GG178 OCTOBRE2011:MARS GG 113 11/10/11 11:49 Page388 Approches non-médicamenteuses de la maladie d’Alzheimer 4e colloque international des Instituts Gineste-Marescotti. Paris 2011 Approches non-médicamenteuses de la maladie d’Alzheimer Se reconstruire autrement… AUTOUR DU LIVRE « LE SYNDROME DU BOCAL » DE CLAUDE PINAULT Enfermé à l’intérieur de son corps comme dans un bocal inhospitalier, Claude Pinault est atteint du syndrome de Guillain Barré dans sa forme la plus sévère : la forme axonale subaiguë. En quelques heures sa vie bascule. 300 jours immobilisé sur le dos, comme une tortue échouée sur un lit à air pulsé, il va s’acharner pourtant à redevenir un homme debout. C’est un véritable voyage au bout de l’enfer… Malgré les pronostics les plus pessimistes, « malheureusement monsieur Pinault vous ne remarcherez plus… », il va trouver l’énergie pour se reconstruire autrement. C’est un voyage extra-ordinaire dans le temps. Entouré de soignants exemplaires, souvent ; parfois maltraitants par ignorance, il va se sortir de 14 mois d’hospitalisation, avec la rage du combattant et le sourire du survivant, debout sur ses jambes. En proie à de violentes douleurs neurologiques incessantes, il réinvente une méthode pour supporter l’insupportable. Il entreprend de reprendre son destin en main. > Tétraplégique allongé, son esprit va voyager immobile. Il visualise et imagine sans cesse le corps en mouvement dans ses rêves; marcher, bouger, écrire, vivre. Entouré des siens mais seul devant la maladie, il n’abandonne pas les clefs de son corps. Il entreprend un marathon mental de la rééducation. Visualiser chacun de ses doigts, un à un, chaque instant, chaque minute, chaque heure, chaque jour. Il se concentre sur les gestes qu’il ne peut plus faire : pincer, serrer, ouvrir, fermer, effleurer… Il cultive l’espoir. « J’ai les doigts qui poussent dans ma tête…» Un jour le miracle s’accomplit. D’abord un doigt. Puis lentement, contre toute attente, et après de longs mois, son corps décharné va se remettre en marche progressivement au prix d’efforts immenses. Dans son livre le syndrome du bocal il décrit avec humour et autodérision son combat pour la vie debout. Mettre des mots sur ses maux. Il explique entre autre, dans un chapitre de son livre, la mélancolie du maçon, combien c’est impor- tant de récupérer ses mains. Les mains sont la liberté, l’indépendance, la sécurité, l’autonomie, pouvoir se reconstruire. Il brosse avec force les maladresses de certains soignants. Mais aussi les prouesses des autres. Comment de l’attitude d’un soignant l’espoir est reparti. Car c’est avant tout un hommage aux soignants qui n’oublient jamais l’humain derrière la pathologie d’un patient. On lit pourquoi avec ce véritable accompagnement humain, beaucoup de soignants ont participé activement à la reconstruction de ce patient, au delà des soins hospitaliers classiques. Grâce à quelques mots simples, de beaux silences authentiques, de l’empathie, un regard…. C’est un livre magique qui fut lauréat du prix littéraire « Paroles de patients 2009 ». Depuis, le succès de ce livre continue. Il est en préconisation de lecture dans beaucoup d’écoles de soins infirmiers. C’est un témoignage saisissant, une formidable revanche sur la vie racontée avec un humour décapant et un style remarquable. C’est un livre qui donne un espoir formidable. Une leçon de vie. RÉFÉRENCES CLAUDE PINAULT. Le Syndrome du bocal. Éditions Buchet-Chastel. Site internet: www.claudepinault.com 388 LA REVUE FRANCOPHONE DE GÉRIATRIE ET DE GÉRONTOLOGIE • OCTOBRE 2011 • TOME XVIII • N°178