4. Modules et algèbre linéaire
Soit uun endomorphisme d’un K-espace vectoriel de dimension finie E. Soit la loi
externe .de K[x]sur Edéfinie par P.x 7→ P(u)(x)pour tout x∈E.
(1) Montrer que (E, +, .)est un K[x]-module. On le note Eudans la suite.
(2) Montrer que les sous-espaces vectoriels de Estables par usont les sous-modules
de E.
(3) Soit u0un autre endomorphisme de E. Montrer que uet u0sont semblables (i.e
u0=fuf−1pour fun automorphisme de E) si et seulement si Euet Eu0sont
isomorphes en tant que module sur K[x].
Étudier les endomorphismes d’espaces vectoriels à similitude près revient donc à étudier
certains modules sur K[x]à isomorphisme près. Commençons par regarder deux exem-
ples.
Soit Pun polynôme unitaire de degré net considérons le K[x]-module K[x]/(P). Ce
module est en particulier un K-espace vectoriel Edont une base est 1, x, . . . , xn−1. Con-
sidérons l’endomorphisme uP:Q7→ x.Q.
(4) Montrer que la matrice de uPdans la base choisie est CP.
Soit uun endomorphisme d’un K-espace vectoriel E.
(5) Montrer l’équivalence des conditions suivantes :
(a) Le module Euest cyclique (i.e. il existe un idéal I∈K[x]tel que Eu'
K[x]/I);
(b) Le module Euest isomorphe à K[x]/(P)où Pest le polynôme minimal de u;
(c) Il existe une base de Edans laquelle la matrice de uest la matrice compagnon
du polynôme minimal;
(d) Il existe un vecteur x0∈Etel que hx0iu=E.
On dit alors que uest cyclique. Reprenons l’exemple précédent lorsque P= (x−a)net
choisissons pour base de K[x]/(P)la famille (x−a)n−1,...,(x−a),1.
(6) Montrer que la matrice de uPdans cette base est la matrice Jn(a).
(7) Conclure sur la similitude entre la matrice compagnon de (X−a)net le bloc de
Jordan Jn(a).
On va bien sûr tirer avantage du fait que K[x]est euclidien.
(8) Montrer que uet u0sont semblables si et seulement si Euet Eu0ont même facteurs
invariants.
(9) Notons P1, . . . , Psles facteurs invariants de Eu. Montrer qu’il existe des sous-
espaces stables E1, . . . , Estels que Eu=E1⊕ ··· ⊕ Eset pour tout i,u|Eiest
cyclique de polynôme minimal Pi.
(10) Inversement supposons que usoit une matrice en blocs de matrices compagnons
CPi. Montrer qu’alors les Pisont les facteurs invariants de Euet conclure à
l’unicité des invariants de similitude.
(11) Soit M∈Mn(K). Les invariants de similitude de Msont les facteurs invariants
de la matrice xid −M∈Mn(K[x]).
Regardons des exemples.
(12) Chercher toutes les classes de similitude de matrices de M5(R)dont le polynôme
caractéristique est (X2−2)(X−1)3.
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