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Nº : 09007
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Fiche Méthodologie
fable, correspond au récit et à la moralité.
La fonction première de l’apologue est de divertir au moyen d’un récit plaisant censé susciter la curiosité du lecteur et de livrer
un enseignement essentiellement moral. La fonction morale est clairement exprimée dans la fable. Elle ouvre ou referme le récit,
tandis que dans les contes, la leçon est donnée le plus souvent de façon implicite, même si dans les contes de Perrault, par exemple,
les récits sont quelquefois suivis de deux moralités.
Limiter la fonction de l’apologue au divertissement serait réduire les possibilités qu’offre ce genre. En effet, à travers le récit, dans
une fable ou un conte, l’apologue peut avoir une fonction critique, voire polémique. De plus, il est possible de lui conférer un
rôle religieux dans la mesure où, par le biais d’un récit parabolique, c’est-à-dire en transmettant une morale au travers d’un vécu,
l’apologue peut faire admettre un dogme comme c’est le cas dans les Evangiles.
On peut tout de même retrouver l’apologue dans la nouvelle et dans le roman. L’exemple le plus probant illustrant sa présence dans
la nouvelle reste Le Décaméron de Boccace dont Marguerite de Navarre s’inspirera plus tard pour rédiger son Heptaméron.
La fable
La fable, du latin fabula signiant « propos et récit » est un petit récit, le plus souvent rédigé en vers, terminé par une morale et
qui mêle divertissement et réexion critique. La fable doit donc permettre de présenter une vérité morale à l’aide d’une forme
plaisante.
Les origines de la fable sont lointaines et variées. Ses origines remonteraient dans un premier temps à l’Antiquité grecque avec
l’esclave phrygien Esope (VIe siècle av. J.-C.) — dont la véritable existence est contestée — qui retranscrivait sous forme de petits
récits moraux des scènes de la vie quotidienne. Plus tard, le latin Phèdre (Ier siècle ap. J.-C.) reprend la plupart des textes d’Esope
et les récrit en vers.
Les fables indiennes ont aussi beaucoup apporté au genre, plus particulièrement le Panchatantra, recueil anonyme réunissant des
apologues rédigés en sanskrit aux alentours des années 700. Au XVIe siècle, en Italie, Abstemius (1492-1503) entre lui aussi dans le
cercle des fabulistes et offre un apport considérable à ses successeurs tels que La Fontaine en France.
Les fables sont des récits symboliques menés chronologiquement dont les personnages sont généralement des animaux ou des
personnages humains stéréotypés et permettant une transposition dans le monde réel. Elles puisent leurs thèmes dans les domaines
publics et privés. L’une des fonctions de la fable est de transporter le lecteur dans un univers imaginaire où, par un juste retour des
choses, il peut s’identier à la situation évoquée et y rééchir.
La construction de la fable répond à un schéma simple : la situation initiale étant énoncée, intervient alors un élément perturbateur
qui conduit à une situation nale.
La fable a la particularité de comporter une moralité avant ou après le récit. Lorsqu’elle précède le récit, la morale fait ofce
d’introduction à l’histoire relatée.
Le conte
Proche de la fable, le conte vient d’une tradition orale et populaire. Le conte se dénit comme un récit merveilleux et très souvent
extraordinaire. Il fait preuve d’une grande simplicité dans le récit mais s’avère être riche de symboles qui sont à décrypter. Tout
comme la fable, le conte est construit selon le même schéma : état initial, élément perturbateur, déséquilibre et état nal. De plus,
la schématisation des personnages rappelle aussi ceux présentés dans les fables. Ils évoluent dans un contexte merveilleux et
s’inscrivent dans une temporalité mal dénie, même si la plupart d’entre eux se situent dans un contexte médiéval.
Cependant, le conte connaît quelques variantes : le conte traditionnel ou le conte merveilleux, le conte philosophique, le conte
fantastique et le conte gothique.
Le conte traditionnel est certainement le plus connu de tous. Au départ il s’agit d’une histoire racontée oralement où la magie,
les fées, les sorcières et les hommes sont mis en relation, où les animaux sont dotés de parole et dialoguent avec les humains qui,
comme les objets, peuvent se métamorphoser. Par ailleurs, appelés aussi conte de fées, ces récits mettent en scène ces femmes
dotées d’un pouvoir magique, tantôt bénéque, tantôt maléque. Elles endossent alors un rôle particulier, elles incarnent une
conscience morale, un jugement divin qui met à l’épreuve le libre arbitre des personnages, récompensés ou punis selon leurs
actions vertueuses ou mauvaises.
Le succès des contes n’est pas un phénomène essentiellement occidental. Les contes orientaux et notamment Les Mille et Une Nuits
ont considérablement inuencé ce genre.
En Europe, le conte merveilleux connaît un regain d’intérêt. Ces récits anonymes sont rassemblés dès le XVIIe siècle par le français
Charles Perrault (1628-1703). Au XIXe siècle ces contes sont repris en Allemagne par les frères Grimm puis et au Danemark par
Hans Christian Andersen (1805-1875), le père de La Petite Sirène. En Italie, Carlo Collodi (1826-1890), le créateur de Pinocchio,
reprend les contes de Perrault en italien. En Irlande, c’est sous la plume de W.B. Yeats (1865-1939) que les contes irlandais, publiés
en 1897, connaissent un succès considérable. Le Russe Alexandre Afanassiev (1826-1871), grand admirateur de Grimm, réunit à son
tour des récits de tradition populaire russe qu’il publie entre 1855 et 1863 sous le titre de Contes populaires russes.