés". En revanche, l'absence de carte Vitale semble être un motif de refus de soins pour certains professionnels en ambulatoire. Le cas des pharmacies est évoqué : " Certaines pharmacies ne prennent pas l'attestation. Ils veulent la carte". Ainsi, les délais de délivrance de l'attestation provisoire, ainsi que ceux de la carte vitale, posent objectivement un problème d'accès aux soins. Cependant, afin de contourner ces difficultés, les personnes concernées ont la ressource de l'hôpital. En ce qui concerne les soins de ville, est évoquée la mise en place de réseaux informels personnalisés et localisés ("la débrouille"). Ces systèmes reposent sur la Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 178 bonne volonté des uns et des autres, comme par exemple des professionnels de santé en relation avec les travailleurs sociaux acceptant de délivrer des soins sans justificatifs CMU, pour peu que les démarches de constitution des dossiers aient été entamées. Cependant, ce type de système induit bien une hétérogénéité des conditions d'accès aux soins. g) Un renouvellement des droits très problématique lié à la mobilité des personnes en situation d'errance Il n'a pas été possible d'évoquer ce problème lors de l'animation des groupes de jeunes. Les mères de famille ne font pas état de difficultés particulières concernant cette procédure. En revanche, les personnes en situation d'errance évoquent toutes des difficultés liées à la mobilité. Les difficultés recensées portent principalement sur le renouvellement des droits en cas de mobilité du bénéficiaire. Tous évoquent la rupture des droits lors du changement de région et la nécessité de se réinscrire alors que, en théorie, la CMU vise l'universalité sur le territoire : " Avant, j'étais à Paris. On m'a dit que ma carte n'était pas valable quand je suis allé dans une pharmacie alors que j'ai des droits jusqu'à fin mai 20021. J'ai pas pu acheter mes médicaments". En outre, les délais entre la réception de la lettre envoyée par la CPAM pour le renouvellement des droits et l'expiration des droits sont ressentis comme trop courts. 2- Relations avec le système de soins a) Relations avec les professionnels de santé Les expériences concernant l'accueil par les professionnels de santé sont très diverses d'un groupe à l'autre. En effet, si les jeunes n'évoquent aucune difficulté dans leurs relations avec les professionnels de santé, il n'en est pas de même pour les autres publics interrogés. Différents types de professionnels doivent être distingués. 1) De bonnes relations avec les médecins généralistes Aucune des personnes en situation d'errance n'évoque de problèmes avec les médecins généralistes. Certains soulignent les bonnes relations existantes, le temps passé par le médecin à expliquer. Aucun d'entre eux n'évoque des refus de soins ou des remarques désobligeantes. 1 L'animation du groupe de parole a eu lieu en mars 2002. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 179 Les mères de famille pointent également les bonnes relations entretenues avec les médecins généralistes. En revanche, elles notent que certains de ces professionnels ne sont pas équipés de lecteurs de carte Vitale. 2) Des difficultés ressenties par les mères de famille avec certains spécialistes libéraux Seules les mères de famille font état de difficultés avec des médecins spécialistes. En effet, on a précédemment noté la fréquence du recours à l'hôpital des personnes en situation d'errance. La remarque ne concerne qu'un médecin. Toutefois, compte tenu à la fois de la rareté de l'offre de soins concernant cette spécialité et de la difficulté de mobilité de ces femmes, le problème est d'importance. Les difficultés concernent les remarques désobligeantes et la mauvaise qualité de l'accueil. " La fois où j'y suis allée, le docteur m'a dit 'Oh, vous êtes à la CMU'. Depuis, je n'y vais plus". 3) Des difficultés avec certains dentistes Dans les deux groupes, il est évoqué des problèmes avec certains dentistes. L'un des errants pointe un tel cas. " Le dentiste a accepté la CMU, mais m'a fait un plombage et un détartrage et m'a envoyé une facture de 700 F ! Je crois que je l'ai toujours, la facture…" Les mères de famille évoquent des difficultés avec les dentistes. L'une d'entre elles note que la CMU est moins bien acceptée que l'ex-AMD par ces professionnels. Le passage à la CMU d'une partie des bénéficiaires de l'ex-AMD a eu pour conséquences un manque de lisibilité des conditions de remboursement. " J'avais eu une aide exceptionnelle du département. Puis la CMU a été mise en place et le dentiste n'était pas sûr d'être payé. Au début il a refusé de faire les soins. Il m'a obligée à signer un papier comme quoi il allait bien être remboursé. Il me l'a fait finalement, mais en me faisant bien sentir qu'il me faisait une fleur". Plusieurs mères de famille évoquent des remarques désobligeantes, blessantes et méprisantes ainsi qu'un mauvais accueil. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 180 " Je suis allé voir le dentiste pour faire des soins. Quand je lui ait dit que j'avais la CMU, il m'a dit de passer d'abord voir mon banquier et de faire un prêt avant de venir le voir. Après il pourrait me faire les soins" " Moi, c'est pas tous les jours que j'irai chez le dentiste. Tout le temps il vous fait un discours sur la sécu. Vous demandez une prothèse, il vous fait un chapitre sur la sécu" " Mon dentiste, la dernière fois m'a dit : Ce serait bien que vous que vous arrêtiez d'être RMIste juste un mois pour que je puisse vous la mettre votre prothèse". 4) Des refus de délivrer des médicaments par les pharmaciens Le premier type de refus évoqué concerne à la fois les jeunes et les errants. Ces deux populations soulignent que de nombreuses pharmacies refusent de délivrer les médicaments en l'absence de la carte Vitale. L'attestation papier est refusée. Or, compte tenu des délais de délivrance de la carte Vitale, ces refus sont très problématiques. Les refus de délivrance de médicaments même si l'intéressé dispose de sa carte vitale ne concernent que les errants. L'un d'entre eux explique que la pharmacie dans laquelle il s'était inscrit pour le tiers payant était fermée. Il a donc dû aller ailleurs : " A la pharmacie où je suis allé, ils m'ont dit qu'ils ne pouvaient pas prendre la CMU parce que j'étais inscrit dans une autre pharmacie. Ils ne m'ont pas donné le médicament. (…) Comment on fait si on a besoin d'un médicament en urgence, si la pharmacie où on va d'habitude est fermée ?" 5) Opticiens Cette discipline n'est pas évoquée par les trois groupes. 6) La qualité de l'accueil reçu à l'hôpital L'ensemble des personnes interrogées souligne la qualité de l'accueil reçu à l'hôpital. Pour les errants, l'hôpital permet, selon les travailleurs sociaux, de compenser le refus de soins du secteur ambulatoire. Aux urgences, la seule critique concerne l'attente mais elle n'est en aucune façon ressentie comme de l'ostracisme. Les errants interrogés ne se plaignent pas de remarques désobligeantes, de refus d'accueil ou d'attentes injustifiées. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 181 b) L'évocation des problèmes financiers Deux niveaux doivent être distingués. Le premier est l'éventualité de l'avance des soins et de la non application du tiers payant. Le second est la perception de la limitation de l'accès à certains soins pour certains actes du fait du plafonnement des remboursements. 1) La dispense d'avance Seules les personnes en errance et les mères de famille évoquent spontanément la dispense d'avance des frais. Ce système semble, pour les personnes interrogées, fonctionner correctement puisque aucun d'entre eux ne mentionne le fait d'avoir dû faire l'avance des frais pour les soins compris dans le panier de soins. En outre, ce système semble avoir été bien compris par les publics, et notamment les mères de famille. "Un jour, mon fils était malade à l'école et ils ont fait venir un transport pour l'emmener à l'hôpital. Ils m'ont envoyé la facture mais j'ai refusé de payer. J'ai dit moi, je paye rien. Arrangez-vous avec la sécu". 2) Les limites de l'accès aux soins Seules les mères de famille évoquent le problème de la limitation de l'accès aux soins du fait du plafonnement des remboursements. C'est notamment l'optique et dentaire qui sont les champs les plus fréquemment cités. " Je sais pas comment je vais faire pour changer mes verres. Les lunettes ne sont pas assez remboursées". En outre, le panier de soins est également jugé trop restreint. Le cas des pansements et des contentions est évoqué. " Nous, on sera toujours lésés parce qu'une minerve, c'est pas remboursé, une attelle non plus". Aucune des personnes présentes n'évoque une recherche de moyens complémentaires de financement. En revanche, l'existence d'opticiens mutualistes est pointée. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 182 3- Impact de la CMU sur le recours aux soins Seuls les publics en errance et les mères de famille portent une appréciation sur les améliorations apportées par la CMU quant au recours aux soins. Il est à noter que les mères de famille se réfèrent à l'ancien système de l'AMD. La CMU est perçue comme une réelle amélioration du point de vue de l'accès au droit et de l'accès aux soins. D'une part les personnes interrogées pointent l'accès de tous au droit commun et la diminution de la discrimination ressentie. D'autre part, l'accès aux soins est vécu comme facilité. En revanche, plusieurs limites sont évoquées. a) Améliorations apportées par la CMU en matière d'accès au droit et aux soins ! Améliorations de l'accès au droit 1) Un accès au droit commun L'accès au droit commun est ressenti par les personnes en situation d'errance et les mères de famille interrogées comme un apport indéniable de la CMU. Le fait que la CMU consacre l'universalité de l'Assurance Maladie implique, selon elles, que l'accès aux soins devient un droit objectif, et non une aide accordée. Cette évolution est fortement ressentie par les mères de famille interrogées. " La CMU m'a permis de mieux prendre en compte mes droits. J'ai beaucoup plus creusé la question". " Au téléphone ma fille a demandé au médecin : 'vous prenez la CMU ?'. Je lui ai dit : 'Mais il ne peut pas refuser. Pourquoi tu lui demandes ça ?" En outre, la CMU est perçue à la fois par certaines des personnes en errance et par les professionnels comme une réelle amélioration des droits. Certains soulignent l'accès retrouvé à une certaine égalité de traitement et donc à la dignité. "On est tous pareils. On doit être soignés de la même façon" 2) Une diminution de la stigmatisation ressentie par les mères de famille par rapport à l'AMD Les mères interrogées estiment que la CMU leur a apporté une nette diminution du sentiment de gêne par rapport à l'ex-AMD. Par exemple, l'une des femmes Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 183 présentes raconte ses relations avec l'employée de la mairie chargée de lui délivrer les bons de soins dans le cadre de l'AMD. " Avant, j'allais chercher les tickets de soins en mairie. L'employée me faisait des réflexions du genre 'Vous abusez'. Elle comptabilisait sur son bureau le nombre de fois que j'étais allée chez le médecin". Il faut ajouter que dans une petite commune, dans laquelle tout le monde se connaît, la gêne est d'autant plus violemment ressentie. Aussi, le fait de ne plus avoir à aller chercher les tickets en mairie est vécu comme un véritable soulagement. " La CMU nous permet d'être plus anonyme, de ne pas passer par la mairie". 3) L'accès retrouvé à une certaine légalité pour les publics en errance Un certain nombre de personnes en errance rencontrées sont sous traitement de substitution. Les médicaments comme le Subutex, destinés à prévenir l'effet de manque, sont nécessaires à la poursuite des traitements. L'une des personnes présentes explique que la CMU a favorisé l'accès à ce type de médicaments. "La CMU, c'est mieux pour le Subutex". Au-delà, l'infirmière en charge du point accueil santé explique que l'accès facilité à ce type de soins est un facteur permettant à un certain nombre de patients de ne plus avoir à s'adonner à des trafics en tout genre pour s'en procurer. L'accès à une couverture maladie est ici combiné à l'accès retrouvé à une certaine légalité. " Tous sont sous traitement de substitution. La CMU, ça leur a permis d'être couverts pour le Subutex et de rentrer dans la légalité, de ne plus avoir à faire du trafic pour s'en procurer". ! Amélioration de l'accès aux soins Les deux populations considérées notent l'apport de la CMU concernant l'accès aux soins. 1) Amélioration de l'accès aux soins évoquée par les mères de famille Le premier point évoqué par les mères de famille est la plus grande facilité d'utilisation de la CMU que de l'AMD. Le format carte Vitale est nettement préféré au système des tickets délivrés par les mairies. En outre, la disparition Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 184 des intermédiaires (CCAS, Conseils Généraux) vers l'accès aux soins est ressentie comme une amélioration. " La CMU est plus confortable parce qu'on n'a plus à passer par un tiers. On a affaire directement à l'Assurance Maladie". En outre, la CMU est ressentie comme une possibilité de se soigner de façon moins limitée que l'ex AMD. " L'AMD nous limitait par un nombre de tickets. Quand j'en avais plus, je devais aller me faire refaire des tickets supplémentaires. J'évitais d'aller chez le médecin" " La CMU, c'est plus direct. On a l'impression d'être comme tout le monde. J'ai plus à me justifier de combien de fois je vais chez le médecin" Enfin, l'une des femmes se défend des critiques concernant les abus de recours aux soins. " Certains disent qu'on abuse. Moi, la CMU ça me fait pas aller plus souvent chez le médecin. Ca me permet d'y aller juste quand j'en ai besoin". 2) Une capacité ressentie par les personnes en errance à pouvoir mieux se soigner La CMU est vécue comme une réelle amélioration et ce, à plusieurs niveaux. L'impression ressentie par ces personnes est une réelle capacité à pouvoir mieux se soigner. La CMU a en effet permis à certains d'acquérir une véritable couverture maladie alors qu'elle était soit inexistante, soit incomplète (régime de base sans complémentaire). En outre, selon eux, la CMU permet une meilleure anticipation des soins. "On peut plus prévoir". Tous soulignent également la possibilité offerte pour une plus grande régularité du suivi. b) Les limites du dispositif ! Une limitation de l'accès à certains types de soins ressentie par les mères de famille Les mères de famille notent que la CMU permet d'accéder à certains types de soins moins bien que l'AMD. Il s'agit notamment des prothèses dentaires et des lunettes. En effet, le plafonnement des remboursements et la suppression des Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 185 aides exceptionnelles accordées par le Conseil Général sont des facteurs qui limitent l'accès à ce type de soins. " Moi, je peux pas demander une aide exceptionnelle pour le dentiste, maintenant. La CMU a fait que ces aides disparaissent". Le cas des lunettes a précédemment été évoqué. ! Déficit ressenti par les personnes en errance dans l'accompagnement à l'accès aux soins Si l'accès aux soins est perçu comme facilité par les personnes en errance interrogées, ils notent toutefois que la capacité d'orientation au sein du système de santé leur fait défaut. Si aucun ne souhaite être accompagné physiquement (bien au contraire) à une consultation, tous évoquent la difficulté à s'orienter au sein du système de santé : "C'est difficile de trouver le docteur qu'il faut". Ce n'est pas une orientation physique qui fait défaut, mais bien la connaissance de la personne idoine, du médecin vers qui se tourner pour être soigné. Ce sentiment traduit le désarroi de personnes qui ont "perdu les clés" du système de santé. En effet, si l'entrée dans le système de soins, au niveau du droit, tend à être assuré par la CMU, l'orientation au sein de ce dernier fait défaut. Or, c'est bien la capacité à s'orienter qui conditionne l'accès aux soins. Evoquant des améliorations possibles au niveau de l'accès aux soins, le fait d'être plus accompagnés "par une personne qui sait" est un désir partagé par tous. Pourtant, aucun d'entre eux ne peut définir le type de professionnel qui pourrait remplir ce rôle. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 186 SYNTHESE DES GROUPES DE PAROLE Dans le cadre de l'évaluation régionale du dispositif CMU, il a été décidé d'adopter, à côté des approches quantitatives et qualitatives par questionnaire, une approche qualitative de face-à-face. Cette approche a consisté à recueillir la parole du public concerné par la CMU. Cette démarche s'inscrit dans les objectifs du PRAPS et consacre l'idée selon laquelle le public, et notamment le public en difficulté, est également un acteur du système de santé. Trois groupes ont été choisis pour couvrir à la fois les trois départements objets de l'enquête et trois types de publics différents : l'OREE-AJD à Lyon pour les jeunes en rupture, l'Entraide Protestante à Montélimar (26) pour les personnes en situation d'errance et l' "Atelier Echange" à la MJC de la Tour-du-Pin (38) pour les mères de famille RMIstes isolées. Le groupe animé à l'OREE-AJD est un groupe de jeunes en situation difficile ou en rupture composé de six jeunes filles et trois garçons, âgés d'une vingtaine d'années. Les personnes en errance rencontrées à l'Entraide Protestante sont au nombre de quatre et âgées de 20 à 35 ans. Enfin, huit mères de famille isolées et bénéficiaires du RMI ont constitué le troisième groupe. Ces groupes ont pour objet de saisir différentes perceptions du dispositif CMU en fonction de la situation sociale du public. Trois axes de discussion ont été abordés : la connaissance et l'utilisation du dispositif en pointant notamment les éventuelles difficultés d'accès au droit, les relations des bénéficiaires avec le système de soins, l'impact perçu de la CMU sur le recours aux soins. I - CONNAISSANCE ET UTILISATION DU DISPOSITIF PAR LES PUBLICS INTERROGES 1- Des situations vis-à-vis de l'assurance maladie moins bien connues par les jeunes Les situations antérieures varient fortement d'un groupe à l'autre. Si les mères de famille étaient, pour nombre d'entre elles, insérées au sein du dispositif de l'AMD, une seule des personnes en errance disposait d'une couverture maladie bien que celle-ci fût incomplète (couverture de base dépourvue de complémentaire). Il est à noter que les situations antérieures des jeunes interrogés leur étaient, de même que leurs situations actuelles, largement méconnues. Si les mères de famille et les personnes en errance identifient bien leur situation actuelle vis-à-vis de l'Assurance Maladie, les jeunes interrogés ont une méconnaissance quasi totale de leur statut. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 187 2 - Connaissance et utilisation du dispositif a) Une connaissance inégale et diverse du dispositif CMU Les perceptions du dispositif, à la fois en termes de définition mais aussi des droits qu'il confère, sont très diverses d'un groupe à l'autre. La notoriété du dispositif est très faible au sein du groupe de jeunes interrogés. Peu d'entre eux savent qu'il s'agit "d'une aide pour se soigner". En revanche, l'ensemble des personnes en errance ainsi que des mères de famille savent qu'elles disposent de cette aide. Si les mères de famille ont une bonne connaissance à la fois du fonctionnement du dispositif (couverture de base et complémentaire) ainsi que des droits ouverts (dispense d'avance des frais et contenu du panier de soins), certains de ces éléments ne sont pas bien appréhendés à la fois par les jeunes et par les personnes en situation d'errance interrogées. Si les demandes d'information des jeunes concernent principalement le fonctionnement du dispositif ainsi que les droits ouverts, celles des errants portent sur le contenu du panier de soins. b) Un accompagnement à l'accès au droit divers suivant le public L'ensemble des parcours évoqués, quel que soit le groupe, montre que les démarches d'accès au dispositif CMU qui aboutissent ont été initiées par des professionnels de l'action sociale. La nature des structures et la qualité des professionnels concernés varient suivant le groupe considéré : CCAS, associations, services sociaux des hôpitaux. c) Des difficultés à mener les démarches de constitution des dossiers plus marquées chez le public en errance Les personnes en errance évoquent systématiquement des difficultés à mener les démarches administratives de constitution des dossiers. Les obstacles relatés sont des dysfonctionnements administratifs (perte de dossiers entre la structure agréée pour la constitution des dossiers et la CPAM, défaut de transmission entre différentes CPAM en cas de mobilité) ainsi que la complexité des démarches (nombre élevé de pièces administratives demandées ainsi que l'éclatement des lieux où se les procurer, notamment en cas de mobilité). d) Un accueil par les agents des CPAM jugé de bonne qualité malgré la persistance de problèmes. L'ensemble des personnes interrogées estime que l'accueil à la sécurité sociale est correct, voire courtois. Aucun ne fait état de remarques désobligeantes ou déplacées, ni de situations discriminantes. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 188 En revanche, les personnes en situation d'errance interrogées soulignent la persistance de problèmes. D'une part, l'attente aux guichets de la CPAM est ressentie par ce public comme longue. D'autre part, les personnes en situation d'errance ont une perception négative de l'efficacité de la CPAM (réitération de demandes de pièces administratives). Il est difficile de dégager les causes de cette inefficacité ressentie. En effet, il peut s'agir d'une situation locale, propre à la CPAM considérée, aussi bien que des difficultés de ce type de public à mener des démarches. Deux types d'améliorations sont évoqués par les groupes. D'une part, les personnes en situation d'errance expriment des demandes quant à un accueil plus approfondi au moyen de rendez-vous à des guichets spéciaux. D'autre part, les jeunes pointent la nécessité d'un accompagnement dans les démarches auprès de l'Assurance Maladie. e) Un impact inégal des délais d'instruction des dossiers sur l'accès aux soins. Les délais d'instruction évoqués sont comparables d'un groupe à l'autre. Cependant, en cas de soins en urgence, les délais de délivrance de l'attestation, voire de la carte Vitale, sont un frein à l'accès aux soins pour les jeunes et les errants interrogés. Aussi, ces personnes ont-elles la ressource de l'hôpital. Est également évoqué, notamment par les professionnels de l'action sociale, le cas de professionnels de santé acceptant de délivrer des soins en l'absence d'attestation pour peu que les démarches aient été entamées par les intéressés. Toutefois, la mise en place de ces réseaux non formalisés induit bien un accès inégal aux soins. f) Un renouvellement des droits problématique lié à la mobilité des personnes en errance Les personnes en errance évoquent des cas de refus de prendre en compte la carte Vitale (notamment en pharmacie) en cas de changement de région. En outre, les délais impartis pour le renouvellement des droits sont ressentis comme trop courts par cette population. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 189 II - RELATIONS AVEC LE SYSTEME DE SOINS 1 - Relations avec les professionnels de santé a) Des relations satisfaisantes avec les médecins généralistes Pour l'ensemble des personnes interrogées, les relations avec le médecin généraliste ne posent pas de problèmes. b) De rares difficultés avec les spécialistes libéraux Seules les mères de famille évoquent des problèmes avec les spécialistes libéraux. Il s'agit du cas d'un médecin, mais compte tenu de la rareté de l'offre de soins et de la mobilité réduite du public, le problème est d'importance. c) Des difficultés avec certains dentistes A la fois les personnes en situation d'errance et les mères de famille soulignent de mauvaises expériences avec ce type de praticiens. Il s'agit de remarques désobligeantes et d'un mauvais accueil. d) Des refus de délivrer des médicaments par certains pharmaciens Certaines des personnes interrogées ont évoqué le cas de pharmaciens refusant de prendre en compte l'attestation papier CMU. Compte tenu des délais de délivrance de la carte Vitale, ces refus sont problématiques. e) Une qualité satisfaisante d'accueil à l'hôpital unanimement perçue comme Cette appréciation concerne à la fois les services d'urgence et les autres services. Une infirmière interrogée estime que l'hôpital pallie les refus de soins du secteur ambulatoire. 2- Des problèmes financiers persistants Aucune des personnes interrogées n'a eu à faire l'avance des frais pour des soins compris dans le panier de soins. En revanche, le problème du plafonnement des remboursements pour les soins prothétiques dentaires ainsi que pour l'optique est ressenti par les mères de famille comme un frein à l'accès aux soins. Est, en outre, évoqué le cas de biens non pris en charge par le panier de soins (contentions et pansements). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 190 III- IMPACT DE LA CMU EN MATIERE D'ACCES AU DROIT ET AUX SOINS 1- Amélioration apportée par la CMU en matière d'accès au droit et aux soins a) Amélioration de l'accès au droit et diminution de la stigmatisation ressentie La CMU a induit, selon de nombreux témoignages de mères de famille, un accès de tous à un droit objectif à la santé. Pour certaines des personnes en errance interrogées, la CMU est ressentie comme un facteur permettant une plus grande égalité de traitement. Comparativement à l'ex-AMD, la CMU entraîne une diminution du sentiment de stigmatisation pour de nombreuses mères de famille interrogées. En outre, selon une infirmière interrogée, la CMU, en prenant en charge certains traitements de substitution, permet à un certains nombre de patients de ne plus avoir à s'adonner à des activité illégales afin de se procurer des médicaments tels que le Subutex. Ainsi, selon elle, l'accès facilité aux soins se double d'un accès retrouvé à une certaine légalité. b) Facilitation et amélioration de l'accès aux soins Les mères de famille soulignent que, grâce au format carte Vitale, la CMU est d'une plus grande facilité d'utilisation que l'ex-AMD. Ensuite, le fait de disposer d'un interlocuteur unique et de ne pas avoir à passer par les CCAS est ressenti comme une amélioration. Enfin, selon elles, la CMU offre la possibilité de se soigner de façon moins limitée que l'ex-AMD. Les personnes en situation d'errance perçoivent la CMU comme une nette amélioration de la capacité à se soigner. En effet, pour certains, la CMU a permis d'acquérir une couverture maladie alors qu'elle était soit inexistante, soit incomplète. 2- Les limites du dispositif Les mères de famille évoquent le plafonnement des remboursements de certains types de soins et la suppression des aides exceptionnelles accordées par le Conseil Général. Ces éléments induisent un sentiment de limitation de l'accès aux soins dentaires et optiques notamment. Les personnes en situation d'errance ressentent des difficultés d'orientation au sein du système de santé. Elles évoquent un déficit d'accompagnement dans l'accès aux soins. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 191 SYNTHESE DES PRINCIPAUX RESULTATS DES ENQUETES Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 192 SYNTHESE DES PRINCIPAUX RESULTATS DES ENQUETES Pour cette évaluation du dispositif CMU, quatre enquêtes concomitantes ont été conduites dans trois secteurs de la région Rhône-Alpes choisis de manière à refléter une grande diversité de situation (circonscriptions de CPAM de Lyon et Grenoble, département de la Drôme) : 1/ une enquête par questionnaire adressé à près de 300 structures et services sanitaires, médico-sociaux et sociaux, 2/ une enquête par questionnaire adressé à 675 médecins généralistes et dentistes, 3/ une enquête qualitative par grille semi-structurée adressée à 25 institutions (Services de l'Etat et des Collectivités locales, organismes d'Assurance Maladie), 4/ une enquête auprès du public basée sur l'animation de trois groupes de parole. 1 - Enquête auprès des structures sanitaires, médico-sociales et sociales L'enquête conduite auprès de 225 intervenants oeuvrant au sein de 179 structures ou services apporte de nombreuses informations sur la perception du dispositif CMU par les acteurs de terrain malgré les faiblesses méthodologiques d'une telle approche. L'intérêt que ces acteurs portent à l'évaluation du dispositif CMU est d'ailleurs souligné par le fait que, malgré les contraintes de calendrier imposées à cette étude, 62% des structures sollicitées ont renvoyé un questionnaire. a - Implication des structures ! Une implication très variable selon la structure et le département. ! Une implication relativement faible des CCAS et qui, pour la plupart, n'envisagent pas une révision de leur position. ! Une implication ayant évolué de manière très différente selon le type de structure : par rapport à la période précédant la mise en place de la CMU, l'implication est plutôt en baisse dans les CCAS, elle est plutôt stable, voire en hausse pour les structures sanitaires et elle est plutôt en hausse pour les structures sociales. ! En cas de participation, un niveau d'implication variable : une fois sur deux, il s'agit d'une participation partielle à la constitution du dossier. ! Une mission qui peut avoir des conséquences sur le fonctionnement de la structure : une formation du personnel est relevée dans plus du tiers des cas, une réorganisation interne dans 20%. ! Des difficultés rencontrées, mais rarement importantes : des difficultés organisationnelles ou dans les relations avec les partenaires sont mentionnées dans le tiers des dossiers mais ne sont qualifiées d'importantes que dans 3% (charge de travail, absence de référent, insuffisance d'information, difficultés à rassembler toutes les pièces nécessaires…). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 193 ! Une coordination perfectible entre structures-relais participant à la constitution des dossiers de CMU (l'organisation de réunions de coordination semble loin d'être systématique). ! Dans les structures qui ne participent pas à la constitution des dossiers, la vérification des droits constitue une pratique répandue. ! Une information des structures qui ne participent pas à la constitution des dossiers non systématique de la part des CPAM mais, le plus souvent, jugée satisfaisante (documentation écrite, réunions, voire rencontres spécifiques avec des acteurs de la CPAM). b - Jugement sur la performance du dispositif ! Des délais de traitement des dossiers jugés satisfaisants et constituant une amélioration par rapport au passé et des modalités de prolongation des droits appréciées. ! Des modalités de constitution et d'instruction des dossiers plutôt satisfaisantes malgré la rencontre assez régulière de difficultés pour faire aboutir des dossiers (essentiellement au niveau de l'examen des ressources et de l'immédiateté du droit). ! Cependant, certaines insatisfactions relevées (difficultés dans les situations d'urgence, chez les publics très marginalisés, en cas de mobilité géographique du bénéficiaire, non uniformité des procédures d'une caisse à l'autre, défaut de retour d'information, etc…). ! Un dispositif qui laisse échapper certaines personnes : étrangers en situation irrégulière, situations familiales complexes, personnes ayant abandonné les démarches (ou ne les ayant jamais tentées). c - Relations avec les partenaires ! Un partenariat avec la CPAM jugé globalement bon, avec ses points forts (facilité des contacts et disponibilité, permanences délocalisées dans certaines structures, référents CMU, compétence) et ses faiblesses (non formalisation des relations, non systématisation des référents CMU, manque de souplesse dans le traitement des cas particuliers, lourdeurs dans certains cas). ! Un partenariat avec les acteurs sociaux et médicaux plus contrasté avec une évolution positive relevée par certains. d - Impact de la CMU ! Un impact réel sur le fonctionnement des structures sanitaires (élargissement du profil de la clientèle, évolution des relations avec l'Assurance Maladie, meilleure connaissance des acteurs sociaux, meilleure préparation des sorties d'hospitalisation). ! Un impact positif sur le public, de l'avis des acteurs sanitaires : meilleur suivi médical, venue de personnes jusque là non prises en charge, possibilité d'un rattrapage de soins, précocité des consultations… Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 194 ! Une orientation facilitée vers le système de soins et de prévention. ! Un certain impact sur les relations du public avec les acteurs de santé mais un impact plus modéré sur les relations des structures avec les partenaires sociaux et médicaux. e - Besoins en matière d'information et de soutien ! Une information sur la CMU "correcte mais perfectible" et un besoin manifeste d'information complémentaire, voire de soutien. f - Constat global ! La CMU : une initiative d'un intérêt évident : près de 9 acteurs sur 10 jugent l'initiative intéressante, 50% très intéressante. ! D'indéniables points forts pour le public (facilitation de l'accès aux soins, moindre stigmatisation des publics bénéficiaires, simplicité par rapport à l'ancien système) et pour les professionnels (simplification du circuit administratif, opportunité pour les acteurs sanitaires de se concentrer sur la dimension médicale, garantie d'être remboursé, intérêt des référents CMU au sein des CPAM). ! Cependant, des limites et des faiblesses pour le public (effet de seuil, non prise en compte des minima sociaux dans le barème, prise en charge insuffisante de certains actes, réactivité insuffisante en cas d'urgence, réticences de certains professionnels de santé, "consumérisme" médical de certains bénéficiaires) et pour les professionnels (délais de remboursement des professionnels de santé, complexité administrative, non uniformisation des procédures au sein des différentes caisses, absence de référents CMU dans certains secteurs, insuffisance d'information, quelquefois lenteur du traitement des dossiers). Enfin, les CCAS déplorent souvent la remise en cause de leur rôle traditionnel de "guichet d'entrée dans le système de soins". 2 - Enquête auprès des professionnels de santé libéraux L'enquête conduite auprès de 200 généralistes et 116 dentistes (soit environ 50% de ceux qui avaient été inclus dans l'échantillon aléatoire de 675 professionnels), permet de dresser un premier constat de la perception qu'ont ces acteurs de santé du dispositif de CMU. a - Recours aux soins ! Une évolution du recours aux soins : plus des deux tiers des généralistes et des dentistes attestent d'une augmentation du nombre de bénéficiaires de la CMU, essentiellement adultes et jeunes, mais également enfants (moins net chez les dentistes) ou encore personnes très précarisées. Les motifs de consultation chez le généraliste sont dominés par les problèmes infectieux, la santé mentale et la pédiatrie. Chez le dentiste, le recours se fait souvent en urgence (douleur) avec, fréquemment, le constat d'un mauvais état bucco-dentaire et la nécessité d'une restauration prothétique. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 195 b - Jugement porté sur le fonctionnement du dispositif ! Par rapport à l'ancien système, une amélioration pour le patient bien repérée par les médecins (pour les contraintes administratives surtout, un peu moins en ce qui concerne la prise en compte de la dignité de la personne et les tarifs de remboursement), beaucoup moins par les dentistes (pour les tarifs de remboursement, ils sont aussi nombreux à voir une dégradation qu'une amélioration). ! Une amélioration pour le praticien beaucoup moins nette aux yeux des médecins (s'ils apprécient l'amélioration intervenue au niveau des délais de remboursement, ils ne sont qu'une minorité à considérer que la CMU est plus favorable en matière de contraintes administratives ou qu'elle facilite les relations avec le patient ou avec les acteurs sociaux) et très contestée par les dentistes (en particulier au niveau des délais de remboursement et des contraintes administratives). c - Impact sur la prise en charge ! Un impact indéniable sur la prise en charge des patients souligné par les médecins (recours plus fréquent pour exprimer un mal-être, consultations plus précoces, venue de personnes non prises en charge jusque-là, meilleur suivi, possibilité de rattrapage de soins, orientation facilitée vers le spécialiste) mais nettement moins perçu par les dentistes (cependant, la moitié d'entre eux voient un effet sur la venue de personnes jusque là non prises en charge et sur la possibilité de rattrapage de soins). d - Points forts, limites, dérives ! La persistance d'une population non couverte malgré la CMU et la persistance de problèmes financiers susceptibles de limiter la qualité des soins (chez les bénéficiaires de la CMU et chez les autres). ! Une opinion subjective sur les critères d'attribution de la CMU assez critique chez les médecins, davantage encore chez les dentistes, et observation de comportements jugés abusifs. ! Malgré les critiques, un jugement global très positif des médecins mais beaucoup plus réservé des dentistes : l'initiative est jugée intéressante par 80% des généralistes et seulement 35% des dentistes qui expriment une opinion (très intéressante par respectivement 30% et 6%). A l'opposé, 20% des premiers et 65% des seconds la jugent contestable (très contestable pour 35% des dentistes). ! Des effets positifs mis en avant : universalité, facilitation de l'accès aux soins, régularité des soins, meilleure prise en charge, respect de la dignité, facilité d'utilisation, assurance du paiement pour le praticien. ! Mais des effets négatifs fortement pointés : déresponsabilisation (avec surconsommation chez certains), assistanat, demandes abusives (visites à domicile, visites de nuit), désinvestissement dans le traitement, nomadisme médical, tricheries suspectées… Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 196 ! Des lacunes du dispositif : difficultés lors du renouvellement des droits, information insuffisante du public, couverture insuffisante de certains actes (en particulier prothèses dentaires), longueur des délais de remboursement (fréquemment et fortement dénoncée par les dentistes), difficulté dans les relations avec les caisses… et des effets "pervers" : déséquilibre dénoncé entre les personnes qui bénéficient de la CMU et celles qui, bien qu'ayant des revenus modestes, ne peuvent y prétendre. e - Information, aménagements, souhaits ! Une information des praticiens perfectible et des besoins exprimés par certains en termes de soutien ! Des souhaits au niveau administratif ou réglementaire : raccourcissement des délais, meilleure lisibilité, simplification administrative, meilleur retour d'information, meilleure prise en charge des prothèses, accélération des remboursements, plus grande souplesse dans le dépassement du plafond de remboursement, contrôle plus strict (ressources, consommation). ! Des souhaits au niveau des relations avec les structures sanitaires et sociales : nécessité d'un référent à la CPAM et, d'une manière générale, meilleure "accessibilité" de la CPAM, amélioration de la coordination des acteurs. 3 - Enquête auprès des institutions Une grille qualitative semi-structurée a été envoyée à plusieurs responsables d'institutions afin de connaître leur perception du dispositif, ses points forts et ses limites. Au total, seuls 10 questionnaires sur les 25 envoyés ont été retournés : 2 DDASS, 3 CPAM, 1 MSA, 2 CMR, 2 Mutuelles. Les CCAS ainsi que les Conseils Généraux sont absents de l'analyse. Il en ressort plusieurs résultats. En premier lieu, l'implication des institutions interrogées est inégale au sein du dispositif. Les CPAM et, dans une moindre mesure, les autres régimes de l'Assurance Maladie sont très concernés par le dispositif. En revanche, les mutuelles sont très inégalement impliquées. La prise en compte des contraintes liées à la CMU dans l'organisation et le fonctionnement de ces institutions est diverse. Si les CPAM ont, bien que de manière inégale, adapté leur organisation à l'accueil des publics à la fois de manière quantitative (embauches, renforcement de certains sites, redéploiement de personnel) et qualitative (mise en place de guichets spécifiques pour l'accueil du public, formation des agents), ces réorganisations n'ont affecté les autres organismes de protection sociale que de manière superficielle et diverse suivant les organismes considérés. En outre, la mise en place de référents CMU permettant une information des partenaires extérieurs aux CPAM est très répandue au sein des caisses. En revanche, ces liens ne concernent, dans la majorité des cas, que les structures sociales et sanitaires, et pas les professionnels de santé libéraux. Cette pratique est également évoquée par les caisses des régimes agricoles et des professions indépendantes. Pour les DDASS, impliquées dans l'animation départementale et la surveillance du dispositif, l'impact de la CMU au niveau de l'organisation est limité à la fonction de contentieux, avec, dans certains cas, un renforcement de l'effectif de la CDAS. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 197 En second lieu, l'existence d'un partenariat d'une part, et l'implication des institutions au sein de ce dernier d'autre part, sont inégales suivant les territoires et les organismes considérés. Si les CPAM ont, dans l'ensemble, mis en place des politiques de sensibilisation en direction des structures sociales (CCAS, Conseils Généraux, associations) ainsi que certaines structures de soins (établissements où existe une PASS ou centre IVG par exemple), les caisses jugent l'implication de ces structures très insuffisante dans la constitution des dossiers de CMU. En outre, le partenariat inter-institutionnel est très inégal suivant les départements considérés. En effet, il ne semble réellement étoffé qu'au sein de l'un des trois territoires étudiés, où il implique la CPAM, la DDASS, le Conseil Général et les mutuelles ainsi que certaines associations ou entités socio-économiques autour de problématiques particulières. Pour le reste, les institutions évoquent des difficultés à mettre en place des actions transversales mobilisant un partenariat formalisé. Ainsi en est-il de la réflexion sur l'effet de seuil. Les institutions interrogées, à l'unanimité, estiment que la CMU représente une avancée notable sur le plan sanitaire et social en comparaison de l'ancien système de l'AMD, même si des limites sont relevées. Le principal argument avancé est la facilitation de l'accès au droit (généralisation de l'assurance maladie) ainsi que la diminution de la discrimination à la fois objective (la santé est reconnue comme un droit objectif pour tous) et subjective (ressentie par les bénéficiaires). En outre, l'homogénéisation des critères d'accès ainsi que des aides est vécue comme un facteur permettant, mieux que l'ex-AMD, une égalité de traitement entre bénéficiaires. L'amélioration de la prise en charge est également soulignée en évoquant toutefois les limites liées au plafonnement de certains soins (prothèses dentaires, optique) contenus dans le panier de soins de la complémentaire CMU. Il est à noter la diversité des mesures mises en place par les organismes de remboursement (CPAM, MSA, CMR et mutuelles) afin de corriger les effets de ces limites (garanties "surcomplémentaires" des mutuelles, aides ponctuelles de l'ASS pour des soins hors du panier de soins ou non remboursés, aides ponctuelles des MSA-CMR pour compléter la prise en charge du panier de soins). Seconde critique, le barème d'attribution de la CMU est perçu par toutes les institutions comme étant, d'une part, plus restrictif que celui de l'AMD (excluant certains minima sociaux) et, d'autre part, générateur d'inégalités en direction des personnes à bas revenus exclues du dispositif en raison d'un faible dépassement de ce dernier (effet de seuil). Il est à noter que les caisses ainsi que l'une des mutuelles interrogées ont mis en place des mesures destinées à prévenir cet effet de seuil. En revanche, le montant de ces aides ainsi que les conditions d'attribution varient, d'une part, suivant les types d'organismes, et, d'autre part, suivant les organismes euxmêmes. Enfin, les relations entre les CPAM et les autres organismes (exceptées les DDASS) sont marquées par un sentiment de lourdeurs administratives ainsi que de dysfonctionnements. Sont relevées, notamment, la complexité des imprimés de demande, la lenteur des renouvellements, la lisibilité insuffisante de la réglementation, ainsi que les difficultés de liaison avec la CPAM (synchronisation des droits entre CPAM et mutuelles, complexité perçue de la procédure de tiers payant coordonnée). Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 198 4 - Enquête auprès du public Parallèlement aux différentes enquêtes conduites auprès des intervenants médicaux et sociaux et des acteurs institutionnels, il a paru indispensable d'interroger directement le public concerné. Une approche qualitative, basée sur des groupes de parole, a donc été mise en œuvre. Une telle approche s'inscrit parfaitement dans la logique de santé communautaire que le PRAPS entend favoriser, consacrant l'idée que le public, et notamment le public en difficulté, est également un acteur du système de santé. Trois groupes de parole ont été organisés avec des jeunes en difficultés (Lyon), des personnes en situation d'errance (Montélimar, Drôme) et des mères de famille bénéficiaires du RMI (La-Tour-du-Pin, Isère). Connaissance du public sur le dispositif CMU Une faible notoriété de la CMU a été relevée chez les jeunes. En outre, la nature des droits ouverts par la CMU (dispense d'avance de frais, contenu du panier de soins de la complémentaire) est moins bien perçue par ceux-ci et, dans une moindre mesure, par le public en errance que par les mères de famille RMIstes. Relations avec l'Assurance Maladie et performance du dispositif Les démarches de constitution des dossiers ont, dans tous les cas, été accompagnées par des professionnels de l'action sociale, encore que les lieux et les types de professionnels varient avec le public considéré. En outre, les personnes en errance connaissent plus de difficultés à mener ces démarches, notamment en raison de leur mobilité. L'accueil par l'Assurance Maladie est jugé correct et aucune des personnes interrogées n'évoque de remarques désobligeantes ni de situations de discrimination. En revanche, les personnes en situation d'errance font état d'une attente longue ainsi que d'une mauvaise organisation des services de la CPAM. Il est cependant difficile de distinguer si ces perceptions sont induites par une situation locale particulière ou par les caractéristiques liées à ce public. Cependant, le public en errance ainsi que les jeunes font état de souhaits d'améliorations (respectivement un accueil plus approfondi aux guichets et un accompagnement dans les démarches administratives). Les délais d'instruction des dossiers sont, sauf dysfonctionnements évoqués par les personnes en situation d'errance, comparables suivant les groupes. Cependant, les délais de délivrance de l'attestation provisoire (un mois environ) posent problème en cas de soins en urgence, en particulier pour les personnes en errance et les jeunes. En effet, il a été fait mention, au sein de ces deux publics, de refus de soins de la part de certains dentistes ou pharmaciens en l'absence d'attestation, bien que des démarches de constitution de dossiers, jugés "recevables" par les professionnels de l'action sociale, aient été entamées. Aussi, est-il évoqué l'existence de réseaux informels tissés entre certains professionnels de santé et de l'action sociale, destinés à pallier ces difficultés. En outre, sont évoqués des cas de rupture de droits (soit en cours de couverture soit lors du renouvellement des droits) en cas de mobilité des personnes en situation d'errance. Les délais impartis pour le renouvellement des droits sont ressentis comme trop courts par ces dernières. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 199 Relations avec le système de santé En matière d'accueil, les bénéficiaires soulignent la bonne qualité de leurs rapports avec les médecins généralistes et la qualité de l'accueil à l'hôpital, jugée satisfaisante par les personnes en errance et les mères de famille. En revanche, des difficultés ont été pointées par ces deux publics concernant l'accueil par les dentistes. Des refus de délivrer des médicaments par certains pharmaciens ont également été évoqués. D'autre part, le plafonnement des remboursements pour les soins prothétiques dentaires ainsi que pour l'optique est ressenti par les mères de famille comme un frein à l'accès aux soins. Points forts et faiblesses du dispositif Les mères de famille soulignent l'accès de tous au droit commun ainsi que la diminution de la discrimination ressentie par rapport à l'ancien dispositif de l'Aide Médicale Départementale. En outre, pour certaines des personnes en errance interrogées, la CMU est vécue comme un facteur conduisant à une plus grande égalité de traitement. Enfin, la CMU est, selon les mères de famille interrogées, d'une plus grande facilité d'utilisation que l'ex-AMD. Enfin, les mères de famille ainsi que les personnes en situation d'errance soulignent que la CMU a permis un accès plus facile aux soins. Cependant, plusieurs limites sont pointées. D'une part, les mères de famille évoquent le plafonnement des remboursements concernant les prothèses dentaires et l'optique ainsi que la suppression des aides ponctuelles accordées par le Conseil Général et, d'autre part, les personnes en situation d'errance évoquent leurs difficultés d'orientation au sein du système de santé, ce qui justifie pleinement les réflexions, voire les initiatives prises, dans le domaine de l'accompagnement aux soins. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 200 CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 201 CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 1- Une recomposition des rôles et des liens entre les acteurs a- Une implication très variable des structures et services sanitaires et sociaux ! une implication dans la constitution des dossiers inégale et variable suivant le département Les structures sanitaires et sociales sont reconnues, par la loi portant création de la CMU, comme des "structures relais" ayant notamment pour mission d'aider à la constitution des dossiers. Au terme de l'enquête à laquelle ont répondu près de 200 d'entre elles dans les trois départements considérés, il apparaît que leur implication est inégale puisque, si un tiers d'entre elles participent à cette mission régulièrement, un tiers ne le font qu'occasionnellement et un tiers pas du tout. De plus, le niveau de contribution des structures "participantes" n'est pas homogène : la moitié d'entre elles n'accomplissent cette mission que partiellement et ne proposent pas un accompagnement jusqu'au dépôt du dossier à la CPAM. Par ailleurs, si dans le Rhône et l'Isère, les trois quarts des structures participent au moins occasionnellement à la constitution des dossiers, cela n'est le cas que pour la moitié d'entre elles dans la Drôme. L'implication est variable suivant le type de structures. Ainsi, les CCAS, qui constituaient souvent avant la mise en place de la CMU une sorte de "guichet d'entrée" des populations en difficulté dans le système de soins, ne sont désormais impliqués, d'après l'enquête, que pour 20 % d'entre eux (contre plus du tiers pour les autres structures). En outre, dans leur grande majorité, les CCAS qui ne participent pas à l'heure actuelle à cette mission n'envisagent pas de revoir leur position. La disparition de l'indemnité d'instruction des dossiers qui avait cours avec l'ancien dispositif d'Aide Médicale est une raison parfois avancée mais il n'est pas impossible que cette faible implication des Centres Communaux d'Action Sociale soit également le résultat d'un certain sentiment de "dépossession" (bien qu'aucun questionnaire n'en ait fait explicitement mention). Il est également apparu que, si certaines mutuelles participaient à la constitution des dossiers, ce n'était pas le cas général, les demandeurs étant parfois systématiquement réorientés vers l'Assurance Maladie. D'ailleurs, les CPAM interrogées ont effectivement le sentiment que les structures sanitaires et sociales de terrain ne sont pas suffisamment impliquées dans cette mission. En outre, certains intervenants des PASS (Permanences d'Accès aux Soins de Santé, mises en place par certaines structures hospitalières dans le cadre du PRAPS), considèrent que trop de gens arrivent encore sans couverture maladie à l'hôpital. Cette affirmation est corroborée par le fait que la moitié seulement des structures sanitaires et sociales interrogées pratiquent une vérification systématique des droits. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 202 ! une évolution diverse selon le type de structure La mise en place de la CMU a indéniablement conduit à une modification sensible du paysage institutionnel en positionnant l'Assurance Maladie comme l'institution majeure du dispositif, rôle préalablement tenu par les Conseils Généraux. Parallèlement, on a pu observer, au travers de l'enquête, une évolution du positionnement des structures et services sanitaires et sociaux oeuvrant au contact des populations. Schématiquement, par rapport à l'ancien dispositif, on voit que l'implication des CCAS est plutôt en diminution, que celle des autres structures et services sociaux est au contraire plutôt en hausse et que celle des structures sanitaires est demeurée souvent inchangée (voire en hausse pour certaines). ! un impact plus ou moins marqué de la CMU sur l'organisation interne des structures Il semble que la mise en place de la CMU n'ait pas occasionné de bouleversement important dans l'organisation interne des services et structures de terrain. Cependant, une réorganisation est parfois notée (en particulier dans les structures sanitaires) et, plus d'une fois sur trois, les structures impliquées dans la constitution des dossiers CMU ont proposé une formation de leur personnel (situation encore plus fréquente dans les structures sanitaires). Par ailleurs, dans leur très grande majorité, les structures jouant un rôle de relais jugent que leur organisation interne actuelle est adaptée à cette mission. On fera remarquer que le volet de l'étude cherchant à analyser qualitativement l'impact de la CMU sur le fonctionnement des CCAS n'a pu être conduit. Par contre, au niveau de l'Assurance Maladie, la mission d'accueil des bénéficiaires pour la constitution des dossiers a eu un impact conséquent sur l'organisation interne. Celui-ci n'est cependant pas homogène pour l'ensemble des caisses et l'ensemble des régimes. Dans les CPAM, la CMU a eu pour effet la mise en place de réorganisations "techniques" (formation du personnel, redéploiement d'effectif avec embauches, mise en place de guichets spéciaux pour l'accueil du public, mise en place de référents CMU pour les structures relais). Cependant, pour certaines CPAM, ces modifications s'inscrivent dans une dynamique plus large débouchant en particulier sur la mise en place de métiers nouveaux, tels les "médiateurs d'accès aux droits" au sein d'une "cellule de lutte contre les exclusions", et sur une organisation ambitionnant de se rapprocher au plus près du public concerné. Il semble alors que la CMU n'ait fait que renforcer une évolution démarrée antérieurement dans certaines CPAM où existe une politique marquée de lutte contre les exclusions. Les autres régimes de l'Assurance Maladie (régime agricole et régime des professions indépendantes) se sont également adaptés de façon hétérogène à la CMU, sans toutefois que cette adaptation n'atteigne l'ampleur relevée dans les CPAM. On notera cependant que certaines de ces caisses ont engagé une réflexion sur l'accueil du public en difficulté qui s'est soldée par des réorganisations internes. Enfin, d'après les réponses apportées par deux mutuelles, il semblerait que l'impact de la CMU sur l'organisation de ces organismes soit nettement moins marqué. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 203 b Des relations inégalement développées entre les acteurs ! une coordination inégalement développée entre les structures sanitaires et sociales La coordination entre structures relais participant à la constitution des dossiers est loin d'être systématique et le travail en réseau entre structures sanitaires et sociales varie considérablement selon le lieu et selon la structure mais, globalement, il est certainement perfectible (si 50 % des intervenants le trouvent plutôt bon, 33 % le considèrent déficient). Cependant, une certaine amélioration est perçue depuis le début de la mise en œuvre de la CMU. ! des relations avec l'Assurance Maladie en évolution et, globalement, plutôt satisfaisantes La qualité du travail en réseau entre les structures sanitaires et sociales et la CPAM est inégale et, à ce niveau, la présence d'un correspondant au sein des CPAM apparaît déterminante. Lorsqu'un tel correspondant est clairement identifié (ce qui est le cas pour le tiers des intervenants interrogés), on met en général en avant la facilité des contacts, la disponibilité, la compétence et l'intérêt des permanences délocalisées. Toutefois, tous les intervenants ne disposent pas de tels référents (ou ne les ont pas identifiés aussi clairement). Par ailleurs, un certain nombre de limites dans le partenariat avec les CPAM sont soulignées : non formalisation des relations, manque de souplesse dans le traitement des cas particuliers, lourdeurs occasionnelles, insuffisance de l'information. En outre, les échanges administratifs avec les CPAM sont jugés perfectibles par les mutuelles et les caisses des autres régimes de l'Assurance Maladie. Globalement cependant, le partenariat avec la CPAM est jugé plutôt de bonne qualité par les deux tiers des structures étant en capacité de l'apprécier et, dans la très grande majorité des cas, une évolution positive est repérée, dont se sont parallèlement faits l'écho certains acteurs institutionnels. ! Un partenariat inter-institutionnel inégal suivant les départements Les partenariats inter-institutionnels entre Assurance Maladie, DDASS et Conseils Généraux sont inégalement étoffés suivant les territoires de l'étude. Ils peuvent être soit inexistants, soit développés autour de thématiques particulières impliquant une diversité d'acteurs. Il semblerait, en outre, que les mutuelles ne soient que très peu invitées à intégrer ces partenariats, malgré des demandes réitérées. Sans généraliser la portée de ces conclusions, il apparaît toutefois qu'un certain nombre d'acteurs institutionnels relèvent des difficultés dans la mise en place de partenariats formalisés autour de questions transversales. Indubitablement, la CMU a induit une reconfiguration des relations entre les institutions par rapport à la période précédente et quelques acteurs, dans l'un des territoires étudiés notamment, ont noté le désengagement du Conseil Général et des CCAS de la réflexion interinstitutionnelle. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 204 2- Une bonne performance de l'outil administratif malgré certaines faiblesses La simplification administrative occasionnée par la CMU est évoquée par de nombreux acteurs. Toutefois, si le dispositif repose sur un outil administratif jugé de bonne qualité et performant, des limites et des dysfonctionnements sont évoqués. a- Des modalités d'ouverture et de renouvellement des droits satisfaisantes malgré l'existence de dysfonctionnements ! des modalités de constitution des dossiers de CMU complémentaire satisfaisantes malgré la persistance de difficultés Les modalités de constitution des dossiers sont jugées majoritairement satisfaisantes ou, pour le moins, acceptables par la grande majorité des intervenants des structures sanitaires, médico-sociales et sociales. En outre, l'existence de référents CMU au sein des CPAM est appréciée. Cependant, des difficultés sont ressenties par l'ensemble des acteurs participant à cette mission, en particulier pour l'établissement des ressources du demandeur (notamment pour rassembler les pièces justificatives), ce problème étant d'ailleurs également souligné par les mutuelles et par certaines CPAM qui notent que les difficultés augmentent avec le niveau de complexité de la situation sociale et familiale du demandeur. Sont également signalés, par les structures qui travaillent avec plusieurs caisses (de départements différents ou de régimes différents), la non uniformité des procédures de constitution des dossiers suivant les CPAM ainsi qu'un défaut de retour d'information. Toutefois, les difficultés de constitution des dossiers apparaissent surtout marquées pour les personnes en situation d'errance qui, elles-mêmes, ressentent plus fortement la complexité administrative et qui ont pointé, plus que les autres publics, quelques dysfonctionnements (perte de dossier, perte de pièces administratives par la CPAM). Des problèmes de liaison entre les caisses semblent donc parfois exister et se manifestent surtout pour les personnes très mobiles. Il est toutefois difficile de déterminer si cette complexité administrative ressentie est liée à la nature de ce public ou à un défaut d'efficience rencontré localement. ! des délais d'instruction satisfaisants, exceptés en cas d'urgence Les délais d'instruction des dossiers sont jugés satisfaisants par la majorité des acteurs sanitaires et sociaux répondants. Ces derniers les considèrent d'ailleurs, en général, en amélioration par rapport à la première année de fonctionnement de la CMU et par rapport à la période précédant la CMU. Pourtant, certains praticiens libéraux évoquent la nécessité d'un raccourcissement des délais d'attribution. En outre, les structures sanitaires et sociales pointent des difficultés en cas de nécessité d'ouverture de droits en urgence. Au final, le manque de souplesse de l'Assurance Maladie est regretté par de nombreuses structures. Les groupes de parole ont permis de mettre au jour le fait que les délais d'ouverture des droits (un mois en moyenne) sont plus problématiques pour certains publics, tels les jeunes en rupture et les personnes en errance. Toutefois, dans cette situation, l'hôpital ne reste pas toujours l'unique ressource car certains acteurs sociaux ont su tisser des réseaux informels avec des professionnels de santé acceptant de délivrer Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 205 des soins en l'absence d'attestation d'ouverture des droits, pour peu que le dossier ait été déposé. On voit ici l'importance de l'accompagnement à la démarche de soins, par delà la simple intervention pour l'ouverture des droits. ! des modalités d'instruction des dossiers perçues comme satisfaisantes Dans leur majorité, les structures sanitaires et sociales interrogées estiment que l'instruction des dossiers par l'Assurance Maladie est satisfaisante. Ceci est corroboré, de l'avis des CPAM, par le faible taux d'aboutissement des recours devant la CDAS (le chiffre de 3 % est évoqué par l'une d'elles). Cependant, il est difficile d'estimer la fréquence des recours par rapport au nombre de dossiers refusés. ! des procédures de renouvellement des droits satisfaisantes malgré des limites Les procédures de renouvellement des droits sont décrites comme satisfaisantes par la plupart des structures interrogées. En revanche, la procédure est critiquée par certains praticiens libéraux qui soulignent la fréquence de cas où la carte Vitale n'est pas à jour. Quelques uns pointent également la complexité de la procédure. Les personnes en errance interrogées évoquent leurs difficultés à anticiper ce type de démarches et des cas de rupture de droits ont été décrits, advenus lors d'un changement de région. Ceci confirme l'existence, déjà évoquée, de certaines difficultés de liaison entre les CPAM. b- Une simplification relative des rapports avec l'Assurance Maladie ! une simplification des démarches pour le patient Les généralistes interrogés sont une majorité à considérer que la CMU a conduit à une simplification des démarches administratives pour le patient. Les dentistes sont plus réservés (mais on verra que leurs réserves s'expriment sur l'ensemble du dispositif). Les personnes en difficulté rencontrées, notamment les mères de famille, soulignent également cette simplification des démarches qu'elles attribuent à la mise en place d'un interlocuteur unique (l'Assurance maladie) et au fait de disposer d'une carte Vitale. Ces éléments sont également relevés par certains intervenants médicosociaux. ! une amélioration relative des échanges entre praticiens libéraux et Assurance Maladie Si les médecins généralistes restent majoritaires à considérer que la CMU fonctionne assez bien pour le praticien, les dentistes se montrent beaucoup plus critiques et font état de difficultés réelles (là où les médecins ne pointaient, en général, que des difficultés relatives). Les points d'achoppement sont essentiellement les contraintes administratives, les délais de remboursement et les échanges avec l'Assurance Maladie. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 206 - Contraintes administratives La moitié des médecins interrogés soulignent que la CMU a apporté une amélioration à ce niveau. Les commentaires évoquent la simplification de la gestion administrative due à la mise en place de la carte Vitale. Cependant, des dysfonctionnements sont parfois relevés (problèmes de remise à jour des cartes Vitale, etc.). Les dentistes sont par contre beaucoup plus critiques puisque les deux tiers d'entre eux notent que la CMU a entraîné une dégradation de ce point de vue. - Délais de remboursement Des perceptions contradictoires entre les deux professions se font jour. Pour les médecins, ce point ne semble pas poser de problème majeur et, de plus, la moitié d'entre eux perçoit une amélioration à ce niveau depuis la mise en place de la CMU. En revanche, une majorité de dentistes constatent une dégradation à ce niveau et portent des commentaires extrêmement vifs sur le sujet, contestant une situation où il leur appartient de faire l'avance des frais sans en être remboursés rapidement. - Disponibilité de l'Assurance Maladie Les échanges en routine avec l'Assurance Maladie sont jugés insatisfaisants par les praticiens libéraux qui soulignent leurs difficultés pour obtenir les renseignements voulus. Au delà, la disponibilité des agents des CPAM est jugée insuffisante et les référents CMU, lorsqu'ils existent, ne sont visiblement pas toujours bien identifiés. Il est à noter que ces appréciations sont opposées à celles émises par les intervenants des structures sanitaires et sociales. Certains libéraux ont évoqué l'opportunité de créer une ligne spécifiquement dédiée aux appels des professionnels. ! une information perfectible de la part de l'Assurance Maladie Une large information a été effectuée par l'Assurance Maladie et peu nombreux sont les praticiens libéraux ou les intervenants de structures et services sanitaires et sociaux à se déclarer non informés. Cependant, la moitié environ des acteurs se considèrent simplement "plus ou moins" informés sur le dispositif. Ainsi, le besoin d'informations complémentaires se fait-il sentir (la demande la plus répandue concernant une réactualisation périodique des informations), de même que se fait sentir, pour certains, le besoin d'un soutien (en général sous la forme d'une formation). 3- Facilitation de l'accès au droit et aux soins La CMU est une initiative jugée intéressante par de très nombreux acteurs (90 % des intervenants des structures sanitaires et sociales, 80% des généralistes). Seuls les dentistes, parmi l'ensemble des acteurs interrogés, sont une majorité à considérer que la CMU est un dispositif contestable. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 207 Deux intérêts principaux sont perçus, malgré la persistance de limites et difficultés : l'universalisation de la couverture maladie et l'amélioration de l'accès aux soins. a- Une facilitation de l'accès à l'Assurance Maladie qui reste encore à parfaire ! une généralisation de la couverture maladie mais une exhaustivité non atteinte Après deux ans de fonctionnement, la CMU est aujourd'hui une réalité partagée par de nombreux acteurs : la région Rhône-Alpes compte plus de 300.000 bénéficiaires, soit 5 à 6% de la population et une majorité de praticiens libéraux sont, dans les faits, confrontés à la CMU (seule une minorité d'entre eux déclarent ne donner qu'exceptionnellement des soins à des bénéficiaires de la CMU). Ce constat est renforcé par certaines appréciations portées par les acteurs institutionnels, par les intervenants des structures de terrain et par les professionnels rencontrés en marge des groupes de parole avec le public. Dans les faits, la CMU est une "réalité" vécue par de nombreux acteurs. En outre, certains publics pour lesquels subsistaient d'énormes difficultés (publics très précarisés, étrangers en situation régulière) voient leur accès au droit facilité par l'attribution de la CMU sous condition de résidence. De fait, 90 % des structures sanitaires interrogées notent un élargissement du profil de la clientèle. Cependant, il est difficile d'établir si la CMU couvre plus de personnes que ne le faisait l'ancien dispositif de l'Aide Médicale. En effet, le fait que les deux tiers des généralistes et des dentistes interrogés mentionnent une augmentation du nombre de bénéficiaires de la CMU parmi leur clientèle par rapport au nombre de bénéficiaires de l'Aide Médicale existant avant 2000, peut traduire un meilleur accès aux soins et pas forcément une augmentation de la couverture. D'ailleurs, deux des trois CPAM interrogées ont noté que le nombre de bénéficiaires de la CMU complémentaire est moins élevé que le nombre de bénéficiaires de l'ancien dispositif d'Aide Médicale. De plus, une part non négligeable de médecins et de dentistes déclarent avoir rencontré des personnes ne disposant d'aucune couverture médicale, en particulier dans les quartiers populaires. Ainsi, l'objectif d'un accès de tous, et notamment des personnes en situation d'exclusion, à la couverture maladie semble être encore limité dans son application. Ce constat est d'ailleurs confirmé par certains commentaires apportés par les PASS oeuvrant dans les services d'urgences des hôpitaux. Si les groupes de parole ont montré que la CMU avait permis à certains types de publics d'avoir accès à une couverture maladie (majoritairement des jeunes et des publics en errance), des difficultés notables ont été rencontrées par certaines de ces personnes dans leur démarche d'accès au droit. Le fait que l'ensemble des personnes interrogées lors de ces groupes aient entamé ces démarches par le biais de professionnels, non seulement souligne l'intérêt d'un "accompagnement au droit", mais interroge également sur la capacité d'autres personnes, non connues des dispositifs sociaux, à engager de telles démarches de leur propre initiative. En outre, la faible notoriété de la CMU auprès des jeunes interrogés est probablement révélatrice d'un accès au droit encore limité par une information insuffisante. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 208 Ainsi, si l'amélioration de l'accès au droit est réelle, elle reste encore relative et limitée par un certain nombre de difficultés. ! une moindre stigmatisation unanimement soulignée L'autre point fort mis fréquemment en avant par de nombreux acteurs est la diminution de la discrimination ressentie par les usagers. La CMU consacre un droit objectif à une couverture maladie et permet l'accès de tous au droit commun. Plusieurs types d'acteurs soulignent qu'il s'agit d'une avancée notable par rapport à l'ancien dispositif de l'aide médicale. En effet, de nombreux commentaires apportés par les médecins mettent en avant l'aspect positif d'universalité de la CMU ainsi que le respect de la dignité du patient. Les structures sanitaires et sociales soulignent, quant à elles, la moindre stigmatisation des bénéficiaires. Ces perceptions sont corrélées avec celles des publics concernés. Ce sont les mères de famille interrogées qui soulignent le plus fréquemment cet aspect. L'avancée majeure par rapport à l'aide médicale réside dans le fait que l'accès à la couverture maladie est ressenti non plus comme une faveur, mais comme un droit objectif. L'homogénéisation des conditions d'accès et des aides renforce le sentiment d'égalité de traitement. Ce point est noté par les structures sanitaires et sociales mais aussi -et ceci concorde avec l'objectif d'universalité de la CMU- par certains publics très en difficulté (personnes en errance). ! des limites persistantes De nombreux commentaires font état de limites dans l'attribution de la CMU. En premier lieu, le barème d'attribution de la CMU complémentaire est décrit comme trop bas car il exclue certains minima sociaux (notamment le minimum vieillesse et l'Allocation Adulte Handicapé). Cette limite est pointée aussi bien par des médecins généralistes que par des intervenants de structures sanitaires et sociales, par les CPAM, les DDASS ainsi que certaines mutuelles. En second lieu, les effets négatifs d'une attribution en "tout ou rien" sont perçus par de nombreux acteurs. Le fait que la CMU complémentaire puisse être refusée à des personnes dont les revenus se situent très légèrement au dessus du seuil est perçu comme une inégalité entre les bénéficiaires et les exclus du dispositif. Depuis le mois de mars 2002 (rétroactif au 1er Janvier 2002), un dispositif d'aide à la mutualisation a été mis en place suite à une convention signée entre l'Etat et la CNAMTS. Il est probable qu'il permettra d'uniformiser les réflexions engagées et les initiatives prises par différentes institutions (CPAM, Conseils Généraux, mutuelles) dont la présente étude a montré l'hétérogénéité. ! une interrogation des libéraux sur les critères d'attribution Quelques praticiens libéraux ressentent un manque de rigueur dans l'attribution de la CMU complémentaire. Il ne s'agit pas de situations récurrentes mais d'un sentiment d'abus, d'une suspicion de tricheries. On relève par ailleurs que le tiers des généralistes interrogés et près des deux tiers des dentistes estiment que le dispositif couvre trop de gens. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 209 b- Un accès aux soins facilité ! un impact de la CMU sur l'accès aux soins plus marqué dans les quartiers populaires L'objectif d'universalisation de l'accès à l'Assurance Maladie s'accompagne d'un objectif de facilitation de l'accès aux soins. La réforme CMU vise à démocratiser l'accès à la couverture complémentaire et, de ce fait, à contribuer à l'amélioration de la prise en charge médicale. Une telle amélioration est plus souvent relevée par les praticiens exerçant dans les secteurs populaires (donc par ceux qui côtoient régulièrement des bénéficiaires). ! une orientation relativement facilitée vers le système de soins et de prévention Une large majorité d'intervenants de structures sanitaires et sociales soulignent, parmi les effets positifs pour le patient, l'amélioration de l'orientation vers le système de soins et de prévention. Par ailleurs, certains acteurs de structures sanitaires et certains généralistes évoquent une facilitation de l'orientation vers un spécialiste. Cependant, des obstacles subsistent, en particulier chez les personnes en errance qui font état de leurs difficultés à s'orienter au sein du système de santé, à identifier la personne idoine, le médecin vers qui se tourner pour être soigné. De fait, parmi les améliorations souhaitées, ces personnes évoquent un accompagnement au sein du système de soins. ! une certaine amélioration du suivi et une meilleure anticipation des soins La majorité des acteurs libéraux ou travaillant dans des structures sanitaires considèrent que la CMU peut avoir un impact sur la qualité du suivi médical (en particulier pour les pathologies chroniques), sur la précocité des consultations, voire sur la possibilité de rattrapage de soins. Les dentistes, dans une proportion un peu moins grande, vont dans le même sens. La dispense d'avance de frais et la facilité d'utilisation du dispositif (carte Vitale, panier de soins) sont les facteurs explicatifs évoqués par les médecins et confirmés par les usagers pour qui la CMU est vécue comme une amélioration par rapport à l'ancien dispositif de l'Aide Médicale. Elle permet, selon les mères de famille interrogées, d'avoir un recours adéquat aux soins nécessaires tout en ayant un interlocuteur unique (l'Assurance Maladie). Quelques personnes en errance ont également souligné que la CMU permet d'aller consulter plus facilement, et surtout, de mieux anticiper les soins (on a cependant déjà noté le souhait exprimé par ces personnes de pouvoir être "accompagnées" au sein du système de santé). c- Des difficultés persistantes dans l'accès aux soins ! un niveau de prise en charge financière limitant parfois le recours aux soins, notamment dentaires La CMU, en instaurant le concept du panier de soins, a permis une homogénéisation des aides apportées aux bénéficiaires. Il a déjà été noté l'apport de cette mesure sur le ressenti des personnes en termes d'égalité de traitement et de facilité d'utilisation. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 210 En revanche, de très nombreux acteurs (de même que les mères de famille interrogées) soulignent le fait que ce plafond ne permet pas de couvrir la totalité du coût de certains actes. Cette limitation concerne surtout les prothèses dentaires (près des trois quarts des dentistes déclarent être confrontés à des problèmes financiers susceptibles de limiter la qualité des soins chez les bénéficiaires de la CMU). Ce problème concerne également l'optique, l'appareillage et la "pharmacie non remboursable". Les mutuelles interrogées évoquent d'ailleurs la mise en place de garanties complémentaires pour les bénéficiaires de la CMU (encore appelées "surcomplémentaires"). ! des réticences observées chez certains praticiens libéraux, en particulier les dentistes Différents acteurs ont évoqué des refus caractérisés de soins de la part de praticiens libéraux (dentistes essentiellement, spécialistes médicaux également). Il est cependant difficile d'établir la réalité de ces situations qui semblent assez rares de l'avis des publics en difficulté interrogés. Ceux-ci évoquent plus volontiers un mauvais accueil, des remarques désobligeantes. En revanche, aucune de ces personnes n'a vécu de telles situations à l'hôpital ou avec des médecins généralistes. Les causes de la difficile acceptation du dispositif CMU par les dentistes sont probablement davantage liées à des considérations d'ordre économique et à une contestation de son fonctionnement, qu'à un rejet de principe. Chez eux, dans le cas de traitements prothétiques (par nature coûteux), l'impact combiné de la dispense d'avance d'argent pour le patient et de la longueur des délais de remboursement par la CPAM est beaucoup plus sensible sur la trésorerie du cabinet qu'elle ne l'est pour les médecins. D'autre part, le faible niveau de remboursement de ce type de traitement ne leur permet pas de dégager des marges financières jugées suffisantes. Ces deux raisons conjuguées expliquent sans doute que le dispositif soit moins bien accepté par les dentistes. d- Des dérives pointées, en particulier par les professionnels libéraux de santé ! un impact limité sur l'observance thérapeutique La consommation des bénéficiaires de la CMU est, selon les généralistes, orientée autour de soins divers non spécifiques à cette population et, selon les dentistes, axée sur les soins en urgence et un mauvais état bucco-dentaire. L'impact de la CMU sur l'observance thérapeutique n'a pas été relevé de manière manifeste par les professionnels de santé, certains faisant remarquer que la gratuité peut nuire à l'implication des patients dans leur traitement (le thème de la déresponsabilisation a souvent été évoqué). ! une dysconsommation perçue par les professionnels de santé libéraux De nombreux praticiens libéraux pointent une dysconsommation de soins de la part des bénéficiaires de la CMU : dérive consumériste (demandes ou recours abusifs plus fréquents que chez les autres patients, notamment les visites de nuit), nomadisme médical, recours aux soins inadapté, non respect des rendez-vous, Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 211 abandon de traitement, exigences diverses (souvent plus mal vécues par le professionnel car formulées de manière peut-être plus directe et, qui plus est, par des personnes bénéficiant d'un dispositif de solidarité). Cette dysconsommation -que beaucoup de praticiens n'hésitent pas à qualifier de surconsommation et d'abus- peut cependant avoir d'autres causes que la volonté d'abuser du système : consultation à un stade plus tardif, méconnaissance des règles tacites de fonctionnement du système de santé, absence de moyens de transport ou isolement de la personne rendant plus facile une visite du médecin qu'une consultation à son cabinet, anxiété et mal-être pouvant s'exprimer par une demande de soins masquant un appel de détresse, relation particulière au corps et à la santé, etc. De fait, parmi les améliorations proposées, certains médecins libéraux évoquent le rôle des médecins référents et une information des bénéficiaires sur le "bon usage" du système de santé. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 212 En conclusion Au terme de cette évaluation, qui a porté sur près de 600 acteurs, il apparaît qu'après deux ans de fonctionnement, la CMU peut être considérée comme une réussite sur de nombreux aspects. Des informations recueillies, il ressort que le dispositif est jugé de manière très positive par la grande majorité des acteurs impliqués (à l'exception notable des dentistes). La CMU atteint, globalement, ses deux objectifs majeurs, en dépit de la persistance de certaines difficultés : la consécration d'un droit objectif à la santé par la généralisation de l'Assurance Maladie et la facilitation de l'accès aux soins. En premier lieu, l'un des effets majeurs de la CMU est la diminution de la discrimination ressentie par les bénéficiaires par rapport à l'ancien système de l'aide médicale. Pourtant, si, dans les faits, la CMU a permis l'accès de nombreux publics à une couverture maladie, et notamment complémentaire, il semble que tous les bénéficiaires potentiels de cette aide ne soient pas couverts. Ont été mis en avant un défaut d'information des publics, et notamment des plus jeunes, ainsi que la nécessité d'un accompagnement au droit des personnes en difficulté, malgré la simplification relative des procédures d'accès au droit. A ce niveau, si les structures relais ont pallié le retrait de nombreux CCAS du dispositif, leur implication reste néanmoins inégale et diverse suivant les départements. D'autres limites d'accès au dispositif de CMU complémentaire tiennent au barème d'attribution (exclusion de certains minima sociaux) et à l'effet de seuil. En second lieu, l'accès aux soins est amélioré, comme en témoignent, notamment, les acteurs de santé. D'une part, la CMU permet une facilitation de l'orientation vers le système de soins et de prévention et contribue à l'amélioration du suivi médical ainsi qu'à une meilleure anticipation des soins. Cependant, bien que le concept de "panier de soins" ait introduit une homogénéisation et une simplification des aides, le niveau de prise en charge financière limite encore parfois le recours aux soins, notamment dentaires. Ensuite, la dysconsommation observée par certains professionnels libéraux traduit des difficultés persistantes "d'appropriation" et de connaissance du bon usage du système de soins et de santé de la part de certains bénéficiaires, voire des difficultés plus personnelles. De fait, certaines personnes en difficulté rencontrées ont évoqué un besoin en matière d'accompagnement aux soins. Enfin, les réticences observées par certains professionnels de santé, notamment les dentistes, traduisent une réaction de ces derniers vis-à-vis des limites ou dysfonctionnements ressentis du dispositif. La réussite de la mise en œuvre de la CMU tient à la forte implication de l'Assurance Maladie. Cependant, si la performance du dispositif est jugée de bonne qualité, restent néanmoins des difficultés liées aux modalités de constitution des dossiers, au manque de réactivité en cas de nécessité d'ouverture de droits en urgence, ainsi qu'à des problèmes de coordination entre les caisses. En outre, la qualité des échanges entre CPAM et professionnels libéraux est perfectible, notamment par la mise en place de référents CMU ou de lignes professionnelles et par la diffusion d'une meilleure information en leur direction. Cet effort d'information devrait d'ailleurs bénéficier parallèlement aux intervenants des structures sanitaires et sociales et au public. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 213 Enfin, face au repositionnement des différentes institutions qu'a entraîné la mise en place de la CMU, il est apparu que le partenariat inter-institutionnel (entre l'Administration de la santé, les Collectivités locales, les caisses d'Assurance Maladie) était certainement encore largement perfectible, notamment dans certains départements. Malgré le constat, globalement positif, qui vient d'être dressé, il serait illusoire de penser que la CMU pourra, moyennant quelques aménagements, ambitionner de lever tous les obstacles à l'accès aux soins et à la prévention des publics en difficulté. Ces obstacles ne sauraient, bien entendu, être réduits aux simples aspects financiers (obstacles culturels, hiérarchisation des priorités, relation au corps, relation au temps, difficultés à se projeter dans l'avenir, et donc à intégrer la notion de prévention, méconnaissance du système de santé et de son usage, etc.). Aussi efficiente soit-elle, la CMU ne dispensera certainement pas de poursuivre la réflexion sur les modalités pertinentes d'accompagnement aux soins et de promotion de la santé et de développer les initiatives déjà prises dans ce domaine. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 214 Recommandations Au terme de cette évaluation partielle du dispositif CMU, un certain de recommandations peuvent être émises afin d'en optimiser l'efficience. ! Améliorer le partenariat, le travail en réseau et la circulation de l'information 1. Améliorer le partenariat inter-institutionnel local L'amélioration, au niveau départemental, du partenariat entre les principales institutions concernées : Assurance Maladie, DDASS, Conseil Général notamment, devrait permettre de déboucher sur une plus grande cohérence des actions entreprises en matière de facilitation de l'accès aux soins et à la prévention des publics en difficulté. D'un tel partenariat, devraient découler l'engagement d'une réflexion et la mise en œuvre d'actions concertées pour, notamment, la prise en compte de l'effet de seuil, l'aide à la mutualisation (ou à la "non démutualisation") des personnes ne bénéficiant pas de la CMU, la prise en charge de certains dépassements ou frais non couverts, etc. L'étude a montré que la qualité de ce partenariat inter-institutionnel était très variable d'un département à l'autre. 2. Renforcer l'information des acteurs sanitaires et sociaux et des praticiens libéraux et mettre en place des formations Un renforcement de l'information, éventuellement complétée par des formations, en direction des professionnels de terrain, apparaît nécessaire (sans nier les efforts déjà entrepris en ce sens). Une telle information pourrait notamment concerner le fonctionnement du dispositif et son actualisation réglementaire. 3. Améliorer les échanges administratifs et informationnels en routine entre l'Assurance Maladie et les professionnels libéraux Le besoin se fait sentir d'une amélioration des échanges au niveau administratif pour répondre à certaines doléances des libéraux concernant notamment la rapidité des remboursements et la mise à jour des droits des bénéficiaires. L'identification d'un référent au sein de la CPAM et la mise à disposition d'une ligne téléphonique professionnelle pourraient contribuer à une telle amélioration des échanges. 4. Veiller à une meilleure identification des référents CMU au sein des CPAM Il est en effet apparu, dans certains secteurs en particulier, que de nombreux professionnels (intervenants des structures sanitaires et sociales comme professionnels de santé libéraux) avaient assez mal identifié ces référents, certains en ignorant même l'existence. Or, quand ils sont clairement repérés, ces référents sont décrits comme un élément très important de facilitation des relations avec l'Assurance Maladie (leur disponibilité et leur compétence ont souvent été soulignées, de même que l'intérêt de leurs permanences délocalisées). Il paraît donc tout à fait capital de généraliser l'existence de ces référents CMU au sein Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 215 des caisses et d'assurer une meilleure identification de leur présence et de leur rôle par les professionnels. 5. Améliorer les échanges et les liaisons entre caisses d'Assurance Maladie L'évaluation a pointé certains dysfonctionnements à ce niveau, tant dans les relations entre la CPAM instruisant le dossier et la CPAM du département d'origine de la personne (cas de figure essentiellement rencontré pour les personnes en errance et les travailleurs saisonniers), que dans les relations entre les CPAM et les caisses des autres régimes d'Assurance Maladie (situation non exceptionnelle chez les saisonniers) ou dans les relations entre les CPAM et les mutuelles. 6. Améliorer la coordination entre structures sanitaires et sociales Une meilleure coordination (initiée par la CPAM ou par d'autres instances) entre les différentes structures susceptibles d'intervenir dans la constitution d'un dossier de CMU permettrait d'échanger, au niveau local, sur les difficultés rencontrées par les structures relais et sur les solutions apportées par certaines d'entre elles. ! Améliorer l'accès au droit 7. Effectuer un maillage du territoire pour vérifier les droits Une vérification, au moins succincte, des droits devrait pouvoir être faite à tous les guichets sociaux (au sens large, incluant la formation et l'emploi) ou médicosociaux, en particulier auprès des jeunes, des publics les plus désinsérés, des saisonniers (départements touristiques ou à activité agricole saisonnière). Un tel peignage des droits, en amont, doublé d'une orientation adéquate en cas de dossier non fait ou non transmis, permettrait de limiter le nombre de personnes restant sans couverture maladie et d'éviter les procédures d'ouverture de droits en urgence. Cela supposerait que les acteurs concernés considèrent cette vérification comme faisant partie de leur mission. L'évaluation a montré que ce n'est pas le cas de tous. 8. Impliquer plus fortement les structures sociales et médico-sociales dans l'accompagnement à l'accès au droit L'évaluation a pointé les limites de l'intervention de nombreuses structures dans l'accompagnement à l'accès au droit des demandeurs. Le développement de procédures d'accompagnement personnalisé de certains publics présentant des parcours ou des situations complexes devrait pouvoir être encouragé. 9. Faciliter les modalités de constitution des dossiers pour les publics les plus en difficulté La recherche des justificatifs de ressources constitue souvent un véritable problème pour les personnes les plus désinsérées. La constitution des dossiers en est rendue difficile, d'autant que, pour ces publics, peuvent se surajouter des lacunes déjà évoquées dans les relations entre caisses d'Assurance Maladie. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 216 10. Améliorer la procédure d'ouverture des droits en cas d'urgence En cas d'urgence médicale, les délais d'instruction devraient pouvoir être raccourcis. En outre, une attestation devrait pouvoir être délivrée au demandeur, lui permettant d'engager immédiatement les soins. ! Améliorer l'accès aux soins 11. Assurer une meilleure prise en charge de certains actes Le partenariat inter-institutionnel précédemment évoqué devrait permettre de déboucher sur des solutions permettant une meilleure prise en charge de certains dépassements (prothèses dentaires, optique, appareillage, dépassements d'honoraires de certains spécialistes, frais de transports, etc.) ou de certains frais non couverts (pharmacie non remboursable, etc.). Une mutualisation des aides proposées par les différents partenaires au sein d'une sorte de "fonds départemental de solidarité" constituerait certainement une réponse possible à ce besoin. 12. Atténuer l'effet de seuil et aider à la mutualisation des non bénéficiaires Comme indiqué précédemment, ces aspects tout à fait importants devraient constituer l'une des réflexions prioritaires proposée au partenaires institutionnels à l'échelon départemental. 13. Promouvoir la santé et responsabiliser les bénéficiaires Pour les publics en difficulté, la santé n'est pas forcément une priorité et certains ont du mal à intégrer les notions de prévention, d'anticipation et de planification des soins. De même, certains n'ont pas (ou ont perdu) les "clefs" d'utilisation du système de santé. Une réflexion (certes complexe) devrait être développée sur la manière d'amener ces publics vers la notion de promotion de la santé et sur la manière de les sensibiliser au bon usage du système de soins et de prévention. L'objectif serait de lutter contre les obstacles non financiers à l'accès aux soins, de réduire quelques difficultés liées à certains comportements rencontrées par les professionnels et d'atténuer la dysconsommation observée chez certains. 14. Améliorer l'accueil des publics en difficulté et proposer un soutien aux professionnels Les personnes précarisées font parfois état d'un mauvais accueil de la part des professionnels de la santé et de l'action sociale qui, eux-mêmes, sont parfois mis en difficulté à cette occasion. Il apparaît donc indispensable de poursuivre l'effort de formation des agents des CPAM en contact avec ces publics. De même, il semble important de développer les expériences de formation et/ou de soutien (supervision, analyse de pratique, groupes de parole, etc.) en direction des professionnels sanitaires et sociaux potentiellement en difficulté. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 217 15. Poursuivre la réflexion sur l'accompagnement aux démarches de soins Pour les raisons déjà évoquées, certaines personnes en grande difficulté auront beaucoup de mal à engager seules une démarche de soins. Un accompagnement peut alors souvent s'avérer indispensable, ce qui signifie, pour les structures qui souhaitent le proposer, dégager le temps et les compétences nécessaires. Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 218 ANNEXES 1 - Recueil d'indicateurs socio-démographiques dans les 3 territoires étudiés.................................................................................................................... p. 220 2 - Ventilation des réponses des praticiens en fonction de certains paramètres............................................................................................................. p. 231 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 219 Carte 1 Secteurs d'étude Villefranche-sur-Saône 69.1 Lyon La Tour-du-Pin Vienne 38.1 Grenoble Valence Die 26 Nyons Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 220 Carte 2 Evolution de la population entre 1990 et 1999 pour les cantons affiliés aux CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (INSEE RP 99) Evolution de la population entre 1990 et 1999 Cantons des CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (évolution moyenne : 6.4% ) -11,4 - 3,3 (32) 3,3 - 13 (56) 13 - 30,2 (19) Drôme : 5.7% / Isère : 7.7% / Rhône : 4.6% / Rhône-Alpes : 5.5% / France : 3.2% Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 221 Carte 3 Proportion des moins de 20 ans parmi la population totale pour les cantons affiliés aux CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (INSEE RP 99) Part des moins de 20 ans dans la population totale (% ) Cantons des CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (Pourcentage moyen : 25.6) 18,2 - 23,9 (25) 23,9 - 26,8 (42) 26,8 - 32,1 (40) Drôme : 25.4% / Isère : 25.8% / Rhône : 25.3% / Rhône-Alpes : 25.3% / France : 24.5% Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 222 Carte 4 Taux de chômage au 31 décembre 2001 pour les cantons affiliés aux CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (DEFM, INSEE RP 99) Taux de chôm age (% ) Cantons des CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (Taux moyen : 8.2) 3,5 - 6,9 (34) 6,9 - 9,9 (48) 9,9 - 18,9 (25) Drôme : 10.6% / Isère : 8.2% / Rhône : 9.1% / Rhône-Alpes : 8.5% / France : 9.1% Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 223 Carte 5 Part du chômage de longue durée parmi l'ensemble des chômeurs au 31 décembre 2001, pour les cantons affiliés aux CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (DEFM, INSEE RP 99) Part des chôm eurs de longue durée (plus d'1 an), dans l'ensem ble des chôm eurs (% ) Cantons des CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (Pourcentage moyen : 24.6) 0 - 20,6 (19) 20,6 - 27 (55) 27 - 41,1 (33) Drôme : 28.5% / Isère : 22.3% / Rhône : 27.6% / Rhône-Alpes : 25.7% / France : 27.2% Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 224 Carte 6 Part des chômeurs de moins de 25 ans parmi l'ensemble des chômeurs au 31 décembre 2001, pour les cantons affiliés aux CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (DEFM, INSEE RP 99) Part des jeunes de m oins de 25 ans, dans l'ensemble des chômeurs (% ) Cantons des CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (Pourcentage moyen : 19.0) 0 - 17,2 (26) 17,2 - 21,8 (55) 21,8 - 27,2 (26) Drôme : 21.2% / Isère : 21.0% / Rhône : 17.5% / Rhône-Alpes : 19.8% / France : 17.2% Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 225 Carte 7 Part des allocataires CAF vivant en dessous du seuil de bas revenus, parmi l'ensemble des ménages, pour les cantons affiliés aux CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (CAF – 31/12/2000, INSEE RP 99) Proportion d'allocataires sous le seuil de bas revenu, parm i l'ensem ble des m énages (% ) Cantons des CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (Pourcentage moyen : 8.8) 2,2 - 6,8 (34) 6,8 - 11,5 (50) 11,5 - 28,8 (23) Drôme : 12.0% / Isère : 9.2% / Rhône : 10.5% / Rhône-Alpes : 9.6% / France : 11.1% Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 226 Carte 8 Part des allocataires CAF bénéficiaires du RMI, parmi les ménages de moins de 60 ans, pour les cantons affiliés aux CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (CAF, INSEE RP 99) Proportion d'allocataires, bénéficiaires du RMI, parm i les ménages de m oins de 60 ans (% ) Cantons des CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (Pourcentage moyen : 4.0) 0 - 2,4 (27) 2,4 - 5,5 (57) 5,5 - 15,5 (23) Drôme : 5.8% / Isère : 3.9% / Rhône : 5.2% / Rhône-Alpes : 4.3% / France : 5.9% Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 227 Carte 9 Part des allocataires CAF bénéficiaires de l'API (Allocation Parents Isolés), parmi les femmes de 15-49 ans, pour les cantons affiliés aux CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (CAF, INSEE RP 99) Proportion d'allocatires, bénéficiaires de l'API parmi les femm es de 15-49 ans (taux pour 1 000 femm es) Cantons des CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (taux moyen : 6.2) 0 - 3,3 (29) 3,3 - 9,1 (51) 9,1 - 21,3 (27) Drôme : 11.0‰ / Isère : 7.3‰ / Rhône : 7.2‰ / Rhône-Alpes : 7.5‰ / France : 10.8‰ Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 228 Carte 10 Part des allocataires CAF bénéficiaires de l'AAH (Allocation Adulte Handicapé), parmi la population de 20-64 ans, pour les cantons affiliés aux CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (CAF, INSEE RP 99) Proportion d'allocataires, bénéficiaires de l'AAH, parmi la population des 20-64 ans (taux pour 1 000) Cantons des CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (taux moyen : 16.6) 0 - 16,1 (58) 16,1 - 51 (46) 51 - 65,3 (3) Drôme : 20.0‰ / Isère : 15.5‰ / Rhône : 16.2‰ / Rhône-Alpes : 17.0‰ / France : 20.1‰ Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 229 Carte 11 Part des allocataires CAF bénéficiaires de minimas sociaux, parmi l'ensemble des ménages, pour les cantons affiliés aux CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (CAF, INSEE RP 99) Proportion d'allocataires, bénéficiaires de minim as sociaux, parm i l'ensemble des ménages (% ) Cantons des CPAM de Valence, Grenoble et Lyon (pourcentage moyen : 5.4) 0 - 3,7 (29) 3,7 - 6,4 (45) 6,4 - 17,3 (33) Drôme : 7.3% / Isère : 5.6% / Rhône : 6.5% / Rhône-Alpes : 5.9% / France : 7.3% Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 230 Tableau I Part approximative représentée par les bénéficiaires de la CMU parmi la clientèle des professionnels, selon le département d'exercice, la taille de l'unité urbaine, le secteur conventionnel et la typologie dominante de la population du secteur (%) Département Moins de 1% 1 à 5% 5 à 10% 10 à 20% 20 à 30% Plus de 30% Plus de 10% NSP Effectif total Drôme Isère Rhône 5,6 31,9 36,1 16,7 1,4 5,6 23,7 2,8 72 21,0 33,9 29,0 11,3 3,2 ,0 14,5 1,6 62 25,8 33,3 10,6 16,7 10,6 3,0 30,3 ,0 66 ≥ 100 000 20 -100 < 20 000 000 hab. hab. hab. Médecins généralistes 24,6 8,3 14,9 21,5 33,3 41,5 20,0 16,7 31,9 18,5 22,2 9,6 9,2 5,6 2,1 4,6 8,3 ,0 32,3 36,1 11,7 1,5 5,6 ,0 65 36 94 ns Tests d'homogénéite Moins de 1% 1 à 5% 5 à 10% 10 à 20% 20 à 30% Plus de 30% Plus de 10% NSP Effectif total Taille de l'unité urbaine 4,5 22,7 45,5 20,5 4,5 2,3 27,3 ,0 44 10,7 32,1 30,2 17,0 5,7 3,8 26,5 ,6 159 ** 35,5 19,4 22,6 16,1 ,0 6,5 22,6 ,0 31 20,0 42,5 12,5 10,0 5,0 5,0 20 5,0 40 21,1 39,5 15,8 13,2 2,6 7,9 23,7 ,0 38 ns Tests d'homogénéité Secteur Typologie dominante de la conventionnel population du secteur Sect. II + Sect. I CSP1 CSP2 CSP3 NC 44,7 39,5 5,3 2,6 2,6 ,0 5,2 5,3 38 25,0 42,7 22,9 6,3 2,1 ,0 8,4 1,0 96 ** 10,0 26,7 23,3 36,7 ,0 3,3 40 ,0 30 Total 5,3 5,3 10,5 31,6 26,3 21,1 79 ,0 19 17,0 33,0 25,5 15,0 5,0 3,0 23 1,5 200 ,0 16,7 8,3 33,3 25,0 16,7 75 ,0 12 18,1 29,3 27,6 15,5 3,4 4,3 23,2 1,7 116 *** Dentistes 9,1 23,3 18,2 27,9 33,3 32,6 24,2 11,6 6,1 2,3 6,1 ,0 36,4 13,9 3,0 2,3 33 43 29,1 36,4 27,3 5,5 ,0 ,0 5,5 1,8 55 (*) 12,5 18,8 31,3 31,3 ,0 6,3 37,6 ,0 16 *** Tableau II Evolution constatée du nombre de bénéficiaires de la CMU dans la clientèle des professionnels, selon le département d'exercice, la taille de l'unité urbaine, le secteur conventionnel et la typologie dominante de la population du secteur (%) Département Nette augmentation Plutôt augmentation Drôme Isère Rhône 34,7 43,1 77,8 17,7 29,0 46,7 28,8 28,8 57,6 Taille de l'unité urbaine ≥ 100 000 20 -100 < 20 000 000 hab. hab. hab. Médecins généralistes 36,9 44,4 14,9 24,6 25,0 44,7 61,5 69,4 59,6 Augmentation Pas d'évolution partic. Plutôt diminution Nette diminution NSP Effectif total 11,1 ,0 ,0 11,1 72 22,7 1,5 ,0 18,2 66 20,0 1,5 ,0 16,9 65 *** Tests d'homogénéité Nette augmentation Plutôt augmentation 40,3 3,2 ,0 9,7 62 34,1 45,5 79,6 16,1 32,3 48,4 22,2 ,0 ,0 8,3 36 26,6 2,1 ,0 11,7 94 ns 25,0 37,5 62,5 28,9 28,9 57,8 Dentistes 42,4 11,6 39,4 44,2 81,8 55,8 Tests d'homogénéité 13,6 2,3 ,0 4,5 44 29,0 6,5 3,2 12,9 31 32,5 2,5 ,0 2,5 40 28,9 2,6 2,6 7,9 38 * Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 15,2 3,0 ,0 ,0 33 30,2 4,7 ,0 9,3 43 34,2 18,4 19,8 30,2 36,7 36,7 47,4 31,6 63,5 52,6 50 73,4 79 24,5 1,3 ,0 10,7 159 21,1 2,6 ,0 23,7 38 28,1 2,1 ,0 19,8 96 26,7 ,0 ,0 ,0 30 15,8 5,3 ,0 ,0 19 24,0 1,5 ,0 13,0 200 231 27,5 34,0 61,5 25,9 38,8 64,7 * 16,4 36,4 25,0 43,8 58,3 33,3 52,8 68,8 91,6 36,4 ,0 1,8 9,1 55 18,8 12,5 ,0 ,0 16 8,3 ,0 ,0 ,0 12 * * Total 26,4 37,1 ns Augmentation Pas d'évolution partic. Plutôt diminution Nette diminution NSP Effectif total Secteur Typologie dominante de la conventionnel population du secteur Sect. II + Sect. I CSP1 CSP2 CSP3 NC 25,0 3,4 ,9 6,0 116 Tableau III Avancée représentée par la diminution des "actes gratuits", dans le cadre de la CMU, selon les professionnels, en fonction du département d'exercice, de la taille de l'unité urbaine, du secteur conventionnel et de la typologie dominante de la population du secteur (%) Département Drôme Avancée réelle Avancée relative Avancée Pas d'avancée NSP Effectif total Tests d'homogénéité 41,7 30,6 72,3 22,2 5,6 72 Avancée réelle Avancée relative Avancée Pas d'avancée NSP Effectif total Tests d'homogénéité 11,4 22,7 34,1 52,3 13,6 44 Isère Taille de l'unité urbaine Rhône 33,9 30,6 64,5 33,9 1,6 62 ns 28,8 33,3 62,1 25,8 12,1 66 9,7 16,1 25,8 45,2 29,0 31 ns 5,0 25,0 30 47,5 22,5 40 20 -100 < 20 000 ≥ 100 hab. 000 hab. 000 hab. Médecins généralistes 20,0 38,9 44,7 35,4 22,2 31,9 55,4 61,1 76,6 32,3 30,6 21,3 12,3 8,3 2,1 65 36 94 * Dentistes 2,6 9,1 11,6 18,4 27,3 20,9 21 36,4 32,5 50,0 45,5 51,2 28,9 18,2 16,3 38 33 43 ns Secteur conventionnel Sect. II Sect. I + NC 38,4 31,4 69,8 26,4 3,8 159 23,7 26,3 50 31,6 18,4 38 Typologie dominante de la population du secteur CSP1 CSP2 Total CSP3 32,3 31,3 63,6 28,1 8,3 96 36,7 26,7 63,4 33,3 3,3 30 ns 57,9 15,8 73,7 26,3 ,0 19 35,0 31,5 66,5 27,0 6,5 200 3,6 18,2 21,8 52,7 25,5 55 6,3 25,0 31,3 56,3 12,5 16 ns 8,3 33,3 41,6 41,7 16,7 12 8,6 21,6 30,2 49,1 20,7 116 * Tableau IV Avancée représentée par l'élargissement du profil de la clientèle, dans le cadre de la CMU, selon les professionnels, en fonction du département d'exercice, de la taille de l'unité urbaine, du secteur conventionnel et de la typologie dominante de la population du secteur (%) Département Drôme Isère Taille de l'unité urbaine Rhône Avancée réelle Avancée relative Avancée Pas d'avancée NSP Effectif total Tests d'homogénéité 12,5 23,6 36,1 55,6 8,3 72 8,1 21,0 29,1 62,9 8,1 62 ns 7,6 25,8 33,4 53,0 13,6 66 Avancée réelle Avancée relative Avancée Pas d'avancée NSP Effectif total Tests d'homogénéité 13,6 11,4 25 50,0 25,0 44 3,2 9,7 12,9 51,6 35,5 31 ns 5,0 15,0 20 50,0 30,0 40 20 -100 < 20 000 ≥ 100 hab. 000 hab. 000 hab. Médecins généralistes 7,7 16,7 7,4 29,2 25,0 20,2 36,9 41,7 27,6 50,8 47,2 63,8 12,3 11,1 8,5 65 36 94 ns Dentistes 7,9 9,1 7,0 10,5 21,2 7,0 18,4 30,3 14 50,0 51,5 48,8 31,6 18,2 37,2 38 33 43 ns Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 232 Secteur conventionnel Sect. II Sect. I + NC 10,1 25,8 35,9 56,0 8,2 159 (*) 7,9 13,2 21,1 60,5 18,4 38 Typologie dominante de la population du secteur CSP1 CSP2 Total CSP3 9,4 20,8 30,2 57,3 12,5 96 3,3 26,7 30 66,7 3,3 30 ns 21,1 21,1 42,2 57,9 ,0 19 9,5 23,5 33 57,0 10,0 200 9,1 5,5 14,6 52,7 32,7 55 ,0 12,5 12,5 56,3 31,3 16 ns 16,7 33,3 50 33,3 16,7 12 7,8 12,1 19,9 50,9 29,3 116 Tableau V Proportion de professionnels déclarant avoir rencontré des personnes sans couverture sociale au cours des 6 derniers mois en clientèle ou en garde ; nombre de cas rencontrés. Etude en fonction du département d'exercice, de la taille de l'agglomération, du secteur conventionnel et de la typologie dominante de la population du secteur Département Drôme Isère Rhône Moyenne Médiane Maximum Jamais ≥ 1 fois NSP Effectif total Tests d'homogénéité 2,7 1 30 40,3 52,8 6,9 72 2,5 0 50 51,6 46,8 1,6 62 ns 1,1 0 10 59,1 34,8 6,1 66 Moyenne Médiane Maximum Jamais ≥ 1 fois NSP Effectif total Tests d'homogénéité 0,6 0 3 70,5 29,5 ,0 44 0,6 0 10 83,9 12,9 3,2 31 ns 2,2 0 50 85,0 15,0 ,0 40 Taille de l'unité urbaine 20 -100 < 20 000 ≥ 100 hab. 000 hab. 000 hab. Médecins généralistes 1,6 3,4 2,0 0 0 0 10 30 50 52,3 50,0 48,9 41,5 44,4 47,9 6,2 5,6 3,2 65 36 94 ns Dentistes 2,2 0,6 0,8 0 0 0 50 10 10 84,2 81,8 72,1 15,8 18,2 25,6 ,0 ,0 2,3 38 33 43 ns Secteur Typologie dominante de conventionnel la population du secteur Sect. II Sect. I CSP1 CSP2 CSP3 + NC 2,2 1 50 46,5 49,7 3,8 159 1,4 0 10 63,2 26,3 10,5 38 Total 1,1 0 10 59,4 34,4 6,3 96 2,6 2 20 36,7 60,0 3,3 30 ** 5,1 3 30 26,3 73,7 ,0 19 2,1 0 50 50,0 45,0 5,0 200 0,5 0 20 87,3 10,9 1,8 55 0,6 0 5 75,0 25,0 ,0 16 ns 5,3 0 50 75,0 25,0 ,0 12 1,2 0 50 79,3 19,8 ,9 116 ** Tableau VI Fréquence d'observation, par les professionnels d'une persistance des problèmes financiers susceptibles de limiter la qualité des soins, chez les bénéficiaires de la CMU, en fonction du département d'exercice, de la taille de l'agglomération, du secteur conventionnel et de la typologie dominante de la population du secteur (%) Département Très régulièrement Assez régulièrement Taille de l'unité urbaine Drôme Isère Rhône 4,2 13,9 18,1 8,1 19,4 27,5 ,0 18,2 18,2 20 -100 < 20 000 ≥ 100 hab. 000 hab. 000 hab. Médecins généralistes 4,6 5,6 3,2 15,4 11,1 20,2 20 16,7 23,4 Total régulièrement Assez rarement Très rarement NSP Effectif total 43,1 30,6 8,3 72 30,3 33,3 18,2 66 27,7 35,4 16,9 65 ns Tests d'homogénéité Très régulièrement Assez régulièrement 29,0 37,1 6,5 62 38,6 29,5 68,1 29,0 32,3 61,3 44,4 30,6 8,3 36 35,1 34,0 7,4 94 ns 57,5 22,5 80 44,7 26,3 71 6,8 11,4 13,6 44 6,5 19,4 12,9 31 ns 7,5 5,0 7,5 40 10,5 5,3 13,2 38 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 Typologie dominante de la population du secteur CSP1 CSP2 CSP3 Dentistes 45,5 37,2 33,3 23,3 78,8 60,5 6,1 12,1 3,0 33 ns 233 4,7 16,3 18,6 43 Total 5,0 17,0 ,0 18,4 2,1 13,5 6,7 30,0 10,5 10,5 22 18,4 15,6 36,7 21 37,1 34,6 6,3 159 23,7 28,9 28,9 38 35,4 36,5 12,5 96 30,0 30,0 3,3 30 52,6 26,3 ,0 19 34,5 33,5 11,0 200 42,2 27,6 69,8 ns Total régulièrement Assez rarement Très rarement NSP Effectif total Tests d'homogénéité Secteur conventionnel Sect. II Sect. I + NC 4,0 17,0 21 * 38,2 29,1 43,8 18,8 58,3 33,3 67,3 62,6 91,6 5,5 9,1 18,2 55 6,3 25,0 6,3 16 ns 8,3 ,0 ,0 12 6,9 11,2 12,1 116 Tableau VII Fréquence d'observation par les professionnels d'une persistance de problèmes financiers susceptibles de limiter la qualité des soins, chez des patients qui n'ont pas droit à la CMU, en fonction du département d'exercice, de la taille de l'agglomération, du secteur conventionnel et de la typologie dominante de la population du secteur (%) Département Très régulièrement Assez régulièrement Taille de l'unité urbaine Drôme Isère Rhône 16,7 31,9 48,6 17,7 32,3 50 18,2 27,3 45,5 20 -100 < 20 000 ≥ 100 hab. 000 hab. 000 hab. Médecins généralistes 21,5 19,4 14,9 27,7 38,9 28,7 49,2 58,3 43,6 Total régulièrement Assez rarement Très rarement NSP Effectif total 27,8 13,9 9,7 72 27,4 11,3 11,3 62 23,1 12,3 15,4 65 ns Tests d'homogénéité Très régulièrement Assez régulièrement 21,2 12,1 21,2 66 47,7 25,0 72,7 29,0 29,0 58 22,2 8,3 11,1 36 26,6 14,9 14,9 94 Secteur Typologie dominante de conventionnel la population du secteur Sect. II Sect. I CSP1 CSP2 CSP3 + NC 20,8 32,1 5,3 21,1 12,5 21,9 33,3 30,0 31,6 31,6 52,9 26,4 34,4 63,3 63,2 27,0 10,1 10,1 159 21,1 23,7 28,9 38 32,3 16,7 16,7 96 23,3 6,7 6,7 30 31,6 ,0 5,3 19 25,5 12,5 14,0 200 38,8 30,2 69 ns 37,5 37,5 75 26,3 39,5 65,8 ** 15,9 4,5 6,8 44 12,9 12,9 16,1 31 ns 7,5 5,0 12,5 40 7,9 10,5 15,8 38 Dentistes 48,5 44,2 27,3 20,9 75,8 65,1 9,1 6,1 9,1 33 ns 17,5 30,5 48 ** Total régulièrement Assez rarement Très rarement NSP Effectif total Tests d'homogénéité Total 18,6 4,7 11,6 43 29,1 34,5 37,5 37,5 50,0 25,0 63,6 75 75 12,7 5,5 18,2 55 12,5 6,3 6,3 16 ns 8,3 ,0 16,7 12 12,1 6,9 12,1 116 Tableau VIII Opinion des professionnels concernant les critères financiers d'attribution de la CMU, en fonction du département d'exercice, de la taille de l'agglomération, du secteur conventionnel et de la typologie dominante de la population du secteur (%) Département Barème correct Pas assez de bénéf. Trop de bénéf. NSP Effectif total Drôme Isère Rhône 37,5 13,9 34,7 13,9 72 56,5 8,1 27,4 8,1 62 40,9 12,1 31,8 15,2 66 20 -100 < 20 000 ≥ 100 hab. 000 hab. 000 hab. Médecins généralistes 46,2 27,8 50,0 9,2 8,3 14,9 32,3 41,7 27,7 12,3 22,2 7,4 65 36 94 (*) Tests d'homogénéité Barème correct Pas assez de bénéf. Trop de bénéf. NSP Effectif total Tests d'homogénéité Taille de l'unité urbaine 34,1 4,5 45,5 15,9 44 32,3 6,5 45,2 16,1 31 ns (*) 25,0 2,5 65,0 7,5 40 15,8 5,3 60,5 18,4 38 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 Dentistes 42,4 ,0 57,6 ,0 33 * 234 Secteur conventionnel Sect. II Sect. I + NC 49,1 12,6 28,9 9,4 159 28,9 5,3 39,5 26,3 38 Typologie dominante de la population du secteur CSP2 CSP3 49,0 8,3 30,2 12,5 96 43,3 16,7 26,7 13,3 30 36,8 31,6 21,1 10,5 19 44,5 11,5 31,5 12,5 200 27,3 5,5 54,5 12,7 12 31,0 4,3 51,7 12,9 116 * 34,9 7,0 39,5 18,6 43 Total CSP1 ns 37,8 6,7 48,9 6,7 55 ,0 ,0 100,0 ,0 16 ** Tableau IX Jugement porté par les professionnels sur le recours abusif ou les demandes abusives exprimés par les bénéficiaires de la CMU, comparativement aux autres patients de la clientèle, en fonction du département d'exercice, de la taille de l'agglomération, du secteur conventionnel et de la typologie dominante de la population du secteur (%) Département Beaucoup plus souvent Un peu plus souvent Drôme Isère Rhône 47,2 20,8 68 24,2 41,9 66,1 19,7 28,8 48,5 Taille de l'unité urbaine 20 -100 < 20 000 ≥ 100 hab. 000 hab. 000 hab. Médecins généralistes 26,2 38,9 30,9 35,4 27,8 26,6 61,6 66,7 57,5 Total souvent A peu près aussi souvent Un peu plus rarement Beaucoup plus rarement NSP Effectif total 23,6 2,8 ,0 5,6 72 34,8 3,0 3,0 10,6 66 23,1 1,5 1,5 12,3 65 * Tests d'homogénéité Beaucoup plus souvent Un peu plus souvent 21,0 3,2 1,6 8,1 62 31,8 31,8 63,6 22,2 ,0 2,8 8,3 36 30,9 5,3 1,1 5,3 94 ns 29,0 22,6 51,6 22,5 32,5 55 21,1 28,9 50 Dentistes 36,4 27,3 63,7 Secteur conventionnel Sect. II Sect. I + NC 18,2 2,3 ,0 15,9 44 16,1 ,0 6,5 25,8 31 ns 30,0 ,0 ,0 15,0 40 31,6 ,0 ,0 18,4 38 18,2 ,0 3,0 15,2 33 ns CSP1 CSP2 CSP3 Total 30,2 32,1 31,6 23,7 27,1 31,3 30,0 26,7 36,8 15,8 62,3 55,3 58,4 56,7 52,6 28,3 3,1 1,9 4,4 159 21,1 ,0 ,0 23,7 38 27,1 3,1 ,0 11,5 96 30,0 3,3 6,7 3,3 30 42,1 ,0 5,3 ,0 19 26,5 3,0 1,5 8,0 200 27,6 29,3 56,9 ns 25,6 30,2 55,8 Total souvent A peu près aussi souvent Un peu plus rarement Beaucoup plus rarement NSP Effectif total Tests d'homogénéité Typologie dominante de la population du secteur 18,6 2,3 2,3 20,9 43 31,0 30,0 61 ns 29,1 29,1 18,8 37,5 33,3 16,7 58,2 56,3 50 21,8 ,0 1,8 18,2 55 25,0 6,3 ,0 12,5 16 ns 33,3 ,0 8,3 8,3 12 22,4 ,9 1,7 18,1 116 Tableau X Opinion des professionnels sur l'intérêt de l'initiative de la CMU, en fonction du département d'exercice, de la taille de l'agglomération, du secteur conventionnel et de la typologie dominante de la population du secteur (%) Secteur Typologie dominante de conventionnel la population du secteur Sect. 20 -100 < 20 000 ≥ 100 Rhône Sect. I CSP1 CSP2 CSP3 II + hab. 000 hab. 000 hab. NC Médecins généralistes 22,7 26,2 13,9 29,8 30,2 10,5 24,0 36,7 21,1 53,0 44,6 50,0 46,8 47,2 39,5 49,0 36,7 57,9 75,7 70,8 63,9 76,6 77,4 50 73 73,4 79 7,6 6,2 13,9 13,8 11,3 15,8 12,5 13,3 ,0 4,5 6,2 8,3 3,2 3,8 7,9 4,2 6,7 5,3 12,1 16,9 13,9 6,4 7,5 26,3 10,4 6,7 15,8 66 65 36 94 159 38 96 30 19 Département Très intéressante Assez intéressante Total intéressante Plutôt contestable Très contestable NSP Effectif total Drôme Isère 23,6 44,4 68 16,7 5,6 9,7 72 32,3 38,7 71 11,3 4,8 12,9 62 ns Tests d'homogénéité Très intéressante Assez intéressante Total intéressante Plutôt contestable Très contestable NSP Effectif total Tests d'homogénéité Taille de l'unité urbaine 9,1 31,8 40,9 22,7 25,0 11,4 44 ,0 25,8 25,8 32,3 29,0 12,9 31 ns ns 5,0 17,5 22,5 22,5 35,0 20,0 40 2,6 28,9 31,5 18,4 39,5 10,5 38 Evaluation CMU/DRASS R-A/CAREPS/Avril 2002 Dentistes 9,1 24,2 33,3 33,3 21,2 12,1 33 ns 235 *** 4,7 23,3 28 25,6 25,6 20,9 43 Total 26,0 45,5 71,5 12,0 5,0 11,5 200 ns ,0 21,8 21,8 23,6 34,5 20,0 55 6,3 37,5 43,8 31,3 18,8 6,3 16 * 16,7 25,0 41,7 33,3 16,7 8,3 12 5,2 25,0 30,2 25,9 29,3 14,7 116