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Médecine du Maghreb 1996 n°57
30 H. HACHI, A. BOUGTAB, M.A. BEN BOUZID, C. EL BAROUDI, F. TIJANI,
A. OTTMANY, A. JALIL, S. BENJELLOUN, F. AHYOUD, A. SOUADKA.
4 - Le cancer de la vulve
Dans les cancers de la vulve l’exentération pelvienne posté-
rieure est la plus souvent réalisée (2).
5 - Le cancer de l’ovaire
Le cancer de l’ovaire est considéré comme une maladie
péritonéale et de ce fait les indications des exentérations
pelviennes semblent être limitées. Lorsqu’il existe une car-
cinose péritonéale localisée dans le Douglas l’exérèse péri-
tonéale dans le cadre d’une exentération peut trouver son
indication (10).
6 - Le cancer du vagin
Les formes centro pelviennes à développement antérieur et
postérieur relèvent respectivement d’une exentération anté-
rieure et postérieure.
V - LES COMPLICATIONS POST OPÉRATOIRES
A - Les complications précoces (avant 30 jours)
En peropératoire, des complications immédiates peuvent
être observées : un choc hémorragique lorsqu’il n’est pas
corrigé peut mettre en jeu le pronostic vital ; un choc
secondaire à l’éviscération peut survenir, il peut être jugulé
par l’injection de tonicardiaques et d’analeptiques juste
avant le temps d’exérèse.
Dans la période post opératoire précoce l’occlusion post
opératoire reste fréquente : 6% à 25% selon les séries, elle
est surtout favorisée par la peritonisation.
Des suppurations pelviennes peuvent être notées, elles sont
évitées par une hémostase soigneuse au niveau du pelvis et
une péritonisation efficace.
Les complications urinaires et particulièrement la pyéloné-
phrite sont préoccupantes car sont responsables d’une mor-
talité pouvant atteindre 19% dans un tableau d’insuff i s a n c e
rénale (4,7) la pyélonéphrite est le plus souvent favorisée par
une uréterohydronéphrose préopératoire, le risque est surtout
fréquent en cas d’anastomose urétéroiléale (38%) (11).
Les fistules intestinales réputées redoutables par la morta-
lité et la morbidité qu’elles causent, peuvent être soient
pariétales soient périnéales, ce dernier groupe comporte les
fistules iléo vaginales et colovaginales.
Les fistules du grêle se voient surtout après un traitement
radiothérapique et sont l’apanage des anastomoses iléales
(8%).
B - Les complications post opératoires tardives (> 30
jours)
Parmi les complications urinaires, la pyélonéphrite persis-
tante représente le revers des urétérostomies cutanées, elle
se complique le plus souvent d’insuffisance rénale respon-
sable de 30% de décès (7) ; les fistules urinaires s’obser-
vent dans 10% des cas lorsque le grêle est utilisé comme
réservoir urinaire, le réservoir colique donne moins de
complications.
Des complications digestives peuvent être notées : Les
occlusions post opératoires tardives se voient avec des
fréquences variables : 7% à 21%.
Des fistules intestinales peuvent être notées avec une fré-
quence moindre.
Les autres complications sont moins fréquentes : L’ a b c è s
pelvien (10%), l’hémorragie gastro-intestinale (1,5%).
VI - LE PRONOSTIC
L’analyse de toutes les séries publiées nous rendent comp-
tent de la difficulté d’établir un pronostic global des
patients ayant bénéficié des exentérations pelviennes à
cause de l’inhomogéinité des séries, cependant certains
auteurs ont pu formuler des résultats : la survie à 5 ans
varie de 11% pour lacour à 53% pour Hatch, et la mortalité
post opératoire varie de 7% pour Ketcham à 34% pour
Dargent (5,6).
Les taux de survie à 5 ans sont influencés par plusieurs
facteurs :
-Le type de l’intervention réalisée : l’exentération pel-
vienne totale est la plus grave comme en témoigne les
taux de survies à 5 ans qui varient de 0% à 37% (7).
L’exentération postérieure est la moins grave car elle a
permis les survies les plus prolongées.
- L’envahissement ganglionnaire : En présence d’un enva-
hissement ganglionnaire la survie chute considérable-
ment elle varie de 0% pour Morley à 33% pour
Ketcham, des survies plus prolongées sont enregistrées
en l’absence d’envahissement ganglionnaire.