L`Union Européenne : réalités et limites d`une union d`états. Après la

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L’Union Européenne : réalités et limites d’une union d’états.
Après la seconde guerre mondiale, l’Europe de l’ouest accepte de se reconstruire avec le plan Marshall proposé
par les Etats-Unis et rejette le communisme de l’URSS. Cette Europe va tenter de s’unifier économiquement et
politiquement.
L’union européenne constitue un cas unique, avec des états indépendants, qui s’étend sur un vaste territoire
fortement peuplé avec plus de 500 millions d’habitants.
I La construction européenne.
1.1 Le projet européen face à la Guerre Froide.
1.2 De la communauté économique européenne…
Le projet européen se concrétise dans le contexte de la fin de
la seconde guerre mondiale et le début de la guerre froide. Cette
construction a pour objectif premier de favoriser une paix
durable en Europe et respecter les valeurs de la démocratie. Elle
prévoit également le développement par étape des échanges
commerciaux entre les pays membres d’une coopération.
Cette coopération est née de la volonté de quelques
personnalités comme Robert Schuman, ministre français et
Konrad Adenauer, chancelier allemand. Le processus de
construction européenne débute le 18 avril 1951 avec la CECA
(communauté européenne du charbon et de l’acier) qui regroupe
6 pays : France, RFA, Italie et Benelux. Elle prévoit la mise en
commune des productions d’acier et de charbon des 6 pays
membres.
Cette première étape favorise la réconciliation entre la
France et l’Allemagne et elle accélère la reconstruction de
l’Europe.
Le 25 mars 1957, les traités de Rome sont signés :
- Création de la CEE (communauéconomique européenne),
qui prévoit la mise en place d’un marché commun.
Progressivement, la libre circulation des marchandises et des
hommes s’opèrent entre les pays membres.
- Création de l’Euratom, afin de développer et d’encadrer les
usages liés à l’énergie atomique.
Des institutions communes voient le jour, respectant les règles de la
démocratie. Le parlement européen vote les lois et ses députés sont
élus au suffrage universel à partir de 1979.
La prospérité et le bon fonctionnement de la CEE favorisent son
élargissement. Elle s’ouvre vers le nord de l’Europe en 1973, avec les
adhésions du Danemark, du Royaume Uni et de l’Irlande. La Grèce
adhère en 1981 et l’Espagne et le Portugal en 1986.
L’axe franco-allemand jour un rôle fondamental dans cette CEE.
Affiche italienne, 1957
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1.3 A l’Union Européenne.
L’élargissement de l’Union Européenne se poursuit et s’ouvre aux pays d’Europe centrale et de l’est, libéré du
communisme :
- 1995 : Suède, Finlande et Autriche
- 2004 : Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Malte et
Chypre.
- 2007 : Roumanie et Bulgarie
II L’Union Européenne, un territoire toujours en construction
2.1 Un territoire à géographie variable
La construction européenne est relancée à la fin de la
Guerre Froide, notamment sous l’impulsion de François
Mitterrand, président français, et Helmut Kohl, chancelier
allemand.
En novembre 1992, le traité de Maastricht transforme la
CEE en Union Européenne, donnant une nouvelle dimension
à cette communauté :
- Compétences élargies : plus seulement le domaine
économique (culture, éducation, politique)
- Mise en place d’une monnaie unique
- PESC (politique étrangère et de sécurité commune)
- Citoyenneté européenne (vote, protection
diplomatique)
- Charte des droits fondamentaux : texte qui
rassemble les droits civiques, politiques,
économiques et sociaux des citoyens européens.
Carte l’élargissement de l’UE
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Malgré une apparente union, tous les Etats de l’UE n’appliquent pas les politiques communes :
- Pour favoriser les échanges intra-communautaires, l’Union Européenne s’est dotée d’une monnaie unique
depuis le 1er janvier 2002. Cependant, par choix (Royaume Uni, Danemark, Suède) ou en attente de pouvoir
l’obtenir, 10 pays n’ont pas l’Euro (Pologne, Roumanie, Bulgarie, Hongrie, République Tchèque, Lettonie et
Lituanie).
- Les accords de Schengen mettent en place un espace de libre circulation des personnes entres les Etats
signataires des accords. 2 pays de l’Union n’ont pas ratifié ces accords (Royaume Uni et Irlande), alors que 4
pays non membre de l’UE les ont signés (Norvège, Islande, Suisse, Liechtenstein).
Au final, ce sont certains pays comme l’Allemagne, la France et le Royaume Uni qui gère l’Union Européenne et qui
en sont son reflet, notamment lors des réunions du G8 ou du G20.
Malgré ses divergences, la coopération des Etats membres dans des domaines variés comme l’agriculture,
l’environnement, en font un espace original où les frontières tendent à s’effacer.
2.2 Un territoire contrasté à différentes échelles
Les pays du Sud sont également dans une situation fragile. La crise financière de 2008 a montré les faiblesses de la
Grèce.
Ces inégalités se retrouvent au niveau des transports. Les axes de communications desservent inégalement
le territoire européen. Il est très dense au centre de l’UE et de plus en plus lâche aux périphéries.
La mégalopole concentre la population, les richesses et les axes de communication.
La mondialisation met les territoires européens en concurrence
et cela entraine des écarts socio-spatiaux à l’intérieur de l’UE :
A l’échelle urbaine, les métropoles mondiales (Paris, Londres,
Rotterdam, Francfort) se font concurrence. Pour cela, elle se
développe au détriment des autres métropoles nationales et
européennes.
A l’échelle régionale, les grandes régions urbaines comme le
Grand Londres ou l’Ile de France se font concurrence. L’Europe
rhénane concentre également des villes dynamiques et des
richesses. Ces régions s’opposent aux régions rurales ou isolées
qui sont moins intégrées dans l’Union Européenne et par
conséquence plus pauvres.
A l’échelle européenne, l’Europe de l’est et centrale est moins
développée et en retard par rapport à l’Europe de l’Ouest et du
Nord. Cela s’accentue avec l’intégration dans l’UE d’Etats
éloignés de la mégalopole et en retard économiquement
comme la Roumanie et la Bulgarie en 2007.
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Des politiques sont mises en place pour réduire les inégalités, comme le FEDER (fonds européen de
développement régional). Les politiques d’aides peuvent prendre différentes formes : amélioration des axes de
communication, reconversion des régions industrielles, aide aux agriculteurs
III L’Union Européenne aujourd’hui : puissance et limites.
3.1 Un rayonnement à l’échelle européenne.
3.2 La première puissance économique mondiale
La candidature turque, symbole de l’attraction de l’Union Européenne.
La Turquie fait une première demande d’adhésion officielle en 1987. Les
négociations bloquent sur plusieurs points tels que la réunification de l’île
de Chypre, le droit des minorités en Turquie qui ne sont pas respectés,
une opinion publique européenne défavorable. La Turquie a des
difficultés à remplir les conditions politiques d’adhésion à l’Union
Européenne : respect des droits de l’Hommes.
Cette adhésion engagerait l’Union Européenne davantage au Proche
Orient et en Asie Centrale.
L’UE, un espace attractif.
L’Union Euroenne attire car elle défend les valeurs de la démocratie et
des droits de l’homme, mais également car elle apparait comme un
espace de stabilité économique. De nombreux états orientaux l’ont
rejointe depuis les années 2000 et d’autres pays sont candidats comme la
Croatie.
Selon l’article 49 du traité de Rome « tout état européen peut adhérer ».
Cependant, de nombreux critères sont à remplir : avoir des institutions
démocratiques stables, avoir la capacité d’atteindre les objectifs
économiques fixés par l’UE.
Une économie forte…
L’Union Européenne est la première puissance économique mondiale,
première puissance commerciale, agricole, industrielle et de services.
Une puissance est un territoire exerçant une influence politique,
économique ou culturel sur la planète. Cette puissance économique se
fait dans plusieurs domaines :
L’Union Européenne développe des projets industriels à l’échelle
européenne comme Airbus ou Ariane.
De nombreux entreprises européennes sont dynamiques et
présentent dans le monde entier : transport avec Airbus, grande
distribution avec Carrefour, énergie avec Shell et Total. D’ailleurs, la
plupart de ces entreprises sont devenues des FTN (firmes
transnationales).
Son économie s’appuie sur l’Euro qui facilite les échanges et
concurrence le dollar américain.
Elle réalise près de 40% des échanges commerciaux mondiaux. Ses
principaux partenaires sont les Etats Unis et l’Asie orientale (Chine,
Japon).
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remise en cause par la crise financière.
La crise qui secoue l’économie mondiale depuis 2008 a souligles fragilités de l’Union Européenne. Aujourd’hui,
certains Européens hésitent entre une plus grande politique économique européenne ou au contraire, un retour à
plus de souveraineté (chaque pays décide pour son territoire).
On assiste au retour de l’Euroscepticisme, qui est la remise en cause de l’utilité ou de l’efficacité de l’Union
Européenne.
3.3 Une puissance politique et militaire limitée.
Conclusion :
En un demi-siècle, la construction européenne a su préserver la paix entre ses membres. Cependant, cet espace
original est en constante évolution. Si c’est une réelle puissance économique, elle doit réduire ses inégalités et
s’affirmer à l’échelle mondiale, dans les domaines politique et militaire.
L’Union Européenne de parvient pas à parler d’une seule voix au
niveau international. Elle n’est pas une puissance politique
mondiale. Chaque état membre mène sa propre politique et
l’union ne possède qu’un embryon d’armée avec la PESC. Elle
n’est pas représentée à l’ONU et si elle est intervenue dans
certains conflits comme le Kosovo, ces états membres ont
souvent des avis divergents: exemple de la guerre en Irak.
Caricature de Pierre Kroll, 2007
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