CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE
Le marketing revisité avec l’avènement du Web 2.0
L’évolution du Web traditionnel vers le Web 2.0 se traduit par le passage d’un
internaute passif, consommateur de l’information, à un internaute actif pouvant interagir et
produire du contenu sur Internet. En effet, le Web 2.0 désigne l’ensemble des nouveaux
usages sur Internet favorisant la création des « contenus générés par les utilisateurs », appelés
aussi UGC (Brotocorne, 2009, p.1 ; Handsfield et al., 2009, p.40; Daugherty et al., 2008). Au-
delà de leur dimension contributive, les services Web 2.0 reposent également sur l'adhésion
de communautés d'utilisateurs qui sont, de plus en plus, amenés à partager leurs avis, opinions
et expertises (Debos, 2009, p.6). On assiste aujourd’hui à une « réappropriation du web par les
internautes» à travers l’émergence des outils de publication et d'interaction numériques faciles
à utiliser (Facebook, les blogs, les wikis, etc.) qui ont libéré la parole du consommateur
(Kozinets, 2006, p.17-18 ; Desavoye et al., 2005, p.27-29; Cova et Carrère, 2002, p.2). Selon
Fayon (2008, p.42-43), en participant à travers les commentaires et les recommandations
relatives à ses achats, l’internaute est susceptible d’influencer directement les autres
internautes, car l’opinion n’émane pas d’un canal publicitaire mais du consommateur lui-
même. De ce fait, le consommateur devient un acteur à fort pouvoir décisionnel constituant
une partie intégrante du processus de la construction de la marque (Fontan, 2007, p.7). De nos
jours, on parle du « consommateur propagateur » (Gauthier, 2005, p.1) ou du
« consom’acteur ». De même, une nouvelle génération de marketing s’est développée,
fortement inspirée du Web 2.0, tels que le « marketing conversationnel » et « le marketing
viral » qui repose largement sur ce que disent les internautes sur les marques. Cette nouvelle
donne a impliqué une remise en question du modèle marketing traditionnel ainsi qu’ « un
élargissement de la recherche en comportement du consommateur » (Badot et al., 2009).
Jusqu’à la fin des années 1970, le marketing et la publicité de masse étaient de mise (Nantel
et. Berrada, 2004, p.3). Puis, le développement des outils Internet et du web 2.0 a ouvert la
voie à de nouveaux modèles économiques et de relation client. Les marques doivent,
désormais, oublier les modèles de masse et entrer en conversation avec leurs clients plutôt que
« de pousser (push) de la publicité vers les consommateurs » (Chantraine, 2009). En outre,
dans un environnement « hautement concurrentiel », les méthodes classiques d’enquête
(exemple : le sondage en sortie de caisse ou l’entretien semi-directif) ne seront pas en mesure
d’assurer aux entreprises des avantages concurrentiels notables (Badot et Cova, 1992). C’est
dans cette perspective que plusieurs chercheurs ont tenté d’adapter un ensemble de méthodes
de collecte de données au contexte Internet, etc. (Bernard, 2004 ; Kozinets, 2006). Dans le