2
Il apparaît ainsi que les mesures transitoires ont eu un effet limité sur la répartition
des flux de mobilité à l’intérieur de l’UE et que ceux-ci dépendent davantage de
facteurs tels que la demande de main-d’œuvre ou les connaissances linguistiques.
L’expérience de l’élargissement de 2004 a également montré que la restriction de
la libre circulation des travailleurs peut avoir des conséquences négatives, comme
l’augmentation du travail non déclaré.
Les principales destinations des expatriés de Bulgarie et de Roumanie ont été
l’Italie et l’Espagne et les données montrent que fin 2010, les Bulgares et les
Roumains résidant dans l’UE-25 étaient deux fois plus nombreux qu’en 2006
(2,9 millions). Toutefois, en termes relatifs, les ressortissants de l’UE-2 résidant
dans un État membre de l’UE-25 représentent seulement 0,6
% de la population
totale de l’UE-25. La proportion la plus importante est enregistrée à Chypre (4,1
%),
en Espagne (2,2
%) et en Italie (1,8
%). De plus, le taux d’emploi de l’UE-2 (63
%)
est proche de celui de l’UE-25 (65
%). Cependant, avec le ralentissement
économique, les ressortissants de l’UE-2 récemment expatriés ont plus de
difficultés à trouver un travail: environ 16
% étaient sans emploi en 2010 contre 9
%
en 2007. En tout état de cause, il est clair que les expatriés récents de l’UE-2 ont
joué un rôle tout à fait mineur dans la crise du marché de l’emploi, qui est une
conséquence directe de la crise financière et économique ainsi que des problèmes
structurels du marché du travail.
Le rapport de la Commission servira de base au Conseil pour l’évaluation du
fonctionnement pratique des dispositions transitoires sur la libre circulation des
travailleurs bulgares et roumains.
Contexte
L’acte d’adhésion de 2005 permet aux pays de l’UE-25 de restreindre
temporairement le libre accès des travailleurs de Bulgarie et de Roumanie à leur
marché du travail pour préparer la mobilité totale des travailleurs dans l’UE. La
période globale de transition de sept ans est divisée en trois phases:
Les deux premières années: la législation nationale des autres États membres
réglemente l’accès des travailleurs de Bulgarie et de Roumanie au marché du
travail national.
Les trois années suivantes: les États membres peuvent prolonger l’application de
leurs mesures nationales à condition d’en informer la Commission avant la fin de la
première phase. Dans le cas contraire, le droit européen garantissant la libre
circulation des travailleurs s’applique.
Les deux dernières années: un État membre qui maintient des mesures
nationales à la fin de la deuxième phase peut continuer de les appliquer jusqu’à la
fin de la période de sept ans suivant la date de l’adhésion après en avoir averti la
Commission et si son marché du travail subit ou risque de subir des perturbations
graves.
Au cours de la période de sept ans, une clause de sauvegarde permet à un État
membre d’imposer à nouveau des restrictions si le marché du travail subit ou risque
de subir des perturbations graves.