Fonds négociés en bourse: les clés de placements diversifiés

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Les fonds négociés en Bourse (FNB) sont des outils utiles pour investir sur des marchés internationaux comme sur la
mythique Wall Street.
Fonds négociés en bourse: les clés de
placements diversifiés
PUBLIÉ LE 15 NOVEMBRE 2016 À 11H23 | MIS À JOUR LE 15 NOVEMBRE 2016 À 11H23
JEAN GAGNON
Collaboration spéciale
La Presse
Les fonds négociés en Bourse (FNB) sont reconnus comme un des
meilleurs outils permettant de bâtir un portefeuille bien diversifié. Un
outil efficace mais qui comporte parfois un vocabulaire complexe et qui
n'est pas sans risques. Petit guide de l'investisseur pour s'y retrouver et
profiter des FNB.
DES FONDS BIEN EN VUE
Les fonds négociés en Bourse (FNB) sont reconnus par plusieurs comme un des
meilleurs outils permettant de bâtir un portefeuille bien diversifié. Les experts Hélène
Gagné et Franco Di Orio, de Valeurs mobilières Peak, Gestion privée, dressent une courte
liste de fonds bien en vue qui permettront à l'investisseur d'atteindre cet objectif.
ACTIONS CANADIENNES
XIU (iShares S&P/TSX 60 Index)
Essentiellement, le XIU offre une exposition aux sociétés canadiennes les plus
importantes et les mieux établies. L'objectif de ce FNB est de reproduire le rendement de
l'indice S&P/TSX 60, moins les frais. C'est le FNB canadien le plus important en matière
de capitalisation boursière et le plus liquide compte tenu de son volume quotidien de
transactions élevé. Rappelons que sur le marché boursier canadien, les trois principaux
secteurs, soit les financières, les matériaux et l'énergie, représentent 70 % de l'ensemble
du marché canadien. Les 10 plus gros titres de l'indice S&P/TSX 60 comptent pour 50 %
de la capitalisation boursière de l'indice.
ACTIONS AMÉRICAINES
SPY (SPDR S&P 500 ETF Trust)
Pour l'investisseur, c'est comme s'il possédait l'indice S&P 500, soit l'indice de référence
de la Bourse de New York. C'est le plus gros FNB au monde, mais les 10 plus grandes
entreprises qui le composent comptent pour plus de 18 % de la capitalisation boursière
totale de l'indice. L'investissement est fait en dollars américains, ainsi l'investisseur
canadien est exposé à un risque de devise. Son rendement sera supérieur si le dollar
canadien baisse, mais sera moindre s'il s'apprécie. Le cours du SPY est
approximativement égal au cours du S&P 500 divisé par 10.
ACTIONS INTERNATIONALES
VIU (FTSE Developed All Cap ex North America Index)
Ce fonds de Vanguard cherche à reproduire le rendement de cet indice boursier mondial
qui englobe les marchés développés, à l'exclusion des États-Unis et du Canada. Il s'agit
d'un indice pondéré en fonction de la capitalisation boursière. Bien qu'il se négocie à la
Bourse de Toronto, ce FNB n'est pas couvert pour le risque de devise. Ce fonds existe
depuis moins d'un an, et sa liquidité est donc limitée. Pour éviter d'être victime d'un
manque de liquidité, il est recommandé de passer les ordres d'achat ou de vente à un prix
fixe.
ACTIONS DES PAYS ÉMERGENTS
VWO (Vanguard FTSE Emerging Markets)
Ce FNB investit dans des entreprises situées dans des pays émergents comme la Chine
(28 %), Taiwan (18 %), l'Inde (18 %), le Brésil et l'Afrique du Sud. L'objectif du fonds est
de reproduire le rendement de l'indice FTSE Emerging Markets All Cap China A
Inclusion. Comme il s'agit de marchés boursiers plus volatils, le potentiel d'appréciation
est important, mais le risque l'est aussi. Il s'agit d'un fonds en dollars américains qui se
négocie à la Bourse de New York. Compte tenu de sa volatilité, il s'adresse
principalement aux investisseurs à long terme.
OBLIGATIONS
XBB (iShares Canadian Universe Bond Index)
Ce fonds offre à l'investisseur une exposition à l'ensemble des obligations canadiennes,
soit celles des divers ordres de gouvernement (fédéral, provincial, municipal), ainsi que
celles des sociétés. Il assure à l'investisseur une grande diversification de son portefeuille
d'obligations quant aux émetteurs et aux échéances. Toutefois, il ne s'agit que
d'obligations canadiennes. L'investisseur qui désirera également une diversification
géographique devra compléter avec d'autres fonds. Le fonds vise à fournir un flux de
revenu stable et constant, si bien qu'il convient très bien aux comptes enregistrés comme
le REER, le FEER et le CELI.
DIVERSIFIER UN PEU PLUS
Voici trois suggestions pour compléter la diversification du portefeuille.
VUS (U.S. Total Market Index)
Le SPY couvre les 500 titres du S&P 500, alors que ce FNB porte sur plus de 3600 titres.
Négocié à la Bourse de Toronto en dollars canadiens.
VEE (Vanguard FTSE Emerging Markets All Cap Index)
Ce FNB couvre plus de 4000 titres répartis à travers les économies émergentes. Négocié
à la Bourse de Toronto en dollars canadiens.
ZDB (BMO Discount Bond Index)
Ce fonds ne détient que des obligations à escompte. Il convient bien aux comptes
taxables, car les distributions proviennent autant des gains en capitaux pour lesquels le
taux d'imposition est inférieur que des revenus d'intérêt.
Les fonds négociés en Bourse comportent plusieurs particularités que l'investisseur se doit de connaître. Sur la
photo, Franco Di Orio et Hélène Gagné, de Valeurs mobilières Peak, Gestion privée.
Un lexique pour mieux s'y retrouver
PUBLIÉ LE 15 NOVEMBRE 2016 À 11H27 | MIS À JOUR LE 15 NOVEMBRE 2016 À 11H27
JEAN GAGNON
Collaboration spéciale
La Presse
Bien qu'ils puissent être achetés et vendus comme des actions, les
fonds négociés en Bourse (FNB) comportent plusieurs particularités que
l'investisseur se doit de connaître. Voici l'explication de quelques
termes souvent utilisés lorsqu'il est question de ces produits qui
connaissent un développement fulgurant.
FNB INDICIEL
Ils ont été à l'origine des FNB et demeurent les plus utilisés. Ces FNB reproduisent un
indice de référence. Par exemple, un indice boursier général, tel le S&P/TSX 60, ou
encore un indice boursier sectoriel, tels les sous-indices du S&P/TSX. Il peut aussi s'agir
d'indices obligataires. L'objectif de ces FNB indiciels est de reproduire le rendement de
l'indice sous-jacent, moins les frais. Car il y a évidemment des frais de gestion. Ainsi, le
FNB indiciel ne va pas surperformer son indice de référence, mais son rendement devrait
s'en rapprocher, car les frais sont relativement peu élevés, explique Hélène Gagné,
gestionnaire de portefeuilles, Valeurs mobilières Peak, Gestion privée.
COUVERTURE DE DEVISES
De nombreux FNB portent sur des indices ou des paniers de titres étrangers. On n'a qu'à
penser à tous les FNB dont l'objectif est de reproduire le rendement d'un indice ou d'un
sous-indice d'une des Bourses américaines. Pour l'investisseur canadien, il y a donc un
risque de devise à détenir ces FNB. Par exemple, le dollar canadien pourrait s'apprécier
durant la période de détention du FNB, si bien que le rendement obtenu sera inférieur
après la conversion de la devise. Les gestionnaires de certains FNB éliminent ce risque
grâce à des transactions sur les marchés à terme des devises. « Si vous désirez cette
protection, assurez-vous que la couverture en dollars canadiens du FNB est bien
spécifiée », prévient Hélène Gagné.
EFFICACITÉ FISCALE
On utilise fréquemment cette expression pour expliquer que le rendement de l'investisseur
dans un FNB sera moins touché par le fisc qu'il ne l'est pour certains autres instruments
d'investissement. C'est que le taux de rotation des titres dans un FNB, étant donné que
celui-ci vise à calquer un indice, est généralement inférieur aux autres types de fonds,
ainsi qu'aux portefeuilles gérés activement. Conséquemment, le gestionnaire du FNB
déclenche moins souvent une incidence fiscale (gain ou perte de captal) en vendant un
titre qu'il avait acquis précédemment que celui qui gère plus activement son portefeuille.
ERREUR DE SUIVI
L'objectif d'un FNB indiciel est de reproduire le plus fidèlement possible le rendement d'un
indice de référence. Cela dit, il se crée parfois un écart entre le rendement du fonds et
celui de l'indice, explique Alain Desbiens, vice-président Québec et Atlantique, FNB BMO,
chez BMO Gestion mondiale d'actifs. On l'appelle « l'erreur de suivi » (tracking error), et
elle peut être attribuable à plusieurs facteurs. Il y a entre autres les frais de gestion du
fonds et la réserve liquide, soit la partie non investie de l'actif net du portefeuille. L'erreur
de suivi est une information que l'investisseur peut consulter avant d'acheter un FNB.
Moins l'erreur de suivi sera grande, plus l'investisseur saura que le gestionnaire reproduit
bien son indice de référence.
PONDÉRATION
Elle réfère au poids que chacun des titres aura dans la construction du FNB. Il y a d'abord
les FNB pondérés par la capitalisation boursière. Les titres auront alors le même poids
dans le FNB que dans l'indice de référence. D'autres FNB sont construits en fonction
d'une pondération égale pour chaque titre (equal weight). Par exemple, si le FNB
comporte 50 titres, chacun représentera 2 % du fonds. Plusieurs autres facteurs de
pondération existent, et l'investisseur doit s'assurer de bien connaître les facteurs guidant
la construction du FNB s'il veut bien comprendre comment le cours évoluera.
FRAIS ET RENDEMENT
Voici quelques définitions utiles que suggère Alain Desbiens.
1. Le ratio des frais de gestion (RFG) est le rapport exprimé en pourcentage entre les frais
d'un fonds et sa valeur liquidative moyenne.
2. Le rendement annualisé des distributions est la plus récente distribution régulière
annualisée en termes de fréquence et divisée par la valeur liquidative courante.
3. Le rendement à l'échéance dans le cas des FNB portant sur les obligations est le taux
de rendement moyen pondéré qui comprend tous les paiements de coupons ainsi que tout
gain ou perte en capital réalisé par le portefeuille si les obligations sont conservées
jusqu'à l'échéance.
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