Fiche Méthodologie

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Nº : 09007
FRANÇAIS
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LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Convaincre, persuader, délibérer
Plan de la fiche
1. L’essai
2. Le dialogue
3. L’apologue
Convaincre et persuader sont deux démarches différentes qui entrent dans le cadre de l’argumentation. Tous deux visent à faire
adhérer le destinataire dans deux directions. Convaincre fait appel à des arguments sollicitant la raison, tandis que persuader
sollicite les sentiments.
Convaincre, en s’adressant à l’intelligence, permet de faire reconnaître le caractère véridique d’une idée ou d’un point de vue.
Persuader appelle l’adhésion affective d’un destinataire pour lui faire croire que l’idée ou l’opinion est vraie. Persuader cherche
davantage à séduire le destinataire et, dans le cas d’un écrivain, à attirer le lecteur dans son camp. Pour cela, persuader nécessite la
mise en place d’une démarche rhétorique et par conséquent de certaines figures de style telles que la métaphore ou l’hyperbole.
Délibérer, du latin deliberare, « réfléchir mûrement, trancher, décider », demande à considérer différents points de vue. Celui qui
parle conseille ou dissuade son destinataire pour faire adopter ou rejeter une idée. Dans l’action de délibérer, il est question de
confronter différentes idées pour arriver à un jugement.
L’essai
L’essai est un genre littéraire caractérisé par une littérature en prose, argumentative, où la présence de l’auteur est nettement
marquée par l’utilisation de la première personne. En France, Les Essais de Montaigne tiennent lieu de modèle. L’essai est le plus
souvent une écriture personnelle à travers laquelle l’auteur livre une réflexion, voire ses impressions. Les sujets traités sont
essentiellement d’ordre philosophique, moral, politique et parfois religieux. Contrairement à d’autres genres comme le théâtre,
et plus particulièrement la comédie et la tragédie classique, l’essai ne répond à aucune règle, les essayistes s’intéressent à tous les
domaines. Le genre de l’essai peut se subdiviser en plusieurs autres genres :
• le pamphlet, qui se présente sous la forme d’un récit court à visée critique ou satirique, plutôt bref, dont la violence du style
permet d’attaquer une institution ou un personnage public ;
• le traité, qui est un texte didactique à dominante démonstrative, s’apparente à l’analyse d’un sujet précis (Traité sur la peinture de
Léornard de Vinci) ;
• proche du traité, le discours est aussi un genre à visée didactique.
Le dialogue
Le dialogue est un genre littéraire particulier que l’on retrouve à l’intérieur même d’autres genres tels que le théâtre, le roman
ou la nouvelle. Au XVIIIe siècle il fait office de genre à part entière. Le dialogue est avant tout un échange d’idées et d’opinions qui
implique dans la plupart des cas une démarche délibérative.
Le dialogue est une des constantes du discours direct et permet la retranscription des paroles échangées par plusieurs interlocuteurs.
Il peut aussi apparaître comme la retranscription d’un entretien télévisé ou radiophonique.
Au XVIIe siècle, le dialogue s’inscrit dans une nécessité sociale notamment dans les salons. Il a alors pour but de plaire et de divertir.
Il connaît une évolution considérable dans le temps, sa fonction didactique s’affine et il permet de faire connaître un savoir, une
expérience à un large public. Il peut aussi revêtir un rôle polémique lorsqu’il s’agit de dénoncer et de critiquer un défaut.
L’apologue
L’apologue, du grec apologus, « petit récit », est à rapprocher essentiellement de la fable et du conte, même s’il est présent dans
d’autres genres comme le roman et la nouvelle. L’apologue est avant tout un récit court à visée morale. Selon La Fontaine,
l’apologue remonte à l’Antiquité et plus précisément à Platon. L’apologue a une valeur ludique et didactique qui, dans le cas de la
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fable, correspond au récit et à la moralité.
La fonction première de l’apologue est de divertir au moyen d’un récit plaisant censé susciter la curiosité du lecteur et de livrer
un enseignement essentiellement moral. La fonction morale est clairement exprimée dans la fable. Elle ouvre ou referme le récit,
tandis que dans les contes, la leçon est donnée le plus souvent de façon implicite, même si dans les contes de Perrault, par exemple,
les récits sont quelquefois suivis de deux moralités.
Limiter la fonction de l’apologue au divertissement serait réduire les possibilités qu’offre ce genre. En effet, à travers le récit, dans
une fable ou un conte, l’apologue peut avoir une fonction critique, voire polémique. De plus, il est possible de lui conférer un
rôle religieux dans la mesure où, par le biais d’un récit parabolique, c’est-à-dire en transmettant une morale au travers d’un vécu,
l’apologue peut faire admettre un dogme comme c’est le cas dans les Evangiles.
On peut tout de même retrouver l’apologue dans la nouvelle et dans le roman. L’exemple le plus probant illustrant sa présence dans
la nouvelle reste Le Décaméron de Boccace dont Marguerite de Navarre s’inspirera plus tard pour rédiger son Heptaméron.
La fable
La fable, du latin fabula signifiant « propos et récit » est un petit récit, le plus souvent rédigé en vers, terminé par une morale et
qui mêle divertissement et réflexion critique. La fable doit donc permettre de présenter une vérité morale à l’aide d’une forme
plaisante.
Les origines de la fable sont lointaines et variées. Ses origines remonteraient dans un premier temps à l’Antiquité grecque avec
l’esclave phrygien Esope (VIe siècle av. J.-C.) — dont la véritable existence est contestée — qui retranscrivait sous forme de petits
récits moraux des scènes de la vie quotidienne. Plus tard, le latin Phèdre (Ier siècle ap. J.-C.) reprend la plupart des textes d’Esope
et les récrit en vers.
Les fables indiennes ont aussi beaucoup apporté au genre, plus particulièrement le Panchatantra, recueil anonyme réunissant des
apologues rédigés en sanskrit aux alentours des années 700. Au XVIe siècle, en Italie, Abstemius (1492-1503) entre lui aussi dans le
cercle des fabulistes et offre un apport considérable à ses successeurs tels que La Fontaine en France.
Les fables sont des récits symboliques menés chronologiquement dont les personnages sont généralement des animaux ou des
personnages humains stéréotypés et permettant une transposition dans le monde réel. Elles puisent leurs thèmes dans les domaines
publics et privés. L’une des fonctions de la fable est de transporter le lecteur dans un univers imaginaire où, par un juste retour des
choses, il peut s’identifier à la situation évoquée et y réfléchir.
La construction de la fable répond à un schéma simple : la situation initiale étant énoncée, intervient alors un élément perturbateur
qui conduit à une situation finale.
La fable a la particularité de comporter une moralité avant ou après le récit. Lorsqu’elle précède le récit, la morale fait office
d’introduction à l’histoire relatée.
Le conte
Proche de la fable, le conte vient d’une tradition orale et populaire. Le conte se définit comme un récit merveilleux et très souvent
extraordinaire. Il fait preuve d’une grande simplicité dans le récit mais s’avère être riche de symboles qui sont à décrypter. Tout
comme la fable, le conte est construit selon le même schéma : état initial, élément perturbateur, déséquilibre et état final. De plus,
la schématisation des personnages rappelle aussi ceux présentés dans les fables. Ils évoluent dans un contexte merveilleux et
s’inscrivent dans une temporalité mal définie, même si la plupart d’entre eux se situent dans un contexte médiéval.
Cependant, le conte connaît quelques variantes : le conte traditionnel ou le conte merveilleux, le conte philosophique, le conte
fantastique et le conte gothique.
Le conte traditionnel est certainement le plus connu de tous. Au départ il s’agit d’une histoire racontée oralement où la magie,
les fées, les sorcières et les hommes sont mis en relation, où les animaux sont dotés de parole et dialoguent avec les humains qui,
comme les objets, peuvent se métamorphoser. Par ailleurs, appelés aussi conte de fées, ces récits mettent en scène ces femmes
dotées d’un pouvoir magique, tantôt bénéfique, tantôt maléfique. Elles endossent alors un rôle particulier, elles incarnent une
conscience morale, un jugement divin qui met à l’épreuve le libre arbitre des personnages, récompensés ou punis selon leurs
actions vertueuses ou mauvaises.
Le succès des contes n’est pas un phénomène essentiellement occidental. Les contes orientaux et notamment Les Mille et Une Nuits
ont considérablement influencé ce genre.
En Europe, le conte merveilleux connaît un regain d’intérêt. Ces récits anonymes sont rassemblés dès le XVIIe siècle par le français
Charles Perrault (1628-1703). Au XIXe siècle ces contes sont repris en Allemagne par les frères Grimm puis et au Danemark par
Hans Christian Andersen (1805-1875), le père de La Petite Sirène. En Italie, Carlo Collodi (1826-1890), le créateur de Pinocchio,
reprend les contes de Perrault en italien. En Irlande, c’est sous la plume de W.B.Yeats (1865-1939) que les contes irlandais, publiés
en 1897, connaissent un succès considérable. Le Russe Alexandre Afanassiev (1826-1871), grand admirateur de Grimm, réunit à son
tour des récits de tradition populaire russe qu’il publie entre 1855 et 1863 sous le titre de Contes populaires russes.
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LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Le conte philosophique emprunte, dans la forme, les caractéristiques du genre traditionnel. A travers le merveilleux qu’il met en
scène, il soulève une réflexion critique. Dans la veine de l’esprit du XVIIIe siècle, le conte sert à remettre en cause les institutions,
de critiquer la tradition et de dénoncer les abus.
Le conte fantastique connaît un essor considérable au XIXe siècle où les termes « conte » et « nouvelle » sont souvent indissociables.
Le terme « conte » se justifie par l’intrusion du surnaturel dans le quotidien, mais aussi par la présence d’un personnage narrateur
qui relate les événements dont il a été lui-même le témoin. C’est donc à la première personne qu’est le plus souvent mené le récit,
qui suit une évolution proche du conte traditionnel.
Dès la fin du XVIIIe siècle, l’Allemand Ernst Th. Amadeus Hoffmann (1776-1822) offre un modèle de conte fantastique. En Irlande,
l’auteur Le Fanu (1814-1873) apparaît lui aussi comme un maître du genre notamment avec sa nouvelle Carmilla. Charles Dickens
(1812-1870) participe aussi à cette littérature, plus précisément avec ses Contes de Noël. L’intérêt porté au conte fantastique se
poursuit au XXe siècle avec des auteurs tels que Mikhaïl Boulgakov (1891-1940) en Russie et son célèbre conte intitulé les Œufs
fatals, que l’on pourrait qualifier de conte philosophique. Et enfin l’Italien Tommaso Landolfi (1908-1979) et sa surprenante nouvelle
fantastique La Femme de Gogol.
Le conte gothique trouve sa place aux côtés du conte fantastique. Il s’inspire de la production littéraire, essentiellement romanesque,
de la fin du XVIIIe siècle anglais à qui il emprunte l’univers sombre des châteaux éloignés et le thème du fantôme qui hante les
lieux. Dans les années trente, Karen Blixen s’en inspire et compose en anglais Sept Contes gothiques, qu’elle publie en 1934 sous le
pseudonyme masculin de Isak Dinesen. L’année suivante ses contes sont traduits en danois sous le titre de Contes fantastiques.
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