groupe de malades IHC2+/Fluorescent in situ Hybridization
(FISH)+ et IHC3+. Dans cette population, l’am
elioration de la
survie globale
etait encore plus importante avec des
m
edianes de survie globale respectives de 11,8 mois vs
16 mois dans les bras FP et FP+trastuzumab [4].
Suite aux r
esultats de l’
etude ToGA, le trastuzumab a
obtenu en janvier 2010 une extension de l’autorisation de
mise sur le march
e (AMM) en Europe dans le traitement de
l’ad
enocarcinome m
etastatique de l’estomac ou de la
jonction œsogastrique, avec surexpression tumorale de
HER2, en association
a la cap
ecitabine ou au 5FU et au
cisplatine chez les patients n’ayant pas
et
epr
ec
edemment
trait
es pour leur maladie m
etastatique (premi
ere ligne
m
etastatique) [1]. La surexpression de HER2 doit ^
etre
d
etermin
ee par une m
ethode pr
ecise et valid
ee, d
efinie par
IHC2+ confirm
ee par un r
esultat FISH+, ou par IHC3+.
Suite au rectificatif d’AMM d’ao^
ut 2010, il est reconnu que
la technique SISH (Silver in situ Hybridization) est une
alternative
a la FISH. L’IHC doit ^
etre le test initial. Seules les
tumeurs IHC 2+ doivent ^
etre test
ees par Hybridation in situ
(HIS).
HER2 doit ^
etre analys
e sur bloc en paraffine de pi
ece
op
eratoire ou de biopsies de la tumeur primitive ou de
m
etastases. L’
evaluation est plus difficile sur les biopsies
compte tenu de la fr
equente h
et
erog
en
eit
e du marquage
HER2 ; c’est pourquoi il est tr
es important de respecter les
recommandations de la SFED (« le protocole de biopsies
doit comprendre au minimum 8 biopsies) et du TNCD [3] :
« Cinq
a huit biopsies doivent ^
etre r
ealis
ees et atteindre
autant que possible la sous-muqueuse ; dans la forme
linitique, il est utile de r
ealiser soit des biopsies multiples
profondes au m^
eme endroit, soit une macrobiopsie
a l’anse
diathermique. »
Dans le cadre de l’AMM, le trastuzumab doit ^
etre associ
e
toutes les 3 semaines
a une bi-chimioth
erapie par 5FU
800 mg/m
2
/j en IV continu de J1
a J5 ou cap
ecitabine
2 000 mg/m
2
/j per os de J1
a J14 et cisplatine 80 mg/m
2
IV
a J1 toutes les 3 semaines durant 6 cycles [4]. Compte tenu
de la dose de cisplatine, le sch
ema est difficilement
r
ealisable en ambulatoire, sauf hydratation orale chez les
patients compliants. D’un point de vue pratique, il est
a
noter quelques contraintes
a prendre en compte : d’une
part concernant l’administration de l’association trastuzu-
mab toutes les 3 semaines, et d’autre part, concernant le
cisplatine [1]. En effet, le cisplatine est le plus souvent
prescrit toutes les 2 semaines
a une dose plus faible
(50 mg/m2) associ
e au sch
ema LV5FU2 [1]. Par ailleurs, le
cisplatine a
et
e largement supplant
e par l’oxaliplatine selon
le sch
ema Folfox, Xelox ou Eox. De plus, lorsque la
cap
ecitabine orale ne peut ^
etre prescrite (notamment en
cas de dysphagie), l’alternative intraveineuse 5FU est
administr
ee toutes les 2 semaines selon le sch
ema LV5FU2
et non sur 5 jours toutes les 3 semaines [1]. Les seules
donn
ees disponibles en phase III concernent l’administra-
tion toutes les 3 semaines (dose d’AMM 6 mg/kg) ou
hebdomadaire du trastuzumab
a la dose de 2 mg/kg dans
les cancers du sein en situation palliative ou adjuvante [1].
Seulement deux
etudes de phase II ont montr
e la faisabilit
e
d’administrer le trastuzumab toutes les 2 semaines
ala
dose de 4 mg/kg [1].
En cas de contre-indication au cisplatine, une option est
d’associer le trastuzumab
a une monochimioth
erapie par
5FU ou cap
ecitabine (avis d’expert). Il est
egalement
tentant d’administrer le trastuzumab en association avec
de l’oxaliplatine (Folfox ou Xelox). Cependant, dans une
etude pr
eclinique sur une lign
ee cellulaire de cancer
gastrique SNU-216, le trastuzumab et le cisplatine avaient
un effet synergique alors que le trastuzumab et l’oxali-
platine n’avaient qu’un effet additif [5]. Dans une phase II
evaluant l’association oxaliplatine-trastuzumab dans les
cancers du sein m
etastatiques, le taux de r
eponse objective
etait de 20 % et l’activit
e modeste, avec un temps m
edian
de progression de seulement 1,8 mois [6]. Le niveau de
preuve d’une substitution du cisplatine par de l’oxaliplatine
en association avec le trastuzumab reste donc insuffisant.
Cela peut ^
etre un avis d’expert hors AMM et hors TNCD qui
doit ^
etre discut
eenR
eunion de Concertation Pluridisci-
plinaire (RCP) [1].
La gestion pratique du trastuzumab est simple : dose de
charge (8 mg/kg) puis de 6 mg/kg toutes les 3 semaines et
traitement jusqu’
a progression (en monoth
erapie d’entre-
tien apr
es les 6 cures de chimioth
erapie) [4]. Les effets
ind
esirables possibles sont les r
eactions li
ees
a la perfusion et
les troubles cardiaques ou respiratoires. Les rares r
eactions
a
la premi
ere perfusion justifient un d
ebit initial de perfusion
faible (90 minutes puis 30 minutes aux cures suivantes) et
une surveillance avec
equipement de r
eanimation d’urgence
disponible [1]. Une pr
em
edication syst
ematique n’est pas
recommand
ee. Le trastuzumab peut induire une diminution
de la fraction d’
ejection ventriculaire gauche (FEVG)
r
eversible et favoris
ee par un ant
ec
edent de cardiopathie
ou de chimioth
erapie. Une
evaluation cardiaque (clinique,
ECG et mesure de la FEVG par
echographie, IRM ou
scintigraphie) est donc recommand
ee en pr
eth
erapeutique,
puis tous les 3 mois. L’association
a une anthracycline est
contre-indiqu
ee. Si la FEVG diminue de 10 points et qu’elle
est inf
erieure
a 50 %, le traitement doit ^
etre suspendu avec
nouvelle
evaluation dans un d
elai de 3 semaines.
Le trastuzumab est la premi
ere bioth
erapie d
emontr
ee
efficace dans le traitement des cancers gastriques. C’est
donc une potentielle perte de chance de ne pas rechercher
HER2 chez un patient avec cancer gastrique ou de la JOG
m
etastatique. Compte tenu de l’h
et
erog
en
eit
e tumorale
de HER2, les biopsies endoscopiques doivent ^
etre multiples
notamment dans deux situations : absence de r
esection de
la tumeur primitive (m
etastases synchrones) ou chi-
mioth
erapie pr
eop
eratoire qui peut g^
ener l’analyse de
l’expression de HER2 sur la pi
ece op
eratoire.
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HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 18 n84, juillet-ao^
ut 2011
Cancer gastrique et HER2
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